Archives du mois de janvier 2018

Un entretien entre Marie-José Mondzain, Jacques Rancière et Emmanuel Burdeau, le 13 juin 2014 : Pourquoi éduquer à l’image

11jan

 

 

Mondzain-Rancière : pourquoi éduquer à l’image.

En cliquant sur ce lien ci-dessus,

nous obtenons les 7 vidéos de cet entretien du 13 juin 2014 entre Marie-José Mondzain, Jacques Rancière, et Emmanuel Burdeau, faisant office de modérateur.

Les titres de ces 7 vidéos apparaissent un peu plus bas ci-dessous…

11 AOÛT 2014 PAR EMMANUEL BURDEAU BLOG : LE BLOG D’ EMMANUEL BURDEAU


J’ai assuré _ c’est Emmanuel Burdeau qui parle _ vendredi 13 juin dernier _ 2014 _ la modération d’un débat organisé par Périphérie, association dédiée à la pratique et à la transmission du cinéma documentaire, et se tenant dans le cadre de la 23e édition du Festival Côté Court à Pantin. Intitulé « Education à l’image : pourquoi faire ? », celui-ci réunissait deux philosophes, Marie-José Mondzain et Jacques Rancière.

Directrice de recherche au CNRS,

Marie-José Mondzain a consacré plusieurs ouvrages aux origines et à l’histoire de l’image. Dans un livre paru en 2008, Qu’est-ce que tu vois ? (Gallimard Jeunesse), elle relate son expérience de vision et de partage des images avec des élèves et des classes rencontrés dans toute la France.

Professeur émérite à l’Université de Paris VIII,

Jacques Rancière est – notamment – l’auteur de nombreux ouvrages sur le cinéma, ainsi que de Le Maître ignorant – Cinq leçons sur l’émancipation intellectuelle, paru en 1987 et consacré à l’enseignement de Joseph Jacotot, mais dont l’influence n’a cessé de croître avec les années.

Le débat (dont l’essentiel peut être regardé dans les vidéos ci-dessous _ ci-dessus, en fait, ici _) eut plusieurs temps.

Mondzain et Rancière ont d’abord raconté comment eut lieu leur propre éducation à l’image en général et au cinéma en particulier.

Ils ont ensuite évoqué leur expérience respective d’« éducateurs ».

Puis la conversation a roulé sur la place de l’image aujourd’hui,

sur le statut du mot « éducation » dans l’expression « éducation à l’image »

et sur la nécessité d’en trouver un autre, fût-ce simplement parce que l’image étant quelque chose que chacun connaît voire pratique, vouloir y éduquer pourrait tenir du contre-sens, ou de l’erreur de méthode.

Plusieurs extraits de films ont été projetés au cours de l’après-midi.

Les premières minutes de L’Esprit de la ruche (1973) de Victor Erice, où l’on voit un cinéma ambulant arriver dans un village espagnol pour une projection du Frankenstein (1931) de James Whale, ont ouvert le débat.

A cause de leur admiration pour le film, de la place qu’y tient le cinéma – y compris comme mauvais objet, objet dangereux… – et du scénario d’ensemble, où l’émancipation a sa place, Mondzain et Rancière se sont souvent référés, par la suite, au chef d’œuvre d’Erice.

Riches, les échanges se sont clos par des questions venues de la salle.

Un grand merci à Béatrice Guyot, Julien Pornet et Philippe Troyon pour la préparation du débat et la captation de ces vidéos.

1- Introduction

(1/7) Marie-José Mondzain et Jacques Rancière : Education à l’image, pour quoi faire ? © Mediapart
2- Philosophie et image

(2/7) Marie-José Mondzain et Jacques Rancière : Education à l’image, pour quoi faire ? © Mediapart
3- L’émancipation

(3/7) Marie-José Mondzain et Jacques Rancière : Education à l’image, pour quoi faire ? © Mediapart
4- Dire ce qu’on voit

(4/7) Marie-José Mondzain et Jacques Rancière : Education à l’image, pour quoi faire ? © Mediapart
5- Le renversement

(5/7) Marie-José Mondzain et Jacques Rancière : Education à l’image, pour quoi faire ? © Mediapart
6- Voir et croire

(6/7) Marie-José Mondzain et Jacques Rancière : Education à l’image, pour quoi faire ? © Mediapart

 

Vidéo de
7- Extraits des questions de la salle

(7/7) Marie-José Mondzain et Jacques Rancière : Education à l’image, pour quoi faire ? © Mediapart


https://blogs.mediapart.fr/emmanuel-burdeau/blog/110814/mondzain-ranciere-pourquoi-eduquer-limage
https://www.babelio.com/auteur/Jacques-Ranciere/2029

Voilà.

