Posts Tagged ‘Bourg-sur-Gironde

Un trop rare intense moment de culture vraie à l’Espace La Croix Davids, à Bourg-sur-Gironde, quand Colette Lambrichs et les Editions du Canoë reçoivent André Bouny, Claude-Luca Georges et Vadim Korniloff…

10mar

Oui,

la rencontre ce dimanche autour de midi à Bourg-sur-Gironde, à l’Espace La Croix Davids, 57 rue Valentin Bernard, quand Colette Lambrichs recevait et présentait, entourée de la passionnante collection des ouvrages édités pas ses Éditions du Canoê, les œuvres des artistes plasticiens Julio Le Parc, Milos Sobaïc, André Bouny, Daniel Nadaud, Vadim Korniloff et Claude-Luca Georges _ ainsi que quelques unes, superbes !, des siennes, discrètement placées dans une petite pièce un peu retirée de ce bel Espace… _ en présence de Claude-Luca Georges, André Bouny et Vadim Korniloff,

a été un rare moment de culture vraie et authentique, dans une ambiance décontractée extrêmement sympathique.

Pour ne rien dire de la très amicale teneur des échanges spontanés qui ont suivi…

Et la très jolie petite cité médiévale de Bourg-sur-Gironde a bien de la chance de disposer d’un tel Espace de rencontres culturelles vivantes de cette remarquable teneur…

L’exposition des œuvres de ces artistes et de la collection des livres des Editions du Canoë, en cet Espace La Croix Davids aura lieu de ce dimanche 10 mars au dimanche 21 avril 2024.

Ce dimanche 10 mars 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

En reprenant « Le Soldat indien » de René de Ceccatty (aux Editions du Canoë) : résister à la profanation et l’effacement…

04nov

En relisant mes notes sur « Le Soldat indien« de René de Ceccatty, paru le 2 février 2022, aux Éditions du Canoë _ lire surtout mon article vraiment très fouillé, et donc utile (j’en suis le premier surpris !), du mardi 25 janvier : « « … _,

j’en dégage que René de Ceccatty, suite à sa découverte très violemment affligée, le 12 avril 2019, de la récente dévastation-profanation des tombes ouvertes et cassées, détruites, du cimetière de Mégrine _ sa petite ville natale _, dans la banlieue de Tunis

_ « profanation qui n’est pas seulement l’insulte faite à un mort, mais son oubli, la volonté même de son effacement« , lit-on page 10 ;

et « c’est alors que mon autre idée a refait surface, celle de remonter dans une des branches de ma famille, en quête du fameux prétendu gouverneur de l’île de Bourbon » (…) ; « cet ancêtre, Léopold (…) n’avait jamais vécu sur l’île de Bourbon, tout au plus avait-il pu y faire escale, en route vers l’Inde, ou les Indes, ainsi qu’on disait autrefois. Il n’avait jamais été gouverneur de l’île de Bourbon, mais, en revanche, avait été major militaire de la forteresse de Karikal, au sud de Pondichéry, et avait participé à la guerre de Sept Ans et aux conflits multiples qui avaient opposé l’armée française à l’armée anglaise et aux divers pouvoirs indiens, perses, moghols, marathe qui eux-mêmes guerroyaient« , page 10 ;

et encore, page 12 : « L’histoire de Léopold et le rapport que j’entretiens avec elle sont des formes d’effacement accepté, mais aussi de lutte contre l’oubli.

J’ai voulu, à ma manière, résister à la profanation«  _ ;

que René de Ceccatty, donc,

s’est donné pour « sujet«  de son livre, non pas « l’incarnation _ romanesque _ d’un passé _ tant historique, collectif, que familialqui a laissé peu de traces« , mais « au contraire l’effacement de figures vouées à l’échec et à l’oubli » _ qu’il fallait, et de cette façon, par la voix s’élevant de l’écriture, sauver en quelque sorte d’un abyssal, et définitivement mortel, oubli, page 15 ;

et afin, aussi, tout au moins au départ _ puisque là se situe la source occasionnelle de la méditation-recherche dont va naître le livre _, de « comprendre la logique ou l’illogisme de l’installation de mes grands-parents dans les colonies nord-africaines.

N’y avait-il pas une fatalité _ en quelque sorte atavique et comme compulsivement répétitive… _ dans ces départs, ces défaites, ces exils, ces confrontations avec d’autres langues, d’autres cultures, d’autres modes de vie ? Les deux branches, maternelle et paternelle, ne s’étaient guère enrichies aux dépens des peuples colonisés : elles avaient seulement tenté de réagir à leurs ruines respectives. Du côté des ancêtres de mon père, le phyloxéra avait dévasté les vignes du Jura. Du côté d ceux de ma mère, une auberge albigeoise qu’ils tenaient avait pris feu. Les deux familles ruinées avaient tenté leur chance, l’une en Algérie, l’autre en Tunisie. Mes parents, deux ou trois générations plus tard, avaient réuni les sangs« , page 8 ;

et de cela témoigner un peu en l’élan de son écriture,

sans « éclat, ni silence » non plus, page 8.

