Admirable Beethoven, le guère aimable : une occasion d’approfondir le sublime de l’oeuvre considérable d’un génie
Un avantage adventice de la manie des anniversaires culturels
_ ah ! le fétichisme faussement rassurant des nombres ! _
est de fournir une relative occasion,
à qui joue à bien vouloir la saisir,
d’approfondir un peu, par quelque surcroît de fréquentation, une œuvre alors célébrée,
un peu mécaniquement _ commerce oblige !
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Ainsi cette année l’œuvre _ discographique, par exemple _ du grand Beethoven…
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Admirable Beethoven,`
même si, pourtant, guère aimable…
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Beethoven _ souvent irascible _ est rarement aimable,
à la différence d’un Mozart ou d’un Monteverdi.
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Mais souvent il nous saisit _ et confond ! _ d’admiration
singulière :
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dans ses Sonates pour piano,
ses Symphonies,
ses Quatuors,
surtout
_ et de plus en plus vers la fin de son parcours de création :
il sait affronter les limites…
…
C’est quà partir d’un certain moment de sa vie _ et carrière, d’abord d’instrumentiste, au piano _,
il se livre absolument
_ paradoxalement aidé par l’accident de sa surdité ? _
à l’invention musicale la plus audacieuse
et sans caprice de gratuité :
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selon une étrange absolue nécessité,
qui sourd du plus vrai de son invention même…
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Bien sûr, c’est là le lot de tout véritable artiste,
de tout temps ;
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mais lui,
à un moment, s’émancipe complètement du caractère fonctionnel du genre de son œuvre,
…
et se livre totalement,
même si c’est toujours selon une réelle nécessité de l’œuvre même,
et sans rompre totalement avec le genre de celle-ci
_ et de la forme sonate, plus spécifiquement… _,
à l’aventure _ libre, inventive, audacieuse _ de l’inouï,
qu’il fait, là, hic et nunc, surgir…
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Admirable _ sublime _ Beethoven !
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Ce mardi 3 mars 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa