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Dans le chantier discographique de révélation de l’opéra français entre Lully (1632-1687) et Rameau (1683-1764) : l' »Ariane et Bacchus » (en 1696) de Marin Marais (1656 – 1728), par Hervé Niquet…

18avr

Dans l’important chantier discographique de révélation au grand-public mélomane de l’opéra français entre Lully (1632 – 1687) et Rameau (1683 – 1764),

voici aujourd’hui l' »Ariane et Bacchus » (en 1696) de Marin Marais (1656 – 1728),

dans la réalisation d’Hervé Niquet avec son Concert Spirituel _ ainsi que les Chantres du Centre de Musique Baroque de Versailles _ ; soit le double CD Alpha 926.

Sur cette réalisation, voici l’article de ce jour du site ResMusica,

sous la plume de Pierre Degott :

Ariane et Bacchus de Marin Marais pour la première fois au disque

Interprétée par le Concert Spirituel et des spécialistes du genre dirigés par Hervé Niquet, voilà une intéressante réalisation qui permettra à l’auditeur de se familiariser davantage avec la tragédie lyrique française entre Lully et Rameau. 

Créée en 1696 _ à l’Académie Royale de Musique le 8 mars 1696 _, soit près de dix ans après la mort de Lully _ décédé le 22 mars 1687 _, la tragédie lyrique Ariane et Bacchus fait partie de cette série d’ouvrages intermédiaires entre le monopole du compositeur d’origine italienne _ et les héritiers de son privilège royal qu’ont été ses fils, dont Louis Lully (1664 – 1734) : Louis Lully et Marin Marais collaborèrent pour Alcide, en 1693… _ et le règne de celui qui allait lui succéder à partir des années 1730, Jean-Philippe Rameau _ né le 25 septembre 1683. Grâce à l’action de nos grands chefs spécialistes du baroque, nous connaissons _ un peu _ mieux aujourd’hui les opéras de Desmarets, Destouches, Rebel et autres, et c’est une très bonne chose _ en effet ! Le présent enregistrement, reflet d’un concert donné au Théâtre des Champs-Élysées en avril 2022, porte ainsi, après Alcione et Sémélé _ dont je possède les CDs des interprétations de Marc Minkowki, Erato 2292-45522-2, de 3 CDs, en 1990, et Hervé Niquet Glossa GES 921014,  de 2 CDs, en 2007  _, au nombre de trois les opéras de Marin Marai à avoir eu les honneurs du disque. L’ouvrage, avec sa mécanique théâtrale nourrie de péripéties mythologiques, avec son hommage appuyé à Louis XIV, respecte à la lettre les codes de l’époque et il pourra parfois donner l’impression de déjà vu, ou plutôt de déjà entendu _ certes… Il n’en contient pas moins de belles scènes tragiques, notamment celles confiées à l’héroïne _ Ariane _ qui, abandonnée de Thésée, se croit à deux reprises délaissée par Bacchus. Sans doute est-ce l’existence de deux sources littéraires clairement identifiées qui explique la complexité d’une intrigue confiée à une multitude de personnages dont la caractérisation théâtrale et musicale reste peut-être _ et même probablement _ un maillon faible. Si l’on flaire ce qui pourrait s’apparenter à un soupçon de mélange des genres, ce serait peut-être aller un peu loin que d’adhérer aux propos d’Hervé Niquet lorsqu’il parle à propos d’Ariane et Bacchus de « comédie musicale à la française ». Nous ne sommes tout de même pas dans l’univers d’Ariadne auf Naxos… Sur le plan musical, l’œuvre brille de multiples beautés, portées par des audaces harmoniques inattendues ainsi que par une orchestration qui met en valeur un certain nombre d’instruments, notamment dans les récitatifs accompagnés et les grandes scènes d’Ariane.

