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Pour mieux connaître les Fresson…

26nov

Pour pénétrer un peu davantage les secrets des merveilleux « Tirages Fresson » de Bernard Plossu,

ce superbe article de David Lefebvre, en 2017 :

« Tirage Fresson : le secret d’une famille de maîtres tireurs« .

Tirage Fresson : le secret d’une famille de maîtres tireurs

Par David Lefevre, Focus Numérique (Twitter @Lesnums@Lesnums) Publié le 10/03/17 à 10h00 | Édité par Béryl Chanteux

Tirage Fresson : le secret d'une famille de maîtres tireurs
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Plossu, Faucon, Batho, Metzner et des milliers d’autres… Tous ont choisi le tirage Fresson pour donner vie à leurs images. Tous ont choisi la couleur au charbon. Nous avons été reçus dans l’un des laboratoires de tirage les plus emblématiques de la photo argentique, par le dernier détenteur d’un des secrets les mieux gardés de la photographie. Rencontre avec Jean-François Fresson, l’héritier.

« Si le procédé Fresson n’existait pas, je ne ferais pas de couleur« … C’est avec cette déclaration de Bernard Plossu en tête (recueillie durant notre entretien l’été dernier aux Rencontres d’Arles) que nous roulions vers Savigny-sur-Orge, ville de résidence de l’atelier Fresson. Savigny… Une banlieue pavillonnaire comme il en existe des centaines d’autres en Île-de-France. Je ne sais pas à quoi je m’attendais en arrivant sur place, mais je vous avoue sans peine mon trouble : « Mon GPS m’aurait-il joué des tours ? Le numéro est pourtant le bon… » À quoi m’attendais-je ? une fanfare ? des panneaux électro-luminescents indiquant que l’un des ateliers de tirage les plus mythiques de l’histoire de la photographie était caché derrière le pavillon 21 ? Rien ne laisse supposer que l’on est sur le point de pénétrer dans l’antre d’une légende… et pourtant.

Jean-François Fresson dans son atelier de tirage à Savigny-sur-Orge, janvier 2017

Jean-François nous accueille avec le sourire et, d’emblée, je lui demande qu’il me parle de son ventre, de ses tripes. J’aborde à dessein la question de sa passion sous cet angle, car c’est comme ça que j’avais commencé mon entretien avec Bernard Plossu. Jean-François me toise et me dit que « la passion est venue après coup, lorsque la mécanique s’est installée à force de savoir-faire », mais qu’il a fallu beaucoup travailler.

« Aucun membre de ma famille n’a eu le choix ; quand on remonte dans le temps, mon arrière-grand-père _ Théodore – Henri Fresson _ était un inventeur bizarre, un type qui inventait des trucs et ne les déposait pas. Il ne se souciait pas de ça, ça l’amusait. Mon grand-père _ Pierre Frresson _, lui, s’est retrouvé avec une famille à nourrir, un procédé, le dépositaire d’un secret de famille. Pour le faire perdurer, il est venu en région parisienne et il a fallu aller vers la couleur, parce que c’était dans l’air du temps. »

Le tirage Fresson, visite de l'atelier

Je suis un peu surpris : j’ai l’impression que Jean-François Fresson m’emmène sur le terrain du labeur plus que celui de la mythologie. Décidément, la fanfare ne semble pas venir, mais j’écoute avec attention. C’est lui maintenant, le dernier dépositaire. « Je ne sais pas si on peut parler de passion : mon père _ Michel Fresson _ ensuite a pris la suite de son père, il a commencé à travailler avec lui à 15 ans… C’était vraiment le truc de la famille, dans les gènes, mais il n’a jamais eu l’opportunité de faire autre chose non plus. On a toujours baigné dedans, c’est un peu comme une passion obligée et un challenge. » Jean-François m’avoue d’ailleurs qu’au début, sa passion à lui, c’était le cirque. Mais une fois ses études terminées, il a fallu choisir entre reprendre l’affaire familiale, et le cirque. Le problème étant que dans ce milieu, quand on ne vient pas soi-même d’une famille bien implantée, c’est très difficile. (Si vous souhaitez avoir plus de détails sur les coulisses de cette profession, je vous invite très sérieusement à contacter Arthur Azoulay, oui, notre rédacteur en chef adjoint, qui s’y est frotté.)

Le tirage Fresson, visite de l'atelier

Des années plus tard, la donne a changé. Comment survivre dans l’opulence de la photo dématérialisée ? Quid des matières premières, des commandes des clients ? « Réaliser ce procédé est un défi : il n’y a plus de matière première. Au début de ma carrière, j’avais 30 références de papier à proposer à mes clients ; désormais j’en ai 3, en tout et pour tout ! Ilford HP5 et FP4, Rollei et Fomapan sont les seules références qui nous restent. On a fait plein de tests avec plein de papiers différents… mais n’oubliez pas qu’il faut que le papier soit capable de rester des heures dans l’eau sans bouger. » Par ailleurs, Jean-François déplore aussi l’exigence des clients. Ils sont de plus en plus difficiles, ils veulent des tirages parfaits. Habitués à regarder nos images sur un écran d’ordinateur, nous avons a un peu perdu cette notion d’imperfection liée à l’argentique et au hasard du procédé. « J’ai passé il y a peu 2 heures à expliquer le processus inhérent à notre procédé à un photographe allemand plutôt en vue. On fait un test avec une de ses épreuves. Il est satisfait, mais me dit qu’il souhaiterait un quart de jaune en moins. Nous avons arrêté là. Il n’avait pas compris _ voilà. Le procédé, on peut le guider, on peut adapter, mais ça, on ne peut pas le faire. »

Le tirage Fresson, visite de l'atelier

À ce stade de notre discussion, je me rends compte que si la fanfare ne vient pas, Michel Fresson, dans le fond de l’atelier, est, lui, bien en train de composer sa musique journalière. Retraité, il est encore au travail et aide désormais son fils _ Jean-François Fresson. Non comme un sacerdoce, mais pour la maîtrise d’œuvre _ voilà _, pour cette musique quasi religieuse du travail artisanal _ voilà. Aurais-je demandé à un luthier, un ferronnier ou un verrier s’il était passionné par son travail ? Probablement, mais là n’est pas le plus important. Le plus important est l’amour du travail bien fait _ oui. De ces mains qui manipulent le papier, de cette eau qui dépouille le charbon, de cette application de la gomme bichromatée.

