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Approfondir la jouissance de la mélodie « Nahandove » qui ouvre les « Chansons madécasses » de Maurice Ravel…

13mai

Louée soit la passionnante séance du « Labo du chanteur » de Thomas Dolié avant-hier samedi,

à laquelle j’ai consacré mon article détaillé d’hier dimanche 12 mai « « ,

et qui m’a si heureusement permis de prêter enfin toute l’attention qu’elle mérite à cette sublime mélodie « Nahandove » qui ouvre de sa si bouleversante sensualité le recueil des 3 « Chansons madécasses » (en 1925-26), cet absolu chef d’œuvre,

que j’avais jusqu’ici, assez étrangement, négligé, à la différence

des 3 mélodies _ « Asie« , « La Flûte enchantée » et « L’Indifférent » _ de « Shéhérazade » (en 1903),

des 5 mélodies _ « Le Paon« , « Le Grillon« , « Le Cygne« , « Le Martin-pêcheur » et « La Pintade »  _ des « Histoires naturelles » (en 1906),

des 3 mélodies _ « Soupir« , « Placet futile » et « Surgi de la croupe et du bond » _ des « Poèmes de Mallarmé » (en 1913),

ou des 3 mélodies _ « Chanson romanesque« , « Chanson épique » et « Chanson à boire » _ de « Don Quichotte à Dulcinée » (en 1932-33),

ces recueils aussi sublimes les uns que les autres, en la différence de leur très forte géniale singularité, chaque fois,

que je connaissais et appréciais mieux jusqu’ici :

faute de cette attention extrêmement détaillée que nous a fait partager le magnifique travail patient de mise en place de ce « Labo du chanteur« …

Grâce soit ainsi rendue à Thomas Dolié _ et à Stéphane Trébuchet, au pianode nous avoir ainsi permis de pénétrer d’un peu plus près, et surtout plus profondément, en le détail de ses arcanes, la splendide teneur poétique et musicale vraiment extraordinaire de cette bouleversante et géniale « Nahandove« …

Je voudrais aussi citer au passage l’exergue magnifique _ de Jean Cocteau, en son « Le Secret professionnel« … _ que Marcel Marnat a placé en en-tête de son merveilleux « Maurice Ravel« , en 1986 :

« Aidé par les musiciens, je pourrais éblouir les lecteurs crédules. Mais, outre que les musiciens, tiennent les articles de techniciens pour incompréhensibles, je ne suis pas technicien et cherche avant tout à me faire bien comprendre. « On ne peut aimer une musique, me disait M. Marnold, sans savoir à fond le contrepoint et l’harmonie. » C’est prétendre qu’on ne peut jouir d’un arbre sans connaître la nature de ses fibres, d’un plat sans être cuisinier« .

Voilà.

Mais écouter les musiciens éclairer leur composition, ou ici interprétation, de l’expérience partagée, ainsi que de l’explicitation tatonnante, de leur très précis et très patient travail de « mise en place« , et cela jusqu’au résultat final lui aussi donné à partager, en bout de course, et reçu par notre propre écoute un peu plus et un peu mieux alors éclairée et jouissive _ et elle-même, cette écoute ainsi mieux attentive, un peu mieux elle-même ainsi « mise en place«  par toute cette riche et complexe expérience, peu à peu, lentement et aussi par éclairs soudains de conscience, assimilée et ingérée, et partagée, c’est important et même crucial : écouter devenant alors presque, restons bien sûr et forcément modestes !, l’équivalent amateur et passionné, un rang en dessous tout de même, ne nous leurrons pas !, d’un métier (celui de musicien professionnel) lui-même en perpétuel chantier et progrès (work in progress) ; l’affaire d’une vie assez longue pour s’enrichir, step by step, de ces divers progrès musicaux-là… _ par une telle séance de « Labo du chanteur« , comme celle de ce samedi,

grandit aussi, en commençant par les considéables infimes progrès de précision d’attention de notre écoute, la jouissance éprouvée au résultat final, devenu évident et fluide, de leur efficace et très beau travail de musiciens, comme miraculeusement effacé alors des stigmates et traces de leurs patients et continus très exigeants efforts de dépassement d’eux-mêmes, en cette performance ainsi partagée avec nous, qui les avons, jouissivement aussi, écoutés servir le mieux possible, en nous l’offrant ainsi, au final de la séance, l’œuvre elle-même, ici « Nahandove« , ce chef d’œuvre _ mal connu encore _ du compositeur, ici Maurice Ravel…

Et le travail sur la musique, tant celui de réalisation de la part des interprètes, que celui d’écoute de la part des mélomanes, va bien sûr se poursuivre, il n’est jamais achevé : l’un comme l’autre constituant un perpétuel, infini, et profond, très heureux chantier ; vital même, par-delà les péripéties en tous sens d’une vie, de nos vies : à dimension rien moins que d’éternité…

Ce lundi 13 mai 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

Le modeste mais exigeant pari du partage de l’intelligence du meilleur de la culture vraie : les passionnants très riches entretiens vidéo-et-podcastés de Francis Lippa – Titus Curiosus sur son blog Mollat « En cherchant bien », une nouvelle réactualisation d’une précieuse bibliothèque d’Entretiens

06avr

Ceci, ce mercredi 6 avril 2022, est une simple _ mais nécessaire _ ré-actualisation – mise à jour du catalogue _ infiniment riche et très précieux ! _ des Podcasts et Vidéos des Entretiens que j’ai, Francis Lippa Titus Curiosus sur mon blog Mollat « En Cherchant bien«  _, personnellement, et en toute liberté, pu mener et réaliser, en l’indispensable institution à Bordeaux qu’est la Librairie Mollat _ du moins pour ceux des Entretiens qui ont été enregistrés, et ainsi si précieusement conservés ; bien d’autres, en effet, avaient déjà eu lieu auparavant, mais ne bénéficiaient pas, jusqu’en l’année 2009, d’enregistrements… _, à dater du 13 octobre 2009.

Et cela, à partir  d’une précédente réactualisation, déjà, réalisée, elle, le 11 juin 2019, qui comportait une liste de 39 Entretiens :

allant du podcast de l’Entretien avec Yves Michaud, dans les salons Albert-Mollat, le 13 octobre 2009, pour son « Qu’est-ce que le mérite ?« ,

jusqu’à la vidéo _ absolument merveilleuse ! _ de l’Entretien  à la Station Ausone, le 23 mai 2019, avec cette envoûtante extraordinaire magicienne qu’est Hélène Cixous, à propos de son « 1938, nuits » :

un Entretien assez stupéfiant, lui-même, vraiment,

qui, surtout sur la fin, nous laisse, en effet, approcher et même pénétrer un peu _ et c’est réellement magique ! _, les arcanes secrets de son très dense travail de remémoration-création (cf ainsi son admirable tout récent et indispensable « Rêvoir« , publié le 22 septembre 2021).

