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Et « Armageddon Time » de James Gray : un très prenant univers dramatique bien plus sombre ou plus noir…

11juil

Retour ce mardi à l' »Armaggedon Time« de James Gray_ né le 14 avril 1969, à New-York _, son plus récent film _ un film sombre… _,

et que j’ai découvert il y a peu de mois seulement, en DVD…

James Gray,

un cinéaste que j’apprécie énormément, et cela dès ses tous premiers films…

Un entretien avec le journaliste Terry Gross, en date du 28 novembre 2022, et intitulé « ‘Armageddon Time’ explores how the world is ruined by ‘well-meaning people’« , m’apporte quelques précieuses indications _ éparses et elliptiques _ concernant les racines familiales _ en Ukraine, comme à New-York _ du réalisateur James Gray

Ainsi que leur retentissement dramatique sur son art splendide de filmer.

James Gray, né à New-York le 14 avril 1969, est le fils d’Irwin Gray, né à New-York en 1936 _ et plombier de son métier _, et de son épouse Hester.

Lors de leur enregistrement à leur arrivée, en 1923, sur le sol américain, au sas implacable d’Ellis Island _ cf l’image que donne de ce lieu le film de James Gray « The Immigrant«  _,

ses grands-parents paternels ont troqué leur patronyme de Greyerstein, ou Grayevsky, quand ils résidaient en Ukraine, à Ostropol _ une ville de Volhynie située à mi-chemin entre Lviv et Kiev _, contre celui de Gray ; ainsi que pris leurs nouveaux prénoms américains, de Jack (il est né en 1902), et de Clara (elle est née en 1906).

 

En 1931, Jack et Clara Gray ont eu un premier fils, auquel ils ont donné le prénom de Seymour ;

et en 1936, ils ont eu un second fils, qu’ils ont prénommé Irwin : c’est lui, Irwin Gray, qui, en 1969, sera le père du réalisateur James Gray ; dont la mère, épouse d’Irwin, se prénomme Hester.

Hester, la mère de James Gray, avait pour un de ses deux grands-pères un nommé Hurwitz ; l’autre se nommant, lui, Rabinowitz _ cf ce compte-rendu-ci détaillé du film « Armageddon Time , par Jean-Louis Requena, qui donne précisément le nom d’Aaron Rabinowitz au père d’Hester, la mère du jeune héros du film… _ ;

et une de ses ancêtres venue d’Ostropol a raconté avoir assisté à la décapitation par les Cosaques de ses deux parents (« beheaded« )…

Et du côté Hurwitz,

un oncle Hurwitz était lié par ses activités à Ralph Capone, le frère d’Al Capone…

Mes recherches généalogiques sont, au moins pour le moment, un peu plus complexes à réaliser dans le cas du new-yorkais James Gray, que dans celui du natif de Cincinatti, Steven Spielberg…

Le parcours américain de la famille de la famille de James Gray,

qui transparaît, transposé, dans ces somptueux chefs d’œuvre _ tous admirables !!! _ que sont « Little Odessa » (1994), « The Yards » (2000), « We own the night » (2007), « Two lovers » (2008), « The Immigrant » (2013), « Armageddon Time » (2022),

est bien plus sombre, en effet _ et moins traversé de bouffées de tendresse et de sourires… _, que celui qui apparaît dans la transposition de l’auto-biographique « The Fabelmans » (2022) de Steven Spielberg…

À suivre…

Ce mardi 11 juillet 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

« The Fabelmans », de Steven Spielberg : une éducation sentimentale et cinématographique, avec Cincinnati, berceau familial, creuset mémoriel et foyer irradiant d’imageance, de la famille de Steven Spielberg, présente aux Etats-Unis dès avant 1881…

10juil

Pour François Noudelmann et Marie-José Mondzain

La vision ce après-midi du DVD de « The Fabelmans » de Steven Spielberg _ né à Cincinatti le 18 décembre 1946 _, m’a véritablement comblé.

Il y a quelques mois, j’avais découvert, toujours en DVD, l' »Armaggedon Time » de James Gray _ né à New-York le 14 avril 1969… Sur lui, je reviendrai.