Ceci est une contribution aux 3 Débats publics de cette saison 2017-2018 au Théâtre-du-Port-de-la-Lune, autour de la question : « Vous savez, le peuple manque« …

Ce jeudi 11 janvier 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa

Avec le rappel de la vidéo de mon entretien du 7 novembre dernier avec Marie-José Mondzain,

au Théâtre du Port-de-la-Lune (Salle Vitez) :
https://www.youtube.com/watch?v=12MADK3oRfE

Vidéo de

La probité essentielle de la pianiste Cathy Krier dans un très tonique programme Debussy-Szymanowski

10jan

Ce jour, je désire faire l’éloge de la pianiste Cathy Krier, en un très beau, très tonique et très pur CD Debussy-Szymanovski (CD CAvi-music 8553379),

en un superbe programme Debussy – Szymanowski :

de Claude Debussy (1862 – 1918),

les livres I (Reflets dans l’eau, Hommage à Rameau & Mouvement _ de 1904/05 _)

et II (Cloches à travers les feuilles, Et la lune descend sur le temple qui fut & Poissons d’or _ de 1907 _) des Images,

ainsi que Masques _ de 1904 _ ;

de Karol Szymanowski (1882 – 1937),

Masques, opus 34 (Shéhérazade, Tantris le Bouffon & Sérénade de Don Juan _ de 1915/16 _).


Une pianiste qui va droit au but, sans pathos romantisant, ni symboliste ; pour des musiques d’avenir.

Fondamentalement probe.

J’avais beaucoup aimé, déjà, son double CD Janacek : le piano, avec Cathy Krier (CAvi-Music 8553290) paru en 2013,

et semblablement dénué de pathos :

il comportait les Variations pour Zdenka (1880), les Danses Moraves (1888-1889) et l’ Album pour Kamila Stösslová (1927-1928) ; ainsi que la Sonate 1. X. 1905, les suites Sur un sentier broussailleux (1901/08/11) et Dans les brumes (1912), de Leos Janacek (1856 – 1928).

Cathy Krier : une magnifique artiste musicienne, qui doit être suivie de près…



Ce mercredi 10 janvier 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa

 

Sur la liberté d’écriture du récit : les conquêtes du travail de René de Ceccatty en son « Enfance, dernier chapitre »

08jan

La réponse d’Aharon Appelfeld, le 19 mars 2008

_ que voici :  » La différence entre un roman, entre l’écriture romanesque et l’écriture de mémoire, par exemple, c’est que l’écriture du roman mobilise toute la personne _ voilà _, mobilise ses sens, sa sensibilité, son imagination et sa mémoire. Si on se contente d’écrire ou de raconter ses mémoires, son autobiographie, on s’intéresse à, et on part surtout de, la dimension chronologique de l’être ; on se cantonne à ça _ l’alternative se situe donc entre se mobiliser et être cantonné. Si on n’écrit qu’à partir des sens, on fait de la littérature pornographique. Si on n’écrit qu’à partir du sentiment, c’est de la littérature sentimentale. Si on écrit uniquement à partir de l’intellect, c’est de la philosophie, et ce n’est plus de la littérature. Et si on n’écrit qu’à partir de son imagination, c’est de la science-fiction _ toutes écritures de cantonnement et d’immobilisation. Le roman, lui, fait la synthèse, et mobilise tout mon être«  _,

à ma question

_ que voici, à 36′ 33 du podcast au sein de l’article Ré-écouter la voix d’Aharon Appelfeld : à Bordeaux le 19 mars 2008   » Merci d’être présent. Je voudrais vous demander ce que vous apporte votre écriture, en particulier romanesque, par rapport à ce que vons avez vécu ; puisque La Chambre de Mariana reprend ce que vous avez raconté dans Histoire d’une vieAlors je voudrais vous demander ce que vous apporte cette écriture de type romanesque, qui n’est pas de l’ordre du divertissement, par rapport au sens de votre vie.«   _

sur ce qu’apportait l’écriture romanesque au sens qu’il donnait, lui, à sa vie,

la réponse d’Aharon Appelfeld

a réactivé mon attention au « principe flottant
sur la nature particulière de cet objet qu’est l’enfance » (ces expressions se trouvent à la page 350)
qui anime fondamentalement le récit d’Enfance, dernier chapitre, de René de Ceccatty ;

et par opposition à ce que René de Ceccatty, lui, nomme « une narration linéaire, événementielle, chronologique »

