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la pulvérisation maintenant de l’intime : une menace envers la réalité de la démocratie

11nov

Sur « La Privation de l’intime_ mises en scène politiques des sentiments« 

(paru ce mois d’octobre 2008, aux Éditions du Seuil »),

par Michaël Foessel :

un passionnant _ et urgentissime ! _ essai indissolublement existentiel et politique _ quant au devenir de la « démocratie » _,

quand se répandent insidieusement par toute la société et le « sociétal »

les menées ravageuses d’un nihilisme « pipolisé » radical ;

même si ce « pipolisé »-là

_ je veux dire celui des « leaders », pas celui de ceux qui, hélas, et en foule, « se clonant », les imitent _,

n’est pas à prendre, tout de même, davantage que comme un indice,

anecdotique, si l’on préfère, voire un symptôme,

du niveau d' »abaissement », « corruption », « pourrissement », « décadence » vilaine _ « se généralisant » à toute allure, eux et elles _

de la « civilisation »…

Ce très bel essai de Michaël Foessel, je le lis, aussi, personnellement, comme une (bien) instructive mise en perspective de l’Histoire

_ à l’aune de rapports existentiels majeurs, c’est-à-dire ces « liens » d' »affection, d’amour, de désir » qui nous « attachent » fondamentalement, et pas seulement circonstanciellement et à l’occasion, selon une opportunité « intéressée », à d' »autres » _ sujets d’eux-mêmes _ qui ne nous sont ni de simples « moyens » (achetables et jetables) de plaisir d’un instant, ni de simples « instruments » d’un moment, d’une « étape » de quelque « plan » un peu finaud et « rationalisé » « de carrière »,

c’est-à-dire fondamentaux pour ce qu’il en est du caractère encore ou toujours « humain », ou pas, de « l’Homme » (« nul n’est une île » !) :

_ les Grecs (la flamme inintimidable de la vérité-justice de Socrate versus l’habileté rhétorique,  manigancière et marchande, des Sophistes _ cf « Gorgias » de Platon ; ainsi que l’institution-fondation de l’Académie par ce dernier),

_ la Renaissance (les succès galopants de la « technicisation » polymorphe, de Machiavel _ et l’analyse du « machiavélique » in « Le Prince » _ à Galilée ; et bientôt au « fort utile » de Descartes, enthousiaste à « trouver une (philosophie) pratique » nous permettant de « nous rendre comme maîtres et possesseurs de la Nature« , à l’arrivée du « Discours de la méthode pour bien conduire sa raison et trouver la vérité dans les sciences« …),

_ les Lumières (Kant, sur la dignité _ impayable ! _ de la personne ; et l’analyse de la hiérarchie des moyens et des fins…),

_ le moment hégélien (la belle analyse par Hegel des rapports de tension de la société civile et de l’Etat),

_ ainsi qu’aujourd’hui (par exemple, cette « expérience médiatique« , en ouverture, à la première phrase de l' »Introduction » du livre, page 7 : « la captation du débat politique par les communiquants

a atteint une sorte de paroxysme comique

le jour où le président de la République a choisi Disneyland

pour porter à la connaissance du public

sa nouvelle relation amoureuse » :

qu’on se rassure _ ou se désespère, c’est selon l’angle de perspective… _ cependant,

l’enjeu et l’analyse _ civilisationnels _ de « La Privation de l’intime » sont d’une tout autre amplitude de portée que ce simple ordre du « pipol » !..)…

Ce très bel essai de Michaël Foessel, donc,

je le lis, aussi, personnellement, comme une (bien) instructive mise en perspective de l’Histoire

de la « civilisation des mœurs »,

à partir _ c’est là le fil d’Ariane que j’y perçois _ de manipulations

_ technicistes et techniciennes (et notamment « politiciennes », par le fait)

_ « des mœurs », donc

_ on relira, ici, « La Civilisation des mœurs » de Norbert Elias ;

ainsi que, de ce même Elias : « La Dynamique de l’Occident« , « La Société des individus » et « La Société de cour » ; et même, pour préciser encore un peu plus ou mieux les enjeux on ne peut plus « politiques » de tout cela, sur l’œuvre même d’Elias : « Norbert Elias : la civilisation et l’Etat« , de Florence Delmotte, un essai paru aux Éditions de l’Université de Bruxelles, en août 2007 _,

aujourd’hui ;

à l’occasion d’attaques _ maintenant _ d’une violence (existentielle) inouïe (et radicale)

contre « l’intime »

_ lequel, « intime », renvoie, essentiellement et crucialement, « à des liens

affectifs, amoureux, désirants

où le sujet prend le risque de se perdre » _ de notre « exister »

de « sujets« , donc,

pas encore (tout à fait) « in-humains » (sur une pente bien savonneuse, ou/et pas mal savonnée, cependant : à quelles branches « se raccrocher », dans pareille chute vertigineuse ?..)

_ pour reprendre aussi encore le concept (de « non-inhumain« ) proposé par Bernard Stiegler dans son (important) « Prendre soin _ de la jeunesse et des générations » _ ;

à l’occasion d’attaques

qui vont jusqu’à « pulvériser »

_ réduire en miettes, en poudre, en poussière (= à rien !) ;

et avec notre propre blanc-seing, souvent, qui plus est !

extorqué par une anesthésie en voie impériale et marchandisée d’expansion… _ ;

jusqu’à pulvériser, donc _ avec pour résultat la « privation » !!! par suppression ! annihilation !.. _,

ce qui assurait le sens charnel

et esthétique de rien moins que, carrément, l' »exister » !

Par « esthétique« , je veux dire

tout ce qui sensiblement « vient _ encore _ donner sens », tant direction que forme et dynamique, souffle et ampleur, vie riche et élargie,

à notre « sensibilité » se métamorphosant :

« sensibilité » plus ou moins bien _ à divers degrés _ campée

sur ses jambes ;

plus ou moins bien entée _ à diverse profondeur de racines _

dans son corps ;

et plus ou moins bien ouverte _ à divers degrés, encore _

au réel physique (charnu et qualitativement opulant) de la corporéité et de l’âme,

dans le rapport fondamental (de tension intense : « affective, amoureuse, désirante« , dit Michaël Foessel : oui !)

de soi à « l’autre » et aux « autres », dans leur particularité et diversité, voire singularité, dans les meilleurs des cas _ sinon, « un clou chasse l’autre », tout, tel un clou, n’étant plus qu’interchangeable et équivalent (ou le nihilisme du « jetable ») ;

ainsi que dans le lien fondamental « avec »

_ et pas séparément (et encore moins « instrumentalement ») _ ;

« avec »

« l’autre » et « les autres » :

tant, du moins, que demeurent (encore !..), ici, en ces fragiles et inquiets habitacles corporels, des « personnes »,

avec un vrai corps, et une vraie âme

_ indissolublement mêlés et unis, il faut le relever _ ;

au contraire d’ectoplasmes fantômatiques

et de jouets pornographiques (sex toys, ou autres instrumentalisations…) !

Bref,

« dans quelle mesure l’amour est-il un sentiment politique?«  demande Michaël Foessel… « La démocratie doit-elle être sensible pour demeurer _ ou devenir mieux, ou « vraiment » : « demeurer » me paraissant trop seulement « défensif »… _ démocratique ?« 

Dans cette perspective là, « l’intime _ en tant que « liens n’existant que soustraits au regard social et à son jugement » _ peut-il figurer au rang d’idéal commun ?« …

Le danger que pointe Michaël Foessel est celui de « la confusion des liens à l’autre avec les propriétés _ au sens de ce qui appartient à un « propriétaire », qui peut l’acheter, ou le vendre, l’aliéner à un autre _ du Moi « 