Porté par un Hervé Niquet qui visiblement croit à la solidité du projet, le Concert Spirituel se montre parfaitement à la hauteur de la situation, autant pour les parties chorales qu’instrumentales. La distribution, composée de vétérans et de jeunes chanteurs tous spécialistes de ce répertoire, propose un équilibre tout à fait idéal et offre une belle homogénéité _ on aurait souhaité cependant un peu plus d’investissement de leur part… On regrettera presque que ait eu à se contenter du rôle bref de Junon, tant on se délecte _ une fois encore _ de l’élégance et de la noblesse de ses phrasés. À ses côtés, en Ariane ne démérite pas, mais la tessiture relativement basse de son rôle ne la met pas à son avantage _ en effet… On lui préfère en tout cas , dont le timbre frais et charnu donne quelque vie aux rôles plutôt anecdotiques de Corcine et de La Gloire. Chez les messieurs, on retrouve avec plaisir en Bacchus , habitué désormais de ces rôles le haute-contre à la française, et l’on se réjouit de découvrir à côté de lui , lui aussi possesseur de l’instrument idéal pour ce type d’emploi. Chez les clés de fa, est un Géralde véhément et autoritaire, plus théâtral que David Witzcak en Adraste ou dans la série de petits rôles qui lui sont confiés. Belle présence vocale également de la part du baryton , qui parvient à donner corps et substance aux deux rôles du Roi Lycas et du Sacrificateur.

Belle initiative, donc, qui aura permis de découvrir _ voilà, au disque… _ un opéra qui n’est sans doute pas _ en effet… _ un grand chef-d’œuvre oublié, mais qui n’en constitue pas moins un jalon intéressant _ c’est cela… _ de l’histoire de la tragédie lyrique française.

Marin Marais (1656-1728) : Ariane et Bacchus, tragédie lyrique en un prologue et cinq actes sur un livret de Saint-Jean inspiré de la tragédie Ariane de Thomas Corneille et de la comédie héroïque Les Amours ou le mariage de Bacchus et d’Ariane de Jean Donneau de Visé.

Judith van Wanroij, soprano (Ariane) ; Véronique Gens, soprano (La Nymphe de la Seine / Junon) ; Mathias Vidal, haute-contre (Bacchus / Un Songe) ; Hélène Carpentier, soprano (Terpsichore / Dircée / Un Songe) ; Marie Perbost, soprano (La Gloire / Corcine) ; Mathieu Lécroart, baryton-basse (Géralde / Jupiter) ; David Witczak, baryton (Adraste) ; Tomislav Lavoie, basse (Le Roi / Un Sacrificateur) ; Philippe Estèphe, baryton (Pan / Le Deuxième matelot / Lycas / Phobétor / Phantase / Alecton) ; Marine Lafdal-Franc, soprano (L’Amour / Elise / La Naxienne) ; David Tricou, haute-contre (Un Plaisir / Un Suivant du Roi / Le Premier matelot / Mercure) ;

Orchestre et Chœur Le Concert Spirituel, direction : Hervé Niquet.

2 CD Alpha.

Enregistrés en avril 2022 à l’auditorium du Conservatoire Jean-Baptiste Lully de Puteaux.

Notice de présentation en français, anglais et allemand.

Durée totale : 2:06:25

Un atout principalement documentaire, donc.

Ce mardi 18 avril 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

La « Psyché » retrouvée de Lully (la tragédie lyrique de 1678), sur un livret de Thomas Corneille et son neveu Fontenelle, par Christophe Rousset et ses Talens lyriques…

20fév

Dans l’entreprise en progrès, année après année, d’enregistrement discographique de ce que l’on peut nommer aujourd’hui l’ensemble des « opéras » de Jean-Baptiste Lully (1632 – 1687),

Christophe Rousset, à la tête de ses Talens lyriques, vient de donner, cette fois au label Château de Versailles Spectacles, pour le n° 16 de la collection « Opéra français » de ce label,

la tragédie lyrique en un prologue et cinq actes, sur un livret de Thomas Corneille (1625 – 1709) et son neveu Bernard Le Bovier de Fontenelle (1657 – 1757), « Psyché« , de Jean-Baptiste Lully (1632 – 1687), créée le 19 avril 1678 à l’Académie royale de musique, à Paris,

soit le double CD CVS 086, d’une durée de 144′ 49.

