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L’Opéra italien après Monteverdi : Ottavio Dantone « explorateur » heureux de « l’autre Cavalli », Pietro-Antonio Cesti (1623 – 1669)

26oct

Parmi les interprètes du répertoire musical ancien,

et tout particulièrement « baroque« ,

trop peu font preuve d’un peu audacieuses « explorations« …

Mais ce n’est pas le cas de l’excellent Ottavio Dantone

(né à Cerignola le 9 octobre 1960, magnifique claviériste et chef d’orchestre),

qui nous propose ici une « Doria » (de 1657, à Innsbruck),

de Pietro Antonio Cesti (Arezzo, 5 août 1623 – Florence, 14 octobre 1669).

Voici ce que nous rapporte du double CD CPO 555309-2 La Dori, sous la direction d’Ottavio Dantone,

Pierre-Yves Lascar,

en son article de ce jour, intitulé « L’autre Cavalli« ,

sur l’excellent site Discophilia.

L’AUTRE CAVALLI

Mort à quarante-six ans, laissant son aîné Francesco Cavalli (Crema, 14 février 1602 – Venise, 14 janvier 1676) lui survivre sept années, Pietro Antonio Cesti (Arezzo, 5 août 1623 – Florence, 14 octobre 1669) fut l’autre _ au singulier _ génie _ c’est une appréciation… _ de l’Opéra Vénitien du XVIIe siècle. On le releva de ses vœux à l’occasion de ses trente-six ans, alors qu’il était déjà devenu un des maîtres de l’art lyrique de son temps, une passion qui lui avait valu neuf ans plus tôt de sévères réprimandes : il avait paru en scène lors de plusieurs représentations du Giasone _ créé en 1649 _ de Cavalli !

René Jacobs avait tenté _ en 1982, pour Harmonia Mundi _ de faire renaître son théâtre brillant en enregistrant son Orontea ; et voici que, à l’invite d’Alessandro De Marchi, qui assure la direction du Festival d’Innsbruck, Ottavio Dantone ressuscite La Dori, y transfusant son sens inné du théâtre.

Mais quoi faire d’une partition qui en son entier dépasse les cinq heures _ wow ! _, quel prologue choisir parmi ceux qui accompagnèrent les diverses apparitions de l’œuvre – La Dori fut l’un des ouvrages les plus courus en son siècle -, comment présenter aujourd’hui ce chef d’œuvre oublié ?

Adieux Prologue, Ottavio Dantone resserre sa Dori en un peu moins de trois heures _ voilà _, n’oubliant rien de l’intrigue _ ouf ! _ et laissant à tous les personnages l’espace nécessaire. Subtilement, il insiste sur le grand matériau d’arias _ voilà _ que contient l’œuvre, soulignant cette émancipation du théâtre de Cesti en regard de celui de Cavalli, et il habille le tout d’une orchestration opulente, saturée de timbres _ oui _, dont les couleurs avivées faisaient écho à la magnificence des costumes d’Anna Maria Heinreich pour cette production qui aurait mérité d’être filmée.

Admirable jusque dans ses plus sensibles tourments, la Dori de Francesca Ascioti, alto clair aux couleurs ambrées, Oronte virtuose, aux aigus envoûtants, au medium profond, selon Rupert Enticknap, Artaserse impérieux de Federico Sacchi, magnifique Arsinoe de Francesca Lombardi Mazzuli, soprano décidément à suivre, Alberto Allegrezza ébouriffante nutrice d’Oronte, rôle que Cesti assaisonne de « cavallismes », et comment ne pas céder devant le ténor de bronze de Bradley Smith, Arsete idéal ?

Dans cette distribution parfaite _ voilà _, dont tous les rôles seraient à citer, une perle d’émotion, le Tolomeo d’Emöke Baráth. Et si, bientôt, les mêmes pensaient à nous rendre L’Argia, cet autre opus majeur _ quid de Il pomo d’oro, créé en 1656 à Vienne ?.. _ composé par Cesti _ en 1655 _ pour Innsbruck ?

LE DISQUE DU JOUR

Pietro Antonio Cesti
(1623-1669)
La Dori

Francesca Ascioti, contralto (Dori)
Emöke Baráth, soprano (Tolomeo)
Francesca Lombardi Mazzulli, soprano (Arsinoe)
Rupert Enticknap, contre-ténor (Oronte)
Federico Sacchi, basse (Artaserse)
Bradley Smith, ténor (Arsete)
Alberto Allegrezza, ténor (Dirce)
Pietro Di Bianco, baryton (Erasto)
Rocco Cavalluzzi, basse (Golo)
Konstantin Derri, contre-ténor (Bagoa)

Accademia Bizantina
Ottavio Dantone, direction

Un album de 2 CD du label CPO 555309-2

Photo à la une : le spectacle à Innsbruck – Photo : © Innsbrucker Festwochen / Rupert Larl

Merci donc de ce cadeau discographique marquant

pour la connaissance du répertoire musical du XVIIème siècle italo- autrichien  !

