Posts Tagged ‘sublime

Ecouter le sublime CD « Night. Stories of Lovers and Warriors – Monteverdi » du Concerto Italiano de Rinaldo Alessandrini enregistré à Caserte en avril 2016 : une réalisation charnière décisive dans la réalisation de l’Intégrale des 9 Livres de Madrigaux, au service de la géniale « invention de la théâtralité de la musique »…

19déc

En forme de confirmation _ éblouissante ! _ de ma remarque de l’importance-clé du CD charnière « Night. Stories of Lovers and Warriors – Monteverdi » du Concerto Italiano de Rinaldo Alessandrini, enregistré à Caserte en avril 2016,

soit le sublimissime saisissant (!!!) CD Naïve OP 30566 _ paru le 7 avril 2017 _,

en forme de césure-charnière _ en avril 2016 _ entre la première période _ 1993 – 2005 _ d’enregistrement par Rinaldo Alessandrini des CDs des Livres 4 (enregistré en 1993), 2 (en 1994), 5 (en 1996), 8 (en 1997, 1998 et 2005),

et la seconde période _ 2019 – 2021 _ de ses enregistrements des CDs des Livres 3 (enregistré en 2019), 7 et 9 (en 2020) et 1er (en 2021)

_ cf mon article d’avant-hier dimanche 17 décembre « «  _,

écouter ici l’intégrale de ce magique stupéfiant CD de Rinaldo Alessandrini (d’une durée de 68′ 22).

…`

Le génie de Monteverdi est tout entier présent

en cette interprétation magique, sublimement incarnée, du Concerto Italiano…

Avec les chanteurs Monica Piccinini et Anna Simbolo, sopranos ; Aurelio Schiavoni, alto ; Gianluca Ferrarini et Raffaele Giordani, ténors ; et Matteo Bellotto, basse ;

au service de ce que Rinaldo Alessandrini qualifie, à la page 6 de la notice du CD, de la géniale « invention de la théâtralité de la musique« , alors…

Ce mardi 19 décembre 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

L’ « Incendire – Qu’est-ce qu’on emporte ? » d’Hélène Cixous : le sublime livre de l’été de l’incendie de la Forêt de l’Eden à La Teste de Buch livre sa saisissante moisson particulière…

24nov

Avec « L’ Incendire – Qu’est-ce qu’on emporte ? » du terrible été de feu 2022, en Gironde,

Hélène Cixous nous livre ce que vient de lui livrer son grand « Livre » de l’été précédent,

cette fois celui de l’Incendie de la toute proche _ de sa chère maison d’écriture estivale annuelle (les mois de juillet et août) aux Abatilles, à Arcachon… _ Forêt de l’Eden, à La Teste de Buch :

 

une sublime moisson bien particulière, en résonance formidablement tragique avec les fuites éperdues récurrentes, comme par vagues se renouvelant, des siens, tout spécialement les Jonas d’Osnabrück (et Dresde, etc.), ou autres Cixous…

Alger, 1942, depuis l’abrogation du décret Crémieux, les Juifs, dont le père _ Georges Jonas Cixous _ de l’écrivaine, ont perdu la nationalité française et leur emploi. A l’été 2022, la ville d’Arcachon, où H. Cixous a ses habitudes _ chaque mois de juillet et août _, est frappée _ en fait, la toute proche forêt de l’Eden sur le territoire de la commune immédiatment voisine de La-Teste-de-Buch… _ par de terribles incendies. Entremêlant les époques et les lieux _ ainsi que la récurrence de devoir, dans l’affolement, très précipitamment fuir… _, elle questionne _ sublimement ! en son écriture à nulle autre pareille… _ ce qui importe lorsqu’il faut fuir, quelles que soient les circonstances _ affolantes _ de la fuite.

Avec cet échantillon-ci de son style sans égal _ cf aussi, parmi cent autres exemples de mon absolue admiration, mon article immédiatement précédent consacré à l’œuvre Cixous sur ce blog « En cherchant bien« , à propos de son « MDEILMM _ Parole de taupe » de l’année dernière, un article en date du 18 novembre 2022 : «  » ; dont je retiens du titre ce significatif « de passage«  ; même si la précipitation affolante du de toute urgence fuir le feu, accélère considérablement le rythme et l’allure de ce nouveau brutal « passage«  pour échapper, cette fois-ci donc, au feu ;

cf aussi la vidéo de mon entretien avec Hélène Cixous autour de son époustouflant « 1938 _ nuits » (et la fuite éperdue d’Allemagne de sa grand-mère Omi, à la suite de l’épouvante absolue de la Nuit de Cristal, osant enfin quitter Dresde et tâchant de rejoindre on ne sait trop comment sa fille Ève à Oran…), à la Station Ausone, le 23 mai 2019 : un sommet !.. _, absolument admirable de souffle,

choisi en quatrième de couverture de ce livre-ci :

Incendire

Qu’est-ce qu’on emporte ?