Mais en fait, c’est quoi le procédé Fresson, au juste ?

Bienvenue en 1899.

Le tirage Fresson, visite de l'atelier

Le procédé papier satin Fresson monochrome naît grâce à l’ingéniosité de Théodore-Henri Fresson, qui présente à la Société française de photographie en 1899 des épreuves photographiques tirées sur un papier au charbon qui se développe sans transfert. La technique consiste à préparer son papier au moyen de plusieurs couches de sensibilités différentes. L’atelier Fresson met en vente des feuilles de papier pré-enduites et prêtes à l’emploi pour les amateurs éclairés. Le papier fourni existant en plusieurs teintes, différentes intensités sur différents supports offrent une multitude de combinaisons et des résultats variés.

Ensuite, le procédé papier Fresson quadrichrome est une application en couleur du tirage au charbon. Il est mis au point par Pierre Fresson en 1952, à partir des techniques développées par son père _ Théodore – Henri _ pour les tirages monochromes. La méthode consiste en une décomposition des couleurs de l’image par tirage contact sur des plans-films noir et blanc, avec un filtrage permettant la sélection successive de chacune des couleurs complémentaires. Chaque plan-film est ensuite tiré par agrandissement sur un papier cartoline émulsionné de pigments sensibilisés (cyan, jaune, magenta et noir). Entre chaque tirage, le papier est dépouillé et séché. Les couleurs sont obtenues par synthèse soustractive, comme dans le monde de l’édition ou de l’impression couleur en photographie numérique. Ici cependant, le procédé se distingue par le fait que la succession de tirages remplace l’encrage.

Le tirage Fresson, visite de l'atelier

Tout le mystère _ voilà _ du tirage Fresson réside dans cette émulsion verdâtre, mélange de bichromate et de pigments savamment gardé secret de génération en génération. Mieux encore, c’est surtout la machine qui permet de l’étaler qui est secrète, et la façon de répandre l’émulsion. « Mon arrière-grand-père a inventé une machine qui était capable de répandre l’émulsion à la surface du papier de manière régulière. Et les concurrents n’ont jamais réussi _ voilà _ à créer une machine capable d’émulsionner de la même façon des feuilles de 72 cm par 100. On a essayé avec des essoreuses, des pinceaux, ça ne fonctionne pas. Et on serait bien en peine de la refaire : les matériaux n’existent plus, elle date de la fin du 19e. »

Le tirage Fresson, visite de l'atelier

L’agrandisseur non plus n’a pratiquement pas changé. Il faudra exposer l’image 4 fois 40 minutes pour imprimer successivement le bleu, le rouge et le noir.


Pour simplifier notre affaire, la formule doit être réadaptée chaque jour en fonction de l’hydrométrie, de l’électricité statique ou de la chaleur. Le procédé étant très hasardeux _ voilà _, il faut savoir intervenir pour faire varier les densités, le contraste ou les couleurs. Ensuite viennent les retouches finales, 100 % manuelles. Ainsi chaque tirage Fresson est une pièce unique, inimitable, irreproductible _ voilà. Sans doute l’une des raisons pour lesquelles ce procédé jouit d’une aura extraordinaire dans le monde entier _ oui.

Le tirage Fresson, visite de l'atelier

À la question de savoir qui sont les clients de l’atelier Fresson aujourd’hui, Jean-François nous répond qu’ils sont constitués pour un tiers d’habitués, pour un tiers des anciens ou des curieux, et pour un tiers des jeunes, des amateurs qu’on ne connaît pas, qui ne sont pas reconnus par la profession, mais qui ont envie de se faire plaisir. D’ailleurs, il ne faut pas être pressé pour voir ses images apparaître sur le papier Fresson : un délai d’un mois et demi _ pas moins ! _ est requis. Rien d’étonnant à cela, quand on sait que pour une série, il faut compter au minimum cinq bonnes journées de travail !

Le tirage Fresson, visite de l'atelier

Malheureusement, il est de plus en plus difficile de travailler. Lorsque je demande à Jean-François s’il s’est assuré une relève, il me répond : « Après moi le déluge ! Je n’ai pas d’enfant _ Ah ! _ et si j’en avais eu un j’aurais préféré le noyer plutôt que de le pousser à reprendre ce boulot ! » Un point de vue radical, qui souligne bien la difficulté des conditions de travail. Non pas que la clientèle soit rare (même si évidemment ça n’a plus rien à voir avec les années 1990), mais c’est devenu extrêmement difficile de se fournir, d’obtenir des matières premières.

Et Jean-François de revenir sur notre problématique passionnelle en début d’entretien : « Aujourd’hui, plus que de parler de passion, on pourrait parler d’un amour pour le travail bien fait _ simplement. Aujourd’hui, tout ça, c’est un challenge. Quand on nous demande par exemple de faire une imitation de Polaroïd Polapan, on recherche de nouvelles formules, on passe notre temps à inventer de nouvelles techniques, pour que le procédé soit en accord avec les volontés du photographe. Après Fresson, il y aura sans doute une autre histoire, un autre monde. Je regarde beaucoup ce qui se fait sur Instagram. D’un côté on a clairement affaire à un monde aseptisé, avec des retouches où tout le monde a de grands yeux, une peau lisse ; de l’autre côté, il y a de super photographes, une vraie créativité. » Un peu comme chez vous, rétorqué-je. « Sans doute, me répond Jean-François, mais nous ne fonctionnons pas pareil. Ici il y a encore beaucoup de hasard. Si par exemple vous m’apportez un film, avant de commencer, on va faire deux essais, parce que ça peut ne pas vous plaire, il faut qu’on voie comment le procédé interagit avec vos photos… Nous avons une ligne directrice, et nous passons notre temps à faire des oscillations pour adapter, interpréter les formules, les pourcentages pour la gomme, les pigments, etc. Les matières ont changé, donc forcément, on s’adapte. »

Le tirage Fresson, visite de l'atelier

Pour finir, nous regardons la grille des tarifs de l’atelier et je constate avec étonnement que les prix pratiqués ne sont vraiment pas si élevés, eu égard à la technique, au temps passé et au mythe. « Je sais que je ne suis pas assez cher ! Tout le monde me le dit. Mais même dans les années 1990, quand on tournait à plein régime et qu’il fallait que j’augmente mes tarifs, j’a refusé, parce que je me disais que si je le faisais, je n’allais plus travailler qu’avec une toute petite partie de photographes argentés, mais peut-être pas aussi créatifs, et laisser de côté tous les jeunes qui ont envie de se faire plaisir et qui sont plein d’idées. Non merci ! » _ c’est magnifique !

