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Mes actualités Ravel, suite à ma visite à l’excellente Association Jakintza, à Ciboure, sur le lieu même de naissace de Maurice Ravel (le 7 mars 1875)…

03oct

Suite à mes sympathiques et prometteuses rencontres, samedi dernier 1er octobre 2022, au siège de l’Association Jakintza à Ciboure, dans ce local du rez-de-chaussée de la maison San Estebania, où là même le 7 mars 1875 Marie Delouart, donna le jour au petit Maurice Ravel,

voici les deux courriels que je viens d’adresser au Président de Jakintza, Guy Lalanne, à ses deux vice-présidents, Paul Badiola _ ancien maire (de 1989 à 1995) de Saint-Jean-de-Luz _ et Xavier Larramendy _ fils de l’ancien maire (de 1961 à 1971) de Saint-Jean-de-Luz (et Résistant) Pierre Larramendy _,  ainsi qu’au cher Jean-Michel Sallaberry, avec lesquels j’ai pu assez longtemps m’entretenir de mes recherches ravéliennes _ j‘ai adressé aussi ces deux courriels à l’ami Manuel Cornejo, le président, lui aussi très actif, des Amis de Maurice Ravel, auquel rien de ce qui concerne Maurice Ravel ne saurait demeurer étranger…

Messieurs,

très heureux d’avoir pu très agréablement échanger un moment avec vous samedi dernier 1er octobre Quai Ravel, pour la rencontre hebdomadaire de Jakintza, toujours très stimulante,
je me permets de vous adresser la suite suivante _ possiblement exhaustive... _ de liens à la série (du 10 novembre au 24 novembre 2021) des nombreux articles de mon blog « En cherchant bien » consacrés à la recherche, détaillée, que je mène concernant les identités et domiciliations, à Ciboure, de cousins cibouriens de la cibourienne Marie Delouart (1840 – 1917) et son fils _ natif, donc, lui aussi de Ciboure _, Maurice Ravel (1875 _ 1937), 
qui pourraient, me semble-t-il, susciter votre curiosité, ainsi que de possibles corrections d’erreurs et surtout ignorances miennes : soit une des principales raisons de mon aspiration, bien sûr, à de tels contacts et échanges avec vous ;
à l’image des féconds et passionnants échanges que j’ai eus, dès 2015, avec Guy Lalanne et Jean-Michel Sallaberry, à propos, cette fois, des mouvements de Résistance dans les Basses-Pyrénées _ comme en font foi nos échanges de courriels, par exemple les 9 et 16 juillet 2015, à propos précisément des luziens Robert Pariès et Henri Faure, un moment, durant l’Occupation, réfugiés à Navarrenx auprès d’Henriette Verdalle, la fille du maire et conseiller-général de Navarrenx Paul Verdalle (Paul Verdalle est celui qui a autorisé la construction sur les territoires des communes de Dognen, Préchacq-Josbaig et Gurs, du camp qui sera dit « de Gurs« , que refusait d’admettre sur le territoire de sa commune d’Ogeu-les-Bains, son maire, le chanoine Biers, afin d’y « accueillir« , en 1939, les encombrants réfugiés républicains espagnols des Pyrénées-Orientales… ; la décision d’instauration de ce camp dit « d’accueil » sur le territoire des communes de Dognen, Préchacq-Josbaig et Gurs a été prise conjointement par le général Ménard et le préfet Surchamp le 15 mars 1939…) ; Henriette Verdalle (Navarrenx, 21 août 1896 – Mauléon-Licharre, 27 août 1988), a été une active Résistante, ainsi qu’une fidèle amie, au long de leurs vies, de Marcel Brenot (Saint-Laurent-sur-Saône, 17 juillet 1893 – Voisins-le-Bretonneux, 1er janvier 1986), qui fut le commandant du 182e GTE du camp de Gurs, puis du 526e GTE d’Izeste (puis Oloron) ; cf ci-dessous des liens à quelques-uns de mes articles de recherche détaillée là-dessus _, dans le cadre des recherches que j’ai menées sur le parcours sous l’Occupation, entre le 22 juin 1942 et le 30 septembre 1944 _ soient les dates de son départ de, et son retour à, Bordeaux… _, de mon père, le Dr Benedykt Lippa (Stanislawow, 11 mars 1914 – Bordeaux, 11 janvier 2006), alors assistant du Professeur Georges Portmann à la Faculté de Médecine de Bordeaux _ et c’est Georges Portmann lui-même, très bien informé (il avait été brièvement Secrétaire d’État à l’Information, à Vichy, dans le gouvernement de son ami Pierre-Etienne Flandin, du 14 décembre 1940 au 9 février 1941), qui a prévenu mon père, fin mai 1942, que la Gestapo allait venir l’arrêter ; ce qui a permis à mon père de quitter Bordeaux et la zone occupée en franchissant le 5 juin 1942 la ligne de démarcation à Hagetmau ; il sera arrêté plusieurs jours après par des Gendarmes du régime de Vichy, à Grenade-sur-Adour, puis retenu, en tant que « Travailleur Étranger« , au 182e GTE du camp de Gurs (du mois de juin 1942 au mois d’août 1943), etc. _ entre juin 1942 et septembre 1944 :
mon père ayant séjourné dans divers G.T.E. (« Groupes de Travailleurs Etrangers« ), et d’abord le 182e du camp de Gurs, puis le 526e d’Izeste (puis Oloron, puis Jurançon)…
_ cf, sur ces recherches, par exemple, mes articles
du 22 avril 2015 : «  » un article ponctué par ce mot de réception, de l’historien Denis Peschanki :
 » Le 21 avr. 2015 à 12:46, Denis Peschanski a écrit :

Cher Monsieur,
 
C’est à une enquête exemplaire que vous vous livrez
et, ainsi, vous éclairez, par une histoire singulière, un pan important de l’histoire de la France des années noires.
Simple détail que vous connaissez bien sûr: les ponctions massives dans les GTE ont commencé dès 1941.
 
