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Découvrir la bouleversante « Rhapsodie sur des thèmes moldaves », pour violon et piano Op. 47 n°3 de Mieczyslaw Weinberg, surtout dans l’interprétation d’Ewelina Nowicka et Milena Antoniewicz…

07juil

C’est mon achat impromptu _ en soldes (!) _ du CD « Works for Violin and Piano » de Mieczyslaw Weinberg (Varsovie, 8 décembre 1919 – Moscou, 26 février 1996), par Ewelina Nowicka, violon, et Milena Antoniewicz, piano, le CD RecArt 0006, enregistré à Kalisz, en Pologne, en 2012-2013, dont, en son ultime plage, la « Rhapsodie sur des thèmes moldaves » pour violon et piano, Op. 47 n°3, de Weinberg, m’a transporté de plaisir,

qui m’a incité à aller rechercher en ma discothèque personnelle quelles autres interprétations de cette œuvre, composée en 1949/52 _ en plusieurs configurations : pour violon et orchestre, et pour violon et piano : à creuser… _, je possédais probablement déjà,

sans avoir jusqu’ici été autant bouleversé, ni marqué, par cette œuvre,

qui me touchait tant maintenant, interprétée ainsi par cette pianiste et cette violoniste polonaises…

Et c’est ainsi que j’ai retrouvé au moins deux CDS comportant cet opus 47 n°3 de Weinberg :

_ le CD « Complete Violin Sonatas Volume Two« , par Yuri Kalnits, violon, et Michael Csanyi-Wills, piano, soit le CD Toccata Classics OCC 026, enregistré à Londres en juin 2013 ;

_ et le CD « Weinberg 1945« , par le Trio Khnopff, en en l’occurrence Sadie Fields, violon, et Stéphanie Salmin, piano, soit le CD Pavane ADW 7590, enregistré à Flagey, en Belgique, en 2018-2019 ;

qui ne m’avaient jusqu’alors pas vraiment marqué…

J’ai découvert aussi qu’existait même un enregistrement de cette œuvre magnifique _ et relativement célèbre… _ d’environ 10′, par David Oistrakh et Mieczyslaw Weinberg en personne…

Et ma discothèque ne comporte pas pour l’instant de version de cette œuvre pour violon et orchestre,

comme par exemple, celle du CD CPO 777887, par, à nouveau, la violoniste Ewelina Nowicka et, cette fois, l’Orchestre de chambre Amadeus de la radio polonaise, sous la direction d’Agnieszka Ducmal…

J’ai aussi appris, au passage, en lisant attentivement les notices,  que la mère, Sara Debora Stern, de Mieczyslaw Weinberg _ lui-même est né à Varsovie, en Pologne, le 8 décembre 1919était née, semblait-il, en Moldavie, à Chisinau…

Jusqu’à ce que, sur le site « Lines that have escaped destruction« , un article de Daniel Elphick, en date du 28 mai 2015, intitulé « Biographies of Weinberg’s parents« , corrige la précédente assertion :

ce n’est pas la mère du compositeur, Sonya, née, elle, à Odessa, en Ukraine, le 9 mars 1888, mais son père, Shmuel Vaynberg, qui est né en Moldavie, en 1882 ; ou plutôt en Bessarabie, à Kishinev, Chisinau, aujourd’hui…

Les frontières de cette Europe orientale ont bien souvent été très meurtrièrement bouleversées… _ cf l’ouvrage indispensable (et ô combien d’actualité !) de Timothy Snyder : « La reconstruction des nations : Pologne, Ukraine, Lituanie, Bélarus : 1569-1999« 

Et à propos de ce superbe CD Weinberg RecArt 0006,

cf notamment cet article « Review : Nowicke and Antoniewicz ; « Works for Violin and Piano«  » de Daniel Elphick, paru le 29 décembre 2013 sur son site « Lines that have escaped destruction« …

Pour ma part, c’est bien cette interprétation-ci, heureuse, de la Rhapsodie sur des thèmes moldaves de Mieczyslaw Weinberg, qui emporte mon adhésion enthousiaste !