Il me faut donc rajouter ici à ce précieux catalogue rétrospectif deux nouveaux liens

aux plus récents de mes Entretiens qui ont eu lieu à la Station Ausone :

le premier _ pour l’ouverture de la saison 2019-2020 de la Société de Philosophie de Bordeaux, dont je suis vice-président _, au podcast de mon Entretien avec Denis Kambouchner, le 26 novembre 2019 ;

et le second _ et sur initiative et proposition de Karol Beffa lui-même, présent alors à Bordeaux pour diriger l’enregistrement, à l’Auditorium, de son « Concerto pour accordéon et orchestre« , avec l’excellent Félicien Bru, pour un CD à paraître en fin d’année chez Warner… _ à la vidéo de mon Entretien avec Karol Beffa, ce 25 mars 2022 ;

et c’est absolument merveilleux !!! :

40) Denis Kambouchner, Quelque chose dans la tête & Vous avez dit transmettre (62′), le 26-11-2019

41) Karol Beffa, L’Autre XXe siècle musical (53′), le 25-3-2022 

Nouvelle actualisation du catalogue des Podcasts et Vidéos des Entretiens de Francis Lippa à la Librairie Mollat

11JUIN

Ce mardi 11 juin 2019,

voici une nouvelle réactualisation

du listing des podcasts (et vidéos) de mes divers entretiens enregistrés avec d’excellents auteurs

à la Librairie Mollat (et un peu ailleurs aussi, à Bordeaux : au Théâtre-du-Port-de-la-Lune, à la Cité du Vin…)

enregistrés depuis le 13 octobre 2009,

disponibles _ et accessibles universellement à l’écoute ! _ par podcasts, et aussi vidéos, sur les sites de la librairie Mollat

reprenant et complétant les listes précédemment données en quelques uns des articles de mon blog « En cherchant bien » :

celui du 22 octobre 2015 : 6 ans d’ entretiens d’un curieux, Francis Lippa, à la librairie Mollat _ et comment accéder à leur écoute

celui du 11 février 2016 : Actualisation du listing des entretiens de Francis Lippa à la librairie Mollat, à la date du 11 février 2016 

celui du 10 avril 2017 : Nouvelle actualisation du listing des entretiens avec Francis Lippa à la Librairie Mollat à la date du 10 avril 2017

et celui du 27 novembre 2017 : 

1)  Yves Michaud, Qu’est-ce que le mérite ? (52′) le 13-10-2009

2)  Jean-Paul Michel, Je ne voudrais rien qui mente dans un livre (62′) le 15-6-2010

3)  Mathias Enard, Parle-leur de rois, de batailles et d’éléphants (57′) le 8-9-2010

4)  Emmanuelle Picard, La Fabrique scolaire de l’histoire (61′) le 25-3-2010

5)  Fabienne Brugère, Philosophie de l’art (45′) le 23-11-2010

6)  Baldine Saint-Girons, Le Pouvoir esthétique (64′) le 25-1-2011

7)  Jean Clair, Dialogue avec les morts & L’Hiver de la culture (57′) le 20-5-2011

8)  Danièle Sallenave, La Vie éclaircie _ Réponses à Madeleine Gobeil (55′) le 23-5-2011

9)  Marie-José Mondzain, Images (à suivre) _ de la poursuite au cinéma et ailleurs (60′) le 16-5-2012

10) François Azouvi, Le Mythe du grand silence (64′) le 20-11-2012

11) Denis Kambouchner, L’École, question philosophique (58′) le 18-9-2013

12) Isabelle Rozenbaum, Les Corps culinaires (54′) le 3-12-2013

13) Julien Hervier, Ernst Jünger _ dans les tempêtes du siècle (58′) le 30-1-2014

14) Bernard Plossu, L’Abstraction invisible (54′) le 31-1-2014

15) Régine Robin, Le Mal de Paris (50′) le 10-3-2014

16) François Jullien, Vivre de paysage _ ou l’impensé de la raison (68′) le 18-3-2014

17) Jean-André Pommiès, Le Corps-franc Pommiès _ une armée dans la Résistance (45′) le 14-1-2015

18) François Broche, Dictionnaire de la collaboration _ collaborations, compromissions, contradictions (58′) le 15-1-2015

19) Corine Pelluchon, Les Nourritures _ philosophie du corps politique (71′) le 18-3-2015

20) Catherine Coquio, La Littérature en suspens _ les écritures de la Shoah : le témoignage et les œuvres & Le Mal de vérité, ou l’utopie de la mémoire (67′) le 9-9-2015

21) Frédéric Joly, Robert Musil _ tout réinventer (58′) le 6-10-2015

22) Ferrante Ferranti, Méditerranées & Itinerrances (65′) le 12-10-2015

23) Bénédicte Vergez-Chaignon, Les Secrets de Vichy (59′) le 13-10-2015

24) Frédéric Martin, Vie ? ou Théâtre ? de Charlotte Salomon (61’) le 25-11-2015

25) Marcel Pérès, Les Muses en dialogue _ hommage à Jacques Merlet (64’) le 12-12-2015

26) Yves Michaud, Contre la bienveillance (64′) le 7-6-2016

27) Karol Beffa et Francis Wolff, Comment parler de musique ? & Pourquoi la musique ? (32′) le 11-10-2016

28) Etienne Bimbenet, L’Invention du réalisme (65′) le 6-12-2016

29) Olivier Wieviorka, Une Histoire des Résistances en Europe occidentale 1940-1945 (54′) le 8-3-2017

30) Michel Deguy, La Vie subite _ Poèmes, biographies, théorèmes (75′) le 9-3-2017

31) Frédéric Gros, Possédées (58′) le 6-4-2017

32) Sébastien Durand, Les Vins de Bordeaux à l’épreuve de la seconde guerre mondiale (55′) le 6-6-2017 _ non diffusable publiquement, hélas, pour des raisons techniques : l’entretien est tout à fait passionnant ! Que l’on lise son livre « Les Vins de Bordeaux à l’épreuve de la seconde guerre mondiale«  (paru aux Éditions Memoria) ; ou que l’on regarde cette très brève vidéo (de 3′ 28) de l’auteur présentant son livre

33) François Jullien, Dé-coïncidence (61′) le 17-10-2017

34) René de Ceccatty, Enfance, dernier chapitre (52′) & La Divine comédie (30′), de Dante (traduction), le 27-10-2017

35) Marie-José Mondzain, Confiscation _ des mots, des images et du temps(65′), le 7-11-2017, au Théâtre du Port-de-la-Lune : une vidéo.