« Dans la nuit de cendres noires qui se substitue à la nuit étoilée, des messages alarmés circulent en chancelant dans la suie douloureuse. Les SMS se réveillent SOS : « Vous aussi, est-ce que vous avez cette odeur de cramé dehors ? Maintenant elle entre ! » Ici, dans le Sud-Ouest, où la mère forêt se tord en vomissant ses hurlements de fumées colossales, on utilise le mot « cramé ». Je n’avais encore jamais senti cette odeur crématoire. Tous les animaux ont pris la fuite. « Vous aussi vous entendez ces galops, ces froissements ces fouissements ces millions de halètements ? » Il n’y a plus de musique. Cette atrophie des mots, cette langue coupée, c’est ce qui rend ma peur folle. Je cherche les chats. Pas de chats, je fuis, je me fuis. Je compte sept jours et je sors. Les arbres ont fini. Le jardin est occupé par des troncs qui charbonnent : des crayons géants et qui pleurent. »

Admirable, vous-dis-je !

« Nobélisable« ,

avançais-je timidement déjà en ouverture de cet entretien magnifique du 23 mai 2019…

Ce vendredi 24 novembre 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Mozart, ou la subjuguante jubilatoire évidence du bonheur absolu, par le piano (de grâce !) de Francesco Piemontesi ; ou le rare miracle de toucher ici aux lumières du paradis musical…

31oct

Le CD « Mozart – Piano Concertos N° 19 & 27 – Rondo K. 386 » de Francesco Piemontesi , avec le Scottish Chamber Orchestra dirigé par Andrew Manze _ soit le CD Linn Records CKD 622, enregistré à Edimbourg les 2-3-4 mars 2019, et paru le 26 août 2020… _, renforce ma conviction jubilatoire que Mozart, à lui seul, pourvoie l’évidence simplissime d’un bonheur absolu…

Du Concerto n°19 en fa majeur K. 459 (du 11 décembre 1784),

voici le podcast de l’Allegro (de 12′ 21) du premier mouvement :

Et du Concerto n° 27 en si bémol majeur K. 595 (du 5 janvier 1791),

voici le podcast de l’Allegro (de 14′ 12) du premier mouvement ;

et le podcast de l’Allegro (de 9′ 27) du troisième mouvement…

Une simple _ subjuguante _ évidence jubilatoire…

Cet article-ci, de ce 31 octobre 2023, se trouve être le neuvième que je consacre sur ce blog à des interprétations _ de Liszt, de Mozart, de Schubert… _ de Francesco Piemontesi _ pour les labels Orfeo, Pentatone, Linn Records…

_ 1° : celui en date du 26 décembre 2018 : «  » ;


_ 2° : celui en date du 6 juin 2019 : «  » ;

_ 3° : celui en date du 27 juin 2019 : «  » ;

_ 4° : celui en date du 25 septembre 2019 : «  » ;

_ 5° : celui en date du 29 octobre 2019 : «  » ;

_ 6° : celui en date du 24 octobre 2020 : «  » ;

_ 7° : celui en date du 19 septembre 2023 : «  » :

_ 8° : celui en date du 26 septembre 2023 : « « …

Mais c’est le stupéfiant miracle d’évidence simplissime de grâce _ voilà ! _ de ce proprement sublime CD des 19e & 27e  Concertos pour piano et orchestre K. 459 & 595 de Mozart sous les doigts de Francesco Piemontesi _ né à Locarno, dans le Tessin, le 7 juillet 1983 : il a maintenant 40 ans… ; lors de l’enregistrement de ce CD à Edimbourg les 2, 3 et 4 mars 2019, Francesco Piemontesi avait 36 ans… _,

qui me fait toucher aux lumières du paradis, au moins, de la musique…

Et voici encore _ manière pour moi d’enfoncer encore un peu mon clou… _ un très significatif _ lucidissime _ compte-rendu de concert donné le 28 avril 2014 au Conservatoire de Bruxelles par Francesco Piemontesi, sous la plume de François Mardirossian,

un compte-rendu découvert à l’instant sur le site de l’excellent Crescendo : « Francesco Piemontesi, l’intelligence musicale« 