Le tirage Fresson, visite de l'atelier

C’est sur ces derniers mots, le cœur gonflé par cet élan philanthropique et la certitude qu’un jour, moi aussi, je me ferai tirer un 40 x 60 cm par l’un des derniers maîtres tireurs au monde, que je quitte le pavillon de Savigny. Je n’avais plus besoin d’attendre plus longtemps la fanfare ; j’ai bien compris que la symphonie se jouait en quatre couleurs ou quatre temps, c’est selon, sobrement, discrètement, et dans le sérieux d’un atelier où seul compte le savoir-faire des hommes de labeur et de cœur _ oui, et c’est fondamental…

Le tirage Fresson, visite de l'atelier

La technique du tirage Fresson

« Sur un papier de type cartoline photographique, non baryté et sans retrait, émulsionné en pigment cyan sensibilisé puis séché, est effectué par agrandissement le tirage du premier monochrome primaire correspondant à l’image négative de sélection opérée sous filtre rouge. Après dépouillement du premier monochrome primaire, le papier est séché puis émulsionné en jaune, puis sensibilisé et exposé par agrandissement sous le plan-film noir et blanc, sélectionné sous le filtre bleu. Ce monochrome jaune, superposé au cyan est dépouillé. L’épreuve est émulsionnée avec le dernier pigment primaire magenta, sensibilisée, puis exposée par agrandissement au plan-film noir et blanc exposé sous filtre vert. L’émulsion pigmentaire est dépouillée et, à ce stade, sont déposées sur le support trois émulsions primaires, opérant la synthèse totale des couleurs par sélection soustractive trichrome (le cyan, le jaune, le magenta, combinés entre eux en proportion infiniment variable, reconstituant l’ensemble des couleurs visibles). Du fait de l’imperfection systématique de tous les pigments colorants primaires (par exemple le pigment cyan, neutre en théorie, réfléchit un peu les radiations rouges) et identiquement à tous les procédés photomécaniques couleur d’imprimerie de qualité, est déposé sur les grandes ombres (cyan, magenta et jaune superposés en densité convenable, ne devraient plus réfléchir la lumière en théorie, mais en pratique, on constate la présence d’une forte dominante généralement brunâtre affectant les grandes ombres) un pigment noir destiné, par son pouvoir couvrant, à augmenter et neutraliser ces grandes densités. L’épreuve trichrome est donc émulsionnée en pigment noir, sensibilisée et exposée par agrandissement sous le plan-film noir et blanc de séparation sous filtre dense jaune-vert des grandes densités de l’inversible couleur. L’épreuve quadrichrome subit son dernier dépouillement. Après un long lavage afin d’éliminer toute trace de bichromate, l’image est séchée à l’air libre, puis passée sous une presse chaude. Vient ensuite une repique très minutieuse, parfois accompagnée de retouche. L’image est recouverte d’une couche légère de gélatine de finition qui la protégera. »

Source : « La technique du tirage Fresson » (sur le site de l’atelier)

Pour aller plus loin :

L’histoire de l’atelier (sur le site de l’atelier Fresson)
Bernard Plossu / Couleurs Fresson (sur YouTube)
Glossaire : le tirage Fresson en quadrichromie (sur Paris Photo)
Comment dépouiller une gomme bichromatée (sur YouTube)
Les Maîtres du tirage (sur Cinq26)
Explication du tirage quadrichrome au procédé charbon direct (sur Wikipédia)

Ce jeudi 26 novembre 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

Mathias Enard, ou le creuseur pudique : face à l’énigme de l’oeuvre et les secrets du coeur (à partir de l’exemple de Michel-Ange à Rome _ et Istanbul !!!)

11sept

Voici, ce jour, une réflexion sur la présentation par Mathias Énard de son roman-fable-enquête Parle-leur de batailles, de rois et d’éléphants

soit un essai _ de réflexion artistique, entée sur des recherches d’érudition, tant à Rome (Mathias Énard fut pensionnaire de la Villa Médicis en 2005-2006) qu’à Istanbul, et très « en profondeur« , la réflexion artistique comme la recherche documentaire, de la part du probe, fin et patient Mathias Énard _ pour combler un trou de quatre mois dans la biographie de Michel-Ange :

d’avril 1506

_ quand, fuyant Rome (« Michel-Ange a quitté Rome sur un coup de tête, le samedi 17 avril, la veille de la pose de la première pierre de la nouvelle basilique San Pietro« , page 13), suite à une mésentente grave avec son employeur-commanditaire l’assurément peu commode pape-guerrier Jules II (« Il était allé pour la cinquième fois consécutive prier le pape de bien vouloir honorer sa promesse d’argent frais. On l’a jeté dehors« , ibidem…), le sculpteur, florentin, vient se réfugier à Florence, auprès des Médicis _,