36) Pascal Chabot : L’Homme qui voulait acheter le temps (49′), le 20-9-2018

37) Goliarda Sapienza : Carnets (49′), le 29-4-2019

38) Jean-Paul Michel : « Défends-toi, Beauté violente ! » & « Jean-Paul Michel « La surprise de ce qui est«  » & « Correspondance 1981-2017 » avec Pierre Bergounioux  (82′), le 3-5-2019 : une vidéo

39) Hélène Cixous : 1938, nuits (62′), le 23-5-2019 : une vidéo 

40) Denis Kambouchner, Quelque chose dans la tête & Vous avez dit transmettre (62′), le 26-11-2019

41) Karol Beffa, L’Autre XXe siècle musical (53′), le 25-3-2022 

À suivre…

Le lien à l’article de mon blog du 27 avril 2017 Deux merveilleux entretiens à l’Auditorium de la Cité du Vin, à Bordeaux, avec Nicolas Joly et Stéphane Guégan

donne accès, lui, à deux très riches vidéos d’entretiens s’étant déroulés, eux, à la Cité du Vin de Bordeaux :

le premier, le 17 janvier 2017, avec Nicolas Joly, et Gilles Berdin, à propos du livre La Biodynamie (94′) ;

et le second, le 28 mars 2017, avec Stéphane Guégan, à propos de la passionnante exposition à la Cité du Vin Bistrot ! De Baudelaire à Picasso (96′)…

Bonnes écoutes !

Et en prenant bien le temps : les moindres détails sont passionnants…


Une telle bibliothèque sonore et visuelle de cette qualité rare

est sans prix :

elle représente, en effet, une victoire sur le temps, mais aussi dans le temps, et plus encore _ il ne faut surtout pas faire preuve d’ingratitude ! _ grâce au temps et à la vie,

et aux rencontres et aux œuvres ;

car cette bibliothèque de podcasts et de vidéos comporte d’irremplaçables joyaux,

demeurant hic et nunc disponibles _ pour tout écouteur un tant doit peu curieux _ à l’oreille _ et à la vue, pour ce qui concerne les vidéos _,

et à l’intelligence, surtout, de la culture la plus juste et la plus vraie.

 

Ce mardi 11 juin 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

Donc acte.

Connaître, apprendre, partager

_ au double sens de diffuser et de recevoir, dans le plus pur désintéressement, mais passionné ! _,

et mieux encore comprendre _ et un peu aider, modestement et humblement, sans se pousser du col, à faire un peu mieux comprendre _ un tout petit peu mieux,

constituant un enjeu civilisationnel décisif _ et universel _ on ne peut plus crucial…

Ce mercredi 6 avril 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

Quelques pas dans les arcanes de l’écrire d’Hélène Cixous : l’entretien du 23 mai à la Station Ausone à propos de l’admirable « 1938, nuits »

05juin

S’entretenir _ en live, d’une façon totalement ouverte  _

avec Hélène Cixous

est une grâce absolue.

Le jeudi 23 mai dernier,

un tel entretien _ irremplaçable _ est survenu,

62′ durant,

à Bordeaux,

à la Station Ausone de la librairie Mollat ;

à propos _ et à partir de la lecture (au pluriel, bien sûr), mienne _

de son merveilleux 1938, nuits,

paru le 24 janvier dernier aux Éditions Galilée.


En voici ce que donne à ressentir _ quelques silences compris, aussi _ le podcast.


Et la voix _ ainsi que son chant _ est bien sûr essentielle.


Une magie est là

et s’entend parfaitement.

À la suite de la magie

de son écriture,

elle-même fruit succulent

de l’écrire sorcier qui lui arrive

_ en sa maison d’écriture océanique

ainsi que de forêt (celle de l’Eden) d’Arcachon – les Abatilles ;

écoutons-là nous le confier ici _ :

les fantômes étant là,

conversant.


De même qu’est aussi là l’Histoire,

de grands pans de l’Histoire

humaine-inhumaine,

en toute sa grandeur tragique _ en même temps que hautement risible ;

relisons Shakespeare.

A la fin de l’entretien,

qui a creusé assez profond,

Hélène aborde _ on l’entendra avec pas mal d’émotion _

le point éminemment sensible

de son affrontement _ personnel : c’est aussi, bien que calme au final, une forme de lutte… _

avec les résistances,

comme marque _ et gage _ de quelque chose

de probablement assez important

en matière de découverte

lente, patiente, aventureuse

_ courageuse, voilà, à travers cet écrire si physique,

corporel _

d’une vérité :

Hélène demeure toujours prudente,

et n’est jamais dogmatique ni définitive, en ses incontestables avancées,

œuvre après œuvre,

livre après livre,

et au regard _ impitoyable _ de l’Histoire générale, aussi.


Je rappelle au passage

ici

l’historique

de mes propres lectures successives _ ou entretiens avec le livre lui-même _ de ce 1938, nuits :

le 4 février 2019 : 

le 6 février 2019 : 

le 7 février 2019 : 

le 8 février 2019 : 

Un infini merci à Hélène Cixous,

si généreuse en son écrire _ à lire, bien sûr _,

comme en son parler _ à écouter, à l’occasion…

Ce mercredi 5 juin 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

Autres petites questions factuelles sur l’ascendance cibourienne au XIXéme siècle de Maurice Ravel