_ soit le processus même du « devenir privé« ,

ou « privatisation« ,

de « l’intime« 

En effet, « l’intime n’est pas le privé« ,

car « il renvoie à des liens affectifs, amoureux, désirants,

où le sujet prend le risque de se perdre« 

_ au-delà de tout calcul (d’intérêt, rentabilité, profit) ; et avec « générosité » :

éperdument, dirais-je…

Et c’est en cela que « la démocratie elle-même se trouve fragilisée par (le) dévoiement » de l’intime _ indique Michaël Foessel en présentation-ouverture de son essai, page 8 de son « Introduction« .

La « mise en scène politique des sentiments » résulte de ce que « la légitimité

_ de fait, sinon de droit, si j’ose le dire ainsi, aussi paradoxalement ! _,

se joue aussi dans leur capacité à apparaître comme des représentations crédibles de ce que nous sommes

_ par exemple des « buveurs de bière« , dans le cas d’un George W. Bush, à ce que lui-même se fait (ou faisait !) fort d’afficher _

ou aimerions être«  (page 8 :

d’où l’aura pseudo glamoureuse des « peoples » ; à l’instar de ce que la « pauvre bergère » peut fantasmer à propos de l’image du « prince charmant »…) :

par un processus de projection ou introjection fantasmatique,

analogue à bien des processus de séduction (à l’achat) du marketing publicitaire…

Michaël Foessel note, page 10 : « L’idée de représentation _ démocratique _ perd beaucoup à être ainsi assimilée _ par le citoyen-électeur _ à celle de ressemblance« …


L’analyse de « l’intime«  que mène Michaël Foessel, est magnifique :

« En employant plus volontiers la forme adjectivale (« l’intime » et non « l’intimité »), nous désignons un lien, et non une chose, un  rapport _ dynamique : une tension vers, un élan , un envol (en direction d’un autre) _ plutôt qu’un espace clos _ de « propriété privée ».

La conviction qui anime ce choix est que l’on n’est jamais seul dans l’intime, mais que l’on s’y retrouve au sein d’une société d’élus« .

Avec cette définition-ci :

« L’intime désigne l’ensemble des liens qu’un individu décide de retrancher de l’espace social des échanges pour s’en préserver ; et élaborer son expérience à l’abri des regards _ de tiers.

Il résulte donc d’un acte par lequel le sujet décide _ plus ou moins sciemment, consciemment et délibérément _ de soustraire une part de lui-même du domaine de la visibilité commune » :

avec pudeur, et délicatesse (de liberté)

et selon toute une gamme de « dénudation » de soi, et/ou de l’autre, excluant, bien sûr, la moindre vulgarité.

Pour ma part, j’en trouve une très belle et forte analyse parente dans le très beau chapitre « De l’ami » de la première partie de l’« Ainsi parlait Zarathoustra _ un livre pour tous et pour personne » de Nietzsche…

ou, encore, dans le chapitre « De la chasteté » : sur la pureté de cœur et d’âme (et de corps, aussi)…

Mais _ je reprends la lecture de Michaël Foessel _

« 1) la possibilité de l’intime suppose _ et nécessite très concrètement _ que certaines conditions politiques

_ de droit, de légalité ; ou légalisation ; et sans avoir à rendre de comptes (publics) de ce vécu de « l’intime » ! _

soient remplies« , page 13 _ seulement dans « la modernité« , précise-t-il :

d’où une nécessaire et très juste mise en perspective historique, de sa part, ainsi que je l’ai annoncé plus haut

Et « 2) l’intime (…) apparait _ aussi _ comme une réserve _ avec « retenue » de soi, et sur soi, le premier _ ;

comme une réserve critique _ donc _  qui permet de remettre en cause les déficiences de l’ordre établi. (…) Il enveloppe une série d’expériences

_ distinctes des normes (établies ou pratiquées) communes, ou majoritaires : expériences « personnelles » particulières, voire absolument singulières ; ou minoritaires _

qui interdisent l’adhésion pure et simple _ a fortiori aveugle et fanatique _ au système de valeurs promu par la société en place« , page 14.