(cf aussi ce passage page 394 :

« mes réticences à m’en tenir à une _ simple _ chronologie linéaire
ne relèvent pas de ce qu’on pourrait présenter négativement comme un désordre structurel
ou une négligence de construction,
ni d’un aléatoire soumis au système de l’association d’idées,
ni encore d’une « manière » que j’ai adoptée dans certains de mes livres _ des biographies _ consacrés à des personnalités dites complexes dont j’ai tracé le portrait en m’autorisant une libre circulation temporelle _ voilà l’expression cruciale : « en m’autorisant une libre circulation temporelle«  _,
mais _ bien plus essentiellement _ de la nature même _ voilà ! _ de cet objet de réflexion qu’est l’enfance.
Non seulement « objet de réflexion », mais essence même _ voilà ! qui consiste en un questionnement ouvert par des va-et-vient permanents (et sans fin), allant de l’inconnu, déroutant, à l’un peu mieux connu (et retour)…  _ de la réflexion. ») ;

ou encore par rapport à ce qu’aurait pu être un récit « par listes » (page 198 :
« On pourrait raconter une enfance par les odeurs (…). Par les vêtements. Par les lectures.
Par listes.
Mais ce serait renoncer au système d’associations d’idées _ en permanence ouvert sur de l’à découvrir, lui… _ qui préside _ voilà ! _ à la rédaction de ce livre,
dont aucun chapitre ne se ferme définitivement _ comme pour un Montaigne (« tant qu’il y aura de l’encre et du papier au monde« ) ou pour un Proust ne cessant d’abouter et accoller à son texte déjà écrit, de nouvelles  « paperolles«  _, ni aucune scène ne peut _ en sa singularité _ être classée _ rangée, bouclée, enfermée en une catégorie délimitée à jamais _ »).


Tout demeurant, et en permanence, ouvert et questionnant,

taraudant l’auteur ;

comme plus tard le lecteur, en un dialogue se poursuivant, lui aussi, à l’infini.

L’œuvre est fondamentalement ouverte.

La méthode, parfaitement ajustée à la complexité même de l’objet qu’il s’est assigné : « l’enfance » comme « essence même de la réflexion »,

est donc pleinement et parfaitement assumée par l’auteur, qui s’y déploie avec bonheur…

Car, page 370 :

« C’est le propre de la mémoire
de ne pas plus épuiser ou pâlir les images qui lui reviennent,
que de pouvoir s’y arrêter ».


Ce penser ne cessant de bouger

et s’étendre en une pluralité de directions, elles-mêmes nécessaires…

Ainsi ce « travail » de remémoration-écriture lui-même ne peut-il être qu’infini :


« Le travail n’est pas terminé. Par qui _ d’autre _ pourra-t-il l’être jamais ? » termine ainsi René de Ceccatty, page 405, ce très riche et principal chapitre « Enfance » de ce merveilleux livre…

Il me semble _ est-ce une question d’âge de l’écrivant ? ou une question d’époque (« modernité«  me paraîtrait incongru ici) de l’écriture ? ou tout simplement une affaire de degré de liberté conquise peu à peu en son œuvre même (et en sa vie ?) par l’auteur ? _
que René de Ceccatty parvient
_ et cela quelles que soient ses propres « réticences », voire « remords », ou scrupules
(qui même parfois, je l’avoue, m’agacent un peu, ô très légèrement ! : qu’il soit donc un peu plus confiant en lui-même et en son merveilleux pouvoir d’auteur ! il s’en est donné pleinement et magnifiquement, opus après opus, le droit effectif)… _ ;

il me semble qu’il parvient ici _ en dépit de ces doutes et inquiétudes qui le taraudent ! il craint un peu trop, parfois, de ne pas être à la hauteur de son défi d’auteur, par rapport à d’autres qui l’ont impressionné… _
à une merveilleuse liberté de circulation (d’« imageance ») d’une image à l’autre,
qui me séduit tant comme lecteur, appréciant cette magnifique mobilité (et justesse !) :

parfaitement « dansante », aurait dit sa mère (cf page 242)…

Et à l’image du funambule de Genet, que partagent et Marie-José Mondzain et René de Ceccatty,

il me faut ajouter celle, sublime elle aussi, du « danseur de cordes«  _ voilà ! _ du magistral Prologue d’Ainsi Parlait Zarathoustra de Nietzsche, comment pourrais-je ne pas y penser ?..  


« En m’autorisant une libre circulation temporelle », disait donc René de Ceccatty _ c’était alors à propos de ses travaux de biographies d’auteurs _, à la page 394.

