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Un passionnant « François Couperin – La Sphère de l’intimité » par Christophe Rousset, Cyrille Dubois et Les Talens lyriques, pour Aparté : à découvrir vraiment…

14jan

Le CD Aparté AP 281 n’a guère été relevé jusqu’ici, et bien à tort, par les critiques de disques.

Or ce CD, intitulé « François Couperin – The Spere of Intimacy« , par Christophe Rousset et ses Talens lyriques, et le ténor Cyrille Dubois, mérite incontestablement, et à plus d’un titre, le détour ;

ainsi, aussi, que la très pertinente notice, excellemment documentée, de Denis Herlin, intitulée, elle, « Des premières sonates aux airs sérieux et à boire  : portrait d’un Couperin méconnu« , qui l’accompagne _ François Couperin (1668 – 1733).

Un travail d’exploration et de découverte qui vient, personnellement, me rappeler, au moins pour partie, le CD pour lequel j’avais effectué de passionnantes recherches, en 1995, pour Hugo Reyne et La Simphonie du Marais, aboutissant au beau CD « Un Portait musical de Jean de La Fontaine« ,

et qui comprenait quelques pièces bien intéressantes de François Couperin…

Un passionnant et superbe travail musical,

pas assez remarqué jusqu’ici.

À découvrir vraiment, donc…

Ce samedi 14 janvier 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

En forme de parenthèse, au réveil ce matin, l’enchanteresse pudeur délicatissime du piano de Maurice Ravel par Clément Lefebvre…

18nov

L’article d’hier intitulé « Ravel danse« 

que le toujours sagace Jean-Charles Hoffelé consacre au CD Ravel (le CD Evidence EVCD 083) de ce magicien justissime qu’est le pianiste Clément Lefebvre

_ cf mon article du 9 juin 2018 : _,

me donne l’idée de rechercher sur le web quelque podcast

de ce nouvel enregistrement…

Et voici que, comme miraculeusement,  je tombe sur cette merveille-cidélicatissime,

d’une durée de 66′,

à écouter et ré-écouter pour notre plus parfait enchantement…

Voici donc ce que, hier, Jean-Charles Hoffelé disait de cette interprétation du piano de Ravel par Clément Lefebvre,

une magique expression de la pudeur, aux antipodes des hystéries expressionnistes, du parfait génie musical _ si parfaitement français… _ de Maurice Ravel :

RAVEL DANSE

Quitte à pénétrer dans le mystère _ oui : d’une intensité légérissime… _ du piano de Ravel, Clément Lefebvre choisit l’entrée de la danse _ voilà… _ : même la Sonatine a son Menuet qu’il joue quasi en le chantant, troubadour à la fois émerveillé et nostalgique _ voilà qui est parfaitement exprimé. Les gris colorés _ un justissime oxymore _ du Modéré n’auront pas été moins émouvants _ oui _ sous des doigts aussi poétiques _ oui ! _, qui évoqueront, tout au long de ce disque au cours duquel on retient son souffle _ voilà, afin d’être le plus parfaitement en situation de percevoir les moindres subtilissimes nuances de ce chant si délicatement dansé… _, la sensualité _ oui, secrète… _ comme le deuil _ oui _, avec cette touche de pudeur _ oui _ qui est un des secrets _ mais oui ! _ de l’auteur de L’Enfant et les sortilèges.

Valses nobles plus interrogatives _ et rêveuses _ que brillantes (et dansées en doigts légers, avec des éclats de lumière _ toutes ces notations sont très justes… _), avec pour l’ultime ce retour des thèmes comme autant de fantômes _  oui : d’un romantisme aux antipodes d’un romantisme exacerbé… _ où il se souvient du ballet un peu fantasque _ oui : Ravel est un visionnaire cousin du classisisme toujours contenu de Chopin… _ qu’y évoquait Vlado Perlemuter, Pavane au tempo parfait qui en avive encore la touche élégiaque _ oui _, Menuet antique alerte, heureux, juste ombré comme il faut _ à la Watteau _ , et celui sur le nom de Haydn, touchant juste dans sa nostalgie souriante et pourtant mystérieuse _ à la François Couperin _, entendez l’assombrissement qu’enveloppe de sfumato un jeu de pédale savant ; quel dommage de ne pas y avoir ajouté en coda le petit Prélude qui contient la même nuance d’émotion.

