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L’adorable récital de Lieder avec orchestre « Im Arm der Liebe » de Juliane Banse, en un CD BR Klassik paru en 2017 : Joseph Marx, Walter Braunfels, Erich-Wolfgang Korngold, Hans Pfitzner…

26août

Découvert une fois encore, en cherchant bien, parmi la malle au trésor des CDs soldés cet été 2024 par mon disquaire préféré,

c’est un absolument adorable récital de Lieder avec orchestre titré « Im Arm der Liebe » de la soprano Juliane Banse, avec le Münchner Rundfunkorchester placé sous la direction de Sebastian Weigle, que le CD BR Klassik 900322 « Im Arm der Liebe » paru en 2017 _ enregistré à Munich les 26 et 27 mars et du 10 au 12 décembre 2015 _ nous offre à découvrir,

avec des Lieder rares et jusqu’ici très peu enregistrés des compositeurs Joseph Marx (Graz, 11 mai 1882 – Graz, 3 septembre 1964), Walter Braunfels (Francfort, 19 décembre 1882 – Cologne, 19 mars 1954), Erich-Wolfgang Korngold (Brünn, 29 mai 1897 – 29 novembre 1957), Hans Pfitzner (Moscou, 5 mai 1869 – Salzbourg, 22 mai 1949)…

Sur ce délicieux et très délectable CD « Im Arm der Liebe » _ écoutez-en ici le podcast…paru, donc, en 2017,

j’ai pu dénicher un bel et très juste article, intitulé « Im Abendrot« , en date du 5 février 2018, sous la plume de l’avisé Jean-Charles Hoffelé, sur son toujours excellent blog Artamag – Discophilia :

IM ABENDROT

Marx, Korngold, Pfitzner, Braunfels : ce disque qui embaume _ voilà ! _ serait-il un manifeste ? Juliane Banse y dore de son soprano miellé _ oui, oui… _ le chant postromantique allemand _ voilà… _, ouvrant l’album par le grand rêve éveillé des Lieder und Gesänge de Joseph Marx, avec son orchestre éperdu, aux teintes d’automne _ oui. Si ce n’est pas entré d’emblée au cœur de cette veine dont l’acmé fut les Vier letzte Lieder de Richard Strauss qui étrangement manquent ici : le minutage assez court (52 minutes) les aurait pourtant autorisés _ certes.

..;

C’est le seul bémol que je peux porter, mais Juliane Banse et Sebastian Weigle auront certainement voulu en rester au rare, au quasi inédit au disque _ voilà ! _, exhumant les Chants chinois de Braunfels, à l’orchestre si évocateur, à l’univers de petite comédie des _ éminemment délicieux !Einfache Lieder d’un Korngold encore gamin (et qui sait son Richard Strauss).

Cinq Lieder de Pfitzner concluent ce voyage d’émotion, plus sombres, plus secrets, véritable fin d’automne _ oui _ où peuvent se lire déjà les orages de l’hiver. Venus mater fut assez célèbre, mais les autres plus guère courus depuis le temps où la Radio du Reich les donnait à Michael Raucheisen et à ses chanteurs. Magiques _ oui ! _ surtout incarnés comme cela _ absolument ! _, avec cet art des mots à fleur de lèvre _ oui _, dans cet orchestre profond comme la nuit _ oui, oui. Disque d’une sombre magie _ en effet… _ dont il est impossible de se déprendre _ et c’est aussi mon cas.

LE DISQUE DU JOUR

Im arm der Liebe

Joseph Marx (1882-1964)


Lieder und Gesänge (6 extraits : No. 2, Waldseligkeit ; No. 24, Und gestern hat er mir Rosen gebracht ; No. 17, Marienlied ; No. 3, Der bescheidene Schäfer ; No. 9, Selige Nacht ; No. 22 Sommerlied)
Italienisches Liederbuch (extrait : No. 2 Ständchen)


Walter Braunfels (1882-1954)


Drei Chinesische Gesänge, Op. 19


Erich Wolfgang Korngold (1897-1957)


6 einfache Lieder, Op. 9 (4 extraits : No. 1, Schneeglöckchen ; No. 3, Das Ständchen, No. 4, Liebesbriefchen ; No. 6, Sommer)


Hans Pfitzner (1869-1949)


Venus mater, Op. 11 No. 4
Trauerstille, Op. 26 No. 4
Gretel, Op. 11 No. 5
Untreu und Trost, Op. 26 No. 4
Nachts, Op. 26 No. 2

Juliane Banse, soprano
Münchner Rundfunk Orchester
Sebastian Weigle, direction

Un album du label BR-Klassik 900322

Photo à la une : Julian Banse, au Theater an der Wien, dans une représentation de « Das Tagebuch der Anne Frank », de G. Frid – Photo : © Herwig Prammer

