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Pancrace Royer (Turin, 1703 – Paris, 1755), Suites orchestrales extraites de ses Opéras : Christophe Rousset persiste et signe…

08mai

Un troisième CD d’œuvres _ cette fois-ci des Suites orchestrales puisées en 4 de ses opéras : « Pyrrhus » (de 1730), « Zaïde, reine de Grenade«  (de 1739), « Le Pouvoir de l’Amour » (de 1743), et « Almasis » (de 1748)… _ de Pancrace Royer (Turin, 12 mai 1703 – Paris, 11 janvier 1755),

soit le CD Aparté AP 298 « Surprising Royer Orchestral Suites« , par Christophe Rousset cette fois-ci à la tête de son orchestre des Talens lyriques, enregistré en décembre 2021,

paraît ce printemps 2023,

après le CD « Pièces de clavecin. 1746 » sur un superbe clavecin Hemsch de 1751 ; enregistré à Castres en août 1991 _, paru chez L’Oiseau-Lyre _ soit le CD Oiseau-Lyre 436 127-2 _ en 1993 ;

et le CD « Premier Livre de Pièces pour clavecin. 1746 » _ sur un clavecin Goujon/Swanen d’avant 1749 – 1784, hélas plus acide… ; enregistré à la Cité de la Musique à Paris en février 2007 _, paru chez Aparté _ soit le CD AParté AP 298 _, en 2008.

L’exploration du répertoire françaiss de l’époque dite baroque m’intéresse tout spécialement,

et j’admire l’esprit de découverte qui anime Christophe Rousset, avec beaucoup d’esprit, tant à son instrument, le clavecin, qu’à la direction de son orchestre Les Talens lyriques ;

mais à mon oreille _  et je le regrette _, Royer est assez loin de la finesse admirable

et d’un François Couperin (Paris, 10 novembre 1668 – Paris, 11 septembre 1733),

et d’un Jean-Philippe Rameau (Dijon, 25 septembre 1683 – Paris, 12 septembre 1763)…

De même,

en son opéra « Pyrrhus » (de 1730),

du moins tel qu’enregistré en septembre 2012 au château Versailles, par Les Enfants d’Apollon, dirigés par MichaEl Greenberg et Lisa Goode Crawford, pour le label Alpha _ soit le double CD Alpha 953 _, paru en 2013..

 

La recherche de la singularité virtuose _ cf l’article « Royer, le stupéfiant » de Jean-Charles Hoffelé le 1er mai dernier ; cf aussi l’article de Julian Sykes « Christophe Rousset revisite les Pièces du compositeur Pancrace Royer« , paru dans Le Temps, le 6 septembre 2008, à propos des 2 CDs des mêmes œuvres pour le clavecin… _ afin de se distinguer de la concurrence, ne me paraît guère un critère bien pertinent de goût _ et tout particulièrement en France…

Mais explorer le répertoire musical, comme continue de le faire Christophe Rousset, est toujours enrichissant, au moins pour la connaissance,

et l’affinement du goût…

Ce lundi 8 mai 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Jean-Philippe Rameau (suite) : la jubilation de l’intégrale des Pièces de Clavecin, par Bertrand Cuiller

16août

Sur l’élan de jubilation de mes 2 articles ramelliens

d’hier, samedi 15 août, 

et avant-hier, vendredi 14 août, ,

je veux, ce jour, partager aussi mon plaisir des merveilleuses Pièces de clavecin de Jean-Philippe Rameau,

telles que les propose, avec une parfaite jubilation, Bertrand Cuiller,

en son double album Mirare MIR 266 intitulé Rameau Pièces pour Clavecin,

enregistré à l’abbaye de Royaumont du 3 au 6 janvier, puis du 19 au 20 mai 2014.

