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Eblouissant Michael Spyres, une nouvelle fois sublimement au sommet, en un somptueux « In the shadows – Wagner », dans lequel il élargit encore son répertoire, ici jusqu’à Wagner, de son autorité naturelle d’une rayonnante douce évidence et parfait art du chant… Chapeau bien bas, Monsieur !

05mar

Après son flamboyant CD « Baritenor«  _ enregistré à Strasbourg en août et octobre 2020, avec l’Orchestre Philharmonique de Strasbourg dirigé par Marko Letonja, soit le CD Erato 019029516664 ; cf, par exemple, mon article du 22 octobre 2021 « «  _

et son passionnant CD « Michael Spyres – Contra-Tenor«  _ enregistré à Lonigo (Vicence) en septembre 2022, avec Il Pomo d’Oro dirigé par Francesco Corti, soit le CD Erato 5054197203467 ; cf, par eremple, mon article « «  du 5 mai 2023… _,

voici qu’aujourd’hui _ regardez ici cette vidéo de présentation de leur CD par Michael Spyres et Christophe Rousset (d’une durée de 6′ 52) : elle est vraiment très intéressante dans la précision même des détails donnés, et par Michael Spyres, et par Christophe Rousset, et sur la composition magnifique du programme de ce trèsremarquable CD, et dans le choix et la fraîcheur, comme d’improvisaion pour une première sur la scène, de leur interprétation enregistrée et partagée ici des divers airs si minutieusement et intelligemment choisis… _  l’incomparable Michael Spyres nous fait la grâce d’un admirable somptueux CD « In the shadows – Wagner » _ enregistré à Paris, Salle Colonne, en décembre 2022, avec cette fois Les Talens lyriques dirigés par Christophe Rousset, soit le CD Erato 5054197879821 _ dans lequel il met en parfaitement convaincante lumière beaucoup de ce que l’ombrageux génie musical de Richard Wagner (1813 – 1883) _ ici en un air d’Arindal de l’opéra « Les Fées«  (créé en 1834), en un air de Cola Rienzi de l’opéra  « Rienzi«  (créé en 1842), et dans un air de Lohengrin de l’opéra « Lohengrin«  (créé en 1848) ; regardez-ici cette vidéo de l’enregistrement (d’une durée de 5′ 09) _ doit, aussi, même si c’est resté jusqu’ici assez peu visible _ et pas assez remarqué, avant, justement, la curiosité sagace et experte du merveilleux Michael Spyres… _, à certains de ses prédécesseurs compositeurs du premier XIXe siècle opératique,

de 1807, pour la date de création de l’opéra « Joseph » d’Étienne Méhul, à 1833, pour la date de création de l’opéra « Hans Heilig » de Heinrich Marschner,

pour ce qu’il en est du choix réalisé ici en ce programme magnifique (!) de ce que Richard Wagner doit à ses immédiats prédécesseurs en l’histoire de la musique et l’opéra… :

Étienne Méhul (1763 – 1817) _ pour un air de Joseph dans « Joseph » (créé en 1807) ; admirez-ci ce sublime podcast (d’une durée de 5′ 06)… _,

Ludwig Van Beethoven (1770 – 1827) _ pour un air de Florestan dans  « Fidelio » (créé en 1814) _,

Gioachino Rossini (1792 – 1868) pour un air de Leicester dans « Elisabetta, regina d’Inghilterra«  (créé en 1815) ; écoutez-ici le podcast (de 9′ 57) _,

Giacomo Meyerbeer (1791 – 1864) _ pour un air d’Adriano dans « Il Crociato in Egitto » (créé en 1824) _,

Carl Maria Von Weber (1786 – 1826) pour un air de Max dans « Freischütz » (créé en 1821) _,

Daniel Auber (1782 – 1871) _ pour un air de Masaniello dans « La Muette de Portici » (créé en 1828) ; écoutez-ici le podcast (de 5′ 01) _,

Gaspare Spontini (1774 – 1851) _ pour un air de Heinrich dans « Agnes von Hohenstaufen » (créé en 1829) ; écoutez-ici le podcast (de 5′ 12) _,

Vincenzo Bellini (1801 – 1835) _ pour un air de Pollione dans « Norma » (créé en 1831) _

et Heinrich Marschner (1795 – 1861) _ pour un air de Konrad dans  « Hans Heiling » (créé en 1833). 

