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De Ravel en Liszt, un voyage mien, somme toute, de redescente, pour le ravélien que je suis…

14avr

Les bien belles sorties discographiques présentes des CDs « Ravel – The Complete Works for Solo Piano Vol. 1 » (Avie Records AV2623) de Vincent Larderet et « Liszt » (Alpha 1036) de Nelson Goerner _ regarder cette passionnante vidéo (de 5′ 09) de présentation de ce CD « Liszt«  par Nelson Goerner lui-même, formidable interprète, ici à son domicile, à Cologny, au bord du Lac Léman… _,

m’ont amené à commander dare-dare à mon disquaire préféré le précédent double album « Liszt- Between Light & Darkness » (Piano Classics PCL10201) de Vincent Larderetn que, en dépit d’un article « Deux nuances de sombre » le lire ici _ de Jean-Charles Hoffelé, paru en date du 26 janvier 2021, je n’avais pas vu passer _ et que d’ailleurs le magasin n’avait jamais eu non plus… _ ;

ce qui a fait que ce même jour, hier samedi 13 avril, j’ai pu me procurer et écouter sur ma platine ces trois CDs Liszt par Vincent Larderet et Nelson Goerner…

Je dois confesser que, à la différence de Jean-Charles Hoffelé qui a beaucoup apprécié ce double album « Liszt- Between Light & Darkness » de Vincent Larderet, je n’y ai hélas pas du tout accroché…

A contrario,

le jeu de Nelson Goerner, éminemment poétique dans les « 3 Sonetti di Petrarca » S. 270 _ écoutez ceci _et sensible et nuancé dans la majestueuse grande « Sonate en Si mineur » S. 178, m’a, lui, en revanche, comblé…

Et rappelé aussi le plaisir éprouvé aux divers CDs Liszt, tout en subtiles nuances, de Francesco Piemontesi cf tout spécialement mon  article « «  en date du 19 septembre 2023,

avec rappels de précédents articles consacrés à ces divers CDs lisztiens de Francesco Piemontesi…

Il n’empêche, le voyage de Ravel en Liszt représente pour moi, très subjectivement, hélas, une forme de redescente musicale, eu égard à mes réticences indurées envers le romantisme _ et son pathos confus souvent, sinon en général ; mais cela dépend aussi, bien sûr, des interprètes et de leurs interprétations : il y a aussi de bienheureuses exceptions !.. _, et surtout ma passion pour la lisibilité-clarté-fluidité du goût français, à son acmé dans Ravel _ en sa filiation assumée avec les Couperin par exemple…

Toute écoute de musique, d’un disque ou d’un concert, a lieu en un moment et un contexte nécéssairement particuliers, qui ainsi, forcément, la relativisent, et qui obligent à revenir, ici ou ailleurs, ré-écouter et l’œuvre et l’interprétation de tel ou tel artiste qui nous en donne une médiation sienne, à laquelle nous-mêmes prêterons une plus ou moins ouverte et juste attention, à cet autre moment-là :

telle est la situation de ce jeu mélomaniaque ouvert à focales croisées et recroisées, indéfiniment in progress

Ce dimanche 14 avril 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

Réception ce jour et première audition émerveillée du somptueux nouveau et ravélissime CD du ravélien éminent qu’est Vincent Larderet : « Ravel – The Complete Works for Solo Piano Vol. 1″…

13avr

Réception ce jour du somptueux nouveau CD _ impatiemment attendu de ma part ; cf mon enthousiaste article du 26 avril 2018, « «  consacré à ce musicien hors pair qu’est Vincent Larderet (né en 1976 à Saint-Étienne ; voir cette jolie esquisse de portrait de lui réalisé par le stéphanois, lui aussi, Christian Soleil le 20 décembre 2000, quand Vincent, jeune pianiste, avait à peine 24 ans… ; et regarder surtout cette éloquente vidéo ravélienne, déjà, de 5′ 02, prise en janvier 2014…) ; un article de 2018 dans lequel je rappelais l’immense plaisir pris à ses très marquantes prestations ravéliennes : les CDs « Ravel Orchestral & Virtuoso Piano«  (ARS 38 146, enregistré en novembre 2013), magnifique !, et aussi et peut-être surtout le magistral d’évidence « Ravel / Schmitt Piano Concertos«  (ARS 38 178, enregistré en février 2015, avec l’OSE Symphonic Orchestra dirigé par Daniel Kawka)… _ de Vincent Larderet : « Ravel – The Complete Works for Solo Piano Vol. 1« , le CD Avie Records AV2623,

