Voici ces deux avis :
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_ celui de Jean-Charles Hoffelé, avant-hier mardi 20 février, sur son site Discophilia, et sous le sobre intitulé « 7 octobre » ;
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_ et le mien, sur mon blog « En cherchant bien« , le jeudi 8 février dernier, et sous l’intitulé moins sobre « Le charme absolu, très prenant et très tendre, des « Lieder ohne Worte » de Felix Mendelssohn, en un choix de 14 pièces, par Igor Levit, en un parfait CD, tout fraîchement enregistré à Berlin au mois de décembre dernier…« …
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Igor Levit avait probablement pensé payer son écot au piano de Mendelssohn, mais les crimes de masse perpétrés par les Palestiniens dans les kibboutz du sud d’Israël _ le 7 octobre 2023 _ auront tendu un voile funèbre sur le projet qu’ils auront, semble-t-il, hâté.
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La pianiste, dont on voit au recto du disque, la main se refermant sur une étoile de David qui manque d’en tomber, s’en explique dans un bref texte qui ne doit pas excuser la moire univoque _ voilà ! _ dont les poésies mélancoliques de Mendelssohn se trouvent uniment obscurcies.
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Des gondoles sans Venise, des romances toutes _ uniment _ nocturnes, une sélection trop brève _ certes _, un Alkan ajouté (La chanson de la folle au bord de la mer) qui, sous d’autres doigts, aura et l’amertume et l’étrange, mais qui gagné ici par ce deuil n’est plus qu’une _ réductive _ rumination, font un disque sinistre _ voilà l’avis _ où seul le toucher intime qui est le secret de l’art d’un pianiste qu’on a cru intellectuel et démonstratif (ce qui est son opposé) émeut _ oui ! _ malgré la grisaille, le constant _ uniforme climat _ entre chien et loup _ ou nuit et brouillard…
Et si _ plutôt qu’à Mendelssohn _ on rangeait l’album _ trop subjectif et circonstanciel, donc _ à Levit ?
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LE DISQUE DU JOUR
Felix Mendelssohn-
Bartholdy (1809-1847)
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Lieder ohne Worte, Op. 19b
(4 extraits : I. Andante con moto ;
II. Andante espressivo ; IV. Moderato ; VI. Andante sostenuto)
Lieder ohne Worte, Op. 30
(3 extraits : I. Andante espressivo ;
III. Adagio non troppo ; VI. Allegretto tranquillo)
Lieder ohne Worte, Op. 38
(2 extraits : II. Allegro non troppo ; VI. Andante con moto)
Lieder ohne Worte, Op. 53 (2 extraits : IV. Adagio ; V. Allegro con fuoco)
Lieder ohne Worte, Op. 62 (2 extraits : III. Andante maestoso ; V. Andante con moto)
Lieder ohne Worte, Op. 102 (extrait : I. Andante un poco agitato)
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Charles-Valentin Alkan (1813-1888)
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La chanson de la folle au bord de la mer, Op. 31 No. 8
Igor Levit, piano
Un album du label Sony Classical 196588789823
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Photo à la une : © Sony Classical
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— Ecrit le mardi 6 février 2024 dans la
rubrique “
Blogs,
Musiques”.
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Retrouver le charme très prenant et très tendre, voilà, des « Lieder ohne Worte« de Felix Mendelssohn, en une anthologie de 14 d’entre eux, puisés aux Op. 19, 30, 38, 53, 62 et 102 du maître,
sous les doigts justement délicats _ voilà _ d’Igor Levit,
en un CD Sony Classical 19658878982 tout fraîchement enregistré à Berlin les 3 et 4 décembre 2023 pour paraître le 26 janvier 2024
_ en une forme de réponse sienne au massacre du 7 octobre dernier : « And, at some point, it became clear that I had no other tools than to react as an artist. I have the piano, I have my music. And so the idea came to me to record these works, Mendelssohn’s« Songs Without Words » (…) It is my artistic reaction – as a person, as a musician, as a Jew – to what I have felt in the past few weeks and months. Or, to put it more precisely, it is one of many reactions that came to mind » ; écouter et regarder cette brève vidéo de présentation par Igor Levit lui-même…
Je dois immédiatement ajouter cependant ici que rien, rien de rien, surtout, ne s’entend _ à mes oreilles du moins _ des terrifiantes atroces circonstances (et retentissements) qui ont conduit Igor Levit à ce parfait enregistrement-ci au Teldex Studio de Berlin les 3 et 4 décembre derniers, du sublime classicisme (mozartien ?..) de Felix Mendelssohn à son apogée de poésie (apollinienne ?..) de ces sublimissimes, si parfaitement dénuées du moindre pathos, 14 « Lieder ohne Worte« … Le choix d’une toute simple musique _ voilà _ pour l’éternité, très humblement parfaitement servie ici, voilà, par l’interprète, tout simplement, comme il se doit… _,
est un très délicat et modeste délice : écoutez donc…
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Qui me rappelle aussi mon affection personnelle _ superlative ! _ pour le jeu magnifique et idéal de Roberto Prosseda, dans tout l’œuvre pour piano _ une intégrale génialissime ! et pas assez diffusée, tout spécialement en France… _ de l’immense probe et humble Felix Mendelssohn
_ et en cette occurrence-ci le parfait _ voilà ! _ double CD Decca 476 6796 des 57 « Lieder ohne Worte » (8 x 6 = 48 + 7 restés sans numéro), enregistré à Aci Reale, en Sicile, au pied de l’Etna, aux mois de janvier et mars 2008 ; cf le témoignage-constat de mon bref article du 3 mars 2018 : « Ecouter une interprétation parfaite, par Roberto Prosseda, des Lieder ohne Worte, de Felix Mendelssohn« , et écoutez aussi ceci…
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Tout simplement servir la grâce humble et modeste, heureuse et tranquille, intérieure et sereine, toute pure, de Felix Mendelssohn…
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Ce mardi 6 février 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa
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Pour une fois, mon appréciation personnelle de l’interprétation diffère de celle de Jean-Charles Hoffelé
_ peut-être un peu trop impressionné par le choix, et de la photo de couverture du CD, et des mots brefs de l’interprète dans le très mince livret du CD…
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Ce jeudi 22 février 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa
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Immense merci pour cette belle et utile recension.
Je recommande pour ma part la sublimissime (et inégalée) interprétation du « Concerto pour violon, piano et Orchestre à cordes en ré mineur » par Gidon Kremer, Martha Argerich et l’Orpheus Chamber Orchestra (DG 427 338-2, paru en 1989) ;
ainsi que toute la musique de piano par Roberto Prosseda (au moins 10 CDs Decca, entre 2005 et 2015), le meilleur, et de loin…
_ cf mon blog Mollat « En cherchant bien », avec en dernier lieu mon article du 3 mars 2018 : « Ecouter une interprétation parfaite, par Roberto Prosseda, des Lieder ohne Worte, de Felix Mendelssohn »…
Ainsi que le très beau CD de Cyril Huvé (Paraty 208.106, paru en 2009).
Francis Lippa
vice-président de la Société de Philosophie de Bordeaux