Le père de Steven Spielberg, Arnold Meyer Spielberg, a été un très brillant _ génialement inventif ! _ ingénieur informaticien ;

et sa mère, Leah Frances Posner, une très bonne pianiste _ et peintre, aussi, très amatrice d’arts…

Il est assez intéressant de se pencher un minimum, et sans aller jusqu’à y pointer de furieux déterminismes, pour reprendre les passionnantes recherches de François Noudelmann _ cf simplement mon article récapitulatif du 19 juin dernier « «  _, sur quelques points nodaux qui ont pu marquer au moins l’imaginaire, mais aussi l’imageance féconde _ sur ce concept crucial et fondamental d’imageance, cf par exemple mon article du 23 février 2023 : « « , ainsi que mes échanges nourris avec la très chère Marie-José Mondzain… _, de Steven Spielberg en sa situation _ et histoire, voire, et surtout, mythologie ! _ familiale et sa vocation artistique,

sur laquelle, justement, vient subtilement broder ce splendide et très émouvant film, d’une inépuisable richesse, qu’est « The Fabelmans« 

Si je m’emploie à remonter, ce jour, dans l’ascendance généalogique de Steven Spielberg,

je remarque en effet que

_ si, à la première génération, ses deux parents, Arnold Meyer Spielberg (Cincinatti, 6 février 1917 – Los Angeles, 25 août 2020) et son épouse Leah Frances Posner (Cincinatti, 12 janvier 1920 – Los Angeles, 21 février 2017), sont tous les deux natifs, en 1917 et 1920, de Cincinatti (Ohio) ;

_ en revanche, à la seconde génération en amont, celle des quatre grands-parents de Steven Spielberg,

ses deux grand-parents paternels, Samuel Spielberg (Kameniets-Podilsky _ dans l’actuelle Ukraine_, 20 août 1873 – Cincinatti, 20 décembre 1945 _ Samuel est arrivé aux États-Unis en 1904, afin de fuir une nouvelle conscription eu égard à la circonstance de la guerre russo-japonaise, déclarée le 8 février 1904 ; et, auparavant, en cette Russie des tsars, « Shmuel was a musician and served six years in the Czar’s orchestra » (lire ici ce très intéressant article intitulé « Steven Spielberg Family History« , signé Alan Sandleman, cousin à la troisième génération, via les Sandelman, de Steven Spielberg…) ; et aussi : « Shmuel Spielberg was the paternal grandfather of famed filmmaker Steven Spielberg. Spielberg was orphaned at a young age when both his parents died in an epidemic _ en 1890, à Kamienets-Podolsky, en Podolie _ and went to live on his brother’s ranch _ Avrom Spielberg (1866 – 1941). There he worked as a cowboy, rounding up cattle and horses until he was drafted into the army. He was able to avoid combat by playing the baritone in the army band _ voilà un fait crucial ! Later, he became a buyer for the Russian army. In 1906 _ ou plutôt 1904 !.. _, Spielberg escaped to America _ pour y rejoindre, à Cincinatti, son oncle maternel Avram Sandelman, le frère de sa défunte (en 1890) mère Bertha Sandelman _ to avoid being drafted into the Russo-Japanese war. He brought his fiancée, Rebecca Chechik, to Cincinatti in 1908 to marry«  _)

et son épouse Rebecca Chechik (Soudylkiv _ ibidem, en Podolie… _, 29 mars 1884 – Cincinatti, 13 août 1969) _ Samuel et Rebecca  se sont ainsi mariés à Hamilton, Ohio, une cité voisine de Cincinnati, le 9 août 1908 _,

ainsi que son grand-père maternel Phillip Fievel Posner (Odessa – Ukraine, 13 octobre 1883 – Phœnix-Arizona, 9 octobre 1961),

sont tous les trois natifs de l’actuelle Ukraine ;

à la différence de sa grand-mère maternelle _ épouse, puis veuve, de Phillip Fievel Posner ; et mère de Leah… _ Jennie Fridman (Cincinatti, décembre 1881 – Phœnix, 3 juillet 1958), qui, elle, est née aux États-Unis, à Cincinatti-Ohio, en décembre 1881 _ et Jennie Fridman et Phillip Fievel Posner se sont mariés le 29 août 1915 à Cincinnati ; leur fils Bernard Posner est né à Cincinnati le 26 août 1916 ; et leur fille Leah, toujours à Cincinatti, le 12 janvier 1920… _ ;