à septembre 1506

_ on retrouve en effet le sculpteur à Bologne (possession pontificale, mais à ce moment-là en révolte contre l’autorité du pape), au mois de septembre 1506 ; deux mois plus tard, le 10 novembre 1506, Jules II reconquiert par les armes cette cité (qu’il connaît bien pour en avoir été jadis le cardinal-évêque : de 1483 à 1499) ; et très vite le pape et l’artiste se seront réconciliés ; mais, plutôt que de continuer à faire travailler en priorité le sculpteur au projet de son gigantesque tombeau pour la nouvelle basilique Saint-Pierre, Jules II préfère (l’architecte Bramante souhaitant aussi éloigner Michel-Ange _ un rival _ du chantier de la reconstruction de Saint-Pierre) lui confier la mission _ titanesque _ de peindre l’immense plafond de la chapelle sixtine : Jules II s’en soucie tout spécialement, en effet, car la chapelle sixtine, construite de 1477 à 1483, est une création de son oncle, le pape Sixte IV della Rovere (pape de 1471 à 1484) ; mais le bâtiment vient de souffrir d’importants dégâts causés par de récentes constructions adjacentes (d’une part, l’édification des appartements Borgia, pour le pape Alexandre VI ; d’autre part, le chantier _ colossal _ de la réfection de Saint-Pierre, qui avait débuté le 18 avril 1506) ; et c’est Michel-Ange, le peintre, qui va se consacrer à ce plafond de la Sixtine, de mai 1508 à octobre 1512…

présentation

donnée le mercredi 8 septembre 2010, dans les salons Albert-Mollat,

en dialogue avec Francis Lippa…

Rencontrer _ in vivo ! _ un artiste qu’on a un peu essayé de bien lire _ et qu’on va continuer d’essayer de bien lire : car en ce cas de l’artiste (« vrai« , donc !) Mathias Énard, l’œuvre (vraie ! ainsi qu’elle se révèle à l’épreuve de cette lecture…) ne se réduit certes pas à ce qui pourrait, d’elle, se résumer : elle y résiste et tient la route « vraiment«  ! c’est en cela qu’elle est, chose toujours un peu rare (et digne d’admiration !), une « œuvre vraie« _ ;

et avoir la chance, en plus, de disposer d’un peu le temps afin de s’entretenir (un peu, ici encore : une bonne heure et demi…), de dialoguer avec lui _ le podcast de l’entretien dure 62 minutes _, sur ce qui anime la démarche d’où sourd, jaillit, procède son propre créer,


c’est avancer un peu sur ce que Gaëtan Picon et Albert Skira formulèrent, naguère _ magnifiquement ! _, comme « les sentiers _ ce ne sont pas des boulevards ! _ de la création«  _ et que s’efforce de prospecter, modestement et en douceur (forcément ! rien ne s’y obtient en « forçant«  !), la poïétique :

sur ce chantier, j’essaie de mettre quelques petits pas, ici-même, en ce blog-ci, dans ceux, si fins, d’un Paul Valéry, ou d’un Gaston Bachelard, hier, d’une Baldine Saint-Girons, aujourd’hui (cf son tout récent et très important Le Pouvoir esthétique, aux Éditions Manucius : une analyse ultra-fine et lumineuse des pouvoirs sur la sensibilité !)… _ ;

et qu’ils entamèrent d’éclairer-explorer, avec une merveilleuse délicatesse _ quels trésors recèle la collection de ce nom, « les sentiers de la création« , aux Éditions Skira ; hélas interrompue ; et somnolant désormais sous une pellicule plus ou moins fine de poussière dans les bibliothèques, quand elle ne sollicite pas plus activement les « actes esthétiques«  _ pour reprendre le concept de Baldine Saint-Girons en son précédent maître-livre, L’Acte esthétique, aux Éditions Klincksieck _ d’un peu actives mises à contribution, fécondes, d’une culture vive : en chantier (musaïque) de création…

Eh bien voilà la chance qui m’est échue en l’espèce de la rencontre,

mercredi après-midi dernier, 8 septembre, sur l’estrade des salons Albert-Mollat,

en l’espèce d’un dialogue (nourri de curiosités ajointées)

avec l’auteur

et de Zone, et de Parle-leur de batailles, de rois et d’éléphants,

ce creuseur d’énigmes magnifique

qu’est le très patient et tranquille, solide, posé, Mathias Énard…

En ce dernier opus _ dont le chantier lui a pris au moins deux années, depuis l’amorce de l’« idée« , lors de son séjour romain (en 2005-2006) à la Villa Médicis, nous a-t-il confié, en mettant la main, en la (belle) bibliothèque de la Villa, sur le volume des Vies… de Vasari comportant le récit de la vie de Michel-Ange, puisque c’est ainsi que démarra l’enquête !.. ; et dont le fruit, ce livre-ci, Parle-leur de batailles, de rois et d’éléphants, vient de paraître ce mois d’août aux Éditions Actes-sud _,

c’est à l’énigme de la création si puissante de Michel-Ange _ sculpteur, peintre, architecte ; ainsi que poète : ses Sonnets et (autres Poésies : Madrigaux, Poésies funéraires, Épigrammes, Élégies, Canzone, ainsi que Stances…) franchissent trop peu le seuil de la connaissance (et a fortiori celui de la délectation) des amateurs d’Art : considérablement moins que son œuvre plastique, en tout cas ! _ que vient se confronter la curiosité probe, patiente, et plus encore profonde, du chercheur-artiste, ou artiste-chercheur _ puisque c’est surtout ce processus-là que les circonstances de son parcours l’ont un peu amené à privilégier, désormais, comme lui-même, en parfaite simplicité, l’a indiqué, spontanément mercredi, en prenant des distances avec les missions universitaires auxquelles il s’était d’abord plié et adonné _, Mathias Énard.

