Archives du mois de avril 2022

Comparer deux interprétations de la « Johannes-Passion » (en les versions de 1724 et 1725) de Johann-Sebastian Bach par Philippe Herreweghe, en 2001 à Cologne et 2018 à Anvers

25avr

Ayant été séduit par ma ré-écoute du double CD Harmonia Mundi HMC 901748.49 de la « Johannes-Passion » BWV 245 (en sa version de 1725), par Philippe Herreweghe et son Collegium Vocale de Gand, enregistrée à Cologne en avril 2001,

j’ai désiré confronter celle-ci à une plus récente interprétation du même Philippe Herreweghe et son Collegium Vocale de Gand, de cette « Johannes-Passion » BWV 245 (mais cette fois en sa version de 1724 _ celle qu’en son article du 17 avril dernier intitulé « Bach en soi » Jean-Charles Hoffelé a adéquatement nommée « la version princeps« … _), parue dans le coffret de 10 CDs du label PHI  LPH038, et enregistrée à Anvers en mars 2018.

Et je préfère, de loin, l’interprétation pulpeuse et profonde de 2001, de cette très tendre « Johannes-Passion » (de 1725),

à celle (de 1724) qui, personnellement, me semble cérébrale et décharnée, de 2018.

Et en cela, je ne partage pas, pour une fois, l’appréciation uniment laudative de Jean-Charles Hoffelé en son article de Discophilia du 17 avril dernier :

 

BACH EN SOI

Philippe Herreweghe aura produit au disque la révolution Bach la plus constante, la plus sereinement affirmée, s’ajoutant, au même degré de puissance suggestive, à celle menée par Nikolaus Harnoncourt et Gustav Leonhardt.

Son secret _ probablement, en effet ! _, le chœur, qu’il modèle de ses dix doigts comme jamais ni Harnoncourt ni Leonhardt n’ont pu le transfigurer _ eux qui ont fait appel à ce chœur du Collegium Vocale de Gand de Philippe Herreweghe en leur mémorable Intégrale des Cantates de Bach pour Telefunken… Chaque mot ici porte au cœur et à l’âme, dont l’impact est augmenté dans cette série entreprise pour son label _ Phi _ entre 2010 et 2022 par une sérénité supplémentaire, une sorte de simplicité et d’évidence qui laissent les lacis harmoniques et les fulgurances du verbe s’équilibrer dans un discours d’une éloquence souveraine.

Ce que toucher l’âme avec le son signifie rayonne _ mais inégalement selon ces 10 CDs, à mon goût personnel… _ au long de ce parcours BachHerreweghe revient à la Saint-Jean version princeps _ de 1724 _, en aérant la trajectoire expressionniste, y faisant pénétrer une lumière qui est déjà un peu celle de la Saint-Matthieu.

Retour aussi à la Messe en si, élancée, d’une élégance flamboyante.

Les Motets sont animés de cette même lumière où les polyphonies semblent des architectures célestes, l’ode funèbre (Lass Fürstin) si touchante _ très réussie, ici, celle-ci… _, les cantates, pour l’essentiel prises aux années de Leipzig, complètent ou augmentent les cycles entrepris pour Virgin et Harmonia Mundi ; ce dernier serait bien inspiré de rassembler en un fort coffret le legs Bach de celui qui enregistra tant pour le label arlésien.

Tous ces opus patiemment engrangés désignent la confluence du geste d’Herreweghe de celui de Bach, cette évidence qui, portée par des prises de son exceptionnelles, fait espérer que ce coffret de dix disques ne clôt pas un voyage dont j’espère déjà d’autres étapes et pourquoi pas de nouvelles Petites Messes ?