Ce dimanche 16 août 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

Musiques de joie (toujours) : Jean-Philippe Rameau par les virevoltants Pierre Hantaï et Skip Sempé

23mar

J’ignore si Jean-Philippe Rameau (Dijon, 25 septembre 1683 – Paris, 12 septembre 1764)

avait lui-même un caractère _ ou tempérament _ joyeux

_ il me semble avoir été lui-même plutôt souvent d’une humeur assez irascible… _,

mais pas mal de pièces de sa musique

_ de clavier, de chambre ou d’opéra _

pétillent 

_ peut-être eu égard à la place de la danse dans la tradition musicale française :

le genre des Suites instrumentales, la part des danses dans les opéras à la française… _

d’une irrépressible allégresse…

Aussi ai-je ici opté pour un CD intitulé « Symphonies à deux clavecins« 

_ le CD Mirare MIR 144, paru en 2012 _,

par Pierre Hantaï et Skip Sempé,

dont le programme a été enregistré en juillet et décembre 2011, au théâtre d’Arras,

à partir de transpositions pour le (ou les) clavier(s)

de morceaux de ses opéras.


J’ai écouté aussi le magnifique double album

que Bertrand Cuiller a consacré à l’intégrale des Pièces pour clavecin (de 1706, 1724 et 1726-27) de Jean-Philippe Rameau,

soit le double CD Mirare MIR 266,

enregistré à l’abbaye de Royaumont en janvier et mai 2014, et paru en 2015,

mais je l’ai trouvé _ un poil _ moins joyeux

que le très épatant travail virevoltant réalisé par les maîtres Hantaï et Sempé,

sur des pièces un peu plus tardives _ et pour beaucoup d’entre elles extraites d’Opéras _ dans la vie du maître dijonnais (1683 – 1764) :

1724 pour les Tambourins en rondeau des Pièces de clavecin de 1724 (repris dans Les Fêtes d’Hébé de 1737) ;

1728 pour une Sarabande et Les Sauvages des Nouvelles Suites de Pièces de Clavecin de 1727 (Les Sauvages repris dans Les Indes galantes de 1735) ;

1733 pour un Menuet d’Hippolyte et Aricie de 1733 ;

1735, pour dix pièces (l’Ouverture, une Musette en rondeau, des Menuets, Les Tambourins, l’Air pour les Polonais, l’Air pour les Esclaves africains, une Gavotte, l’Air pour les Bostangis, Les Sauvages et une Chaconne) des Indes galantes de 1735 ;

1739, pour cinq pièces de Dardanus de 1739 ;

1741 pour les cinq Concerts des Pièces de clavecin en concerts de 1741 ;

1745 pour une Musette et des Menuets dans le style de la vièle de Platée de 1745 ;

1747 pour l’Ouverture de Pygmalion de 1747 ;

1749 pour un Menuet en rondeau et une Sarabande de Zoroastre de 1749 ;

et 1757 pour un Air très gai et une Gavotte un peu lente des Paladins de 1757.

Un récital éminemment ramellien !!!

Bravo !!!!

Ce lundi 23 mars 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

La magique incarnation couperinienne de Carole Cerasi en son enregistrement de l’intégrale (10 CDs) des Pièces pour clavecin de François Couperin

26jan

Après avoir inauguré mon écoute

par les 3 CDS n°4, n°5 et les 2/3 du CD n°6

du coffret Metronome

de l’intégrale des Pièces pour clavier

de François Couperin (1668 – 1733),

qui comportaient les Ordres six à douze du Deuxième Livre de Pièces de clavecin (de 1717),

dans l’interprétation magistrale de Carole Cerasi

_ comme je m’en expliquais en mon article d’avant-hier : ,

en suivant les conseils très judicieux, comme je l’ai bien expérimenté !, de Jean-Charles Hoffelé… _

j’ai passé ces deux jours-ci à poursuivre mon écoute _ encore mieux qu’enchantée ! _,

par les sept autres CDs et 1/3

des Pièces de clavecin

du Troisième Livre (de 1722) _ comportant les Ordres treize à dix-huit _,

du Quatrième (et dernier) Livre (de 1730) _ comportant les Ordres dix-neuf à vingt-sept _ ;

et enfin du Premier Livre (de 1713) _ comportant les Ordres premier à cinq _ ;

ainsi que des huit Préludes et de l’Allemande de L’Art de Toucher le Clavecin (de 1716).