_ et à la troisième génération, celle des huit arrière-grands-parents de Steven Spielberg,

tous les huit sont natifs d’Europe orientale natale, où certains sont décédés, et d’où d’autres ont émigré :

il s’agit, du côté de la branche paternelle,

de Meyer Pessach Spielberg (probablement né et décédé à Kameniets-Podilsky : 1850 – 1890) et son épouse Bertha Sandelman (probablement née et décédée, elle aussi _ tous deux sont décédés d’une épidémie de grippe espagnole, en 1890… _, à Kameniets-Podilsky : 1846 – 1890) _ sans davantage de précisions pour eux deux… _ ;

et de Nathan Chechik (Kameniets-Podilsky, 1848 – Kameniets-Podilsky, 1920) et son épouse Rebecca Hendler (Soudylkiv _ en Podolie aussi _, 1849 – ?, 1930) ;

et du côté de la branche maternelle,

il s’agit de Simon Posner (probablement Odessa, 7 décembre 1865 – Cincinatti, 9 novembre 1916 _ Simon Posner a débarqué aux États-Unis en 1901 _) et son épouse Miriam Rasinsky (Odessa, décembre 1866 – Cincinatti, 26 novembre 1931) ;

et de Louis Fridman (Russie _ sans plus de précision, hélas ! _, février 1856 – Cincinatti, 1er juin 1922) et son épouse Sarah Leah Nathan (Liubpava-Pologne, mars 1861 – Cincinatti, 26 décembre 1903) ;

_ et à la génération précédente,

les parents de Louis Fridmanné, lui, semble-t-il en Russie, mais décédé le 1er juin 1922 à Cincinatti _, qui sont Israel Friedman (Pologne, 1829 – Cincinatti 28 janvier 1883) et son épouse Sarah Wittstein (Prusse, 1831 – ?, ?) _ Russie, Pologne, Prusse : cela demeure bien vague… _,

semblent être les premiers des ancêtres de Steven Spielbert à être venus s’installer à Cincinnati et sa région _ Hamilton, tout proche de Cincinnatiati _, dans l’Ohio : et cela dès avant décembre 1881, quand naquit leur fille Jennie Fridman, la grand-mère maternelle de Steven Spielberg _ que celui-ci a bien connue : il avait 11 ans au décès de celle-ci, le 3 juillet 1958 à Phœnix-Arizona, où Steven résidait lui aussi alors, avec ses parents et ses deux premières sœurs, Anne (née à Philadelphie-Pennsylvanie, le 25 décembre 1949), et Nancy (née à Haddonfield-New-Jersey, le 7 juin 1956) ;  Sue naîtra quatre ans plus tard, à Scottsdale-Arizona, en 1960 (où les Spielberg ont demeuré 7 ans durant, entre février 1957 et mars 1964, avant de déménager en Californie.

Du côté de la branche paternelle des Spielberg et leurs épouses (Rebecca Chechik, Bertha Sandelman, Rebecca Hendler),

_ il se trouve que la contrée de départ de ces émigrants pour les États-Unis, est Kameniets-Podilsky (et sa région de Podolie, dont fait partie aussi le village de Soudylkiv), aujourd’hui en Ukraine ;

et ceux d’entre eux qui ne sont pas décédés là-bas dans l’actuelle Ukraine, sont, tels Samuel Spielberg et son épouse Rebecca Chechik, décédés à Cincinatti : le 20 décembre 1945 pour lui, Samuel _ presque un an jour pour jour avant la naissance de son petit-fils Steven, né à Cincinnati le 18 décembre 1946 _, et le 13 août 1969 pour elle, Rebecca.

Et du côté de la branche maternelle des Posner et Fridman et leurs épouses (Miriam Rasinsky, Sarah Leah Nathan, Sarah Wittstein),

_ ils sont originaires ou bien d’Odessa _ dans l’actuelle Ukraine aussi _, ou bien  de Russie, de Pologne ou de Prusse, sans plus de précisions… ;

et sont décédés à Cincinatti, depuis Israel Fridman, qui y est décédé, le premier d’entre eux, le 22 janvier 1882 :

puis le 26 décembre 1903 (Sarah Leah Nathan), le 9 novembre 1916 (Simon Posner), le 1er juin 1922 (Louis Fridman) et le 26 novembre 1931 (Miriam Rasinsky)…

Cincinnati est donc bien le berceau familial _ et creuset mémoriel, voire mythologique, et foyer irradiant d’imageance… _ américain de la famille de Steven Spielberg,

branche paternelle des Spielberg, comme branche maternelle des Posner (et Fridman)…