07avr

En poursuivant mes recherches

_ cf mes articles :  ;  ; et  _

sur les parentés cibouriennes de Maurice Ravel

_ et alors même que je m’interrogeais sur les divers cousinages, existant là, du compositeur, sur lesquels je poursuis mes recherches… _,
je me suis trouvé aussi face à des questions sur l’ascendance maternelle directe du compositeur,
en les personnes
de la grand-mère maternelle de sa mère, Marie Ravel-Delouart,
je veux dire Marie-Baptiste Delouart (Ciboure, 29 juin 1782 – Ciboure, 28 août 1855),
et de sa sœur cadette _ du moins la seconde des deux autres portant ce même prénom de Marie : j’allais le découvrir bientôt ! _, née Marie Delouart (Ciboure, 7 août 1786 – après le 23 avril 1853 _ où elle assiste au mariage de son fils Jacques Goyenague avec Catherine Larrea _, et peut-être 1872 _ date donnée par Jean-Noël Darrobers _).
Car la Marie Delouart, veuve Etcheverry qui décède le 3 janvier 1842, à Saint-Jean-de-Luz ainsi que l’indique explicitement l’acte d’état civil dressé lors du mariage, à Saint-Jean-de-Luz, le 27 août 1851 de sa fille Marie Etcheverry, avec Bernard Dargaignaratz, maître au cabotage), si elle bien, elle aussi, et c’est à relever ! (et important pour notre recherche…) _ fille de Gratien Delouart, marin, et Sabine Laxague,
est, quant à elle, née à Ciboure le 17 juin 1784 ;
alors que la Marie Delouart, épouse puis veuve de Michel Goyenague, fille des mêmes parents Gratien Delouart et Sabine Laxague, est née, elle, à Ciboure le 17 août 1786.
Existent donc bien _ au moins : je deviens plus prudent... _ trois sœurs Marie _ voire Marie-Baptiste _ Delouart, filles des mêmes parents, Gratien Delouart et Sabine Laxague :
l’une (née en 1882, le 29 juin), épouse de Jacques Billac, marin _ à Ciboure, le 14 septembre 1814 _,
la seconde (née en 1884, le 17 juin), épouse de Jean Etcheverry, marin _ à Saint-Jean-de-Luz, le 17 août 1814 _,
et la troisième (née en 1886, le 17 août), épouse de Michel Goyenague, marin _ à Ciboure, le 28 février 1821.
Jusqu’ici, je n’avais nulle part accédé à cette connaissance de l’existence de ces trois sœurs portant le même nom de Marie _ ou Marie-Baptiste _ Delouart.
Et leur frère, Jean Delouart, lui, est né à Ciboure le 27 août 1788, marin : il épousera Marguerite Larrea _ à Ciboure, le 30 avril 1823.
Mère célibataire de sa fille aînée Sabine Delouart (née à Ciboure, le 11 mars 1809, de père inconnu),
Marie-Baptiste Delouart épousa cinq ans et six mois plus tard, le 14 septembre 1814, toujours à Ciboure, Jacques Billac (né à Ciboure le 5 septembre 1772 _ le jour de son mariage, le 14 septembre 1814, à Ciboure, le marié, alors âgé de 42 ans, affirmait être âgé de 40 ans _ ; et il est décédé le 11 mars 1839) ; son épouse, puis veuve, décèdera à Ciboure le 28 août 1855 ;
de Jacques Billac, Marie-Baptiste Delouart eut au moins quatre enfants :
Engrace Billac (née le 2 juin 1919, et décédée le lendemain),
Pierre Billac (peut-être né en 1821 ; à moins que ce ne soit le 29 mai 1818… _ mais peut-être s’agit-il là de deux frères portant le même prénom… _),
Gracieuse Billac (la chère tante Gachuch de Maurice Ravel), née à Ciboure le 15 mai 1824,
et aussi une sœur, Marie-Baptiste Billac, décédée, célibataire, à Ciboure le 17 août 1855, onze jours avant sa mère _ toutes ces données demandant à être étayées sur des sources objectives vérifiées…
Quant à Marie Delouart, la seconde des deux sœurs cadettes de Marie-Baptiste et future épouse Goyenague,
certains documents d’état-civil la disent _ en fait il s’agit là d’une confusion avec la précédente de ses sœurs ! _ avoir épousé à Ciboure le 17 août 1814 Jean Etcheverry (né à Ciboure le 6 août 1786 ; et marin _ Jean, fils de Jeanne Curutchet, et dit Jean Etcheverry, pour des raisons que j’ignore _),
dont elle aurait eu, à Saint-Jean-de-Luz, le 20 novembre 1824, une fille _ mais pas seulement : nous l’apprendrons bientôt… _ : Marie Etcheverry ;
laquelle épousera à Saint-Jean-de-Luz le 27 août 1851 Bernard Dargaignaratz, maître au cabotage ;
né, celui-ci, à Saint-Jean-de-Luz le 17 juin 1815 _ un document explicitant cela, semble être demeuré inaperçu de la plupart des chercheurs qui se sont penchés sur la généalogie et les parentés cibouriennes de Maurice Ravel…