Et, à nouveau,

Michael Spyres, ténor, avec une autorité naturelle qui jamais ne force rien, mais vient délicatement, doucement, illuminer tout,

avec la clarissime évidence de son timbre magnifique, de sa voix si justement posée, de sa parfaite élocution en les diverses langues, français, italien, allemand, et de son idéal art du chant le plus naturel qui soit,

vient cette fois encore ici nous surprendre,

et fait merveille absolue !

Et c’est tout simplement, et à nouveau _ j’y insiste, pardon, mais comment ne pas rendre les armes devant un tel, à nouveau sublime, sommet d’art du chant ?!. _ un éblouissement…

Chapeau bien bas, l’artiste !

Bravissimo, Monsieur !

Ce mardi 5 mars 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

La soie charnelle des Wesendonck Lieder de Jessye Norman en concert à Salzbourg, le 6 août 1991

05sept

Le 22 août dernier, sur son site Discophilia, Jean-Charles Hoffelé chroniquait,

sous le titre JESSYE CHEZ MOZART (MAIS SANS MOZART),

le CD Orfeo C 926 161 B,

d’un récital, à Salzbourg, le 6 août 1991, de la superbe Jessye Norman,

accompagnée au piano par le chef James Levine.

Le programme de ce récital est excellent,

mais son clou est sans conteste l’interprétation par la grande Jessye Norman

des cinq sublimes Wesendonck Lieder, de Richard Wagner.

Voici l’article :

JESSYE CHEZ MOZART (MAIS SANS MOZART)

All mein Gedanken qui ouvre ce récital salzbourgeois _ chez Mozart, donc… _ est une surprise : la grande voix essaie de s’y faire légère, mais non, même surveillée, la petite vocalise manque du piquant qu’une Hilde Güden lui donnait. Pourtant, comment ne pas entendre que les gloires du timbre, la pulpe des mots, les lignes radieuses _ oui, oui, oui _ trouvent aussi toute la lyrique de Richard Strauss ?

Le plus beau de ce concert _ oui !!! _ reste les Wesendonck-Lieder, James Levine infusant dans son piano des sortilèges maritimes qui inspirent à Jessye cette Isolde qu’elle n’osa pas.

Pour elle comme pour lui, des retrouvailles avec le Festival de Salzbourg qui les avait déjà accueillis pour une autre soirée placée sous le signe de Wolf, mais égrénant aussi quelques Debussy : c’est que Jessye ne résistait pas au plaisir de chanter en français, et cette fois, elle aura été chercher le très rare avec cinq des six mélodies de l’Opus 65 de Tchaikovski, merveille si peu courue.

Puis elle ose les charges et les fantaisies salées des Brettl-Lieder du Schönberg de cabaret, cycle qu’elle chérissait, et il faut entendre comment Levine lui accompagne cela ! Deux bis, Zueignung, radieux, puis façon ogresse, la Habanera de Carmen.

On en redemande ! _ oui.

LE DISQUE DU JOUR


Richard Strauss
(1864-1949)


All mein Gedanken, mein Herz und mein Sinn, Op. 21 No. 1
Nachtgang, Op. 29 No. 3
Du meines Herzens Krönelein, Op. 21 No. 2
Allerseelen, Op. 10 No. 8
Ständchen, Op. 17 No. 2
Zueignung, Op. 10 No. 1

Piotr Ilyitch Tchaikovsky (1840-1893)


6 Mélodies, Op. 65, TH 108 (4 extraits : Nos. 1-3, 6)


Richard Wagner (1813-1883)


5 Gedichte für eine Frauenstimme, WWV 91 “Wesendonck-Lieder”


Arnold Schönberg (1874-1951)


Brettl-Lieder


Georges Bizet (1837-1875)


L’amour est un oiseau rebelle (extrait de « Carmen, WD 31 »)

Jessye Norman, soprano
James Levine, piano


Enegistré à Salzbourg le 6 août 1991

Un album du label Orfeo C926161B

Photo à la une : la soprano Jessye Norman – Photo : © DR

 