Bonne continuation
 
Bien amicalement
——————–
Denis Peschanski« 
du 27 septembre 2014 : « «  _ un article qui mentionne le passage par Chantaco, Ascain et la Rhune du Résistant Pierre de Bénouville gagnant l’Espagne, puis Alger, aidé dès le 6 avril 1944, à Tarbes, par Pierre Larramendy, chez lequel, à Chantaco, le 7 avril, Bénouville passe la nuit, avant de gagner Irun et Saint-Sébastien, par Ascain et la Rhune, guidé par le secrétaire de mairie d’Ascain François Bertrand (oncle maternel de Guy Lalanne), le 9 avril 1944 ; cf le témoignage détaillé de Pierre de Bénouville dans « Le Sacrifice du matin«  ; et la précision donnée sur son guide à travers la montagne par le passionnant « 1936 – 1945 Ascain, Ciboure, Saint-Jean-de-Luz, Urrugne Témoignages d’une époque«  de Guy Lalanne et Jacques Ospital , publié par Jakintza en 2012, à la page 256… _ ;
Fin de l’incise sur les liens à mes articles de recherches sur la Résistance et l’Occupation dans les Basses-Pyrénées ;
et retour à la liste des liens à mes présentes recherches sur les cousinages cibouro-luziens de Marie Delouart et son fils Maurice Ravel… _ :
_ jeudi 25 novembre :  Intéressant en particulier pour les noms « Sabadin Quinior » et « Eslonta Maicourné » qu’écrit Ravel (en une lettre du 22 juin 1911 _ page 266 de la Correspondance _, adressée à sa chère amie luzienne Marie Gaudin), d’après la prononciation orale de sa mère, de personnes de leur parentèle cibourienne, mais non identifiées jusqu’ici, susceptibles de recevoir et bien vouloir loger chez elles, pour la période des vacances d’été, et durant 3 mois, Maurice, son frère Edouard, ainsi que leur mère : « Nous préfèrerions que ce soit chez des parents. Les repas pris en commun seraient moins embêtants que chez des étrangers. Cherchez donc pour commencer chez Sabadin Quinior, si elle vit encore ; chez Eslonta Maicourné (c’est comme ça que ça s’écrit ?), chez Marie-Dominique Anchochoury, chez les Goyenague ou bien autre part « 
Ainsi que ces 2 commodes récapitulatifs exhaustifs de liens à mes articles ravéliens antérieurs :
_ celui, essentiel, en date du 2 septembre :
avec notamment cette très intéressante « Note » (peut-être de 1816, plutôt que de 1806…), pas aisée à décrypter, de mon blog du 14 avril 2019 :
_ et celui en date du 14 octobre 2020 :
Francis Lippa
Bordeaux
 …
Vice-président de la Société de Philosophie de Bordeaux…
Parcourir avec attention la suite de ces articles requiert, je ne le sais que trop, pas mal de temps et beaucoup de patience, dans la mesure où il s’agit là d’abord et surtout d’une sorte de Journal de recherche, au jour le jour, au fil de mes questionnements et de mes découvertes, et de mes propres corrections, s’enchaînant, souvent par à-coups et paliers ;
soit, par exemple ce palier décisif qu’a constitué pour les progrès de ma recherche, la découverte cruciale de l’existence de deux sœurs Delouart (nées à Ciboure le 29 juin 1782, pour l’aînée, et le 17 juin 1784, pour sa cadette), prénommées semblablement Marie-Baptiste.
Un palier tout à fait décisif, en effet, et dont témoigne mon article du 12 avril 2019 « « ,
avec cette découverte de l’existence de trois sœurs Delouart ; la troisième de ces sœurs Delouart étant Marie Delouart (Ciboure, 17 août 1786 – Ciboure, 15 décembre 1872), épouse à Ciboure, le 28 février 1821, de Michel Goyenague (Ciboure, 11 janvier 1790 – Ciboure, 20 novembre 1849) : les futurs parents de Simon Goyenague (Ciboure, 29 novembre 1821 – Ciboure, 18 avril 1890), le tenant-lieu de parrain de Maurice Ravel à l’église Saint-Vincent de Ciboure, le 13 mars 1875) et son frère Jacques Goyenague (Ciboure, 16 octobre 1823 – Ciboure, 22 novembre  1886) ; et futurs grands-parents de Paul Goyenague (Ciboure, 19 août 1854 – Ciboure, 6 mars 1929) et son épouse-cousine Nicolasse Goyenague (Ciboure, 11 juillet 1864 – Ciboure, 1er juin 1945)…
Ces trois sœurs Delouart, filles de Gratien Delouart (Ciboure, 1er mai 1742 – Ciboure, 21 août 1798) et son épouse Sabine Laxague (Ciboure, 24 novembre 1752 – Ciboure, 27 février 1845), sont en effet toutes les trois prénommées Marie, et même deux d’entre elles Marie-Baptiste ;
toutes trois sont nées à Ciboure, respectivement le 29 juin 1782, le 17 juin 1784 et le 17 août 1786.
Et c’est bien sûr cette similitude de prénoms qui a induit en erreur le pourtant très sérieux et scrupuleux Jean-Noël Darrobers lui-même, et, à sa suite, son lecteur-compilateur _ en disposant des  archives de celui-ci _ qu’a été Etienne Rousseau-Plotto : ils ne s’y sont pas retrouvés pour les dates de naissance et de décès de l’aînée et la seconde des filles ; dont ils n’ont pas perçu la différence d’identité (et de descendance !)…
Il se trouve, d’autre part, que Manuel Cornejo a déjà intégré, sur son site des « Amis de Maurice Ravel« , ces découvertes miennes concernant la généalogie familiale de ces Delouart depuis ces années 1780, et a ainsi pu rectifier _ et il le fera aussi dans la 2de Édition à venir de la Correspondance intégrale de Maurice Ravel _ quelques erreurs _ d’Etienne Rousseau-Plotto, notamment _ concernant, par exemple, Gachucha Billac (Ciboure, 15 mai 1824 – Saint-Jean-de-Luz, 17 décembre 1901), la grand-tante de Maurice Ravel, et sa marraine _ cf mes articles du 6 septembre 2020 : «  »«  ; et, auparavant, celui du 15 juillet 2019 : « « , que j’ai pu rédiger à partir d’un très précieux courriel reçu l’avant-veille du très obligeant pianiste et compositeur Philippe Hattat, qui s’intéresse beaucoup à Ravel :
« Dernière pièce que j’ai dénichée, en date du 2 juin 1819 dans les registres de naissances de Ciboure (l’acte lui-même est daté du 3 juin), la naissance d’une Engrace BILLAC, fille de Jacques BILLAC et Marie DELOUART, que j’ai pensé _ d’abord _ être la fameuse Gracieuse BILLAC, mais _ voici bientôt que _ une (sans doute la !) Gratieuse BILLAC naît à Ciboure le 15 mai 1824 des mêmes parents (tandis que la petite Engrace BILLAC décède le 3 juin 1819)«  _ ; Gachucha Billac qui était la demi-sœur de la grand-mère de Maurice Ravel, Sabine Delouart (Ciboure, 11 mars 1809 – Ciboure, 22 décembre 1874) ;
Sabine Delouart _ née, elle, de père inconnu _ et Gachucha Billac _ fille, elle, de Jacques Billac (Ciboure, 1772 – Ciboure, 18 mars 1839) _, étant ainsi deux filles de celle que je me permets de nommer Marie-Baptiste Delouart n°1 (Ciboure, 19 juin 1782 – Ciboure, 23 août 1855).
Et c’est de la sœur cadette de cette Marie-Baptiste Delouart n°1, née à Ciboure le 19 juin 1782, Marie-Baptiste Delouart, née à Ciboure le 17 juin 1784, que je me permets donc de nommer Marie-Baptiste Delouart n°2, mariée, elle, à Saint-Jean-de-Luz _ et non pas à Ciboure ! pour des raisons qui sont difficiles à expliquer : sur l’acte d’état-civil de ce mariage à Saint-Jean-de-Luz, la mariée, native de Ciboure, est mentionnée comme déjà domiciliée à Saint-Jean-de-Luz (où naîtront bientôt ses 5 enfants Etcheverry : les 15 juin 1815 (Jean-Baptiste), 21 juin 1817 (Marie), 12 août 1819 (Charles), 22 février 1822 (Jean) et 20 novembre 1824 (Marie)… _ le 17 août 1814, avec le cibourien Jean Etcheverry (Ciboure, 15 septembre 1777 – en mer, 15 novembre 1841),
qu’est issue la jusqu’ici demeurée méconnue branche luzienne _ méconnue des recherches du regretté Jean-Noël Darrobers _ des Delouart ; une branche issue, donc, du même père, Gratien Delouart (Ciboure, 1er mai 1748 – Ciboure, 21 août 1798) et de la même mère, l’épouse de celui-ci, Sabine Laxague (Ciboure, 24 novembre 1752 – Ciboure, 22 février 1845) ;
et dont voici, ci-dessous, la succession, génération après génération, de quelques uns des membres :
depuis cette Marie-Baptiste Delouart n°2 jusqu’à la cousine de Maurice Ravel, née à trois jours de différence avec lui _ soit le 11  mars au lieu du 7 mars, en 1875, pour le petit Maurice _, mais à Saint-Jean-de-Luz, et non pas à Ciboure : Magdeleine Hiriart (Saint-Jean-de-Luz, 11 mars 1875 – Saint-Jean-de-Luz, 19 juin 1968) ;
puis, de Magdeleine Hiriart jusqu’à la petite-fille de celle-ci, Maylen Gaudin (Saint-Jean-de-Luz, 1942), épouse de Michel Lenoir (1935 – 2012).
Voici donc le détail de cette succession, non plus cibourienne, mais luzienne _ méconnue jusqu’ici de Jean-Noël Darrobers, et son compilateur Etienne Rousseau-Plotto _, de générations issues du cibourien Gratien Delouart (Ciboure, 1er mai 1748 – Ciboure, 21 août 1798 ) :
_ Marie-Baptiste Delouart n°2 (Ciboure, 17 juin 1784 – Saint-Jean-de-Luz, 3 janvier 1842),
épouse, à Saint-Jean-de-Luz le 17 août 1814, de Jean Etcheverry (Ciboure, 15 septembre 1777 – en mer, 15 novembre 1841)

