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L’enchantement d’un merveilleux CD, avec cornet, d’Adrien Mabire et La Guilde des Mercenaires

20mai

Dans un répertoire très proche _ du moins pour le lieu, l’époque et les compositeurs _

des deux CDS que je viens de chroniquer

hier et avant-hier,

voici,

et cette fois avec une mise en valeur _ superbe _ du cornet,

dont joue Adrien Mabire,

qui dirige aussi son ensemble de La Guilde des Mercenaires,

un magnifique CD _ Encelade ECL 1703 _

pour des œuvres d’autour, à nouveau 1600, et en Italie,

des compositeurs :

Ippolito Tartaglino,

Orlando di Lasso,

Giovanni Battista Fontana,

Giovanni Valentini,

Giovanni Paolo Cima,

Giovanni Pierluigi da Palestrina,

Dario Castello,

Cypriano de Rore,

Biagio Marini,

Giovanni Antonio Bertoli

et Giovanni Antonio Ricci.

Il se trouve que ce jour ce CD reçoit une chronique extrêmement élogieuse

_ et merveilleusement méritée _

de Stéphane Reecht, sur le site Res Musica

intitulée La Guilde des Mercenaires, l’ampleur du geste


Mottetti et Canzoni virtuose

Œuvres d’Ippolito Tartaglino (c. 1539-c. 1582),

Roland de Lassus (1532-1594),

Giovanni Battista Fontana (c. 1571-1630),

Giovanni Valentini (c. 1582-1649),

Giovanni Paolo Cima (c. 1570-1622),

Giovanni Pierluigi da Palestrina (c. 1525-c. 1617),

Dario Castello (c. 1590-c. 1630),

Cypriano de Rore (c. 1515-1565),

Biagio Marini (1595-1663),

Giovanni Antonio Bertoli (1605-1669)

et Giovanni Antonio Riccio (c. 1600- après 1621).

La Guilde des Mercenaires ;

Adrien Mabire, cornet, flûte et direction.

1 CD Encelade.

Enregistré en juillet et août 2017

en l’abbaye de Saint-Amant-de-Boixe.

Durée : 66:44

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Après un premier disque _ déjà très réussi ! _ consacré à la musique instrumentale de Bassano, le jeune ensemble La Guilde des mercenaires continue à creuser le sillon de la musique italienne des XVIe et XVIIe siècles, avec une très grande réussite.

Ce programme vénitien qui va de Cipriano de Rore (mort en 1565) à Giovanni Antonio Bertoli (mort en 1669) et qui mêle voix et instruments, sacré et profane, est l’occasion pour le cornettiste Adrien Mabire _ excellent ! _ d’affirmer un ensemble d’idées fortes et tout à fait pertinentes : jouer la musique de cette époque dans une église, avec un orgue de tribune et une variété d’instruments au son ouvert, permet de lui redonner tout son lustre et son ampleur originels. Le projet d’enregistrer avec un orgue d’époque en Italie n’ayant pas pu être concrétisé, les musiciens se sont tournés vers l’abbatiale de Saint-Amant-de-Boixe en Charente et son orgue Renaissance de 2012 dû à Quentin Blumenroeder, bien connu du claveciniste et organiste Jean-Luc Ho et promu par le violoniste Guillaume Rebinguet-Sudre depuis le projet de sa construction. Le basson de Jérémie Papasergio, la bombardine d’Elsa Franck et la voix de Violaine Le Chenadec complètent _ parfaitement ! _ le dispositif, sachant que les trois instrumentistes à vent passent aussi à l’occasion à la flûte à bec renaissance.

Le résultat est absolument enthousiasmant _ mais oui ! Même une oreille habituée à la musique italienne de cette époque est immédiatement séduite par la variété et l’ampleur des sonorités et du jeu, la netteté des intentions et la force du discours. Le programme fait la part belle à des pièces pour soliste et orgue volontiers virtuoses, comme la Sonate pour cornet à bouquin et orgue de Biagio Marini, la Sonata prima de Bertoli prise au basson, ou encore des diminutions de Francesco Rognoni pour flûte soprano sur Ancor che col partire de Cipriano de Rore où Elsa Franck est époustouflante. Mais les ensembles, rutilants et flamboyants, impressionnent encore plus, comme dans la Canzon supra Susanna d’Ippolito Tartaglino avec cornet et deux bassons qui ouvre le disque, ou la Sonata sestadecima a tre de Giovanni Battista Fontana, la seule pièce du programme avec violon. Et quand ils intègrent la voix bien projetée de Violaine Le Chenadec et emplissent l’espace, ils produisent un effet tout aussi saisissant, notamment dans le motet Iubilent omnes de Giovanni Antonio Riccio. Les pièces vocales plus intimistes, religieuses comme Pulchra es amica mea de Palestrina avec trois flûtes à bec, ou profanes comme Susanne un jour dans un accompagnement pour orgue seul de Roland de Lassus, constituent quant à eux des moments de plénitude bienvenus.

Touchant un orgue muni pour l’heure de « seulement » une douzaine de jeux, Jean-Luc Ho quant à lui est à la base de la réussite de l’entreprise. Présent à chaque pièce, il sait trouver les bonnes combinaisons de registres au service à la fois de l’ampleur de la musique et de la variété des sonorités. La Sonata seconda de Dario Castello avec Adrien Mabire au cornet en est un excellent exemple, qui alterne les nuances et permet d’admirer des registres peu communs comme le nasard ou le tremblant.

En plus de donner une vision plus juste de ce qu’était la musique italienne de l’époque, sans distinction nette entre profane et sacré, cet enregistrement est un enchantement constant _ voilà ! _ pour l’auditeur et ne peut que donner envie de vivre l’expérience du concert en église.



Ce lundi 20 mai 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

Admirable « Regina Bastarda : The virtuoso viola da gamba in Italy around 1600″, par Paolo Pandolfo et La Pedrina

19mai

Comme pour poursuivre l’enchantement du CD que j’ai célébré hier même

_  _,

voici ce jour la grâce du CD

de Paolo Pandolfo, à la viola bastarda, et de La Pedrina,

soient les chanteurs Gabriel Jubin, Paolo Borgonovo, Matthias Deger, Raitis Grigalis et Matteo Bellotto,

sous la direction de Francesco Saverio Pedrini,

Regina Bastarda _ The virtuoso viola di gamba in Italy around 1600

_ soit le CD Glossa GCD 922519 _,

qui nous offre un florilège de variations virtuoses _ avec diminutions _ sur la viola bastarda

de divers compositeurs

_ Oratio Bassani, Francesco Rognoni, Riccardo Rognoni, Diego Ortiz, Aurelio Virgiliano et Vincenzo Bonizzi _

de chansons et madrigaux

d’autres compositeurs leurs contemporains

_ Giovanni Pierluigi da Palestrina, Cipriano de Rore, Girolamo dalla Casa, Thomas Crecquillon, Pierre Sandrin, Orlando di Lasso et Adrian Willaert _

en Italie,

au tournant de la Renaissance et du pré-Baroque.

C’est à nouveau une splendeur

d’un ravissement _ d’une très grande intimité _ rare.

La nuit en est illuminée.

Ce dimanche 19 mai 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

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