_ c’est un jour, possiblement à l’automne 2018, une interview, saisie à la radio (probablement sur France-Musique), d’un chef (je ne me souviens hélas plus qui : Daniel Barenboïm ?…), auquel il était demandé quel interprète de la musique il conseillerait d’écouter en priorité ; celui-ci avait alors cité le nom et parlé très chaleureusement de Francesco Piemontesi, dont le jeu, avec lui, en concert l’avait profondément marqué ; et c’est ce très avisé conseil d’expert qui m’a incité à découvrir alors ce pianiste inconnu jusqu’alors de moi, et qui, depuis, non seulement ne m’a jamais déçu, mais surtout, comme aujourd’ui pour ce sublime CD Mozart des Concertos 19 & 27 du label Linn Records, paru au mois d’août 2020 (je l’avais laissé passer…), me comble… _ :

Francesco Piemontesi, l’intelligence musicale

LE 29 AVRIL 2014 par La Rédaction

Francesco Piemontesi © Marco Borggreve

Wolfgang Amadeus Mozart : Sonate pour piano KV 533/494
Ludwig van Beethoven : Sonate pour piano n° 30, op. 109
György Ligeti : Cordes vides (Etudes pour piano I), Entrelacs (Etudes pour piano II)
Claude Debussy : Des pas sur la neige (12 Préludes, livre I), La Danse de Puck (12 Préludes pour piano, livre I)
Franz Schubert : Sonate pour piano, D 958


Du haut de ses 30 ans _ à cette date du concert bruxellois, le 28 avril 2014, donc _, Francesco Piemontesi vient de nous offrir un récital au programme très exigeant. On se souvient de son éclatant 3e Prix au Concours Reine Elisabeth (2007) et, ce soir, il atteint un niveau de perfection subjuguant _ un adjectif qui vient aussi sous ma plume ! Sa Sonate _ en fa majeur K. 533/494, n°15 _ de Mozart est d’une grande simplicité et d’une confondante évidence _ « simplicité« , « évidence«  : encore de mes mots pour caractériser le miraculeux talent d’interprétation de Francesco Piemontesi… _, son toucher est sans manière, aérien, chantant _ voilà : la grâce même… Un son tout à fait mozartien _ mais oui ! Mais qu’est-ce qu’un son mozartien ? La simplicité de rigueur, la rondeur dans l’attaque de la touche et une grande vocalité dans les lignes mélodiques _ voilà, voilà. Piemontesi ne tombe jamais dans l’affèterie _ certes non… _ et conduit sans cesse _ dynamiquement, mais sans jamais rien de forcé : seulement l’évidence du plus grand naturel… _ la mélodie. L’auditeur comprend parfaitement _ oui _ où le compositeur voulait l’amener. Ce jeune pianiste suisse-italien _ natif, le 7 juillet 1983, de Locarno, dans le Tessin ; et il enregistre souvent à Lugano _ comprend parfaitement _ oh que oui ! _ la musique et la fait comprendre aisément _ et tout est dit là, en cette merveilleuse dynamique de jeu, sans jamais rien de si peu que ce soit forcé. Le mouvement lent est joué dans la tendresse _ oui ! _ et nous fait regretter qu’elle ne soit pas donnée plus souvent. Le récital se poursuit avec la grande Sonate op. 109 de Beethoven. D’emblée, Piemontesi modifie l’approche de l’instrument et offre un son très différent. Dès les premières notes, on saisit le bond dans le temps. L’instrument pour lequel cette œuvre fut écrite n’est plus le même, et la manière de s’exprimer non plus _ en effet. Nous sommes plongés dans les tourments beethovéniens et le deuxième mouvement conjugue poigne et vitalité _ comme il convient pour Beethoven. Le dernier mouvement (thème et variations) est un des moments forts de ce concert : le public est attentif à cette musique qui nous porte à l’état de grâce _ encore un de mes mots, même si la grâce de Beethoven n’est pas la grâce de Mozart… _ quand elle est bien jouée comme ce soir. Francesco Piemontesi chante la vraie virtuosité : science des voix, connaissance approfondie de l’esprit beethovénien et grande générosité dans l’émotion _ oui… Il sait où il va et il donne en permanence l’impression que la musique naît sous ses doigts à l’instant même où il la joue _ comme cela devrait toujours, toujours, être le cas ! Après la pause, deux Études de Ligeti parfaitement maîtrisées, claires, bien construites et d’un grand soin du son. Même chose pour les deux Préludes de Debussy et la tension est à son comble dans Des pas sur la neige _ je possède aussi le CD des Préludes de Debussy par Francesco Piemontesi, enregistré à Lugano en mars et avril 2014 : le CD Naïve V 5415. Piemontesi impose naturellement au public une écoute sereine et silencieuse _ oui, lumineuse ; et c’est aussi le cas à l’écoute de ses magnifiques CDs successifs depuis… En bis, deux autres Préludes de Debussy dont Feux d’artifice, très impressionnants de clarté et de facilité _ des traits éminemment piemontésiens... _, presque sans pédale forte. 
Un récital mémorable et un programme sans complaisance.


