Posts Tagged ‘spiritualité

Ce que j’apprends, en temps de patience écoulé entre son enregistrement, en juin 1015, et sa parution, en novembre 2023, à la lecture instructive du concis et sobre livret du CD de ces merveilleuses « Sonatae a Viola da Gamba et Cembalo Obligato » de Johann-Sebastian Bach sous les doigts inspirés et parfaitement accordés d’Andrea De Carlo et Luca Guglielmi _ ou l’italianité heureuse de Bach…

20jan

Quand j’ai rédigé, avant-hier jeudi 18 janvier, mon article « « ,

je ne possédais pas encore le CD Fineline Classics FL72415 de ces « Sonatæ a Viola da Gamba et Cembalo Obligato« ,

écouté seulement, et intégralement tout de même, via le site Internet de youtube (« écoutez ici… »)…

Mais ce matin,

je me suis rendu chez mon disquaire préféré, et en ai trouvé deux exemplaires, nichés au sein des étagères du rayon Bach ;

et me le suis donc procuré…

Et la lecture des quatre pages, pourtant concises, de texte du livret de ce très beau CD _ dont une demi-page de présentation, à la page 4, sous la plume du gambiste Andre De Carlo _ m’apprend pas mal de choses non accessibles sur les divers sites du web concernant ce CD…

D’abord,

que le projet musical dont est issu ce CD, enregistré du 22 au 24 juin 2015, à la Dorfkirsche de Frankenstein, en Allemagne,

est né d’une toute première rencontre _ « the very first meeting«  _ entre Andrea De Carlo et Luca Giglielmi, la nuit précédant un concert à Genève _ la date n’en est pas donnée ; probablement ce fut le 5 juillet 2014, la veille de deux Concerts donnés par eux à l’église Saint-Germain, à Genève : « 6 et 7 juillet 2014, Andrea De Carlo et Luca Guglielmi, Viole de gambe et pianoforte : Sonates de J.-S. Bach et C.P.E. Bach pour viole de gambe et pianoforte «  _,

« quand, à travers la musique de J. S. Bach, une vraie affinité tant humaine que musicale, se révéla _ entre eux ces deux interprètes _, qui n’avait pas besoin de mots, ni de regards«  _ je traduis de l’anglais…   

Ensuite,

« à la distance du temps d’évidence parfaitement fluide des heures d’écoute des pistes enregistrées de ce CD,

je m’aperçois _ poursuit sa concise et sobre présentation Andrea De Carlo _ que nous nous sommes parfaitement rencontrés et trouvés en la profonde italianité de Bach _ voilà ! _, dans le caractère chantant des mélodies qui font danser son contrepoint, dans l’ondulation rythmique de son écriture, mais par dessus tout dans l’humanité et la dimension d’éternité de la spiritualité de ce compositeur » _ voilà.

Enregistré, donc en un temps « de températures polaires » (!), du 22 au 24 juin 2015 à la Dorfkirsche de Frankenstein en Allemagne _ découvre-t-on aussi à la page 7 du livret _,

ce très poétique CD a tout de même dû patienter jusqu’au 24 novembre 2023 pour voir enfin sa parution discographique,

soit rien moins que 8 années et 5 mois… 

Pour quelles raisons un tel délai de patience pour une telle interprétation aussi réussie d’une telle merveilleuse musique ?..

Ce samedi 20 janvier 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

Sur l’admirable CD des « Sacrae Cantiones Livre I » de Carlo Gesualdo, dirigé par le magnifique Giuseppe Maletto (le CD Aparté AP 312), la confirmation d’un nouvel article…

04juin

Comme confirmation de mon article « « , du 30 mars dernier _ Carlo Gesualdo (Venosa, 8 mars 1566 – Gesualdo, 8 septembre 1613) est une cime de la musique occidentale, pour moi : je le vénère… _, à propos du sublime CD Aparté AP 312 des « Sacrae Cantiones Livre I » de Carlo Gesualdo par le Il Pomo d’Oro Choir dirigé par Giuseppe Maletto _ écoutez ici cet extrait-ci de 3′ 40…_ ;

Frédéric Muñoz signe ce dimanche 4 juin 2023 sur le site de ResMusica, un nouvel article intitulé, lui, « Carlo Gesualdo au plus profond du dépouillement avec l’ensemble il pomo d’oro« …

Chargé d’une réputation _ romanticisante ; et assez peu musicale… _ pour le moins sulfureuse, occupe une place importante dans l’histoire musicale de la Renaissance en particulier _ mais beaucoup plus largement : au sein de toute la musique occidentale ! _ pour ses audaces harmoniques très particulières, remarquées et qui lui ont permis _ mais pas seulement elles… _ de ne pas sombrer dans l’oubli. , à la tête de son ensemble vocal _ est-ce tout à fait le sien ?.. Probablement pas ; même si c’est lui qui ici le dirige (et merveilleusement !) _ Il pomo d’oro, restitue avec une intense intériorité _ et c’est encore trop peu dire _ les dix-neuf motets du Premier livre des Sacrae Cantiones. Un parcours aride _ pas vraiment : de braise bien plutôt… _ et initiatique.

