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Un récapitulatif commode de mes 106 « Musiques de joie » pour situation de confinement : du dimanche 15 mars au dimanche 28 juin 2020

29juin

Sous forme de courriels à certains de mes amis

avec lesquels je me suis initié à la recherche (et découverte !) de circonstances extra-musicales méconnues de la création musicale,

voici un récapitulatif commode de liens à mes 106 articles de « Musiques de joie« ,

au départ du dimanche 15 mars, premier tour des Élections Municipales 2020,

au dimanche 28 juin, second tour ;

pour temps de confinement…

Chers vous,
 
cette collection de 106 « Musiques de joie »
_ d’un dimanche d’Élections à un autre dimanche d’Élections,
avec cette expérience rare de confinement prolongé, qui m’a permis de mettre mieux (ou enfin !) à profit le trésor désordonné des piles de CDs de ma discothèque personnelle _
constitue, bien sûr, et forcément, un choix partiel et subjectif,  que j’espère cependant pas trop arbitraire.
 
Une sorte de vagabondage heureux à travers l’histoire, assez hiératique et imprévue, non calculée en tout cas, de la formation assez variée de mes goûts de mélomane vraiment curieux,
à défaut d’être effectivement musicien ;
ou comment retourner (un peu) à son profit les insuffisances rédhibitoires de sa formation…
 
Ce qui m’a offert d’étonnantes et bien belles rencontres, totalement imprévues et improgrammées, que j’ai appris aussi à cultiver avec passion en même temps que recul, de cette place un peu étrange et atypique, me semble-t-il, de mélomane inlassablement curieux, ouvert et …passionné !
 
Voilà pourquoi je tenais à inclure en ce bouquet de « Musiques de joie » ce qui a aussi marqué ce parcours personnel _ et atypique _ de réelles découvertes,
à travers l’attention méthodique que j’ai pu porter par exemple à La Fontaine et Marc-Antoine Charpentier, ou à Lucien Durosoir…
 
Ce qui a enrichi considérablement ce que j’ai naguère nommé « l’aventure d’une oreille »…
Et qui est aussi le charme d’une vie (un peu philosophique) épanouie à sa façon…
 
Avec reconnaissance,
 
Francis
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
10) mardi 24 :  
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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         73) mardi 26 :    

 
 
 
 
 
 
 
  
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Réjouissez-vous !

Ce lundi 29 juin 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

Musiques de joie : la merveille absolue et irrésistible des Sonatas de Manuel Blasco de Nebra, par Josep Colom

10avr

Passer de Carl Philipp Emanuel Bach

(Weimar, 8 mars 1714 – Hambourg, 14 décembre 1788)

à Manuel Blasco de Nebra

(Séville, 2 mai 1730, ou 50 ? – Séville, 12 septembre 1784)

n’a rien, musicalement, d’incongru

_ cf cet article de Pablo J. Vayon dans le Diario de Sevilla du 24 Avril 2010, en commentaire du CD Manuel Blasco de Nebra de Javier Perianes : « Más cercana a la música galante de un Carl Philipp Emanuel Bach que a la de un Scarlatti, del que sin duda toma también buena nota, las Sonatas de Blasco se dividen en dos tiempos (lento-rápido) y juegan ya con principios formales y armónicos (la tensión tónica-dominante) característicos del Clasicismo, mientras que las Pastorelas añaden un minueto como tercer movimiento. Josep Colom grabó ya una supuesta integral del compositor (Etnos) y recientemente, después de trabajos con instrumentos antiguos de Tony Millán (Almaviva) y Carole Cerasi (Metronome), Pedro Casals (Naxos) y el sevillano Pedro Piquero (Columna Música) han iniciado otras integrales« … _ ;

non plus que d’associer la musique de ses Sonatas (en 2 mouvements)

à celles des 555 Sonatas (en 2 mouvements, elles aussi) de son contemporain, aussi, mais en Espagne, lui,

Domenico Scarlatti

(Naples, 26 octobre 1685 – Madrid, 23 juillet 1757).

