Archives du mois de mars 2019

La remarquable acuité philosophique de Barbara Stiegler en son « Il faut s’adapter : un nouvel impératif politique »

16mar

Le mardi 5 mars dernier,

eut lieu à la Station Ausone,

la quatrième et dernière séance de la saison 2018-2019

de notre Société de Philosophie de Bordeaux,

avec la présentation par notre collègue Barbara Stiegler

de son récent _ et lumineux et brillant _ essai de philosophie politique :

Il faut s’adapter : un nouvel impératif politique,

paru aux Èditions Gallimard.

En voici le podcast (de 69′) ;

ainsi que la vidéo.

En voici aussi la quatrième de couverture :

D’où vient ce sentiment diffus, de plus en plus oppressant et de mieux en mieux partagé, d’un retard généralisé _ des personnes, des citoyens _, lui-même renforcé par l’injonction permanente _ et massive _ à s’adapter au rythme des mutations d’un monde complexe ? Comment expliquer cette colonisation progressive du champ économique, social et politique par le lexique biologique _ voilà _ de l’évolution ? La généalogie _ selon une méthode nietzschéenne _ de cet impératif nous conduit dans les années 1930 aux sources d’une pensée politique, puissante et structurée, qui propose un récit très articulé sur le retard _ ou néotonie _ de l’espèce humaine par rapport à son environnement _ culturellement mouvant _ et sur son avenir _ à construire. Elle a reçu le nom de « néolibéralisme » : néo, car, contrairement à l’ancien _ libéralisme (classique) _ qui comptait sur la libre régulation du marché pour stabiliser l’ordre des choses, le nouveau en appelle _ lui _  aux artifices de l’État (droit, éducation, protection sociale) afin de transformer l’espèce humaine _ voilà _ et construire ainsi artificiellement le marché : une biopolitique _ pour reprendre le terme foucaldien _ en quelque sorte. Il ne fait aucun doute pour Walter Lippmann _ 1889 – 1974 _, théoricien américain de ce nouveau libéralisme, que les masses sont rivées à la stabilité de l’état social (la stase, en termes biologiques), face aux flux qui les bousculent. Seul un gouvernement d’experts peut tracer la voie de l’évolution des sociétés engoncées dans le conservatisme des statuts. Lippmann se heurte alors à John Dewey _ 1859 – 1952 _, grande figure du pragmatisme américain _ voilà _, qui, à partir d’un même constat, appelle à mobiliser l’intelligence collective des publics, à multiplier les initiatives démocratiques, à inventer par le bas _ lui _ l’avenir collectif. Un débat sur une autre interprétation possible du sens de la vie et de ses évolutions au cœur duquel nous sommes plus que jamais.

Ce samedi 16 mars 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

L’élégance et l’éclat de l’exposition « Renversant ! » à la Cité du Vin de Bordeaux : le dialogue bien vivant du verre et du vin…

15mar

Hier soir, jeudi 15 mars, à 18 heures,

vernissage de la 5éme exposition thématique

de la Cité du Vin de Bordeaux :

sur les noces

des contenants en verre

_ verres, bouteilles et carafes… _

et le vin à déguster !

Et après les expositions

Bistrot ! De Baudelaire à Picasso,

la Géorgie, berceau de la viticulture,

le Vin et la Musique : accords et désaccords,

et Douro : l’air de la terre au bord des eaux

Cf mon article du 5 octobre 2018 :

Et celui de la veille, le 4 octobre :

Tous deux permettant

de retrouver la série de mes propres interventions à la Cité du Vin,

depuis son inauguration :

celle du 17 juin 2016 :

celle du 28 juin 2017 : 

 

celle du 27 avril 2017 :

 

celle du 23 mars 2018 :

  