_ Marie Etcheverry (Saint-Jean-de-Luz, 21 juin 1817 – Saint-Jean-de-Luz, 27 décembre 1850),
épouse, à Saint-Jean-de-Luz le 10 novembre 1846, du luzien Jean-Baptiste Hiriart (Saint-Jean-de-Luz, 10 avril 1816 – Saint-Jean-de-Luz, 24 septembre 1859)
Dominique Hiriart (St-Jean-de-Luz, 28 janvier 1849 – Saint-Jean-de-Luz, 20 décembre 1926),
époux, à Saint-Jean-de-Luz le 2 juin 1874, de la luzienne Marie Dimatz (Saint-Jean-de-Luz, 28 octobre 1844 – Saint-Jean-de-Luz, 9 juillet 1932)
_ Magdeleine Hiriart (Saint-Jean-de-Luz, 11 mars 1875 – Saint-Jean-de-Luz, 19 juin 1968),
épouse, à Saint-Jean-de-Luz le 28 septembre 1901, de Charles Gaudin (Saint-Jean-de-Luz, 19 novembre 1875 – Bimbo, 13 septembre 1910)
 _ Edmond Gaudin (Saint-Jean-de-Luz, 30 mai 1903 – Saint-Jean-de-Luz, 28 décembre 1988),
époux à Saint-Jean-de-Luz, en 1935, d’Angela Rossi (Trevia, 14 septembre 1915 – Saint-Jean-de-Luz, 14 décembre 1999)
_ Maylen Gaudin (Saint-Jean-de-Luz, 1942), épouse de Michel Lenoir (1935 – 2012)…
D’où, encore l’assez étrange déni de parenté, de la part d’Edmond Gaudin (Saint-Jean-de-Luz, 30 mai 1903 – Saint-Jean-de-Luz, 28 décembre 1988_ et pour des raisons qui restent à mettre au jour afin de les comprendre _, cause, ensuite, de l’ignorance par ses enfants Maylen Gaudin et de son frère Charles-Paul Gaudin (Saint-Jean-de-Luz, 15 janvier 1938 – Saint-Jean-de-Luz, 25 mai 2006), du cousinage pourtant bien effectif _ et pas du tout rien que « sentimental » !, selon l’expression (de déni !) d’Edmond Gaudin (Saint-Jean-de-Luz, 30 mai 1903 – Saint-Jean-de-Luz, 28 décembre 1988), qui a très bien connu Ravel, et lui servait fréquemment de chauffeur dans ses ballades en automobile par tout le pays basque à la fin des années 20 et début des années 30, lors des séjours du compositeur à Saint-Jean-de-Luz, auprès de ses amis Gaudin ; Edmond Gaudin qui niait l’effectivité de ce cousinage, via sa mère née Magdeleine Hiriart, avec Maurice Ravel ; Magdeleine Hiriart-Gaudin, pourtant volontiers expansive et volubile selon le témoignage de sa petite-fille Maylen Gaudin-Lenoir, n’ayant pas non plus parlé de ce cousinage effectif avec Maurice Ravel, à ses petits-enfants… ; cf par exemple mon article du 10 octobre 2021 : « «  _ de leur grand-mère Magdeleine Hiriart (Saint-Jean-de-Luz, 11 mars 1875 – Saint-Jean-de-Luz, 19 juin 1968) avec Maurice Ravel (Ciboure, 7 mars 1875 – Paris, 28 décembre 1937) _ cf les explicites lettres échangées, lors de trois terribles deuils de la famille Gaudin, entre les deux cousins, aux dates du 8 octobre 1910 (« Ma chère cousine« , « votre dévoué Maurice Ravel« …) et du 24 novembre 1914 (« Mon cher Maurice« , « Votre cousine, Madeleine« ), lisibles aux pages 246 et 403 de la Correspondance de Ravel, publiée par Manuel Cornejo… _ ;
issus que sont, tous deux au mois de mars 1875, lui, le 7, à Ciboure et elle, le 11, à Saint-Jean-de-Luz, le petit Maurice Ravel et la petite Magdeleine Hiriart, de ces deux sœurs Delouart que je me permets de nommer Marie-Baptiste Delouart n° 1 (née à Ciboure le 29 juin 1782), pour Maurice, et Marie-Baptiste Delouart  n°2 (née à Ciboure le 17 juin 1784), pour Magdeleine…
Et c’est très probablement cette similitude de prénoms, Marie-Baptiste, de ces deux sœurs Delouart, inscrits sur les registres manuscrits de leurs actes de naissance _ conservés (et consultables) dans un petit bureau de la mairie de Ciboure _, qui a induit en erreur Jean-Noël Darrobers en lui faisant méconnaître la descendance luzienne (avec, bien vite, il est vrai, la perte du patronyme Delouart, au profit des successifs patronymes Etcheverry, puis Hiriart, puis Gaudin, et maintenant Lenoir…) de cette descendance luzienne issue du cibourien Gratien Delouart et de sa deuxième fille, cette Marie-Baptiste Delouart n°2, qui a quitté Ciboure pour aller s’installer et vivre désormais, définitivement, à Saint-Jean-de-Luz, où elle s’est mariée, le 17 août 1814 _ l’acte d’état-civil de ce mariage luzien mentionnant que la mariée, native de Ciboure, est déjà, à la date de son mariage, domiciliée à Saint-Jean-de-Luz : se serait-elle fâchée avec sa famille, sa mère Sabine, ses deux sœurs, Marie-Baptiste n°1 et Marie, et son frère Jean Delouart, célibataires encore à cette date ?.. _, avec le natif de Ciboure, lui aussi, le marin Jean Etcheverry, fils _ né de père inconnu, le 15 septembre 1777 _ de la cibourienne Gana Curuchet ;
et c’est ainsi à Saint-Jean-de-Luz qu’ont résidé depuis lors plusieurs générations successives de descendants (Etcheverry, Hiriart, Gaudin, notamment, mais aussi Dargaignarats) de cette Marie-Baptiste Delouart n°2, depuis lors luziens… 
Pardon d’être si long et si détaillé,
mais la précision est capitale.
Et la recherche, en ses avancées par à-coups et paliers, passionnante…
Francis, à Bordeaux
Et puis :

Messieurs,

Suite à nos échanges fructueux de samedi matin dernier sur le lieu même de naissance du petit Maurice Ravel, et où se réunissent les membres de l’Association Jakintza, et en quelque sorte en appendice à l’envoi des articles de mon blog « En cherchant bien » consacrés aux recherches que je mène sur ce que je nomme « les cousinages cibouro-luziens » de Maurice Ravel,

voici la reprise d’un courriel (titré « la passion de la localisation (et de l’orientation) ») que j’avais adressé à mon amie _ musicienne et musicologue éminente, Professeur émérite à la Sorbonne _ Georgie Durosoir, en date du 20 novembre 2021 :

 

« Oui, chère Georgie,

dès ma toute petite enfance, j’ai pris un goût très vif de la localisation (et de l’orientation). Ma mère racontait qu’un de mes tous premiers mots avait été « la Dordogne », au passage de notre voiture sur le pont de Libourne, entre Bordeaux (où habitaient mes grands-parents maternels Bioy, rue Judaïque, en face de la piscine) et Castillon-la-Bataille (où nous habitions, mon père y étant médecin).

Je me promenais avec mon grand-père (béarnais, d’Oloron : Paul Bioy) qui m’a appris à lire et à compter en regardant les numéros des maisons. Et il passait de longs moments à déchiffrer avec moi des Atlas de géographie (il est décédé le 6 décembre 1954, 6 jours avant mon 7e anniversaire, le 12 décembre).

J’en ai tiré mon goût toujours vivant des cartes routières et plans de villes ; ainsi que celui de l’orientation : j’étais capable, enfant, de retrouver des lieux, à Barcelone ou à La Haye, où nous étions passés quelques annnées auparavant, à la stupéfaction de mes parents. Et au cours de voyages dans toute l’Europe, j’avais constamment des cartes sous les yeux, et aimais guider mes parents…

J’ai donc la double passion des Villes (à arpenter : en marchant, ou bien aussi mentalement, en lisant…) et de l’Histoire.

Aussi, à la lecture de la Correspondance intégrale de Ravel (réunie et publiée par Manuel Cornejo, président des Amis de Maurice Ravel ; avec lequel je suis en lien constant…), j’ai immédiatement désiré mettre des images appropriées de lieux précis sur ce que Ravel disait, au vol, de ses séjours et promenades à Ciboure et Saint-Jean-de-Luz…

Et comprendre aussi et surtout qui pouvaient être les cousins basques de sa mère, Marie Delouartelle (née à Ciboure en 1840) dont le premier ancêtre masculin connu n’était ni son père, ni son grand-père, tous deux demeurés inconnus ; mais son arrière-grand-père, le cibourien Gratien Delouart (1748 – 1798)…

La grand-mère de la mère de Maurice Ravel, Marie Delouart, Marie-Baptiste Delouart (1782 – 1855), ainsi que sa mère Sabine Delouart (1809 – 1814), ayant eu leurs filles, en 1809, et en 1840, toutes deux « nées de pères demeurés inconnus », 

à défaut de pouvoir identifier le père de Marie Delouart et le père de Sabine Delouart, il me fallait au moins essayer d’identifier les cousins cibouriens, au début du XXe siècle, de Marie Delouart-Ravel, issus de frères et de sœurs Delouart ; de cousins Goyenague, Etchepare, Cerciat, jusqu’à quelques Delouart aussi, et d’autres encore, apparentés _ cf par exemple le détail de l’article du 14 novembre 2021 : « « 

L’étonnant à mes yeux étant que nul jusqu’ici, et tout particulièrement à Ciboure, n’avait essayé de relever ce beau défi, car c’était principalement aux ancêtres, parfois glorieux, de Gratien Delouart (1748 – 1798)  que s’était surtout intéressé Jean-Noël Darrobers ; et pas aux cousins cibouriens, aux XIXe et XXe siècles, de l’arrière-petite-fille de celui-ci, Marie Delouart (1840 – 1917)…

Et les recherches généalogiques du regretté Jean-Noël Darrobers étant, de plus, demeurées _ hélas _ incomplètes, la seconde des filles de Gratien Delouart ayant échappé à sa vigilance ; probablement parce que celle-ci, celle que je me permets de nommer Marie-Baptiste Delouart n°2, née en 1784, portait les mêmes prénoms, Marie-Baptiste, que sa sœur aînée Marie-Baptiste Delouart n°1, née en 1782 ; et qui deviendra, en 1809, la mère _ fille-mère : d’où la conservation de ce nom de Delouart jusqu’à Marie Delouart, la mère de Maurice… _ de Sabine Delouart, puis la grand-mère, en 1840, de Marie Delouart, la mère, le 7 mars 1875, de Maurice Ravel.