Tout cela conduit à un Tombeau de Couperin ailé, volubile _ oui _, où le clavier ne pèse rien mais où tout chante _ oui _ comme du Mozart, la Forlane, le Menuet et ses regrets, et jusqu’aux feux d’artifice d’une Toccata où s’invite le souvenir de Mouvement de Claude Debussy.

Mais j’y pense !, ce piano lumineux et tendre _ voilà… _, capable de mystère et de sombre aussi _ mais oui _, irait comme un gant à l’auteur des Images. Demain peut-être, mais en attendant perdez-vous _ oui _ dans ce Ravel touché par la grâce et l’émotion _ oui…

LE DISQUE DU JOUR

Maurice Ravel (1875-1937)


Sonatine, M. 40
Menuet sur le nom de Haydn, M. 58
Valses nobles et sentimentales, M. 61
Menuet antique, M. 7
Pavane pour une infante défunte, M. 19
Le tombeau de Couperin,
M. 68

Clément Lefebvre, piano

Un album du label Evidence EVCD083

Photo à la une : le pianiste Clément Lefebvre – Photo : © Jean-Baptiste-Millot

Soit une forme d’enchanteresse récréation musicale, en quelque sorte apéritive pour la journée qui s’ouvre,

au milieu de la poursuite de mes recherches ravéliennes cibouriennes…

Ce jeudi matin 18 novembre 2021, Titus Curiosus – Francis Lippa

Le tout récent merveilleux CD « Scarlatti – Händel » de Pierre Hantaï salué comme il le mérite…

11nov

Hier même 10 novembre,

à l’occasion de mon plaisir de célébrer les joies que procureur le splendide CD des « Grands Motets sur le Cantique des Cantiques » de Pierre Robert,

que vient  de publier l’intéressant label Château de Versailles – Spectacles,

j’évoquais aussi, très brièvement, et au passage,

en ajoutant, surtout que je ne manquerais pas d’y revenir bientôt _ cf mon article  _,

le génie admirable de l’interprétation _ toujours (ou presque) si parfaitement juste, sans hystérie ni virtuosisme _ de l’ami Pierre Hantaï…

Je ne croyais pas si bien dire,

puisque l’article de ce jour de Jean-Charles Hoffelé sur son site Discophilia,

joliment intitulé « Le Soir et le jour« ,

vient saluer comme il le mérite ce splendide CD « Scarlatti – Händel« de Pierre Hantaï ;

et vient me donner l’occasion, justement, d’y revenir tout de suite…

Voici donc cet article :

LE SOIR ET LE JOUR

Scarlatti et Haendel se croisèrent _  physiquement ; et musicalement… _ plusieurs fois, à Londres, à Venise, et à Rome où le cardinal Ottoboni les réunira le temps d’une joute _ célèbre _ de claviers. C’est que le jeune Haendel éblouissait autant par ses talents de claviériste, plus même à l’orgue qu’au clavecin, que ne le faisait ce diable de Scarlatti. Les destins de leurs œuvres se croisèrent _ oui _, au moment où Scarlatti abandonnait pour le seul clavecin de sa chère princesse portugaise _ Maria-Barbara : à Lisbonne, puis Séville, puis la cour de Madrid, une fois devenue reine d’Espagne… _ l’opéra dont il avait hérité la veine lyrique de son père Alessandro, Haendel délaissait son clavecin pour mettre tout son art au service de la scène. De tout cela, Gaëtan Naulleau, dans un texte épatant, nous conte _ pour le livret de ce CD _  le détail, contrepoint éclairant au disque où Pierre Hantaï réunit _ mais pas gratuitement… _ les deux objets de ses amours.

Voici enfin confrontés ces deux diables de l’instrument à cordes pincées. Pas forcément dans l’idée d’une joute comme l’avait voulue Ottoboni, chez lui _ Pierre Hantaï _ la virtuosité _ et très heureusement ! _ reste invisible, dès le grand geste qui ouvre l’Ouverture d’Il Pastor fido qu’il a transcrite à son propre usage, c’est le génie _ dramatique : et Händel en est un maestro… _ du théâtre qui paraît, nous entraînant dans un univers flamboyant _ oui : Hândel a, en effet, le génie d’enflammer…. La grande Suite en ré mineur apporte une touche de _ douce _ nostalgie française, sentiments mis en musiques ; les trois Sonates de Scarlatti qui y répondent sont des feux d’artifice (la K. 24, littéralement ébrouée), mais Pierre Hantaï y met tant de musique, jusque dans les effets de fandango de la K. 429, que la pyrotechnie n’en est _ très heureusement _ plus le sujet : un génie musical répond à un autre _ voilà !