Voici ce que, sous le titre de « Psyché retrouvée« , sur son site Discophilia, et en date du 17 février dernier, nous en rapporte l’excellent Jean-Charles Hoffelé.

PSYCHÉ RETROUVÉE

Privé de Quinault (1635 – 1688)) tombé en disgrâce auprès de la Montespan qui avait cru se reconnaître sous les traits de Junon trompée dans l’intrigue d’Isis, le précédent opéra _ et un précédent enregistrement de Christophe Rousset pour le label Aparté, en 2016 (AP 216) _ du Florentin, Lully dut trouver au débotté un librettiste et un sujet pour son nouvel ouvrage. Impossible de rompre le rythme annuel qui lui était vital, où son inspiration se ressourçait.

Pourquoi ne pas revenir à Psyché, lui souffla Thomas Corneille. Lullyavait écrit quelques musiques pour cette tragédie-ballet _ de même titre _, occasion de son ultime collaboration avec Molière (1622 – 1673) avant la brouille des deux Baptiste, où parut le jeune Quinault, mettant sa plume aux airs (et Lully très probablement lui-même aux arias italiennes), alors que l’illustre Pierre Corneille, frère aîné (1606 – 1684) de Thomas, suppléait Molière, pris de court, pour les vers des quatre derniers Actes.

Lully dût éprouver un certain plaisir au demi-caractère _ qui semble en partie annoncer Rameau (1683 – 1764) _ que Thomas Corneille infusa avec Fontenelle à un livret aussi brillant que vite troussé, comédie entre des Dieux et une mortelle, pleine de doubles sens, de sous-entendus, d’enlèvement spectaculaire et de palais enchanté, d’un ton léger qui conservait un peu du divertissement initial, jusqu’aux figures de la comédie italienne qui paraîtront lors du divertissement final.

Cette tragédie lyrique très peu tragique jusque dans son acte infernal est aussi singulière que merveilleuse _ un aspect non négligeable de l’opéra baroque... Christophe Rousset, rompu à Lully, en trouve l’élégance poétique, le ton badin, la haute fantaisie, animant un orchestre virtuose et sensible qui restitue avec brio autant la forge des cyclopes dont l’effet fit grand bruit à la création au château de Saint-Germain-en-Laye le 19 avril 1678, que le tableau des enfers, plus mélancolique que sinistre.

Touchante Psyché, Ambroisine Bré l’est absolument (écoutez seulement « Par quels noirs et fâcheux passages » de l’Acte IV), alliant la récitation noble et le chant diseur (elle assure également l’air de La Femme affligée à l’Acte I), face à un Amour en jeune homme un peu benêt subtilement _ comme toujours _ campé par Cyril Auvity et la Vénus jalouse, vénéneuse, de Bénédicte Tauran.

Une troupe inspirée les entoure, faisant briller ce bijou secret du théâtre lullyste enfin fêté _ oui ! _ à sa juste valeur.

LE DISQUE DU JOUR

Jean-Baptiste Lully
(1632-1687)


Psyché, LWV 56

Ambroisine Bré, mezzo-soprano (Psyché, Une femme affligée)
Cyril Auvity, ténor (Vertumne, Amour en jeune homme, Mercure)
Bénédicte Tauran, soprano (Vénus, Une muse)
Robert Getchell, ténor (Vulcain, Un homme affligé, Une furie)
Deborah Cachet, soprano (Amour, Aglaure, Une nymphe)
Eugénie Lefebvre, soprano (Flore, Cidippe, Une seconde nymphe,
Une seconde muse)

Philippe Esthéphe, baryton (Jupiter, Un homme affligé, Un premier satyre)
Anas Séguin, baryton (Lycas, Le Roi, Momus, Le Fleuve, Une troisième furie)
Matthieu Heim, baryton-basse (Mars)
Fabien Hyon, ténor (Palémon, Silène, Zéphire, Une seconde furie, Bacchus)
Zachary Wilder, ténor (Apollon, Zéphire, Un second satyre)
Dominique Bonnetain, ténor
Benoît Porcherot, ténor

Les Talens Lyriques
Christophe Rousset, direction

Un album de 2 CD du label Château de Versailles Spectacles CVS086

Photo à la une : le claveciniste et chef Christophe Rousset – Photo : © DR

Une très belle réussite !