D’où la nécessité impérative de distinguer « entre l’intime et le privé« , page 14.

Et « s’il y a _ maintenant _ « privation » de l’intime,

elle procède de sa « privatisation », c’est-à-dire de sa réduction au statut d’une performance subjective » _ de la part de « la raison instrumentale«  :

« l’intime, qui devrait impliquer _ dans sa conception légitime _ un décentrement de soi,

est interprété abusivement comme une possession« , page 15 : l’analyse est d’une parfaite justesse !

« L’intime se perd _ pulvérisé ! _ d’être offert aux regards de tous« , page 16 : dans la pose et la fausseté de l’inauthenticité…

« Pour exister, l’intime

_ j’avais écrit « l’amour » ! l’intime en représente une forme privilégiée, mais non exclusive… _

doit échapper aux regards

_ de tiers ;

sur les regards de l’intimité, nous pouvons peut-être nous référer aux analyses d’Emmanuel Lévinas (dont Michaël Foessel cite, page 93, un passage d' »Entre nous – essais sur le penser-à-l’autre« …

: c’est une manière de signifier qu’il _ « l’intime«  _ est soustrait à la compétence sociale«  et exclut l’exhibitionnisme (la pose) autant que le voyeurisme (prédateur) ; et les transactions marchandes… A la place de l’ouverture du désir et de sa générosité (à l’autre), il n’y a plus que le cynisme du calcul d’intérêts de l’ego ; ou la perversité lubrique du sadisme _

Avec cette conséquence-ci :

« On peut précisément juger _ certes ! _ des « amours » _ les guillemets ici s’imposent ! _ que les politiques

et leurs communicants

imposent à notre attention, 

puisqu’elles sont exhibées

pour convaincre _ ou persuader, plutôt (= faire croire) _ l’opinion

de « l’humanité » _ « commune », d’un certain côté, seulement : celui des « buveurs de bière » envisagés plus haut _

de leurs protagonistes« 

_ storytellisés, en quelque sorte…

(…) « La « pipolisation » _ et pulvérisation, en fait !.. (dans le titre de mon article) _ de l’intime » fait que celui-ci « se trouve relégué au rang de valeur monnayable sur le marché de la concurrence sondagière.«  Voilà pour ce caractère anecdotique du « pipol » ; et le cancer de l’inauthentique généralisé…

Michaël Foessel précisant on ne plus justement, pages 16-17, à propos des analyses de son essai :

« Dans les pages qui suivent, les mises en scène de soi des politiciens serviront de fil conducteur ; mais il est clair qu’elles manifestent bien autre chose que l’idiosyncrasie narcissique de quelques hommes _ et femmes _  publics contemporains _ certes ! Elles expriment,

sinon une incapacité à aimer,

du moins une impuissance _ de beaucoup ; pas seulement du cercle des « peoples »… _ à représenter l’intime hors de toute colonisation par la marchandise« 

_ et le modèle (technicien :

« mécanicien », à la Descartes : « nous rendre comme maîtres et possesseurs de la Nature« )

de l’instrumentalisation : jusque de soi et des autres…

En conséquence de quoi, « cette impuissance n’est pas le seul fait des politiciens fascinés par le monde _ et « modèle » en terme de succès d’approbation (et d’identification fantasmatique) _ du show-biz,

elle est caractéristique de l’idéal _ obscène ! _ de transparence _ fausse _ qui règne aujourd’hui presque sans partage.« 

Avec la conséquence, encore, d’« ironiser » _ en « bouffonnant«  _ sur « l’intime« …

Et, à la clé, ce constat politique : « la fragilisation réciproque de l’intimité et du lien démocratique est le signe d’une vulnérabilité commune«  aggravée, page 18…