Hier soir,

j’ai retrouvé avec très grande joie

l’esprit de sensibilité et d’intelligence qui a si bien animé l’équipe de la Cité du Vin

en ses deux précédentes _ splendides ! _ expositions thématiques ;

ainsi que la saine et très vive réussite des Géorgiens

qui avaient tant à cœur

de nous faire connaître _ et partager _ leurs vins, leurs vignobles,

ainsi que leur pays, la Géorgie, au pied du Caucase…

Jusqu’ici, dans la presse, je n’ai repéré qu’un article, celui du Figaro :

À Bordeaux, dialogue entre le verre et le vin

Le voici :

À Bordeaux, dialogue entre le verre et le vin


À travers une centaine d’œuvres d’artistes et de designers, la Cité du vin, à Bordeaux, mène, avec «Renversant !», une réflexion sur les contenants et leurs contenus. Un parcours 100 % contemporain.

L’architecture spectaculaire et résolument contemporaine de la Cité du vin de Bordeaux mérite sans doute à elle seule le déplacement. Mais les 700 m2 dédiés à «Renversant !», illuminés de grands aplats jaune d’or qui jouent, comme des rayons de soleil, avec la transparence du verre, offrent une autre bonne raison de s’y rendre. Depuis ce matin, et jusqu’au 30 juin 2019, la fragile matière est l’invitée star de cette troisième exposition temporaire, portée par la Fondation pour la culture et les civilisations du vin. «Après “Bistrot! De Baudelaire à Picassoen 2017 etLe Vin et la Musique, accords et désaccords en 2018, nous avions envie d’aborder le domaine du design», confie Bettina Tschumi, la commissaire de la manifestation. Et plus particulièrement d’évoquer la relation entre le verre et la culture de la vigne.

«L’idée était de s’inscrire dans le XXIe siècle, de bousculer les codes. Nous sommes partis de l’objet utile pour aller vers l’artistique, le symbolique, souligne Marion Eybert, responsable des expositions temporaires. À travers ce type d’événements, nous avons une approche très différente de ce qui existe déjà à la Cité.» Un lieu riche en propositions pour appréhender l’univers du vin sous de multiples facettes.

6. Bouteille Estomac de Fabrice Hyber, 1993.

Installations, objets, dessins, vidéos…

Cette fois, ce sont près d’une centaine de créations et pour ainsi dire autant de designers et d’artistes français et internationaux qui interpellent à travers quatre thématiques fortes: «Fonctions», «Symboles», «Détournements», «Images du vin». L’occasion de découvrir tour à tour les productions du design industriel, telle l’élégante carafe, élancée comme une flamme, de Riedel, les trouvailles ingénieuses ou décalées d’étudiants d’écoles belge et allemande autour du décanteur, les bouteilles coupées à froid avant d’être transformées en verres à boire de Laurence Brabant. La section «Symboles» s’intéresse à l’addiction, avec une œuvre signée Berdaguer & Péjus, dont les serpents de verre dressés semblent tendres aux visiteurs, des fioles aux bouchons pointus comme des seringues. Elle aborde aussi le rapport à la religion. Un propos illustré par le Kit de vocation de Joël et Stéphane Rivoal – un ciboire et une couronne d’épines qui s’illumine quand on glisse un euro dans le tronc qui les supporte -, la série de carafes en verre translucide Les Minarets ou encore la carafe Crâneuse, dont le crâne intérieur, telle une vanité, évoque la fragilité de la vie. En préambule, trois œuvres de Nicolas Boulard, dont une pyramide de flacons de romanée-conti d’un millésime qui n’a jamais existé, le DRC 1946. La vigne, cette année-là avait été dévastée par le phylloxera! Au rang des détournements, voir la suspension en bouteilles de couleur réalisée pour Lasvit en 2013, ou encore le service à vin Distiller d’Octave de Gaulle pour trinquer en apesanteur. Avec Eat Me, Fabien Verschaere a laissé esprits malins, elfes et farfadets s’inviter à table sur un service de 24 pièces. Une diablerie qui accompagne une certaine image du vin.