François Mardirossian
Bruxelles, Conservatoire Royal, le 28 avril 2014

Et de ce même magnifique écouteur qu’est François Mardirossian, lui-même interprète, et à nouveau à propos et de Mozart et de Francesco Piemontesi,

on peut lire aussi, toujours sur le site de Crescendo, et en date du 12 juillet 2014, cet article-ci intitulé « Piemontesi : l’intelligence même de Mozart« , cette fois à propos du CD « Mozart – Piano Works » par Francesco Piemontesi, le CD Naïve V 5367…

Immense merci à cet exceptionnel passeur de musique qu’est au piano Francesco Piemontesi mozartien absolu !

Et bien sûr merci à ces (et ses) sublimes Mozart !

Ce mardi 31 octobre 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Ré-écouter et re-comparer diverses interprétations du chef d’oeuvre « Dans les brumes » de Leos Janacek, au regard, aujourd’hui, de la poésie si intense et juste du piano ultra-sensible et fort de Benedek Horvath…

20oct

Dans la poursuite des réflexions de mon article d’hier «  » à propos de mon émerveillement pour le piano justissime de Benedek Horvath _ né à Budapest en 1989, Benedek Horvath avait donc 27 ans lors de l’enregistrement, à Paris, au mois de novembre 2018, de son merveilleux CD « Bartok, Janacek & Kurtag » Artalinna ATL 025 _,

je me décide ce matin à comparer, à l’écoute des divers CDS, son sublime « Dans les brumes« , ce chef d’œuvre transcendant de Leos Janacek, avec les interprétations précieusement thésaurisées de ma part en ma discothèque personnelle de

_ Rudolf Firkusny (à Munich en 1971, pour Deutsche Grammophon, et à New-York en 1989, pour RCA),

_ Radosval Kvapil (à Paris en 1989 pour Adda),

_ Alain Planès (à Aulnay-sous-Bois en 1994 pour Harmonia Mundi),

_ Leif Ove Andsnes (à Snape – Suffolk en 1995 pour Virgin Classics),

_ Cathy Krier (à Luxembourg en 2013 pour CAvi-Music)

_ ou encore Lars Vogt (à Cologne en 2020 pour Ondine)…

Ce qui incidemment me renvoie aussi à un article mien du 13 mars 2022 : «  » :

Ecouter et comparer diverses interprétations de « Dans les Brumes » de Leos Janacek…

— Ecrit le dimanche 13 mars 2022 dans la rubriqueMusiques

Je me suis demandé à laquelle des interprétations de « Dans les brumes » de Leos Janacek (Hukvaldy, Moravie, 3 juillet 1854 – Ostrava, Moravie, 2 août 1928) que ma discothèque comporte, allait ma préférence :

Rudolf Firkusny (en 1971 et 1989) ? Radoslav Kvapil (en 1989) ? Leif Ove Andsnes (en 1990) ? Alain Planès (en 1994) ? Cathy Krier (en 2013) ?

Ou bien à la plus récente d’entre elles (en 2021) : celle de Lars Vogt ?..

Le génie si idiosyncrasique de Leos Janacek est terriblement malaisé à « attraper » par les interprètes qui osent se frotter à sa musique…

Pour ma part, déjà, je préfère le quelque chose de plus légèrement râpeux de Radoslav Kavpil (Brno, Moravie, 15 mars 1934) à l’élégance irrépressible et magnifique de Rudolf Firkusny (Napadjedl, Moravie, 11 février 1912 – Staatsbourg, New-York, 19 juillet 1996) ;

et tous deux sont eux aussi moraves…

Dans mon article du 10 janvier 2018 (« « ), j’avais exprimé une certaine admiration pour le talent très probe et vif de Cathy Krier (Luxembourg, 17 janvier 1985), dans son double album Janacek…

….

