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Le moment arcadien dans la Rome au tournant des XVII et XVIIIèmes siècles : Giovanni Lorenzo Lulier

12nov

Le séjour italien _ les années 1706 à 1710 _ de Haendel _ tout particulièrement à Rome _

est marqué par sa participation éminemment féconde à l’Accademia degli Arcadi,

qui avait été fondée le 5 octobre 1690, au Janicule,

par des lettrés, poètes et musiciens,

proches de la très récemment défunte _ le 16 avril 1689, au proche Palazzo Corsini _ reine Christine de Suède,

et pour perpétuer les créations artistiques de son cercle romain.

Ces jours, vient de paraître un très intéressant _ et original _ CD

de Cantate e Sonate

de Giovanni Lorenzo Lulier (c.1660 – 1700),

membre de cette Arcadie romaine très raffinée :

le très réussi CD Alpha 406 ;

significatif de cet esprit _ arcadien ! _ qui allait très peu de temps plus tard _ dès 1707 _

enflammer le jeune Haendel (1685 – 1759) romain

_ Haendel avait vingt-deux ans en 1707 _ :

j’aime tout particulièrement sa cantate Tra le flamme

et dans l’interprétation d’Emma Kirkby

en un CD L’Oiseau Lyre de 1985, dirigé par Christopher Hogwood…

Lulier : un musicien _ violoncelliste, notamment _ romain à découvrir !

Ce lundi 12 novembre 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa

 

Le sublime CD Ricercar « Vater unser » de Clematis et Paulin Bündgen : pour confirmation…

07oct

Comme pour confirmer ma déclaration de « sublime« 

à propos du CD Ricercar Vater unser

de Paulin Bündgen et son ensemble Clematis

_ le CD Ricercar RIC 389  _

en mon article Un sublime CD « Vater unser » de Clematis, d’après les collections Düben de Stockholm du 12 juillet dernier

_ presque trois mois, déjà _,

j’y mettais l’accent sur l’importance musicale des archives-collection Düben de la cour de Suède,

voici ce jour un excellent article 

CLEMATIS FAIT DIALOGUER VOIX ET INSTRUMENTS DANS LA PIÉTÉ LUTHÉRIENNE

sur ce même CD Vater unser de Clematis et Paulin Bündgen chez Ricercar

_ avec la présence de Jérôme Lejeune à la viole ténor au sein de l’ensemble instrumental ! _,

sur le très bon site Res Musica,

et sous la plume de Cécile Glaenzer :

Vater unser, German sacred cantatas.

Johann Hermann Schein (1586-1630), Samuel Eccard (1553-1611), David Pohle (1624-1695), Franz Tunder (1614-1667), Johann Fischer (1646-1716), Johann Wolfgang Franck (1644-1710), Johann Christoph Bach (1642-1703), Georg Böhm (1661-1733), Johann Theile (1646-1724), Johann Michael Bach (1648-1694), Johann Rudolph Ahle (1625-1673), Heinrich Schwemmer (1621-1696).

Paulin Bündgen, contre-ténor.

Ensemble Clematis.

1 CD Ricercar.

Enregistré à Centeilles en octobre 2017.

Durée 1:19:46

Vater-Unser-Clematis-Paulin-BündgenLe label Ricercar revient à ses premières amours avec ce programme de musique sacrée allemande de la deuxième moitié du XVIIe siècle. L’ensemble belge Clematis nous propose ici la découverte d’un pan trop méconnu de ce répertoire, qui fait la part belle au dialogue _ voilà _ entre la voix d’alto de Paulin Bündgen et les instruments.

La plupart des œuvres de ce programme proviennent de manuscrits conservés dans la collection Düben à Uppsala, qui contient de véritables pépites méritant d’être mises en avant _ c’est sur ce point pas assez connu-là que je mettais aussi l’accent ; et ils furent plusieurs membres de la famille Düben à se succéder à la cour de Suède. Nous avons là une génération de compositeurs _ allemands _ très influencés par l’Italie et l’opéra, dans le sillage de Schütz _ et aussi de Buxtehude _, mais aussi pour certains par la France _ mais oui ! _, comme Johann Caspar Fischer _ un compositeur passionnant (1656 – 1746) ; cf le superbe CD Uranie que lui a consacré, au clavecin et à l’orgue, mon amie Elisabeth Joyé (CD Encelade ECL 1402), en 2016 _ qui séjourna à Paris en tant que copiste au service de Lully _ et n’oublions pas non plus le séjour (et la mort, en 1650) de Descartes à la cour de la reine Christine ; Descartes y participant à la réalisation de ballets de cour !

Si le fil conducteur de tout ce répertoire est bien sûr _ comme l’indique le titre même choisi pour ce CD _ le choral luthérien, son traitement instrumental _ oui ! un merveilleux dialogue, en effet ! _ se développe avec une étonnante _ et bienheureuse, joyeuse _ liberté, tant dans l’ornementation _ oui _ que dans le choix des formes (sinfonia, ritornello, sonata …). Ce programme fait _ très _ judicieusement alterner _ lui aussi : en dialogue _ pièces instrumentales et cantates pour alto solo de formes variées : lieder strophiques, lamentos, concerts spirituels… La caractéristique commune de toutes ces pièces vocales est le rôle primordial _ et il faut en effet bien le souligner, en effet ! _ qu’elles donnent aux instruments, offrant un véritable dialogue _ voilà ! _ entre les cordes et la voix.