Contactée en 2016, à la suite du travail accompli sur l’exposition «Ceci n’est pas une bouteille», Bettina Tschumi a mis deux bonnes années pour écumer la création européenne – en France, mais aussi en Italie, Suisse, Espagne, Angleterre, République tchèque… et américaine. «J’ai rassemblé une sélection d’œuvres de ces vingt dernières années. Mais, avec matali crasset, que je connaissais déjà, nous avons également intégré le processus de création.» La designer a planché pour la circonstance autour d’un «buvant» en se penchant sur l’art de la dégustation, un domaine de prime abord réservé aux spécialistes par ses rituels et son vocabulaire. Elle y a vu l’occasion d’interroger nos pratiques actuelles, de réfléchir à la dégustation en tant qu’expérience collective pour aboutir à l’objet. «C’est assez compliqué de proposer de nouvelles logiques, parce que nous avons tous peur de la nouveauté, a-t-elle confié à Marion Eyber lors d’un entretien. Mais, en proposant des logiques centrées sur l’humain, nous arrivons à donner un fondement à ce processus. J’essaie de trouver les choses les plus universelles ou celles que nous avons oubliées. Par rapport à ce projet, le vin, c’est quelque chose de très fort. Le vin et le contenant, d’ailleurs. Depuis la nuit des temps, l’homme a voulu contenir pour conserver.» Il en est résulté Vino sospesole vin suspendu»), un objet rond, à la fois verre et carafe, que l’on accroche, comme une boule de Noël, à un arbre… Pour goûter, sentir différemment, en osmose avec la nature qui produit le vin. Et pas n’importe lequel. «Très vite, nous avons envisagé la culture du vin en biodynamie, que nous voulions associer à une autre culture du verre», précise Bettina Tschumi.

7. Verres Cold Cuts de Laurence Brabant, 2008.

Pendant un an – le temps nécessaire à l’élaboration d’un millésime et d’un objet -, le cinéaste Jérôme de Gerlache a filmé matali crasset et Stéphane Derenoncourt, propriétaire d’un domaine _ situé à Sainte-Colombe (Côtes de Castillon) _ qu’il cultive en biodynamie. Il a enregistré leurs analyses sur les métiers de vigneron et de designer ; et s’est aussi attaché aux gestes des souffleurs du CIAV de Meisenthal, qui ont œuvré sur Vino sospeso. Cela a donné naissance à Saison[s], l’histoire d’une création, un court-métrage d’une trentaine de minutes duquel se dégagent des portraits sensibles, des parallèles et des points communs : la passion, le rapport à l’homme, l’importance de la main, de la transmission aussi. Dans le cadre de «Renversant !», le film est présenté en séquences de cinq minutes sur des écrans disséminés tout le long du parcours. Pour mieux comprendre _ voilà : et c’est crucial pour les visitants _ , à chaque étape thématique, que, dans le vin et le verre qui l’accompagne, c’est le partage, le travail d’équipe, qui compte.

Exposition Art et Design Renversant
Une exposition de la Cité du Vin de Bordeaux du 15 mars au 30 juin 2019.

 

Une très remarquable exposition,

élégante, éclatante, splendide…

Ce vendredi 15 mars 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

En parcourant l’Intégrale de la Correspondance de Maurice Ravel…

14mar

En parcourant,

avec un vif plaisir,

l’Intégrale de la Correspondance (1895-1937), écrits et entretiens,

 

je m’attache à y relever

tout ce qui y concerne

Saint-Jean-de-Luz et Ciboure…

Les séjours qu’y fit Maurice Ravel,

bien sûr _ et ce qu’il y fit, composa _ ;

mais aussi toutes les personnes _ et correspondances _

ayant un lien _ affectif fort _ avec 

ce coin de son « pays natal« ,

ainsi qu’il se plaît à l’écrire à maintes reprises…

En commençant par les membres de la famille Gaudin

_ dont la « tante Gachuch« , ou Gachoucha, c’est-à-dire Gracieuse Billac,

qui veillait sur les enfants de la maisonnée Gaudin, en leur domicile du 41 rue Gambetta à Saint-Jean-de-Luz ; 