Le ton réflexif de la Suite en mi majeur apporte des ombres _ oui _, le claveciniste lui donnant une ampleur qui fait songer à Bach, et rappelle à quel point les œuvres de clavecin de Haendel furent tenues en estime de son vivant. La nuance française qui _ à nouveau _ charme tout au long de l’Air et variations ne croit-elle pas déjà apercevoir Mozart ? Les sonneries de la Sonate K. 443, les « emberlificotements » de la K. 12 et même les pas dansés de la Sonate en si bémol majeur ne font pas oublier le ton nostalgique de l’admirable _ ouiCantabile. Est-ce le si beau clavecin de Jonte Knif d’après des instruments allemands du XVIIIe siècle, prêté par Olivier Fortin, qui apporte un éclairage un rien mélancolique _ anticipant en quelque sorte ce que Mozart rendra bientôt de la vraie joie… _ à ce disque si amplement respiré, une nuance vespérale _ voilà _ aux danses et aux saillies scarlatiennes ? Où bien l’ombre de Gustav Leonhardt _ qui ne jouait jamais le trop théâtral à son goût Händel _ venu écouter son élève dans cette église d’Haarlem qu’il fréquenta si souvent ?

La joute, vous la trouverez _ en revanche _ dans l’album spumante que le jeune Cristiano Gaudio signe pour L’Encelade. Deux clavecins, celui déduit par Bruce Kennedy d’après Mieke pour les opus de Haendel, et toujours du même facteur, une solaire création d’après des modèles italiens du XVIIe siècle.

Virtuose _ lui _ dès l’entrée, le jeune homme nous précipite dans une des Toccatas du Manuscrit de Bergame, aux folies de laquelle William Babell a ajouté une pincée d’épices supplémentaires. Ces Toccatas diaboliques rythmeront un album fulgurant où s’invite un Scarlatti résolument ibère qui saisit dans son instrument transformé en guitare les musiques des rues et des champs, culminant dans les formules obstinées de la Sonate K. 43.

Une merveille signée Haendel lui succède, celle en forme de capriccio, la HWV 483, Toccata lente. Aussi brillant que soit le disque, aussi tonique que paraisse le jeu de ce jeune virtuose formé par Olivier Baumont et Francesco Corti, et même si dans une première écoute l’album semble pencher du côté de Scarlatti, le jeune homme atteint une dimension poétique dans la Suite en fa majeur de Haendel, et c’est encore chez Haendel qu’il prend sa plume pour transcrire l’aria parfaite de l’Adagio d’une Sonate pour violon en la majeur, preuve qu’il a plus d’une corde à son art. Et si demain il nous mariait Bach et Couperin ?

LE DISQUE DU JOUR

Georg Friedrich Haendel(1685-1759)


Il pastor fido, HWV 8a (extrait : Ouverture, arr. pour clavecin : P. Hantaï)
Suite en ré mineur, HWV 437
Suite en mi majeur, HWV 430, « The Harmonious Blacksmith »


Domenico Scarlatti
(1685-1757)


Sonate en mi mineur, K. 147
Sonate en la majeur, K. 24 (Presto)
Sonate en la majeur, K. 429 (Allegro)
Sonate en ré majeur, K. 443 (Allegro)
Sonate en sol mineur, K. 12 (Presto)
Sonate en sol mineur, K. 546 (Cantabile)
Sonate en si bémol majeur, K. 16 (Presto)

Pierre Hantaï, clavecin


Un album du label Mirare MIR560

Georg Friedrich Haendel(1685-1759)


Toccata VI en ut majeur
(extrait : attr. William Babell)

Toccata XI en ut mineur
(extrait : attr. William Babell)

Sonate (Allemande) pour clavecin en la mineur, HWV 478
Toccata IX en sol mineur, HWV 483 (extrait : attr. William Babell)
Suite pour clavecin en fa majeur, HWV 427
Toccata I en sol majeur (extrait : attr. William Babell)
Chaconne en sol majeur, HWV 435
Sonate pour violon en la majeur, HWV 372 (extrait : I. Adagio, arr.: Gaudio)


Domenico Scarlatti (1685-1757)