C’est principalement le nom d’Erich-Wolfgang Korngold, mais aussi celui de Juliane Banse, qui m’ont conduit à enrichir ma discothèque personnelle de ce merveilleux récital de 54′ 40…

Bravissimo, Madame…

Ce lundi 26 août 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

Le délicieux moment de charme pur d’Erich Wolfgang Korngold, dans le CD « Love Music » des magnifiques Yeol Eum Son et Svetlin Roussev…

20juin

C’est le double vif intérêt que je porte et au compositeur Erich-Wolgang Korngold (Brünn, 29 mai 1897 – Hollywood, 29 novembre 1957)  _ ma discothèque personnelle compte à ce jout 27 CDs Korngold ; et cf mes articles « « , «  « , « « , « « , des 23 février 2020, 8 juin 2020, 13 août 2022, 14 août 2022, par exemple _ et au violoniste Svetlin Roussev ( Ruse-Bulgarie, 5 avril 1976) _ je l’ai découvert (et beaucoup apprécié !) récemment, à l’écoute du passionnant CD « Ravel à Gaveau«  ; cf mon article du 7 juin dernier « «  _, ajouté à la publication hier mercredi 19 juin sur son site Discophilia de l’article de Jean-Charles Hoffelé intitulé « Wien nur du allein« , qui m’a fait d’abord découvrir, ensuite chercher à me procurer, le CD Naïve v 8122 « Love Music » de la pianiste Yeol Eum Son et du violoniste Svetlin Roussev _ un CD enregistré à Hanovre du 13 au 15 avril 2022…

Écoutez par exemple ceci (d’une durée de 7′ 01).

Ou cela (d’une durée de 5′ 14).

WIEN NUR DU ALLEIN

Bonne pioche : Svetlin Roussev dégotta un jour une copie manuscrite d’une œuvre inédite de Franz Waxman. Cette fois, le compositeur d’Hollywood n’avait pas jeté son dévolu sur Carmen, mais sur Tristan et Isolde. Si Jascha Heifetz avait vu la partition, il l’aurait faite sienne comme la Fantaisie sur « Carmen ». Le charme fou _ oui ! _ qu’infuse Waxman à l’érotisme de Wagner _ oui ! _ est l’amorce d’un _ bien _ beau programme où l’archet savoureux de Svetlin Roussev fait une halte à Vienne _ voilà ! _, dans l’accompagnement si musical, si inventif de Yeol Eum Son dont j’avais tant goûté les Sonates de Mozart (voir ici).

C’est merveille pour les trois Alt-Wiener Tanzweisen de Kreisler, où il infuse plus de nostalgie que d’autres, préférant chanter (et même murmurer) plutôt que briller _ oui _, merveille toujours _ et surtout, pour ma part… _ pour les Korngold, Lied de Marietta _ de « Die Tote Stadt » _ tenu, gourmé, si senti, pièces tirées de Beaucoup de bruit pour rien délicieusement descriptives, assaisonnées d’une pincée d’ironie _ en effet _, si bien vues (et quel mariage archet-clavier !).

……

Puis soudain le feu, l’élan, l’appassionato absolu avec une lecture transcendante de la Sonate de Strauss, son grand opus de jeunesse, pas entendu aussi détaillé et aussi emporté à la fois, si chanté, depuis la gravure de Wolfgang Schneiderhahn. Coda à la limite du silence où l’archet semble dire les mots de Träume _ de Wagner _, finement transcrits par Leopold Auer.

Disque précieux _ absolument délicieux ! _ d’un violoniste trop rare _ mais oui ! _ qui a trouvé sa partenaire.

LE DISQUE DU JOUR

Love Music

Franz Waxman (1906-1967)


Tristan and Isolde: Love Music


Erich Wolfgang Korngold(1897-1957)


Mariettas Lied zur Laute (extrait de « Die tote Stadt »)
4 Pièces pour « Much Ado About Nothing » de Shakespeare


Fritz Kreisler (1875-1962)


Alt-Wiener Tanzweisen (No. 1. Liebesfreud – No. 2. Liebesleid –
No. 3. Schön Rosmarin)


Richard Strauss (1864-1949)


Sonate pour violon et piano en mi bémol majeur, Op. 18, TrV 151


Richard Wagner (1813-1883)


Träume (No. 5, extrait des « Wesendonck-Lieder » ; version pour violon et piano : Leopold Auer)

Svetlin Roussev, violon
Yeol Eum Son, piano

Un album du label naïve V8122

Photo à la une : la pianiste Yeol Eum Son et le violoniste Svetlin Roussev – Photo : © Young Hun O 