le premier volume _ avec « Miroirs » M.43 (1904-05), « Jeux d’eau«  M.30 (1901), « Valses nobles et sentimentales » M.61 (1911), « Sonatine » M.40 (1903-05) et « Pavane pour une infante défunte » M.19 (1899)… _ d’une intégrale de la musique pour piano seul de Maurice Ravel, qui comportera  _ « in a first-ever exhaustive set of Ravel’s complete works for solo piano, a landmark collection that will embrace world premieres« , et cela « prepared and recorded from personnal scores annotated by pianist and teacher Vlado Perlemuter during his private study and collaboration with the composer (1927-1929) » ; avec encore cette notable précision-ci : « Through his work with Perlemuter’s student Carlos Cebro, Vincent Larderet is a direct inheritor of Ravel’s approach «  _ pas moins de 4 volumes,

avec de très nombreux inédits _ les Intégrales du Piano seul de Ravel comortant jusqu’ici seulement 2 CDs…

Cette fois, et à nouveau, comme très souvent, c’est l’article du très fin Jean-Charles Hoffelé « Nouveau Ravel« , le 2 avril dernier, qui m’as mis en grand appétit:

NOUVEAU RAVEL

Le verso du disque _ mais oui : je l’ai cité un peu plus haut… _ promet : Vincent Larderet, dont la relecture radicale des Concertos avait fait couler beaucoup d’encre (voir et lire ici l’excellent article « Doublé Ravel » de Jean-Charles Hoffelé, en date du 29 octobre 2015…) s’est engagé dans la première intégrale vraiment complète _ voilà ! _ de l’œuvre pour piano seul de Maurice Ravel, annonçant quatre volumes, ce qui suppose _ en effet _ bon nombre d’inédits.

Il aura eu à cœur de travailler son Ravel sur les partitions _ voilà ! _ de Vlado Perlemuter. La légende dit que des annotations du compositeur y figurent _ en fait, Ravel, l’esprit toujours très vif et acéré, disait bien plus qu’il ne prenait la peine formelle d’écrire... Carlo Cebro, qui avait étudié son Ravel avec Perlemuter _ qui se souvenait de tout ce que lui avait expressément indiqué Ravel _ aura veillé au travail du pianiste sur ce matériel _ voilà, voilà le départ de cet énorme travail de relecture et révision des partitions de Ravel par Vincent Larderet ; cf aussi ce qu’il disait déjà de ces nécessaires révisions des partitions en sa vidéo de janvier 2014 ; et sur ces nécessaires révisions des partitions ravéliennes, mais cette fois orchestrales, cf aussi mon article du 4 avril dernier : « « 

Pour Miroirs, dès Noctuelles, dont le « cravachage » se fait entendre si net jusque dans la brisure du texte, cela tire immédiatement l’oreille _ oui ! La pointe d’hypnose d’Oiseaux tristes reste plus classique, mais réalisée avec une maîtrise des plans sonores que l’on retrouvait dans les Nimbus de Perlemuter _ le double CD NI 7713/4, enregistré à Birmingham en 1973 _, malgré la prise de son hélas façon piscine.

Barque subtile, Alborada sans presser, Vallée des cloches sans traîner, assez gamelan relus ainsi _ oui _, les cinq pièces de Miroirs forcent l’écoute _ oui, oui _, le ton très Fauré, débarrassé de Liszt _ voilà ! _ de Jeux d’eau itou, les Valses, sombres à mesure _ mais oui _, ont un côté Gaspard étrange, et tiennent l’écoute en haleine _ elles aussi _, seule la Sonatine, très mesurée, me perd un rien par son excès de pudeur _ autre trait ravélien, mais de fait davantage de sa personne que de sa musique, toujours vive, franche et acérée ; et pas impressionniste du tout… _ , son tempo en dessous de ce qui s’y pratique depuis Gieseking, mais l’interprète est fidèle en cela _ en effet ! _ aux volontés _ un brin classicisantes, oui, ici _  du compositeur, le Menuet un peu trop marqué, le chasse neige du Final avec pas assez d’orchestre, déception relative qui prélude à une impeccable _ mais oui !Pavane _ écoutez-ici ses 6′ 37. Je suis curieux de la suite _ oh que oui !