Sonate en fa majeur, K. 82 (Fuga)
Sonate en fa mineur, K. 69 (Presto)
Sonate en ut mineur, K. 32 (Aria)
Sonate en ut mineur, K. 64 (Gavotta Allegro)
Sonate en sol mineur, K. 43 (Allegrissimo)
Sonate en ut majeur, K. 33
Sonate en ut majeur, K. 53 (Presto)
Sonate en ut majeur, K. 86 (Andante moderato)
Sonate en ut mineur, K. 84
Sonate en ut mineur, K. 58 (Fuga)

Cristiano Gaudio, clavecin



Un album du label L’Encelade ECL2003

Photo à la une : le claveciniste Cristiano Gaudio – Photo : © Julian Bowen Levendusky

Ce jeudi 11 novembre 2021, Tutus Curiosus – Francis Lippa

Question : lesquels des « Tirages Fresson » de Bernard Plossu, sont ceux que je préfère ?.. Pour continuer, les images de villages

09nov

Pour ma seconde journée d’exploration de mes 13 images préférées du magnifique « Tirages Fresson » de Bernard Plossu,

que viennent de publier ce mois de septembre les Éditions Textuel,

je vais me consacrer maintenant aux admirables (!!!) images de villages

_ Bernard Plossu appréciant tout particulièrement ces tranquilles villages, un peu perdus, sommeillant bienheureusement à l’écart des grandes routes, et surtout des circuits touristiques, qui les abiment tellement, et détruisent si vite leur plus subtile vraie poésie, au profit de misérables clichés vendeurs !!!.. _

de cet album ;

images qui sont au nombre de trois,

pour ce qui est mon tout premier choix de 13 :

1) à la page 68 : « Purroy, Aragon, Espagne, 2018« 

3) aux pages 90-91 : « Île de Capraia, Italie, 2014 » 

auxquelles j’adjoindrai une quatrième,

issue, elle, de ma liste complémentaire de 22 autres images admirées :

à la page 92 : « Obón, Espagne, 2013« .

XYPflEVA

 

Bernard Plossu aime spécialement saisir de tendres _ le plus souvent, mais pas toujours ; il est aussi de plus rudes ! _ images de villages anciens, aux humbles mais solides architectures vernaculaires,

et presque chaque fois vierges de toute figure humaine _ les habitants, pour l’heure de la saisie de l’image, sont demeurés chez eux, ou ailleurs que dans ces petites rues ou placettes… _,

dont il sait nous montrer, à l’occasion, l’admirable « ambiance » de sérénité heureuse ;

ainsi que la beauté obstinément résistante d’architectures vernaculaires _ que la modernité n’a pas trop touchées _,

présentées parfois

(« Purroy, 2018 » _ aux admirables couleurs pastel : le bleu tendre d’une porte couleur de ciel ; le rose un peu délavé des tuiles des toits ; et le léger déglingué dansant des formes des bâtiments, posés là de bric et de broc, au gré du relief montueux de ce petit village si délicieusement pentu et accueillant… : quel absolu chef d’œuvre ! ici encore une merveille de couverture possible pour ce si beau « Tirages Fresson«  _,

« Capraia, 2014 » _ autre merveille,

qui, tant par ses formes (celles chères aux peintres-cubistes) que par ses étranges couleurs, n’est pas sans me rappeler étrangement la fantastique ruelle en impasse, à l’intérieur du château de Prague, où Franz Kafka se rendait pour écrire au calme, en une minuscule maisonnette, à flanc de rempart… _)

dans ce que ces images captées peuvent offrir de formes appréciées des cubistes,

voire des abstraits (« ) ;

ou en une atmosphère voisine de l’univers à la fois paisible et bien tenu, de Chardin (« Bourgogne, 2010« 

_ encore une autre admirable composition (et encore un absolu chef d’œuvre !), très française, ici, et splendide en son humilité un peu cossue (nous sommes ici en l’opulente, Bourgogne, et pas dans le très pauvre Aragon de la province de Huesca, pour l’admirable (!!!) « Purroy, 2018« …), qui ne se pousse, en tout cas, pas du col, dans un splendide camaïeu tendre de nuances d’ocre rose pour les maisons, solidement ancrées sur le sol, en une sorte de sublime puzzle un peu anguleux, plutôt à la Cézanne… ;

et sans précision supplémentaire de localisation, pour ce village de parfait équilibre (à la Poussin, ou à la Couperin ; avec juste, et à peine, les infimes menues dissonances harmoniques qui manqueraient, sinon !..) ;

une précision géographique qui n’intéresse pas outre mesure le saisisseur de l’image : le nom de la Province, « Bourgogne« , lui suffisant largement ; et probablement pas mal d’autres villages de cette assez riche contrée pourraient-ils lui fournir d’assez voisines images, avec un coefficient assez apparenté de pure poésie… _ ),

