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Mieux connaître l’art du lied de Korngold : un exemple, l’interprétation du lied « Was du mir bist ? », Op. 22 n°1

14août

L’art du lied d’Erich-Wolfgang Korngold (Brünn, 29 mai 1897 – Hollywood, 29 novembre 1957)

mérite d’être bien mieux connu

_ cf mon article d’hier 13 août : «  «  _.

Déjà, on peut en établir un catalogue :

  • Zwölf Lieder, opus 5 (1910-1911), offerts à son père avec la dédicace « So Gott und Papa will », poèmes de Josef Karl Benedikt von Eichendorff.
    • 1. Das Ständchen
    • 2. Winternacht
    • 3. Das Mädchen
    • 4. Abendlandschaft
    • 5. Schneeglöckchen
    • 6. Aussicht
    • 7. Die Sperlinge
    • 8. Nachtwanderer
    • 9. Der Friedensbote
    • 10. Vom Berge
    • 11. Waldeinsamkeit
    • 12. Sangesmut
  • Sechs einfache Lieder pour voix et piano, opus 9 (1911–16), dédiés à Luise von Fraenkel-Ehrenstein, d’après des poèmes de Joseph von Eichendorff(1-3), Elisabeth Honold, Heinrich Kipper, Siegfried Trebitsch. Création partielle à Frankfort, le 15 février 1912 des Eichendorff par le baryton Hans Vaterhauss et le compositeur.
  1. Schneeglöckchen
  2. Nachtwanderer
  3. Ständchen
  4. Liebesbriefchen [Lettres d’amour]
  5. Das Heldengrab am Pruth
  6. Sommer
  • Vier Lieder des Abschieds [Quatre Chants d’adieu], opus 14 (n° 4 : 1915, 1920–21) Sur des poèmes de Christina Rossetti/Alfred Kerr (1), Edith Ronsperger (2) et Ernst Lothar (3-4). Création à Hambourg, le 5 novembre 1921, par l’alto Maria Olszewska et le compositeur. Korngold orchestre la partition – très fournie dans sa version piano – et la dirige à Vienne, le 14 janvier 1923 avec la mezzo-soprano Rosette Anday. La mélodie n° 4 est plus ancienne que les autres. Elle fut publiée sous le titre de L’Adieu au Soldat Autrichien, au profit d’œuvres de bienfaisance et était alors destinée à un baryton. La révision est considérée par Brendan Carroll comme l’un des plus beaux lieder de Korngold18.
  1. Sterbelied
  2. Dies eine kann mein Sehnen nimmer fassen
  3. Mond, so gehst du wieder auf
  4. Gefaßter Abschied
  • Drei Gesänge sur des poèmes de von Hans Kaltneker, opus 18 (1924). Création à Vienne, le 11 mars 1926, par la mezzo-soprano Rosette Anday et le compositeur.
  1. In meine innige Nacht
  2. Tu ab den Schmerz
  3. Versuchung
  • Drei Lieder pour voix et piano, opus 22 (1928-29), sur des poèmes d’Eleonore van der Straten (1) et Karl Kobald. Création à Vienne, le 9 décembre 1928, par Margit Angerer et le compositeur.
  1. Was du mir bist ?
  2. Mit dir zu schweigen
  3. Welt ist stille eingeschlafen
  • Unvergänglichkeit, Liederkreis opus 27 (1933)
  1. Unvergänglichkeit, Das eilende Bächlein, Das schlafende Kind, Stärker als der Tod, Unvergänglichkeit.
    Nach Gedichten von Eleonore van der Straten. Uraufführung am 27. Oktober 1937 durch Desi Halban.
  • Songs of the Clown [Chants du Clown], opus 29 (1937), poèmes de William Shakespeare « Twelfth Night or What You Will ». Création à Los Angeles, le 28 juin 1941, par Nanette Fabray et le compositeur.
  1. Come Away, Death
  2. O Mistress Mine
  3. Adieu, Good Man Devil
  4. Hey, Robin!
  5. For the Rain, It Raineth Every Day
  • Four Shakespeare Songs, opus 31 (1937–41), poèmes de William Shakespeare extraits d’Othello et As You Like It. Création à Los Angeles, le 28 juin 1941, par Nanette Fabray et le compositeur.
  1. Desdemona’s Song
  2. Under the Greenwood Tree
  3. Blow, Blow, Thou Winter wind
  4. When Birds Do Sing
  • Fünf Lieder, opus 38 (1948 – éd. Schott), dédiés à Maria Jeritza, d’après des poèmes de Richard Dehmel (1), Joseph von Eichendorff (2), Howard Koch (3) et William Shakespeare (5, Sonnet 130). Création à Vienne, le 19 février 1950 par la mezzo-soprano Rosette Anday et le compositeur.
  1. Glückwunsch
  2. Der Kranke
  3. Alt-spanisch
  4. Alt-englisch
  5. Kein Sonnenglanz im Auge [My Mistress’ Eyes]
  • Sonett für Wien (In memoriam) pour mezzo-soprano et piano, opus 41 (1953), dédié à Gretel Kralik. Poèmes de Hans Kaltneker. Ursprünglich die Vorspannmusik zum Film «Escape Me Never» (1947).
  • Lieder inédits – Poèmes de Joseph von Eichendorff.
  1. Abendlandschaft
  2. Angedenken
  3. Aussicht
  4. Das Mädchen
  5. Der Friedensbote
  6. Die Geniale
  7. Die Sperlinge
  8. Reiselied
  9. Sangesmut
  10. Vesper
  11. Vom Berge
  12. Waldeinsamkeit
  13. Winternacht