LE DISQUE DU JOUR

Philippe Herreweghe
The Complete Bach Recordings on Phi

CD 1
Johann Sebastian Bach(1685-1750)
Singet dem Herrn ein neues Lied, BWV 225
Komm, Jesu, komm, BWV 229
Jesu, meine Freude, BWV 227
Lobet den Herrn alle Heiden, BWV 230
Fürchte dich nicht, ich bin bei dir, BWV 228
Der Geist hilft unser Schwachheit auf, BWV 226

CDs 2 & 3
Johann Sebastian Bach (1685-1750)
Messe en si mineur, BWV 232
Dorothee Mields, soprano I – Hana Blažiková, soprano II – Damien Guillon, contre-ténor – Thomas Hobbs, ténor – Peter Kooij, basse

CD 4
Johann Sebastian Bach (1685-1750)
Cantate « Es ist nichts Gesundes an meinem Leibe », BWV 25
Cantate « Warum betrübst du dich, mein Herz? », BWV 138
Cantate « Herr, gehe nicht ins Gericht mit deinem Knecht », BWV 105
Cantate « Schauet doch und sehet, ob irgendein Schmerz sei », BWV 46

Hana Blažiková, soprano – Damien Guillon, contre-ténor – Thomas Hobbs, ténor – Peter Kooij, basse

CD 5
Johann Sebastian Bach (1685-1750)
Cantate « Ich elender Mensch, wer wird mich erlosen », BWV 48
Cantate « Herr, wie du willt, so schick’s mit mir », BWV 73
Cantate « Sie werden euch in den Bann tun », BWV 44
Cantate « Ich glaube, lieber Herr, hilf meinem Unglauben ! », BWV 109

Johann Schelle (1648-1701)
Komm, Jesu, komm, mein Leib ist müde
Hana Blažiková, soprano – Damien Guillon, contre-ténor – Thomas Hobbs, ténor – Peter Kooij, basse

CD 6
Johann Sebastian Bach (1685-1750)
Cantat » « Nimm von uns, Herr, du treuer Gott », BWV 101
Cantate « Mache dich, mein Geist, bereit », BWV 115
Cantate « Ihr werdet weinen und heulen », BWV 103

Dorothee Mields, soprano – Damien Guillon, contre-ténor – Thomas Hobbs, ténor – Peter Kooij, basse

CD 7
Johann Sebastian Bach (1685-1750)
Cantate « Ein feste Burg ist unser Gott », BWV 80
Cantate « Christ lag in Todesbanden », BWV 4
Cantate « Gott der Herr ist Sonn und Schild », BWV 79

Dorothee Mields, soprano – Alex Potter, contre-ténor – Thomas Hobbs, ténor – Peter Kooij, basse

CDs 8 & 9
Johann Sebastian Bach (1685-1750)
Johannes-Passion, BWV 245
Maximilian Schmitt, ténor (L’Evangéliste) – Krešimir Stražanac, basse (Jesus)
Dorothee Mields, soprano – Damien Guillon, contre-ténor – Robin Tritschler, ténor – Peter Kooij, basse (Pilatus, airs)
Philipp Kaven, basse (Petrus) – Stephan Gähler, ténor (Servus) – Magdalena Podkościelna, soprano (Ancilla)

CD 10
Johann Sebastian Bach (1685-1750)
Cantate « Es ist dir gesagt, Mensch, was gut ist », BWV 45
Motet « O Jesu Christ, mein’s Lebens Licht », BWV 118
Cantate « Laß, Fürstin, laß noch einen Strahl », BWV 198

Dorothee Mields, soprano – Alex Potter, contre-ténor – Thomas Hobbs, ténor – Peter Kooij, basse

Collegium Vocale Gent
Philippe Herreweghe, direction

Un coffret de 10 CD du label Phi LPH038

Photo à la une : le chef d’orchestre Philippe Herreweghe – Photo : © DR

 

Ce lundi 25 avril 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

Et puis regarder-écouter Josep Colom en un concert de « Moments musicaux », à la Fondation Juan March, à Madrid, le 10 octobre 2018

24avr

Et pour découvrir encore le trop méconnu Josep Colom,

cette fois en concert, en un programme de « Moments musicaux« ,

sans pièces de Frederic Mompou et Manuel Blasco de Nebra, mais de Schubert (4), Schœnberg (4), Beethoven (2), Bach (1), Chopin (1) et Brahms (1) :

Arnold Schœnberg : Klavierstuck Op. 19 nº 3 ;

Ludwig van Beethoven : Andante, de la Sonate nº 13 en Mi bémol majeur Op. 27 nº 1, “Quasi una fantasia” ;

Franz Schubert : Impromptu D 899 nº 3 ;

Frédéric Chopin : Étude en La bémol majeur Op. 25 nº 1 ;

Arnold Schœnberg : Klavierstuck Op. 19 nº 1 ;