Ce lundi 20 février 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

A propos du répertoire de l’opéra baroque français, de Lully à Rameau et quelques autres : quelques beaux florilèges de scènes et d’airs dans la présente production discographique…

19nov

Ce vendredi 19 novembre 2021,

à mon réveil, où je passe en revue les divers sites de medias d’actualité qui m’intéressent,

 

voici que je découvre cet intéressant article-ci, Autour des voix baroques de Lully et Rameau pour Alpha, de Charlotte Saulneron, sur le site de ResMusica,

qui me permet de faire un retour sur mes propres articles les plus récents à propos de quelques interprétations (discographiques) de ce répertoire baroque français que j’aime tant :

des articles _ plus ou moins développés _ en date des

9 septembre : 

17 septembre 2021 : 

18 octobre 2021 : 

ainsi que celui, en forme d’amorce de discussion avec l’ami Patrick Florentin, en date du

20 octobre 2021 : 

Voici donc cet article d’aujourd’hui, Autour des voix baroques de Lully et Rameau pour Alpha, de Charlotte Saulneron :


Autour des voix baroques de Lully et Rameau pour Alpha

Après avoir mis en lumière Dumesny, haute-contre de Lully, Reinoud van Mechelen, à la fois interprète et directeur de l’ensemble A Nocte Temporis, propose Jéliote. De son côté, Véronique Gens revient au sein du répertoire baroque qui l’a fait connaître après son triptyque autour de la musique française du XIXᵉ siècle.

On pourrait se dire qu’en mettant face à face le nouvel enregistrement « Passion » de Véronique Gens accompagné de l’ensemble Les Surprises, et celui de Reinoud van Mechelenet son ensemble A Nocte Temporis, intitulé « Jéliote, haute-contre de Rameau », on perpétue l’éternelle querelle des Lullystes et des Ramistes, avec la tragédie lyrique au centre de cette controverse esthétique qui démarra à la première moitié du XVIIIᵉ siècle.

Reconnaissons-le, le genre _ de la tragédie lyrique _ est naturellement une composante essentielle de ces deux propositions discographiques du Centre de musique baroque de Versailles : qu’il s’agisse d’un « opéra imaginaire » pour la soprano, élaboré par Louis-Noël Bestion de Camboulas autour d’extraits de tragédies lyriques de Lully et de ces compositeurs qui se firent connaître après sa mort, soit Pascal Collasse (1649-1709), Henry Desmarets (1661-1741) et Marc-Antoine Charpentier (1643-1704) ; ou d’un parcours artistique retracé autour d’un interprète comme Reinoud van Mechelen le propose avec le chanteur lyrique Pierre Jéliote (1713-1797), qui inspira Rameau, mais aussi François Rebel (1701-1775), François Francœur (1698-1787), Jean-Marie Leclair (1697-1764) ou encore Pierre-Montan Berton (1727-1780) – un air composé par le chanteur Pierre Jélyotte est également présenté dans ce disque.

Mais finalement, et tel que le retrace Benoît Dratwicki (directeur artistique du CMBV), auteur des notices de présentation de ces deux disques, le programme pour Véronique Gens tourne autour de deux interprètes majeures de leur époque : « la » Saint Christophe, qui enchaîna les grands rôles de reines, de mères, de magiciennes et de divinités à l’Opéra entre 1675 et 1682 ; et « la » Le Rochois, qui lui succéda et enchaîna les triomphes à partir de 1683. Ce n’est donc pas des programmes autour de compositeurs, mais bien la volonté de faire entendre à l’auditeur des scènes emblématiques _ voilà ! _ tirées du répertoire de trois chanteurs phares _ oui… _ de la période baroque _ pour lesquelles scènes et pour lesquels chanteurs il s’agit de trouver des interprètes le plus idéalement adéquats possible aujourd’hui…