En attendant, peut-être, d’accéder quelque jour prochain, à l’interprétation de David Oistrakh et Mieczyslaw Weinberg lui-même, au piano, en 1954 : par exemple en le CD Alto ALC 1452, paru tout récemment, le 15 juin 2022 ;

de Mieczyslaw Weinberg, ce CD Alto comporte aussi des interprétations grandioses du Quintette pour Piano Op. 18, par le Quatuor Borodine et Weinberg lui-même au piano _ j’en possède l’enregistrement, en date du 1er mai 1963, dans le CD Melodya MEL CD 10 01998 _,

et du Concerto pour Violon Op. 67, avec Leonid Kogan et l’Orchestre Philharmonique de Moscou sous la direction de Kiril Kondrachine _ j’en possède aussi l’enregistrement, en 1961, dans le CD Melodya MEL CD 10 02315 _, de Mieczyslaw Weinberg (1919 – 1996)… 

Que de merveilles d’interprétations,

pour ce compositeur absolument majeur (!!!) du XXe siècle, mais pas encore tout à fait reconnu à son immense valeur de la part du grand public des mélomanes…

Tant est fabuleuse la qualité d’émotion que porte tout son œuvre :

à découvrir d’urgence !..

Ce jeudi 7 juillet 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

Les Trésors des musiciens de Kromeriz au XVIIe siècle : une comparaison discographique en intensité d’âme, autour de Biber et Vejvanovsky…

26juin

Quand je découvre une nouvelle parution discographique autour des noms du violoniste virtuose Heinrich Ignaz Franz Biber (1644 – 1704) et du trompettiste virtuose Pavel Josef Vejvanovsky (1633 – 1693),

ma curiosité musicale est forcément sollicitée.

Ainsi pour le CD Accent ACC 24383 intitulé « Biber meets Vejvanovsky _ Trumpet music at the Court of Kromeriz » ;

et plus encore avec le nom du soliste trompettiste Jean-François Madeuf,

que j’ai eu l’occasion de cotoyer et d’apprécier la virtuosité pour divers concerts ou enregistrements de CDs, quand j’étais conseiller artistique de La Simphonie du Marais, dans les années 90 _ par exemple le CD « André Philidor dit l’aîné _ Marches, Fêtes et Chasses Royales« , le CD FNAC Music 592332, enregistré au Studio 103 de Radio France, à Paris, du 4 au 7 juillet 1994, dans lequel on peut entendre ma voix à la plage 13, et dans lequel Jean-François Madeuf est trompette ainsi que cor…

À propos de la  discographie réalisée autour de ces compositeurs ayant ou bien résidé un moment à Kromeriz, ou bien dont des œuvres ont été conservées dans les archives musicales à Kromeriz

_ où se situait la résidence d’été du prince-évêque d’Olomouc « responsable du grand discèse de Moravie-Silésie qui faisait partie intégrante de l’empire des Habsbourg (…) ; « le prince-évêque Karl Liechtenstein-Kastelkorn, qui de 1664 à sa mort en 1695 a été l’évêque d’Olomouc«  (…) ; « en mécène éclairé, il réorganisa la musique du château et des églises paroissiales Notre-Dame et Saint-Maurice. Cette chapelle musicale était une des plus importantes du royaume des Habsbourg, et la vie musicale y avait atteint un haut niveau dans les dernières années du XVIIe siècle«  _

il faut relever la très grande qualité de maints CDs précisément composés d’œuvres de cette étonnante et superbe collection de Kromeriz.

Au tout premier chef desquels le très marquant somptueux CD _ cf cet article-ci du 31 mai 2015 : « « , qui atteste du lien entre le Minoriten Konvent de Vienne et la chapelle musicale de Kromeriz… _ intitulé « Minoritenkonvent _ Manuscrit XIV 726 _ Vienna/Praja/Kromeriz, 1700« ,

par Stéphanie Paulet, au violon et Elisabeth Geiger, à l’orgue, d’une intensité de profondeur d’âme assez extraordinaire : un must ! Soit le CD Muso mu-008, enregistré du 31 juillet au 3 août 2014 en l’église Sainte-Madeleine de Strasbourg, et paru en 2015 :

une merveille absolument indispensable à toute vraie discothèque !