Le leitmotiv du choral Vater unser, qui donne son titre au CD, revient trois fois dans le programme en trois versions instrumentales _ oui. La dernière est due  à Georg Böhm, dans une transcription de son choral orné pour orgue, où le violon s’empare du thème richement ornementé. Stéphanie de Failly, premier violon et fondatrice de l’ensemble Clematis, y fait merveille _ oui. Bel exemple d’aller-retour entre l’Allemagne et l’Italie, le Salve Regina du papiste Rovetta qui devient Salve mi Jesu sous la signature de Franz Tunder, comme J.S. Bach le fera avec le Stabat Mater de Pergolèse transformé en motet luthérien. On retrouve toutes les caractéristiques de la cantate dans le motet Herr, wer ich nur dich habe de David Pohle (avec les cordes qui imitent le tremblant de l’orgue) et dans le grand Weil Jesu in meinem Sinn de Johann Wolfgang Franck. Mais le chef d’œuvre absolu _ oui !!! _ est le célèbre lamento Ach dass ich Wasser g’nug hätte de Johann Christoph Bach, tant admiré par son cousin Johann Sebastian _ oui. Le premier violon y dialogue admirablement _ oui _ avec la voix d’alto, dans une intensité dramatique qui nous donne à voir _  mais oui _ couler les larmes du pécheur dans des effets descriptifs incomparables qui collent au sens des paroles _ absolument. Le contre-ténor Paulin Bündgen y est magistral _ oui !!! _, comme tout au long de ce programme. Sa voix souple épouse parfaitement _ oui _ toutes les nuances du texte et nous élève _ voilà _ vers une spiritualité intemporelle _ soit l’éternité même : c’est parfaitement relevé.

Jérôme Lejeune, fondateur du label Ricercar, tient lui-même la partie de viole ténor au sein de Clematis _ c’est, bien sûr, à relever ! _ et nous fait bénéficier de sa grande érudition _ mais oui, comme chaque fois !!! Lumineuse ! _ dans le texte du livret qui nous éclaire _ superbement _ sur ses choix musicaux.

Un merveilleux moment de musique,

vous disais-je ce 12 juillet dernier,

de ce sublime CD Ricercar Vater unser _ German sacred santatas


Ce dimanche 7 octobre 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa

 

Les musiques qu’aimait à Rome en son palais la reine Christine

17avr

La magnifique harpiste qu’est Mara Galassi

nous gratifie d’un somptueux CD

intitulé Portrait of a lady with a harp _ Music for Queen Christina of Sweden, (le CD Glossa 921304),

constitué d’un très beau programme de musiques qu’à Rome aimait, ou même jouait elle-même, en son palais _ un temps dit le palais Riaro, puis aujourd’hui le palais Corsini_, situé sur la rive droite du Tibre, le long de la via della Lungara qui joint les quartiers du Vatican et du Trastevere _ juste en face de la splendide Villa Farnesina _, et au pied du Janicule,

la reine Christine de Suède (1626 – 1689)…


Rein
e _ ou plutôt, selon son titre officiel voulu par feu son père, « Roi«  _ de Suède depuis l’âge de six ans _ et la mort de ce père, le roi Gustave II Adolphe _ en 1632,

elle abdique de sa couronne en 1654, et part vers l’Europe du Sud ; elle décide de se convertir secrètement au catholicisme, lors de son passage à Bruxelles ; puis publiquement cette fois lors de son passage à Innsbruck. Le pape Alexandre VII l’accueille alors fastueusement à Rome, le 20 décembre 1655, en faisant élever en son honneur la porte monumentale d’entrée de Rome qui jouxte Santa Maria del Popolo, Piazza Del Popolo.

Suite à de complexes péripéties,

elle se fixera à Rome en octobre 1668 ; et résidera, définitivement, au Palazzo Riaro alla Lungara _ l’actuel Palazzo Corsini. Elle y réunit de splendides collections de tableaux ; et y organise de superbes concerts de  musique, avec la fine fleur des musiciens présents à Rome :

Alessandro Melani, Alessandro Scarlatti, Arcangelo Corelli, Bernardo Pasquini, Alessandro Stradella, Giacomo Carissimi, Marco Marazzoli.

Et elle ouvre aussi le premier théâtre public à Rome, le Tor di Nona.

….

Au programme de ce très beau CD Glossa,

et toutes pièces interprétées ici _ splendidement ! et avec une magnifique prise de sons _ à la harpe , au lieu du clavecin ou de l’orgue,

une suite d’œuvres  _ dont deux Toccatas _ de l’organiste et claviériste Bernardo Pasquini (1657-1710),

la sonate n°1 de l’opus 1 d’Arcangelo Corelli ( 1653-1713),

une sinfonia a violino solo d’Alessandro Stradella (1639-1682),

ainsi que quelques autres pièces d’Alessandro Scarlatti (1660-1725), de Jacques Arcadelt (1670-1747), de Bernardo Pasquini et d’Arcangelo Corelli ; ainsi que d’un compositeur anonyme.

Un récital merveilleux !!!

Ce mardi 17 avril 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa

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