Eh ! bien, cette réalisation discographique _ en 10 CDs, chez Metronome _ de Carole Cerasi

est un événement extrêmement important musicalement :

les merveilles musicales succèdant au merveilles musicales ;

et François Couperin (1668 – 1733) nous apparaissant, rien qu’en cette musique de clavecin,

comme un compositeur égal

à Bach (1685-1750) ou à Rameau (1683 – 1764) !

Et à Domenico Scarlatti (1685 – 1757) _ lui, avare de titres sur ses si aventureuses, fastueuses et toujours brèves, pour lui aussi, étourdissantes sonates !!! _,

ses contemporains d’à peine d’une génération plus jeunes par l’âge !

Pas moins !

Tout en finesse et intimité

_ en son extraordinaire confondante variété ! _ ;

et, de fait, chez lui, rien n’est jamais ni attendu, ni mécaniquement prévisible, non ;

tout est toujours ravissante et tendre et douce éminemment touchante surprise !..

Et François Couperin inaugure aussi,

en ce premier tiers du XVIIIème siècle

_ je rappelle les dates de ses publications : 1713, 1716, 1717, 1722, 1730 _,

une expression radieuse

_ pudique et humble, sans esbroufe ni hyperbole ; mais avec infiniment d’esprit, de tact et de goût ! _

de l’intimité du vécu et du ressenti

_ ainsi que du pensé et de l’imaginé-fantasmé, ou tendrement rêvé ;

mais sans narcissisme aucun, ni complaisance envers soi :

c’est vers l’altérité toujours, et en son mystère, qu’il se penche,

en cette sorte de journal noté de sa fantaisie, au fil des jours et des rencontres impromptues advenant…

tant dans le dessin _ à la pointe hyper-fine : somptuosité des détails, quelle merveille ! _,

et les couleurs _ raffinées selon d’infinies subtiles nuances : les plus justes qui soient _,

du monde perçu _ proche, intime, comme un peu plus éloigné, aussi _ par lui,

que dans la manifestation de ce que lui, idiosyncrasiquement, éprouve,

ou s’invente

_ en peinture, on dirait que sa fantaisie vagabonde entre les parcs de Watteau et les intérieurs de Chardin.

Tel presque un prédécesseur _ en sa promenade _

et de l’Empfindsamkeit (d’un CPE Bach)

ainsi que du Romantisme à venir :

et cela, en une forme brève

_ sans que rien jamais pèse, ni encore moins pose… _

parfaitement classique

du Baroque français !

Et des goûts réunis

_ et parfaitement conciliés : ceux de Lully et Corelli… 

Ce samedi 26 janvier 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

La belle année François Couperin de Carole Cerasi

24jan

Carole Cerasi,

magnifique claveciniste turco-britannique,

vient de couronner en beauté l’année 2018 

du 350ème anniversaire de la naissance de François Couperin,

par un magistral coffret de 10 CDS

de l’intégrale de l’œuvre pour clavecin du compositeur :

le coffret Metronome METCD 1100.

C’est seulement  (!!) par un article de Jean-Charles Hoffelé

en date du 28 décembre dernier

sur le blog Discophilia de son site sur Artamag,

Couperin heureux

que j’ai pu prendre connaissance de cette importante sortie discographique ;

et alors que j’admire, depuis ses débuts discographiques, Carole Cerasi…


Ce coffret

commandé illico presto,

puis parvenu ce jour chez mon disquaire préféré,

afin de bien commencer à en percevoir,

revenu à mon domicile,

les merveilles de musique,

j’ai bien volontiers suivi le conseil du critique ;

et ai choisi de mettre d’abord sur ma platine

le premier disque (le disque n°4) du Second Livre de Pièces de Clavecin (de 1717) ;

qui comporte les sixième, septième et huitième ordre de ces pièces,

interprétées sur un clavecin du voisin barbastin Philippe Humeau, de 1989,

d’après un Antoine Vater, de 1738, à Paris

_ et cela d’autant plus qu’y figurent Les Baricades mystérieuses que j’aime tant…


Eh bien !

l’enchantement de cette interprétation

de ces merveilles de François Couperin

est au rendez-vous !