ou du solide aixois Cézanne _ nous sommes assurément bien là en France…

Ce lundi 9 novembre 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

Comment bien jouer la musique : sur le « Duphly » d’Elisabeth Joyé…

20juil

Pour prolonger un peu la réflexion sur le « jeu » d’interprétation « réussi » de la musique (d’un « compositeur« -auteur d’une œuvre…),

ce petit échange amical _ « sur le vif » ; et sans rien de « personnel«  _ de correspondance avec Elisabeth Joyé,

dont le _ merveilleux ! _ CD « Pièces de clavecin » de Jacques Duphly (CD Alpha 150) vient de paraître le 3 juillet, en début de « vacances d’été » :

à titre de (modestes) « témoignages » (vivants) sur ce que peut être « interpréter«  pour l’artiste-interprète musicien

et « écouter«  pour l’« amateur« – mélomane…

D’abord, un petit simple message d’envoi de l’article « L’enchantement du CD “Duphly” d’Elisabeth Joyé : une entrée “de rêve” dans le classicisisme musical français du XVIIIème siècle ! » :

De :   Titus Curiosus

Objet : Bravo !
Date : 15 juillet 2009 17:34:19 HAEC
À :   Elisabeth Joyé

Voici mon article sur ton « bijou » :
l’entrée parfaite (!) pour « découvrir » la musique française du XVIIIème…

« L’enchantement du CD “Duphly” d’Elisabeth Joyé : une entrée “de rêve” dans le classicisisme musical français du XVIIIème siècle ! »

Titus
qui en redemande des comme celui-là !!!

La réponse de l’artiste :

De :   Elisabeth Joyé

Date : 19 juillet 2009 11:49:58 HAEC
À :   Titus Curiosus

cher Titus,

Je suis vraiment touchée que tu aies aimé mon Duphly. Moi, je n’arrive plus à
l’écouter !..


Je joue Duphly le 5 Septembre à Paris pour créer un peu un événement autour de
cette sortie. Ça me ferait plaisir si tu pouvais être là.

A bientôt, je t’embrasse Elisabeth

Ma réponse,

sur le « mécontentement » (voire les « doutes« …)  a posteriori de l’artiste envers ce que « conserve » le CD :

De :   Titus Curiosus

Objet : Ne plus arriver à l’écouter !
Date : 19 juillet 2009 12:37:52 HAEC
À :   Elisabeth Joyé

Bien sûr : tu es la mieux placée pour en juger…

Cependant, comme déjà tout cela,

dans la délicatesse de ses infinies inflexions,
coule de source, je veux dire sans à-coups autres que ceux que semble suggérer la musique même (en son jaillissement « de source » !..) de Duphly !..

Mais nous savons tous qu’un enregistrement n’est qu’une « saisie«  (= une « prise« ) à un instant « T« 
de ce qui jaillit de l’écriture notée (pour toujours : sauf quand l’écriture, elle-même, est « reprise » : ce qui advient aussi !) du créateur ; d’autant
que l’interprétation (à donner ; à « créer« , elle aussi…) déborde aussi très largement la notation elle-même,
à une époque où celle-ci se précise de plus en plus
_ la musique tant, alors, diffusée pour se vendre (de plus en plus) en partitions : pour des « amateurs » qui vont l’interpréter « à la maison »  _ ou aux concerts publics : qui débutent ; le « Concert Spirituel« , aux Tuileries, est créé en 1725, il me semble me souvenir _,
même si en France je suppose
qu’on (le compositeur) fait davantage qu’ailleurs confiance au goût (de l’interprète _ pas un vulgaire exécutant mécanique, ni simplement un « déchiffreur » !.. cf cependant les « inquiétudes » à ce sujet, déjà, d’un François Couperin, à propos des « ornements«  (nécessaires !) laissés (un peu trop ?) au goût de l’interprète… _)