A qui se demande

comment l’auteur-artiste passe du souffle formidable, (quasi) d’un seul tenant

_ ou d’une seule « tenue«  de la part de qui narre : en une phrase unique, « dans le souffle« , d’un narrateur (tel que celui de Zone…), qui (se) repasse (mentalement) en revue, lors d’un voyage en train (récapitulatif !), entre les gares de Milan et de Rome, toute la complexité où s’est faite (construite) et défaite (déconstruite) sa vie _ a-t-il une œuvre, lui ?.. c’est un agent auxiliaire, de grade subalterne… _, et, en particulier, ses relations (complexes et parfois d’une violence extrême) aux autres, de travail _ pas mal en Orient : voilà pour l’« éléphant«  ! _, de guerre _ voilà pour les « batailles«  et pour les « rois«  ! _, et aussi (avec ses trois compagnes successives, en particulier) d’« amour«  _ « et autres choses semblables« , ainsi que Rudyard Kipling se l’est entendu dire de son interlocuteur l’aède indien, dans Au hasard de la vie ; ainsi que le rapporte l’épigraphe de Parle-leur de batailles, de rois et d’éléphants _ : mais avec quelles finesses d’inflexions (d’hémioles, dirait-on en musique) : c’est un chef d’œuvre walt-whitmanien que cette coulée une et unique de souffle ! _,

comment l’auteur-artiste passe du souffle formidable, (quasi) d’un seul tenant

_ de narration se confrontant (lui et son Soi en gestation) à l’étrangeté poignante (et difficultueuse) de l’altérité ! quasi monstrueuse, en son pouvoir de fascination… _

des 516 pages de Zone,

au feuilletage discret, léger, rapide _ mais toujours aussi fort et puissant ! _,

des feuilles de carnet (de recherche de traces _ en vue d’approcher, lui, d’un peu mieux éclairer, sinon percer à jour vraiment, pour lui, les énigmes de sens d’une œuvre si riche en une vie d’artiste si étendue et si féconde en chefs d’œuvre, et si divers, que l’œuvre colossal de Michel-Ange… _ en bibliothèques et archives, principalement à Rome _ aux Archives vaticanes _ et, ensuite aussi, à Istanbul _ aux Archives de l’empire ottoman _) du narrateur-chercheur-reconstitueur (en son penser),

mais qui apprend à méditer aussi _ pour lui ; et pour nous lecteurs, à sa suite, qui sommes conviés au récit tout à fait provoquant de sa recherche, en la curiosité stimulée, à notre tour, de notre lecture… _, sur les signes évanescents

_ presque complètement silencieux (ils ne sont pas bavards d’eux-mêmes : il faut y être attentif pour espérer accéder à si peu que ce soit de ce qu’ils laissent transparaître, tout de même, de leurs puissants secrets…) _,

de l’Art,

des 155 pages, allegro vivace, de Parle-leur de batailles, de rois et d’éléphants,

à qui s’interroge, donc,

la réponse de l’auteur-artiste,

dans l’en-direct vivant du dialogue improvisé,

se fait toute simple (et sans le moindre chi-chi, a fortiori) :

chaque livre a le nombre de pages

et le style

que lui donne, tout simplement, son sujet _ c’est-à-dire le questionnement à propos d’une énigme ! _ qui vient s’emparer de lui _ devenant l’enquêteur _,

et qui l’attelle, un bon moment, à sa mission de le mettre (= donner, offrir, rendre), ce sujet « prenant » _ cette énigme à éclairer un peu ! puis l’enquête sur elle, en l’altérité de ce à quoi celle-ci ose venir se mesurer… _, par écrit, en son écrire (de narration) :

musical _ d’où la verve du rythme du récit…

Ainsi,

si Zone a été l’achèvement en forme d’apothéose faulknérienne (à mes yeux, du moins) de la recherche de Mathias Énard à propos de l’énigme si profondément entée en nous, en leurs séquelles qui paraissent ne plus bien vouloir accepter d’en finir « vraiment« , des guerres (intestines fratricides) du XXème siècle sur le continent européen (et ses appendices sud- et est- méditerranéens…),


ainsi, donc,

voici qu’aujourd’hui Parle-leur de batailles, de rois et d’éléphants apparaît _ au lecteur passionné (et fouilleur patient aussi : mobilisé…) que je suis… _ comme la confrontation de la curiosité probe et ultra-fine de Mathias Énard

avec l’énigme des liens entre

le Grand Art du génie de l’artiste-à-l’œuvre connu de nous sous le nom de Michel-Ange,

d’une part ;

et,

d’autre part,

les frémissements secrets _ tant aux autres (l’homme est un taiseux) qu’à lui-même aussi, pour le plus enfoui… _ du cœur de l’homme de chair, avec ses puissantes pulsions (dans les parages de l’Autre !), qu’il était

en sa vie d’homme…

L’homme et l’artiste ;

la vie et l’œuvre _ en tensions complexes à démêler à l’infini ;

sus au simplisme !

Cf

et apprendre à méditer sur cela,

par exemple, le célèbre mais trop mal compris trop souvent

Contre Sainte-Beuve de Marcel Proust…

Car

c’est l’Art qui crée en partie importante _ ça n’est jamais ex nihilo, non plus… _ la singularité

qui va se construire (mais pas mécaniquement !) de l’artiste !

L’artiste découvrant lui aussi peu à peu ce processus _ expressif, sur ces denses et compliqués aventureux « sentiers de la création«  _ de métamorphose _ de son Soi _ qui le traverse et le déborde _ lui, son (petit) Moi, ainsi que les pulsions (sauvages) de son Ça ; et aussi son Sur-Moi… ; cf aussi Nietzsche : sur « la petite«  et « la grande raison« , in l’important Aux Contempteurs du corps, au livre premier d’Ainsi parlait Zarathoustra _ et lui échappe en grande partie _ aussi lucide s’efforce-t-il de devenir ! Bataille qualifie très justement ce processus de création d’« impouvoir«  (de l’artiste)_,

en son regard, plus ou moins acéré, et questionnant _ interrogateur _ aussi ce qu’il fait _ et pas seulement l’altérité à laquelle il ose, aventurier, se confronter…


C’est avec infiniment d’humilité (et douceur tranquille, en son intranquillité même ! _ à l’écritoire…) que Mathias Énard approche la lumière de sa bougie

(artisanale : il la compose de tout ce qu’il peut assembler-rassembler _ en partie, aussi, comme il se doit (et cela comme pour tout un chacun d’entre nous tous), de bric et de broc : avec les divers moyens du bord !.. _ en sa culture et historique et artistique : très fouillées et très fines, les deux _ un travail de micro-chirurgie !)

