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En répertoriant les entretiens enchanteurs accessibles d’Hélène Cixous, admirer la gamme chantée des infinies inflexions signifiantes de sa voix

01jan

Pour débuter en beauté l’année 2022,

choisir d’écouter la voix _ tant parlée que transposée en écriture dansante _ enchanteresse, avec son incroyable gamme d’inflexions signifiantes modulées-chaloupées, d’Hélène Cixous parlant d’expérience puissamment incarnée de son enthousiasmant formidablement minutieux travail d’écriture in progress,

voici ce très varié, en fonction de la grande diversité des interlocuteurs de ses entretiens, échantillon-ci :

_ en 2013 : Hors-Champs, avec Laure Adler (44′ 27)

_ le 15 novembre 2013 : Les Matins de France-Culture, avec Marc Voinchet (48’52)

_ le 9 décembre 2015 : Écrire la nuit (13′ 39)

_ le 28 septembre 2017 : L’entretien complet à Télérama, avec Fabienne Pascaud (52 01°

_ le 26 janvier 2019 : la Masterclass d’Hélène Cixous à la BnF, avec Caroline Broué (84′ 21)

_ un entretien vraiment magnifique ! Très précis et très détaillé, grâce à un superbe travail préparatoire ultra compétent et sérieux de Caroline Broué, lectrice souple et minutieuse … Un modèle-exemple d’entretien !

_ le 23 mai 2019 : Sur « 1938, nuits« , avec Francis Lippa (62′ 23), à la librairie Mollat

_ une entretien attentif très sereinement centré, sans hâte, sur les détails très précis et patiemment assimilés de ce livre ;

avec le relevé, au pasage, par Francis Lippa, de la difficulté persistante pour lui d’admettre la réalité de la coexistence, réaffirmée pourtant d’un mot par Hélène Cixous, du départ d’Osnabrück (et non pas de Dresde !) de sa grand-mère Omi, au lendemain de la Kristallnacht, du 10 novembre 1938, avec l’affirmation que ce départ précipité d’Allemagne ait pu se produire sur les conseils très avisés et salvateurs ! du Consul de France à Dresde (« Madame, vous devriez partir« , lisons-nous à la page 104 de « 1938, nuits« ) ;

Dresde, où Rosie Jonas (Osnabrück, 23 avril 1882 – Paris, 2 août 1977), veuve Klein (depuis le 29 juillet 1916), avait rejoint sa sœur Hete (Hedwig) Jonas (née le 20 octobre 1875), épouse du banquier (à la Dresdner Bank) Max Meyer Stern, après le départ de la maison Jonas d’Osnabrück, de sa fille Eve Klein (Strasbourg, 14 octobre 1910 – Paris, 1er juillet 2013), en 1929…

Cette maison Jonas de Nicolaiort, 2, d’Osnabrück, dont le propriétaire, après le décès, à Osnabrück, le 21 octobre 1925, de Hélène Meyer, veuve d’Abraham Jonas (Borken, 18 août 1833 – Osnabrück, 7 mai 1915), était désormais l’oncle André, Andreas Jonas (Borken, 5 février 1869 – Theresienstadt, 6 ou 9 juin 1942), l’époux d’Else Cohn (Rostock, 9 juillet 1880 – Theresienstadt, 25 janvier 1944).

Cf aussi mon article sur ce très beau « 1938, nuits« , en date du 4 février 2019 :

À quel moment exactement Omi avait-elle quitté son Osnabrück natal, pour gagner cette Dresde où résidait sa sœur Hete et son banquier de beau-frère Max Meyer Stern ?.. Le Livre n’en dit rien. Et toute sa vie Omi demeura si discrète…

_ le 28 septembre 2020 : Hélène Cixous écrivaine et intellectuelle, avec Charlotte Casiraghi et Fanny Arama (23′ 29)

_ le 25 octobre 2020 : Hélène Cixous, la Vie par la littérature, avec Guillaume Erner (50′ 25)

_ le 11 mars 2021 : Si toutes les femmes du monde, avec Elisabeth Quin (10’39)

_ le 7 octobre 2021 : Hélène Cixous en rêve, avec Augustin Trapenard (32′ 54)

Ècouter Hélène Cixous parler en entretien _ avec un interlocuteur qui l’a au moins un peu lue _ de l’incessant passionnant working progress de son magique écrire

est presque aussi merveilleux et enrichissant que lire les Livres absolument extraordinaires qui lui ont échappé !

