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Parmi les interprètes de Beethoven au piano : Eduardo del Pueyo _ l’exemple de la Waldstein : pas assez d’emportement !

15fév

Ayant sous la main le coffret Decca Eloquence _ 484 0193 _ de 5 CDs d’Eduardo del Pueyo

(Saragosse, 29 août 1905 – Bruxelles, 9 novembre 1986)

de l’intégrale de ses enregistrements pour Philips,

au sein duquel figurent 7 Sonates de Beethoven,

les Sonates n° 8  (« Pathétique« ), 14 (« Clair de lune »), 18 (« La Chasse« ), 21 (« Waldstein« ), 23 (« Appassionata« ), 26 (« Les Adieux« ) et 29 (« Hammerklavier« ),

je choisis de commencer mon écoute

par l’emblématique _ à mes oreilles _ « Waldstein« 

_ enregistrée, en stéréo, à la Bachzaal, à Amsterdam, en septembre 1959…

Cette « Waldstein » de 1959 pour Philips d’Eduardo del Pueyo

sonne un peu trop apollinienne à mon goût

_ et cela, en ses trois mouvements : pas assez emportés,

voire parfois exaspérés ! _

et ne comporte pas assez la touche _ variable, bien sûr, d’une œuvre à l’autre _ de colère

qui constitue à mes oreilles un trait idiosyncrasique essentiel

de tout l’œuvre beethovenien.

Mon impression

_ pas assez d’emportement du pianiste ! _

est identique à propos de la « Hammerklavier« 

_ enregistrée, en mono, en la Petite Salle du Concertgebouw d’Amsterdam, en mai 1958.

En son article du 21 juin 2019 sur le site ResMusica, intitulé Le legs Philips d’Eduardo del Pueyo enfin disponible,

l’excellent Maciej Chizinski indique, lui, à propos de cette « Waldstein« – là, très précisément ceci :

 

« le pianiste fait preuve d’un toucher cristallin, résultant probablement d’un usage relativement restreint de la pédale droite. Le finale, tout à la fois solennel et chantant, impressionne par la rondeur du timbre, ainsi que la limpidité des textures dûment maîtrisée, et pourtant frappée au sceau de la fraîcheur, la virtuosité et l’énergie« 

_ « fraîcheur, virtuosité, énergie«  : voilà ce que j’aurais personnellement aimé ressentir, mais n’ai hélas pas éprouvé…

En revanche, c’est tout à fait ce que je ressens

en écoutant et la « Waldstein » et la « Hammerklavier » de Paul Badura-Skoda

en son The Complete Pianos Sonatas played on period instruments,

un merveilleux coffret A 203 (de 9 CDs) que vient de nous offrir le label Arcana…

Ce samedi 15 février 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

Une très intéressante initiative : le « Complete Piano Works » de Beethoven (en 16 CDs) par Martino Tirimo

01fév

En cette féconde année discographique qui débute

du 250 ème anniversaire de la naissance de Ludwig van Beethoven

_ à Bonn le 16 décembre 1770 _,

se multiplient de très intéressants coffrets d’intégrales

de divers pans

de l’œuvre _ titanesque _ beethovenien.

Or voici que,

à côté, par exemple,

des 2 coffrets de la musique pour piano seul réalisés par l’excellent Ronald Brautigam

(sur pianofortes)

_ le coffret de 9 CDs des Sonates + le coffret de 6 CDs des Variations, Bagatelles & Clavierstücke :

soient le coffret Bis-2000 et le coffret Bis-2403 _,

vient de paraître chez Hänssler Classic

un coffret de 16 CDs

_ avec un CD de plus que les 2 coffrets Bis, peut-on remarquer… _

intitulé Beethoven Complete Piano Works

_ le coffret Hänssler PH19032 _

qui présente la totalité _ la plus exhaustive possible _ de l’œuvre pour piano seul

en un effort _ voilà sa singularité ! _ de respect de la chronologie de la composition de chacune des œuvres ;

par le pianiste chypriote _ de très grande qualité _ Martino Tirimo

_ né à Larnaca le 19 décembre 1942 _ ;

qui a _ déjà _ produit des intégrales discographiques

des œuvres pour piano seul

de Schubert en 8 CDs _

et de Debussy _ en 4 CDs…


L’expérience d’écoute pour le mélomane curieux

est tout à fait intéressante.

Ainsi voici ce que le 4 janvier dernier en disait,

sur son site Discophilia,

l’excellent Jean-Charles Hoffelé,

en un très judicieux _ et très compétent _ article

intitulé Complétude :

COMPLÉTUDE

Dix ans : Martino Tirimo, qui aime les intégrales _ voilà ! _ comme l’a prouvé son très parfait cycle des Sonates de Schubert pour EMI, aura pris son temps pour graver non seulement toutes les Sonates, mais en fait _ voici le distinguo _ l’ensemble _ le plus exhautif possible _ de l’œuvre pour piano solo de Beethoven _ et dans l’ordre le plus possible chronologique : pour en apprendre encore davantage…

Ce n’est pas un secret, la sonorité naturelle de Martino Tirimo est une des plus belles _ c’est là un hommage qui se remarque ! _ parmi les pianistes d’aujourd’hui, piano sans marteau, jeu profond et ample qui ne sature jamais l’instrument, clarté polyphonique et sens aigu des voix intérieures, cet équilibre classique _ apollinien _ s’emploie chez Beethoven à gommer les humeurs _ voilà, à rebours de l’expressionnisme _ et à faire entendre d’abord la musique.