Mathias Énard approche la lumière de sa bougie

_ avec tout ce que lui a appris sa propre longue et lente fréquentation, intense, passionnée, infusée et murie, et de la Perse

et de la Turquie :

d’où la rencontre, ici, sur ces pages au moins, de Michel-Ange

avec le calligraphe-poète

(et secrétaire, au Divan, du grand vizir Atik Ali Pacha),

Mesihi :

Mesihi dont il pense, même, identifier les traits

en la figure et le corps déployé

d’Adam

sur le sublime plafond de la Sixtine… ;

Mathias Énard nous a-t-il ainsi confié en cette belle conférence de mercredi ! et c’en fut là un temps très fort !!! _


Mathias Énard approche la lumière de sa bougie, donc

_ je reprends et poursuis _,

de cette énigme de l’œuvre _ sidérant, il est vrai _ michel-angelesque _ quelle poigne ! _,

sans chercher _ certes pas ! _, à réduire _ nous sommes ici à mille lieux d’un réductionnisme grossier et  vulgaire ! _ cet Art _ de l’artiste ! _

au misérable « petit tas de secrets » de l’homme en sa vie,

et ses rencontres (de tous genres !),

avec leur part (déjà) ombreuse,

sinon sombre _ voire carrément noire… _

d’altérité.


C’est à l’aune de l’Idéal d’Art,

très haut, et très puissant,

bien au contraire,

que Mathias Énard envisage et aboute les brindilles des rencontres _ glanées en sa recherche d’archives, ou bien imaginées : par les secours conjugués de sa culture et de son propre imaginer d’écrivain ! _ de la vie d’homme de notre « Michelagnolo Buonarroti« …

Au-delà des circonstances, déjà hautes en couleurs et batailleuses, des rapports de l’artiste commandité avec ses très hauts et très puissants commanditaires (chefs de guerre manieurs de sabre : comme le furent et Jules II della Rovere et Bayazid II de la dynastie des Osmanli),

c’est au côtoiement (et aboutage) incommensurablement plus fin et plus complexe des sensibilités du poète et calligraphe _ Mathias Énard met l’accent sur cette part fondamentale de cet art, dont hélas rien (de son pinceau et de sa main…) n’aura été préservé-conservé, pour nous _ Mesihi (né à Pristina, au Kosovo, vers 1470 ; et mort le 30 juillet 1512 à Istanbul : moins d’un an après la mort sur le champ de bataille de Gökçay, le 5 août 1511, de son protecteur le grand vizir Atik Ali Pacha)

et de l’artiste multiforme Michel-Ange (né au château de Caprese, près d’Arezzo, le 3 mars 1475 ; et mort à Rome le 18 février 1564)

_ Mesihi avait environ trente-six ans ; et Michel-Ange, trente-et-un _

que nous fait nous approcher, en son écriture _ d’enquête _ précise, rapide et légère, probe _ très loin tant de la moindre complaisance à la rhétorique que de l’hystérie _ le pudique, mais très patiemment curieux chercheur de sens et de beauté _ les deux conjoints : c’est un artiste ! _, Mathias Énard,

en ce superbe bijou qu’est Parle-leur de batailles, de rois et d’éléphants

Et l’auteur lui-même de se pourlécher à l’avance _ avec nous _ de ce que la gent _ un peu trop, parfois, ou souvent _ pressée _ par utilitarisme ! _ de la meute journalistique _ ah l’inculture du résultat !.. _

va très bientôt _ « un mois« , a-t-il même estimé mercredi 8 septembre… _ intégrer désormais dans sa bio officielle de Michel-Ange

le séjour stambouliote et le début de construction de « son » pont sur la Corne d’Or,

à la façon dont des lecteurs des Onze de Pierre Michon ont accouru en nombre contempler au Louvre le tableau qui y était décrit en ses plus menus détails… ;

ou à celle dont le malheureux _ pressé et sectateur de l’utilitarisme de l’efficacité, probablement, lui aussi : Time is money ! _ expert en économie internationale (des Affaires) qui fréquente les allées du pouvoir, a plagié, à propos de l’œuvre rédigé de Spinoza, notre confrère philosophe bordelais, Patrick Rödel, pour son Spinoza, ou le masque de la sagesse (aux Éditions Climats : la couverture prévenait pourtant : « biographie imaginaire » !) : ouaf ! ouaf ! ouaf !



Tel est donc, avec deux jours et deux nuits (de réflexion-méditation) de recul,

ce que je puise

dans ma rencontre-conversation avec ce créateur-artiste passionnant important qu’est Mathias Énard.


Titus Curiosus, ce 11 septembre 2010

Tenants et aboutissants de l’interview des Obama par Mariana Cook en 1996 ; et « réactions » des lecteurs-abonnés du Monde

11jan

Simplement pour information,

et en tant que « tenants » et « aboutissants » de cette si précieuse « interview » de Michelle et Barack Obama en 1996 par la photographe Mariana Cook, En 1996, les confidences de Michelle et Barack Obama_ en plus de la photo non publiée alors _,

ces deux fort intéressants articles « en suivant », en quelque sorte, du Monde :

 « Genèse d’un entretien exclusif »

et « les réactions des lecteurs-abonnés du Monde.fr  » :

« C’était une après-midi de novembre 1996. La photographe Mariana Cook se souvient _ la remarque est déjà intéressante _ d’un appartement modeste, près de l’université de Chicago. Elle se souvient d’un parquet en bois, de peintures balinaises et de statues africaines. Elle se souvient surtout d’un couple, amoureux et très naturel _ voilà… Lui, Barack, était avocat et écrivain. Il venait de terminer son premier livre, « Les Rêves de mon père« , et songeait à se présenter au Sénat _ ce qui n’était pas rien, tout de même… Elle, Michelle, parlait du bébé qu’ils voulaient avoir. Tous deux étaient très présents _ un terme assez significatif _ dans la vie communautaire de leur quartier et de la ville.