Duphly doit être, il faudrait le vérifier, le contemporain de Carl-Philipp-Emanuel Bach :
1715-1789, pour Duphly ;
1714- 1788, pour CPE Bach : je n’ai pas fait exprès !
Je veux dire l’auteur de l' »Essai sur l’art de jouer les instruments à clavier« , en 1753  _ en français, aux Éditions Jean-Claude Lattès en 1979 _ : je viens de le rechercher en ma bibliothèque _ qui commence donc à traiter, sur le papier, des « inquiétudes«  de l’« interprétation«  (de « connaisseurs«  et d’« amateurs« ) !!!… : « probablement le plus important traité pratique sur la musique écrit au 18e siècle ». C’est, à un moment d’essor considérable de la diffusion (commerciale) de la musique auprès d’un « public«  d’« interprètes«  de plus en plus large, une sorte de « guide » un peu détaillé et affiné, concernant « le doigté, l’ornementation, l’æsthétique, l’accompagnement et l’improvisation« . Et déjà en 1780, ce « guide » sur « l’art _ et non une simple « technique«   _ de jouer«  avait atteint sa troisième édition…

D’où l’importance de la transmission (professorale…) de tout cela : c’est aussi l’œuvre d’une vie…
Et j’en sais aussi un peu quelque chose en mon propre enseignement,

même si ce n’est pas « de musique« …
Ce n’est jamais pareil ; et on s’améliore (même si c’est toujours périlleux) : du moins jusqu’ici !.. Il faut aussi transmettre, à la fois, et la palette des nuances, et l’élan _ en se jetant à l’eau : et c’est aussi comme ça qu’on apprend à nager et faire du vélo !..

Donc, ne pas trop s’inquiéter du caractère « figé« _ dans la cire, la gravure, le sillon du CD, le marbre _ de l’enregistrement en sa « prise« , en quelques heures d’avril 2008 (en ce beau lieu _ inspirant ! sans nul doute _ d’Assas)…
Cette « prise« -là (discographique) est déjà « pas mal » du tout !!!
Elle coule fort bien de source,
dans le feu d’artifice du jeu de toutes ses inflexions…


Le son du clavecin me paraît y être aussi pour un peu quelque chose :
même s’il revient à l’interprète de le faire « sonner » au mieux…


En tout cas, j’aime infiniment la « gravité » ludique sans lourdeur aucune (de la musique de ce CD « Duphly« ),
c’est du moins ainsi que je la ressens et qu’elle me touche…


Bravo…

Pour le 5 septembre, pourquoi pas ?
Cela peut se faire…

J’ai dit de vive voix (au téléphone) toute ma joie de ce CD à Jean-Paul _ Combet : le patron d’Alpha _ ;
puis je lui ai adressé mon article.
Mais je ne l’ai pas eu au bout du fil depuis…


Voilà.
Et je le réécoute beaucoup, ce CD : il me réjouit chaque fois sans m’en lasser du tout ! et même chaque fois davantage ! en découvrant encore des nuances moins repérées à l’oreille et l’esprit jusqu’alors…

Une très belle sérénité dans l’élan…

Voilà, voilà !

Je t’embrasse,

Titus

Et la réponse un peu rassérénée de l’interprète toujours inquiète (cf sa belle photo à un volet de porte du château d’Assas !) :

De :   Elisabeth Joyé

Date : 20 juillet 2009 16:49:43 HAEC
À :   Titus Curiosus

Merci encore cher Francis pour ta réponse si rapide.
Tout ce que tu dis correspond très bien à ce que je sens de cette musique et de
beaucoup d’autres musiques.

C’est vrai que je cherche toujours quelque chose qui
parle, qui soit clair et simple avec un bon rythme. Et je crois que ça s’entend.

A part le tien, je n’ai pour l’instant aucun autre article écrit _ en juillet, les journalistes sont « aux champs«  : il faudra vraisemblablement attendre la « rentrée« 

J’espère qu’ils
seront aussi gentils que toi !

Je t’embrasse Elisabeth

Voilà un des secrets de la musique française : de Louis Couperin (ca 1626-1661) à Jacques Duphly (1715-1789), Armand-Louis Couperin (1727-1789 : aussi…) et Claude-Bénigne Balbastre (1724-1799) ;

mais aussi pour Fauré et Debussy et Ravel et Poulenc…

Un CD « Pièces de clavecin » de Jacques Duphly (CD Alpha 150)

aux sources des jaillissants beaux secrets tranquilles, sans effets déclarés, de cette merveilleuse musique

_ qui fait aussi, en plus (et tout à fait comme son exact contemporain Chardin en peinture !), beaucoup de bien (à l’âme !)…

http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Sim%C3%A9on_Chardinhttp://www.musees.angers.fr/accueil/oeuvres-choisies/musee-des-beaux-arts/chardin-peches-et-prunes/http://himmelweg.blog.lemonde.fr/category/linvisible/

Titus Curiosus, ce 20 juillet 2009

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