On pourra comparer l’interprétation des 4 pièces de « Much Ado About Nothing« , Suite Op. 11 (de 1918-19), d’Erich-Wolfgang Kornold par Svetlin Roussev et Yeol Eum Son, enregistrées en avril 2022 à Hanovre, aux plages 3 à 6 de ce CD « Love Music » Naïve V 8122, avec celle de Gil Shaham et André Previn, en leur CD Deutsche Grammophon 439886-2 « Barber – Korngold« , enregistrées en juin 1993 à Londres _ écoutez-ici (d’une durée de 5′ 35)… 

Ce CD « Love Music » de Yeol Eum Son et Svetlin Roussev :

un programme de charme pur et une interprétation absolument délicieux…

Ce jeudi 20 juin 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

Mieux connaître l’art du lied de Korngold : un exemple, l’interprétation du lied « Was du mir bist ? », Op. 22 n°1

14août

L’art du lied d’Erich-Wolfgang Korngold (Brünn, 29 mai 1897 – Hollywood, 29 novembre 1957)

mérite d’être bien mieux connu

_ cf mon article d’hier 13 août : «  «  _.

Déjà, on peut en établir un catalogue :

  • Zwölf Lieder, opus 5 (1910-1911), offerts à son père avec la dédicace « So Gott und Papa will », poèmes de Josef Karl Benedikt von Eichendorff.
    • 1. Das Ständchen
    • 2. Winternacht
    • 3. Das Mädchen
    • 4. Abendlandschaft
    • 5. Schneeglöckchen
    • 6. Aussicht
    • 7. Die Sperlinge
    • 8. Nachtwanderer
    • 9. Der Friedensbote
    • 10. Vom Berge
    • 11. Waldeinsamkeit
    • 12. Sangesmut
  • Sechs einfache Lieder pour voix et piano, opus 9 (1911–16), dédiés à Luise von Fraenkel-Ehrenstein, d’après des poèmes de Joseph von Eichendorff(1-3), Elisabeth Honold, Heinrich Kipper, Siegfried Trebitsch. Création partielle à Frankfort, le 15 février 1912 des Eichendorff par le baryton Hans Vaterhauss et le compositeur.
  1. Schneeglöckchen
  2. Nachtwanderer
  3. Ständchen
  4. Liebesbriefchen [Lettres d’amour]
  5. Das Heldengrab am Pruth
  6. Sommer
  • Vier Lieder des Abschieds [Quatre Chants d’adieu], opus 14 (n° 4 : 1915, 1920–21) Sur des poèmes de Christina Rossetti/Alfred Kerr (1), Edith Ronsperger (2) et Ernst Lothar (3-4). Création à Hambourg, le 5 novembre 1921, par l’alto Maria Olszewska et le compositeur. Korngold orchestre la partition – très fournie dans sa version piano – et la dirige à Vienne, le 14 janvier 1923 avec la mezzo-soprano Rosette Anday. La mélodie n° 4 est plus ancienne que les autres. Elle fut publiée sous le titre de L’Adieu au Soldat Autrichien, au profit d’œuvres de bienfaisance et était alors destinée à un baryton. La révision est considérée par Brendan Carroll comme l’un des plus beaux lieder de Korngold18.
  1. Sterbelied
  2. Dies eine kann mein Sehnen nimmer fassen
  3. Mond, so gehst du wieder auf
  4. Gefaßter Abschied
  • Drei Gesänge sur des poèmes de von Hans Kaltneker, opus 18 (1924). Création à Vienne, le 11 mars 1926, par la mezzo-soprano Rosette Anday et le compositeur.
  1. In meine innige Nacht
  2. Tu ab den Schmerz
  3. Versuchung
  • Drei Lieder pour voix et piano, opus 22 (1928-29), sur des poèmes d’Eleonore van der Straten (1) et Karl Kobald. Création à Vienne, le 9 décembre 1928, par Margit Angerer et le compositeur.
  1. Was du mir bist ?
  2. Mit dir zu schweigen
  3. Welt ist stille eingeschlafen
  • Unvergänglichkeit, Liederkreis opus 27 (1933)
  1. Unvergänglichkeit, Das eilende Bächlein, Das schlafende Kind, Stärker als der Tod, Unvergänglichkeit.
    Nach Gedichten von Eleonore van der Straten. Uraufführung am 27. Oktober 1937 durch Desi Halban.
  • Songs of the Clown [Chants du Clown], opus 29 (1937), poèmes de William Shakespeare « Twelfth Night or What You Will ». Création à Los Angeles, le 28 juin 1941, par Nanette Fabray et le compositeur.
  1. Come Away, Death
  2. O Mistress Mine
  3. Adieu, Good Man Devil
  4. Hey, Robin!
  5. For the Rain, It Raineth Every Day
  • Four Shakespeare Songs, opus 31 (1937–41), poèmes de William Shakespeare extraits d’Othello et As You Like It. Création à Los Angeles, le 28 juin 1941, par Nanette Fabray et le compositeur.
  1. Desdemona’s Song
  2. Under the Greenwood Tree
  3. Blow, Blow, Thou Winter wind
  4. When Birds Do Sing
  • Fünf Lieder, opus 38 (1948 – éd. Schott), dédiés à Maria Jeritza, d’après des poèmes de Richard Dehmel (1), Joseph von Eichendorff (2), Howard Koch (3) et William Shakespeare (5, Sonnet 130). Création à Vienne, le 19 février 1950 par la mezzo-soprano Rosette Anday et le compositeur.
  1. Glückwunsch
  2. Der Kranke
  3. Alt-spanisch
  4. Alt-englisch
  5. Kein Sonnenglanz im Auge [My Mistress’ Eyes]
  • Sonett für Wien (In memoriam) pour mezzo-soprano et piano, opus 41 (1953), dédié à Gretel Kralik. Poèmes de Hans Kaltneker. Ursprünglich die Vorspannmusik zum Film «Escape Me Never» (1947).
  • Lieder inédits – Poèmes de Joseph von Eichendorff.
  1. Abendlandschaft
  2. Angedenken
  3. Aussicht
  4. Das Mädchen
  5. Der Friedensbote
  6. Die Geniale
  7. Die Sperlinge
  8. Reiselied
  9. Sangesmut
  10. Vesper
  11. Vom Berge
  12. Waldeinsamkeit
  13. Winternacht