On retient en général de la personnalité de Gesualdo le fait qu’il assassina son épouse et son amant pris en flagrant délit d’adultère _ certes : un crime d’honneur à cette époque.  Au-delà de cet évènement tragique, sa musique a traversé les siècles _ cf l’oeuvre de Stravinsky _, car elle se distingue assez sensiblement _ par la puissance de son idiosyncrasie _ de celle des autres compositeurs de son temps _ en effet ! _ par des qualités d’écriture novatrices.

nous propose une lecture très _ justement _ épurée des Motets du premier livre de chants sacrés. Quatorze chanteurs sont au service d’une polyphonie à cinq voix _ nues, voilà, a cappella : sans accompagnement instrumental aucun _ qui s’appuie essentiellement sur un climat de douleur _ éminemment tragique, donc _, évoquant au travers des textes de motets, le péché, la repentance et le pardon _ voilà. C’est un signe également de la forte croyance _ oui _ en ce début du XVIIᵉ siècle italien de Don , le prince de Venosa. L’écriture de ces Motets à cinq voix est limpide et austère _ radicale _, reposant sur des paroles de pénitence. La personne de Marie y est très présente, comme protectrice et consolatrice _ voilà _ du pauvre pécheur. Ils parlent aussi _ mais oui _ de cette lumière salvatrice venue du ciel.

L’ensemble Il pomo d’oro conduit par son chef _ au moins pour cette occasion-ci _ et ténor Giuseppe Maletto offrent une vision idéale _ oui ! _ pour ces pièces savantes encore écrites dans l’antique langage du XVIᵉ siècle, avant que Gesualdo n’entreprenne ses audaces harmoniques inédites et déroutantes en ce début du XVII° siècle _ oui. Giuseppe Maletto a travaillé ce CD jusqu’au bout d’une démarche où il a pris en charge la direction artistique, mais aussi la prise de son, le montage et toutes les étapes techniques pour sa réalisation. Dans une acoustique équilibrée où l’on ressent le grain de la pierre de l’église de Cumiana, le chant céleste de Gesualdo se développe, comme familier à cet environnement, et ainsi harmonieux et complice à nos oreilles modernes _ voilà.

Carlo Gesualdo (1566-1613) :

Sacrarum Cantionum Quinque Vocibus (Liber Primus 1603).

Chœur Il pomo d’oro, direction : Giuseppe Maletto.

1 CD Aparté.

Enregistré du 19 au 23 mai 2021 à la Confraternita dei santi Rocco e Sebastiano, Cumiana, Italia.

Notice de présentation en italien anglais et français.

Durée : 65:00

Article à comparer au mien en date du 30 mars 2023 :

«  » ;

ainsi qu’avec, toujours sur mon blog « En cherchant bien« , celui du 3 avril suivant, qui venait en quelque sorte compléter celui du 30 mars :

« « …

Un CD indispensable que ce CD Aparté AP 312,

pour ce compositeur génialissime qu’est le décidément unique Carlos Gesualdo !

Ce dimanche 4 juin 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

De Sergio Larrain (1931 – 2012), « une figure unique de la photographie », publication de « El Rectangulo en la mano », son tout premier livre, en 1963

25déc

De Sergio Larrain

(Santiago de Chile, 5 septembre 1931 – Ovalle, 7 février 2012)

_ immense photographe chilien,

et ami de mon ami Bernard Plossu _,

les excellentes Éditions Xavier Barral

publient un très émouvant petit cahier

de 44 pages

_ « por la integracion de la cultura latino-americana«  _,

ré-édition du tout premier livre publié par le photographe lui-même

en 1963 :

El Rectangulo en la mano.

Le bref Avant-Propos _ de 4 pages _, d’Agnès Sire

_ directrice artistique de la fondation Henri Cartier-Bresson _,

comporte un superbe _ et très parlant _ exergue de 6 lignes de Sergio Larrain

_ extrait de Un Chileno entre los ases fotográficos, de l’écrivain chilien, lui aussi, José Donoso,

publié le 17 août 1960 dans le numéro 1317 de la revue Ercilla _,

que voici :

« Je veux que ma photographie soit une expérience immédiate et non une mastication.