On admirera la précision de finesse et la pertinence des commentaires, par l’auteur, de plusieurs livres importants passionnants (sans ménager, non plus, ses « critiques ») :

sans ordre (sinon celui d’apparition dans le livre), je relève, notamment :

de Hannah Arendt, « La Condition de l’homme moderne » (paru en traduction française aux Éditions Calmann-Lévy en 1961) ;

de Richard Sennett, « Les Tyrannies de l’intimité » (paru en traduction française aux Éditions du Seuil en 1979) ;

d’Anthony Giddens

_ dont la lecture m’a été recommandée naguère par Bernard Stiegler, à propos de mon propre questionnement sur « la rencontre » _,

« La Transformation de l’intimité _ Sexualité, amour et érotisme dans les sociétés modernes » (paru en français aux Éditions Hachette Littératures en 2004) ;

de Roland Barthes, les toujours si lumineux « Fragments d’un discours amoureux » (aux Éditions du Seuil, en 1977) ;

de Hegel, l’ultime « Cours de philosophie du droit » de 1831, dans l’édition et traduction de Jean-François Kervégan, des « Principes de la philosophie du droit » (parus aux PUF en 2003) ;

d’Erwing Goffman, l’inusable « Mise en scène de la vie quotidienne » (parue en traduction française aux Éditions de Minuit en 1973) _ je m’y suis référé dans mon essai « Cinéma de la rencontre : à la ferraraise » _ ;

une magnifique (!!!) analyse _ en « Intermède », aux pages 99 à 106 _ de l' »Adolphe » de Benjamin Constant, en 1816 ;

de Wendy Brown, « Les habits neufs de la politique mondiale _ Néolibéralisme et néoconservatisme« , édités aux Prairies ordinaires en 2007 _ et d’une actualité brûlante ! au moins depuis ce 4 novembre aux États-Unis ainsi que, d’un coup, tout le reste du monde (en « crise ») !… _ ;

d’Axel Honneth, « La lutte pour la reconnaissance » (paru en traduction française aux Éditions du Cerf en 2000) et « La Société du mépris » (aux Éditions de La Découverte en 2007) ;

etc…

Bref,

« La Privation de l’intime_ mises en scène politiques des sentiments » de Michaël Foessel est un livre d’urgence

de salubrité publique démocratique :

la faillite de la dérégulation (« ultra-libérale ») des marchés,

et la désactivation écervelée de l’État,

rendent,

dans l’aval du tissu se déchirant de plus en plus violemment des relations sociales, aussi,

un correctif,

tant politique qu’existentiel,

urgemment nécessaire ;

pour ne rien dire de l’état _ pénible _ des « rapports-à-l’autre » « personnels »

et de la confiance (ou « crédit »), en crise quasi généralisée,

maintenant…

La paix,

la paix civile, comme la paix internationale,

et encore la paix entre les personnes particulières,

est une construction patiente et intelligente des cœurs

_ et sans relâchements _ ,

nous apprend le grand Spinoza,

en son « Traité politique« …

Elle n’a pas besoin, pour exister, d’un pouvoir _ de type « Big Brother » (de « 1984« ) _ de « tout surveiller » et encore moins « tout contrôler » : « totalitaire », même soft ;

elle repose d’abord sur de la confiance,

au quotidien des mœurs (ou de la « sittlichkeit« , selon l’analyse hégelienne) ;

ainsi qu’une part non négligeable de tolérance assumée,

et de discrétion (« retenue »)

à l’égard de l’intimité des personnes ;

depuis l’avènement de la modernité,

ainsi que de pacifications collectives successives, et si difficiles à forger, de la part des personnes :

dont un excellent exemple (de « modernité ») nous est confié par l’écriture « libre » de Montaigne, s’y livrant, en ses « Essais« …

Titus Curiosus, ce 11 novembre 2008

Photographie : Sans Titre, © Bernard Plossu

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