On peut encore y adjoindre

Die Gansleben in Hause Duschhitz composé le 6 avril 1919, sur un texte de Korngold lui-même.

 

Le CD « E.W.Korngold Lieder« , soit le CD Harmonia Mundi HMC 901780, enregistré en novembre 2001, à Berlin, par le baryton Dietrich Henschel et le pianiste Helmut Deutsch _ sur lequel ne figurent pas les Songs composés sur des poèmes de Shakespeare par Korngold aux États-Unis  _, et d’une durée toale de 75′ 45,

comporte la presque totalité des Lieder de Korngold, depuis les douze des « Zwölf Lieder » Op. 5 (de 1910-1911) jusqu’à celui, unique, du « Sonett für Wien » Op. 41 (de 1953),

à l’exception, un peu étrange toutefois, d’une part, de 2 des « Drei Lieder » Op. 22 (de 1928-29), les n° 2 « Mit dir zu schweigen » et 3 « Welt ist stille eingeschlafen » _ n’est en effet présent en ce CD que le n° 1 « Was du mir bist ?«  _et, d’autre part, du n°1 « Unvergänglichkeit » des 2 Lieder du recueil éponyme « Unvergänglichkeit » Op. 27 (de 1934) _ alors que sont présents en ce CD de 75′ 45 les n°2 « Das eilende Bächlein » et n°3 « Das schafende Kind » de ce recueil…

Et voici que vient de paraître pour le label Aparté le CD « In meinem Lied » _ Aparté AP288 _, enregistré à Hohenems du 31 août au 4 septembre 2021 par la soprano Sarah Traubel et le même pianiste Helmut Deutsch,

dont le programme est composé d’un choix de Lieder de Gustav Mahler, Franz Liszt, Erich-Wolfgang Korngold et Richard Strauss.

Or je remarque que les Lieder présents ici de Korngold viennent précisément combler ce qui manquait dans l’enregistrement de 2001 avec Dietrich Henschel du catalogue des Lieder de Korngold _ j’en excepte toutefois les 13 Lieder inédits (et sans numéro d’opus) sur des poèmes de Joseph von Eichendorff… _  :

d’une part les lieder n°2 « Mit dir zu schweigen » (d’une durée ici, en 2021, de 2′ 11) et n°3 « Welt ist stille eingeschlafen » (d’une durée, lui, de 3’18), du recueil des « Drei Lieder » Op. 22 de 1928-29 ;

ainsi que, d’autre part, le lied « Unvergänglichkeit » (d’une durée ici de 2′ 22) du recueil éponyme « Unvergänglichkeit » Op. 27 de 1933 ;

soit une durée totale pour ces trois lieder enregistrés cette fois, en 2021 pour le label Aparté, de 10′ 17…