La photographie, comme n’importe quel art, on doit la chercher au fond de soi.

L’image parfaite est un miracle,

elle advient _ par rencontre reçue _ dans une irruption de lumière, de formes, du sujet

et dans un état d’âme limpide _ on appuie sur le déclencheur presque sans le savoir _,

ainsi le miracle se produit« …

Ce qui aide aussi à comprendre que

Sergio Larrain a passé une longue partie de sa vie _ la dernière _ retiré dans une petite communauté monastique :

c’est un spirituel  _ et il croit aux miracles.

Je remercie Bernard Plossu de m’avoir fait connaître son œuvre

infiniment touchante.



Ce mercredi de Noël 25 décembre 2019, Titus-Curiosus – Francis Lippa 

L’admirable spiritualité lisztienne de Francesco Piemontesi

27juin

J’avais admiré le naturel de Francesco Piemontesi dans la grâce mozartienne ;

puis l’intensité de son second CD Liszt, dans le versant italien, deuxième année, des Années de pélerinage :

cf mon article du 6 juin dernier, il a juste trois semaines :

C’est donc avec plaisir que je prends acte

que Jean-Charles Hoffelé partage pleinement mon point de vue

sur ce CD Orfeo C 982 191

en son article de Discophilia

intitulé : DE LA SPIRITUALITÉ.

DE LA SPIRITUALITÉ



L’année romaine de Liszt aura encouragé les pianistes à tous les vices, langueur ou fureur ; pas Francesco Piemontesi qui poursuit _ sans langueur, ni fureur, donc _ son voyage dans le pèlerinage du virtuose hongrois _ après la première année, Suisse _ avec une pureté de ton _ oui ! _, une absence d’effets _ oui ! _, exhaussant Après une lecture du Dante au même niveau que celles, si nombreuses, de Claudio Arrau : aucun effet, mais un chant pur _ oui, oui _ et des abîmes vertigineux _ absolument ! Le pianiste suisse sait créer des espaces de retrait stupéfiant dans une œuvre qui démultiplie le clavier. Et tout cela toujours tenu, maîtrisé _ oui _, écoutez simplement le chant d’allégresse avant la coda.

Les trois Sonnets de Pétrarque rappellent par leur élévation la beauté du toucher de Kempff, rien moins ; et sont autant des déclamations contenues que des prières, évoquant Spozalizio qui ouvre l’album, où Piemontesi dore l’aigu de son piano comme le fond d’un Lorenzetti _ le siennois.

Toute cette seconde année précédée par la prédication aux oiseaux de Saint François d’Assise est sous ses doigts un exhaussement, une élévation spirituelle _ parfaitement _, telle, déjà, la musique de l’Abbé Liszt qui va aux confins de l’harmonie et dissout le romantisme dans l’extase _ oui _ ; soit ici une lecture humble et parfaite _ totalement maîtrisée _ qui peine à cacher le virtuose insensé qu’est ce pianiste poète _ c’est parfaitement dit. En complément un DVD passionnant.


LE DISQUE DU JOUR


Franz Liszt
(1811-1886)…


Années de Pèlerinage. Deuxième Année – Italie,
S. 161

St. François d’Assise prêchant aux oiseaux – Légende No. 1, S. 175 No. 1


Francesco Piemontesi, piano



Un album (CD+DVD) du label Orfeo C982191

Photo à la une : le pianiste Francesco Piemontesi – Photo : © DR



Ce jeudi 27 juin 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

Le Bach de Benjamin Alard justement reconnu

17juin

Ce jour,

sur son excellent site Discophilia,

Jean-Charles Hoffelé nous donne un bel article

intitulé JSB : univers claviers 

àpropos des deux premiers coffrets de CDs 

que Benjamin Alard consacre à l’intégrale _ qui débute _ des œuvres pour claviers _ au pluriel ! _

de Jean-Sébastien Bach,

chez Harmonia Mundi.

Et rejoint en quelque sorte les articles que j’ai mis en ligne ici même

en hommage à ce superbe travail musical et discographique en cours :

le 13 avril dernier :

le 22 avril 2018 :

le 30 mars 2018 :

le 19 février 2012 :

Voici donc l’article de ce jour de Jean-Charles Hoffelé :


JSB : UNIVERS CLAVIERS

Les grands anciens, Helmut Walcha, Gustav Leonhardt, détestaient l’idée de spécialisation dans leur pratique instrumentale. Ils se proclamaient claviéristes, à l’aise aux buffets des orgues comme devant l’univers secret du clavecin. Benjamin Alard a toujours procédé comme eux, fait plutôt rare dans sa génération où côté baroque, les clavecinistes l’ont emporté sur les organistes _ Benjamin Alard n’a-t-il pas débuté son travail de claviériste sur l’orgue d’Arques-la-Bataille ?