Et les choses se compliquent, puisque, nous le verrons bientôt, de Jean, dit Jean Etcheverry, et de cette seconde Marie-Baptiste Delouart, est déjà née _ voilà _, à Saint-Jean-de-Luz, une première Marie Etcheverry, le 21 juin 1817 ; ainsi, auparavant, qu’un premier fils, Jean-Baptiste Etcheverry, né le 15 juin 1815, mais décédé à l’âge de 5 ans, le 26 septembre 1819… La mortalité infantile faisait alors des ravages… Ce couple de Jean Etcheverry et Marie-Baptiste Delouart, auront à Saint-Jean-de-Luz cinq enfants :
Jean-Baptiste (1815 – 1819) ; Marie (née le 21 juin 1817 ; future épouse de Jean-Baptiste Hiriart le 10 novembre 1846 ; et qui décèdera à Saint-Jean-de-Luz le 27 décembre 1850) ; Charles (né le 12 août 1819) ; Jean (né le 22 février 1822) ; et Marie (née le 20 novembre 1824 ; future épouse de Bernard Dargaignaratz le 27 août 1851 ; et qui décèdera à Saint-Jean-de-Luz le 30 novembre 1900). Fin de l’incise.
Mais une meilleure lecture des documents d’état civil indique que cette Marie Delouart-là _ en fait la troisième des trois sœurs portant même nom et prénom _ épousa, à Ciboure le 28 février 1821, Michel Goyenague (fils de Simon Goyenague, marin, décédé à Ciboure le 12 novembre 1800, et de son épouse Catherine Dargaignaratz, décédée à Ciboure le 27 février 1814), marin, lui aussi, dont elle eut _ au moins _ trois enfants :
Simon Goyenague (Ciboure, 21 novembre 1821 – Ciboure 18 avril 1890) _ le futur presque parrain de Maurice Ravel, le 13 mars 1875 ; et c’est bien sûr à remarquer ! _,
Jacques Goyenague (Ciboure, 16 octobre 1823 – Ciboure, 22 novembre 1886),
et Marie Goyenague (Ciboure, 26 juillet 1827 – Buenos Aires, après 1898 ; et future épouse de Martin Passicot).
À Ciboure,
Simon Goyenague épousa, le 15 novembre 1853, Josèphe Joachine Albistur _ originaire de Fontarrabie _ ;
son frère Jacques épousa, le 23 avril 1856, Catherine Larrea _ d’une vieille famille cibourienne _ ;
et leur sœur Marie épousa, le 17 juillet 1850, Martin Passicot _ né à Urrugne, mais habitant Ciboure.
Michel Goyenague, leur père, né à Ciboure le 11 janvier 1790, était décédé à Ciboure le 20 novembre 1849.
Et parmi les témoins à ce mariage Delouart-Goyenague, à Ciboure le 28 février 1821,
de Michel Goyenague et Marie Delouart,
je note que figure un Jean Etcheverry, âgé de 24 ans selon ses dires, et forgeron _ et non pas marin, lui…
Qu’en déduire ? Que le nom d’Etcheverry, assez répandu en pays basque, ne préjuge pas nécessairement de parentés…
Il nous revient donc de préciser de quels parents sont issus ces deux Jean Etcheverry, le marin (né à Ciboure le 6 août 1786) et le forgeron (né à Ciboure le 8 janvier 1797) :
Jean Etcheverry le forgeron est fils de Betry Etcheverry et son épouse Jeanne Etcheverry, ainsi qu’en témoigne l’acte de son mariage avec Jeanne Etchelouz, à la mairie de Ciboure le 25 novembre 1829 ;
et Jean Etcheverry le marin est fils, sans père connu, de Gana Curutchet, ainsi qu’en témoigne l’acte de son mariage avec notre Marie-Baptiste Delouart (née le 17 juin 1784), à la mairie de Ciboure le 17 août 1814… C’est dans un document (daté du 18 novembre 1842) d’attribution à sa veuve d’une pension (pour ses services de quartier maître de manoœvre, à 36 francs, que j’ai découvert la date de naissance (le 6 août 1786) de ce Jean (fils de Gana Curutchet), dit Jean Etcheverry… En remarquant, au passage, que cette Marie Delouart (n°2), veuve, venait elle aussi de décéder : le 3 janvier 1842 ! à Saint-Jean-de-Luz…
Et le pére de la seconde Marie Etcheverry  en fait de ces deux sœurs toutes deux nommées Marie Etcheverry ! _
dont une des trois Marie Delouart _ la seconde des trois sœurs filles de Gratien Delouart et Sabine Laxague _ est la mère, le 20 novembre 1824, à Saint-Jean-de-Luz,
Jean Etcheverry, marin, lui _ et non pas forgeron _,
est décédé, noyé, au large d’Hendaye, dans la nuit du 14 au 15 novembre 1841…
Un sort assez fréquent parmi les ascendants masculins cibouriens de Maurice Ravel…
Voilà donc quelques questions _ de la généalogie maternelle cibourienne de Maurice Ravel _ qui demeurent encore pendantes, de même que celles qui concernent la grand-tante du compositeur, Gracieuse Billac.
Bien sûr,
on comprend que ces données factuelles de l’histoire familiale de Maurice Ravel soient demeurées _ y compris pour le compositeur lui-même _ dans l’ombre _ même pour Jean-Noël Darrobers _ ;
et d’abord parce que tout cela concerne _ pour les mélomanes et les musicologues _ d’assez loin _ mais qui sait? tellement sont complexes et riches les arcanes de l’imageance créative… _ l’idiosyncrasie de sa musique…
Pour le reste, je poursuis mes recherches sur les cousinages cibouriens du compositeur…
Ce dimanche 7 avril 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