Johann-Sebastian Bach : Prélude en Do mineur BWV 871, du Clavier bien tempéré ;

Franz Schubert :  Moment musical D 780 nº 4 ;

Arnold Schœnberg : Klavierstuck Op. 19 nº 4 ;

Franz Schubert : Moment musical D 780 nº 5 ;

Johannes Brahms :  Rhapsodie Op. 119 nº 4 ;

Ludwig van Beethoven :  Allegretto, de la Sonate nº 6 en Fa majeur Op. 10 nº 2 ; 

Franz Schubert : Moment musical D 780 nº 6 ;

Arnold Schœnberg : Klavierstuck Op. 19 nº 6 ;

voici de quoi se réjouir musicalement avec cette superbe vidéo de 85′

de Josep Colom en ce très beau concert donné le 10 octobre 2018 à la Fondation Juan March à Madrid _ Josep Colom a ici 71 ans…

Ce dimanche 24 avril 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

Ré-écouter de Frederic Mompou (1893 – 1987) les quatre « Cuadernos » (1959, 1962, 1965 et 1967) de sa sublime « Musica callada »… Et le génie de l’interprétation du merveilleux Josep Colom…

23avr

De l’extraordinaire Frederic Mompou (Barcelone, 13 avril 1893 – Barcelone, 30 juin 1987),

le couronnement de l’œuvre si singulier _ et si profondément émouvant, en sa lumineuse sobriété _,

est probablement réalisé par les quatre « Cuadernos » (de 1959, 1962, et 1967) _ en vingt-huit (9 + 7 + 5 + 7) pièces brèves… _, de sa prodigieuse « Musica callada » _ sous l’inspiration fulgurante du « Cantique spirituel entre l’âme et le Christ, son époux«  de Saint-Jean-de-la-Croix (1542 – 1591).

J’en étais jusqu’ici resté aux interprétations magiques, d’abord de Frederic Mompou lui-même, enregistrées en 1974 au Casino de l’Alianca del Poblenou, disponibles au sein d’un coffret de 4 CDs Brilliant 6515 ;

mais aussi du magnifique pianiste catalan _ lui aussi _ Josep Colom _ né à Barcelone le 11 janvier 1947 _, enregistrées en décembre 1991 et février, mars et juin 1992, disponibles au sein d’un coffret de 4 CDs Mandala MAN 5021/24…

Or voici que je m’aperçois qu’est assez récemment paru un nouveau CD de cette sublimissime « Musica callada« , par ce même Josep Colom, cette fois enregistrée les 16 et 17 avril 2019, à l’Auditorio de Zaragoza, publié pour le label Eudora, le CD Eudora SACD 2101.

Sur l’œuvre si singulière et si intensément vibrante et touchante, en sa terrible discrétion, de Mompou,

je ne veux surtout pas manquer de renvoyer ici au merveilleux « Le Message de Mompou » de Vladimir Jankélévitch,

aux pages 157 à 172, de son excellentissime « La Présence lointaine _ Albeniz, Séverac, Mompou » paru en 1983 aux Éditions du Seuil, et qui vient de reparaître, le 12 mai 2021, en Points-Seuil…

Une finesse d’analyse d’une justesse indispensable !

Et à propos de cet admirable interprète qu’est décidément Josep Colom,

il me faut ajouter que c’est lui qui, en 1995, m’a fait découvrir _ en une écoute impromptue absolument émerveillée sur mon auto-radio, sur la route en partant au travail, d’une émission de France-Musique qui diffusait un extrait de cette musique, dont je n’avais hélas pas perçu le nom du compositeur, qu’il m’avait ensuite fallu rechercher ; et que j’avais heureusement trouvé alors ! Et j’avais donc pu commander ce CD à ma chère libraie Mollat ; et Vincent Dourthe ne l’a pas oublié !… _, ce tout à fait extraordinaire compositeur, si singulier, lui aussi, qu’est Manuel Blasco de Nebra (1730 – 1784).