Et j’aime aussi beaucoup l’art toujours très juste d’Alain Planès (Lyon, 20 janvier 1948) : en son CD Janacek, également… 

Et Leif Ove Andsnes (Karmøy, 7 avril 1970) est vraiment très bien lui aussi, assez proche de l’élégance rêveuse, morave, de Rudol Firkusny…

Mais Lars Vogt (Düren, 8 septembre 1970) est absolument fidèle à l’idiosyncrasie incisive, à l’occasion râpeuse, et tendre sans le moindre pathos, de Leos Janacek…

Ce dimanche 13 mars 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

Un article d’il y a 18 mois qu’il me faut, à la réécoute aujourd’hui de ces diverses interprétations, et comparativement au jeu absolument justissime de Benedek Horvath,

nécessairement revoir et ajuster…

Et je dois dire que l’interprétation live, de novembre 2018, de Benedek Horvath touche le cœur le plus intime de la poésie à la fois incisive et tendre, tragique aussi, de Leos Janacek : un vrai miracle d’intelligence et sensibilité du pianiste ;

nous frémissons à ressentir sur la peau les gouttelettes des brumes nimbant le paysage ouateux et mouvant des vallons et tourbières de Moravie…

Ce vendredi 20 octobre 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

A propos de l’ultime sublime CD (Mozart) qui restait à paraître du merveilleux Lars Vogt : une confirmation, et une célébration de la béatitude du vivre…

11oct

En quelque sorte en confirmation de mon article du 21 septembre dernier (2023) « « ,

ce mercredi 11 octobre, soit 21 jours plus tard,

paraît sur l’excellent site Discophilia de l’excellent Jean-Charles Hoffelé un très bel article, consacré lui aussi au miraculeux CD Ondine ODE 1414-2 « Mozart Piano Concertos N° 9 & 24 » de Lars Vogt et son Orchesstre de chambre de Paris,

intitulé, cette fois, « Mozart et l’éternité » :

MOZART ET L’ÉTERNITÉ

Ce sera l’adieu au disque _ hélas _ de Lars Vogt _ décédé à Erlangen le 5 septembre 2022  _, son retour à Mozart dont il aura gravé trop peu d’opus, trois disques de Sonates, un album de Sonates pour violon et piano avec Christian Tetzlaff, et, avec ce volume, trois disques de Concertos.

Il avait enfin trouvé avec l’Orchestre de Chambre de Paris cet alter ego en Mozart, cette fusion si nécessaire au chambriste qu’il fut toujours _ cf les nombreux superbes CDs produits à son merveilleux Festival « Spannungen« , à Heimbach… _ et que n’avaient pu lui apporter Paavo Järvi ou Ivor Bolton, cette simplicité et cette émotion _ voilà : sublimes _ diffuses au long d’un magnifique Jeunehomme solaire et nostalgique à la fois _ oui _, où son clavier rayonne jusque dans la confidence de l’Andantino. Le Rondeau sera mutin, joué sur les pointes, avec une fantaisie désarmante, et comme tout cela coule et ondoie _ oui, sans rien de forcé _, à ne rien accroire d’une mort si proche _ enregistré à Paris du 25 au 28 avril 2021 ; dans mon article du 21 septembre dernier, j’indiquais la chronologie des 21 séances d’enregistrements en moins d’une année, du 21 février 2021 au 2 février 2022 :

1) du 21 au 25 février 2021, à Brème, avec Christian et Tanja Tetzlaff, pour une partie du double CD « Schubert – Piano Trios – Notturno – Rondo – Arpeggione Sonata » (CD Ondine ODE 1394-2D) ;

2) du 25 au 28 avril 2021, à Paris, avec l’Orchestre de chambre de Paris, pour le CD « Mozart – Piano Concertos N° 9 & 24«  (CD Ondine ODE 1414-2) ;

3) du 10 et 11 juin 2021, à Brème, avec Christian et Tanja Tetzlaff, pour une autre partie du double CD « Schubert – Piano Trios – Notturno – Rondo – Arpeggione Sonata » (CD Ondine ODE 1394-2D) ;

4) du 6 au 8 octobre 2021, à Paris, avec Raphaël Sévère et l’Orchestre de chambre de Paris, pour le CD Mozart «  » (CD Mirare MIR 626) ;

5) du 2 au 5 novembre 2021, à Paris, avec l’Orchestre de chambre de Paris, pour le CD « Mendelssohn – Piano Concertos – Capriccio Brillant » (CD Ondine ODE 1400-2) ;

6) le 24 novembre 2021, à Londres, avec Ian Bostridge, pour le CD « Schubert – Schwanengesang » (CD Pentatone PTC 5186 786) ;

7) les 1er et 2 février 2022, à Paris, avec le Quatuor Modigliani, pour le CD « Mozart – Clarinet Works » (CD Mirare MIR 626)

des 5 dernières parutions discographiques (1 Mendelssohn, 2 Schubert, 2 Mozart) de Lars Vogt.