L’immense plaisir de la lecture de l’Intégrale de la Correspondance de Maurice Ravel ; et l’entretien de la curiosité…

17mar

Achevant à l’instant, page 1352, l’Intégrale de la Correspondance (1895-1937), écrits et entretiens

de Maurice Ravel,

je tiens à souligner le plaisir que je prends

à pénétrer un peu, 

par un Journal, une Autobiographie, ou une Correspondance

_ aussi partiels et tronqués fussent-ils : bien des lettres manquent… _,

l’intimité  _ les arcanes _ du vécu

_ même celui qui semble le plus transparent et anodin ; mais c’est dans le détail que le diable est caché. Qui cherche un peu risque d’en apprendre beaucoup. C’est là, dans le cheminement secret et ouvert de l’enquête, la vertu et la fécondité de la sérendipité… _

ainsi que de l’œuvrer

d’un auteur, un écrivain, un artiste…

Quelques remarques, et questions, au passage :

Je m’interroge en effet sur les parentés de Ravel à Ciboure – Saint-Jean-de-Luz
_ les notes, pourtant copieuses, de Manuel Cornejo manquant, parfois, même si c’est très rarement, de précision.
Et Maurice Ravel demeurant lui-même fort discret sur tout cela.
A Saint-Jean-de-Luz
_ où Ravel éprouvait un très fort désir de venir se ressourcer : au moins dix-sept fois entre août 1901 et l’été 1935 _,
Ravel avait pour amies les plus proches les sœurs Marie Gaudin (Saint-Jean-de-Luz, 3 mars 1879 – Saint-Jean-de-Luz, 8 décembre 1976)
et Jane Gaudin (Saint-Jean-de-Luz, 16 octobre 1880 – Saint-Jean-de-Luz, 28 mars 1979) _ cette dernière épouse de Henri Courteault (Pau, 26 août 1869 – Saint-Jean-de-Luz, 2 novembre 1937) ;
Jane et Henri étant les parents de Pierre Courteault (Paris 17e, 21 avril 1910 – Ascain, 15 décembre 2006) et d’Annie Courteault (Paris 17e, 26 septembre 1913 – Saint-Jean-de Luz, 21 août 1994 ; elle épousera à Neuilly-sur-Seine le 2 mai 1947 Edouard Vidal).
Ainsi que leur belle sœur, Magdeleine Gaudin-Hiriart (Saint-Jean-de Luz, 11 mars 1875 – Saint-Jean-de-Luz, 15 juin 1968), veuve de leur frère aîné Charles Gaudin (Saint-Jean-de-Luz, 19 novembre 1875 – Bimbo (Congo français _ aujourd’hui République Centrafricaine : Bimbo est une ville voisine de Bangui _ ), 12 septembre 1910). 
La maison des Bibal-Gaudin _ elle appartenait à Victoire Dupous, épouse Bibal, la mère d’Annette Bibal, épouse Gaudin _ se situait au 41 de la rue Gambetta ; puis, en 1923, après le décès d’Edmond Gaudin _ survenu chez lui, 41 rue Gambetta, le 28 décembre 1920 _, sa veuve Annette Gaudin-Bibal et sa fille Marie Gaudin déménagèrent non loin de là à la maison « Mirentxu », située 14 rue du Midi _ aujourd’hui rue du 17 Pluviôse ou Place Ramiro Arrue.
Les parents de Marie et Jane Gaudin, (St Martin) Edmond Gaudin (né à Saint-Jean-de-Luz le 17 novembre 1844, et décédé à Saint-Jean-de-Luz le 28 décembre 1920)
et Annette Bibal (née à Saint-Jean-de-Luz le 28 avril 1845 et décédée à Saint-Jean-de-Luz au mois de novembre 1936 _ le 21 novembre 1936 _), 
se sont mariés à Saint-Jean-de-Luz le 27 janvier 1875 ;
et ont eu 7 enfants, dont Charles, l’aîné (né à Saint-Jean-de-Luz le 19 novembre 1875, et décédé le 12 septembre 1910 _ disparu noyé dans le fleuve Oubangui, à Bimbo, au Congo français… _),
et Marie (née à Saint-Jean-de-Luz le 3 mars 1879) et Jane (née à Saint-Jean-de-Luz le 16 octobre 1880), parvenues presque centenaires toutes deux.
On peut remarquer que Maurice Ravel appelle « ma chère cousine » Magdeleine Gaudin-Hiriart (Saint-Jean-de-Luz, 11 mars 1875 – Saint-Jean-de-Luz 15 juin 1968), épouse _ à Saint-Jean-de-Luz le 28 septembre 1901 _ de Charles Gaudin,
et mère d’Edmond Gaudin (Saint-Jean-de-Luz, 30 mai 1903 – Saint-Jean-de-Luz, 28 décembre 1988) ; de même que celle-ci, après s’être adressé à « Mon cher Maurice », signe sa lettre « votre cousine » :
j’ignore _ à ce jour : je vais chercher ! et trouver !!! _ selon quels précis liens de parenté _ côté Delouart, forcément, et probablement avec les Hiriart, plus qu’avec les Gaudin ; et cela se confirmera !..
Un tel cousinage entre Maurice Ravel et Magdeleine Gaudin-Hiriart est ainsi indirectement évoqué deux fois dans la correspondance à ce jour publiée _ par Manuel Cornejo _ de Maurice Ravel : dans la lettre de condoléance du 8 octobre 1910 de Maurice Ravel à sa « chère cousine » Madeleine Gaudin-Hiriart, pour la disparition tragique de son mari Charles Gaudin (1875 – 1910) _ disparu noyé (et non retrouvé) dans le fleuve Oubangui, au Congo français _, donnée à la page 246 ; ainsi que dans la lettre de Madeleine Gaudin-Hiriart du 24 novembre 1914 informant son « cher Maurice » Ravel de l’état de ses beaux-parents Gaudin _ « Nous sommes bien affligés ; et surtout ces pauvres parents aterrés ! à 70 ans une douleur pareille ! comment vont-ils pouvoir la supporter ? » _, après le double décès, au front, et ensemble, de ses deux beaux-frères Gaudin _ « les pauvres Pierre et Pascal ont été tués, l’un à côté de l’autre pendant leur repos _ ou repas _ dans les tranchées, par une automobile canon qui passait à 100 mètres d’eux » _, le 12 novembre 1914, de leurs deux derniers fils, Pierre (né à Saint-Jean-de-Luz le 7 février 1878) et Pascal Gaudin (né à Saint-Jean-de-Luz le 31 mars 1883) _ les deux beaux-frères, donc, de Magdeleine, veuve depuis le 12 septembre 1910 de leur frère aîné Paul (1875-1910) _, donnée à la page 403 : Magdeleine signant « votre cousine » ;
à noter aussi l’absence de toute nouvelle correspondance, du moins publiée à ce jour, entre Maurice Ravel et Magdeleine Gaudin-Hiriart. Cette dernière semble _ mais il faudrait pouvoir le confirmer ! _ n’avoir pas fait partie de la maisonnée Gaudin-Bibal, ni au 41 de la rue Gambetta, ni à la maison « Mirentxu« , rue du Midi, à partir de 1923 _ elle habitait au 34 de la rue Gambetta une maison qui appartenait aux Hiriart (et qui appartient toujours à un membre de leur famille). J’aimerais, bien sûr, en apprendre davantage sur elle.
Mais on doit bien remarquer aussi qu’à nul moment Maurice Ravel ne qualifie Marie et Jane Gaudin de ses « cousines »…