Ce samedi 5 septembre 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

Chanter Schubert (suite) : Markus Schäfer, dans le Schwanengesänge, avec Tobias Koch _ une révélation…

22jan

Un nouveau superbe CD de Lieder de Schubert,

après les deux marquantes réussites récentes des Winterreise

de Ian Bostridge (avec Thomas Adès)

_ cf mon article  du 8 janvier dernier, pour le CD Pentatone PTC 5186 764 _

et Pavol Breslik (avec Amir Katz)

_ cf mon article  du 19 janvier dernier, pour le CD Orfeo C 934 191 _ :

le CD Schwanengesänge du ténor Markus Schäfer,

accompagné _ superbement _ par l’excellent pianiste qu’est Tobias Koch…

_ soit le CD CAvi-music 8553206.

Certes le timbre de la voix de ce ténor qu’est Markus Schäfer

n’a pas le miel tendre _ mozartien _ de celle de Pavol Breslik,

mais plutôt celle _ plus âpre _ du regretté Peter Schreier,

mais son art de dire (et chanter) les Lieder de Schubert

a aussi quelque chose de l’art si magnifiquement expressif _ et poétique _ de Ian Bostridge.

Sur ce très beau CD de Markus Schäfer et Tobias Koch,

lire aussi cet article de Jean-Charles Hoffelé sur son blog Discophilia,

le 17 janvier dernier,

intitulé Chant du cygne :

CHANT DU CYGNE

Quel joli _ ce n’est pas l’adjectif que j’aurais personnellement choisi… _ disque ! Tobias Koch _ un parfait magicien du clavier ! _ touche un beau pianoforte de Friedrich Hippe, subtil, feutré _ oui ! _, sur lequel Markus Schäfer distille avec subtilité sa singulière voix de ténor de caractère _ voilà ! et non de charme… _ : je n’imaginais pas forcément son timbre, assez proche _ mais oui ! _ de celui de Peter Schreier, idéalement apparié à la lyrique schubertienne qui appelle plus naturellement des ténors Mozart _ voilà ! _, Haefliger, Dermota, Wunderlich, Breslik aujourd’hui.

Mais Schäfer, formé au répertoire baroque _ il chante Johann Christian Bach… _ qui a remis en prééminence les mots dans la musique, chante son Schubert intime, distille les poèmes _ oui : à la Bostridge _, refuse les effets _ et c’est tant mieux ! Pour la lyrique effusive de tout ce qui dans l’assemblage du Schwanengesang vient des poèmes de Rellstab, cela sonne d’évidence, mais lorsque l’on passe chez Heine, Schäfern’hésite pas un instant à corser son timbre _ oui _, et pour le trio Die Stadt/ Am Meer/ Der Döppelgänger où les fantômes paraissent _ oui _, le timbre soudain évoque Julius Patzak. _ parfaitement !

En plus de nous faire un Schwanengesang si singulier _ mais oui ! _, dont il assombrit le propos en choisissant les ossias _ passages alternatifs _ graves, il ajoute quelques lieder _ en effet _ subtilement appariés aux opus ultimes, le Schwanengesang de Senn, Winterabend, le saisissant Die Sterne, Herbst et cette merveille qu’est Auf dem Strom où les rejoint le cor naturel de Stephan Katte : soudain le paysage s’ouvre, moment magique _ oui. Ils devraient bien _ en effet ! _ nous tenter Winterreise.


LE DISQUE DU JOUR


Franz Schubert
(1797-1828)

Schwanengesang, D. 744
Winterabend, D. 938
Die Sterne, D. 939
Auf dem Strom, pour ténor, cor et piano, D. 943
Herbst, D. 945
Schwanengesang, D. 957
Die Taubenpost, D. 956A

Markus Schäfer, ténor
Tobias Koch, piano
Stephan Katte, cor

Un album du label AVI 8553206

Photo à la une : le ténor Markus Schäfer – Photo : © DR

Ce mercredi 22 janvier 2010, Titus Curiosus – Francis Lippa

Découvrir un nouveau superbe jeune baryton : Konstantin Krimmel, en un programme de Lieder et Ballades de Loewe, Jensen, Schubert et Schumann

11déc

J’avais entendu dire le plus grand bien

d’un jeune baryton allemand, d’origine roumaine,

Konstantin Krimmel

_ né à Ulm en 1993 _,

en un CD de Lieder et Ballades allemandes,

intitulé Saga

_ le CD Alpha 549 _,

et accompagné par une pianiste bulgare, Doriana Tchakarova

_ elle aussi excellente : quel accompagnement ! _,

comportant des œuvres de Carl Loewe (1796 – 1869),

Adolf Jensen (1837 – 1879),

Franz Schubert (1787 – 1828)

et Robert Schumann (1810 – 1856).

