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L’intelligence rêvée de l’esprit français de Martin James Bartlett en son magique « La Danse », et ses Ravel parfaits, aussi profonds qu’humblement élégants : « Le tombeau de Couperin », « Pavane pour une infante défunte » et « La Valse »…

16fév

Je ne me lasse décidément _ ni surtout _ pas d’écouter, et ré-écouter en boucle sur ma platine, le plus que parfait CD « La Danse » du jeune Martin James Bartlett,

et admire sans restriction aucune, en plus de la composition idéale (!) de son programme autour d’un plus que parfait, déjà, Ravel _ son épicentre (de 24′ 41) étant assez probablement « Le Tombeau de Couperin« , remarquablement incisif et enlevé sous les doigts prestes et tendres, justes, infiniment ravéliens, de Martin James Bartlett : une pure merveille !.. _ : Rameau, Couperin, Hahn, Debussy,

la profondeur élégantissime de ces trois Ravel-ci, « Le Tombeau de Couperin » (composé entre 1914 et 1917), « Pavane pour une infante défunte » (1899) _ rêveusement pensante et alanguie, prémonitoire… _, « La Valse » (1919-1920) _ implacablement lancéee, sans presse excessive, en son tourbillonnant vrillant destin, vers l’ultime, surprenant et muet, épuisé, clap de fin…

Le piano profond et élégant de ce jeune homme a tout compris et senti du basque frémissant, triomphant dans sa musique parfaite de ses plus sombres inquiétudes sur la vie…

Quelle sublime musique !

Et en quelle parfaite interprétation…

Comme en réponse musicale mieux que comblée à mes deux précédents articles

des 31 janvier « 

 et 12 février «  » derniers…

Ce vendredi 16 février 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

Découvrir en DVD un excellent Woody Allen mélancolique et tragique (à la Tchékhov) : « Wonder Wheel », de décembre 2017

19avr

Aimant beaucoup le cinéma de Woody Allen, de lui peu de films m’ont échappé jusqu’ici…

 

C’était cependant le cas jusqu’ici de « Wonder Wheel« , sorti en décembre 2017,

sur le DVD duquel je viens de tomber par hasard…

Et c’est un superbe film,

assez mélancoliquement tchékhovien _ et terriblement humain, et compatissant, face à l’implacable tragique de la malencontreuse conjonction, parfois, du jeu (cf aussi le délicieux « Match Point« , en 2005 , mais sans mélancolie cette fois-là : ou encore le brillant et merveilleux dostoïevskien « Crimes et délits« , en 1989…) de divers déterminismes… _ à mes yeux…

Et qui m’a aussi donné l’occasion de remettre de l’ordre dans la pile de mes DVDs de films de Woody Allen…

Ce mercredi 19 avril 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

La joie irradiante du tragique de Bach, Schütz, Buxtehude portée par le dynamisme splendide d’Arcangelo et le magnifique Jonathan Cohen…

04déc

Une nouvelle fois

_ cf mes précédents articles des 18 avril 2018, 10 juin 2018, 19 juin 2018, ou 25 janvier 2020 : « « , « « , « « , « «  _,

Arcangelo sous la direction du décidément magnifique _ « ‘Energetic and always clear’ is still the best way to describe the playing of Jonathan Cohen and his ensemble Arcangelo – one of today’s most successful British baroque orchestras. At the same time, he always succeeds in finding a wonderful balance between intensity and intimacy » : voilà qui est parfaitement dit _, Jonathan Cohen _ né le 17 novembre 1977 à Manchester _

vient nous combler en un irradiant de joies profondes CD Bach-Schütz-Buxtehude : le CD Hyperion CDA 68375, enregistré à Londres en octobre 2020,

venant jubilatoirement sertir le parfait alto de Iestyn Davies _ né le 16 septembre 1979 à York _,

avec une mention spéciale, aussi, au virtuosissime jeu d’orgue de Tom Foster _ je retiendrai son nom _ :

pour les grandes cantates pour alto « Geist und Seele wird verwirret« , BWV35 et « Gott soll allen mein Herze haben« , BWV169, de Johann-Sebastian Bach _ cf cette trop brève vidéo de 3′ 11… _,

avec, enchassés entre elles, ces deux profonds bijoux aussi que sont le « Erbarm dich mein, o Herre Gott« , SWV447, de Heinrich Schütz, et le « Klag-Lied Muss der Tod denn auch entbinden » BuxWV76b, de Dieterich Buxtehude…