Ses liens avec la famille Gaudin passant semble-t-il surtout _ du moins au départ de ces liens ; mais pas seulement : nous l’apprendrons un peu plus tard, avec le mariage, peut-être en 1902 _ non, le 28 septembre 1901 _, de Magdelaine Hiriart avec Charles Gaudin : leur fils, Edmond Gaudin, naîtra  le 30 mai 1903 _ par la médiation de sa « chère » grand-tante Gachucha Billac _ sa marraine, et presque grand-mère, puisque demi-sœur cadette (de quinze ans : 15 mai 1824 / 11 mars 1809) de Sabine Delouart, sa grand-mère _, qui faisait office de gouvernante _ indispensable et adorée _ de toute la maisonnée Gaudin-Bibal, 41 rue Gambetta _ de même que, après le 24 décembre 1874, Gachucha Billac fit en quelque office, dirais-je, de mère de remplacement pour sa nièce Marie Ravel-Delouart après le décès, ce 24 décembre-là, de la mère de Marie Delouart-Ravel et la propre demi-sœur de Gachucha, Sabine Delouart… D’où le très vif et bien vivace attachement de Maurice à sa grand-tante luzio-cibourienne, attachement transféré en quelque sorte ensuite à Jane et Marie Gaudin, de la maisonnée du 41 de la rue Gambetta à Saint-Jean-de-Luz ; puisque ce fut désormais là que se trouva le domicile de résidence de sa vieille grand-tante Gachucha _ elle décèdera à l’âge de 78 ans, le 17 décembre 1902, je l’apprendrai plus tard…
Demeure cependant l’absence de connaissance, pour le moment, des rapports effectifs ayant pu lier Maurice Ravel à sa « chère cousine«  Magdeleine Hiriart-Gaudin.
De même que, en l’absence de correspondance connue entre Maurice Ravel et le fils de cette cousine : Edmond Gaudin (Saint-Jean-de-Luz, 30 mai 1903 – Saint-Jean-de-Luz, 28 décembre 1988), avec lequel Maurice Ravel entretient une véritable amitié, ainsi que nous le révèle Etienne Rousseau Plotto, aux pages 73, 202, 205 et 241 de son Maurice Ravel _ Portraits basques, demeurent aussi largement méconnus les liens ayant existé entre Maurice Ravel et le jeune Edmond Gaudin ; nous savons cependant que ce dernier possédait une voiture qui permettait à Maurice Ravel de faire de nombreux petits voyages dans tout le pays basque (Labourd, Guipuzcoa, Navarre) lors de ses séjours à Saint-Jean-de-Luz à la fin des années vingt et au tout début des années trente. 
Car Maurice Ravel qualifie Gachucha Billac, qui vivra à demeure chez les Gaudin à Saint-Jean-de Luz (41 rue Gambetta) _ elle aida à élever leurs sept enfants, nés entre le 19 novembre 1875 (l’aîné Charles) et le 23 février 1886 (le petit dernier Louis, décédé le 2 novembre 1899 à l’âge de treize ans)… _
de sa « grand-tante maternelle » ;
celle-ci était née à Ciboure, probablement en 1819 _ non, le 15 mai 1824 : ses parents, Jacques Billac, 40 ans (ou plutôt 50 : il est né, semble-t-il, en 1774, à Ciboure _ en fait le 5 septembre 1772 _), et Marie-Baptiste Delouart, 32 ans (elle est née le 29 juin 1782, à Ciboure) ont-ils déclaré lors de leur mariage, à Ciboure le 14 septembre 1814. De fait, Marie-Baptiste Delouart (épouse de Jacques Billac à partir du 14 septembre 1814) est bien née le 29 juin 1782, comme en témoigne son acte de naissance à la mairie de Ciboure ; de Gratien Delouart (Ciboure, 1er mai 1748 – Ciboure, 21 août 1798) et Sabine Laxague (peut-être 1758 – après 1823 _ elle est née à Ciboure le 24 novembre 1752, et serait décédée, à Ciboure, le 27 féfrier 1745 _ )…
… 
Et c’est _ fait éminemment notable ! _ Gracieuse Billac qui alla déclarer la naissance de son petit-neveu Maurice Ravel à la mairie de Ciboure le lundi 8 mars 1875 _ Joseph Ravel, le père de l’enfant, se trouvant alors chez lui à Paris.
Ici encore quels sont les liens précis de parenté exacts entre Marie Ravel-Delouart et Gracieuse Billac ?.. Nous allons le découvrir.
Mais au passage, je m’interroge :
comment cette « tante Bibi » (dite ainsi en une lettre du 20 octobre 1921, page 764 de la Correspondance de Maurice Ravel publiée par Manuel Cornejo _ si c’est bien là de Gracieuse Billac qu’il s’agit ! Et nous verrons, plus tard, que non« Tante Bibi«  est en fait Bernardine Bibal (22 août 1855 – 28 février 1943), la benjamine des 9 enfants de Pierre Bibal et Victoire Dupous _), que Maurice Ravel ne manque pas d’inclure _ encore… _ en ses vœux de bonne année à la maisonnée Gaudin de la maison « Mirentxu », du 14 de la rue du Midi, à Saint-Jean-de-Luz, le 3 janvier 1933,
pourrait-elle être celle-là même qui, née en 1824, alla déclarer la naissance du petit Joseph-Maurice Ravel à la mairie de Ciboure le 8 mars 1875 ?.. Non ! nous le découvrirons bientôt…
En 1875, Gachucha avait _ et cela si l’on en croit sa déclaration orale à la mairie de Ciboure _ déjà 50 ans _ et c’est juste : elle est bien née, à Ciboure, le 15 mai 1824.
Et en 1921, cette Gachoucha-là aurait eu 97 ans ; et en 1933, 109 ans !
Peut-il s’agir de la même personne ?.. Bien évidemment non !!! _ et nous en aurons bientôt confirmation…
Et les biographes récents de Ravel _ ceux du moins ayant connaissance de ces diverses correspondances _ auraient dû y faire mieux attention.
Je relève aussi _ et cela me paraît l’indice décisif ! _,
dans une lettre de Maurice Ravel du 18 septembre 1916, écrite à Châlons-Sur-Marne _ à Marie Gaudin _,
et à propos d’une sienne indigestion _ en sa situation au front _ de melon,
l’utilisation du passé
pour évoquer sa « chère tante Gachuch » (je reprends ici l’expression de Maurice Ravel en la lettre du 16 octobre 1902 à Jane Gaudin, page 82) :
« Plus de 2 semaines de dysenterie (…) J’ai voulu réaliser le vœu de ma pauvre _ voilà ! _ tante Gachucha qui souhaitait (sic : à l’imparfait, et pas au présent !) mourir d’une indigestion de melon ».
La « tante Bibi » bien vivante en 1921 et encore 1933
ne serait-elle pas plutôt _ hypothèse à laquelle je ne tarderai pas à renoncer un peu plus tard : nous le verrons bientôt... _ quelque fille de la Gachoucha Billac née en 1825 ?.. _ je changerai plus tard, et à plusieurs reprises, d’hypothèses là-dessus : cette « Tante Bibi« -là n’est, en fait, pas une Billac, mais une Bibal : nous le découvrirons bientôt…
