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Elargir la connaissance de l’oeuvre musical d’Adriaen Willaert (suite 2) : de l’importance de l’interprétation, ainsi que du niveau de qualité de la performance dans l’interprétation elle-même, avec quelques exemples de concerts enregistrés, à Gand et à Venise, de l’excellentissime Ensemble Dionysos Now ! de Tore Tom Denys ; ou la transcendance ressentie d’une grâce miraculeuse…

06août

Toujours dans la continuité de mes précédents articles « « ,

« « ,

et «  » ,

je me propose de mesurer aujourd’hui, dimanche 6 août 2024,

non seulement l’importance considérable de l’interprétation de cette musique d’Adriaen Willaert, en l’occurence tout particulièrement par l’excellentissime ensemble vocal Dionysos Now! dirigé par Tore Tom Denys _ que j’ai découvert tout récemment, et par hasard, par le CD « Adriano 4« , le CD Evil Penguin EPRC 0054, ainsi que je l’ai narré en mon article du 3 août dernier : c’est le seul nom du compositeur, Adriaen Willaert, qui a retenu alors mon attention, et m’a fait demander d’écouter le CD , écoute qui m’a aussitôt subjugué !.. _,

mais aussi le caractère tout aussi crucial de la qualité éminemment singulière de la performance, lors de l’enregistrement live du concert _ ou en studio : ce qui n’était pas le cas jusqu’ici au moins pour cet Ensemble Dionysos Now ! : l’enregistrement de leurs programmes « Adriano 1«  (EPRC 0041), « Adriano 2 » (EPRC 0043) et « Adriano 3 » (EPRC 0047) étant seulement accessibles sur disques vinyles ; et « Adriano 4 » étant lui seul accessible jusqu’à présent en CD : il s’agit du CD Evil Penguin EPRC 0054… _,

comme le fait si bien ressentir la comparaison entre les enregistrements _ outre, bien sûr, celui du CD « Adriano 4 » (EPRC 0054), comportant la « Passio Domini nostri Jesu Christi secundum Joannem » et les Motets « Tristis est anima meaT« , « Ecce lignum crucis – Crux fidelis » et « Da pacem Domine« … _ accessibles sur le web de deux de leurs concerts

donnés,

le premier _ absolument magique d’intensité ! Acoustique et prise de son aidant !!! _, sans public, à l’église Saint-Jacques, à Gand, le 27 décembre 2020, de l’intégralité de la « Missa Mittit ad virginem » ; et dont la vidéo _ proprement sublimissime !!! _, accessible sur le web, est d’une durée de 26′ 14 ;

et le second _ moins intense… _, avec public, à la Scuola Grande di San Rocco, à Venise, comportant plusieurs extraits de cette « Missa Mittit ad virginem« , divers Motets, et quelques Canzoni villanesche, dont « A quand’a quand’haveva una vicina« … ; la vidéo est d’une durée de 59′ 50.

La différence d’intensité de la performance de ces deux concerts ainsi accessibles sur le web, ne me paraissant pas tenir à la qualité de leurs 7 interprètes, à Gand et à Venise, dont quatre des chanteurs sont identiques : Tore Tom Denys, ténor (et chef de l’ensemble) ; Bernd Oliver Frölich, altus-ténor ; Julian Podger, ténor ; et Tom Scott Whiteley, baryton-basse. Alors que se succèdent à Gand et à Venise : Terry Wey et Filip Damec, superius, ou contre-ténor ; Jan Petryka et David Munderloh, ténor ; Joachim Hölchbauer et Simon Whiteley, basse.

Mais plutôt à ces variables que sont la présence ou non du public ; l’acoustique du lieu ; la prise de son ; et surtout le degré d’état de grâce, ces soirs-là, des chanteurs…

Le concert de Gand de ce 27 décembre 2020 étant d’une intériorité transcendante proprement sublime...

Il en va d’ailleurs de même de l’enregistrement, en cette même église Saint-Jacques de Gand, et à nouveau apparemment sans public, mais lors d’un enregistrement ultérieur à celui de décembre 2020, de plusieurs Canzoni villanesche, accessibles sur les vidéos suivantes :

« O dolce vita mia: villanesche » (5′ 35),

« A quand’a quand’haveva una vicina » (2′ 42) : ces deux pièces étant présentes dans le vinyl « Adriano 2″

Ou encore, mais cette fois-là avec public, et avec, à nouveau, beaucoup d’intensité, cette vidéo-ci :

« Quando di rose d’oro » (3′ 13) : une pièce présente dans le vinyl « Adriano 3« …

La qualité d’interprétation musicale, telle qu’elle peut être saisie au concert ou à l’enregistrement, atteint _ ou reçoit… _ parfois, en sa singularité même, une grâce _ difficilement répétable ! _ qui tient lieu, ou s’approche, alors du miracle… 

Ce dimanche 6 août 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Ecouter Adriaen Willaert (ca. 1490 – 1562) grâce à une sublime « Passion selon Saint-Jean » du CD « Adriano 4″ de l’ensemble vocal Dionysos Now ! de Tore Tom Denys, découvert presque par hasard…