On peut encore y adjoindre

Die Gansleben in Hause Duschhitz composé le 6 avril 1919, sur un texte de Korngold lui-même.

 

Le CD « E.W.Korngold Lieder« , soit le CD Harmonia Mundi HMC 901780, enregistré en novembre 2001, à Berlin, par le baryton Dietrich Henschel et le pianiste Helmut Deutsch _ sur lequel ne figurent pas les Songs composés sur des poèmes de Shakespeare par Korngold aux États-Unis  _, et d’une durée toale de 75′ 45,

comporte la presque totalité des Lieder de Korngold, depuis les douze des « Zwölf Lieder » Op. 5 (de 1910-1911) jusqu’à celui, unique, du « Sonett für Wien » Op. 41 (de 1953),

à l’exception, un peu étrange toutefois, d’une part, de 2 des « Drei Lieder » Op. 22 (de 1928-29), les n° 2 « Mit dir zu schweigen » et 3 « Welt ist stille eingeschlafen » _ n’est en effet présent en ce CD que le n° 1 « Was du mir bist ?«  _et, d’autre part, du n°1 « Unvergänglichkeit » des 2 Lieder du recueil éponyme « Unvergänglichkeit » Op. 27 (de 1934) _ alors que sont présents en ce CD de 75′ 45 les n°2 « Das eilende Bächlein » et n°3 « Das schafende Kind » de ce recueil…

Et voici que vient de paraître pour le label Aparté le CD « In meinem Lied » _ Aparté AP288 _, enregistré à Hohenems du 31 août au 4 septembre 2021 par la soprano Sarah Traubel et le même pianiste Helmut Deutsch,

dont le programme est composé d’un choix de Lieder de Gustav Mahler, Franz Liszt, Erich-Wolfgang Korngold et Richard Strauss.

Or je remarque que les Lieder présents ici de Korngold viennent précisément combler ce qui manquait dans l’enregistrement de 2001 avec Dietrich Henschel du catalogue des Lieder de Korngold _ j’en excepte toutefois les 13 Lieder inédits (et sans numéro d’opus) sur des poèmes de Joseph von Eichendorff… _  :

d’une part les lieder n°2 « Mit dir zu schweigen » (d’une durée ici, en 2021, de 2′ 11) et n°3 « Welt ist stille eingeschlafen » (d’une durée, lui, de 3’18), du recueil des « Drei Lieder » Op. 22 de 1928-29 ;

ainsi que, d’autre part, le lied « Unvergänglichkeit » (d’une durée ici de 2′ 22) du recueil éponyme « Unvergänglichkeit » Op. 27 de 1933 ;

soit une durée totale pour ces trois lieder enregistrés cette fois, en 2021 pour le label Aparté, de 10′ 17…

Au point que je me demande si Helmut Deutsch n’a précisément pas voulu en quelque sorte « réparer«  en 2021 ce manque de son CD de 2001 avec Dietrich Henschel _ probablement pour une raison de durée du CD qui aurait dépassé les 80′ … _, en enregistrant en août-septembre 2021 avec Sarah Traubel

d’une part la totalité des « Drei Lieder » de l’Op. 22 (le n°1 « Was du mir bist ?« , le n°2 « Mit dir zu Schweigen » et le n°3 « Welt ist stille eingeschlafen« ) _ comportant donc à nouveau le lied n°1 « Was du mir bist ?«  déjà présent dans le CD enregistré en novembre 2011 avec Dietrich Henschel _ ;

ainsi que, d’autre part, le lied n° 1 « Unvergänglischkeit » du recueil éponyme, qui était étrangement manquant lui aussi dans l’enregistrement de novembre 2001 avec Dietrich Henschel… 