Voilà donc ce qui a donné l’impulsion initiale vivante et superbe à cette écriture, et la force et la lumière chaleureuse de cette voix fluide et ferme qui s’élève maintenant de ces pages, pour nous aussi, à leur lecture !

Et le « secret » d’une œuvre de littérature un peu vraie _ et ce trait-là est bien sûr capital ! _se niche précisément dans la qualité idiosyncrasique de « la voix » quand celle-ci, vraiment, « s’élève de la page« , avec une sorte de nécessité, comme en ce lumineux et un poil mélancolique aussi « Soldat indien » de René de Ceccatty…

Cela rédigé en forme de préparation un peu consciencieuse _ scrupuleux et perfectionniste, j’aime essayer de tendre toujours au meilleur… _ à mes questions de la vidéo, en format court, de René, à propos de ce petit bijou de 162 pages qu’est « Le Soldat Indien » (des Éditions du Canoë, de Colette Lambrichs _ résidant désormais en la girondine très proche (et historiquement « filleule de Bordeaux« ) Bourg-sur-Gironde, en face du Bec d’Ambès… _), dans le tout petit studio ad hoc, niché tout derrière la vaste salle sombre de la Station Ausone, prise ce vendredi 4 novembre pour une conférence, à 18 h, de l’ancien président François Hollande…

Quel contraste !

Ce vendredi 4 novembre 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

Un bouleversant et grandiose hommage, hier samedi 2 juillet à 15h 30, à Eduardo Lourenço, penseur majeur et crucial, à la Halle des Chartrons, à Bordeaux

03juil

Hier, à 15h 30, à la Halle des Chartrons, à Bordeaux, un événement culturel extrêmement émouvant _ je l’ignorais ; et ne m’y attendais pas du tout _dont témoigne ce courriel de remerciement a posteriori à mon amie Martine Fragoas, qui avait eu la gentillesse de m’informer samedi matin même de la présence à Bordeaux _ pour une rencontre-hommage, en ce lieu-là, à Eduardo Lourenço _de mon amie Sylviane Sambor, laquelle avait fait part à Martine de son plaisir à m’y rencontrer… 

Chère Martine,
alors que, grâce à toi, je me suis rendu, vers 14 h, à la Halle des Chartrons afin d’avoir le plaisir de converser un peu avec Sylviane Sambor _ toujours merveilleuse de positivité féconde ! _,
c’est en fait tout l’après-midi que j’ai passé là,
pour assister d’abord à l’hommage à Eduardo Lourenço, à 15 h 30…
Cet hommage fut non seulement profond et bouleversant, mais même grandiose :
_ par la lecture d’un merveilleux texte d’Eduardo Lourenço, Montaigne ou la vie écrite, écrit directement en français, à Vence le 28 juin 1992 (et sur la demande de Sylviane pour ses Éditions de L’Escampette),
_ par un témoignage précis et développé de Sylviane elle-même sur ses diverses riches rencontres avec Eduardo Lourenço _ en particulier pour son magnifique très marquant Carrefour des Littératures _,
_ mais aussi par un discours extraordinairement puissant de Manuel Dias Vaz,
qui, à la fin, a fait entonner à l’assistance entière, debout, le « Grandola Vila morena » de ton cousin Zeca Afonso…
A mon arrivée à 14 h, Sylviane m’a très gentiment invité à venir prendre un café avec les organisateurs de cette manifestation ; et les échanges de la conversation, déjà, ont été passionnants.
Mieux encore, une des participantes de cette riche conversation ayant cité le nom de Blaye où elle organisait prochainement des manifestations culturelles,
j’ai prononcé le nom de Bourg-sur-Gironde, en indiquant que venait de s’y installer, le 9 mai dernier, l’éditrice Colette Lambrichs _ des si importantes Éditions de La Différence, et maintenant du Canoë.
Mais j’ignorais que les parents de Sylviane habitaient Bourg-sur-Gironde.
Et j’ai pu alors, peu après, donner à Sylviane les nouvelles coordonnées de Colette Lambrichs _ nous devons nous rencontrer bientôt _, qu’elle a pu joindre, à la suite, très vite, au téléphone :
présente à Bourg ce dimanche pour un important anniversaire familial, Sylviane devait passer venir dire quelques mots à Colette Lambrichs à son nouveau domicile de Bourg…
Voilà comment fonctionnent les connexions ! et les mémoires fidèles et reconnaissantes…
Un grand merci, donc, chère Martine, pour cette transmission de l’information sur la très mémorable rencontre d’hier après-midi aux Chartrons en hommage au grand Eduardo Lourenço…
Un événement marquant et proprement bouleversant.
Manuel Dias Vaz, surtout, m’a beaucoup impressionné.
Quelle stature !
Et qu’il ait été un ami très proche de ce penseur majeur qu’a été Eduardo Lourenço (Sao Pedro do Rio Seco, 29 mai 1923 – Lisbonne, 1er décembre 2020) _ tous deux sont originaires de la région de Guarda _ permet peut-être de mieux comprendre sa propre dimension humaine…
À suivre,
Francis
Ce dimanche 3 juillet 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa
Chercher sur mollat

parmi plus de 300 000 titres.

Actualité
Podcasts
Rendez-vous
Coup de cœur