Je relève aussi, parmi  quelques autres CDs que je qualifie « de Kromeriz« , un très beau CD intitulé « Musik der Hofkapelle zu Kremsier« , le CD du label Marc Aurel Edition MA 20017, intitulé « Anima mea« ,

par un remarquablement très inspiré ensemble de 13 musiciens sous la direction de Ute Hartwich, trompette baroque, enregistré du 13 au 15 septembre 2001, à la Christuskirche à Berlin.  

Par comparaison avec ces deux tout à fait exaltants CDs Marc Aurel de 2001, et Muso de 2015,

le présent CD Accent ACC 24383 intitulé « Biber meets Vejvanovsky _ Trumpet music at the Court of Kromeriz« 

par Jean-François Madeuf et The Rossetti Players sous la direction de Barbara Konrad,

enregistré à la FranziskanerKirche de Vienne au mois de septembre 2018, et qui parait ce mois de mai 2022 dans le pourtant excellent label Accent,

me paraît trop terne, placide, et surtout en bien fâcheux déficit d’âme.

C’est dommage.

L’esprit ne soufflait probablement pas assez ces jours-là à Vienne…

L’intérêt de ce CD me paraît donc surtout documentaire,

pour les œuvres « de la Cour de Kromeriz » ici enregistrées…

Ce dimanche 26 juin 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

Toujours à propos du violon de braise et de velours de Théotime Langlois de Swarte

25fév

À nouveau à propos du violon de braise et de velours de Théotime Langlois de Swarte en son CD Vivaldi – Leclair Locatelli _ cf mon article d’avant hier « «  _,

cet article-ci assez justement intitulé « France italienne » de Jean-Charles Hoffelé sur son site Discophilia :

FRANCE ITALIENNE

Le violon fut _ en effet ! _ une invention _ au XVIIe siècle _ de l’Italie, au début du XVIIIe siècle il avait conquis Paris, démodant _ voilà… _ le temps des violistes. Sur les bords de la Seine, Jean-Marie Leclair était son héros, virtuose irrésistible et plus encore compositeur de première force, dont les Concertos, à l’image de ceux de Locatelli, entendaient bien épuiser leurs interprètes.

Pas Théotime Langlois de Swarte qui ne fait qu’une bouchée des rossignolades éperdues du Finale du Concerto en ré majeur, avant de se lancer dans la grande phrase ascendant du Prélude, RV 60 de Vivaldi, fugace merveille toujours restée en marge des Concertos du Prêtre roux, comme le Prélude en la mineur par lequel le jeune homme ouvre son album.

Les ponts sont-ils évidents entre les gestes limpides de Leclair, son ton déjà classique, quasi mozartien, et le génie aventureux, le violon opératique, une violon de prima donna, de Vivaldi ? Peu importe, il faut entendre comment Théotime Langlois de Swarte s’approprie le grand Concerto « per Anna Maria », le théâtre qu’il y met, l’éloquence, la grâce, le sens de la danse et l’imagination des timbres, tout un univers qu’il ressuscite dans les couleurs fraîches des Ombres, ici si mal nommées !

Pourtant la vraie merveille de l’album _ pour Jean-Charles Hoffelé du moins _ est bien le Concerto en mi mineur de Locatelli, si surprenant, une vraie scène d’opéra _ un peu expérimental _ en trois volets, écoutez seulement comme son violon s’en empare. Et si demain, il continuait à herboriser dans ce vaste corpus encore trop peu couru ?

LE DISQUE DU JOUR

Jean-Marie Leclair
(1697-1764)


Concerto pour violon en la mineur, Op. 7 No. 5
Concerto pour violon en ré majeur, Op. 10 No. 3


Antonio Vivaldi (1678-1741)


Concerto pour violon en si mineur, RV 384
Concerto pour violon en ut majeur, RV 179a « Per Anna Maria »
Prélude en ut majeur, d’après la « Sonate en trio, RV 60 »
Prélude en la mineur, d’après le « Concerto pour violon, RV 355 »


Pietro Locatelli (1695-1764)


Concerto pour violon en mi mineur, Op. 3 No. 8

Théotime Langlois de Swarte, violon
Les Ombres
Margaux Blanchard & Sylvain Sartre, direction

Un album du label harmonia mundi HMM 902649

Photo à la une : le violoniste Théotime Langlois de Swarte – © Jean-Baptiste Millot

 