03août

C’est en parcourant des boîtes de nouveautés de CDs de mon disquaire préféré,

que je suis tombé, quasiment par hasard, sur le nom _ en petits caractères ! _ d’Adriaen Willaert sur un CD « Adriano 4« ,  le CD Evil Penguin EPRC 0054, consacré principalement à sa « Passio Domini nostri Jesu Christi secundum Joannem« , ainsi que trois plus brefs Motets : « Tristia est anima mea« , « Ecce lignum crucis – Crux fidelis » et « Da pacem Domine » _ écouter ces 4 pièces par un simple clic ! _,

par un ensemble vocal jusqu’ci inconnu de moi, Dionysos Now !, dirigé par le ténor flamand, mais domicilié à Vienne _ depuis 1998 _, Tore Tom Denys…

Bien sûr,

le nom _ et l’immense carrière d’Adriaen Willaert (1490 – 1562) : à Paris (où, à la cour de France, il est l’élève de Jean Mouton), à Rome (vers 1515), à Ferrare (où, dès juillet 1515, il est chantre à la cour du cardinal Hippolyte Ier d’Este, puis,  à partir de 1520, au décès de ce cardinal, au service du duc Alphonse Ier d’Este, dont il est maître de chapelle de 1522 à 1525), en Hongrie (entre 1517 et 1519, où il avait accompagné le cardinal Hippolyte Ier), à Milan (où il suit en 1525 le fastueux cardinal Hippolyte II d’Este : le futur bâtisseur, en 1550, de la magnifique Villa d’Este, à Tivoli), et surtout, bien sûr, à Venise, où, succédant à Pietro de Fossis, il devint le très brillant maître de chapelle de la basilique Saint-Marc, de 1527 à son décès, en 1562 ; il y aura pour successeur Cyprien de Rore _ de ce compositeur, Adriaen Willaert (Bruges, ou Rusbeke – Roeselare, vers 1490 – Venise, 7 décembre 1562) _ celui qui a posé les bases du style polychoral vénitien ; celui qui est, sinon l’inventeur même du madrigal, du moins celui dont le recueil de 4 à 7 voix Musica nova (publié en 1559) peut être considéré comme une sorte de manifeste du madrigal (!!!) ; et qui est le créateur de l’école musicale vénitienne (1550 – 1610)… _,

ne m’a pas laissé indifférent, et m’a incité à désirer écouter illico ce CD : magnifique !!! Que je me suis immédiatement procuré…

Quelle sublime musique, profonde…

Un peu plus tard,

rentré chez moi, et en cherchant un peu sur le web, j’ai bientôt découvert que cet ensemble et ce chef avaient déjà réalisé trois précédents enregistrements vinyls _ mais pas CDs !!! _ consacrés eux aussi à l’œuvre d’Adriaen Willaert, 

et plus que sobrement intitulés « Adriano 1 » _ EPRC 0041 _, « Adriano 2 » _ EPRC 0043 _, et « Adriano 3«  _ EPRC  0047.

Et en fouillant dans le désordre des piles diversement classées de ma discothèque,

je suis parvenu à retrouver pour le moment 2 CDs consacrés à l’œuvre passionnant et fondateur d’Adriaen Willaert,

deux CDS parus en juin et octobre 2012, pour le label Ricercar

_ auxquels je joints ici, extrait du CD Ramée 1808 : « Ossesso« , par l’ensemble Ratas del viejo mundo, sous la direction de Floris de Ryckert, paru en janvier 2019, la toute première pièce, en ouverture : le « I vidi in terra angelici costumi » d’Adriaen Willaert _ :

_ le CD Ricercar 325 : « Vespri della Beata Vergine« , par la Capilla Flamenca, dirigée par Dirk Snellings ;

_ le CD Ricercar 331 : « Chansons – Madrigali – Villanelle« , par l’ensemble Romanesque, dirigé par Philippe Malfeyt.

Comme on comprend aussi, à l’écoute de cette sublime musique aussi superbement interprétée qu’elle est ici par Dionysos Now ! sous la direction de Tore Tom Denys _ cf aussi ces vidéos qui nous permettent de regarder chanter Adriaen Willaert, et en italien maintenant, ce très remarquable ensemble vocal Dionysos Now ! : « A quand’a quand’haveva » (2′ 42) et « O Dolce vita mia » (5′ 35), extraits de leur programme du CD « Adriano 2« , ainsi que « Quando di rose d’oro » (3′ 14), extrait de leur programme du CD « Adriano 3« ... _,

l’admirable fécondissime postérité musicale, d’abord à Ferrare, à Venise et à Rome, mais bien plus loin, aussi, dans toute l’Europe, d’Adriaen Willaert (1490 – 1562),

dont, notamment, Cyprien de Rore, Claudio Merulo, Costanzo Porta, Francesco dalla Viola, Gioseffo ZarlinoAndrea GabrieliRoland de Lassus,

ainsi que les divers somptueux madrigalistes, parmi lesquels, bien sûr, Claudio Monteverdi (1567 – 1643), qui, à peine un demi-siècle après la disparition d’Adriaen Willaert _ décédé à Venise le 7 décembre 1562 _, deviendra, à son tour _ au mois d’août 1613 _, le titulaire du très prestigieux poste de maître de chapelle à la basilique Saint-Marc de Venise…