Au point que je me demande si Helmut Deutsch n’a précisément pas voulu en quelque sorte « réparer«  en 2021 ce manque de son CD de 2001 avec Dietrich Henschel _ probablement pour une raison de durée du CD qui aurait dépassé les 80′ … _, en enregistrant en août-septembre 2021 avec Sarah Traubel

d’une part la totalité des « Drei Lieder » de l’Op. 22 (le n°1 « Was du mir bist ?« , le n°2 « Mit dir zu Schweigen » et le n°3 « Welt ist stille eingeschlafen« ) _ comportant donc à nouveau le lied n°1 « Was du mir bist ?«  déjà présent dans le CD enregistré en novembre 2011 avec Dietrich Henschel _ ;

ainsi que, d’autre part, le lied n° 1 « Unvergänglischkeit » du recueil éponyme, qui était étrangement manquant lui aussi dans l’enregistrement de novembre 2001 avec Dietrich Henschel… 

La présence de ce lied « Was du mir bist ? » Op. 22 n°1,

seul commun aux deux CDs de Lieder de Korngold par Helmut Deutsch, en 2001 avec le baryton Dietrich Henschel (un lied d’une durée de 2′ 14 sur ce premier CD), et, en 2021 avec la soprano Sarah Traubel (le lied a cette fois une durée de 2’26 sur ce nouveau CD),

offre donc la bienvenue opportunité de comparer les interprétations par ces deux chanteurs de ce même lied, accompagnés à 20 ans de distance _ 2001 – 2021 _, par le même pianiste…

Ce lied « Was du mir bist ?« , extrait des « Drei Lieder » Op. 22, un recueil dédié par Erich-Wolfgang Korngold  à sa mèreest composé sur un poème d’Eleonore van der Straten _ alors que les lieder n°2 « Mit dir zu Schweigen » et n°3 « Welt ist stille eingeschlafen » sont tous deux composés sur des poèmes de Karl Kobald (Brünn, 28 août 1873 – Vienne, 12 octobre 1963).

Et je remarque aussi que le lied « Unvergänglischkeit«  est lui aussi composé sur un poème de la même Eleonore van der Straten (8 janvier 1873 – 3 octobre 1960)…

Cependant,

et avec un peu plus de hauteur,

Anne-Sofie von Otter, mezzo-soprano, avec son pianiste Bengt Forsberg, en un superlatif double CD Deutsche Grammophon DG 459 631-2 , intitulé « Rendez-vous with Korngold« , en 1999, nous donne une sublime interprétation de ces « Drei Lieder » Op. 22 (de 1930) de Korngold, « Was du mir bist ?« , « Mit dir zu Schweigen » et « Welt ist stille eingeschlafen » : écoutez-en ici ce podcast de 7’58 accessible sur youtube… C’est une merveille !

La performance réalisée alors semble demeurer hors de portée de l’enthousiasme même de Sarah Traubel…

Ce dimanche 14 août 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

« A Simple Song » : un superbe récital de pièces à connotation plus ou moins spirituelle du XXème siècle, par la parfaite Anne Sofie Von Otter

14nov

Anne Sofie Von Otter

est une chanteuse très rarement prise en défaut :

parfaite _ et sans les défauts de la perfection même…

Le récital intitulé A Simple Song

_ d’après un mouvement de Messe de Leonard Bernstein _

que vient nous donner,

en un exaltant et sobre à la fois _ dépourvu du moindre maniérisme, mais merveilleux de sensibilité _ SACD Bis-2327,

Anne Sofie Von Otter,

accompagnée à l’orgue _ cette fois _ par son compère habituel de récitals Bengt Forsberg

(et quelques autres instrumentistes, de-ci, delà)

est tout simplement idéal

dans ce genre musical

à connotations spitituelles, sinon religieuses,

de pièces chantées _ fort diverses ! _ du XXème siècle ;

les compositeurs interprétés ici étant

Leonard Bernstein,

Aaron Copland,

Charles Ives _ trois américains _,

Gustav Mahler,

Richard Strauss _ un autrichien et un allemand bavarois _,

Arvo Pärt _ un balte d’Estonie _,

Maurice Duruflé,

Olivier Messiaen,

Francis Poulenc _ trois français _,

Frank Martin _ un suisse francophone _,

Franz Liszt _ un avant-gardiste du siècle précédent, en quelque sorte ! _,

et Richard Rodgers _ américain, lui aussi.

C’est très beau

et d’une infinie sensibilité, qui nous touche !


Ce mercredi 14 novembre 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa

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