La dispersion des Sonates, au long des quinze _ non : seize ! _  CDs où elles voisinent avec les Variations, les Bagatelles, toutes les pièces éparses, forme à mesure qu’on progresse dans ce paysage sans cesse changeant une image bien plus diversifiée du piano _ voilà l’innovation passionnante ! _ que celle imposée par les seules Sonates.


Le sens du bref, de l’aphorisme _ présent ailleurs que dans les Sonates _ font sa langue immédiatement moderne _ voilà : expérimentale _, mais tel Andante, tel Menuet, tel Prélude éclairent sous un jour différent ce pianoforte qui sait _ bien, aussi _ qu’il vient de Mozart et de Haydn et fut toujours à l’écoute de ses contemporains, notamment de Dusseket de Voříšek _ voilà qui est assurément bien intéressant.

Partout, Martino Tirimo choisit d’abord l’équilibre royal _ apollinien _ d’une sonorité qui magnifie le discours, l’amplifie, lui donne une assise harmonique où tout chante _ oui. Ce ne sera pas le Beethoven des humeurs _ notamment colérique _ qui le guidera, mais bien ce Beethoven au centre de l’efflorescence de la nouvelle musique viennoise _ oui : unus inter pares, ou Beethoven au milieu d’autres… _ qui est le contemporain absolu _ 1770 – 1827 _ de Schubert _ 1797 – 1828 _ et voit aussi loin que lui : l’intensité émotionnelle des ultimes Sonates, à compter d’une Hammerklavier _ bien sûr ! _ stupéfiante de puissance contrôlée _ voilà _, tisse de nombreux liens avec les ultimes Sonates de Schubert : c’est un voyage lyrique bouleversant _ c’est dit _ qui vient couronner une intégrale unique, la seule en fait depuis l’entreprise tout de même moins complète d’Alfred Brendel pour Vox _ enregistrée entre 1961 et 1966 _ que Martino Tirimo peut regarder dans les yeux sans ciller.

Et maintenant, qu’Hänssler lui offre d’enregistrer les Concertos !


LE DISQUE DU JOUR

Ludwig van Beethoven(1770-1827)


L’Œuvre pour piano
(Intégrale)

Martino Tirimo, piano

Un coffret de 16 CDs du label Hänssler Classic PH19032

Photo à la une : le pianiste Martino Tirimo – Photo : © DR

Ce samedi 1er février 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

Epatante Angela Hewitt, cette fois dans les 6 Partitas de Bach (BWV 825 à 830)

15déc

Longtemps,

un imbécile préjugé _ de je ne sais quelle provenance _

m’a fait vilainement considérer Angela Hewitt, pianiste canadienne _ née à Ottawa le 26 juillet 1958 _,

comme une sorte de sous-disciple du pianiste, canadien lui aussi, Glenn Gould _ Toronto, 25 septembre 1932 – Toronto , 4 octobre 1982.

Jusqu’au jour où j’ai véritablement écouté un de ses CDs,

probablement une interprétation de Bach,

peut-être même les Variations Goldberg.

Une interprétation tout à fait jouissive

_ alors que j’exècre Glenn Gould !!! L’imposture incarnée…

Même si je continue de préférer Bach au clavecin,

et probablement d’abord par l’ami Pierre Hantaï…

Mais Hewitt procure un très grand plaisir d’écoute,

sans maniérisme, ni affèterie aucune ;

mais beaucoup d’élan vital.

Elle est dans la jubilation.

Nouveau déclic : ses deux CDs Domenico Scarlatti _ un de mes compositeurs fétiches.

Et à nouveau, très grands plaisirs de la suivre l’écouter jouer :

de nouveau les mêmes qualités motoriques,

et de souplesse jubilatoire.

Et là encore même si je place ici encore au pinacle les CDs Scarlatti/Pierre Hantaï au clavecin :

tout simplement _ superlativement _ géniaux.


Et aujourd’hui, voici le double CD Hyperion _ Hyperion CDA 68271/2 _ des 6 Partitas de Bach BWV 825 à 830.

Et Angela est de nouveau au rendez-vous parfait de la jubilation

confortable _ et surtout ne rien y voir de péjoratif ! _

pour ce nouveau grand volume Bach au piano.

Nous sommes dans de l’apollinien _ et pas du dionysiaque…

A conseiller pour l’auto-radio d’un un peu long parcours en voiture :

vous aurez l’impression d’un parfait accompagnement de jubilation,

comme si votre véhicule vous transportait, sinon au paradis sur un tapis volant,

du moins vers un lieu de vacances parfaitement ensoleillé et joyeux :

heureux.

Sans trop vous poser de questions.

Telle une évidence tranquillement dynamique

et dynamisante.

Angela Hewitt, ou une amie de la meilleure compagnie musicale qui soit.

Très hautement recommandable, donc,

pour le moins.


Ce dimanche 15 décembre 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

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