Avec, notamment, en effet,

d’extraordinaires Baricades mystérieuses _ à la plage n°5 de ce CD n°4.

Mais c’est le CD tout entier qui est éblouissant !

Voici ce que disait Jean-Charles Hoffelé en son Couperin heureux

du 28 décembre dernier :

Couperin heureux

COUPERIN HEUREUX

Carole Cerasi avait bien caché son jeu : alors que tant abordent en cette année anniversaire leur Couperin par un disque récital ou au mieux un livre entier, voici qu’elle nous offre d’un bloc l’intégrale des vingt-sept ordres, tout cela enregistré en un peu plus d’une année, L’Art de toucher le clavecin s’y ajoutant ensuite.

Merveille d’élégance que ce jeu souple qui suggère le tendre, peint les subtilités du sentiment, mais sait aussi se saisir des caractères que Couperin dessine d’un crayon vif. C’est la diversité de cet univers que la claveciniste exalte, jouant tout ce théâtre d’émotions dans les décors de quatre clavecins somptueux : littéralement, ils vous mettent les scénettes sous les yeux, peignent en couleurs cet univers à la Chardin où le détail est tout.

La manière tendre de la claveciniste réjouira plus les amateurs du Couperin d’Olivier Baumont que ceux de celui de Blandine Verlet ; Carole Cerasi soigne plus la forme, scrute l’écriture, sonde l’harmonie souvent audacieuse autant que les mélodies troublantes.

Sommet de cette somme parfaite qui remet à jour la discographie – en attendant de pouvoir entendre l’intégrale que Davitt Moroneyvient d’achever – un Deuxième Livre d’anthologie : Couperin libéré du regard sévère de Louis XIV y aiguisait sa plume, son imagination s’y débridait, ouvrant à l’instrument de nouvelles licences poétiques et à son art de nouveaux horizons : il faut entendre les éclats de La Triomphante, spectaculaire, mais aussi et surtout peut-être la nostalgie infinie de La Mézangère.

Tout au long des dix disques, le charme ne se rompt jamais, et atteint à une dimension supplémentaire dans les équilibres parfaits, la langue solaire du Troisième Livre. Les ombres du Quatrième Livre, ses nostalgies à peine voilées, peuvent paraître, elles sonnent avec une liberté de phrasés, un sens des proportions, une puissance poétique que Scott Ross avait jadis trouvés par éclipses.

Au moment de refermer cette boîte impeccable me parvient un autre disque de Carole Cerasi, celui qu’elle consacra il y a vingt ans à l’intégrale des Suites d’Elisabeth Jacquet de la Guerre : le grand geste dramatique, l’âpreté d’une écriture sévère et fulgurante, la clarté de ses conceptions font encore une fois mouche sur le magnifique Ruckers de 1636, celui-là même qu’elle joue tout au long du Premier Livre de son intégrale François Couperin.

LE DISQUE DU JOUR

François Couperin (1668-1733)
L’œuvre pour clavecin (Intégrale)

Carole Cerasi, clavecin

Un coffret de 10 CD du label Metronome METCD1100

Elisabeth Jacquet de la Guerre (1665-1729)
L’œuvre pour clavecin (Intégrale)

Carole Cerasi, clavecin

Un album du label Metronome METCD 1026

Photo à la une : La claveciniste Carole Cerasi – Photo : © DR

Le plaisir des neuf autres CDs de ce coffret magique

m’attend désormais…

Á suivre, donc.

Ce jeudi 24 janvier 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

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