Eh bien ! le résultat est plus que superlatif !!!

Un nouvel immense interprète

nous est donné !

Non seulement un chanteur magnifique,

avec un timbre de bronze impressionnant,

mais un diseur de poésie enchanteur,

proprement merveilleux !

Le CD est splendide !

Souhaitons longue et belle vie,

et la carrière qu’il mérite

à ce chanteur-diseur exceptionnel !

Ce mercredi 11 décembre 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

Lise Davidsen, ou le déchaînement du calme au milieu de la tempête

10juin

Découvrir une voix _ son timbre, son souffle _ peut être merveilleusement jouissif.

Ainsi en va-t-il du charme totalement prenant

de la voix de la jeune sopano norvégienne Lise Davidsen,

menée ici par le gant de velours d’Esa-Pekka Salonen

à la tête de l’Orchestre Philharmonia

en un programme Wagner – Richard Strauss

qui déroule somptueusement :

il s’agit du CD Decca Lise Davidsen _ Decca 483 4883.

Voici ce qu’en chronique The Guardian :

Davidsen: Wagner and Strauss review – powerhouse soprano’s stunning debut


Davidsen/Philharmonia/Salonen
(Decca)



Her voice is the calm at the centre of a storm of music by Wagner and Strauss in Davidsen’s worth-the-wait album


Wonderfully dark and dramatic … Lise Davidsen in Ariadne auf Naxos, Glydebourne, 2017...
Wonderfully dark and dramatic … Lise Davidsen in Ariadne auf Naxos, Glydebourne, 2017. Photograph: Robbie Jack/Corbis via Getty Images



N
o emerging soprano has made quite the same stir recently as Lise Davidsen. Here, finally, is her first solo CD. It covers Wagner and Strauss repertoire recorded by many of the greatest voices – and yet several of Davidsen’s versions go straight towards the very top of the playlist.


Lise Davidsen album artwork.

Lise Davidsen album artwork. Photograph: AP


It’s not just the voice – though that is special in itself, gleaming and electric in tone, and buoyed by a seemingly endless supply of breath. It’s also the way she is able to create a still fulcrum even while all Wagner and Strauss’s orchestral manoeuvres churn around her.


First we hear two big scenes for Elsa, heroine of Wagner’s Tannhäuser, the full-beam excitement she switches on for Dich, Teure Halle turning to dignified resignation in Allmächt’ge Jungfrau. Then it’s Strauss: a powerhouse performance of Es gibt ein Reich from Ariadne auf Naxos, half a dozen orchestral songs, and the Four Last Songs.


It’s not my responsibility to interpret. I am just the messenger” says Davidsen of her approach to Strauss, and it serves her well, though some interpretation has certainly gone into her wonderfully dark and dramatic Ruhe, meine Seele. There is, however, perhaps room for a little more individuality if she wants to make the iconic Four Last Songs truly her own – there’s a weightiness to her singing here that means they don’t soar quite as freely as they could.


It was the Philharmonia that gave the premiere of the Four Last Songs, in 1950. Here, conducted by Esa-Pekka Salonen, they give Davidsen solid support throughout, even if the textures can be murky. The soprano at the 1950 premiere was Davidsen’s fellow Norwegian Kirsten Flagstad. But I’d say a better comparison is with Janet Baker, who said so much by seemingly doing so little, and who would create an awed sense of vulnerability by paring her big voice down to the point where it risked cracking – as Davidsen does here in Strauss’s Morgen !, dancing with heart-stopping delicacy around Zsolt-Tihamér Visontay’s violin solo. The Baker mention alone should tell you how much this disc has been worth the wait.


Ce lundi 10 juin 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

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