À suivre…

Ce jeudi 3 août 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Le charme vraiment prenant de la tendresse Porpora : le merveilleux CD « Salve Regina » des Muffatti, et le contreténor Clint van der Linde, chez Ramée

06juin

Dans la continuité _ et la frustation _ de mon article «  » du 3 juin dernier à propos de ce qui manque maintenant dans la discographie accessible de Nicola Porpora (1686 – 1768),

je suis tombé sur un admirable CD Ramée RAM 2102, paru le 24 mars 2022, par l’excellent contre-ténor sud-africain Clint van der Linde et l’Ensemble Les Muffati, intitulé « Salve Regina – Motets by Hasse and Porpora« ,

comportant, entre autres, un sublime « Salve Regina » de Nicola Porpora _ quelle merveilleuse tendresse ! _ composé en 1630, et dédié par Porpora à la cantatrice Zabetta, Elizabetta Mantovani, mezzo-soprano, pensionnaire à l’Ospedale degli Incurabili, à Venise :

un admirable motet au charme fou d’une tendresse, oui, sublime.

Lire aussi cette récente recensiondécouverte après l’audition du CD, et assez neutre poour une fois… _ de Christophe Steyne, sur le site de Crescendo, en date du 11 mars 2023, intitulée (sic) « Le Salve Regina et l’italianisme à l’heure baroque : deux nouvelles parutions » :

Le Salve Regina et l’italianisme à l’heure baroque, deux nouvelles parutions

LE 11 MARS 2023 par Christophe Steyne

Salve Regina, motets by Hasse & Porpora.

Johann Adolph Hasse (1699-1783) : Hostes Averni ; Alma redemptoris Mater.

Nicola Porpora(1686-1768) : Salve Regina ; Nisi Dominus.

Antonio Vivaldi (1678-1741) : Concertos pour cordes en sol mineur et en fa majeur RV 154 et 136.

Clint van der Linde, contreténor.

Les Muffatti.

Livret en anglais, allemand, français (paroles en latin et traduction en anglais).

Mars 2021.

TT 68’54.

Ramée RAM 2102

Salve Regina.

George Frideric Haendel (1685-1759) : Adagio-Allegro [The Lord is my Light HWV 255], Presto [Acis & Galatea HWV 49]. Salve Regina HWV 241. Praise the Lord with cheerful voice [Esther HWV 50]. Gloria HWV deest. Silete Venti HWV 242. Tu del Ciel ministro electo [Il Trionfo del tempo HWV 46a].

Julie Roset, soprano.

Leonardo García Alarcón,

Millenium Orchestra.

Livret en anglais, français, allemand (paroles en anglais, latin et italien, traduction en anglais et français).

Septembre 2021.

TT 73’49.

Ricercar RIC 442

Le Grand Tour du jeune Anversois Corneille-Jean-Marie van den Branden (1690-1761) stimule ce disque qui nous propose des inédits, dont un en lien avec les archives de l’archevêché de Malines, dépositaire de manuscrits légués par ce Seigneur de Reeth. Parmi ces découvertes, le Nisi Dominus écrit dans les années 1710 par Nicola Porpora, dont le CD invite aussi le Salve Regina en fa majeur dédié à Zabetta, célèbre contralto pensionnaire de l’Ospedale degli Incurabili à Venise. L’autre figure de ce récital est un élève et rival du compositeur napolitain, qui comme lui connut une carrière nomade, et qui lui succéda d’ailleurs comme maître de chapelle dans cet Ospedale : Johann Adolph Hasse, émané de la Cour de Brunswick-Lunebourg. Au sein de son important catalogue lyrique, voici Alma redemptoris Mater qui se rattache à la célébration mariale, et Hostes Averni dans sa version conservée au Conservatoire de Bruxelles, une des douze sources identifiées pour ce motet et qui reçoit ici son tout premier enregistrement.

Dans sa notice, Clint van der Linde nous explique avoir choisi de présenter ces quatre œuvres sacrées en commençant par les plus graves pour terminer avec les plus aiguës, les plus dramatiques. La voix mixte est garante de la variété des couleurs sur l’ambitus. La manière italianisante, aux portes du style galant, se voit traitée en respectant la veine tantôt opératique (le Hostes Averni ornementé dans le da capo), tantôt introvertie. En privilégiant « les grands arcs d’expression plutôt que se limiter au détail », le contreténor s’offre une vocalisation ample et un souffle contrôlé, que ce soit dans le trait ciselé ou les phrases étirées. Pour faire bonne mesure, le CD est complété par deux brefs concertos de Vivaldi, que Van den Branden rencontra en toute modestie dans les ruelles de la cité sérénissime : les archets de l’ensemble Muffatti abordent ces intermèdes avec une palette moelleuse, tout à l’image d’une prestation vocale très léchée.