Manuel Blaso de Nebra : un Domenico Scarlatti un peu pacifié…

Il se trouve que ma découverte sur mon auto-radio un matin que je me rendais à mon travail, en 1995,

de cette musique absolument fascinante,

étrange

et singulière aussi _ de quel compositeur pouvait-elle bien être le fruit, me demandais-je, en conduisant en l’écoutant se dérouler : Scarlatti ? Boccherini ? CPE Bach ? Haydn ? Mozart ? Mendelssohn ?.. Non, c’était encore tout autre chose !.. _ ;

d’autant que je n’ai pas réussi à bien saisir, non plus, le nom de son auteur,

mentionné rapidement à la fin du morceau par le présentateur de l’émission de France-Musique

_ en tout cas pas un compositeur connu de moi jusqu’alors… ; et probablement un espagnol, m’a-t-il semblé aux sonorités entr’aperçues… _,

m’a conduit,

encore fasciné et très intrigué par cette si étrangement belle musique,

une fois de retour chez moi,

à rechercher quelle avait été la programmation de ce matin-là sur France-Musique ;

et c’est alors que j’ai découvert ce nom de Manuel Blasco de Nebra ;

ainsi que le nom de son merveilleux interprète,

sur ce CD Mandala 4847 (distribué par Harmonia Mundi) :

le pianiste catalan Josep Colom

_ Josep Colom est né à Barcelone le 11 janvier 1947, et il a 73 ans ; Josep Colom est aussi le plus bel interprète, avec Federico Mompou en personne, de l’œuvre si extraordinaire de Mompou (Barcelone, 16 avril 1893 – Barcelone, 30 juin 1987) : cf le coffret Mandala de 4 CDs Monpou L’Œuvre pour piano par Josep Colom… Et écoutez s’il vous plaît sa Musica callada

Et tout un chacun peut en juger sur you tube,

qui met en ligne de quoi écouter l’intégralité (de 56′) de ce magique CD de 6 Sonates (57′ 58) et de 2 Pastorelas (14′ 46)

de Manuel Blasco de Nebra interprétées par Josep Colom

_ et lui seul ! Nul ne l’ayant égalé !!! Et certainement pas le sur-évalué Javier Perianes, ni l’insupportable de maniérismes Arkadi Volodos…

Le rayon disques de la librairie Mollat s’est bien sûr procuré tout aussitôt, en 1995,

ce CD Mandala 4847 Manuel Blasco de Nebra Obras para tecla / Josep Colom, piano.

Et durant les longues années que ce CD a continué d’être disponible et distribué _ par Harmonia Mundi _,

la Librairie Mollat a été le meilleur vendeur en France de ce magique CD :

car dès que ce CD magique passait sur la platine du magasin,

nul auditeur ne pouvait lui résister, et le commandait illico presto !

Une musique de pleine joie !!!

Un pur enchantement  !

Ce vendredi 10 avril 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

Des chefs d’oeuvre d’Espagne à découvrir : l’oeuvre vocale en latin du Padre Antonio Soler (1729 – 1783)

14oct

Le Padre Antonio Soler (Olot, 1729 – L’Escorial, 1783)

est surtout connu dans l’histoire de la musique

pour son fameux Fandango

_ par exemple dans l’interprétation célèbre de Rafael Puyana (1931-2013, claveciniste colombien) ;

Scott Ross, ou Andreas Staier, en ont aussi donné de flamboyantes versions ;

ou encore l’excellente claviériste espagnole Genoveva Galvez...

Aujourd’hui,

c’est la marque espagnole Lauda qui nous propose,

par La Grande Chapelle,

et sous la direction de ce pionnier de la recherche qu’est Albert Recasens,

un très beau et trèsriche CD

de la Obra vocal en latin

du Padre Antonio Soler :

le CD Lauda LAU 018.

Avec un panel d’œuvres diverses

et d’époques variées

de sa composition :

un Dixit Dominus a 4 y ripieno,

un Magnificat a 8,

L’Incipit Lamentatio. Aleph. Quomodo sedet de la Lamentation 1 du Jeudi Saint a 8,

le Largo d’un Verso para el Alzar,

un Salve Regina a 5,

et un Miserere a 8.


Une musique

qui compose

traditions bien installées en une Espagne fermement catholique,

et nouveautés plus audacieuses de l’actualité musicale européenne d’alors.


Des œuvres contemporaines de celles de

Boccherini,

Haydn _ qui composa les Sept dernières paroles du Christ en Croix pour Cadix, souvenons-nous en… _

ou du jeune Mozart

_ le Padre Soler correspondait régulièrement avec le Padre Martini, à Bologne _,

pour des institutions plutôt conservatrices, mais pas seulement.

Des musiques de très grande qualité !

Et qui enrichissent la connaissance (et le plaisir !) du répertoire,

en ce tournant du classicisme européen.

….