Ce vendredi 25 février 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

La délicate séduction poétique ravélienne de Daphnis et Chloé : un concert…

23sept

Ce jour, sur le site de ResMusica,

Patrice Imbaud nous signale un beau concert le 20 septembre dernier, à la Philharmonie, à Paris,

de l’Ensemble Les Dissonances et son directeur, le violoniste David Grimal ;

dont le morceau de choix était la sublime Suite n°2 de Daphnis et Chloé, de Maurice Ravel…

Voici l’article,

justement intitulé « Les Dissonances mènent la danse » : 

Les Dissonances mènent la danse

Dans ce concert consacré à la musique de ballet, les Dissonances conduites par David Grimal proposent une judicieuse mise en miroir de la Suite n° 2 de Daphnis et Cloé de Maurice Ravel et du Sacre du printemps d’Igor Stravinski, agrémentée du rare Caprice roumain pour violon et orchestre de George Enesco.

Un concert comme une invitation à la danse, en même temps qu’un hommage aux ballets russes de Serge Diaghilev _ oui _, mettant en scène deux compositeurs majeurs du XXᵉ siècle, Ravel et Stravinski, liés par une amitié qui ne résistera pas au temps et réputés pour leur talent d’orchestrateur ; deux œuvres quasiment contemporaines (1912 et 1913) représentant deux facettes bien différentes de la modernité, l’une aux allures plutôt impressionnistes, l’autre résolument tribale, barbare et expressionniste. Tendu comme un pont entre ces deux œuvres phares, le Caprice roumain conforte la cohérence thématique de cette soirée par ses accents tziganes et orientalisants.

Chef d’œuvre incontestable _ oui ! _ de Ravel très fréquemment donné en concert, la Suite n° 2 de Daphnis et Cloé fait une habile synthèse de tous les dons ravéliens par son sens de la danse et son orchestration foisonnante. Débutant par des ondoiements orchestraux des cordes graves, de belle amplitude progressant dans un crescendo bien mené, le Lever du jour fourmille d’évocations naturelles délicatement rendues par les traits des bois (piccolo, hautbois) avant que la flûte de Julia Gallego Ronda, tout à la fois archaïque et voluptueuse, n’entame dans la Pantomime un superbe dialogue avec le violon solo, préludant à une Bacchanale imprégnée d’urgence, tendue et jubilatoire, concluant une interprétation remarquable qui séduit tout à la fois par la cohésion orchestrale, par la clarté de sa texture, comme par les performances solistiques individuelles qui n’entament en rien la rigueur de la mise en place : ce qui n’est pas une mince affaire dans cette partition complexe _ certes _ parfaitement exécutée malgré l’absence de chef caractéristique des Dissonances

Après l’élégance orchestrale ravélienne, c’est au violon virtuose de David Grima d’occuper la scène avec le Caprice roumain de George Enesco. Une composition à la genèse laborieuse étalée entre 1925 et 1949, laissée inachevée et complétée secondairement par le musicologue Comel Jăranu. Elle s’inscrit délibérément dans la veine folklorique, avec une orchestration assez fruste qui laisse une large place à l’instrument soliste au sein d’une atmosphère tour à tour tzigane (violon), très « Mitteleuropa » ou parfois plus orientalisante (bois). Elle se déroule en quatre mouvements, hauts en couleurs : un Moderato très expressif aux allures rhapsodiques s’appuyant sur une grande variété rythmique ; un Tempo di hora endiablé où le violon tzigane mène la danse ; un Lento méditatif où s’élève la cantilène du violon dans une longue réflexion teintée de mélancolie précédant un Allegro conclusif marquant le retour à une virtuosité débridée. En bis, dans un climat plus apaisé, l’Aurore, extraite de la Sonate n°5 en sol majeur op. 27 d’Eugène Ysaïe apporte un beau moment de paix.