Le Salve Regina, mais pas que. Cette anthologie toute vouée au Care Sassone s’entend comme un tribut à la période italienne de Haendel (1706-1710) mais aussi plus largement comme « une transposition musicale des mille et une facettes de la psychologie humaine » et une valorisation d’un art sans pareil « de la mélodie dédiée à la voix », nous dit la notice signée de Marc Maréchal. Introduite par un concert instrumental emprunté à la Bibliothèque d’Uppsala (un assemblage tiré d’un anthem et d’un Masque), et guidé par l’inspiration au long cours du Millenium Orchestra qui semblerait prêt à avaler un opéra, le récital aligne l’antienne mariale, un extrait de l’oratorio Il Trionfo del tempo, et ce Gloria de paternité douteuse avant son authentification par le professeur Joachim Marx. On y apprécie les vocalises agiles de Julie Roset (Quoniam tu solus sanctus, où Leonardo García Alarcón ronge le frein), tandis que le Salve Regina montre une voix studieuse, blême et sans couleur, au galbe tendu et pour tout dire peu flatteur, rétif à la tendresse du sujet.

Ce timbre monochrome s’assouplit et s’enrichit néanmoins dans le chant de louange Praise the Lord with cheerful voice agrémenté de l’éloquente harpe de Marie Bournisien. Quand Esther fut représenté au King’s Theatre en 1732, le compositeur était déjà retourné en Italie : c’est certainement là, parti recruter des solistes pour la scène londonienne, qu’il rédigea son Silete Venti, pièce principale de ce CD (une petite demi-heure). Après la Symphonia enfiévrée par l’orchestre, on peut apprécier la saine ventilation et le registre lumineux de la soprano, qui exploite sa voix comme un ductile instrument, presque indifférent au texte. Au-delà du brio, l’italianisme ne s’accommoderait-il d’une expression moins droite, qui ne semble là que pour poser des notes, si maitrisées soient-elles jusque dans les cimes (la conclusion du Dulcis amor Jesu) ? Dommage que l’ensemble de ce motet ne soit à l’image du « Surgent venti », où Julie Roset semble enfin prête à fendre l’armure pour ces vents qui se lèvent.

Ramée = Son : 8,5 – Livret : 8,5 – Répertoire : 9 – Interprétation : 9

Ricercar = Son : 8,5 – Livret : 8,5 – Répertoire : 9 – Interprétation : 7

Christophe Steyne

 

Une merveille de CD…

 Ce mardi 6 juin 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Le cas Giuseppe Tartini (1692 – 1770) : un compositeur (et violoniste) plutôt déconcertant, du moins au disque et à mes oreilles : faute probablement, de ma part, d’atomes crochus avec le style galant et l’attraction envers la mélancolie, de Tartini…

01juin

La très grande réussite, absolument enthousiasmante _ c’est en en écoutant, à ma demande expresse, des extraits, en découvrant ce tout nouveau CD en évidence sur la table des nouveautés de mon disquaire préféré ; et son écoute m’ayant immédiatement enthousiasmé, j’ai acheté le CD ! _, du CD Alpha 935 « Duello d’Archi a Venezia« , par la formidable violoniste Chouchane Siranossian, le Venice Baroque Orchestra sous la direction de son chef l’excellent Andrea Marcon, et comportant quatre superbes Concerti per violino, de Francesco-Maria Veracini (1690 – 1768), Pietro Locatelli (1695 – 1764), Antonio Vivaldi (1678 – 1741) et Giuseppe Tartini (1692 – 1770) _ avec un absolument irrésistible Concerto pour violon à cinq en Fa majeur  D. 61 de Tartini… _,

m’a vivement incité à venir me pencher d’un peu plus près sur l’œuvre _ et la discographie présente en ma discothèque… _ de ce compositeur vénitien, natif de Pirano, en Istrie vénitienne, le 8 avril 1692, et qui décèdera à Padoue le 26 février 1770,

qui jusque là ne m’avait jamais vraiment enthousiasmé _ et il m’était difficile de dire pourquoi ; mais le fait était là, et bien là… 

Je voulais donc en avoir le cœur net !

En faisant aussi le constat que Chouchane Siranossian, toujours avec ce même Venice Baroque Orchestra et Andrea Marcon, avait consacré un précédent CD « Tartini Violin Concertos« , le CD Alpha 596,

je me le suis donc aussitôt procuré…

Et là, à nouveau, une endémique déception de ma part,

mais qui ne tient en rien à la qualité des interprètes _ et leur interprétation de cette musique _, Chouchane Siranossian, le Venice Baroque Orchestra, Andrea Marcon, toujours parfaits en leur incarnation au plus près des œuvres jouées,

mais bien à la musique même de Giuseppe Tartini, qui ne me touche décidément pas ! ;

 

probablement une affaire d’époque _ tardive : post-baroque… _, ainsi que de style _ galant…

L’ère de Vivaldi (1678 – 1741) venait donc irrémédiablement de passer !