De même que les chefs d’œuvre inouis

(mais pour un tout autre répertoire !)

de Manuel Blasco de Nebra

_ par Josep Colom au clavier _,

ces très belles œuvres religieuses en latin du Padre Antonio Soler

_ par Albert Recasens à la direction des chanteurs et de l’orchestre _

comblent notre curiosité !!!

L’Espagne : encore et toujours décidément à explorer…


Ce dimanche 14 octobre 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa

La merveille Scarlatti par le prodigieux Pierre Hantaï (suite)

30avr

Pierre Hantaï nous offre cette fin du mois d’avril 2016 un stupéfiant (de beauté !) quatrième volume des Sonates de Domenico Scarlatti (CD Mirare 285).

Voici donc que Pierre Hantaï _ que l’on sait perfectionniste, alors qu’il nous donne à espérer depuis pas mal de temps le Deuxième Livre du Clavier bien tempéré, de Jean-Sébastien Bach _,
après nous avoir donné il y a déjà pas mal de temps _ 2002, 2003 et 2005 : déjà ! _ trois magnifiques CDs de Sonates de Domenico Scarlatti,

voici que Pierre Hantaï nous fait la surprise d’un extraordinaire et époustouflant Scarlatti 4 ! _ seule la sonate en la majeur K. 208, notée adagio e cantabile, déjà présente en 2002 sur le premier CD Scarlatti de Pierre Hantaï (en 3′ 27) est ici jouée à nouveau (en 3′ 34) : une merveille !..

Extraordinaire et époustouflant, car c’est ici la perfection même, idéalement et charnellement incarnée ; et pour un compositeur, Domenico Scarlatti, lui même parfait…

Et l’expérience, forgée au cours des ans, de cette singulière merveilleuse musique _ comment se peut-il que l’écoute de Scarlatti ne soit pas encore remboursée par la Sécurité sociale ?! _ nous vaut, de l’interprète, trois lumineuses pages du livret _ pages 6 à 8 _, intitulées « Quelques remarques sur la chronologie de l’œuvre de Scarlatti« ,

d’ailleurs reprises du coffret des 3 précédents CDs Scarlatti de Pierre Hantaï, qui était paru, lui, en 2014 _ était-ce donc pour nous aider à patienter ?…

Je viens de ré-écouter à la suite ces 4 CDs _ soit 4h 45′ et 26″ de musique merveilleuse… _,

en me souvenant d’un certain désaccord de ma part, lors de la première écoute, à l’égard du premier de ces CDs, en 2002 : un peu trop expérimental à mon goût de la part de l’interprète, quasi « hystérisé » même, me semblait-il, du moins pour quelques unes de ces sonates, prises dans un excès de vitesse qui m’avait étonné et agacé… Alors que j’avais été magnifiquement convaincu de la parfaite et admirable « justesse » d’interprétation des deux CDs Scarlatti suivants de Pierre Hantaï, en 2003 et 2005 : impériaux, eux !

Eh bien ! ce Scarlatti 4 est tout simplement enivrant de jubilation !!! Et combien merveilleusement fidèle au « Vive felice ! » de Domenico Scarlatti !

Et quel plaisir de l’enchaînement-montage _ par Pierre Hantaï lui-même _ de ces 17 sonates, et de ces 76’…

Le plaisir est absolu !!!

Ce CD est tout simplement un chef d’œuvre !

On voudrait donc demander alors à Pierre Hantaï comment il a procédé à ses choix de sonates _ parmi les 555, ou un peu plus, de Scarlatti… _, ainsi qu’à leur montage _ au cordeau ! _ sur chacun de ces CDs.

Le livret du coffret des 3 CDs Scarlatti de 2014 comportait une très éclairante « Conversation avec Pierre Hantaï sur la musique de Scarlatti et son interprétation« , avec Christophe Robert,

qui aurait mérité, elle aussi, une ré-édition dans le livret de ce Scarlatti 4

J’y remarque ainsi cette affirmation de Pierre Hantaï à propos de la très judicieuse question de la « singularité » de Scarlatti :

« Le plus curieux, le plus éminemment personnel, c’est cette manière de brosser de petits tableaux, de rendre des climats variés par la répétition de courts motifs tournant sur eux-mêmes et enchaînés sans transition les uns aux autres, sans beaucoup d’intérêt pour le détail « .

Et plus loin, à propos de l’utilisation _ enthousiaste et à foison _ par Scarlatti _ (1685-1757) et cela à la différence d’un Bach (1685-1750), qui en fait, lui, très peu usage ! _ du _ tout nouveau alors _ tempérament égal :

« Scarlatti, lui, s’engouffre aussitôt dans ce nouveau monde, d’une manière autrement ludique _ que Bach ; et ce « ludique«  constitue bien la clef d’entrée la mieux éclairante dans l’univers musical si singulier (et unique !) de Domenico Scarlatti !