Si David Grimal et les Dissonances ont séduit dans la première partie, le constat est hélas plus réservé pour le Sacre du printemps d’Igor Stravinski où il semble que le concept « d’orchestre sans chef » n’atteigne, ici, ses limites. Non pas tant dans les performances individuelles, toutes de haute volée, que dans l’organisation générale du discours, dans la mise en place des plans sonores et dans les équilibres entre pupitres. Les Dissonances nous livrent, hélas ce soir, une interprétation trop peu nuancée, trop monolithique, parfois confuse malgré une dynamique pleine d’allant, parfois à la limite de la saturation, exagérément expressionniste, virant par instants à la foire d’empoigne, échappant à l’envoutement prégnant qui fait le propre de cette partition hypnotique. Dommage…

Crédit photographique : © Bernard Martinez

Paris. Philharmonie. Grande Salle Pierre Boulez. 20-IX-2021.

Maurice Ravel (1875-1937) : Daphnis et Cloé, suite orchestrale n° 2 ;

Georges Enesco (1881- 1955) : Caprice roumain pour violon et orchestre ;

Igor Stravinski (1882-1971) : Le Sacre du printemps, version 1947.

Les Dissonances, violon et direction : David Grimal

Ce jeudi 23 septembre 2021, Titus Curiosus – Francis Lippa

 

Encore et toujours : l’inépuisable bienfaisante joie Vivaldi…

16sept

Antonio Vivaldi (1678 – 1741) fait partie de ces compositeurs _ italiens pour la plupart… _ dont le souffle vital suscite une vivante _ et vitale _ joie formidablement communicative _ avec Domenico Scarlatti (1685 – 1757) et Gioacchino Rossini (1792 – 1868), par exemple : un natif de Venise, un natif de Naples, et un natif de Pesaro… _,

même si, forcément, l’allegro n’est pas permanent, en leurs œuvres

_ de natures, par ailleurs, bien diverses…

Inépuisable Vivaldi,

à l’inspiration porteuse toujours incroyablement renouvelée ;

et infiniment propice à une très intense allégresse d’interprétation

_ y compris en ses si sublimes adagios…

Ce jour,

la chronique de Jean-Charles Hoffelé _ très justement intitulée « Flamboyance«  _ sur son site Discophilia,

est consacrée à un nouveau numéro _ le numéro 67 de l’Édition Vivaldi ! _ de la gigantesque _ et indispensable ! _ publication de l’œuvre entier du prêtre roux :

le CD Naïve OP 7258,

par le violoniste Boris Begelman et l’ensemble Concerto Italiano, dirigé par Rinaldo Alessandrini.

Voici donc cet article :

FLAMBOYANCE

Le violon du Prêtre Roux se serait-il trouvé un nouveau héros ? Boris Begelman emporte dans une virtuosité insensée _ vivaldienne ? _ les pyrotechnies d’archet dont ces six grands concertos d’apparat sont littéralement cousus.

Les danses ivres, les ariosos d’opéra, les rêveries suspendues à un fil au-dessus des paysages lagunaires, l’incroyable palette de couleurs de son Minozzi d’après Giuseppe Guarneri, del Gesù, le pur plaisir athlétique des longues phrases débordées d’ornements, de trilles, de spiccatos, où l’archet semble voler et distribuer des soufflets au passage, voilà bien la grammaire si novatrice de Vivaldi transfigurée par un virtuose qui n’oublie jamais le théâtre lyrique _ voilà ! _ auquel se nourrissait ces concertos éblouissants qu’on pourrait croire pensés pour des castrats.

Magnifique disque _ voilà ! _, où, si l’on se régale du violon, on s’enivre aussi _ oui _ des gestes chorégraphiques irrésistibles du Concerto Italiano mené avec ivresse par un Rinaldo Alessandrini audiblement conquis par l’art flamboyant _ voilà ! _ de Boris Begelman.

LE DISQUE DU JOUR

Antonio Vivaldi (1678-1741)
Concerti per violino IX, « Le nuove vie »

Concerto en fa majeur, RV 283
Concerto en si bémol majeur, RV 365
Concerto en ut majeur,
RV 194

Concerto en ré majeur, RV 211
Concerto en la majeur, RV 346
Concerto en mi mineur, RV 281

Boris Begelman, violon
Concerto Italiano
Rinaldo Alessandrini, direction

Un album du label naïve classique OP7258 (Vivaldi Edition, Vol. 67 )

Photo à la une : le violoniste Boris Begelman – Photo : © DR

On ne se lasse certes pas de Vivaldi interprété ainsi, comme il se doit…

Ce jeudi 16 septembre 2021, Titus Curiosus – Francis Lippa

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