Et nous quittions la vie virevoltante et admirablement contrastée _ les adagios de Vivaldi sont, eux aussi, à fondre et pleurer de larmes de plaisir !.. _, et nous abordions les prémisses d’un certain classicisme, plus gourmé et plus froid ;

et d’un certain romantisme, pleurnichard…

Sur ce CD « Tartini Violin Concertos » Alpha 596, paru en 2020, et enregistré à Trévise en septembre 2019,

lire les deux intéressants articles suivants,

le premier en date du 5 avril 2020, sous la plume de Jean Lacroix, sur le site de Crescendo, et intitulé « Chouchane Siranossian et Andrea Marcon dans Tartini : l’éblouissement » ;

et le second en date du 7 janvier 2021, sous la plume de Jean-Charles Hoffelé, sur le site de Discophilia, et intitulé « Apogée du violon » ;

même si, pour ma part, je suis loin de partager hélas leurs enthousiasmes respectifs ! pour ce CD-là :

Chouchane Siranossian et Andrea Marcon dans Tartini : l’éblouissement

LE 5 AVRIL 2020 par Jean Lacroix

Giuseppe TARTINI (1692-1770) : Concertos pour violon et orchestre D. 44, 45, 56, 96 et Concerto en sol majeur.

Chouchane Siranossian, violon ;

Orchestre baroque de Venise, direction : Andrea Marcon. 2020.

Livret en français, en anglais et en allemand.

79.22.

Alpha 596.

Il y a des disques dont l’audition vous donne la sensation de l’éblouissement _ certes, et très heureusement, bien sûr… La gravure de ces cinq concertos pour violon de Tartini est de ceux-là ! _ mais ce n’est pas mon cas, je dois en convenir. Ce CD exemplaire nous fait entrer dans un univers où tout semble à ce point couler de source _ oui, mais d’une source bien trop uniment mélancolique et auto-complaisante envers la tristesse, à mon goût : celle de la Venise (en décadence endémique…) de la seconde moitié du XVIIIe siècle... _ que cela relève du miracle musical. Les œuvres pour commencer, avec une première mondiale discographique à la clef, celle de ce Concerto en sol majeur non publié, découvert par la musicologue Margherita Canale, qui signe la très intéressante notice du livret. Cette dernière explique qu’il existe une copie manuscrite du XVIIIe siècle, conservée aux archives de la Cappella Antoniana de Padoue, et que l’analyse a permis de dater des années de maturité _ deTartini. Mais elle précise aussi que les _ quatre _ autres concertos _ de ce CD Alpha 596 _ « n’ont pas été _ eux non plus _ publiés du vivant du compositeur : ils appartiennent à différentes périodes de son évolution créatrice, et nous sont tous _ voilà _ parvenus sous forme de partitions autographes. » On lira avant audition les divers détails de la recherche et les considérations sur le matériau musical de ces différentes pages.

Giuseppe Tartini, né à Pirano en Istrie _ actuellement et désormais en république de Slovénie _, étudie le violon en milieu ecclésiastique, puis le droit à l’Université de Padoue et se trouve mêlé à l’âge de 19 ans à des problèmes judiciaires après un mariage secret avec la protégée d’un Cardinal. Il doit fuir dans un monastère d’Assise, où il participe à l’orchestre de l’opéra. Blanchi, il va se retrouver à Venise, revenir à Padoue avant de voyager à Prague et de s’établir à nouveau sur la rivière Bacchiglione _ à Padoue. Violoniste d’exception, il se produit partout dans la Péninsule avant de devoir arrêter ses concerts pour des raisons de santé. Compositeur prolifique (plus de cent concertos pour le violon), mais aussi théoricien à la base de découvertes sur le son et ses interférences, il est connu avant tout _ en effet _ par une sonate _ virtuosissime _  qui porte le nom de « Trille du diable ». Le résumer à cela serait injurieux, car sa réputation était bien établie de son vivant pour la qualité de sa musique et pour son apport technique, notamment dans la tenue de l’archet. Comme le souligne la notice, « il fut aussi une référence culturelle du monde musical européen de l’époque ». On le comprend aisément en écoutant ce programme à la fois virtuose, brillant, riche au niveau de l’ornementation et de l’harmonie, avec en plus une intelligence confondante de l’accompagnement orchestral.

La Franco-arménienne Chouchane Siranossian est née à Lyon en 1984. Elle s’est formée en Suisse, d’abord à Lyon avec Tibor Varga, puis à Zurich avec Zakhar Bron ; elle devient premier violon de l’Orchestre Symphonique de Saint-Gall. En 2009, elle se perfectionne au Mozarteum de Salzbourg avec Reinhard Goebel qui l’oriente vers la musique baroque, sans qu’elle néglige pour autant les créateurs de notre temps, comme en témoigne son premier CD pour le label Ohms où se côtoient des œuvres d’El Khoury, Tanguy, Rust, Stamitz et Leclair. Chez Alpha, on la retrouve en 2016 _ avec le CD Alpha 255 _ dans un programme intitulé « L’Ange et le Diable » où apparaît déjà Tartini, aux côtés de Locatelli, Leclair et Forqueray. Plus récemment, elle a interprété la première version du Concerto pour violon de Mendelssohn avec Anima Eterna Brugge. On a pu l’écouter l’an dernier au Festival de Wallonie dans plusieurs prestations, dont l’une avec Kristian Bezuidenhout. Le livret montre quelques jolies photographies de cette artiste rayonnante ; auprès d’Andrea Marcon, elle semble respirer la joie de vivre _ en effet, elle est rayonnante ! Ecoutez et regardez lee 2′ 39 de cette excellente vidéo…  _ et de transmettre le message musical. C’est avec le fondateur de l’Orchestre Baroque de Venise, qui existe depuis 1997 et dont la réputation n’est plus à faire _ l’excellent, lui aussi, Andrea Marcon _, que l’idée est venue d’enregistrer, en septembre 2019, au Teatro Eden de Trévise, des concertos de Tartini. Une note, signée conjointement par la soliste et le chef d’orchestre, précise : « Nous avons la chance d’avoir une copie manuscrite des ornements originaux des deuxièmes mouvements des concertos D 44 et D 45. Les autres mouvements lents ainsi que les cadences ont été agrémentés en tâchant de rester fidèle au style _ propre _ de Tartini et s’inspirant de sa palette infinie de trilles, fioritures, rubatos, gammes, appoggiatures, messa di voce… ».