Et cette façon de se promener dans les modulations les plus étrangères, de parcourir les nouveaux chemins de la tonalité, est à mon avis sans comparaison avec ce qu’ont entrevu ses contemporains… (…) L’œuvre de Scarlatti reste comme un îlot au sein du XVIIIe siècle, aussi bien par cette étonnante recherche harmonique, ces rythmes d’origine populaire, l’exploration _ j’ai envie de dire « maladive » _ d’un unique genre musical _ cette sonate brève en un seul mouvement de Scarlatti  _, mais bien plus encore par ce langage novateur, très éloigné des concepts musicaux de la période qui l’a vu naître« .


Pierre Hantaï souligne aussi l' »incroyable » fait que « ses contemporains, à part quelques proches on l’imagine, n’auront pas accès _ matériel _ à son œuvre« , car « après la publication des Essercizi _ éditées par Scarlatti en 1738 à Londres… _, n’auront pas accès à son œuvre« , car « Scarlatti, après cette première livraison imprimée _ et « il va vivre presque vingt ans encore et composer l’essentiel de ses sonates dans son grand âge » : cette donnée est capitale !.. _, a renoncé à faire connaître sa musique par l’édition, et a ainsi stoppé sa diffusion pour longtemps » _ en effet, l’approche de cette musique demeurera très longtemps, aux XIXe et premier XXe siècles, limitée et semée d’embuches, pour la plupart des musiciens et interprètes.

Chopin constituant l’une des rares exceptions, selon Pierre Hantaï, à cette surdité de réception, qui fut d’abord celle de ses confrères compositeurs, à la singularité scarlatienne ; pour ne rien dire de la surdité, aussi et encore, des interprètes eux-mêmes (pas mal de pianistes surtout, jusqu’il y a peu, toujours selon Pierre Hantaï…) de la musique de Scarlatti.

Il me semble que cette surdité de réception à la singularité scarlatienne mériterait à elle seule une enquête tant soit peu fouillée…

Pour Pierre Hantaï, « c’est la culture andalouse _ loin de celle de la cour de Madrid ; et de fait, la princesse Maria Barbara (1711-1758, et dont Domenico Scarlatti était le claveciniste depuis 1720, à Lisbonne : elle avait neuf ans), et son époux (depuis 1729) Ferdinand (1713-1759), prince des Asturies (avant de devenir le roi Ferdinand VI, en 1746) ont vécu longtemps à Séville ; la seconde épouse, depuis 1714, de Philippe V, la très ombrageuse Elisabeth Farnèse (1692-1766), n’appréciait pas ce fils du premier lit du roi (sa mère était Marie-Louise de Savoie, 1688-1714), et le tenait éloigné de Madrid… _, qui doit nous indiquer le chemin, c’est-à-dire la couleur, le caractère propre à ces musiques. La tradition dans ces régions est _ toujours, pour nous _ suffisamment forte, je pense, pour laisser transparaître _ à notre sensibilité, toujours un peu trop malhabile _ ce que Scarlatti a pu entendre et voir _ et qui l’a inspiré.

Ce qu’on perçoit _ dans la musique de Scarlatti _ de la danse particulièrement, est en totale opposition avec le style français, répandu partout alors _ et particulièrement à la cour de Madrid. A aucun moment, on ne trouve cette souplesse si particulière des articulations, cette délicatesse, cette manière de rebondir avec légèreté sur le sol, proche du vol, et ces chevilles et poignets si souples… Chez les Espagnols, au contraire, tout est plus tendu, les danseurs se tiennent aussi droits et fiers que possible, et, surtout, il y a ce contraste saisissant entre un calme apparent du haut du corps, et, plus bas, une fièvre, des trépignements, enfin toute une suractivité invraisemblable au niveau du sol. Je crois que la seule danse qui ait véritablement inspiré Scarlatti, c’est celle-là. (…) Le flamenco, tel qu’on le voit aujourd’hui, ce n’est pas quelque chose de chaleureux, ni de charmant. C’est plutôt un monde fier, passionné, empreint même d’une certaine rudesse. »

Aussi faut-il à Scarlatti « des interprètes fiers, coloristes, passionnés par les rapides changements de texture  » _ tels qu’un Pierre Hantaï.