Gachoucha Billac étant la grand-tante maternelle de Maurice Ravel… ;

et quand Maurice Ravel et Magdeleine Gaudin-Hiriard s’écrivent

(cf les lettres du 8 octobre 1910 et du 24 novembre 1914),

il lui écrit « ma chère cousine« , page 246 ;

et elle, elle signe « votre cousine« , page 403… _ :

surtout Marie Gaudin (1879 – 1976)

et sa sœur Jane Gaudin-Courteault (1880 – 1979),

qui furent les amies de toute la vie de Maurice Ravel.

Et je remarque que ses séjours-là

sont, pour Ravel,

comme un très salutaire baume de jeunesse ;

et de reviviscence…

À suivre…

Ce jeudi 14 mars 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

Une splendide redécouverte de Marco Horvat (et Faenza) : Charles Coypeau Dassoucy (1605 – 1677)

13mar

Les Éditions Hortus nous font un splendide cadeau musical

avec le merveilleux CD Hortus 169 des Airs à 4 Parties du Sieur Dassoucy,

de l’Ensemble Faenza

et son directeur Marco Horvat.

Airs à quatre parties du Sieur Dassoucy

 

Jusqu’ici,

Charles Coypeau Dassoucy (Paris, 16 octobre 1605 – Paris, 29 octobre 1677)

demeurait un nom

 à peine entr’aperçu en quelques textes

_ divers,

y compris autobiographiques ! : Les Aventures, Les Aventures d’Italie, Les Pensées, La Prison de Dassoucy… ;

ou de recueils poétiques siens : L’Ovide en belle humeur, Les Rimes redoublées…  _

du XVIIe siècle ;

ou l’image d’un musicien itinérant, accompagnant quelque temps _ en Languedoc _,

« un luth sur l’épaule et un sourire aux lèvres« , la troupe de L’Illustre Théâtre

dans le _ marquant ! _ film Molière (en 1978) d’Ariane Mnouchkine

Et voici que,

grâce à Marco Horvat,

la musique Dassoucy nous parvient enfin !

Ce qui me rappelle, très personnellement,

ma propre joie _ alors que je ne suis même pas musicien ! _ d’avoir participé _ par mon travail de recherche, en 1994-95, pour La Simphonie du Marais _ à donner à entendre _ au CD, en 1996 _

l’unique œuvre parvenue jusqu’ici _ un hapax donc ! _ d’un musicien contemporain de Dassoucy,

et mieux encore, et surtout, ami de lui :

 

le luthiste et chanteur Pierre de Nyert !

Et ayant accompli, comme Dassoucy, le voyage d’Italie !

Et pour des raisons totalement musicales :

y parfaire son art…

Pierre de Nyert fut aussi le maître de chant du grand Michel Lambert (1610 – 1696) le futur beau-père de Lully…

Ainsi que de la plupart des chanteurs de la cour…

Du bayonnais Pierre de Nyert

(Bayonne, 1597 – Paris, 1682, premier valet de chambre des rois Louis XIII et Louis XIV,

et choisi à ce poste par Louis XIII pour ses talents de luthiste et chanteur ! dont celui-ci désirait jouir en permanence auprès de lui),

il s’agissait

de l’air Si vous voulez que je cache ma flamme,

interprété par Bernard Deletré et La Simphonie du Marais, direction Hugo Reyne,

en le CD EMI Virgin Un Portrait musical de Jean de La Fontaine, en 1996

_ dont je suis pour une très large part, par mes recherches, l’auteur du programme…



« Une redécouverte » :

ainsi intitule son texte de présentation dans le livret du CD Dassoucy

Marco Horvat :

« Si nous avons bien vocation _ oui ! _, en tant qu’interprètes de musique ancienne, à redonner vie _ voilà ! _ à des musiques oubliées, il est bien rare que nous ayons le plaisir d’accéder à des corpus jamais étudiés ni interprétés. (… Et)

la découverte d’œuvres non répertoriées est devenue rarissime. Quand cette découverte répond, de surcroît, à une attente de plusieurs décennies, l’émotion est alors à son comble.

C’est pourquoi le jour où Frédéric Michel _ claveciniste, pédagogue et chercheur infatigable _ m’envoya une copie numérique du dessus manquant des Airs à 4 Parties du Sieur Dassoucy _ partie de dessus offerte en 2015 à la Bibliothèque de l’Arsenal par Jean-Robert Henry ; ce livre d’Airs était paru chez l’imprimeur Ballard, en 1653 _, mon sang ne fit qu’un tour et je sus immédiatement qu’à moins d’une mauvaise surprise sur la qualité de cette musique, je me devais, avec Faenza, d’en réaliser l’enregistrement.

Le personnage de Dassoucy a _ en effet _marqué mon imaginaire d’adolescent, lorsque je l’ai « croisé » pour la première fois _ en 1978 _ dans le film Molière  d’Ariane Mnouchkine où on le voit accompagner quelque temps _ en 1655 _ la troupe de L’Illustre Théâtre, un luth sur l’épaule et un sourire aux lèvres« . (…)

Il est bien difficile _ faute de documents autobiographiques _ de se faire une idée _ un peu précise et riche de détails _ du vécu d’un musicien de l’Ancien Régime. (…) Les données biographiques sont rarement suffisantes _ en effet _ pour nous ouvrir une fenêtre sur leur intimité _ voilà. S’il n’est pas indispensable de connaître la vie d’un compositeur pour comprendre sa musique, il n’est pas indifférent de savoir qui il était, comme c’est le cas pour Dassoucy, bon vivant, joueur, colérique, moqueur, froussard ou fidèle à ses amis.

Il est _ ainsi _ plaisant de voyager avec lui _ en Languedoc, en Savoie, en Italie (Turin, Mantoue), à Rome _ d’auberges en demeures aristocratiques, passionnant de connaître _ aussi _ son avis sur d’autres compositeurs, ou son goût _ affirmé _ pour la musique populaire. (…)

Dans de nombreux extraits de son autobiographie, en plus de nous amuser par des descriptions cocasses, Dassoucy nous renseigne sur les conditions d’interprétation _ voilà _ de la musique de son époque. Mais là où son apport littéraire devient particulièrement touchant, c’est lorsque, tel un compositeur romantique avant la lettre _ en effet _, il entrouvre _ aussi _ pour nous les arcanes de la création artistique et nous en révèle les affres. (…)

Travailler sur les airs de Dassoucy tout en relisant ses mémoires m’a donné pendant quelques semaines l’illusion d’être plus proche de lui et a constitué un antidote au doute que je ressens bien souvent quant à la légitimité de nos interprétations, à nous musiciens du XXIe siècle qui ne pouvons (…) faire aux compositeurs du XVIIe siècle « l’honneur de les venir voir » » _ pour nous entretenir très pragmatiquement avec eux.

Les 7 pages _ pages 7 à 13 du livret _ du texte « Charles Coypeau Dassoucy » de Nathalie Berton-Blivet

sont bien sûr passionnantes

par leur irremplaçables précisions musicales !

On y découvre comment l’œuvre de Charles Coypeau Dassoucy (1605 – 1677)

se situe entre celles de ses prédécesseurs

que sont Pierre Guédron (1570 – 1620) et Antoine Boesset (1587 – 1643),

ou contemporains, tel Étienne Moulinié (1599 – 1676),

et la musique qui va naître sous le règne de Louis XIV… 

« L’enregistrement des Airs à quatre parties de Dassoucy que propose l’ensemble Faenza permet _ enfin _ de redécouvrir les talents d’un compositeur dont toutes les autres œuvres musicales sont aujourd’hui _ pour le moment _ perdues. Les Airs de 1653 virent le jour à une époque charnière _ voilà ! _, au cours de laquelle se généralisa la pratique de la basse continue _ c’est très important. Héritiers _ oui _ de la longue tradition de l’air de cour polyphonique, illustrée par des compositeurs tels que Pierre Guédron ou Antoine Boësset, certains airs comme Doux objets de mes sens ou le magnifique C’est trop délibérer, se caractérisent encore par une pensée contrapuntique. D’autres airs révèlent une pensée déjà plus harmonique, comme Vous m’ordonnez, belle Sylvie, une composition où les différentes voix évoluent de manière homophonique. Dassoucy, en musicien attentif au texte qu’il mettait en musique, veillait à ménager certains effets et savait particulièrement bien tirer parti de ces deux types d’écriture qui ne s’excluaient nullement. En témoigne l’air Il s’en va, l’amant infidèle, où la fuite est évoquée systématiquemùent dans la première partie par une écriture fortement contrapuntique, où les voix sont en décalage (Il s’en va, l’amant infidèle / Il fuit et sa rigueur cruelle), en fort contraste avec les affirmations Et vainement je suis ses pas / Refuse de voir mon trépas, lesquelles reposent sur une écriture plus harmonique. »

Cela s’entend fort bien.

Et nous avons bien dans l’oreille diverses interprétations de ces compositeurs du premier dix-septième siècle ;

ainsi, bien sûr, que de celles qui apparaissent en ce milieu du siècle en France,

notamment à la Cour du jeune Louis XIV… 

Un CD magnifique à tous égards

que ce CD Dassoucy !

Ce mercredi 13 mars 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

L’événement de la publication de l’Intégrale de la Correspondance (1895-1937), écrits et entretiens de Maurice Ravel, aux Editions Le Passeur : à marquer d’une pierre blanche !

12mar

L’intégrale de la Correspondance (1895-1937), écrits et entretiens de Maurice Ravel

_ un ouvrage de 1770 pages _,

par Manuel Cornejo, chez Le Passeur Éditeur,

vient de remporter le Prix du Jury

du Prix France Musique des Muses.

C’est là, en effet, une publication d’une importance majeure !


En voici la quatrième de couverture :

Maurice Ravel (1875-1937) est le compositeur français le plus joué _ voilà ! _ et apprécié dans le monde _ rien moins ! Son Bolero l’a élevé au statut de véritable mythe. Publier sa correspondance, dont la plus grande partie est inédite _ en effet : le travail de recherche de Manuel Cornejo a été considérable : la Préface en fait une rapide narration _, est un événement _ oui ! _ qui dépasse le seul cadre de l’histoire de la musique française _ et concerne l’universel… Il touche l’ensemble du patrimoine culturel. Cet ouvrage offre pour la première fois l’ensemble le plus complet jamais réalisé des écrits publics et privés de Maurice Ravel : 2539 lettres et 148 écrits et entretiens, dont certains traduits de diverses langues étrangères. L’édition scientifique exceptionnelle _ oui ! _, réalisée par Manuel Cornejo au long de deux décennies, éclaire de manière particulièrement vivante _ oui _ la vie _ extrêmement discrète _ et la personnalité _ pudique et quasi secrète, énigmatique… _ du musicien. Le lecteur pourra apprécier l’esprit étonnant de Ravel, la concision de son écriture _ oui ! _, sa générosité, ses doutes, et bien d’autres découvertes encore. L’ouvrage est enrichi de nombreuses annexes, d’une chronologie détaillée qui est un véritable apport à la biographie _ sans filtres s’interposant _ de Maurice Ravel _ voilà ! _, et d’une vingtaine de fac-similés.

Un travail de très grande envergure

_ et absolument passionnant !!! _

pour un génie créateur tout à fait singulier

_ et une création musicale éclatante de charmes…

Ce mardi 12 mars 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

Chercher sur mollat

parmi plus de 300 000 titres.

Actualité
Podcasts
Rendez-vous
Coup de cœur