La présence de ce lied « Was du mir bist ? » Op. 22 n°1,

seul commun aux deux CDs de Lieder de Korngold par Helmut Deutsch, en 2001 avec le baryton Dietrich Henschel (un lied d’une durée de 2′ 14 sur ce premier CD), et, en 2021 avec la soprano Sarah Traubel (le lied a cette fois une durée de 2’26 sur ce nouveau CD),

offre donc la bienvenue opportunité de comparer les interprétations par ces deux chanteurs de ce même lied, accompagnés à 20 ans de distance _ 2001 – 2021 _, par le même pianiste…

Ce lied « Was du mir bist ?« , extrait des « Drei Lieder » Op. 22, un recueil dédié par Erich-Wolfgang Korngold  à sa mèreest composé sur un poème d’Eleonore van der Straten _ alors que les lieder n°2 « Mit dir zu Schweigen » et n°3 « Welt ist stille eingeschlafen » sont tous deux composés sur des poèmes de Karl Kobald (Brünn, 28 août 1873 – Vienne, 12 octobre 1963).

Et je remarque aussi que le lied « Unvergänglischkeit«  est lui aussi composé sur un poème de la même Eleonore van der Straten (8 janvier 1873 – 3 octobre 1960)…

Cependant,

et avec un peu plus de hauteur,

Anne-Sofie von Otter, mezzo-soprano, avec son pianiste Bengt Forsberg, en un superlatif double CD Deutsche Grammophon DG 459 631-2 , intitulé « Rendez-vous with Korngold« , en 1999, nous donne une sublime interprétation de ces « Drei Lieder » Op. 22 (de 1930) de Korngold, « Was du mir bist ?« , « Mit dir zu Schweigen » et « Welt ist stille eingeschlafen » : écoutez-en ici ce podcast de 7’58 accessible sur youtube… C’est une merveille !

La performance réalisée alors semble demeurer hors de portée de l’enthousiasme même de Sarah Traubel…

Ce dimanche 14 août 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

En une assez jolie promenade au pays du lied, « In meinem Lied », avec Helmut Deutsch et Sarah Traubel : à comparer au trésor bien heureusement conservé d’autres interprétations des mêmes oeuvres (ici de Gustav Mahler, Franz Liszt, Erich-Wolfgang Korngold, Richard Strauss)…

13août

Le bien connu pianiste Helmut Deutsch, grand amoureux et praticien du lied,

vient de nous proposer

intitulé « In meinem Lied«  _ soit l’expression qui conclut le poème de Ruckert « Ich bin der Welt abhanden gekommen » du sublime lied de Gustav Malher, en ses « Ruckert Lieder » de 1902 _,

un très joli CD _ Aparté AP 288 _ comportant des Lieder de Gustav Mahler, Franz Liszt, Erich Wolfgang Korngold et Richard Strauss,

nous donnant l’occasion de découvrir le timbre de voix _ et l’art, à la diction bien lisible _ de la soprano Sarah Traubel _ Helmut Deutsch faisant l’éloge de l’enthousiasme de Sarah Traubel, auquel il ne trouve de comparaison, page 21 du livret, qu’avec l’enthousiasme de Hermann Prey !.. _,

en un répertoire ou bien déjà très bien connu _ y compris en des CDs de Lieder avec Helmut Deutsch lui-même au piano _, ou bien pour beaucoup encore à découvrir…

Le pianiste Helmut Deutsch est en effet l’âme de ce CD « In meinem Lied » _ le CD Aparté AP 288 _,

dont il signe aussi la présentation en un entretien _ avec Thomas Voigt _ développé sur 5 pages du livret, intitulé « Certainement aussi une devise pour la vie« …

Et Helmut Deutsch de situer ce présent travail sur le Lied, en ce CD avec Sarah Traubel enregistré sous la direction artistique de Nicolas Bartholomée du 31 août au 4 septembre 2021 à Hohenems, en Autriche, au sein de sa très vaste discographie sur le Lied _ j’ai dénombré pas moins de 107 CDs _dont, à propos de ses enregistrements discographiques précédents des compositeurs interprétés ici, soient Gustav Mahler, Franz Liszt, Erich-Wolfgang Korngold et Richard Strauss, Helmut Deutsch mentionne ses CDs de Lieder de Liszt avec Diana Damrau (« Liszt Lieder« , Virgin Classics LC 7873), en 2011 ; et Jonas Kaufmann (« Freudvoll und Leidvoll« , Sony Classical SK 19439892602) en 2021 ;