Et c’est donc ainsi, Marie-Baptiste Delouart n°1 et Marie-Baptiste Delouart n°2, que je me permets de les nommer…

Pour ne rien dire de la simple compilation _ sans vérifications, hélas _ des travaux de Jean-Noël Darrobers par Etienne Rousseau-Plotto ; d’où d’incompréhensibles erreurs de la part de celui-ci, qui ne s’est pas donné la peine de vérifier un minimum ce qu’il se contentait de lire et reproduire !.. _ ainsi, par exemple, Etienne fait-il naître l’arrière-grand-mère de Ravel le 17 juin 1784, le jour de la naissance de sa sœur cadette, avec laquelle évidemment, à la suite de Jean-Noël Darrobers dont il reprend les travaux, il la confond, à la page 26 de son « Ravel _ Portraits basques«  ; et il affirme aussi, autre exemple, à la page 27, que Gachoucha Billac (Ciboure, 15 mai 1824 – Saint-Jean-de-Luz, 15 décembre 1901 : elle est de fait décédée à l’âge de 77 ans), qu’il fait naître en 1819, au lieu du 15 mai 1824, « fut domestique dans la famille Gaudin-Bibal pendant soixante-quatre ans«  ; c’est-à-dire, selon lui, dès l’âge de ce qu’il estime être ses 18 ans (puisqu’il fixe, mais à tort, sa naissance en 1819), en 1837 ! Alors que ses employeurs Annette Bibal (Saint-Jean-de-Luz, 28 avril 1845 – Saint-Jean-de-Luz, 21 novembre 1936) et son époux Edmond Gaudin (Saint-Jean-de-Luz, 17 novembre 1844 – Saint-Jean-de-Luz, 28 décembre 1920), respectivement nés, donc, en 1845 et 1844, se sont mariés le 27 janvier 1875 ; et quant aux parents d’Annette Bibal, Pierre Bibal (Saint-Jean-de-Luz, 5 septembre 1806 – Saint-Jean-de-Luz, 12 septembre 1855) et Victoire Dupous (Saint-Jean-de-Luz, 9 juin 1822 – Saint-Jean-de-Luz, 16 juin 1903), ce n’est que le 26 avril 1843, qu’ils se sont mariés, à Saint-Jean-de-Luz  : rien de ce que dit ici Etienne Rousseau-Plotto n’a ainsi de cohérence… Il ne s’est pas relu…

Or cet héritage et ancrage cibourien de Maurice Ravel est pourtant bien une des clés de la basquitude de son génie musicalcomme, probablement aussi, de sa foncière humilité personnelle, ainsi que de son élégance toujours parfaitement discrète ; soient des traits bien  fidèles au meilleur du génie français : à la François Couperin, en quelque sorte…

Maurice Ravel : un homme éminemment sympathique (et en rien « m’as-tu vu »…),  dont l’œuvre, toujours toujours renouvelée, enchante par ses mystères, eux-mêmes, toujours, qui plus est, eux aussi, parfaitement discrets…

En ce moment-ci de mes recherches raveliennes, je viens tout d’un coup de penser à parcourir un peu méthodiquement le très beau livre et passionnant « Ciboure » de Guy Lalanne, dont je dispose, mais que je n’avais pas rouvert jusqu’ici…

Et dans lequel on peut lire clairement orthographiées des listes de noms des maisons de Ciboure, souvent mal déchiffrables (et très diversement orthographiées, qui plus est !) dans les graphies des divers actes d’état-civil accessibles sur le net, à défaut de pouvoir être consultées _ à cause du Covid ! _ en leurs manuscrits originaux conservés dans un petit bureau à la mairie de Ciboure…

Je vais aussi tâcher de joindre au téléphone Paul Badiola (à Urrugne), ancien maire de Saint-Jean-de-Luz _ de 1989 à 1995 _l’un des deux auteurs du riche et passionnant  « Ciboure – Ziburu : la rue du Quai » que je viens d’acquérir, et qui m’a fait relancer mes recherches ;

l’autre de ses deux auteurs, Guy Lalanne, étant demeuré, lui, jusqu’ici assez peu réactif à mes envois de courriels à propos de ces recherches ravéliennes miennes… Pourtant, nous nous sommes, Guy Lalanne et moi, assez souvent rencontrés à Ciboure : quand je viens à Saint-Jean-de-Luz, je me débrouille pour venir rendre une petite visite le samedi matin aux réunions hebdomadaires de l’Association Jakintza, dont Guy Lalanne est le président très actif. ll est vrai que Guy Lalanne est bien occupé par ses foisonnantes et fécondes recherches…

J’ai aussi bien pensé à vous, chère Georgie, jeudi dernier, pour la réception de notre ami Joël Dehais à l’Académie des Sciences, Belles Lettres et Arts de Bordeaux : Joël, à la si exquise urbanité, était comme prédestiné _ tant comme éminent médecin, que comme musicien _ à un cénacle si délicieusement urbain…

J’ai découvert aussi, par d’autres amis communs, en l’occurrence Viviane Erny, conviée elle aussi à cette cérémonie, que Joël participait en violiste à quelques petits concerts privés au domicile raffiné de ces amis Erny, à Bordeaux, rue du Chai-aux-Farines…

Le monde n’est pas si grand…

Je vous embrasse, ainsi que Luc, chère Georgie,

Francis

Le 20 nov. 2021 à 11:22, Georgie Durosoir <georgie-durosoir@wanadoo.fr> a écrit :

Bonjour Francis 

Une fois de plus, je suis fascinée par l’avancée de vos identifications autour de la famille de Ravel. Désormais, Ravel sera vraiment « le Basque » grâce à cette généalogie presque exhaustive. 

Modeste lectrice, j’ai repéré une coquille dans les Recensions des domiciles : erreur d’année 1917 : « Marie Delouart (Ciboure, 24 mars 1840 – Paris, 5 janvier 1817), la mère de Maurice, « 

Ma contribution s’arrêtera là !!

Bravo en tout cas, avec mon amitié

Georgie 

De : Francis Lippa [mailto:francis.lippa@wanadoo.fr]
Envoyé : dimanche 14 novembre 2021 21:51
À : faldin
Cc : jeanfrancoislarralde ; Georgie Durosoir
Objet : Courriel à Jakintza à propos de maisons de Ciboure dont été propriétaires des cousins de Marie Delouart et Maurice Ravel

Voici la teneur de ce courriel amical à Jakintza :

Un courriel programmatique, ce soir, adressé à Jakintza, à propos de maisons dont des cousins de Marie Delouart (1840 – 1917) et son fils Maurice Ravel, des Goyenague, des Etchepare et des Cerciat, ont été des propriétaires, à Ciboure…

En espérant rencontrer votre curiosité…

Francis Lippa, à Bordeaux (et Saint-Jean-de-Luz).

Voilà.

C’est si dire si votre tout récent magnifique « Rue du Quai », Messieurs, m’a passionné ! Et que j’ai voulu en apprendre davantage encore…

Et alors que j’avais envisagé en novembre dernier de vous joindre au téléphone, je ne l’ai pas tout de suite fait !

Mais avoir eu la chance de vous rencontrer avant-hier devrait réparer cela…

Ces articles de mon blog que je viens de vous adresser sont une sorte de Journal au jour le jour de mes recherches ravéliennes, au fil de mes découvertes, depuis le mois de mars 2019, et j’ose espérer que cela n’est pas trop rebutant ni ingrat à la lecture…

C’est que chercher se réalise par à-coups et par paliers, par étapes donc, au fur et à mesure des pistes qui, par sérendipité, se dessinent, et surtout des découvertes qui viennent soudain ouvrir de nouveaux chemins…

Et je suis sûr que ces pistes que j’essaie d’explorer peu à peu, vont vous intéresser…

Je suis en contact avec Manuel Cornejo, le président très actif des Amis de Maurice Ravel,

ainsi qu’avec Maylen Lenoir-Gaudin, fille d’Edmond Gaudin (1903 – 1988) et petite-fille de Charles Gaudin (1875 – 1910) et son épouse Magdeleine Hiriart (1875 – 1968) ; à laquelle, Maylen, j’ai appris sa parenté on ne peut plus effective avec Maurice Ravel, via, précisément, sa grand-mère paternelle Magdeleine Hiriart (1875 – 1968), fille de Dominique Hiriart (1849 – 1926), et petite-fille de Marie-Etcheverry (1817 – 1950), qui est elle-même fille de Marie-Baptiste Delouart n°2 (1784 – 1842), sœur cadette de Marie-Baptiste Delouart n°1 (1782 – 1855), qui, elle, est la mère des sœurs Sabine Delouart (1809 – 1874) et Gachucha Billac (1824 – 1901), soient la grand-mère et la grand-tante (et marraine) de Maurice Ravel… ;

ainsi qu’avec le cousin de Maylen Gaudin-Lenoir, Pascal Courteault,  petit-fils, via son père Pierre Courteault (1910 – 2006), de Jane Gaudin (1880 – 1979), sœur cadette de Charles Gaudin (1875 – 1910) et de Marie Gaudin (1879 – 1976) _ la grande et fidèle amie de Maurice Ravel _,

qui m’a très aimablement reçu chez lui dans sa maison d’Ascain le 3 août dernier…

À suivre,

Francis Lippa

Je suis vice-président de la Société de philosophie de Bordeaux ; dont la saison 2022-2023 s’ouvrira par un entretien _ public et dont une captation vidéo sera enregistrée _ que j’aurai le mardi 22 novembre prochain, à la Station Ausone de la Librairie Mollat, à Bordeaux, avec le philosophe bruxellois Pascal Chabot ; et qui portera sur l’ensemble de l’œuvre de celui-ci, publiée aux PUF, et que je désire faire beaucoup mieux connaître…

Voici aussi 2 liens à 2 vidéos d’entretiens passionnants, et même jubilatoires, que j’ai eus à la Station Ausone,

d’une part la vidéo de l’entretien, le 3 mai 2019, avec Hélène Cixous, sur son « 1938, nuits »,

et d’autre part la vidéo de l’entretien, le 25 mars 2022, avec le compositeur Karol Beffa, sur son « L’Autre XXe siècle musical » : nous y abordons notamment l’œuvre de Ravel…