Pour ce faire, Alpha a naturellement choisi le fleuron du chant baroque français de la scène lyrique actuelle. Véronique Gens et Reinoud van Mechelen partagent un amour du verbe _ oui, et c’est capital : hic Rhodus, hic saltus… _ qui semble incommensurable au regard de la qualité – superbe – de la prosodie de la soprano, et de la clarté – idéale – d’émission du haute-contre _ voilà qui est dit. Pour ce dernier, le défi est double puisqu’à la tête de l’ensemble A Nocte temporis, il sait également séduire par une dynamique constamment renouvelée, mais surtout une palette de couleurs d’une belle finesse _ en effet… De son côté, Luis-Noël Bestion de Camboulas n’est pas en reste avec l’ensemble Les Surprises : par les couleurs également, riches, mais aussi par une cohésion d’ensemble qui donne toute la force à ces pages musicales, renforcée par les Chantres du CMBV qui ne manquent ni d’ampleur dans chaque incarnation _ car tel est le défi d’interprétation à réaliser… _, ni de précision technique dans leurs interventions précises.

Le choix de l’un, soit cinq actes retraçant les émois _ d’où le titre « Passion » du CD _ les plus fabuleux de deux interprètes féminines (« L’appel des enfers », « Malheureuse mère », « Cruel Amour », «Tranquille sommeil, funeste mort », « Médée furieuse »), et le choix de l’autre, de retracer chronologiquement une carrière artistique en quatre étapes (« Les débuts en deuxième plan 1733-1741 », « La percée, les premiers rôles 1741-1750 », « La fin à l’Opéra 1750-1755 », « Un retour à le cour 1762-1765 »), permet de proposer une alternance d’airs plus ou moins connus _ ou cruellement méconnus de nous (et de notre défaut de curiosité)… _, alimentant l’intérêt musical de l’auditeur par la diversité des propositions impulsée par cette ligne éditoriale d’une programmation musicale exaltante _ mais oui !!! _, tout comme l’interprétation vocale et orchestrale qui la porte. Deux merveilles ! _ l’une davantage que l’autre, cependant ;

cf les nuances de mon appréciation, telle que je l’ai confiée à l’ami Patrick Florentin en mon article, un peu synoptique, du 20 octobre dernier :

Jean-Baptiste Lully (1632-1687) : extraits d’Amadis LWV 63, de Proserpine LWV 58, d’Atys LWV 53, du Ballet du Temple de la Paix LWV 69, du Ballet de la Naissance de Vénus LWV 27, du Bourgeois gentilhomme LWV 43, d’Armide LWV 71, de Persée LWV 60, du Triomphe de l’amour LWV 59 et d’Alceste LWV 50.

Pascal Collasse (1649-1709) : extraits d’Achille et Polyxène, de Thétis et Pélée.

Henry Desmarets (1661-1741) : extraits de Circé et de la Diane de Fontainebleau.

Marc-Antoine Charpentier (1643-1704) : extraits de Médée H 491.

Véronique Gens, soprano ;

Les Chantres du Centre de Musique Baroque de Versailles, direction : Olivier Schneebeli ;

Ensemble les Surprises, direction : Louis-Noël Bestion de Camboulas.

1 CD Alpha.

Enregistré en novembre 2020 à l’Arsenal Cité Musicale de Metz.

Notice de présentation en français, anglais et allemand.

Durée : 57:12

Jean-Philippe Rameau (1683-1764) : extraits d’Hippolyte et Aricie RCT 43, de Dardanus RCT 35, de Platée RCT 53, du Temple de la Gloire RCT 59, de Castor et Pollux RCT 32 et des Boréades RCT 31.

François Colin de Blamont (1690-1760) : extrait des Fêtes Grecques et romaines.

François Rebel (1701-1775) et François Francœur (1698-1787) : extrait de Scanderberg.

Charles-Louis Mion (1698-1775) : extrait de Nitétis.

Pierre de Jéliote (1713-1797) : extrait de Zélisca.