Ce qui, consécutivement, a aussi fait de la librairie Mollat _ et sur une très longue durée : tant que ce stupéfiant CD a été distribué et disponible… _, le meilleur vendeur en France de ce magistral CD _ écoutez-le ici ! Il est miraculeux de poésie… _ des « Pièces pour clavier » de Manuel Blasco de Nebra par Josep Colom, enregistré à Paris en 1995, le CD Mandala MAN 4847 :

tellement la diffusion au magasin du moindre extrait de cette merveilleuse musique sur la platine du magasin, avait pour immédiat effet (de séduction !) de déclencher l’achat, ou la commande, de ce CD par quiconque l’entendait et l’écoutait et tombait sous son charme si prenant…

Le charme idéalement conjugué de la rencontre enregistrée de l’œuvre du compositeur, Manuel Blasco de Nebra, et de son interprète ici, le tout simplement merveilleux Josep Colom !

Cf, dans la série de mes articles consacrés à des »musiques de joie » _ durant la période de confinement de la pandémie de Covid _mon article du 10 avril 2020, qui s’en faisait l’écho toujours ébloui :

« « …

Cette « quintessence acérée et voluptueuse de l’intime« , écrivais-je ce jour-là,

et alors que j’ignorais, et pour cause, les formulations si heureuses, de cet extraordinaire si juste « écouteur de musique« , qu’est l’incomparable Vladimir Jankélévitch…

De Manuel Blasco de Nebra (1730 – 1784) à Frederic Mompou ()1893 – 1987),

l’interprète splendide qu’est Josep Colom (1947) est bien le plus magique passeur…

Écoutez et ré-écoutez pour votre propre joie la joie rayonnante et discrète que l’interprétation, en ces CDs _ tant de Frederic Mompou, par deux fois, en 1991-92 et 2019, que de Manuel Blasco de Nebra, en 1995 _ de Josep Colom, nous donne si généreusement à recevoir et partager…

Ce samedi 23 avril 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

Quelques nouvelles pistes de recherche pour mieux comprendre le déni de la part de certains, de la parenté effective (de cousinage au 3e degré) existant entre Maurice Ravel (1875-1937) et Magdeleine Hiriart (1875-1968), l’épouse (le 28 septembre 1901) de Charles Gaudin (1875-1910)…

22avr

Suite à de nouveaux échanges de correspondance,

voici ces réflexions-ci, aujourd’hui vendredi 22 avril 2022.

 

ll me semble que désormais a vraiment été « intégré » le cousinage très effectif, au 3e degré, de Magdeleine Hiriart-Gaudin avec Maurice Ravel,

nés à 4 jours d’intervalle, les 7 et 11 mars 1875, lui à Ciboure, et elle à Saint-Jean-de-Luz.
La résistance à l’admettre vraiment, jusqu’au déni tenu face à ses propres enfants, par exemple, de la part d’Edmond Gaudin (1903-1988), est probablement issu du fait que dans la famille Bibal-Gaudin, le petit-neveu d’une « gouvernante » _ Gachucha Billac _ et le fils d’une « femme de chambre » _ telle que l’a probablement été un court moment Marie Delouart, avant son départ en Espagne pour assister la modiste parisienne Madame Félix, puis, surtout, au retour d’Espagne, son mariage avec Joseph Ravel, le 3 mars 1873, à la mairie du XVIIIe arrondissement, à Paris _ tel qu’était en effet le petit Maurice Ravel, en son enfance et son adolescence, lors des vacances qu’il passait à Saint-Jean-de-Luz, auprès de sa grand-tante et marraine Gachucha Billac, « domestique » dans la famille Gaudin, 
pouvait un peu difficilement passer tout de suite _ et même après, pour des raisons que j’ignore et qui me font question… _ pour un cousin effectif des grands amis Hiriart, et désormais parents, une fois réalisée l’union de Magdeleine Hiriart _ cousine au 3e degré de Maurice Ravel _ et Charles Gaudin le 28 septembre 1901, à Saint-Jean-de-Luz _ et Gachucha Billac étant encore vivante : elle décèdera moins de trois mois plus tard, le 17 décembre 1901, bien sûr au domicile des Gaudin, 41 rue Gambetta à Saint-Jean-de-Luz…
Lui le petit Maurice dont la mère Marie Delouart, née à Ciboure en 1840, et la grand-mère Sabine Delouart, à Ciboure, en 1809, étaient toutes deux nées de pères inconnus.
Et en effet le tout premier ancêtre masculin, en remontant dans le temps, de la branche maternelle de Maurice Ravel, était le cibourien Gratien Delouart (Ciboure, 1er mai 1748 – Ciboure, 21 août 1798)…
Et de fait, toute sa vie de musicien célébré de par le monde entier, le discret et foncièrement humble Maurice Ravel a gardé trace, même discrète _ et entièrement prise sur soi _ de cette situation-là…
Nonobstant son génie vraiment hors-pair de compositeur…
Cf ce qu’en dit le compositeur Karol Beffa dans le sublime entretien vidéocasté que j’ai eu avec lui à Bordeaux le 25 mars dernier ;
ainsi que dans son merveilleusement passionnant livre « L’Autre XXe siècle musical »…
Je suis sûr que les échanges à venir à propos de la famille luzienne des Gaudin, et au sujet des liens des membres de celle-ci avec Maurice Ravel
(ainsi que sa mère Marie Delouart, et que sa grand-tante et marraine Gachucha Billac),
seront non seulement passionnants, mais aussi très féconds pour un peu mieux éclairer l’histoire même de ces liens, 
restés difficiles à connaître jusqu’ici, notamment faute d’abord de documents tangibles sur lesquels se fonder,
en plus de la transmission de la mémoire familiale des Gaudin et Courteault…
 
