Un fascinant concert Ravel, hier, à l’église Saint-Jean-Baptiste de Saint-Jean-de-Luz, en clôture du Festival Ravel…
Dès l’ouverture de la billetterie,
mon ami Bernard, qui habite Bidart, avait réservé ses places _ au premier rang _ pour le superbe concert Ravel,
que devait diriger Riccardo Chailly, à la tête de l’orchestre de Paris, hier vendredi 10 septembre, en l’église Saint-Jean-de-Luz,
en clôture du Festival Ravel…
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Et voilà que juste avant d’appeler Bernard pour lui demander leurs impressions de ce beau concert de clôture du Festival Ravel de cette année 2021,
je tombe sur un article de ResMusica intitulé « Adieux de Roland Daugareil avec l’Orchestre de Paris et Ravel« .
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Voici donc le courriel que j’adresse alors à Bernard,
qui me joindra peu après au téléphone pour me faire part de leurs impressions effectives _ bien plus favorables…
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Dans un programme Ravel et avec Gustavo Gimeno pour remplacer Riccardo Chailly, le premier violon de l’Orchestre de Paris Roland Daugareil tire sa révérence de la plus sobre des manières.
Riccardo Chailly avait prévu pour ce premier programme de saison de l’Orchestre de Paris un concert totalement composé de pièces de Ravel, dont le très célèbre Boléro. Mais le chef a dû annuler plusieurs contrats cette rentrée, et c’est Gustavo Gimeno, actuel directeur musical de l’Orchestre Philharmonique du Luxembourg, qui tient la baguette à sa place pour deux soirs à la Philharmonie. Sans avoir rien modifié du programme annoncé, il débute avec d’opulentes Valses nobles et sentimentales, qui trouvent une belle fluidité en même temps que des couleurs bien prononcées, à l’image de celles des bois, tout particulièrement la flûte dans la deuxième danse, puis les hautbois et cor anglais à la fin de la suivante. L’Épilogue remet en avant ce dernier instrument et la clarinette, vite épaulés par les premiers violons, guidés pour son ultime soirée en tant que violon solo de la formation par Roland Daugareil.
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Écrite huit ans plus tard par Ravel, en 1919, La Valse donnée ensuite assombrit l’atmosphère avec une œuvre touchée au plus profond par les désastres des années passées. Elle nécessite alors une profondeur et une concentration qui ressortent ici moins de la direction du chef. Loin de l’intellectualisme libéré d’un Nagano qui la donnait en bis dans cette même salle il y a deux années, Gimeno y entre trop au premier degré, d’une danse désincarnée dont il perd lui-même la maîtrise, non par sa battue intègre et très bien comprise par les musiciens, mais par la difficulté à en développer la puissance du propos. La coda très verticale se voit alors surtout marquée par des percussions détachées et un tambourin déséquilibré, tandis que les ultimes instants s’achèvent sur un accord gras du tutti, là où plus de netteté semblait mieux adaptée.
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Au retour d’entracte, Alborada del Gracioso trouve les mêmes qualités et limites, ne permettant pas de s’arracher totalement à une lecture là encore trop simpliste. Bien introduite par les pizzicati des cordes secondés par le hautbois, puis dynamisée par les percussions, la partition ne parvient pas tout à fait à s’exalter, notamment par son long solo de basson. Puis un léger quiproquo fait entrer à la dernière seconde le second basson et la flûte piccolo, tandis que le chef va débuter La Rapsodie espagnole. Plus fougueuse et d’une matière mieux animée que l’œuvre précédente, elle aussi inspirée de l’Espagne et orchestrée après avoir été écrite pour le piano, la rapsodie met encore en avant les bois français, libérant la clarinette basse avant de donner la primeur aux cuivres, avec de magnifiques glissandi des trombones à la Feria.
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Le Boléro clôt le concert sans jamais tomber dans la caricature d’une pièce syncopée, sans excès de rythmique trop appuyée, malgré la mesure toujours parfaitement pointée par la caisse claire. Il bénéficie de la superbe entrée de la flûte solo, puis de la clarinette, moins biens secondées par le basson, tandis que se remarquent ensuite quelques problèmes d’équilibres, notamment dans la cinquième reprise du Thème A, où piccolos et célesta sont bien trop éclairés, tandis que le crescendo trop préparé amène très fort l’orchestre juste avant la coda. Sous des applaudissements nourris, les saluts remettent en avant Roland Daugareil, jamais vraiment sollicité dans aucune des œuvres du programme et attendu par exemple dans l’évidente Tzigane qu’on pouvait a minima espérer en bis. À l’inverse, nul hommage, nul discours et pas même un bouquet ne seront offerts à celui qui est entré à l’Orchestre de Paris il y a maintenant vingt-trois ans, tout juste remercié par une douzaine de témoignages amicaux de ses collègues dans le livret de soirée.
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Crédit photographique: © Marco Borggreve
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Paris. Philharmonie, Grande Salle Pierre Boulez. 9-IX-2021. Maurice Ravel (1875-1937) : Valses nobles et sentimentales. La Valse, poème chorégraphique. Alborada del Gracioso, pour orchestre. Rapsodie espagnole, pour orchestre. Boléro, pour orchestre. Orchestre de Paris, direction : Gustavo Gimeno.
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Ce samedi 11 septembre 2021, Titus Curiosus – Francis Lippa