Ecouter au disque un récital de Marjana Lipovsek et Elisabeth Leonskaja au Festival de Salzbourg en 1987

— Ecrit le vendredi 6 août 2021 dans la rubriqueMusiques”.

Ecouter chanter Marjana Lipovsek est très souvent enchanteur…

Opportunément, un article de Jean-Charles Hoffelé, de ce jour, sur son site Discophilia, et intitulé « Les Deux mondes« , vient nous signaler la parution, chez le label Orfeo, d’un double CD d’un récital de Marjana Lipovsek et Elisabeth Leonskaja au Festival de Salzbourg de 1987 :

le double CD Orfeo C776082B…

Voici donc cet article, Les Deux mondes :

LES DEUX MONDES

Marjana Lipovšek, diva des scènes lyriques, fut un peu à la manière des anciens monstres sacrés – je pense à Jennie Tourel, Mascia Predit – une récitaliste impénitente. Moins polyglotte que Tourel, elle _ slovène _ était chez elle à égale aisance dans les langues de Goethe et de Pouchkine. Son récital pour l’édition 1987 du Festival de Salzbourg m’étonne sur un point : elle incarne avec une imagination assez insensée les Enfantines de Moussorgski, mais les donne en langue allemande, dans la traduction d’Hans Schmidt. C’est qu’elle met tant d’exactitude au sens des mots qu’elle aura voulu les rendre audibles à un public d’abord germanophone.

En russe, six Tchaïkovski sont simplement irrésistibles, et pas seulement la Sérénade de Romanov, trop peu pour le versant slave dont Lipovšek fut une interprète du calibre d’Arkhipova.

On se consolera en allemand avec toute la première partie du récital, transcendante par l’ampleur du chant et le choix des œuvres : chez Schubert, seulement Goethe, et quels !, Suleika, Mignon, lignes sculptés, mots de prophétesse, comme le lied peut être grand dans une grande voix qui ose le murmure (Nur wer die Sehnsucht kennt). Chez Brahms, les deux Berceuses où son timbre se love et se mordore dans l’alto de Thomas Riebl avant d’enflammer les Zigeunerlieder les lançant sur le piano altier d’Elisabeth Leonskaja, y mettant un élan plus trouvé depuis Jurinac, c’est dire !

Quatre bis qu’elle annonce entraînant fou rire du public et applaudissements, ouverts par Die Nacht où le timbre vole, terminé par Seligkeit pour revenir à Schubert, et conclure sur un sourire. La femme n’a jamais cessé d’être espiègle et heureuse, la chanteuse, toute mezzo, absolument solaire _ voilà. Prodigieux récital d’une artiste qu’il ne faut _ certes _ pas oublier !

LE DISQUE DU JOUR

Franz Schubert (1797-1828)


Suleika I, D. 720
Suleika II, D. 717
Mignon I, D. 726
Sehnsucht, D. 310b
Mignon II, D. 727
Mignon, D. 321
Seligkeit, D. 433


Johannes Brahms
(1833-1897)


2 Gesänge, Op. 91
11 Zigeunerlieder, Op. 103 (8 extraits : Nos. 1-7, 11)
Meine Liebe ist grün, Op. 63 No. 5
Slowenisches Volkslied


Modeste Moussorgski (1839-1881)


Enfantines (6 extraits : Nos. 1-5, 7)


Piotr Illitch Tchaïkovski (1840-1893)


6 Romances, Op. 28, TH 99 (2 extraits : Nos. 3 & 4)
Serenada, Op. 63/TH 107 No. 6
Kak nad gorjacheju zoloj, Op. 25/TH 97 No. 2
Nur wer die Sehnsucht kennt, Op. 6/TH 93 No. 6
Den’ li carit, tishina li nochnaja, Op. 47/TH 103 No. 6


Richard Strauss (1864-1949)


Die Nacht, Op. 10/TrV 141 No. 3

Marjana Lipovšek, mezzo-soprano
Thomas Riebl, alto
Elisabeth Leonskaja, piano

Un album de 2 CD du label Orfeo C776082B

Photo à la une : la mezzo-soprano Marjana Lipovšek – Photo : © DR

Ce vendredi 6 août 2021, Titus Curiosus – Francis Lippa

 

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