Voilà qui vient me rappeler l’extraordinaire concert _ pour le Carré _ « Schütz – Buxtehude » du cher _ irremplacé ! _ Henri Ledroit au Temple du Hâ, à Bordeaux, le 18 décembre 1984,

mon tout premier concert de musique baroque, bouleversant…

Et en cherchant bien parmi les piles de CDs de ma discothèque,

j’ai déniché aussi, de l’excellent Iestyn Davies avec Arcangelo et sous la direction de  Jonathan Cohen  le CD « Arias for Guadagni«  _ Hyperion CDA 67924 _, enregistré à Londres au mois d’août 2011…

Ce dimanche 4 décembre 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

Un « Ravel plus magique que jamais », celui de François-Xavier Roth et les Siècle, Cédric Tiberghien et Stéphane Degout, justement célébré en sa lumineuse évidence par Crescendo…

25juin

Pour continuer l’élan Ravel de mon article d’hier «   » ;

ainsi que mes articles «  » du 31 mai 2022 ;

« « , du 12 août 2020 ;

et «  » du 27 mars 2018 ;

voici un nouvel article très justement enthousiaste,

intitulé « Ravel plus magique que jamais avec Cédric Tiberghien, François-Xavier Roth et les Siècles« ,

sur le blog Crescendo, et sous la signature de Parice Lieberman, en date d’hier 24 juin 2022,

 

célébrant le bonheur évident du merveilleux CD « Maurice Ravel Concertos pour piano Mélodies » _ le CD Harmonia Mundi HMM 902612.

Ravel plus magique que jamais avec Cédric Tiberghien, Francois-Xavier Roth et Les Siècles

LE 24 JUIN 2022 par Patrice Lieberman

Maurice Ravel(1875-1937) : Concerto pour piano, Concerto pour la main gauche, Pavane pour une infante défunte, Mélodies. Cédric Tiberghien, piano ;  Stéphane Degout, baryton, Les Siècles, direction : François-Xavier Roth. 2022.  73’52 – Textes de présentation en français et anglais.  Harmonia Mundi HMM 902612

 

 

 

Ce n’est pas tous les jours qu’un nouvel enregistrement vient revendiquer une place en haut de classement dans une discographie aussi riche que celle des concertos pour piano de Ravel _ de fait…  Est-ce à dire que le collectionneur devrait se débarrasser des précieuses versions Michelangeli/Gracis et Argerich/Abbado du Concerto en sol ? Ou du témoignage historique de Perlemuter/Horenstein ? Ou des deux gravures dirigées par Pierre Boulez avec en solistes Krystian Zimerman et Pierre-Laurent Aimard (ce dernier parfait dans le Concerto pour la main gauche, mais un peu guindé dans celui dit en sol) ? Ou des excellents Collard/Maazel ? Certes, non. Mais cette nouvelle version est désormais à compter au nombre des meilleures _ voilà.  D’autant plus, qu’elle propose le premier enregistrement des éditions révisées Ravel Edition de ces deux partitions concertantes _ oui _, éditions révisées auxquelles Cédric Tiberghien a pris part comme membre du comité de lecture.  Une évidence musicale et éditoriale !

Ce qui fait si fortement pencher la balance en faveur de ce nouveau venu, c’est l’extraordinaire clarté _ oui ! _ et la mise en avant des inouïes richesses orchestrales de ces partitions obtenues par la direction fouillée et analytique (mais certainement pas clinique) du chef _ oui ! _, alliée aux superbes timbres des instruments d’époque _ voilà ! _, à commencer par les fabuleuses sonorités des vents, si authentiquement français _ c’est très juste. Si on y ajoute la chaleur des cordes en boyau des archets des Siècles et l’oreille infaillible du chef, on obtient un tissu orchestral d’une rare transparence _ oui _ qui permet mieux que jamais d’apprécier l’originalité de l’écriture et de l’instrumentation de Ravel _ les deux ! _, écrin parfait pour un soliste tout simplement inspiré _ lui aussi.

La prestation de Cédric Tiberghien serait d’ailleurs remarquable sur un piano actuel, mais le choix d’un beau Pleyel « Grand Patron » de 1892 (hélas, non représenté dans l’excellent livret) est vraiment à saluer _ parfaitement ! Le caractère et la sonorité de cet instrument sont à mille lieues des monstres de puissance et d’homogénéité que sont devenus les pianos de concert contemporains. On est charmé ici par la clarté _ oui, oui _ de l’instrument, par ces basses sans lourdeur, ce médium soyeux, ces aigus cristallins et légèrement percussifs si typiques de ce grand facteur. C’est ainsi que dans l’Adagio assai du Concerto pour piano, le timbre de l’instrument permet d’éviter la lourdeur mécanique qu’on constate si souvent à la main gauche dans le soliloque d’ouverture du piano que Tiberghien construit -comme l’ensemble du mouvement- avec patience, délicatesse et imagination _ oui. Et que dire des superbes interventions des vents dont l’imbrication avec le piano est tout simplement parfaite ? Magnifiquement joué par Stéphane Morvan, le cor anglais Lorée de 1890 -ni nasillard, ni trop vibré- dialogue merveilleusement avec le soliste. Mais tant d’autres détails sont perçus avec une totale clarté _ encore _, comme les harmoniques de harpe qui semblent venues d’un autre monde dans un premier mouvement où à certains moments l’orchestre sonne comme un gamelan. La façon dont les bois, vifs et moqueurs, dialoguent avec un piano hyperactif et transparent dans le Presto est un régal _ absolument délectable. 

Toutes les qualités du soliste, de l’orchestre et du chef se retrouvent bien sûr également dans le Concerto pour la main gauche. Dès l’entrée menaçante du contrebasson, la transparence des timbres orchestraux est une merveille. Après l’introduction cataclysmique menée de main de maître par Roth, Tiberghien saura tout au long de l’œuvre faire preuve autant de fermeté que de délicatesse  _ les deux _ (et le beau Pleyel n’y est pas pour rien _ en effet ! _), et ce jusqu’à l’apothéose finale de l’œuvre.

Après avoir brillé dans les concertos, Cédric Tiberghien offre en guise de bis la si galvaudée Pavane pour une infante défunte, rendue ici avec dans une atmosphère de rêverie un peu parfumée _ oui _ quoique sans minauderie aucune.

Le pianiste se montre aussi un accompagnateur de choix pour le baryton Stéphane Degout -invariablement viril, ferme _ oui _, à la voix chaude _ et grave _, à l’articulation claire _ toujours, comme c’est absolument nécessaire… _ et au vibrato bien mené- dans trois cycles de mélodies de Ravel. Dans Don Quichotte à Dulcinée, on apprécie particulièrement la belle réussite des artistes dans l’hispanisante Chanson à boire qui clôture le cycle. Les Deux Mélodies hébraïques sont autant de réussites. Le Kaddisch est interprété avec beaucoup de dignité et en évitant l’émotion facile, alors que l’Enigme éternelle est rendue avec une vraie simplicité dépourvue de toute ironie.

Stéphane Degout aborde les Trois poèmes de Stéphane Mallarmé _ ces chefs d’œuvre… _ sans préciosité dans ce cycle destiné à l’origine à une mezzo-soprano, alors que Tiberghien ne fait pas vraiment regretter l’ensemble de neuf musiciens de la partition originale, surtout dans l’exquis halo de piano _ oui _ de Soupir. Et c’est sur la belle mélodie de jeunesse Sainte (toujours sur texte de Mallarmé) que les deux complices mettent le point final à une superbe _ et enthousiasmante, voilà ! _ parution.

Son 10 – Livret 10 – Répertoire 10 – Interprétation 10

Patrice Lieberman

Bravo, et un très grand merci !

Le génie ravélien est ici parfaitement offert à percevoir, en sa plus lumineuse évidence, ombres comprises, à notre écoute…

Ce samedi 25 juin 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

L’Ukraine une fois de plus dévastée : revenir au regard lucide de Timothy Snyder

04mar

Pour aider peut-être un peu à mieux comprendre les dévastations à répétition que subit en son Histoire la malheureuse Ukraine,

nous pouvons revenir lire les lucidissimes travaux du très remarquable Timothy Snyder,

tels que j’ai pu m’en faire l’écho à quelques reprises, à propos de ses livres :  « Terres de sang _ l’Europe entre Hitler et Staline« , « Le Prince rouge _ les vies secrètes d’un archiduc de Habsbourg« , « Terre noire _ l’Holocauste et pourquoi il peut se répéter » :

relire mes articles des 26 juillet 2012 « chiffrage et inhumanité (et meurtre politique de masse) : l’indispensable et toujours urgent « Terres de sang _ l’Europe entre Hitler et Staline » de Timothy Snyder » ;

30 décembre 2013 : « La place du « rêve ukrainien » d’un Habsbourg, dès 1912, dans l’Histoire de notre Europe : le passionnant « Le Prince rouge _ les vies secrètes d’un archiduc de Habsbourg », de Timothy Snyder : sur les modalités de la faisabilité de l’Histoire  » ;

et 30 novembre 2016 : «  » ;

voire celui, encore, du 22 octobre 2018 : « « …

De Timothy Snyder, lire aussi l’indispensable « La Reconstruction des nations : Pologne, Ukraine, Lituanie, Belarus« …

Nous subissons bien trop, notamment nous Français, notre endémique et indécrottable profond dédain de la géographie ;

mais aussi l’indigence chronique de la superficialité de notre curiosité bien trop hédoniste à l’égard de l’histoire ;

face au Tragique du Réel…

Ce vendredi 4 mars 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

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