La merveille How Montague Rendall, baryton d’exception, en un phénoménal CD carte-de-visite « Contemplation »…

— Ecrit le samedi 26 octobre 2024 dans la rubriqueBlogs, Musiques”.

Le 20 septembre dernier,

l’article de Jean-Charles Hoffelé, sur son excellent site Discophilia, intitulé « Le chant pur« , m’avait alerté sur la qualité en quelque sorte exceptionnelle, et donc absolument marquante, du CD Erato 5021732363787 « HUW Montague Rendall – Contemplation« , d’un jeune baryton _ de 30 ans _, Huw Montague Rendall, pour sa toute première apparition discographique ;

mais nulle part, un peu étrangement, n’était en vue cet objet à se procurer sur quelque table… 

Voici donc, tout d’abord, ce bel article très appelant :

LE CHANT PUR

Ceux qui auront vu son Mercutio qui crevait la scène (comme on crève l’écran) du Roméo et Juliette _ de Gounod _ selon Thomas Jolly auront gardé dans l’œil sa silhouette athlétique, mais surtout le souvenir _ considérablement marquant _ de sa voix : ce baryton sombre et clair à la fois, aux mots mordants _ voilà ! _, à la ligne impeccable _ et magnifiquement fluide… _, à la justesse stellaire _ wow !!! sans le moindre défaut… _, avec dans le timbre même _ aussi, et même surtout, et c’est bien sûr absolument décisif ! _ comme le rappel d’un âge d’or perdu du chant français, celui des Endrèze, des Blanc _ mazette ! rien que cet âge d’or-là ! _, c’est Huw Montague Rendall dont parait ici le premier album.

Bon sang ne saurait mentir, le jeune homme a hérité de son père David Rendall, fabuleux ténor mozartien _ voilà _, la ligne de chant instrumentale, et de sa mère _ soprano _, Diana Montague, les mots et les affects _ incarnés _ du théâtre.

Ce Pelléas majeur – quel dommage que rien de son rôle phare ne figure sur l’album – sera-t-il un jour Golaud ? Son formidable Hamlet _ d’Ambroise Thomas _, par quoi s’ouvre l’album, semble l’annoncer, car cette voix de mots si clairs sait s’assombrir pour le Prince du Danemark dont il renouvelle la psyché depuis l’exemple laissé par Thomas Hampson _ wow!

Le panorama _ parcouru et pleinement, à la perfection, accompli en cet album magistral _ est vaste _ oui oui _ ; comme Thomas Hampson, décidément modèle probable, il se risque aux Lieder eines fahrenden Gesellen _ de Mahler _, en saisissant toute la poésie _ mais oui _ que partagent dans les inflexions de son chant les Rouennais _ de l’Opéra Orchestre Normandie Rouen _ si idéalement conduits par Ben Glassberg qui aura porté l’opéra normand à un niveau international en trois saisons.

Il ose le Tanzlied des Pierrot de Die tote Stadt _ de Korngold _ où s’évoquent les tendresses du chant _ rien moins… _ d’un Hermann Prey, il envole le scherzo de Mab _ du Roméo et Juliette de Gounod _ évidemment, fait un impeccable Valentin _ du Faust de Gounod _, exalte les nostalgies de Chanson triste (comme j’aurai préféré L’Invitation au voyage, La vie antérieure…) _ des mélodies de Duparc _ et sait charmer sans sucre chez Messager _ de Monsieur Beaucaire _ ou Hammerstein _ en son Carousel _, surtout il sera troublant au possible en Billy Budd _ de Britten _ avec le piccolo de Kouchyar Shahroudi.

Et Mozart ? Comte _ Almaviva _ des Nozze déjà fabuleux (et qui prouve que vocalement Golaud est dans ses cordes), Don Giovanni en charmes sulfureux, surtout un épatant Papageno face à la Papagena mutine d’Elisabeth Boudreault et aux boys du Trinity College _ pour Die Zauberflöte.

Mais le dernier mot _ du merveilleux programme de 17 airs de ce CD, en forme de brilllantissime sublime carte-de-visite  _ sera pour Mahler, l’esseulement du solitaire retranché du monde, cet Ich bin der Welt abhanden gekommen chanté comme du Schubert qui semble lui destiner _ que de rapides promesses pour ce jeune chanteur à ce point déjà si idéalement accompli ! et avec quelle envergure !.. _ pour demain Winterreise.

LE DISQUE DU JOUR

Contemplation

Œuvres de Ambroise Thomas (Hamlet), Charles Gounod (Faust, Roméo et Juliette), Erich Wolfgang Korngold (Die tote Stadt), Gustav Mahler (Lieder eines fahrenden Gesellen, Ich bin der Welt abhanden gekommen), Benjamin Britten (Billy Budd), Henri Duparc (Chanson triste), Wolfgang Amadeus Mozart (Le nozze di Figaro, Don Giovanni, Die Zauberflöte), André Messager (Monsieur Beaucaire), Richard Rodgers (Carousel)

Huw Montague Rendall, baryton

Elisabeth Boudreault, soprano (Mozart, Zauberflöte)


Oliver Bartow, Sam Jackman, Benjamin Gilbert,
sopranos garçons (Mozart, Zauberflöte)

Opéra Orchestre Rouen Normandie
Ben Glassberg, direction

Un album du label Erato 5021732363787
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Photo à la une : le baryton Huw Montague Rendall – Photo : © Anthony Dehodencq

Et une fois découvert le CD, et puis avec ravissement écouté,

l’exclamation aussitôt arrachée 

Chapeau l’artiste !!!

Et maintenant, à votre tour,

écoutez tout simplement ici ce phénoménal CD de 75′ 30 de ce chanteur baryton d’exception

qui a décidément tout pour lui !..

Ce samedi 26 octobre 2024, Titus Curiosus-Francis Lippa

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