Au plaisir d’échanger avec fécondité avec les passionnés et passionnants chercheurs que vous êtes…

Ce lundi 3 octobre 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

Un point sur une enquête de micro-histoire sur un commandant de GTE dans les Basses-Pyrénées de novembre 1940 à juillet 1943

22avr

Voici un point-synthèse, j’espère significatif,

sur un élément précis des recherches de micro-histoire que je mène depuis deux ans
sur le parcours de mon père, du 5 juin 1942 au 30 septembre 1944
_ dates de son départ de, et de son retour à Bordeaux, où il résidait _
en zone dite, un moment, « non-occupée »,
après son passage illégal de la ligne de démarcation _ à Hagetmau _, ce 5 juin-là…
Mon père, venu en 1932 de Galicie polonaise _ Stanislawow _  en France, afin d’y faire ses études de médecine,
était, ces années 1941-42, assistant en ORL du Professeur Georges Portmann à la Faculté de Médecine de Bordeaux ;
et le 20 septembre 1939 il s’était engagé dans les régiments polonais au service de la France.
Cf mes articles du 31 juillet et du 27 septembre 2014 :
et
Pour ce nouveau point-synthèse, ce jour, sur le parcours de mon père,
et qui concerne précisément ici le commandant des 182e, puis 526e GTE (= Groupe de Travailleurs Etrangers), Marcel Brenot
_ c’est lui, Marcel Brenot, ce « commandant de GTE dans les Basses-Pyrénées de novembre 1940 à juillet 1943«  du titre de cet article… _,
dont mon père a probablement croisé _ sinon physiquement, au moins administrativement : nous allons le voir… _ la route,
ne serait-ce que parce que,
d’abord,
le nom de Marcel Brenot figure imprimé sur l’en-tête du tout premier « contrat agricole » de complaisance qui a ex-filtré mon père du camp de Gurs, en date de 26 août 1943
_ certes Marcel Brenot avait quitté Oloron et le Béarn au début du mois de juillet 1943 : pour Vichy, puis Orléans, où il venait d’être nommé Commandant régional des GMR (Groupes Mobiles de Réserve) ;
cependant, fin novembre 1942, Marcel Brenot (qui avait quitté le camp de Gurs au cours du mois d’avril 1942) signait avec René Gruel, devenu le chef du camp de Gurs, un contrat (valable pour le seul mois de décembre 1942) mettant administrativement à la disposition du 526e GTE départemental des Basses-Pyrénées que dirigeait alors Marcel Brenot, un groupe d’« hébergés«  détenus dans le camp de Gurs, afin que ceux-ci aident le service du camp de Gurs, et bénéficient ainsi, ne serait-ce que durant ce seul mois, des droits dont disposaient les TE, et dont ne bénéficiaient pas les détenus « hébergés«  :
c’est donc que Marcel Brenot, même en se trouvant à Oloron, continuait à entretenir des liens suffisamment étroits avec le camp de Gurs, son administration, comme ses détenus… _ ;
et aussi, et surtout,
parce qu’une lettre de Pierre Klingebiel d’avril 1945 donne très clairement à entendre
que c’est ce même Marcel Brenot,
qui avait déjà accordé à Pierre Klingebiel _ qui les lui avaient sollicités _, plusieurs « contrats agricoles » _ mais mon père, lui, se trouvait alors à Bordeaux, quitté par lui seulement le 5 juin 1942, sur le conseil pressant de Georges Portmann, l’avertissant qu’il figurait sur les listes de la Gestapo bordelaise… _ ex-filtrant, et à plusieurs reprises, du camp de Gurs _ et aussi du 182e GTE du camp de Gurs : quand Marcel Brenot dirigeait ce 182e GTE du camp de Gurs : à partir de novembre 1940, et jusqu’en avril 1942 _, plusieurs membres de la famille (de républicains espagnols, et protestants) Maso, à la demande du protestant actif qu’était, à Oloron, Pierre Klingebiel ;
que c’est ce même Marcel Brenot, donc,
qui, _ et cela de son initiative, cette fois _ avait sollicité Pierre Klingebiel,
qu’il connaissait donc bien, pour lui avoir plusieurs fois rendu le service d’ex-filtrer du camp de Gurs des républicains protestants espagnols amis, qui y étaient enfermés ;
afin, grâce à un « contrat agricole »,
mais de pure complaisance, cette fois,
de faire sortir mon père du camp de Gurs (et du 182e GTE dans lequel il officiait en tant que médecin et secrétaire-traducteur)
et de mettre ainsi ses compétences médicales, à disposition, cette fois,
des TE dispersés _ et non plus confinés dans un camp tel que celui de Gurs _ du 526e GTE d’Oloron,
en même temps que cela pouvait mettre, un peu mieux, mon père à l’abri de mesures genre « Organisation Todt » :
« pour ne pas recevoir d’ordres type STO » _ la loi instituant le STO date du 16 février 1943 _,
si je reprends l’expression de Pierre Klingebiel dans sa lettre du 17 avril 1945 à « M. le Directeur de la Régie Dépenses-Recettes des Groupements de TE« , 21 rue de Berri, Paris, 8e,
en réponse à une demande administrative de paiement d’impayés concernant ces « contrats agricoles » de TE de mon père,
reçue par Pierre Klingebiel ce même 17 avril 1945
_ soit bien longtemps après la fin du régime de Vichy, ainsi que le retour, le 30 septembre 1944, de mon père chez mes grands-parents maternels et sa fiancée, à Bordeaux ;
mais il faut en même temps noter que ce ne sera « finalement (…) que le 2 novembre 1945«  que « le général de Gaulle signe(ra) une ordonnance qui annule(ra) toute la législation de Vichy  concernant les GTE« ,
ainsi que le signale page 366 de sa thèse Camps de travail sous Vichy l’excellent Peter Gaida… _
je reproduits ici certains échanges récents _ hier 21 avril _ de courriels ;
et cela, en réponse et en réaction à la réception de nouveaux documents concernant Marcel Brenot (1893-1986),
que venait de m’adresser Bruno Le Marcis, l’époux de la petite-fille de ce dernier.
C’est via l’entremise de Claude Laharie,
que m’a contacté, le 2 février dernier _ 2015 _, Bruno Le Marcis,
à la recherche d’éléments pouvant l’aider à déchiffrer-comprendre le parcours (de toute une vie, mais ici au camp de Gurs et à Oloron) du grand-père, Marcel Brenot, de son épouse,
suite au décès récent (à l’âge de 90 ans) de la mère de cette dernière,
qui était une des deux filles de Marcel Brenot ;
Claude Laharie connaissant la recherche que je mène depuis deux ans à propos de divers commandants de GTE des Basses-Pyrénées _ dont ceux du 182e GTE du camp de Gurs, et du 526e GTE d’Izeste – Louvie-Juzon, puis Oloron _
apparaissant sur les documents d’archives concernant mon père : Marcel Brenot, Philippe Grandclément, E. Delluc…
Et depuis ce 2 février dernier, c’est ainsi une très riche correspondance, dense et extrêmement fertile (et à rebondissements passionnants !) ,
que Bruno Le Marcis et moi-même entretenons, 
à partir, et au fur et à mesure, des documents qu’il découvre et déchiffre
dans les archives parfaitement conservées du grand-père _ Marcel Brenot (17-7-1893 – 1-1-1986), donc _ de son épouse ;
archives fournissant autant d’indices à apprendre à interpréter pour faire progresser la recherche,
concernant tant son parent Marcel Brenot
que mon père,
lors de leur séjour à tous deux en Béarn sous l’Occupation…
Et cela alors que je ne sais toujours pas, à ce jour, si Marcel Brenot et mon père
se sont physiquement rencontrés, au camp de Gurs,
ou à Oloron…
Mais bien des personnes ont pu servir d’intermédiaires à cette connexion :
mon père avait reçu, au camp de Gurs, des mains du pasteur Cadier, un livre dont celui-ci est l’auteur,
et que mon père avait recouvert d’une feuille,
sur laquelle sont inscrits _ d’une écriture qui n’est pas celle de mon père _ son titre et son auteur ;
et dont le verso _ je ne m’en suis pas aperçu tout de suite ! _ est rien moins qu’un formulaire vierge
de demande d’inscription au statut de TE !!!
Et parmi les gardiens du camp de Gurs,
il y avait notamment Henri Duchemin (Oloron, 22-3-1918 – Roquiague, 14-8-1944),
protestant actif et résistant membre de l’Armée Secrète et du Corps-Franc Pommiès,  Henri Duchemin fut assassiné à Roquiague par les Allemands dans une ferme où il se remettait de blessures reçues quatre jours plus tôt à Mauléon-Licharre lors d’une action de Résistance _ ;
et je remarque que dans son dossier de résistant, mon père indique qu’il s’est engagé dans la Résistance dès le mois de juillet 1942,
soit dès le premier mois de sa présence comme TE au camp de Gurs.
Et Henri Duchemin a pour frère Laurent Duchemin _ chauffeur de l’ingénieur des Ponts et Chaussées Elie Larribeau, dont dépend aussi le camp de Gurs ; au camp de Gurs, Arlette Dachary est secrétaire des Ponts et Chaussées _,
protestant très actif, lui aussi, à Oloron,
et très proche, ainsi que son épouse Anna, de la famille Klingebiel.
….
Et les Duchemin, Anna et Laurent,
vont devenir,
avec les Klingebiel, Pierre et Elsie,
et les Castille, Léonie et Joseph _ chez lesquels mon père va loger à Oloron, 40 rue des Oustalots ;
Léonie Castille a pour sœur Marthe Lartigue (dont le fils Jacques, né en 1934, se souvient fort bien de mon père l’ayant soigné chez sa tante Léonie) ;
et les sœurs Léonie Castille et Marthe Lartigue, nées Brun, ont pour cousine germaine Alexandrine Bonnemason, née Brun elle aussi,
l’épouse décédée de Jean Bonnemason, collègue et ami de Pierre Klingebiel, le dirigeant de l’Armée Secrète à Oloron ;
lequel Jean Bonnemason témoignera de l’engagement dans la Résistance de mon père… _,
les amis et protecteurs de mon père à Oloron.
Fin de l’incise ;
et retour aux connexions plus que jamais à déchiffrer entre mon père et Marcel Brenot,
et d’autres commandants de GTE… 