Mariana Cook se souvient d’avoir fait six ou sept rouleaux de pellicule en deux heures et avoir été touchée par le charme du couple _ en effet ! et il ne s’est pas « évaporé »… Elle était allée à Chicago pour un projet de livre sur les couples. Un ami lui avait signalé les Obama, qui s’étaient mariés en 1992. Elle les a donc photographiés et interrogés, mais ils ne seront pas dans le livre… Car « Chronicle Books« , l’éditeur, les a supprimés à l’impression. « Trop ordinaires« . Il a préféré un autre couple noir plus « exotique » _ l’édition est assez souvent « impayable » !.. A ce jour, cet entretien n’a donc jamais été publié.

Mariana reverra Michelle en 2007 au début de la campagne de son mari, lors d’un rallye à Martha’s Vineyard. Elles parleront d’enfants. Michelle en a deux, Mariana un, une fille de 14 ans, avec Hans Kraus, le plus important marchand de photographies du XXe siècle. Chez les Kraus-Cook, la photographie est une passion _ tiens donc : elle a au moins du regard !.. C’est le B. A. BA de la photo !!! Mariana y est venue très jeune. Fille d’un couple flamboyant, elle est une enfant timide au-delà de toute expression.

Pour aller vers les autres, s’ouvrir un tant soit peu _ voilà… _, mais néanmoins rester protégée _ par l’écart de la distance photographique _, Mariana choisira la photographie. Son professeur particulier : Ansel Adams _ cf « 400 photographs » (aux Éditions Little Brown and Company) ; le (beau !) livre est bien présent sur les tables du rayon Beaux-Arts (de la librairie Mollat, rue Vital-Carles). Son maître : Walker Evans _ cf, par exemple, et parmi bien d’autres : « Walker Evans _ la soif du regard » de Gilles Mora & John T. Hill, aux Éditions du Seuil en 2004. Son mentor à l’université Yale : Walter Rosenbaum.

Mariana reste très méconnue dans le monde photographique, malgré ses huit livres et ses trente expositions. Groupie francophile, pour un projet raté avec Agathe Gaillard, elle a photographié à la fin des années 1980 toute une partie de l’intelligentsia française, de François Mitterrand à Jacques Attali, d’Alain Finkielkraut à Patrice Chéreau. Son prochain livre de portraits de mathématiciens, intitulé « An Outer View of the Inner World« , sera publié au printemps par l’université de Princeton.

Jean-Jacques Naudet
Article paru dans l’édition du 11.01.09.


Et :

A la suite de « En 1996, les confidences de Michelle et Barack Obama« , les réactions des lecteurs-abonnés au monde.fr

LE MONDE | 10.01.09 | 13h51  •  Mis à jour le 10.01.09 | 20h24


FSP 10.01.09 | 21h37

Un vrai plaisir _ oui ! _ à lire cette remarquable interview. Merci _ bien ! _ au journaliste du Monde qui a eu l’idée _ lumineuse ! _ de le publier. Par ces temps de crise, c’est rassurant _ quelque part, probablement, en effet… _ de savoir _ avec confiance, du moins... _ qu’il y a une réelle épaisseur humaine _ mais oui ! _ derrière ce couple présidentiel.

Yves C. 10.01.09 | 20h51

Une bouffée d’intelligence et d’humanisme dans ce monde de plus en plus centré _ par les media !!! complices ! _ sur les ‘people‘ et autres ‘VIP‘. Il n’est donc pas interdit _ encore tout à fait… _ de désespérer !

Africa-survie 10.01.09 | 20h46

Quelle bouffée d’air ! Quelle sagesse, quelle simplicité ! Comme quoi, ils existent encore des hommes et des femmes pour lesquels il y a d’autres valeurs en dehors du fric : les valeurs humaines _ on peut le dire ainsi ; ou bien « non-inhumaines », comme le dit Bernard Stiegler… Bonne chance _ certes… _ à Michelle et Barack OBAMA.

Bertrand D. 10.01.09 | 20h10

Vu son ancienneté et son contexte, cet article est important _ oui ! _ et très encourageant _ en effet ! _ quant à la personnalité _ au singulier _ du nouveau couple _ vrai, lui… _ présidentiel américain.

Gilles Chenaille 10.01.09 | 19h22

C’est extrêmement intéressant _ oui _, et les profils psychologiques de Barack et Michelle O. ressortent bien _ photographiquement ? _ de cette série de questions-réponses. Et donnent à Barack une certaine profondeur de pensée et de sentiment _ oui _, une épaisseur humaine _ ne courant pas trop les rues ; ni les allées des pouvoirs… _, qui confortent la sympathie que j’éprouve instinctivement pour ce bonhomme _ comme pas mal d’autres de par le monde ; mais pas tous, non plus : ne nous leurrons pas trop…

Juliana P. 10.01.09 | 18h56

La 7ème université dans la liste de l’Ivy League s’appelle « Princeton » et non pas « Portsmouth« .

we want more ! 10.01.09 | 18h51

Le sens de l’autre et de l’intérêt collectif, la simplicité, la modestie, l’efficacité et la compétence, la noblesse d’âme, la générosité… _ tout cela, en effet ! _, ça rassure un peu _ à côté de (et face à) tant de forces cyniques _ sur l’humanité en ces périodes _ hélas, cela ne se constate que trop ! _ nauséabondes… Pourvu qu’ils agissent, pourvu qu’ils résistent, pourvu qu’ils se ne fassent pas simplement abattre _ certes ! Si seulement pouvait _ aussi _ émerger un Obama en France !

michel l. 10.01.09 | 18h51

D’accord avec les priorités d’alors _ oui _ des Obama ! Souhaitons qu’elles persistent _ oui _ au contact du pouvoir _ une constance et une cohérence semblent toutefois émerger, au moins des grands discours, si importants (Sprinfield, Chicago) de la campagne de 2008…

Parigot 10.01.09 | 18h48

Il n’y a pas d' »Université de Portsmouth » dans l’Ivy League. Il faut certainement lire « Dartmouth College« …

Erreur de l’auteur (peu probable si elle est américaine, Dartmouth est très connu), de la traductrice, de la rédaction du Monde ? Pour l’amour du ciel, quelqu’un pourrait-il RELIRE pour éviter des erreurs de cet acabit ? Il n’en faut pas plus pour détruire la crédibilité d’un journal….