Ce lundi 26 ctobre 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

Comment bien jouer, avec humilité, les sublimes ultimes Pièces pour piano seul de Brahms ?

12mar

Ce matin,

l’excellent _ comme très souvent… _ article du jour de Jean-Charles Hoffelé sur son site Discophilia,

Éclaircies,

revient replacer sur le tapis du mélomane

la question classique « Comment jouer Brahms ?« …

Cette question, je me l’étais posée

à propos des ultimes Pièces pour piano seul de Brahms

le 16 juin 2019

en mon article intitulé  _ déjà _ Comment interpréter les Intermezzi de Brahms ?,

à propos _ déjà _ du CD Brahms Intermezzi, Rhapsodies de François Chaplin,

le CD Aparté AP 173 ;

celui-là même sur lequel vient ce matin pencher son oreille hyper-attentive

le rédacteur du site Discophilia,

sous le titre, lui, Éclaircies

Et cela, en avant-première à un article sien, à venir,

à propos du CD Brahms Fantasien Op. 116,  Intermezzi Op. 117 et Klavierstücke Op. 118

d’Hortense Cartier-Bresson,

le CD Aparté AP 222.

Je n’ai pas encore écouté ce CD,

et je n’en connais que l’article de commentaire qu’en a donné Bertrand Saint-Étienne le 2 mars dernier,

sur le site de Res Musica,

sous le titre de Hortense Cartier-Bresson dans les dernières oeuvres pour piano de Brahms

Voici donc les articles de ce dossier « Comment jouer Brahms ?« :

Comment interpréter les Intermezzi de Brahms ?

— Ecrit le dimanche 16 juin 2019 dans la rubriqueMusiques

Les dernières pièces pour piano de Brahms (1833 – 1897)

sont d’une beauté fascinante, en leur brièveté.

Pas mal de très bonnes interprétations au disque.

Choisir entre elles est une affaire de goût.

Pour ma part, je déteste le maniérisme, à la Volodos ;

et apprécie des interprétations sobres et poétiques, avec un certain naturel…

À la Wilhelm Kempf, à la Radu Lupu, à la Adam Laloum ;

à la Stephen Bishop-Kovacevich.

Le CD Intermezzi, Rhapsodies par François Chaplin

qui vient de paraître chez Aparté,

avec les opus 79, 117, 118 et 119

_ le CD Aparté AP 173 _,

est loin de me déplaire.


Ce dimanche 16 juin 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

 


ECLAIRCIES

Longtemps, j’ai repris ce disque, et recevant celui d’Hortense Cartier-Bresson dont je vous écrirai prochainement, l’écoutant, je suis revenu à l’album _ paru au printemps 2019 _ de François Chaplin. C’est un pianiste que j’aime depuis son intégrale Debussy. Il sait être simple _ c’est crucial ! _, ce qui pour le piano de Brahms, et plus encore pour ses opus tardifs, est une bénédiction _ absolument indispensable, même !

La nudité _ voilà _ de son toucher dans l’Opus 119 est comme l’archet d’un alto, un chant de mots plus que de notes _ oui. Cette qualité poétique _ oui _ se retrouve tout au long de cet album discret, qui ne devrait pas passer aussi inaperçu, voilà pourquoi, pris dans l’audition de plusieurs disques Brahms consacrés aux mêmes opus, je voulais en saluer le ton si singulier, surtout après y avoir entendu le clavier si orchestral de Boris Berman.

Tout au long de l’Opus 118, ce ne sont que paysages d’entre-orages, nocturnes ombreux parcourus par un ton de légende _ oui, celui des Balladen _ qui emporte aussi les deux Rhapsodies, jouées sans effet, avant que l’éclaircie des trois Intermezzi, Op. 117 ne reviennent dire leurs poèmes de clavier.

Assurément pour François Chaplin, ce disque est un bréviaire, on l’y entend prier ce que chez Brahms il sait être les mots de _ l’eschatologie radicale de _ l’Ecclésiaste, même lorsque le piano est seul.

LE DISQUE DU JOUR

Johannes Brahms (1833-1897)


6 Klavierstücke, Op. 118
4 Klavierstücke, Op. 119
2 Rhapsodies, Op. 79
3 Intermezzi, Op. 117


François Chaplin, direction


Un album du label Aparté AP173

Photo à la une : le pianiste François Chaplin – Photo : © DR…


Hortense Cartier-Bresson dans les dernières oeuvres pour piano de Brahms

 

Toujours et toujours affiner son écoute ;

de même que les interprètes ne cessent d’affiner,

au fil des jours et des années,

leur interprétation ;

avec l’idéal pour chacun _ mélomane comme interprète _ de rencontrer peut-être,

quelque miraculeuse fois,

l’improvisation première du compositeur lui-même

à l’heure éblouissante de sa création…

Parvenir à l’épure

de cette capacité suprême

est un gigantesque et formidable défi !

Il y faut, à coup sûr, une terrible humilité !

Ce jeudi 12 mars 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

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