Bonne année 2022 !

Bonnes écoutes de ces entretiens fastueux

quand rayonne la lumineuse grâce du merveilleux parler si vivant de l’autrice !

Et bien mieux encore :

Bien heureuses lectures de ces profus et foisonnants Livres magiques

d’Hélène Cixous !!!

Et vive Kairos !

Ce samedi 1er janvier 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

P. s. :

En ouverture de mon entretien du 23 mai 2019 à la Station Ausone de la librairie Mollat, à Bordeaux,

pour présenter à l’assistance l’autrice éminemment singulière que j’avais le très grand honneur de recevoir,

j’ai employé les expressions un peu approximatives _ j’étais bien sûr, bien que tout à fait serein, assez ému aussi… _ de :

« un écrivain de première grandeur,

peut-être nobelisable, si les titres valent quelque chose,

en tout cas, c’est un écrivain TRÈS important que nous recevons ce soir« …

Et depuis j’ai appris,

à l’occasion, justement, d’un de ces entretiens dont je donne ci-dessus les liens aux vidéocasts,

que son ami Jacques Derrida qualifiait Hélène Cixous de « plus grand écrivain de langue française » actuellement vivant.

C’est là une appréciation que je partage…

Et depuis,

le 13 octobre 2021, et pour l’ensemble imposant de son œuvre,

Hélène Cixous vient de recevoir le Prix 2021 de la Bibliothèque nationale de France :

le jury de ce prix a désiré ainsi saluer la large palette de « cette autrice engagée, à l’œuvre littéraire inclassable », dans laquelle « se rencontrent la profondeur d’une réflexion, l’écho d’engagements dans la vie intellectuelle, une recherche intime dans les méandres de la mémoire, une écriture d’une rare poésie », a déclaré en commentaire la présidente de la BnF, Laurence Engel…

Et quand les prix savent, à l’occasion (pas si fréquente), saluer une vraie valeur,

pourquoi ne pas se permettre, en parfaite liberté, non servile, sans donc y attacher plus d’importance que cela ne le mérite _ car c’est au fond simplement anecdotique, périférique, quasi parasite _, et avec léger sourire en coin,

de le remarquer et relever-noter au passage ?..

Rien ne valant l’avis que soi-même, d’expérience singulière _ sans se calquer sur des avis pré-formés et des clichés à emprunter-recopier-suivre… _, on apprend à finement peser, au délicat risqué juger de ses propres appréciations, de mieux en mieux éclairées, de lecteur scrupuleusement attentif de tout l’œuvre, en son incroyablement profuse richesse, qui se donne, à portée de lecture.

Et c’est bien alors à nous, lecteurs, d’apprendre à accueillir-recueillir le tout profus, jusqu’au moindre détail, de cet œuvre livré par l’encre sur le papier, du mieux qu’il nous est possible.

Sinon, « Indiligent lecteur, quitte ce livre« ,

prévenait aimablement le cher Montaigne en l’Ouverture lumineusement irradiée d’humour de ses « Essais« …

Chronique de ma toute première lecture de « Rêvoir » (III) : les trois derniers chapitres V, VI et VII…

27déc

Les trois derniers chapitres V, VI et VII de « Rêvoir« ,

respectivement intitulés « La Maison était un livre« , « Kafka à la piscine » et « La mémoire est une chatte » aux pages 83 à 162, 165 à 173, et 177 à 192 _,

constituent l’acmé de cet opus-tournant, à ce qu’il me semble du moins, dans l’Œuvre-Cixous, qu’est ce majeur plus réflexif que jamais « Rêvoir« , de septembre 2021 ;

alors que l’opus précédent, « Ruines bien rangées« , de septembre 2020,

formait plutôt une sorte d’appendice aux épisodes successifs des très importants récits-recherches-méditations poétiques _ ainsi que, à l’occasion, philosophiques _ de la très marquante saga d’Osnabrück :

« Osnabrück » (en 1999), « Gare d’Osnabrück à Jérusalem » (en 2016), « Correspondance avec le mur » (en 2017), « Défions l’augure » (en 2018) et « 1938, nuits » (en 2019)