En particulier pour ce qui concerne les séjours du petit Maurice à Saint-Jean, durant son enfance, puis son adolescence : cf les témoignages transmis au sein de la famille Gaudin…
Ainsi que, et c’est aussi important, en ce qui concerne les liens ayant existé avant 1875 _ la naissance à Ciboure, le 7 mars 1875, du petit Joseph-Maurice _ entre la mère de Maurice Ravel, Marie Delouart et l’arrière-grand-mère, Annette Bibal-Gaudin, de Maylen Gaudin-Lenoir (fille de Charles Gaudin et son épouse Magdeleine Hiriart-Gaudin) et Pascal Courteault (fils de Jane Gaudin et son époux Henri Courteault).
Mais aussi, et forcément très lié à ces liens-là, pour mieux cerner l’historique, encore confus, de la situation de Gachucha Billac, la tante (et plus proche parente après Sabine Delouart, sa mère) de Marie Delouart, la mère de Maurice, auprès des Gaudin :
Edmond Gaudin et Annette Bibal se sont mariés à Saint-Jean le 23 janvier 1875 ;
et nous savons que Marie Delouart se trouvait à cette date présente à Ciboure _ il est donc tout à fait possible, et même très probable, qu’elle a assisté au mariage d’Annette et Edmond ce 23 janvier ! _
en raison
d’une part du décès (et ses suites) de sa mère, Sabine Delouart (décédée le 22 décembre 1874, en la maison San Esteven, rue du Quai, et mentionnée sur l’acte d’état civil de son décès comme étant de profession « marchande de poissons » ; elle était née le 11 mars 1809),
et d’autre part de l’accouchement à venir, à Ciboure plutôt qu’à Paris, du petit Maurice (ce sera le 7 mars 1875, au même endroit : rue du Quai, n° 12).
Qui, de Sabine Delouart (née en 1809), ou de sa sœur Gachucha Billac (née en 1824), toutes deux mentionnées en ces actes d’état-civil à la mairie de Ciboure des 23 décembre 1874 et 8 mars 1875, comme de même profession : « marchandes de poissons » ; laquelle des deux faisait fonction de « concierge » en la belle maison San Esteven, au 12 de la rue du Quai ?
Et résidait donc au rez-de-chaussée de cette splendide demeure, là même où Marie Delouart accouchera de son petit Maurice le 7 mars, à « dix heures du soir » ?..
Cela demeure encore difficile à trancher…
Le premier-né d’Edmond Gaudin et son épouse Annette, sera Charles, qui naîtra 10 mois plus tard, le 19 novembre 1875.
Il me semble possible d’envisager, du simple fait de l’existence déjà, au moins depuis 1870, de liens _ de domesticité, probablement… _ entre Marie Delouart et Annette Bibal,
l’hypothèse que Gachucha Bibal (née le 15 mai 1824), la tante de Marie Delouart (née le 24 mars 1840),
aurait peut-être été, à moins que ce n’ait été plutôt sa nièce, Marie Delouart, elle-même ! ou bien toutes les deux.., déjà au service de la mère d’Annette Bibal (née le 28 avril 1845), Victoire Dupous (née le 9 juin 1822), veuve de Pierre Bibal (né le 5 septembre 1806) depuis le 12 septembre 1855,
et mère de 9 enfants, nés entre le 7 février 1844 (l’aîné Jean-Baptiste) et le 22 août 1855 (la benjamine Bernardine).
En effet,
même si l’aîné d’entre ces 9 enfants Bibal, Jean-Baptiste Bibal, est décédé (âgé de 27 ans) _ au port de Rochefort _ le 18 février 1871 ; Marie, la jumelle de Pascal, le 13 mars 1849 ; Justine, le 31 mars 1854 ; Marie, le 13 mars 1855 ; et Marie-Martine-Eliza, le 14 octobre 1870,
il s’est trouvé qu’à partir du mois de février 1871, c’est-à dire au décès de ce fils aîné Jean-Baptiste,
encore 4 enfants Bibal demeuraient à la charge de Victoire Dupous, veuve Bibal, au 41 de la Grand Rue
il s’agit de :
Annette (née le 28 avril 1845),
Pascal (né le 12 juin 1847),
Léon-Pierre (né le 1er mars 1849 ; et qui sera peintre lui aussi),
et enfin Bernardine (née le  22 août 1855), qui deviendra la« Tante Bibi » de la correspondance de Maurice Ravel avec sa grande amie Marie Gaudin…
Mais déjà, en amont de cette date de février 1871,
le 12 septembre 1855, au moment de la disparition, à l’âge d’à peine 49 ans, de Pierre Bibal,
la veuve de celui-ci, Victoire Dupous, se trouve avoir à sa charge 6 enfants encore petits :
11 ans pour Jean-Baptiste, 10 ans pour Annette, 8 ans pour Pascal, 6 ans pour Léon-Pierre, 22 mois pour Marie-Martine-Eliza, et 2 mois pour Bernardine.
Et à cette date du 12 septembre 1855, Gachucha Billac avait 31 ans ; et sa nièce Marie Delouart, 15 ans… 
Il serait donc intéressant de savoir à partir de quelle date Gachucha Billac (indiquée de profession « marchande de poissons » et « domiciliée à Ciboure » sur l’acte d’état civil de la naissance de son petit-neveu Maurice Ravel, à la mairie de Ciboure le 8 mars 1875) serait entrée au service de Victoire Dupous, veuve Bibal ;
avant de devenir, mais à quelle date ?, la « gouvernante » des 6 enfants d’Edmond Gaudin ; l’aîné de ceux-ci, Charles, étant né le 19 novembre 1875 ; et le benjamin, Louis, le 23 février 1886 (il décèdera de maladie le 2 novembre 1899).
Et de savoir aussi ce qu’il en a été, plus précisément, du service, dont Pascal Courteault a été, à ma connaissance, le premier à faire état, de Marie Delouart auprès de cette même famille Dupous-Bibal _ c’est-à dire Victoire Dupous-Bibal, puis Annette Bibal-Gaudin _, avant son départ pour Madrid, probablement en 1871, avec la modiste parisienne Madame Félix, en remplacement d’Annette Bibal, retenue cette année-là à Saint-Jean-de-Luz afin de veiller à la convalescence, après blessures de guerre, de celui qui n’était encore que son fiancé, Edmond Gaudin…
Toutes ces questions sont loin d’avoir été résolues,
peut-être, d’abord, faute d’avoir été clairement posées : mais qui s’y intéressait vraiment ?
Il faudrait donc tâcher de réunir, d’une part, des souvenirs de famille transmis d’une génération à l’autre, 
et, peut-être aussi, et surtout, quelques éventuelles traces documentaires tangibles qui auraient pu être conservées…
De toutes façons, c’est détail après détail, indice de piste après indice de piste, que la recherche  est à même, patiemment et méthodiquement, de progresser…
Du moins pour qui s’intéresse à la vérité des faits à établir sérieusement….
À suivre…
Ce vendredi 22 avril 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