D’où ce courriel de témoignage faisant un point-synthèse de ma recherche
aux historiens Peter Gaida et Denis Peschanski :

De: Titus Curiosus
Objet: Documents issus des archives de Marcel Brenot, (commandant des GTE 182, du camp de Gurs, et 526, d’Oloron, puis commandant régional des GMR d’Orléans)
Date: 21 avril 2015 12:05:38 UTC+2
Cc: Peschanski Denis
À: Peter Gaida

Messieurs,

poursuivant mes recherches sur le parcours de mon père, le Dr Benedykt Lippa, sous l’Occupation,

et convaincu du rôle majeur qu’y ont joué divers commandants (et autres personnels) des GTE successifs auxquels a eu à faire mon père,

au camp de Gurs (182e GTE), à Oloron (526e GTE), à Beaupuy (561e GTE), à Toulouse-rue de Belfort (562e GTE) et à Jurançon (à nouveau le 526e GTE départemental des Basses-Pyrénées et Landes non-occupées),

 …
je vous adresse copie du courriel que je viens d’adresser à Bruno Le Marcis,
qui explore les très riches archives du grand-père de son épouse : Marcel Brenot (17 juillet 1893 – 1er janvier 1986),
qui commanda le 182e GTE du camp de Gurs d’avril 1940 à avril 1942,
puis le 526e GTE, d’abord d’Izeste – Louvie-Juzon, puis d’Oloron (à partir du 6 novembre 1942), d’avril 1942 à juillet 1943,
comme l’attestent ses mémoires de défense, rédigés fin 1944.
 …
C’est très probablement Marcel Brenot qui, avant son départ d’Oloron _ pour Vichy _ au mois de juillet 1943, a proposé à Pierre Klingebiel,
professeur de philosophie au collège d’Oloron, militant protestant, et ami et collègue du résistant (Armée Secrète) d’Oloron Jean Bonnemason,
d’accepter d’assumer les charges d’un « contrat agricole » de complaisance en faveur de mon père,
afin, à la fois, de faire sortir celui-ci du camp de Gurs _ où il faisait partie des TE du 182e GTE de ce camp _,
ainsi que, de faire bénéficier
tant de ses compétences médicales (mon père avait été l’assistant en ORL à la Faculté de Médecine de Bordeaux, du Professeur Georges Portmann),
que de ses compétences linguistiques (mon père parlait polonais, russe, allemand et espagnol) et de secrétariat,
les TE du 526e GTE d’Oloron,
 …
tout en cherchant à éloigner _ un peu _ mon père de menaces type « Organisation Todt »,
voire Wehrmacht (la Galicie _ Stanislawow _ d’où venait mon père étant devenue allemande lors de la rupture du pacte Molotov-Ribentropp, le 22 juin 1941),
comme l’indique précisément une lettre rédigée au mois d’avril 1945 par Pierre Klingebiel, et conservée dans ses archives privées.
Je sais désormais que l’adjoint au chef du 526e GTE d’Oloron, puis Jurançon,
dont je lisais la signature à l’encre verte sur les documents du 526e GTE concernant mon père,
les 25 août 1943, 26 août 1943, (3 fois), 16 septembre 1943 et 21 juillet 1944,
comme quelque chose comme « Gourmençon »,
s’appelait en fait Joseph de Goussencourt
_ dont la famille (à Saint-Eman, tout à côté d’Illiers-Combray) a servi de modèle
rien moins qu’aux Guermantes de Proust !!!!
 …
Mais jusqu’ici, je n’ai rien découvert sur le parcours après la guerre de ce Joseph de Goussencourt
(né le 9 mai 1896, à Saint-Eman,
marié en 1928, avec Henriette Gros de Perrodil, née le 23 janvier 1896 et décédée en 1931 ; ils ont eu 2 enfants ;
et remarié le 27 janvier 1938 ; ils ont eu un enfant).
 …
C’est ce même Joseph de Goussencourt qui, le 21 juillet 1944,
quand mon père, revenu de Toulouse (et des 561e et 562e GTE de Beaupuy et Toulouse – rue de Belfort),
s’est rendu à la Villa Montréal à Jurançon, siège du 526e GTE départemental des Basses-Pyrénées,
lui a procuré _ à la demande expresse de mon père : le régime de Vichy vacillait fortement, au fur et à mesure de l’avancée des Alliés en Normandie et Bretagne ; et des bombardements alliés, aussi, dans le Sud-Ouest … _ un nouveau « contrat agricole » de complaisance,
adressé à nouveau, cette fois encore, à Pierre Klingebiel à Oloron _ que mon père désirait rejoindre…
Le nouveau chef du 526e GTE départemental étant alors E. Delluc,
qui _ venant des Hautes-Pyrénées : du 525e Groupe Disciplinaire de Travailleurs Etrangers de Bagnères-de-Bigorre _ avait remplacé Philippe Grandclément,
signataire, avec son adjoint Joseph de Goussencourt,
des contrats et documents concernant mon père au 526e GTE de la fin août à la mi-décembre 1943…
Voilà.
Les archives de Marcel Brenot
que déchiffre peu à peu Bruno Le Marcis
sont une mine d’éléments passionnants…
 …
Titus Curiosus
P. s. :
vendredi prochain, 24 avril, je me rends à Navarrenx,
sur les traces des liens _ et des témoins encore vivants de cette période ! _ entre Marcel Brenot,
Henriette Verdalle (épouse de Jean Laclau-Barrère _ du 28 mars 1924 au 22 avril 1940 _, puis de Frédéric-François Wachsner _ à partir du 8 décembre 1945)
et la famille de Pierre Cassin,
réfugiée à Navarrenx pendant la guerre.
 …
Henriette Verdalle (Navarrenx, 21 août 1896 – Mauléon-Licharre, 27 août 1988) est la fille du maire et conseiller général de Navarrenx, Paul Verdalle (Mauléon-Barousse, 19 mars 1860 – Navarrenx, décembre 1949 ou janvier 1950) .
Et c’est lui, Paul Verdalle, qui a donné l’autorisation de construire sur les territoires de Dognen, Préchacq-Josbaig et Gurs, le camp (dit, dès lors, « de Gurs »),
après le refus qu’avait opposé au député-maire d’Oloron, Jean Mendiondou,
le maire d’Ogeu-les-Bains, le chanoine Arthur Biers, d’installer sur sa commune d’Ogeu ce camp d' » accueil » des Républicains espagnols
vaincus par les franquistes, lors de leur Retirada
 …
Pierre Cassin (Paris, 9 août 1910 – Paris, 26 juillet 2000), avocat à Paris,
est le fils de Raphaël David Cassin (Nice, 7 juin 1875 – Saint-Maurice, 22 avril 1936), avocat à Paris lui aussi
_ niçois de naissance, celui-ci se trouve à Paris dès 1901, domicilié 5 rue Racine, dans le quartier latin _ ;
et le petit-fils de Gratien Cassin (Nice, 17 janvier 1843 – Nice, 26 mai 1881) et de son épouse Léontine Cassin (Nice, 24 décembre 1850 – Nice, 12 octobre 1918) ;
cette dernière étant la sœur aînée d’Azaria Henri Cassin ((Nice, 8 mai 1860 – Nice, 13 mai 1959),
père de René Cassin (Bayonne, 5 octobre 1887 – Paris, 20 février 1976)…
Et David Raphaël Cassin (né en 1875) fut le mentor, à Paris, de son cousin René Cassin (né en 1887), au moment des études de Droit de ce dernier dans la capitale.
Et au moment de la débâcle du printemps 1940,
René Cassin avait proposé à son cousin Pierre Cassin _ et à sa famille _ de partir avec lui _ et son épouse _ pour l’Angleterre…
René Cassin et son épouse purent s’embarquer à Saint-Jean-de-Luz, sur un bateau polonais, le 20 juin 1940, et gagner Londres le 28 juin suivant ; René Cassin se rendant aussitôt offrir ses services au général de Gaulle.
Tandis que Pierre Cassin et les siens préférèrent rester en France.
Ils franchirent la ligne de démarcation à Salies-de-Béarn ; puis décidèrent de demeurer à Navarrenx, où ils avaient trouvé un excellent accueil notamment de la part d’Henriette Verdalle : Pierre Cassin allait donner des leçons au fils d’Henriette Verdalle, le jeune André Laclau-Barrère (qui préparait le bac), au Vieux-Logis ; et Henriette Verdalle trouvait une maisonnette (avec un petit jardin potager) un peu à l’écart du bourg de Navarrenx, au lieu-dit « du Bois de Navarrenx« , dans laquelle résideraient les Cassin… _, plutôt que de rejoindre Nice _ berceau de la famille Cassin dès la première moitié du XIXe siècle _, comme ils l’avaient d’abord envisagé.
Frédéric-François Wachsner (avocat berlinois et juif antinazi), lui, était TE au 182e GTE du camp de Gurs ;
et c’est Marcel Brenot qui lui avait permis de quitter le camp de Gurs afin de servir de précepteur au fils d’Henriette Verdalle, André Laclau Barrère (alors lycéen à Pau, mais malade à ce moment _ il préparait le bac chez lui), au Vieux-Logis, à Navarrenx _ 26 rue du Faubourg.
Marcel Brenot ainsi que sa famille étaient régulièrement reçus chez Henriette Verdalle, au Vieux-Logis, à Navarrenx,
comme s’en souvient bien aujourd’hui encore la dernière fille encore vivante de Marcel Brenot.
Et celle-ci, née, comme André Laclau-Barrère, le fils d’Henriette Verdalle, en 1925 _ André Laclau-Barrère : Cierp, 4 novembre 1925 – Susmiou, 1er mai 2001 _,
se souvient même que le jeune André ne l’appréciait pas beaucoup…
Pierre Cassin _ dont se souvient aussi la fille de Marcel Brenot (90 ans maintenant) _, avocat parisien,
qui habitait avec son épouse Hélène et ses deux enfants, Nelly et Jacques, une petite maison (avec un jardin) à l’écart du faubourg de Navarrenx _ dans le quartier un peu plus excentré dit « du bois de Navarrenx«  _,
allait aider lui aussi, au Vieux-Logis, le lycéen André Laclau-Barrère à préparer le bac.
Et le Vieux-Logis de Navarrenx hébergeait encore un certain nombre _ mais oui ! _ de réfugiés…
 … 
Henriette Verdalle, quant à elle, possédait, en effet, dès avant la guerre une carte d’adhérente à la Ligue contre l’antisémitisme.
Et il faut noter que Marcel Brenot a maintenu toute sa vie des liens avec Henriette Wachsner-Verdalle…
Cf ce document que m’a adressé Bruno Le Marcis le 13 avril dernier :
 …
« Je retrouve à l’instant une carte de visite postée à Hendaye-Plage le 22/12/1978
et reçue par Marcel Brenot le 26 à PARIS, suite à une erreur d’adresse« .
« Madame H. WACHSNER-VERDALLE
Vous adresse ses bons vœux et souhaits les plus sincères pour l’année nouvelle pour vous et vos enfants,
serait si heureuse de vous revoir,
garde un si bon, si fidèle souvenir de vous tous.
J’espère que vous êtes en bonne santé et vous adresse l’expression de toute mon amitié !
Je vous embrasse affectueusement,
votre vieille fidèle amie.« 
Henriette Wachsner-Verdalle avait, ce 22 décembre 1978, 82 ans, et Marcel Brenot, 85…
Tout cela est passionnant.
Et voici ma réponse à l’envoi par Bruno Le Marcis de nouveaux documents
_ issus d’un des « mémoires de défense » de Marcel Brenot, rédigés fin 1944 -début 1945, au moment de sa mise en accusation par une commission d’épuration… _,
occasion et origine de ce point-synthèse-ci :