Le lever de rideau du Concerto en ut mineur fait entrer tout un théâtre, celui de Don Giovanni évidemment, mais aussi une dimension supplémentaire dès que le piano paraît, posant sa question sans réponse, chaque note déclamée ; quelle intensité sans recours _ voilà !

Fatal, jusque dans une cadence admirablement intégrée au discours dans lequel le pianiste l’a fondue. Elle pourrait être de Mozart. La romance toute simple du Larghetto fait admirer cette sonorité si naturellement lumineuse _ oui : Lars Vogt avait ce génie de la plus pure lumière _, avant que le sombre ne revienne dans un Finale étrange, refusant l’Allegretto, aux atmosphères d’orage. Et dire que c’est son dernier disque ! _ à paraître de ses 5 dernières réalisations discographiques : je l’attendais impatiemment moi aussi….

Heureusement Warner annonce un fort coffret regroupant tous ses enregistrements de jeunesse _ merci de cette bonne nouvelle. En retour Ondine serait bien inspiré de regrouper tous ses disques _ je les ai tous thésaurisés _ en une belle boîte et d’explorer _ aussi, oui ! _ la malle aux trésors des innombrables captations radiophoniques _ espérons-le vivement, maintenant que son génie d’interprète est enfin (!) universellement célébré…

LE DISQUE DU JOUR

Wolfgang Amadeus Mozart(1756-1791).


Concerto pour piano et
orchestre No. 9 en mi bémol
majeur, K. 271
« Jeunehomme »

Concerto pour piano et
orchestre No. 24 en ut mineur,
K. 491

Lars Vogt, piano, direction
Orchestre de Chambre de Paris

Un album du label Ondine ODE1414-2

Photo à la une : le pianiste Lars Vogt, à Munich, en mars 2013 –
Photo : © Michel Neumeister

Tout ou presque vient d’être dit là…

Et maintenant, à vos platines, pour saisir pleinement ce qu’a su nous faire parvenir en ses disques pour l’éternité Lars Vogt.

Et écoutez ces podcasts-ci :

_ l’Allegro ( de 10′ 37) du Concerto Jeunehomme K. 272

_ l’Andantino (de 11′ 18) du Concerto Jeunehomme K. 272

_ le Rondo Presto (de 10′ 10) du Concerto Jeunehomme K. 272

_ l’Allegro avec la cadence de Lars Vogt (de 13′ 44) du Concerto en ut mineur n°24 K. 491 

_ le Larghetto (de 6′ 38) Concerto en ut mineur n°24 K. 491


_ l’Allegretto (de 8′ 55) du Concerto en ut mineur n°24 K. 491 

Soit l’enchantement Mozart – Lars Vogt…

Cf aussi ces mots (de béatitude envers la vie) de cette ultime lettre de Wolfgang Amadeus Mozart _ il décèdera le 5 décembre 1791, à l’âge de 35 ans… _ à son père Leopold _ qui mourra le 28 mai 1787, à l’âge de 67 ans _, datée du 4 avril 1787,

face au double fait _ oxymorique _ de la mortalité et du vivre :

« Je ne me couche jamais pour dormir sans me rappeler que peut-être aussi jeune que je sois je ne serai peut-être plus là le lendemain — et assurément aucun de ceux qui me connaissent ne pourra dire que je suis maussade ou triste dans mon comportement — et pour cette béatitude je remercie tous les jours mon créateur, et je souhaite la même à tous mes semblables. Je vous ai déjà entretenu de ce point dans ma lettre à l’occasion de la triste disparition de mon plus cher et meilleur ami, le comte von Hatzfeld et fait part de ma façon de penser — il n’avait que trente et un ans, comme moi — je n’ai pas pitié de lui, mais de moi et de ceux qui l’ont connu aussi bien que moi »…

 

Ce mercredi 11 octobre 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Chercher sur mollat

parmi plus de 300 000 titres.

Actualité
Podcasts
Rendez-vous
Coup de cœur