Mais s’engageant chez J. S. Bach, qui depuis ses débuts est l’objet de son art, il savait bien que les deux instruments étaient inséparables, mieux, que la pensée de Bach comme son style ne se trouvaient complets qu’à condition de toucher l’orgue comme le clavecin.


L’idée est donc d’enregistrer tout ce que Bach composa pour les claviers. Long périple commencé _ ici, du moins, pour ces enregistrements pour Harmonia Mundi… _ dans l’Église Sainte-Aurélie de Strasbourg en mai 2017 sur le magnifique Silbermann que l’on sait, et qui suivrait la chronologie.


Le premier volume est empli des audaces du jeune virtuose, Benjamin Alard y déployant des trésors de musicalité qui soulignent la spiritualité des premiers opus en les contrastant avec les œuvres de ses contemporains qui furent ses modèles, Pachelbel, les aînés de la famille Bach, Frescobaldi (comme il joue la merveilleuse Bergamasca !), Böhm évidemment, inspirateur des Chorals de son temps de Lunebourg où les lignes se simplifient, le style s’épure et qu’Alard joue avec une clarté magique _ absolument !

Mais le plus beau CD – les œuvres obligent – du premier volume reste le troisième, où s’alternent le très flûté clavecin d’Emile Jobin d’après Ruckers, et le Silbermann. Clou du disque, et de tout l’album, à l’orgue le Capricio sopra la lontananza del suo fratello diletissimo, merveille de poèsie qu’on entend trop rarement sur cet instrument si propice à en propager les mélancolies, et où le jeune homme retrouve la nudité émue du discours qu’y tenait au clavecin Gustav Leonhardt. _ et c’est un compliment amplement mérité !..

Le second volume de ce voyage initiatique vient de paraître _ voilà. Adieu le Silbermann de Sainte-Aurélie, pour les débuts de la grande pérégrination hanséatique de J. S. Bach, de Lübeck à Hambourg, Benjamin Alard a choisi l’instrument de Saint-Vaast de Béthune (Freytag-Tricoteaux d’après Arp Schnitger), mais aussi un clavierorganum _ en effet.


Pas de clavecin, Bach est alors tout à ses orgues. Quatre CDs où se met en place _ oui _ l’univers Bach dans une plénitude lumineuse, Benjamin Alard interrogeant les textes, les jouant avec un naturel confondant _ oui _, musique du quotidien qu’élève son jeu d’une haute spiritualité _ c’est très juste. Hors Bach, une merveille : la grande Fantaisie sur le choral « An Wasserflüssen Babylon » de Johann Adam Reinken. _ un génie bien trop méconnu des mélomanes, en dépit de quelques trèss beaux CDs. Et il retrouve, comme sur le premier volume, le soprano très « knaben » de Gerlinde Sämann pour les chorals chantés _ et un charme très prenant opère à plein…


Juste un bémol : pour le flamboiement de ces années hanséatiques, les quatre disques du second volume auraient gagné à varier les instruments, et peut-être justement en allant physiquement sur les traces de Bach, à Hambourg ou Lübeck, quitte à franchir la frontière danoise comme le fit jadis Marie-Claire Alain.


LE DISQUE DU JOUR


Johann Sebastian Bach(1685-1750)
L’œuvre intégrale pour claviers
Vol. 1 : Le jeune héritier

Pièces de Johann Michael Bach (1648-1694), Girolamo Frescobaldi (1583-1643), Johann Christoph Bach (1642-1703), Johann Kuhnau (1660-1752), Georg Böhm (1661-1733), Johann Jakob Froberger (1616-1667), Johann Pachelbel (1653-1706), Louis Marchand (1669-1732), Nicolas de Grigny (1672-1703) & Johann Sebastian Bach (1685-1750)

Benjamin Alard, orgue, clavecin
Un coffret de 3 CD du label harmonia mundi HMC 902450.52

Johann Sebastian Bach
L’œuvre intégrale pour claviers
Vol. 2 : Vers le Nord


Pièces de Dietrich Buxtehude (1637?-1707), Johann Pachelbel (1653-1706), Johann Adam Reinken (1643?-1722) & Johann Sebastian Bach (1685-1750)


Benjamin Alard, orgue
Un coffret de 4 CD du label harmonia mundi HMC 902453.56

Photo à la une : l’organiste et claveciniste Benjamin Alard – Photo : © DR

Enchantement à suivre !!!


Ce lundi 17 juin 2910, Titus Curiosus – Francis Lippa

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