ainsi que ses CDs de Lieder de Korngold avec Angelika Kirschlager (« Debut Recital Recording« , Sony Classical SK 68344), en 1996 ; Dietrich Henschel (« E.W. Korngold Lieder« , Harmonia Mundi HMC 901780), en 2001 _ je possède ce CD _et Bo Skovhus (« Wolf -Korngold Einchendorff Lieder« , Sony Classical SK 57969), en 1993 ;

ainsi qu’il évoque, mais sans précisément les mentionner, ses deux CDs des « Quatre derniers Lieder » de Richard Strauss, avec Konrad Jarnot (« Richard Strauss« , Œhms Classics OC 518), en 2005 ; et Sumi Hwang (« Strauss Liszt Britten Songs« , Deutsche Grammophon DG 4818777), en 2019 ; deux CDs que charitablement il préfère ne pas nommer ici : « J’espère avoir fait mieux cette fois que dans mes précédents enregistrements, et je suis très reconnaissant à Sarah Traubel de m’avoir offert cette occasion« , se borne-t-il à déclarer à la page 20 de la notice de ce CD « In meinem Lied » de 2021…

Bref une étape à noter dans le parcours discographique d’accompagnateur de Lieder au piano de Helmut Deutsch.

À propos des Lieder de Liszt _ auquel je dois bien constater que jusqu’ici mon oreille s’est montrée hélas assez souvent réfractaire aux enregistrements discographiques… _,

je renvoie ici à deux excellents articles parus sur ForumOpera.com,

le premier intitulé « Mehr Liszt…« , paru le 15 février 2012, sous la plume de Hugues Schmitt, à propos du CD de Diana Damrau et Helmut Deutsch ;

et le second, intitulé « Une voix ne fait pas tout« , paru le 13 octobre 2021, sous la plume de Claude Jottrand, à propos du CD de Jonas Kaufmann et Helmut Deutsch.

Mehr Liszt…

CD Lieder de Liszt
Par Hugues Schmitt | mer 15 Février 2012 |

N’est-ce pas ainsi qu’il fallait comprendre les mots que porta le dernier souffle de Goethe ? Car Liszt ne composa pas plus de six Lieder sur les vers du poète de Weimar. Tout comme Schumann, tout comme Brahms. Six Lieder dont quatre (cinq si l’on compte les deux versions de « Freudvoll und Leidvoll ») sont rassemblés dans cet album, qui pris isolément du reste font apparaître de manière éclatante combien Liszt, plus que Schumann et plus que Brahms, occupe une place irremplaçable _ voilà qui est dit _ dans le Lied « germanique » romantique. Ces six Lieder sont le chaînon nécessaire _ voilà qui est réaffirmé _ qui unit les quelque soixante-dix Lieder que Schubert a consacrés à Goethe aux cinquante pièces que Wolf compose sur ses vers, à l’autre extrémité du siècle.

Plus que dans les flamboyants « Sonnets de Pétrarque », restés sans postérité véritable dans le répertoire vocal tant ils appellent les versions pour piano seul, ou plus que « Liebestraum », dont l’héritage sera plus français et italien qu’allemand, c’est dans cette petite collection de Lieder sur les vers de Goethe, mais aussi de Heine ou Lenau, que se révèlent les apports de Liszt à l’esthétique du romantisme tardif _ voilà. Schumann avait, en travaillant l’extrême grave du piano, introduit dans le Lied un monde abyssal insoupçonné ; Liszt explore l’aigu et l’extrême aigu _ voilà _, où le piano se mêle à la voix, se tresse à elle, l’enveloppe dans un voile de fines gouttelettes parfois tendres mais parfois cliquetantes et corrosives, et l’y laisse comme suspendue, sans recours possible aux solides appuis _ voilà _ des puissantes fondamentales schumaniennes ou brahmsiennes. C’est peu de dire que le piano dialogue avec la voix : il dialogue quand la main droite se fait monodique ; le reste du temps, il la colore, en altère les timbres, en diffracte la clarté. La voix passe par le piano comme la lumière traverse un vitrail. La voix ne commande pas : elle n’est pas une pure volonté, aboutissement et principe de l’ordonnancement des timbres et des registres. Elle ne commande pas _ oui _ comme, dans la célèbre analogie musicale de Schopenhauer, l’homme commande aux forces de la nature. Dans les Lieder de Liszt s’exprime une force supérieure, l’homme lutte avec l’ange _ oui.

Il serait un lieu commun de dire que Liszt importe la rhapsodie dans le Lied : c’est bien plus que cela. Liszt rompt _ voilà _ avec le mode de discours continu, unifié, organique de Beethoven et Schubert, et renoue avec un discours discontinu plus proche de Mozart : une idée apparaît, évidente et radieuse, et disparaît aussitôt ; une autre prend la place, sans lien immédiatement perceptible, et s’interrompt à son tour _ rhapsodiquement. Le propos, fantasque _ oui, à la Hoffmann… _, suit ainsi son chemin, à sauts et à gambades. Et Liszt désoriente _ oui, malmène diaboliquement _ son interprète, son auditoire, les réoriente, pour les désorienter à nouveau. Le Roi de Thulé en est l’exemple même : un début entièrement conforme au canon schubertien, bientôt interrompu… Rien n’y fait, les reprises du motif initial, loin de marquer la forme, ne servent plus qu’à souligner le décousu _ voilà _ du propos ; puis il réexpose, prépare apparemment une coda schubertienne, la brise encore, module et assombrit, effiloche le tissu pianistique, prend à peine le soin de résoudre. Wolf saura s’en souvenir _ en effet.