Les partitions choisies sont un bel éventail de la créativité de Tartini à plusieurs moments de son évolution. Ce qui frappe tout au long du parcours, c’est la fraîche élégance des détails, la qualité des contrastes, mais surtout le déploiement du chant violonistique qui entraîne une atmosphère tour à tour intimiste _ surtout, en effet ; en rien extravertie : mélancolique même… _, émotionnelle et finement esquissée. A cet égard, les concertos D 44 et 45, cités plus avant, sont révélateurs de l’attention avec laquelle les protagonistes soignent l’architecture mélodique comme la ligne, que suggèrent les inscriptions autographes de la main du compositeur retrouvées sur les partitions et qui évoquent notamment le poète et librettiste Métastase (1698-1782) : la parole n’est pas loin, et elle se traduit aussi bien dans les murmures de l’archet que dans les accents sonores. On admirera les concertos D 56, aux allures ludiques, et D 96, traversé de courants bondissants ou langoureux _ surtout… Quant à l’inédit, comme l’explique Margherita Canale, la musicologue qui l’a découvert, il reflète la dernière phase compositionnelle de Tartini par « des accompagnements des passages solistes par les seuls violons I et II (sans basse) ».

Qu’ajouter de plus ? On sort de cette expérience musicale comblé, ravi, enchanté _ pas moi, et je le regrette… _, avec, répétons-le, la sensation d’avoir vécu un miracle sonore servi par des partenaires exemplaires, dans une prise de son claire et précise. Un moment de grâce, tout simplement…

Son : 10  Livret : 10  Répertoire : 10  Interprétation : 10

Jean Lacroix

_

APOGÉE DU VIOLON

L’admirable _ en sa réputation dans l’histoire de la musique, et parmi les musicologues, du moins _ corpus de concertos qu’a laissé Tartini effraye _ par ses réputés difficultés techniques, principalement… _ les violonistes depuis toujours, hélas, car dans son art à la fois évocateur et brillant, il aura porté à son apogée ce violon orphique qu’il aura ravi à Vivaldi _ hum, hum… _ et offert à Mozart par le truchement de son père _ et via le Padre Martini (Bologne, 24 avril 1706 – Bologne 3 août 1784) : Mozart et lui se sont rencontrés par deux fois chez lui à Bologne, lors du premier voyage de Mozart en Italie, de décembre 1769 à mars 1771…

Dans le grand concert du XVIIIe siècle, aucun ensemble écrit pour le violon ne peut l’égaler _ mais selon quels critères, au juste ? de pure technique violonistique ? ou bien de musicalité ?.. _, si ce n’est ceux bien plus concis de Leclair et Mozart. Leclair _ Lyon, 10 mai 1797 – Paris, 22 octobre 1764 _, lui-même violoniste virtuose _ voilà donc ce qui a marqué les musicologues… ; mais pour ma part j’aime beaucoup tout l’œuvre de Leclair ! _, admira sans frein les opus de Tartini, et s’efforça comme lui d’effectuer cette transition du baroque vers le classicisme _ nous y voilà… Cela débuta donc assez tôt dans le siècle… ; après Vivaldi (décédé à Vienne en 1741), toutefois… _, que soulignent avec infiniment de subtilités Choucanne Siranossian et Andrea Marcon, ressuscitant le discours tissé de trilles, de gammes, d’appoggiatures qui font tout le sel de l’art _ mais quid de sa musicalité ? _, de Tartini.

Les concertos sélectionnés ne sont pas parmi les plus courus, et s’y ajoute même un inédit enregistré en première mondiale, un Concerto en sol majeur retrouvé tout récemment _ par Margherita Canale _ à Padoue. Les teintes vénitiennes de ces interprétations élégantes _ certes, presque trop… _ mettent l’accent sur l’héritage vivaldien _ hum, hum… _, alors qu’au long du disque _ Ricercar RIC 414 _ d’Evgeny Sviridov _ mais qui ne m’a pas touché davantage, hélas ! _, ce sont des concertos de plus grand apparat qui sont choisis, majestueusement phrasés par l’archet généreux qui caresse un sublime violon signé par Januarius Gagliano : la profondeur de son médium, son aigu de voix humaine, donnent un relief saisissant _ j’y suis resté insensible ! _ au Concerto en ré majeur, le D. 24, où l’on croit la cadence du Finale de la main de Pisendel) : un grand concerto aux envolés magnifiques. Tout le disque est éblouissant _ pas à mes oreilles, ni à mon goût, hélas… _, autant par la virtuosité que par la poésie : écoutez seulement l’Allegro du Concerto en sol mineurEvgueny Sviridov intègre un Capriccio de Nardini. Merveille de style galant _ voilà, nous y sommes : et c’est bien ce style galant qui m’agace et me déplaît souverainement… _, le Concerto en mi majeur inspire aussi au violoniste toute une poésie de babillages, trilles, gammes, appogiatures, qu’il lie d’un seul trait _ toujours le critère de la pure virtuosité technique du violon….