À une croisée _ bivium… _ de chemins de vie, ainsi que rencontres,

avec leur substantiel trésor offert d’affinités d’imageance circonstancielles,

invitant à engager ses pas sur de nouveaux chemins, peu prévisibles et encore moins assurés à l’avance, et bousculants en l’affolante séduction de leur terriblement surprenante attraction, ouverts sur de l’inconnu, eux…

Ce lundi 10 juillet 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

A propos de l’indispensable legs, toujours à inlassablement réactiver, de la lucidité d’imageance poïétique des chefs d’oeuvre majeurs des génies de la littérature mondiale _ ou la profonde vérité du « Ce qui demeure, les poètes le fondent », de Friedrich Hölderlin…

23fév

En apostille-ajout à mon article du 14 février dernier « « ,

ceci,

et un peu « retravaillé » encore, à la relecture devenant ré-écriture _ à la Montaigne en ses indispensables « Essais » _,

qui me paraît mériter, à lui seul, ce petit tiré-à-part-ci d’aujourd’hui :

mon « Lire ‘Liquidation’ d’Imre Kertész, ou ce qui dure d’Auschwitz« , achevé de rédiger le 13 janvier 2006, est enfin redevenu accessible, grâce à Nathalie Georges-Lambrichs _ qui a réussi à le « récupérer » sur une ancienne sauvegarde sienne, qu’elle est, non sans difficulté (elle n’en avait plus le souvenir…), parvenue à réactiver : ouf ! immense merci à elle ! _, tel que j’ai, sur ce blog même, mis en ligne en mon article du 8 novembre 2022 : « « ,

où ce très long texte mien _ plus long, mais c’était absolument nécessaire, que le texte de Kertész, dont il est n’est qu’une modeste, mais exigeante, lecture-commentaire, et un patient déchiffrage… _ de lecture-commentaire-déchiffrage du « Liquidation » de Kertész,

est miraculeusement redevenu effectivement accessible _ il n’a finalement pas été « liquidé« , ouf !, réduit au pur néant, lui, par l’accident de mon précédent ordinateur (soudainement un jour kaput !) où je le conservais sans sauvegarde aucune… _ à de patientissimes lectures !!!  ;

ce très très grand texte de Kertész qu’est ce chef d’œuvre étourdissant _ en son époustouflante complexité archi-enchevêtrée d’écriture par lui, l’auteur, mais aussi de lecture, par nous, ses lecteurs : pour ne pas nous y perdre, il nous faut, à nous lecteurs, très sérieusement nous y accrocher ; et c’est ce très patient effort-là que s’efforce de retranscrire, avec jubilation aussi et surtout, mon texte de lecture-commentaire-patient déchiffrage… _, de « Liquidation« , se re-révélant hélas ces jours de maintenant plus prémonitoire que jamais _ « Ce qui dure d’Auschwitz » avais-je, et à mon tour comme prémonitoirement, sous-titré ce modeste mien « Lire ‘Liquidation’« , qui, et cela à mon vif étonnement (!), résiste fort bien à la relecture, 17 ans après sa rédaction, achevée le 13 janvier 2006 !.. _ avec le présent retour de l’incroyable barbarie déchaînée sur ces décidément malmenées _ Boutcha, Irpin, Marioupol, Bakhmout, etc. _ terres d’Ukraine ;

relire ici, du très grand historien américain Timothy Snyder, pour commencer, son indispensable lucidissime « Terres de sang : l’Europe entre Hitler et Staline » (et désormais Poutine !)

_ et relire aussi, éventuellement et superfétatoirement, mes articles de commentaire, celui très détaillé, du 26 juillet 2012 « « , et celui, synthétique et rétrospectif, lui, du 4 mars 2022 « « , sur ce magistral travail de l’historien Timothy Snyder en ce magnifique et plus que jamais indispensable « Terres de sang : l’Europe entre Hitler et Staline« …