Mehr Liszt, donc. Car cet album n’explore qu’une facette de l’écriture de Liszt pour voix et piano. Il faut à ces Lieder adjoindre désormais, dans un second volume, les Mélodies françaises (Hugo est, avec Goethe, le second grand inspirateur de Liszt pour la voix), les Airs hongrois de la fin de sa vie, les Chansons anglaises, russes, tout ce par quoi Liszt dépasse le Lied, et montrer ainsi qu’aucun compositeur _ aussi expérimentateur _ , dans toute l’histoire de la musique, n’aura coulé ses notes, avec un égal succès, dans tant de langues et d’esthétiques diverses.
Mehr Liszt, enfin parce qu’on eût souhaité que cet enregistrement fût plus lisztien, plus charmeur, plus âpre, plus fantasque, plus sombre _ voilà. Somme toute, plus contrasté. Entendons-nous bien, la prestation est de remarquable tenue, et nulle verrue ne vient la défigurer. Diana Damrau, dont la diction ne souffre guère de reproche, montre, opportunément, de beaux élans passionnés. Malheureusement, la voix reste trop souvent monochrome, et seule l’intensité varie lorsque tout _ oui, tout _ devrait _ diaboliquement _ chavirer : timbre, débit, émission. La gageure est, vocalement, presque intenable : il faudrait malmener _ oui ! _ l’instrument – au demeurant superbe –, le pousser à bout. Car s’il est une chose que le dernier siècle d’enregistrements lisztiens nous a apprise, c’est bien que la véritable grandeur de Liszt réside davantage dans la démesure _ voilà ! _ que dans la maîtrise. Comment ne pas le reprocher, surtout _ probablement oui ! _, à Helmut Deutsch, dont le piano sans vice ni vertu est toujours _ trop _ impeccablement peigné, et qui ne quitte jamais la sage réserve de l’accompagnateur alors que tout, dans l’écriture même des parties de piano, lui crie d’ _ oser _ être soliste ? Son jeu est distant, flegmatique, glacé. Il est à côté du style, à côté du sens _ voilà. Alors qu’on songe au fougueux coursier arabe auquel Liszt comparait son piano, Helmut Deutsch nous fait l’impression d’un trotteur de Vincennes, certes trotteur de grand prix, mais trotteur quand même…
Il était question de cet album dans le dernier n° de Cave Canem, notre tribune des critiques

NB. Il ne sera pas indifférent au lecteur d’apprendre que le producteur de ce disque a nom Wilhelm Meister !

Franz Liszt

Lieder
….
Diana Damrau
Soprano

Der Fischerknabe S 292b/2
Im Rhein, im schönen Strome S 272/2
Die Lorelei S 273/2
Die Drei Zigeuner S320
Es war ein König in Thule S 278/2
Ihr Glocken von Marling S 328
Über allen Gipfeln ist Ruh S306
Der du von dem Himmel bist S 279/1
Benedetto sia’l giorno S 270a/2
Pace non trovo S 270a/1
I vidi in terra angelici costumi
Freudvoll und leidvoll (1848) S 280/1
Vergiftet sind meine Lieder S289
Freudvoll und leidvoll (1860) S 280/2
Es rauschen die Winde S294/2
Die stille Wasserrose S 321
Bist du !
Es muss ein Wunderbares sein S314
O lieb S 298/2
Helmut Deutsch, piano
Enregistré à l’August Everding Saal, Grünwald, juillet 2011

1 CD, Virgin Classics LC 7873 – 76’37

Une voix ne fait pas tout

CD Freudvoll und Leidvoll
Par Claude Jottrand | mer 13 Octobre 2021 |

Liszt n’occupe pas, dans le panthéon des compositeurs de Lieder, la place qui est dévolue aux plus grands : il n’a ni la spontanéité confondante de Schubert, ni la profondeur poétique de Schumann, ni le lyrisme intense de Brahms, ni la concision imaginative de Wolf. Ni quantitativement (guère plus de 80 Lieder), ni qualitativement il ne peut rivaliser avec ses illustres compétiteurs. Mais son œuvre comprend néanmoins quelques pages intéressantes, très peu présentes dans les programmes de récital et rarement enregistrées.