Aisance et hyper-mobilité dansante de « circulation »

à laquelle n’a pas, me semble-t-il, tout à fait osé se rendre plus souvent un Aharon Appelfeld (Jadova, 16-2-1932 – Petah Tikva, 4-1-2018) en son écriture mémorielle,
réservant, lui, cette écriture dansée-là, à sa seule écriture de fictions…

Pardon de sans cesse ramener à ce livre déjà ancien pour lui, René de Ceccatty, qu’est Enfance, dernier chapitre, paru le 2 février 2017,


mais ses échos sont toujours tellement présents pour moi _ le livre ne quittant, d’ailleurs, pas mon bureau, il demeure à portée de ma main et de mes relectures ! Et continue de me travailler : je m’y réfère… _,
me rendant même d’autres lectures _ telle celle du Classé sans suite de Claudio Magris, comportant, pourtant, lui aussi bien des déplacements dans l’espace comme dans le temps _ un peu trop lourdes, et même par moments plombées…

Idéalement,

il me plairait de voir désormais René de Ceccatty auteur pousser un peu plus loin la confiance en lui-même,

et se révéler encore un peu plus serein et heureux en son écriture, si porteuse,

si « télétransporteuse » même…

Mais ce serait probablement aller à l’encontre de sa foncière humilité personnelle,
et de son infini auto-questionnement d’auteur, travaillé au tréfonds de sa quête d’écriture, par l’insatisfaction de l’à-peu-près, de l’améliorable, sur la voie qu’il a empruntée vers toujours _ de même qu’en son travail de traduction ! _ davantage de précision et pertinence,
parce que perpétuellement et sans fin dans le souci et la recherche active de constants nouveaux progrès de justesse…
Et cela n’est bien sûr en rien reprochable !..

A quel moment doit-on donc décider qu’une œuvre a atteint enfin son point d’achèvement ?..

Tout au contraire : nous nous sentons comme en devoir de le rassurer _ il sait nous transporter ! _ et de l’en épauler…

Ce lundi 8 janvier 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa

Un fabuleux récital de Svjatoslav Richter à Schwetzingen le 15 mai 1994

07jan

Hier, une très belle découverte discographique :

un récital Grieg – Franck – Ravel de Sviatoslav Richter, en 1994, au festival de Schwetzingen,

avec des Miroirs de Ravel à se damner !


Existent des interprètes géniaux _ au moins le temps d’un concert…

Ce CD SWR Classic (SWR19409CD) propos en son programme

_ 4 Lyrische Stücke, d’Edvard Grieg (Dank op. 62,2 ; Scherzo op. 54,5 ; Kobold op. 71,3 ; et Waldersstille op. 71,4) ;

_ le Prélude, choral et fugue M 21, de César Franck ;

_ les Valses nobles et sentimentales, de Maurice Ravel ;

et _ Miroirs, de Maurice Ravel.

On comprend la vénération de nombre de pairs

de cet immense musicien-pianiste (Jitomir, 20-3-1915 – Moscou, 1-8-1997),

qui faisaient des kilomètres pour venir lui tourner les pages des partitions,

tel, par exemple, Pierre Hantaï,

à la Grange de Meslay, ou au Grand Jardin, à Joinville (Haute-Marne)…

« Chapeau bas, Messieurs : un génie !« 

Ce dimanche 7 janvier 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa

 

 

La lucidité époustouflante d’une merveilleuse musicienne : Shani Diluka

05jan

Ecouter parler si bien de sa vie et de son art de musicienne _ mais pas seulement _ Shani Diluka, est assez époustouflant. Quelle lucidité ! Quelle qualité d’intelligence !

Et c’est cela _ un merveilleux cadeau ! _ que nous offrent ces deux heures de l’émission Les Grands Entretiens _ avec Elsa Boublil _ de ce début d’année 2018, en 4 podcasts :

podcast 1

podcast 2

podcast 3

podcast 4

https://www.francemusique.fr/emissions/les-grands-entretiens/shani-diluka-pianiste-1-4-54678

https://www.francemusique.fr/emissions/les-grands-entretiens/shani-diluka-pianiste-2-4-54699

https://www.francemusique.fr/emissions/les-grands-entretiens/shani-diluka-pianiste-3-4-54719

https://www.francemusique.fr/emissions/les-grands-entretiens/shani-diluka-pianiste-4-4-54739

Débutez en musique, et à ce degré de finesse d’intelligence et de richesse de culture, cette année qui s’ouvre…

Titus Curiosus – Francis Lippa, ce vendredi 5 janvier 2018

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