Jean-Marie Leclair (1697-1764) : extrait de Scylla et Glaucus.

Antoine Dauvergne (1713-1797) : extrait des Amours de Tempé.

Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville (1711-1772) : extraits de Daphnis et Alcimadure op. 9.

Pierre-Montant Berton (1727-1780) : extrait d’Erosine.

Jean-Benjamin de La Borde (1734-1794) : extrait d’Ismène et Isménias.

A Nocte Temporis ; direction et haute-contre : Reinoud van Mechelen.

1 CD Alpha.

Enregistré en septembre 2020 à Amuz (Anvers).

Notice de présentation en français, anglais et allemand.

Durée : 78:51

 

Voilà un point un peu utile sur ce meveilleux répertoire encore trop tristement négligé des divers chainons de la production opéra tique et discographique, tout particulièrement en France…

Même si la réalisation d’un CD de florilège d’airs ou de scènes semble, bien évidemment, un peu plus à la portée des moyens des productions discographiques que de ceux des réalisations scéniques d’opéras complets…

Et je ne veux pas manquer de saluer ici, au passage, et avant d’y consacrer bientôt un article spécifique,

le double CD _ Erato 0190296693946 _ vraiment superbe (!) de l’Achante et Céphise, ou la Sympathie, Pastorale héroïque en trois actes de Jean-Philippe Rameau, sur un livret de Jean-François Marmontel (créée en 1751),  par Les Ambassadeurs et La Grande Ecurie, sous la direction, très enlevée et raffinée, comme il se doit, d’Alexis Kossenko :

une réalisation discographique que m’avait chaleureusement recommandée, il y a un mois, le très éminent ramiste qu’est l’ami Patrick Florentin…

Cf déjà ici cette très brève vidéo de 2′ 30 de la loure de l’Entrée des suivants du Génie, de l’acte I, scène 6, de cet Achante et Céphise de Rameau, enregistrée au Concergebouw de Bruges, par les Ambassadeurs sous la direction d’Alexis Kossenko…

Ou aussi cette vidéo de l’intégrale de l’œuvre, par les Ambassadeurs et Alexis Kossenko, enregistrée au Théâtre des Champs-Elysées, à Paris…

Ainsi voilà enfin rendu accessible aux oreilles des mélomanes qui en étaient privés depuis 1750 un fort bel ouvrage de Rameau, d’une durée d’un peu plus de deux heures de merveilleuse musique

Ce vendredi 19 Novembre 2021, Titus Curiosus – Francis Lippa

Le beau chemin parcouru de Véronique Gens dans l’opéra baroque français : de Lully à Charpentier, en passant par Collasse et Desmarets…

09sept

Véronique Gens poursuit vaillamment sa passionnante exploration des beaux airs de l’opéra baroque français des XVIIéme et XVIIIéme siècles

_ ici le XVIIéme siècle, pour des airs créés de 1665 (pour le Ballet de la naissance de Vénus, de Lully) à 1694 (pour la Circé de Desmarets) _,

avec un nouveau CD Alpha,

le CD « Passion » Alpha Classics 747 ;

comme nous en informe l’article intitulé Dire de Jean-Charles Hoffelé sur son site Discophilia.

DIRE

L’Opéra du Grand Siècle est _ oui ! _ l’un des objets favoris de l’art de Véronique Gens, déjà illustré _ en effet _ par deux albums _ intitulés « Tragédiennes » en 2006 et 2009 ; et même un troisième, en 2011 _ pour Virgin. Elle change de cavalier, le geste vif et le son coupant de l’Ensemble les Surprises succédant aux magnificences des Talens Lyriques.

Sujet principal, le grand style _ oui ! _ des emplois à baguette (Magiciennes, Reines) comme Lully (1632 – 1687) les aura une fois pour toute imposées _ oui ! _ au genre _ magnifique _ de la tragédie lyrique. Il avait ses héroïnes _ interprètes _, Melle Saint-Christophe, Marie Le Rochois, qui auront posé les canons de la déclamation noble _ voilà ! _  alliée à une puissance dramatique _ en effet ! _ où le mot de Quinault (1635 _ 1688) disait autant _ en effet ! et on ne le soulignera jamais assez ! _ que les notes de Lully.