Et où nous mesurons aussi _ et c’est à cela que je veux bien sûr en venir ici _, tout ce que nous pouvons devoir, voilà !, par nos lectures, à la lucidité de poïesis la plus fine et la plus juste sur le réel des plus géniaux écrivains,

tel, en cette occurrence-ci, un Kertész…

Oui, voilà bien ce qu’apporte l’imageance des plus grands génies visionnaires _ et je repense ici à ce qu’en présente ce dialogue essentiel et fondamental de Platon, à propos de la puissance propre du poétique, qu’est son petit Ion _, écrivains et artistes ;

et il nous est plus que jamais indispensable, à nous les lecteurs de ce qui demeure encore de ces génies, de venir toujours et à nouveau, et génération après génération, les lire, et revenir, de nouveau, de nouveau, et génération après génération, il me faut le redire, venir et revenir encore les lire et les relire, et les méditer, tant sont puissamment destructrices les forces d’effacement, de dénégation négationniste, ainsi, d’abord, que d’oubli !, à inlassablement combattre et renverser…

Car, de ces génies visionnaires,

les regards, via _ et c’est bien cela seul qui vraiment porte et transporte jusqu’à nous, d’abord inattentifs, et oublieux que nous sommes, de l’essentiel  _, leurs plus que jamais vivantes_ à dimension temporelle d’éternité, mais oui ! puisque d’éternité il n’y a réellement que dans le temps de vies humaines (mortelles, c’est là un pléonasme) : toute vie (sexuée du moins) passe, et est promise à passer un jour définitivement, et il appartient donc à chacun, individu de passage, d’apprendre le plus vite possible, tant qu’il est temps, à saisir au vol ce que vient très furtivement et très brièvement offrir et mettre à notre portée le généreux et très malicieux (et tranchant aussi !) Kairos… _ parlantes et vibrantes voix _ oui, les voix ! je dis bien les voix : qu’il nous appartient, à nous les lecteurs, d’apprendre à percevoir, recevoir, écouter, et alors clairement enfin entendre, en leurs ténus et fragiles souffles-respirations, ainsi qu’intonations et accents, même : ce qui est le propre du seul, mais puissant en ses effets, poïétique, du moins quand ces effets du poïétique sont effectivement bien reçus et intégrés par la conscience la plus lucide du lecteur à son intelligence actuelle des situations… _ précieusement maintenues ainsi activement parlantes, déposées qu’elles sont, pour ce moment du moins où elles subsistent et durent un peu pour nous, en livres, et en livres accessibles à la lecture, ainsi que, et surtout, à la pensée-méditation à venir du lecteur, dans les rythmes souples et colorés de ces phrases _ surtout , car c’est leur allure et leur rythme singuliers qui importent !_, lignes, pages de ces livres-là, nous demeurent donc ces regards via les voix, plus que jamais présents, ces extra-lucides regards-là visionnaires, via les voix parlantes et vibrantes de vie, il me faut le souligner, en l’éclat de la beauté, oui, de la beauté, de ces œuvres et chefs d’œuvre, qu’à nous, leurs potentiels _ en voie de devenir d’un peu plus effectifs, si possible… _ lecteurs, ils ont su, tel un infiniment précieux legs, nous laisser à venir méditer _ en dialoguant un minimum avec eux _ ; charge à nous de les écouter et les entendre, ces voix, et accéder, par leur écoute musicale, à ces regards perspicaces et vifs-là.

La vraie lecture étant un réel et très effectif _ wirklich, dit Hegel… _ dialogue :

un entretien actif _ de muses : à la François Couperin... _ des deux côtés, auteur et lecteur ainsi en dialogue _ les muses en dialogue, donc ; encore à la François Couperin… Et on peut comprendre ainsi, au passage, ce qui me rend aujourd’hui particulièrement impatient de la publication, le 6 juin prochain, aux Éditions du Canoë (de Colette Lambrichs), de l’ « Ut musica, ut poïesis«  du cher Michel Deguy ; comme pour continuer avec lui la conversation entamée à la Station Ausone le 9 mars 2017, autour de son vibrant « La Vie subite« … _, et entre lecteur et auteur, quand survient le miracle de cette grâce, voilà, de s’entendre vraiment l’un l’autre.

Immense merci donc à eux tous, ces plus grands des auteurs !!!

Pour l’imageance poïétique de leurs vibrantes musicales voix, toujours vivantes et parlantes, en acte _ quand leur puissance est ainsi un peu richement activée _, pour nous, quand nous lisons vraiment leurs grands livres…

Lire et lier, relire et relier, étant consubstantiels.