Mais il faut aussi entendre Evgeny Sviridov délesté des décors de l’orchestre, découvrir _ en son CD « Giuseppe Tartini Sonatas Op. 1 » Ricercar RIC 391 _ l’autre face du génie de Tartini, qui donna naissance à d’étonnantes sonates narratives. Le jeune violoniste laisse de côté la plus célèbre (Le Trille du Diable), lui préférant la Didone abbandonata et sa poésie mélancolique _ voilà le trait hélas dominant (à la Dowland : « Semper Dowland, semper dolens« …) selon moi, de la musique de Tartini ; et qui m’y rend allergique… _, œuvre qui touche au sublime et qu’il joue avec une élégance folle. Le disque s’ouvre par une vocalise de violon inspiré par un poème du Tasse, et donne le ton d’un album fascinant où les trois musiciens ouvrent les portes de cet univers secret avec art. Un aussi beau doublé ne doit pas rester sans suite.

Les ultimes Sonates que Tartini coucha dans la solitude de sa vieillesse sont des merveilles de nostalgie _ encore, et décidément : soit une anticipation de ce que sera même le romantisme pleurnichard…  _ et d’invention, elles figurent au nombre de ses œuvres les moins courues. Pour en faire mieux sentir la singularité, David Plantier et Annabelle Luis _ en leur CD« Vertigo _ the last Sonatas« , le CD Muso MU040 ; dont l’écoute d’extraits ne m’a pas davantage séduit… _ contrastent les quatre ultimes opus avec une Sonate antérieure de trente année, et lui font succéder la Sonate en imitation de la guitare portugaise qui est l’un des ouvrages les plus étonnants jamais coulés de la plume du compositeur et dont les effets sont autrement poétiques que ceux du Trille du Diable. La singularité du génie de Tartini, parvenu à une liberté souveraine, et tirant des sonorités inouïes des deux instruments de la même famille, éclate tout au long de cet album précieux qui laisse espérer que le temps d’une juste réévaluation de son œuvre soit enfin venu.

LE DISQUE DU JOUR

Giuseppe Tartini(1692-1770)


Concerto pour violon, cordes et basse continue en mi mineur, D. 56
Concerto pour violon en la majeur, D. 96
Concerto pour violon en ré mineur, D. 45
Concerto pour violon en sol majeur
Concerto pour violon en ré mineur, D. 44

Chouchane Siranossian, violon
Venice Baroque Orchestra
Andrea Marcon, direction


Un album du label Alpha 596

Giuseppe Tartini


Concerto pour violon en ré majeur, D. 24
Concerto pour violon en sol mineur, D. 85 (Op. 1 No. 1)
Concerto pour violon en la majeur, D. 89 (Op. 1 No. 6)
Concerto pour violon en mi mineur, D. 55
Concerto pour violon en mi majeur, D. 48

Evgeny Sviridov, violon
Millenium Orchestra
Un album du label Ricercar RIC414

Giuseppe Tartini


Sonate XV en sol majeur, B. G3 « del Tasso »
Sonate X en sol mineur, B. g10 detta « Didona abandonata »
Sonate XII en fa majeur, B. F4
Sonate V en mi mineur, B. e6
Sonate XVII en ré majeur, B. D2 « del Tasso »
Pastorale en la majeur, B. A16

Evgeny Sviridov, violon
Davit Melkonyan, violoncelle
Stanislav Gres, clavecin


Un album du label Ricercar RIC391

Giuseppe Tartini


Vertigo – The Last Violin Sonatas

Sonate pour violon et violoncelle en la mineur, Brainard a8
Sonate pour violon et violoncelle en la majeur, Brainard A4
Sonate pour violon et violoncelle en ré mineur, Brainard D19
Sonate pour violon et violoncelle en ré mineur, Brainard d5
Sonate pour violon et violoncelle en ré majeur, Brainard D9

David Plantier, violon
Annabelle Luis, violoncelle


Un album du label Muso MU040

Photo à la une : le violoniste Evgeny Sviridov – Photo : © DR

 

Trop peu d’affinités, donc, pour ce qui me concerne, avec l’idiosyncrasie musicale de Giuseppe Tartini ;

à la glorieuse exception, toutefois, de ma part, de son enthousiasmant Concerto à 5, en Fa majeur, D.61, du CD « Duello d’Archi a Venezia« , Alpha 935 :

une fabuleuse réussite d’interprétation comme de musique, qui met, elle, parfaitement en joie…

Ce jeudi 1er juin 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Faire un point sur l’appréciation d’un compositeur, Giovanni Legrenzi (1626 – 1690), à travers les interprétations discographiques de quelques unes de ses oeuvres dont on dispose…