LE DISQUE DU JOUR

Maurice Ravel (1875-1937)


L’Œuvre intégrale pour piano, Vol. 1

Miroirs, M. 43
Jeux d’eau, M. 30
Valses nobles et sentimentales, M. 61
Sonatine, M. 40
Pavane pour une Infante défunte, M. 19

Vincent Larderet, piano

Un album du label Avie Records AV2623

Photo à la une : le pianiste Vincent Larderet – Photo : © DR

Le choc de la toute première audition de ce CD de 73′ est puissant, ajoutée au jeu d’une lisibilité-limpidité, intensité et profondeur magnifique de Vincent Larderet, la formidable qualité, il faut le souligner, de la prise de son de l’ingénieur Moritz Helmich, à Brême, du 25 au 27 avril 2023, et cela sur un splendide Grand Piano Steinway & Sons D 597020…

Une lisibilité-limpidité encore plus essentielle évidemmment chez Ravel, au regard vif si net et incisif à la lisière du coupant même parfois, mais sans jamais la moindre brutalité, bien sûr… _, qu’en toute la musique française, dont cette lisibilité constitue une constante donnée de fait absolument fondamentale, et même rédhibitoire…

Un travail donc tout à fait marquant et superbe, absolument passionnant, de ce décidément très éminent ravélien _ au-dessus de bien d’autres… _ qu’est Vincent Larderet :

à suivre, et avec la plus vive impatience…

Chapeau bien bas, l’artiste !!!

Ce samedi 13 avril 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

Pour le centenaire Debussy (1918-2018), de superbes fragments symphoniques du Martyre de saint Sébastien, transcrits pour le piano et interprétés par l’excellent Vincent Larderet

26avr

Du pianiste Vincent Larderet, nous avions beaucoup apprécié ses deux précédents CDs Ravel, chez Ars Produktion,

le CD Ravel Orchestral & Virtuoso Piano (ARS 38 146)

et le CD Ravel / Schmitt Piano Concertos (ARS 38 178).

Et voici que paraît, à l’occasion du centième anniversaire de la mort de Claude Debussy,

un passionnant CD Debussy Centenary 1918 – 2018,

comportant, outre la 1ére série des Images (de 1905)

et les 12 Préludes de son livre II (1911 _ 1912),

une série de (6) Fragments Symphoniques extraits du Martyre de saint Sébastien (de 1911),

transcrits pour le piano par André Caplet,

et dans une révision et des compléments réalisés par Vincent Larderet lui-même.

Eh bien, cette interprétation de Vincent Larderet est tout simplement magnifique !!!

et justifie à elle seule l’acquisition de ce CD.

Et c’est aussi l’avis de Jean-Charles Hoffelé, en sa chronique du 10 avril dernier,

sur son site Discophilia,

intitulée Mystère et Martyre :

C’est le secret de Debussy : abolir le temps et l’espace. Si sa musique doit à toute force être un paysage, c’est d’abord un horizon, une de ces toiles dont le ciel occupe les deux tiers. Car au-delà de la figuration, une spiritualité s’impose, panthéisme qu’il faut savoir transmuer dans un clavier versicolore.

Vincent Larderet, sur son Steinway si plein, si ample, a certainement saisi la spiritualité : remettant sa plume dans celle de Caplet, il orne la parabole sensualiste du Martyre de saint Sébastien de ce sombre oriflamme que seul l’orchestre portait. Le voici dans le piano, écoutez seulement l’inquiétude de la Danse extatique où l’hymne du Finale du Premier Acte, proclamation qui transforme le piano en trompette, avant que le mystère trouble de La Chambre magique paraisse. Et soudain, je perçois dans ce Martyre comme des échos de La Tragédie de Salomé de Florent Schmitt, dont Vincent Larderet avait gravé une pénétrante version pianistique.

Mais la spiritualité est tout aussi omniprésente dans le reste de l’album. L’Hommage à Rameau fait un premier tombeau auquel le mystère recueilli, un peu angoissé, de Canope, fera écho. Ouvrir le disque avec le Premier Livre des Images, c’est signifier qu’ici commence, en 1905, le langage de maturité de Debussy, y enchaîner ensuite le Deuxième Livre des Préludes souligne cette logique d’un album consacré à la grammaire si singulière du Debussy de la pleine maturité.

Tout le Deuxième Livre est joué avec une attention aux indications de Debussy, à ses mouvements, à ses notations, à ses suggestions, qui révèlent le texte dans toute son opulence harmonique. Jeux à dix doigts, éloquent, qui prend tout le temps nécessaire pour explorer les nombreuses strates de ces œuvres qu’on joue souvent trop caressées. Arrau faisait ainsi, Vincent Larderet, avec son propre style, s’en souvient-il ?

Ce piano profond, inspiré, saisit l’atmosphère glacée de Feuilles mortes, voit dans Ondine un caprice noir, et creuse l’espace de Feux d’artifice pour en tirer non une description mais une abstraction : le piano moderne s’y élève tel un manifeste.

Maintenant, je serais bien curieux du Premier Livre des Préludes, des Images oubliées et du Second Livre ou encore d’Estampes.

Ce jeudi 26 avril 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa

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