 

 

En poursuivant les recherches sur les Bibal-Gaudin à Ciboure et Saint-Jean-de-Luz entre 1900 et 1914 : l’association entreprenariale à Ciboure entre Pascal Gaudin et Pascal Elissalt…

21avr

Suite à ma conversation téléphonique de jeudi 14 avril dernier (cf mon article en suivant du lendemain 15 : « « ),

et suite à un premier résultat concernant le lieu et la date du décès du peintre luzien Pascal Bibal, indiqué en mon article du mardi 19 : « « ,

voici, et toujours dans l’élan fécond de cette même conversation téléphonique du jeudi 14 avril, voici, donc maintenant, ce jeudi 21 avril, quelques nouveaux résultats de ces mêmes recherches, concernant cette fois les entreprises, sur le territoire de la commune de Ciboure, au début du XXe siècle, de Pascal Gaudin et Pascal Elissalt ;

ainsi que quelques précisions concernant la proximité _ et les apparentements, même, ayant existé… _ entre Pascal Gaudin (Saint-Jean-de-Luz, 31 mars 1883 – Oulches-Hurtebise, sur le Chemin des Dames, 12 novembre 1914) et Pascal Elissalt (Saint-Jean-de-Luz, 19 juillet 1878 – Ciboure, 14 janvier 1941),

tels que transmis à mes correspondants présents de la famille Gaudin-Courteault :

Chers amis,

À la recherche de plus d’informations sur la participation de membres de la famille Bibal (et Gaudin) à diverses entreprises à Ciboure,