Dès le sombre air d’Arcabonne tiré d’Amadis (1684), le ton de l’album est donné, Véronique Gens restera une souveraine diseuse _ oui, et c’est bien là une nécessité absolue en ce magnifique répertoire _ pour tout ce qui, dans ce programme constituant un opéra imaginaire, ressort de Lully (la grande scène de Cérès tirée de Proserpine (1680)), mais les pures merveilles seront les découvertes, la Junon de l’Achille et Polyxène (1687) de Collasse merveilleux compositeur (1649 – 1709), bien incompréhensiblement méconnu et joué… _, le grand air de caractère de l’Eolie pris dans la Circé (1694) de Desmarets (maître absolu du genre décidément trop peu documenté _ lui aussi (1661 – 1741)… _ au disque)

_ que l’on écoute les 2 CDs de La Simphonie du Marais, que sont Un Portrait musical de Jean de La Fontaine (paru en 1995), avec l’air sublime du suicide d’Astrée, de L’Astrée (1691) de Pascal Collasse sur un livret de La Fontaine (cf mon article détaillé du 3 juillet 2020 : ) ; ainsi que La Diane de Fontainebleau (paru en 1998), de Henry Desmarets, sous la direction de Hugo Reyne…

La Simphonie du Marais, Hugo Reyne, Christian Asse Jean de La Fontaine - Un portrait musical

La Diane De Fontainebleau - Desmarest, Henry

Deux sommets : sa Cybèle d’Atys (1676) où entendre son grand dessus se saisir d’Espoir si cher et si doux fait songer à Jennifer Smith, et l’air et la scène de fureur de la Médée (1693) de Charpentier (1643 – 1704). Belle présence des Chantres (le sommeil de La Diane de Fontainebleau (1686)), direction sentie de Louis-Noël Bestion de Camboulas (les Canaries du Bourgeois gentilhomme (1670)), est-ce l’amorce d’une nouvelle série d’albums où Véronique Gens continuerait d’herboriser la tragédie lyrique, allant vers des ouvrages plus en aval ? Qui sait.

LE DISQUE DU JOUR

Passion

Airs et pièces d’orchestre de Jean-Baptiste Lully (Amadis, LWV 63 ; Proserpine, LWV 58 ; Ballet du temple de la paix, LWV 69 ; Atys, LWV 53 ; Ballet de la naissance de Vénus, LWV 27 ; Le Bourgeois gentilhomme, LWV 43 ; Armide, LWV 71 ; Persée, LWV 60 ; Le triomphe de l’amour, LWV 59 ; Alceste, LWV 50), Pascal Collasse (Achille et Polyxène, Thétis et Pélée), Henry Desmarets (Circée ; La Diane de Fontainebleau), Marc-Antoine Charpentier (Médée, H. 491)

Véronique Gens, soprano
Les Chantres du Centre de Musique Baroque de Versailles
Ensemble Les Surprises
Louis-Noël Bestion de Camboulas, direction

Un album du label Alpha Classics 747

Photo à la une : la soprano Véronique Gens – Photo : © DR

Ce jeudi 9 septembre 2021, Titus Curiosus – Francis Lippa

Un voyage dans l’Allemagne baroque musicale, de Johann-Kaspar Fischer (1656 – 1746) à Johann-Balthasar Kehl (1725 – 1778)

30août

Ce soir, l’actualité discographique nous donne l’occasion d’un très intéressant voyage musical dans l’Allemagne baroque du XVIIIème siècle…

Avec un CD du label Encelade _ ECL 2002 _ intitulé « Ich schlief, da träumte mir« , par la claveciniste Anne-Marie Dragosits ;

que nous présente, sur son site Discophilia, un article de Jean-Charles Hoffelé, intitulé, lui, « Visages du sommeil« ,