Et « Scarlatti il faut l’aimer _ vraiment ! passionnément ! _ pour le jouer ».

Même si, pour Pierre Hantaï, « l‘interprète doit choisir _ parmi « cette effrayante quantité de musique. Sur le nombre, il y a bien évidemment des pièces qui ne méritent pas la postérité« ...  _, et choisir le meilleur. Et accepter qu’on ne peut obtenir l’excellence en tout » _ mais en approcher parfois, voire souvent, si !  

Titus Curiosus, ce 30 avril 2016

Post-scriptum :

J’ai plaisir à comparer la situation (d’isolement _ protecteur d’une vraie et probe singularité ! _ de la cour) de Domenico Scarlatti (Naples, 26-10-1685 – Madrid, 23-7-1757) auprès de sa protectrice et employeur Maria-Barbara et de son époux l’Infant Don Fernando,

à la situation (de semblable isolement à l’égard de la cour) de Luigi Boccherini (Lucques, 19-2-1743  – Madrid, 28-5-1805) auprès de son protecteur et employeur  _ du 8 novembre 1770 au 7 juillet 1785 : comme « violoncelliste de sa chambre et compositeur de musique«  _ Don Luis de Bourbon (Madrid, 27-7-1727 – Arenas de San Pedro, 7-8-1785), le dernier fils du roi Philippe V et de sa seconde épouse Elisabeth Farnese.

Don Luis, dernier fils de Philippe V, et initialement voué à une carrière ecclésiastique _ il fut consacré cardinal dès l’âge de 8 ans _, renonça à cette condition ecclésiastique au décès de son père Philippe V, en 1746, mais se heurta à son frère, le futur roi Charles III (à partir de 1759), dont il contrariait les projets de succession à la couronne d’Espagne de ses propres fils _ nés à Naples, quand Charles était lui-même roi des Deux-Siciles : roi de Naples en 1734, et roi de Sicile en 1735 _ ; Don Luis fit un mariage morganatique, le 27 juin 1776 avec Maria Teresa de Valabriga, et fut contraint à résider loin de la cour de Madrid, à San Pedro de Arenas, un village perdu de la province d’Avila. Et c’est là que Luigi Boccherini fut un si singulier « violoncelliste de sa chambre » et « compositeur de musique«  _ si merveilleuse ; on ne l’écoute pas assez…

Mais cette situation loin des modes de cour a permis à ces deux exilés italiens, le napolitain Domenico Scarlatti et le lucquois Luigi Boccherini, de composer deux des plus belles, en leur splendide singularité et probité, œuvres de musique du XVIIIe siècle, et de toujours !

L’oeuvre Durosoir au concert : les programmes du Quatuor Equinoxe et du Trio Rilke aux concerts d’Hendaye les 6 et 7 avril 2013

11avr

L’œuvre musical de Lucien Durosoir se caractérisant par une très forte singularité _ objective et à nos oreilles _,

en présenter quelque pièce _ en quelque sorte détachée… _ au concert, nécessite,

de la part des musiciens-interprètes,

un art délicat et assez subtil de la conception-composition du programme…

Et voici qu’il s’avère qu’avec Beethoven _ et sa puissance intense et profonde _,

Durosoir consonne en quelque sorte idéalement…

Le samedi 6 avril dernier, le Quatuor Équinoxe

(constitué de Clara Abou et Pauline Dangleterre, violons, Loïc Douroux, alto, et Émile Bernard, violoncelle),

et le dimanche 7 avril, le Trio Rilke

(constitué de Clara Abou, violon, Claire-Lise Démettre, violoncelle, et Antoine de Grolée, piano),

présentaient

en « Hommage à Lucien Durosoir«  _ et pour « Chemin de mémoire » qui entend instituer de tels concerts à Hendaye, lieu où vécut (et qu’a aimé) Lucien Durosoir, du 26 novembre 1925 au 29 avril 1926 ; et où il a composé deux œuvres importantes : les second et troisième mouvements de sa sonate Aube pour piano (achevés le 18 décembre 1925 et le 2 février 1926) et le premier mouvement de son Trio pour piano, violon et violoncelle (achevé le 18 avril 1926) ; c’est lors de ce séjour à Hendaye qu’a été décidé, le 14 avril 1926, l’achat de la Villa Les Chênes à Bélus, à l’extrémité sud-ouest de la Chalosse, où allaient s’installer définitivement (à la recherche du climat le meilleur !) Lucien Durosoir et sa mère : ce fut le 4 septembre 1926 _

deux œuvres de Lucien Durosoir :

d’une part,

deux mouvements, l’Adagio et le Scherzo, de son premier Quatuor à cordes (de 1920) _ cf sur les quatuors de Lucien Durosoir mon article du 4 juillet 2008 : Musique d’après la guerre _ ;

et d’autre part ses Cinq Aquarelles pour violon et piano (de 1920 aussi _ sa toute première œuvre _) : Bretagne, Vision, Ronde, Berceuse et Intermède