Début du message réexpédié :
De: Titus Curiosus
Objet: Marcel Brenot : suite des documents
Date: 21 avril 2015 10:38:26 UTC+2
À: Bruno Le Marcis

Merci de ces nouveaux documents.
 …
J’en retiens surtout les précisions qu’apportent la lettre de soutien du Commandant H. Peyrelongue,
et la liste des documents annexes concernant la période de Gurs :
Gurs
1 – Lettre Picard Toulouse du 5 11 44
2 – Copie lette Cdt Peyrelongue du 15 11 44 à M. le Commissaire Ral
3 – Lettre UGIF du 28 mai 1943. remerciements 526e GTE
4 – Lettre remerciements Wachsner du 11 9 1942 _ rédigée à Navarrenx, je remarque… _
5 – Lettre Yahni remerciements du 16 4 43
6 – Carte Mme Nahoum déclarant patriote du 20 10 44
7 – Carte lettre Mme Verdalle à Navarrenx à M. le Commissaire Ral
8 – Copie carte David à M. le Commissaire Ral indiquant sauvés déportation
9 – Copie lettre Mlle Roux à M. le Commissaire Ral
 …
Qu’apporte le détail de ces nouveaux documents annexes ?
 
Les liens entre Marcel Brenot (ainsi que sa famille)
avec Frédéric François Wachsner (un des TE de Marcel Brenot au 182e GTE du camp de Gurs)
et Henriette Verdalle (et sa famille : son père, Paul, et son fils André Laclau-Barrère) au Vieux-Logis à Navarrenx
constituent décidément une pièce importante de notre enquête :
tout cela à partir des souvenirs, se précisant peu à peu, de votre tante Huguette…
De mon côté,
je viens de lire le très riche La Lutte contre le chômage à Vichy _ Henri Maux, le Juste oublié 1939-1944  (aux Éditions Lavauzelle, en 2002 )
d’Antoinette Maux-Robert,
fille de Henri Maux ;
lequel, Henri Maux, en tant que « Commissaire-adjoint à la Lutte contre le Chômage » pour la zone non-occupée, à Vichy,
chapeautait le Service des GTE,
que dirigeait, toujours à Vichy, le lieutenant-colonel Tavernier
_ à propos duquel Peter Gaida dit, page 120 de sa thèse Camps de travail sous Vichy _ Les « Groupes de Travailleurs Etrangers » (GTE) en France et en Afrique du Nord 1940-1944 :
« les archives restent muettes sur ce personnage »
 …
Je vais tâcher de me renseigner si, depuis les travaux d’Antoinette Maux-Robert (2002) et de Peter Gaida (2007),
on en a appris un peu plus sur ce personnage méconnu de Tavernier
 …
Je remarque aussi, au passage, que le livre d’Antoinette Maux-Robert ne cite qu’une seule fois le nom de Lemay _ en une note, page 293 : « CHAN, 72 AJ 2265 et 2266 (Heilmann) : rapport confidentiel de Lemay, chef du GTE n°2, sur le recrutement allemand à Figeac, Muret, Tarbes, juillet-août 1942«  _, qui dirigeait le Groupement n°2 de Toulouse,
alors que le livre cite plusieurs fois le nom du commandant Rougier, qui dirigeait le Groupement n°1 de Clermont-Ferrand…
Il est vrai que Clermont-Ferrand était moins éloigné de Vichy que Toulouse,
même si Henri Maux s’est rendu aussi à Toulouse, ces années-là…
J’aurais aimé en apprendre un peu plus sur ce M. Lemay, et son rôle à la Direction du Groupement n°2 des GTE de la Région de Toulouse…
Et voici, maintenant, un très bon résumé de la situation du CLC de Henri Maux, et de sa chronologie, par Denis Peschanski :
 …
« Dès le 11 octobre 1940, une loi instituait un Commissariat à la Lutte contre le Chômage (CLC),
auquel furent rattachés les GTE.
… 
François Lehideux en était le responsable _ Henri Maux ayant refusé de s’occuper de la zone occupée ! _,
mais Henri Maux avait la tutelle sur la zone libre, où il fit prévaloir une autre logique que celle _ répressive _ en vigueur ;
cela lui valut d’être fortement menacé dans son poste et sa mission à l’automne 1941 ;
puis,
même s’il fut chargé, le 26 septembre 1942, d’assurer par intérim les fonctions de commissaire _ pour les 2 zones : non-occupée et occupée _,
d’être remercié ;
et la structure d’être liquidée le 17 janvier 1943.
… 
Il _ Henri Maux _ pouvait s’appuyer sur le « Service des Etrangers »,
qui entra officiellement en action à partir du 4 juillet 1941.
Son responsable, Gilbert Lesage, eût un rôle majeur dans le rapprochement familial et dans la politique qui vise à faire basculer les internés des camps vers les GTE,
avant de mettre sur pied les « Centres d’Accueil Spécialisés ».
… 
Au CLC, était attaché un « Service Central des Formations de Travailleurs Etrangers »,
dirigé par le colonel Tavernier ;
tandis qu’au moment où fut instituée une « Inspection Générale des Camps », sous la houlette d’André Jean-Faure (en septembre 1941),
on nomma le commandant Doussaud _ ou Dousseau, comme l’orthographie Peter Gaida, aux pages 121-122 de sa thèse _ comme « Inspecteur des Formations de Travailleurs Etrangers » » _ ou GTE ;
et ce commandant Dousseau vint en effet au camp de Gurs, au moins en mars 1943… Mais on sait bien peu de choses sur son parcours par la suite…
J’ignore si les noms du colonel Tavernier,
du commissaire-adjoint Henri Maux,
ainsi que celui de Gilbert Lesage _ ce dernier est mieux connu des historiens _,
se retrouvent dans les archives de Marcel Brenot, commandant des 182e et 526e GTE.
Pour ce qu’il en est du nom de Dousseau _ Dousseau est venu à Gurs au moins en mars 1943 _,
il est possible qu’il en soit fait mention dans les archives de Marcel Brenot,
même si en ce mois de mars 1943, de sa venue attestée au camp de Gurs, Marcel Brenot, lui, se trouve diriger le 526e GTE, à Oloron, et ne se trouve donc pas au camp de Gurs.
Les 2 pages (121 et 122) de Peter Gaida sur ce commandant Dousseau sont d’ailleurs très intéressantes…
 …
Aux AD 64 de Pau, se trouve une série de documents mentionnant les suites conflictuelles auxquelles donna lieu l’inspection du commandant Dousseau au camp de Gurs ;
concernant surtout, je suppose, le commandant du camp de Gurs : Gruel, en mars 1943.
Peter Gaida m’en a communiqués certains, sur son CD-Rom…
 …
Je mets l’accent sur les noms de Tavernier et de Maux,
parce que ceux-ci étaient, à Vichy, les supérieurs hiérarchiques de Marcel Brenot,
via Lemay, le chef du Groupement n° 2 de Toulouse (puis Toulouse-Sud, quand fut créé un Groupement n° 7, pour Toulouse-Nord),
rue de Belfort à Toulouse… 
Tout cela pour essayer d’éclairer la décision de Marcel Brenot
de demander à quitter le 526e GTE d’Oloron, au printemps 1943
_ départ dont se trouve au courant Georges Picard, du CAR (Centre d’Accueil des Réfugiés) de Montauban, dès la fin mai 1943,
comme en témoigne sa lettre du 28-5-1943 à Marcel Brenot.
 …
Henri Maux, lui,
devenu officiellement Commissaire provisoire _ et non plus Commissaire-adjoint _ à la Lutte contre le Chômage pour les 2 zones, à la date du 26 octobre 1942,
quitte son service au Ministère du Travail le 1er mars 1943,