Ce jeudi 23 février 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Découvrir et écouter vraiment aussi le volet symphonique de l’oeuvre sublime de Mieczyslaw Weinberg…

13oct

La toute récente parution, ainsi que l’écoute, du CD « Weinberg Symphonies n° 3 & 7 – Flute Concerto n°1 » (DG 486 2402),

placé _ un peu étrangement ! _ sous le nom _ pour la deuxième fois ! _ non pas du compositeur, Mieczyslaw Weinberg (Varsovie, 8 décembre 1919 – Moscou, 26 février 1996),

mais de sa chef d’orchestre Mirga Grazynité-Tyla _ par quel bizarre choix, à nouveau, du label Deutsche Grammophon, qui avait procédé de semblable manière lors de la parution, en 2019, du double (et admirable !) double CD DG 483 6566 des « Weinberg Symphonies n°2 & n° 21″ titrée « Kaddish«  : un chef d’œuvre !.. _,

m’a incité à écouter beaucoup plus attentivement l’ensemble discographique du volet symphonique de l’œuvre de ce compositeur _ que j’apprécie énormément ! _, dont je dispose à ce jour _ et qui se monte au nombre de 9 Symphonies, sur les 21 composées par Weinberg entre 1942 et 1991 : l’ultime, Op. 154, ayant été laissée inachevée en 1994… _, en ma discothèque personnelle :

soient les Symphonies

n° 2 (Op. 30 de 1946), par la Kremerata Baltica, sous la direction de Mirga Grazynité-Tyla (double CD Deutsche Grammophon 4836566), enregistrée à Vilnius au mois de décembre 2018 ;

n° 3 (Op. 45, de 1949-1950, révisée en 1959), par le City of Birmingham Symphony Orchestra, sous la direction de Mirga Grazynité-Tyla (double CD Deutsche Grammophon 4862402), enregistrée à Birmingham au mois de juin 2021 ;

n° 6 (Op. 79, de 1963), par le St-Petersburg State Symphony Orchestra, sous la direction de Vladimir Lande (CD Naxos 8.572779), enregistrée à Saint-Petersbourg au mois de décembre 2010 ;

n° 7 (Op. 81, de 1964), par le Deutsche Kammerphilharmonie Bremen, sous la direction de Mirga Grazynité-Tyla (double CD Deutsche Grammophon 4862402), enregistrée à Dortmund au mois de décembre 2020 ;

n° 8 (Op. 83, « Polish Flowers« , de 1964), par le Warsaw Philharmonic Orchestra, sous la direction d’Antoni Wit (CD Naxos 8. 572873), enregistrée à Varsovie au mois de juin 2011 ;

n°10 (Op. 98, de 1968), par la Kremerata Baltica, sous la direction de Gidon Kremer (double CD ECM 2368/69 4810669), enregistrée à Neuhardenberg au mois de novembre 2012 ;

n° 12 (Op. 114, « In memoriam Dmitri Shostakovich« , de 1975-1976), par le St-Petersburg State Symphony Orchestra, sous la direction de Vladimir Lande (CD Naxos 8.573085), enregistrée à Saint-Petersbourg au mois de juin 2012 ;

n° 20 (Op. 150, de 1988), par le Gothenburg Symphony Orchestra, sous la direction de Thor Svedlund (CD Chandos CHSA 5107), enregistrée à Gotheborg au mois d’août 2011; 

et n° 21 (Op. 152, « Kaddish« , de 1991). par le City of Birmingham Symphony Orchestra et la Kremerata Baltica, sous la direction de Mirga Grazynité-Tyla (double CD Deutsche Grammophon 4836566), enregistrée à Birmingham au mois de novembre 2018.

Existent à ce jour, semble-t-il _ si je me rapporte à l’excellent site, constamment remis à jour, de Claude Torres : Musiques régénérées, recensant avec une remarquable exhaustivité la discographie de Mieczyslaw Weinberg ; ainsi, bien sûr, qu’à la liste complète des Œuvres de Mieczyslaw Weinberg _des enregistrements CDs _ pas tous disponibles cependant sur le marché aujourd’hui… _ de la plupart des Symphonies de Weinberg, à l’exception de trois _ et pour des raisons que j’ignore _,

qui sont les Symphonies

n° 9 « Everlasting Times«  (Op. 93, de 1940-1967),

n° 11 « Festive Symphony«  (Op. 101, de 1969)

et n°15 « I believe in this earth » (Op. 119, de 1977)

Si ma propension personnelle m’attire davantage vers la musique de chambre, intime, subtile, et aux voix clairement dessinées, plutôt que vers la musique symphonique, parfois grandiloquente, confuse et trop bruyante à mon goût _ sauf dans la plus délicate, fine, subtile musique française : à la Debussy et Ravel ; mais c’est bien sûr là mon goût personnel… _,

il me faut dire ici que c’est l’extraordinaire réussite du double CD Deutsche Grammophon (de 2019) 483 6566 des Symphonies n° 2 & n° 21 « Kaddish« , sous la direction de Mirga Grazynité-Tyla ré-écouté avec avidité suite à l’audition toute récente du second CD (de 2022) de cette chef dirigeant les Symphonies 3 & 7 de Weinberg (dans le CD Deutsche-Grammophon 486 2402) _, qui m’a donné l’impérieux désir de mieux connaître en l’écoutant mieux le volet symphonique de l’œuvre de ce génial et si intensément bouleversant Mieczyslaw Weinberg, au sein de la discographie dont je dispose…

Mon conseil, donc, si je puis me permettre, pour entrer dans l’univers infiniment touchant (et poignant) _ si intimement expressif _ des Symphonies de Weinberg est celui de commencer par l’écoute de cette sublimissime (et, de fait, testamentaire, en 1991) _ comme sont aussi testamentaires ces bouleversants, eux aussi, chefs d’œuvre ultimes, en 1990 et 1992, que sont les merveilleuses « Symphonies de chambre n°3 et n°4« , Op. 151 (en 1990) et 153 (en 1992) ; à écouter dans les enthousiasmantes interprétations, au choix, ou bien de la Kremerata Baltica, sous la direction de Gidon Kremer, dans le double CD ECM 2538/39 481 4604, enregistré à Riga au mois de juin 2015 ; ou bien, de l’East-West Chamber Orchestra, sous la direction de Rostislav Krimer, dans les CDs Naxos 8.574063 et 8.574210, enregistrés à Minsk aux mois d’octobre 2018 et 2019… _ Symphonie « Kaddish » Op. 152, en six mouvements, de 56′ ;

 

Mieczyslaw Weinberg, récapitulant en quelque sorte, au soir de sa vie de compositeur, et surtout sublimant là, en cette musique si incroyablement profonde, les tragiques parcours de vie de lui-même ainsi que des siens,

de par l’Ukraine, la Moldavie, la Pologne, pour ses parents ; 

puis, pour lui-même _ né à Varsovie le 8 décembre 1919 _à partir de septembre 1939 et l’invasion de la Pologne par les Nazis, et l’expansion de la Shoah, en ses errances de fuite et difficilement, plusieurs fois, rescapé _ d’Hitler, puis de Staline _, par la Biélorussie (Minsk), la Russie (Moscou), l’Ouzbékistan (Tachkent), avant de pouvoir s’installer à demeure, et vivre, et créer, et pouvoir jouer aussi, tant bien que mal, sa musique, à Moscou ;  où, malade, le compositeur décèdera, à l’âge de 76 ans, le 26 février 1996…

Et quelle musique ! que nous commençons enfin, ces toutes dernières années, notamment par le disque, et par la grâce de telles interprétations de la plus haute exigence, à bien mieux découvrir, œuvre splendide après œuvre splendide, et apprécier enfin, sans préjugés d’aucune sorte, pour elle-même ; et comme sa qualité singulière, forte et intense, le mérite vraiment… 

Ce jeudi 13 octobre 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

Le charme envoûtant des « Danses populaires roumaines » et de la « Rhapsodie sur des thèmes moldaves », de Bela Bartok et Mieczyslaw Weinberg, en une Europe aux frontières bouleversées par les guerres, et les déplacements de populations…

11juil

Un charme fou se dégage d’œuvres du XXe siècle entées sur le folklore populaire,

telles que les « 6 _ ou plutôt 7, en fait _ Danses populaires roumaines » Sz. 56, Bb. 63, de Bela Bartok (Nagyszentmiklos, 25 mars 1881 – New-York, 26 septembre 1945), en 1915,

et les 3 pièces de la « Rhapsodie sur des thèmes moldaves » Op. 47 , n°1, 2, 3, de Mieczyslaw Weinberg (Varsovie, 8 décembre 1919 – Moscou, 1996), en 1949 ;

qui ont, les deux, connu et connaissent toujours, pas mal de succès auprès des mélomanes de par le monde entier…

 

Ce lundi 11 juillet 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

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