La très grande qualité de ces deux concerts _ et cela dans l’excellente acoustique de l’église Saint-Vincent, un lieu empreint d’une spiritualité qui convient parfaitement à la musique intense de Lucien Durosoir _

a très vivement marqué le public,

du fait de l’engagement puissant de ces deux (jeunes) ensembles, produisant une très forte « présence » _ poétique et musicale ! _ des œuvres interprétées… 

Alors, comment composer un programme de concert, faisant une place à quelque pièce de Lucien Durosoir _ ce compositeur si singulier _,

quand on est une jeune formation de musique de chambre, avec tout le travail de fond (et de longue haleine _ avec tant et tant d’heures de travail ensemble… _) qu’impliquent et nécessitent les formations si exigeantes de Quatuor comme de Trio ?..

Un concert impliquant la mise au point et donc la possession _ dans les doigts, dans les têtes, dans les cœurs : la musique se vit… _ de tout un répertoire,

cela ne peut certes pas s’effectuer du jour au lendemain ;

ce n’est qu’au fur et à mesure des répétitions et de la succession et maturation des concerts que les musiciens pourront peu à peu le constituer, l’établir, le faire resplendir dans leur jeu…


On est donc d’autant plus admiratif

du brillant de la réussite de la performance

des jeunes interprètes

du Quatuor Équinoxe

et du Trio Rilke

à l’église Saint-Vincent d’Hendaye, ces 6 et 7 avril derniers…

Et j’ai particulièrement à cœur de souligner que

les choix du Quatuor à cordes opus 18 n° 1

et du Trio opus 97 n° 7, avec piano, « À l’Archiduc » de Beethoven

se sont révélés particulièrement opportuns et ô combien excellents ! pour chacun des deux concerts,

la puissance poétique musicale de Lucien Durosoir ayant, en effet, quelque chose d’apparenté _ qu’on y médite ! _ à la puissance poétique musicale de Ludwig van Beethoven.

Dans mes essais de présentation-approche _ et d’approche de la singularité, tellement impressionnante ! _ de l’œuvre de Lucien Durosoir _ dans la rédaction de mes contributions au colloque Un Compositeur moderne né romantique : Lucien Durosoir (1878-1955), à Venise, au Palazzetto Bru-Zane, les 19 et 20 févier 2011 : Une Poétique musicale au tamis de la guerre : le sas de 1919 _ la singularité-Durosoir  et La Poésie inspiratrice de l’œuvre musical de Lucien Durosoir : Romantiques, Parnassiens, Symbolistes, Modernes : les Actes de ce colloque sont en instance de parution… _,

et en procédant, pour cela, à quelques tentatives de comparaison,

si ce sont les noms de Michel-Ange _ sculpteur _,

Agrippa d’Aubigné ou Walt Whitman _ poètes _

qui me sont venus à l’esprit,

en musique,

c’est à la puissance beethovenienne que me fait penser d’abord et en amont du XXe siècle, le génie musical de Lucien Durosoir en sa très forte singularité,


Que l’on pourra associer, aussi, à celui de contemporains tels que

Schoenberg, Janacek,  Szymanovski, Bartok, ou Chostakovich,

en son siècle, cette fois…

Voilà, ainsi, quelques propositions de pistes pour de futurs programmes de concert _  et notamment pour ce nouveau festival de musique (autour de Lucien Durosoir : « Chemin de mémoire« ) qui vient de voir le jour à Hendaye…

Cela dit,

des pièces telles que le Quartettsatz de Schubert,

ou la Sonata per violoncello e basso de Boccherini _ une personnalité rayonnante : au génie comparable à celui d’un Joseph Haydn, par exemple ; ce qui est loin de se savoir (et ressentir) assez !.. _,

ne déparaient en rien _ et ainsi superbement interprétées : avec une magnifique « présence » !!! _ le paysage musical de ces deux très beaux concerts

proposant de commencer à découvrir à Hendaye

l’idiosyncrasie puissante et profonde de Lucien Durosoir…

Titus Curiosus, ce 12 avril 2013

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