_ les quatre de ces derniers opera étant postérieurs à la disparition physique, le 1er juillet 2013, de la mère d’Hélène, Ève Cixous, née Ève Klein, le 14 octobre 1910, en sa 103e année, par conséquent, de vie terrestre ; cf le magistral Homère est morte, en 2014. Même si désormais les intenses très joyeuses conversations, bien entendu, d’Hélène et Ève, ne manquent bienheureusement pas de se poursuivre…

En effet, c’est la soudaine décision présidentielle, le lundi 16 mars 2020, du confinement général du pays, avec très sévère restriction de sorties de tout un chacun en un étroitement limité rayon d’un kilomètre seulement du lieu de sa résidence,

qui a motivé le départ de sa résidence de Paris, Boulevard André Maurois, d’Hèlène Cixous, vers sa résidence d’écriture des Abatilles, Allée Fustel de Coulanges, gagnée dare-dare, à brides abattues, dès le lendemain mardi 17 mars…

À l’image de, entres autres précédents de fuites dare-dare, la fuite précipitée et éperdue d’Allemagne _ de Dresde, en fait, plutôt que de l’Osnabrük des Jonas (depuis 1881)… _, d’Omi, Rosie Jonas, veuve (de guerre) de Michael Klein, au mois de novembre 1938, au lendemain des massacres de la Kristallnacht, la nuit du 9 au 10 novembre 1938 _ cf surtout « 1938, nuits«  _, sur les conseils, fort avisés, du Consul de France à Dresde, pour gagner illico presto la France, Paris, puis tout de suite, par bateau, l’Algérie, Oran, afin de rejoindre, avant même la fin de ce mois de novembre 1938, sa fille aînée Ève Klein, son gendre Georges Cixous, et leurs enfants Hélène, née à Oran le 6 juin 1937, et le petit Pierre, qui vient juste de naître à Oran, lui aussi, le 11 novembre 1938, le lendemain même de la Kristallnacht allemande…

À suivre…

Ce lundi 27 décembre 2021, Titus Curiosus – Francis Lippa

« Fuir, là-bas fuir », ou l’anti-destin du « devenir la valise de sa mère », Eve Klein, d’Hélène Cixous, dans son, cette fois, « Ruines bien rangées »…

23déc

Ce jeudi 23 décembre 2021,

je viens d’achever ma toute première lecture, une nouvelle fois jubilatoire, de l’opus de 2020 d’Hélène Cixous :

les 153 pages de son « Ruines bien rangées » ;

un opus qui, dans la série de ce qu’Hélène Cixous a merveilleusement qualifié (en son magique entretien avec moi-même, Francis Lippa, chez Mollat, le 23 mai 2019, à propos de « 1938, nuits« ) de ses « Contes et légendes d’Osnabrück » _ comme l’ont finement relevé Kathleen Gyssels et Christa Stevens, en ouverture de leur belle Introduction aux « Écriture des origines, origines de l’écriture _ Hélène Cixous« , parus aux Éditions Brill, à Leyde, en 2019 ; cf aussi, ibidem, le texte absolument passionnant, « Le Legs empoisonné« , d’Hélène Cixous elle-même, en chapitre premier de ce riche volume néerlandais… _ reprend et quasi récapitule le répété et constant choix préférentiel de l’objet « valise » comme caractérisant prioritairement, avec le sac-à-dos et les godasses de marche, les 103 années de vie de son étonnante et magnifique sage-femme de mère, Ève Klein ;

Ève Klein-Cixous : Strasbourg, 14 octobre 1910 – Paris, 1er juillet 2013, en passant bien sûr par Osnabrück (entre 1919 et 1930), puis Londres, Manchester, Paris, Dresde (en 1933, pour y revoir sa mère, Omi, réfugiée là auprès de sa sœur Hete Stern, après avoir quitté elle aussi, à son tour, Osnabrück…), Paris, Oran, Alger, et puis re-Paris à partir de 1971, quand elle est expulsée d’Algérie…

 

Bien sûr, et forcément, avec jubilation, à suivre…

Ce jeudi 23 décembre 2021, Titus Curiosus – Francis Lippa

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