Une difficulté demeure donc… Qu’il va falloir résoudre.
Je note aussi
que la mère de Maurice Ravel, née Marie Delouart (à Ciboure, le 24 mars 1840),
avait été déclarée à la mairie de Ciboure « née de père inconnu » ;
elle dont la mère, Sabine Delouart (Ciboure, 11 mars 1809 – Ciboure, 22 décembre 1874), avait été, elle aussi, déclarée « née de père inconnu » ;
Sabine Delouart dont la mère se nommait elle aussi Marie Delouart _ ou plutôt Marie-Baptiste Delouart, et qui deviendra épouse Billac le 14 septembre 1814 _ :
Marie Delouart, fille de Sabine Delouart, petite-fille de Marie Delouart…
Voilà les raisons pour lesquelles je désire vivement en apprendre un peu plus sur ces relations de parenté cibouro-luziennes de Maurice Ravel…
il est en effet indiqué
qu’Étienne Rousseau-Plotto a recueilli les témoignages directs de la famille Gaudin _ notamment de Charles-Paul Gaudin, le fils (sic) d’Edmond et Annette.
Le fils d’Edmond et Annette ?.. Non. Mais Charles-Paul Gaudin est le fils d’Edmond Gaudin (Saint-Jean-de-Luz, 30 mai 1903 – Saint-Jean-de-Luz, 28 décembre 1988) et son épouse Angela, née Rossi (Trivia, Ligurie, 12 septembre 1905 – Saint-Jean-de-Luz, 18 décembre 1999) ; et petit-fils de Charles Gaudin et Magdeleine, née Hiriart (et cousine de Maurice Ravel : via le père de celle-ci, Dominique Hiriart (né à Saint-Jean-de-Luz le 28 janvier 1849) ; via sa grand-mère paternelle, née Marie Etcheverry (Saint-Jean-de-Luz, 21 juin 1817 – Saint-Jean-de-Luz, 27 décembre 1850) ; elle même fille de Marie-Baptiste Delouart (Ciboure, 17 juin 1784 – Saint-Jean-de-Luz, 3 janvier 1842), la seconde sœur de Marie-Baptiste Delouart (Ciboure, 29 juin 1782 – Ciboure, 28 août 1855) , l’aïeule directe de Maurice : nous le découvrirons un peu plus tard…
Ce Charles-Paul Gaudin-ci, qu’a donc rencontré Etienne Rousseau-Plotto, n’est pas, en effet, bien sûr, le Charles Gaudin fils d’Edmond et Annette Gaudin-Bibal, né à Saint-Jean-de-Luz le 19 novembre 1875 et décédé le 12 septembre 1910 _ disparu noyé lors d’une expédition sur le fleuve Oubangui, au Congo français…
… 
S’il est bien le fils d’un Edmond Gaudin
(né qu’il est, lui, à Saint-Jean-de-Luz le 30 mai 1903, et décédé à Saint-Jean-de-Luz le 28 décembre 1988),
ce Charles-Paul Gaudin avait une mère qui ne se prénommait pas Annette, mais Angela _ née Angela Rossi _ :
Et son père, Edmond, était le fils unique de Magdeleine Hiriart (Saint-Jean-de-Luz, 11 mars 1875 – Saint-Jean-de-Luz, 15 juin 1968),
et de Charles Gaudin,
le fils aîné (né à Saint-Jean-de-Luz, le 19 novembre 1875 et décédé, au Congo, le 12 septembre 1910) d’Edmond Gaudin (Saint-Jean-de-Luz, 17 septembre 1844 – Saint-Jean-de-Luz, 28 décembre 1920) et son épouse Annette Bibal (Saint-Jean-de-Luz, 28 avril 1845 – Saint-Jean-de-Luz, 21 novembre 1936).
Et cette Magdeleine Hiriart avait, non loin d’elle _ à Saint-Jean-de-Luz ? _, une sœur _ je n’ai pas encore identifié son prénom ; maintenant, si : Marie ! Marie Hiriart, demeurée célibataire (Saint-Jean-de-Luz, 27 juillet 1877 – Saint-Jean-de-Luz, 19 octobre 1945). En témoigne le faire-part de décès (le 9 juillet 1932) de Marianne Imatz (dite aussi, parfois, Marie Dimatz), la veuve de Dominique Hiriart ; faire-part sur lequel figure cette Marie Hiriart, fille cadette de la défunte _, ainsi que ses deux parents (Hiriart) quand elle est tombée veuve de Charles, début octobre 1910 _ cf la lettre de condoléance, en date du 8 octobre 1910, de Maurice Ravel évoquant la sœur et les parents Hiriart de Magdeleine, page 246. Pour ces parents Hiriart, il s’agit, j’allais le découvrir plus tard, de Dominique Hiriart (né à Saint-Jean-de-Luz le 28 janvier 1849) et son épouse Marie (ou Marianne) Dimatz, ou Imatz (née à Saint-Jean-de-Luz le 28 octobre 1845) ; et donc toujours bien vivants, tous deux, au mois d’octobre 1910 ; Marianne Imatz décèdera à Saint-Jean-de-Luz le 9 juillet 1932 ; et son mari, Dominique, le 20 décembre 1926…
Et cet Edmond Gaudin-là, né, lui, le 30 mai 1903, a épousé _ en 1935 _ Angela Rossi, née le 12 septembre 1905 ;
dont les enfants sont Maylen Gaudin, épouse Lenoir,
et Charles-Paul Gaudin _ nés en 1942 et 1938. 
… 
Edmond Gaudin (Saint-Jean-de-Luz, 30 mai 1903 – Saint-Jean-de-Luz, 28 décembre 1988) a, en effet, eu pour épouse Angela Rossi (Triona (Italie), 12 septembre 1905 – Saint-Jean-de-Luz, 18 décembre 1999) ; tous deux reposent désormais au cimetière d’Aïce Errota, à Saint-Jean-de-Luz ;
et ils ont eu 2 enfants :
Maylen Gaudin (épouse de Michel Lenoir : né en 1935 et décédé en 2012) _ ils ont eu quatre enfants _
et Charles-Paul Gaudin (Saint-Jean-de-Luz, 15 janvier 1938 – Saint-Jean-de-Luz, 25 mai 2006.),
lui-même père de Jean-Bernard Gaudin, qui vit à Madrid ;
et qui est lui-même père d’un petit Baptiste.
… 
Et je relève que
le 4 mai 2016, aux obsèques de Maritxu Rossi, née Larregain (âgée de 90 ans, et donc née en 1926),
étaient notamment présentes ses parentes :
sa sœur Hélène Larquier, née Larregain (1922 – mai 2018), veuve d’Auguste Larquier (né en 1925 et décédé en avril 2015),
sa belle-sœur Maïté Larregain, née Ducasse (1925 – décembre 2017), veuve de son frère Jean Larregain (né en 1921 et décédé en juin 2013)
sa nièce Maylen Lenoir (fille d’Edmond Gaudin et Angela Rossi, et veuve de Michel Lenoir, né en 1935 et décédé en 2012 ; et mère de 4 enfants)
et Francine Gaudin, l’épouse de Charles-Paul Gaudin.
Voilà qui peuvent être les parents Gaudin
qu’Étienne Rousseau-Plotto a pu rencontrer, à Saint-Jean-de-Luz, en sa quête de témoignages à propos des séjours de Maurice Ravel à Saint-Jean-de-Luz et Ciboure, pour son Ravel, Portraits basques
Bien des mystères entretiennent donc encore notre curiosité… 
Ce dimanche 17 mars 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa
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