 

autour d’œuvres de 7 compositeurs,

allant de Johann-Kaspar Fischer (1656 – 1746) à Johann-Balthasar Kehl (1725 – 1778),

en passant par Johann Kuhnau (1660 – 1722), Christoph Graupner (1683 – 1760),

et Johann-Sebastian Bach (1685 – 1750) et ses fils Carl-Philipp-Emanuel (1714 – 1788) et Wilhelm-Friedemann (1710 – 1784)

VISAGES DU SOMMEIL

Les rêves tendres, la mort, les voluptés du repos, les abîmes des songes noirs, Anne Marie Dragosits conduit les splendeurs de son grand Clavecin Zell dans le monde entre baroque et Aufklärung, où se pressent toutes les contradictions _ ou variétés _ du XVIIIe siècle.

L’idée même de sommeil renvoie à la tragédie lyrique  _ dont l’Atys de Lully... _ et à l’omniprésence du style français _ oui ! _ dévié de l’art des luthistes _ oui _ qui se prolonge dans les œuvres des clavecinistes allemands, Christoph Graupner en tête, dont l’abondante œuvre de clavecin mériterait _ assurément ! _ d’être plus courue, et qui fait entendre cette persistance dont son Sommeille de la Suite « Febrarius » ou dans celui de la Partita VII, alors que Johann Kuhnau, dans sa Sonata quarta compose un lamento qui pourrait être tiré d’une cantate italienne : cette Hiskia agonizante e risanato semble venir d’une autre planète, anticipant sur les sonates narratives qui feront la fortune de Dussek.

Entre deux mondes donc, cette claveciniste sensible et brillante dévoile les feux du grand clavecin signé par Zell en 1728 et restauré par Martin Skowroneck en 1973 – l’instrument est pieusement conservé au Musée de Hambourg -, éblouissant ce répertoire rare de ses couleurs si vives, faisant chanter les polyphonies dans ses registres contrastés, animant dans le foisonnement de sa richesse harmonique les libertés et les inventions _ en effet _ de tout un pan de l’histoire de la littérature du clavecin.

Si elle goûte tant la variété que lui autorisent ces disques aux programmes transversaux, oserait-elle revenir à un album monographique ? – après tout, elle l’a bien fait voici quelques lustres pour Froberger – et toujours sur ce Zell miraculeux, elle pourrait nous offrir tout un disque consacré à Johann Caspar Fischer ? La grande Passacaille de la Suite « Uranie », qu’on croirait tirée d’un opéra de Lully, le commande _ Johann-Kaspar Fischer étant un des tout premiers compositeurs allemands à diffuser en Allemagne le grand style des tragédies lyriques de Lully.

LE DISQUE DU JOUR

Ich schlief, da träumte mir

Carl Philipp Emanuel Bach(1714-1788)
La Stahl & La mémoire raisonnée (Nos. 25 & 30, extraites des « Petites Pieces per il cembalo solo, Wq. 117 »)
An den Schlaf, Wq. 202
Variations sur « Ich schlief, da träumte mir »


Wilhelm Friedemann Bach (1710-1784)
Réveille, F. 27
Fantasia, F. 15


Christoph Graupner (1683-1760)
Sommeille (extrait de la Suite « Febrarius », GWV 110)
Sommeille (extrait de la Partita VII, GWV 107)


Johann Kaspar Fischer (1656-1746)
Musicalischer ParnassusSuite No. 9 « Uranie »
(3 extraits : I. Toccata, IV. Sarabande, XI. Passacaglia)


Johann Sebastian Bach (1685-1750)
Praeludium (Harpeggiando) en ut majeur, BWV 921
Komm süßer Tod (extrait du „Musicalisches Gesang-Buch, de Schemelli, 1736)


Johann Kuhnau (1660-1722)
Suonata quarta, « Hiskia agonizzante e risanato »


Johann Balthasar Kehl (1725-1778)
Wie schön leuchtet der Morgenstern

Anne Marie Dragosits, clavecin…

Un album du label L’Encelade ECL2002

Photo à la une : la claveciniste Anne Marie Dragosits – Photo : © DR

Ce lundi 30 août 2021, Titus Curiosus – Francis Lippa

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