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nov 27 2015

« Tintin et les droits de l’homme » avec Jean-Paul Costa, ancien Président de la cour européenne des Droits de l’Homme.

 JP Costa     A l’initiative d’un des leurs, Patrice Davost, les Pélicans ont reçu le 24 novembre Jean-Paul COSTA, ancien président de la Cour Européenne des Droits de l’Homme sur le thème de « Tintin et les droits de l’Homme ».

Rappel de sa carrière :
Jean-Paul Costa, né le 3 novembre 1941 à Tunis. Il quitte la Tunisie en 1957, un an après l’indépendance. Diplomé de l’Institut d’études politiques, il est titulaire d’un diplôme d’études supérieures de droit public en 1964, ancien élève de de l’Ecole Nationale d’Administration où il fait partie de la promotion Montesquieu en 1966. et intègre le Conseil d’Etat
Il débute sa carrière la même année au Conseil d’État à Paris, d’abord comme auditeur et rapporteur à la section du contentieux (1966-71, 1977-80, 1987-89), assesseur puis président de sous-section à la section du contentieux (1989-98), puis devient directeur de cabinet du ministre de l’Éducation nationale de 1981 à 1984.
Il est ensuite professeur de droit associé aux universités d’Orléans et de Paris-I Panthéon-Sorbonne où il enseigne les libertés publiques. Par la suite, il préside la délégation française pour la négociation du traité entre la France et le Royaume-Uni au sujet de la liaison fixe transManche (1985-1986), ainsi que la Commission d’accès aux documents administratifs (CADA) de 1995 à 1998. En mai 1988, il participe à la commission chargée de réfléchir à la procédure pénale.
Élu par l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, il devient à partir du 1er novembre 1998, l’un des 47 juges (1 par État) que compte la Cour Européenne des Droits de l’Homme. Succédant au Suisse Luzius Wildhaber, il est élu par ses pairs président de la Cour Européenne des Droits de l’Homme le 29 novembre 2006, pour un mandat de trois ans à compter du 19 janvier 2007, second Français à occuper cette fonction après René Cassin. Il est réélu le 16 novembre 2009 pour trois autres années, mais, atteint par la limite d’âge, il quitte ses fonctions en novembre 2011.Le 3 décembre 2011, il est élu président de l’Institut international des droits de l’homme.
Il doit à Montesquieu une des brillantes pensées qui conduira sa vie: « La loi n’est pas bonne parce qu’elle est loi, elle doit être loi parce qu’elle est bonne« .

L’intervention de Jean Paul Costa fut, à l’image des fonctions judiciaires et juridiques qu’il exerça, une argumentation simple, clair, et étayée.
– Démonstration que les idées (négatives) reçues sur Hergé sont dénouées de tout fondement, même si en apparence, mais en apparence seulement, Hergé ferait preuve d’un anti-sovietisme primaire dans son premier album( Tintin chez les Soviets) et d’une expression raciste dans le deuxième(Tintin au Congo). En fait la réalité est tout autre, Hergé par Tintin interposé, transmet des idées humanistes, s’élève contre le racisme anti-noir, défend les indiens d’Amériques (Tintin en Amérique) et, les chinois oppressés (Lotus bleu).
– Démonstration que Tintin prend la défense des droits de l’homme, s’élève contre l’esclavage (Cock en stock) et les discriminations faites aux tziganes et prend position en faveur de la présomption d’innocence (les Bijoux de la Castafiore) . IL sera le pourfendeur des faux-monnayeurs (l’Île noir) des trafiquants de stupéfiants (Cirages du Pharaon, le Lotus Bleu, le Crabe aux Pinces d’or) d’armes (Cock en stock et les Picaros) et d’êtres humains…et même des pilleurs de tombes (les 7 Boules de Crisal) et de gens sans scrupule qui détourne les avions (Vol 714 pour Sydney)
Hergé est même précurseur à son époque dans la défense des animaux, avec Ranko (l’Île noir) et « le Migou » (Tintin au Tibet)
Démonstration que même si Hergé évolue au cours de ses années de jeunesse dans un milieux très conservateur et quelque peu intégriste, il n’en a que plus de mérite à évoluer dès 1930 pour la défense de la paix, de la démocratie et des droits de l’homme, contre les régimes autoritaires et les dictatures (le Sceptre d’Ottokar, l’Or noir, l’affaire Tournesol, les Picaros) et même très en avance sur son temps contre la peine de mort (les Picaros). Il défend la liberté de la Presse, mais ne supporte pas que la presse « peoples » interfère dans la vie privée (Bijoux de la Castafiore).

Jean Paul Costa conclut qu’indiscutablement Hergé est un grand humaniste, un démocrate et défenseur des droits de l’homme et de l’enfant.

Ce fut un grand honneur pour les Pélicans de recevoir le Président Costa et un vrai plaisir de l’écouter et de constater sa grande érudition de tintinophile.

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