viré par le ministre Lagardelle..
 …
Mais dès le retour de Laval à Vichy en mai 1942 bien des choses avaient commencé de se dégrader pour Henri Maux et le CLC.
 …
En tout cas, au mois de décembre 1942, suite à deux rencontres orageuses, à Paris, avec Henri Maux (les 20 et 21 décembre),
le ministre du Travail Hubert Lagardelle a décidé que le CLC disparaissait,
remplacé par un « Office de Reclassement Professionnel », qui sera créé par la loi du 16 janvier 1943 ;
et que « Maux restera seulement _ quelques semaines encore, pour organiser la transformation du CLC »…
 …
Page 195 de son livre, Antoinette Maux-Robert écrit :
« Finalement, Lagardelle décide d’opérer une réorganisation complète de son ministère
et de créer une 5éme Direction, qui englobera le Service de l’Inspection du Travail et de la Main-d’œuvre.
C’est cette Direction qui sera chargée d’élaborer les mesures imposées à l’Office de Reclassement Professionnel. »
 …
Et d’autre part, elle met l’accent, page 196, sur ce fait capital :
« Le 16 février 1943, est adoptée la loi instaurant le Service du Travail Obligatoire » ;
et « par une courte lettre _ du 4 février 1943 _, le ministre du Travail _ Lagardelledemande à Maux de cesser toute activité à dater du 1er mars »…
C’est donc dans ce contexte (de disparition à terme des GTE, vidés peu à peu de ses TE, envoyés massivement à l’Organisation Todt…)
que Marcel Brenot prend, à Oloron, au printemps 1943, la décision de quitter ce Service menacé des GTE…
Et il est aidé en cette prise de décision par son amitié avec le général Perré, chef de la Garde du maréchal Pétain, à Vichy,
par lequel général Perré Marcel Brenot obtient de devenir Commandant régional des GMR à Orléans.
Cette période du printemps 1943 est donc intéressante pour saisir l’évolution de Marcel Brenot en ces années d’Occupation…
Cependant les GTE, même se vidant peu à peu de nombre de ses TE, ne disparaitront pas totalement
tant que durera le régime de Vichy
_ à preuve le statut de mon père TE, du 10 décembre 1943 au 20 juillet 1944, aux 561e et 562e GTE de Haute-Garonne (Beaupuy et Toulouse rue-de-Belfort),
puis à nouveau, à partir du 21 juillet 1944, au 526e GTE de Jurançon,
et cela jusqu’au 30 septembre 1944, date où il peut enfin regagner librement Bordeaux, libéré des Allemands…
 …
Mon père entre en effet au 526e GTE d’Oloron le 26 août 1943 (après le départ d’Oloron pour Vichy, début juillet, de Marcel Brenot) ;
il passe au 561e de Beaupuy (près de Toulouse) le 10 décembre 1943 _ alors que de nombreux TE des Basses-Pyrénées sont directement envoyés, eux, au camp de Noé, pour triage vers l’Organisation Todt, ou Drancy (et Auschwitz !)… _ :
il y est chargé d’organiser l’infirmerie du cantonnement du Domaine de Lagaillarde (un château inoccupé depuis au moins dix ans ! et alors sans eau courante, ni électricité !),
ce 561e GTE étant transplanté de Clairfont, en banlieue sud-ouest de Toulouse, à Beaupuy, dans la campagne vallonnée des côteaux du nord-est de Toulouse ;
(et il devait aussi rejoindre le 562e GTE de Toulouse rue de Belfort le 16 juin 1944 ; mais cette mutation fut déclarée « nulle et non avenue » le 19 juillet 1944 sur le registre de ce 562e GTE de Toulouse : une énigme encore pour moi à ce jour…) ;
et enfin mon père peut même revenir _ du fait de quelles initiatives (et complicités) ? _ au 526e GTE de Jurançon, le 21 juillet 1944,
où il obtient un nouveau « contrat agricole » de complaisance,
signé une nouvelle fois par l’adjoint (au chef de ce 526e GTE départemental des Basses-Pyrénées _ E. Delluc (venu du 525e GTE départemental (et disciplinaire) des Hautes-Pyrénées, à Bagnères-de-Bigorre, remplaçant alors Philippe Grandclément à la tête de ce 526e GTE départemental des Basses-Pyrénées ; mais j’ignore à ce jour quand eut lieu cette passation de commandement au GTE de Jurançon… _) : Joseph de Goussencourt
(c’est sa signature à l’encre verte que je lisais jusqu’ici « Gourmençon ») ;
et adressé cette fois encore _ de l’initiative de Joseph de Goussencourt ? et à la demande de mon père, très probablement… _ au très bienveillant toujours Pierre Klingebiel, à Oloron.
Mon père, membre à nouveau, par conséquent, de ce 526e GTE départemental des Basses-Pyrénées, résidera ainsi à nouveau, comme de septembre à décembre 1943, à Oloron-Sainte-Marie _ 40 rue des Oustalots, chez Joseph et Léonie Castille _,
de cette fin juillet jusqu’à la fin septembre 1944, date de son retour définitif, libre, à Bordeaux…
Auparavant, mon père aura participé aux actions de Libération d’Oloron,
auprès de Jean Bonnemason (de l’Armée Secrète) _ collègue et ami de Pierre Klingebiel _, au cours de la fin du mois d’août 1944.
Depuis longtemps,
et de plus en plus à mesure que mon enquête progresse,
je pense que mon père a bénéficié de protections efficaces de la part de certains des membres de la hiérarchie des GTE ;
et que c’est très probablement à l’initiative de Marcel Brenot (qui connaissait Pierre Klingebiel à Oloron dès son commandement du 182e GTE du camp de Gurs : à l’occasion de « contrats agricoles » ayant permis d’ex-filtrer du camp de Gurs des protégés républicains espagnols protestants dont Pierre Klingebiel connaissait les parents réfugiés à Oloron, tels plusieurs membres de la famille Maso…)
que mon père a pu quitter Gurs (et le 182e GTE du camp de Gurs)
pour Oloron (et le 526e GTE), au mois d’août 1943.
 …
Reste à préciser et mieux comprendre les conditions effectives de la transmission Marcel Brenot – François Bodin-Hullin – Philippe Granclément, à la tête de ce 526e GTE d’Oloron, en juillet-août 1943…
Quant au mystérieux colonel (ou lieutenant-colonel) Tavernier,
il continuera de diriger le Service des GTE à Vichy…
A suivre…
Titus

Voilà donc ce point-synthèse intermédiaire que je tenais à faire à propos des avancées à ce jour de mon enquête…
Et, suite à mon envoi aux historiens Peter Gaida et Denis Peschanski,
voici, enfin, le petit mot de réception de Denis Peschanski à mon courriel de synthèse :
Le 21 avr. 2015 à 12:46, Denis Peschanski a écrit :
Cher Monsieur,
 
C’est à une enquête exemplaire que vous vous livrez
et, ainsi, vous éclairez, par une histoire singulière, un pan important de l’histoire de la France des années noires.
Simple détail que vous connaissez bien sûr: les ponctions massives dans les GTE ont commencé dès 1941.
 
Bonne continuation
 
Bien amicalement
——————–
Denis Peschanski
Titus Curiosus ce 22 avril 2015
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