d’une part, de conservation de poissons, d’autre part de chantiers navals,
en association, d’une part, avec un Letamendia (dont j’ignore pour le moment le prénom), et, d’autre part, avec Pascal Elissalt,
je me suis plongé dans les 240 pages du remarquable et très détaillé « Ciboure – Ziburu 400 ans d’histoire » de Guy Lalanne, édité par Jakintza en 2016.
Si je n’y ai hélas rien trouvé sur l’histoire _ importante ; et encore aujourd’hui de pleine actualité ! _ des divers chantiers navals de Ciboure _ ce qui est tout de même assez étonnant ! _,
en revanche, il s’y trouve de fort intéressants chapitres, d’une part, sur l’histoire de l’île des Récollets (aux pages 96 à 103),
et, d’autre part, sur l’histoire des usines de conservation de poissons de Ciboure (aux pages 188 à 193).
C’est à la page page 103 que le nom de Pascal Elissalt apparaît ans le chapitre consacré à l’île des Récollets,
quand  « le 27 septembre 1907, Pascal et Jean-Pierre Elissalt, négociants et armateurs luziens, achetèrent _ à un certain Paulin Maya, d’Auch _ les immeubles, dont la chapelle _ de l’île des Récollets _, à usage d’usine de salaisons. » Les propriétaires privés précédents avaient été les entrepreneurs Noubel et de Laussen ; puis, en 1873, Léopold Dupuy ; en 1881, l’architecte Philippe Seron ; puis, Ernest Castro ; puis, Joseph Miura, d’Ainhoa ; puis, en 1900, Jeanne-Cécile Latge, épouse d’Antonin Peigne, négociant toulousain, « qui transforma les bâtiments en une modeste usine de salaisons. Ce fut la première usine de Ciboure » ; et « en 1905, nouvelle vente à Paulin Maya, d’Auch » ; et enfin les frères _ Pascal et Jean-Pierre _ Elissalt, le 27 septembre 1907.
Le nom d’un Bibal n’est donc pas ici mentionné.
Pas davantage, non plus, dans le chapitre consacré aux « Usines de conserves au quartier Zubiburu », qui  débute ainsi, à la page 188 :
« A proximité du site des Récollets existaient au tout début du XXe siècle les ateliers de salaisons Dumas, Caloni et Letamendia _ pas de mention ici du nom d’un associé Bibal… _ sur des terrains remblayés gagnés sur les marécages de la Nivelle, au pied du talus de la voie ferrée, mais côté sud. La première usine de conserves à l’huile en boîtes métalliques fut construite à partir de 1913 par les frères Chancerelle, Bretons de Douardenez, sur les terrains Dumas qui accueillirent peu à peu toute l’activité industrielle de Ciboure liée à la pêche. Les usines de conserves de Ciboure (Chancerelle, Elissalt, Consathoma, Soubelet, Laffitau, Pêcheries de Gascogne, Etablissements Maritimes Basques à Socoa) employèrent près de six cent personnes ».
Et un peu plus bas :
« Avant la construction des immeubles de Zubiburu en 2007, le quartier était occupé par plusieurs usines de conserves de poisson. Celles-ci s’étendaient de  part et d’autre de l’avenue Bourousse :
. à gauche et le long du chemin de fer, on pouvait distinguer les établissements Laffitau, Canet, Chancerelle et Consathoma (conserves de sardines, thon, maquereau)