15mai

C’est à l’occasion de la parution _ et l’audition, bien sûr _ du CD « Mottetti » de Giovanni Legrenzi (Clusone, Bergame, 12 août 1626 – Venise, 17 mai 1690) par le Concerto italiano de Rinaldo Alessandrini, le CD Naïve OP 30579 qui paraît ce mois de mai 2023 _ enregistré à Rome il y aura bientôt 4 ans, du 11 au 14 juillet 2019 : pourquoi avoir tant attendu de la part de Naïve ?.. _,

que me prend l’idée de faire un point sur mes appréciations des œuvres de ce compositeur renommé-réputé, et même souvent qualifié de « jalon décisif » de la descendance musicale monteverdienne à Venise _ entre, disons, Claudio Monteverdi (1567 1643) et Antonio Vivaldi (1678 – 1741) _, qu’est Giovanni Legrenzi,

mais dont l’écoute _ discographique _ des œuvres, de genres variés et bien divers pourtant, n’a jamais vraiment jusqu’ici suscité de ma part _ de mélomane humblement récepteur _ un jubilatoire enthousiasme, et un durable engoûment, à travers les interprétations que j’en possède au disque jusqu’ici ;

soit, avec le CD récemment acquis ce mois de mai 2023, 7 CDS _ je n’arrive hélas pas pour le moment à remettre la main sur un 8e, le CD de « La Morte del cor penitente« , par les Sonatori de la Gioiosa Marca, le CD Divox CDX 71802, paru en 1995 ; dont voici cependant ici le podcast (de 1′ 53″) de son Ouverture seulement… _, parus entre 2001 et 2023…

En voici donc la liste :

_ « Dies Irae, Sonate, Motetti« , par le Ricercar Consort dirigé par Philippe Pierlot, le CD Ricercar 233412, paru en 2001

_ « Missa – Opus 1« , par l’Ensemble Olivier Opdebeek et Corsi Spezzati, le CD Pierre Verany PV 700033, paru en 2001

_ « Il cuor umano all’incanto (1673)« , par l’Ensemble Legrenzi, le CD Tactus TC 621201, paru en 2003

_

_ « Trio Sonate 1655, a 2 e a 3« , par les Parnassi Musici, le CD CPO 777 030-2, paru en 2004

_ « Sedecia », par l’Officina Musicum, dirigée par Riccardo Favero, le CD Dynamic CDS 711, paru en 2010

_ « Sonate & Baletti« , par l’Ensemble Clematis, le CD Ricercar RIC 356, paru en 2015 : le seul qui m’a réellement ému et touché… 

_ et le tout récemment paru « Mottetti« , par le Concerto italiano dirigé par Rinaldo Alessandrini, le CD Naïve OP 30579, qui ne me touche décidément pas…`

Au point que j’en suis précisément venu à me demander

si ma présente insensibilité à la musique de ce CD, provient ou bien de l’œuvre même du compositeur, Legrenzi, ou bien de cette interprétation-ci, en ce disque-ci…

Et pour ce qui concerne l’interprétation et les interprètes de la musique, au disque comme au concert, la qualité de la prestation (ainsi que celle, aussi, ne pas l’oublier !, de la réception par l’auditeur mélomane…), il faut insister sur le fait important qu’elles dépendent de nombreux facteurs, dont le lieu, le moment, le contexte, etc.

Soient bien des variables à prendre en compte et s’efforcer de mesurer…

Pour le genre délicatissime et merveilleux du madrigal,

mais qui n’est, bien sûr, pas le motet,

 

il se trouve que très probablement la référence musicale et discographique incontestable est l’ensemble La Compagnia del Madrigale, de Daniele Carnovich (Padoue, 1957 – Fontarabie, 20 septembre 2020 _ cf mon article du 25 septembre 2020 : « «  _), Rossana Bertini et Giuseppe Maletto ( _ cf mon article du 30 mars 2023 : « «  _),

avec, aussi, l’ensemble le précédant, La Venexiana, de Claudio Cavina (Terra del Sole, 14 septembre 1961 – 30 août 2020 _ cf mon article du 31 août suivant : « «  _)…

Mais hélas ni La Compagnia del Madrigale, ni La Venexiana, n’ont consacré d’enregistrements discographiques d’un compositeur aussi tardif _ par exemple le riche coffret de 9 CDs (enregistrés de 1998 à 2010, et paru en 2016) intitulé « L’Arte del Madrigale (1586-1616) » de La Venexiana, coffret Glossa 920930 ; mais c’est aussi le cas pour les CDs de La Compagnia del Madrigale, dont le compositeur le plus tardif enregistré par eux (Cipriano De Rore, 1515-1565 ; Luzzasco Luzzaschi, 1545-1607 ; Luca Marenzio, 1553- 1599 ; Carlo Gesualdo, 1566-1613) n’est autre que l’immense Claudio Monteverdi, 1567-1643., dont le Huitième Livre de Madrigaux est paru à Venise en 1638 _ que Giovanni Legrenzi (1626 – 1690)…

D’où ma décision de faire un petit point d’écoutes comparées

avec les CDs Legrenzi présents _ et retrouvés : en manque cependant un à l’appel : où peut-il donc se cacher ?.. _ en ma discothèque personnelle…

 

Ce lundi 15 mai 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

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