Renaud D. 10.01.09 | 18h18

Humanité, simplicité, intelligence… ces gens sont admirables de classe, sans prétention _ probablement : Chapeau !

Alain B. 10.01.09 | 18h16

Bravo pour le « scoop » ; je ne suis pas people, mais j’avoue que je suis ému _ c’est en effet le mot juste… c’est rassurant _ quelque part _ que des personnalités de ce type soient « à la tête » de l’Etat dominant ; ou en tout cas dont nous ne pouvons mésestimer le rôle, en bien ou en mal… _ et cela changerait un peu…

henri 10.01.09 | 17h55

tiens ! un président peut marcher _ le mot est intéressant _ à autre chose qu’au « bling bling » démago !?

Joseph E. 10.01.09 | 17h43

Quand on referme « Les Rêves de mon père« , on cerne mieux son auteur : Obama. On voit combien il est « articulate« , comme disent les américains. Les Mitterrand, De Gaulle, et tous ces présidents écrivains avant le pouvoir, ont un plus sur les autres : l’écriture _ sans doute : la capacité, en s’en donnant le temps, de réfléchir _ ; qui permet souvent de se poser les vraies questions de la vie _ Oui ! La France est _ ou a été ; voire fut… _ un grand pays de l’écriture. Qu’elle en fasse un critère de choix de ses dirigeants _ est-ce un voeu pieux ? Cela lui évitera _ au futur ? ou au conditionnel, plutôt ?.. _ la pensée unique. Nous autres, n’avons pas cette chance en Afrique.

Edouard F. 10.01.09 | 17h22

Barack et Michelle Obama sont deux personnages époustouflants _ probablement _, de vrais _ le mot devient presque incongru _ humanistes comme on aimerait en rencontrer plus souvent dans la vie. J’en suis presque ému _ bis _ …

philippe R. 10.01.09 | 17h22

Obama est la seule chance pour les USA de s’en sortir. Cela va être difficile, mais avec un couple pareil, on ne voit pas qui pourrait mieux faire _ sans doute… tels que furent les Roosevelt, Franklin et Eleanor… Souhaitons leur 8 ans à la Maison Blanche… Mais le diable est toujours dans les détails _ certes _ ; et les détails aux USA, les diablotins sont toujours _ du moins assez souvent ; mais le pire n’est pas forcément absolument certain ! _ là pour les faire sortir. Yes he Can !


Emilie G 10.01.09 | 16h06

C’est « Sidley Austin« …

ERIC F. 10.01.09 | 15h27

Assez passionnant et assez peu peopleVivent les euphémismes !

FOXTERRIER Groupie du MONDE 10.01.09 | 15h132/2

Voilà qui augure de bonnes choses pour l’Amérique et la cause des femmes, face à toutes les « FIRST » pas toujours « first » ; c’est un peu plus relevé, sans méchanceté, que de faire des révérences et sussurer dans un micro ! L’Elysée et le gouvernement n’ont qu’à bien se tenir, face à ce DUO DE CHOC ! TRES CHIC , PAS TOC _ on peut peut-être le dire ainsi… _ ET AU Q.I. HARMONIEUSEMENT DEVELOPPE ! On ne va pas rêver ; et cela sera, c’est évident, « AMERICA FIRST » ; MAIS PAS COMME DES PIGNOUFS Républicains !

LIONEL P. 10.01.09 | 15h06

C’est fantastique _ presque trop beau pour être vrai ?.. au point de devoir se pincer pour s’assurer de ne pas rêver ?.. _ … La capacité à se mettre à la place de l’autre _ oui ! _, l’attention _ intensive ! même… _ à l’avenir des enfants les plus fragiles… Le désir de travailler les valeurs du collectif _ que signifie donc « socialisme » ?… Ici, en France, au pays de la baguette, celle qui fait mal, pas celle qui nourrit, notre nouveau chef incarne la démolition du collectif _ et des services publics _ et le chacun pour soi _ charité bien ordonnée !.. _ au service du profit, de l’argent et la revanche des plus forts, des plus brutaux économiquement et politiquement au détriment des autres _ relire aussi les articles de Paul Krugman sur l’histoire des Etats-Unis depuis un siècle… Alors, oui, on attend _ aussi en France _ un Obama _ et pas un clone, pour la photo, l’affiche, le micro et la caméra !

FOXTERRIER Groupie du MONDE 10.01.09 | 15h06

C’est ni plus ni moins qu’un régal ! Lire une interview si simple, équilibrée dans ses questions, avec une liberté donnée aux intervenants ! Bravo au journaliste _ c’est une artiste ! _ ! Félicitations ! Excellente idée du MONDE de nous offrir comme cadeau de NOEL ! du bon travail ! PLEIN D’ENSEIGNEMENT ET DE DELICATESSE _ un terme bien significatif !.. _ ! Grand DIEU, que les journalistes en prennent de la graine ! Il faut dire aussi que cette interview prend tout son jus _ en effet ; il y fallait de la constance, de la patience, de la persévérance… _ du fait de l’élection ! Mais cette MICHELLE Obama est impressionnante ! 1/2

Francesco A. 10.01.09 | 14h57

Décidément, ils me plaisent vraiment bien ces deux là ! L’espoir fait vivre _ davantage que les spéculations des mathématiques appliquées financières !.. _, et ces deux là sont bien en Vie ! _ oui _ ça fait du bien…

ChrisCraft 10.01.09 | 14h38

Pour une fois, sur un sujet « people« , un document intéressant. Bravo Le Monde d’avoir publié. Cela a déja un intérêt historique. Et rassure un peu vis à vis du candidat Obama, qui n’a pas mégoté sur le populisme pendant sa campagne… (les Obama fans, attendez vous à être déçus!) _ le seul réflexe (sur 23) de lecteur non généreux…

Jean A. 10.01.09 | 14h22

D’où il se confirme que dans cette crise structurelle grave _ on peut le dire _, on pouvait difficilement espérer un président US meilleur _ oui ; et politiquement ; pas seulement éthiquement ! Haut les cœurs !

Dont acte…


Titus Curiosus, ce 11 janvier, au réveil…

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