. à droite de l’avenue Bourousse, l’usine Pascal Elissalt, « Conserverie moderne » ».
Voilà pour le moment.
Et je poursuis mes recherches ;
et demeure bien sûr à votre disposition pour toutes nouvelles précisions et questions…
Bien à vous, chers amis,
Francis Lippa, à Bordeaux
P. s. :
je viens de découvrir aussi ce jour un lien de parenté entre ceux qui ont été associés,
Pascal Elissalt (Saint-Jean-de-Luz, 19 juillet 1878 – Ciboure, 14 janvier 1941) et Pascal Gaudin (Saint-Jean-de-Luz, 31 janvier 1883 – Oulches-Hurtebise, 12 novembre 1914) :
côté Elissalt, par la tante Marie Harispe (1838-1916)
_ Marie Harispe (St-Jean-de-Luz, 15 avril 1838 – St-Jean-de-Luz, 25 décembre 1916) épouse de Jean Elissalt (St-Jean-de-Luz, 21 juillet 1826 – St-Jean-de-Luz, 29 septembre 1900), le frère de son père Pierre Elissalt (Saint-Jean-de-Luz, 14 avril 1837 – 25 décembre 1923) _
de Pascal Elissalt (St-Jean-de-Luz, 19 juillet 1878 – Ciboure, 14 janvier 1941) ;
côté Gaudin, par la belle-sœur Magdeleine Hiriart (1875-1968)
_ Magdeleine Hiriart (St-Jean-de-Luz, 11 mars 1875 – St-Jean-de-Luz, 19 juin 1968), l’épouse de son frère Charles Gaudin (St-Jean-de-Luz, 19 novembre 1875 – Bimbo, 13 septembre 1910) _
d
Pascal Gaudin (St-Jean-de-Luz, 31 mars 1883 – Oulches-Hurtebise, 12 novembre 1914).
Je remarque aussi que Pascal Elissalt et Pierre Gaudin (St-Jean-de-Luz, 7 février 1878 – Oulches-Hurtebise, 12 novembre 1914), tous deux nés à Saint-Jean-de-Luz l’année 1878, ont très probablement été condisciples à l’école… 
L’arrière-grand-père de Magdeleine Hiriart (St-Jean-de-Luz, 11 mars 1875 – St-Jean-de-Luz, 19 juin 1968) _ l’épouse de Charles Gaudin et belle-sœur de Pierre et Pascal Gaudin _,
est en effet,
via la mère, Marie Dimatz, (St-Jean-de-Luz, 28 octobre 1844 – St-Jean-de-Luz, 9 juillet 1932)
et la grand-mère, Magdeleine Harispe (St-Jean-de-Luz, 10 mars 1802 – St-Jean-de-Luz, 1er mars 1883), de cette Magdeleine Hiriart,
Pierre Harispe (St-Jean, 17-8-1755 – St-Jean, 11-10-1821).

Lequel Pierre Harispe (1755-1821) se trouve être aussi l’arrière-grand-oncle de Pascal Elissalt,
via sa tante_ l’épouse de son oncle Jean Elissalt (1826-1900) _ Marie Harispe (St-Jean-de-Luz, 15 avril 1828 – St-Jean-de-Luz, 25 décembre 1916),
et son grand oncle Augier Harispe (St-Jean-de-Luz, 28 août 1787 – St-Jean-de-Luz, 9 février 1870), 
qui est lui-même (1787-1870) fils de Pierre Harispe (1755-1821) et frère de Magdeleine Harispe (1802-1883).
L’association entreprenariale, à Ciboure, de Pascal Gaudin et Pascal Elissalt repose ainsi sur une proximité certaine _ et un apparentement _ des familles luziennes Elissalt et Gaudin.
Et sur ces liens ayant existé entre les Bibal-Gaudin et les Elissalt,

Ce jeudi 21 avril 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

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