Dès lors, comme il semblait prometteur, ce nouvel enregistrement de Jonas Kaufmann et Helmut Deutsch ! Un duo de très grand renom cumulant une longue expérience, et qui avait déjà fait ses preuves dans le Winterreise de Schubert ou dans un autre enregistrement de Lieder romantiques intitulé Selige Stunde il y a quelques années, un répertoire sortant un peu des sentiers battus, des moyens vocaux quasi inégalés, une parfaite maîtrise pianistique dans le domaine du Lied, tout semblait réuni pour une réussite complète.

D’où vient alors que l’écoute ne tient pas toutes les promesses de l’affiche ?

Cela tient peut-être à la composition même du récital dont le fil, la trame dramatique ou poétique nous échappe _ et nous perd. Le cœur du programme est constitué des Trois Sonnets de Pétrarque (en italien, naturellement) que les deux partenaires ont souvent donnés en concert, qu’ils maîtrisent et qu’ils donnent avec beaucoup de conviction,mais pas toujours avec légèreté _ ah ! Le choix des pièces qu’ils ont réunies autour de ce cœur de programme, _ fâcheusement _ on n’en perçoit guère la logique ni la pertinence.

Cela tient peut-être aussi aux grandes disparités de ton et de caractère que le chanteur met en œuvre d’un Lied à l’autre, mais aussi au sein d’une même pièce _ ce que Hughes Schmitt caractérisait en son article du 15 février 2012 comme « typiquement lisztien«  ! _, qui rompent l’homogénéité du récital et font que les numéros s’enchaînent sans parvenir à créer l’atmosphère d’un véritable Liederabend _ probablement étranger à l’idiosyncrasie de Liszt ! _, sans créer de tension poétique durable. Le sentiment d’intimité, de chaleureuse communion _ à la Schubert… _ avec les artistes n’émerge que sporadiquement, sans cesse mis en péril par l’ampleur des moyens vocaux, évidemment considérables, mais pas nécessairement adéquats ni dispensés avec souplesse, et souvent disproportionnés par rapport aux textes ou au propos musical ; saluons cependant les efforts constants fournis par le pianiste pour établir et entretenir la trame poétique.

L’entame du disque est particulièrement étrange, tout en énergie et en force avec de très grands contrastes – que le texte ne justifie guère – mais peu de distance ou de second degré, pourtant si précieux chez Heine. On goutera bien, par petites tranches, quelques réussites ponctuelles, comme Im Rhein, im schönen Strome et Die Loreley (plages n°5 & 6), avec de belles demi-teintes et une émouvante transparence vocale, ou Die stille Wasserrose (plage 14), insuffisantes hélas à sauver l’ensemble.

Il reste bien entendu que la voix est grande, très grande – mais pas toujours très homogène ni très précise, que le piano est particulièrement soigné et intelligent, que la diction est irréprochable. Mais voilà, l’art du Lied est un des plus difficile, où le chanteur se trouve complètement à découvert, en constante quête de sens, où il doit porter le son plutôt que se laisser porter par lui, un art qui demande une très grande souplesse, une grande simplicité de ton, si différent de l’opéra…

J’gnorais jusqu’ici ces deux articles,

et tout spécialement, celui, très remarquablement lucide et éclairant sur Liszt, de Hugues Schmitt,

mais ma connaissance jusqu’ici des Lieder de Liszt ne m’avait guère prédisposé alors à l’écoute de ces deux CDs de Lieder de Liszt, parus en 2011 et 2021, interprétés par Diana Damrau et Jonas Kaufmann, avec le piano de Helmut Deutsch.

Cf toutefois, et a contrario (!), mes articles à propos de 3 CDs de Lieder de Liszt que je possède, et ai, eux, beaucoup appréciés :

mon article du 5 novembre 2019 : «  » ;

celui du 25 novembre 2019 : «  » ;

celui du 17 décembre 2019 : « « … ;

et celui du 11 mars 2020 : « « …

J’en tire cette modeste conclusion que

le talent d’exécution des interprètes, au concert comme au disque _ soient ici les chanteurs Cyrille Dubois, André Schuen, Stéphane Degout, et les pianistes qui les accompagnent dans les CDs cités, soient Tristan Raës, Daniel Heide et Simon Lepper _, a une non négligeable importance sur la réception-écoute des œuvres des compositeurs _ même les plus grands ! _, par le mélomane,

dont le goût, jamais non plus, et c’est bien sûr aussi à remarquer, ne saurait être parfaitement neutre et objectif en sa réception, toujours circonstancielle

_ ainsi que toujours révisable, mais oui !, à de nouvelles écoutes ; telles que celles qu’offrent bien opportunément, et à contre-courant du passage du temps, les CDs bien matériels et durables de nos discothèques précieusement et bien heureusement conservées…

Un trésor !

Bref, un assez joli CD

_ qu’on écoute ici par exemple son « Ich bin der West abhanden gekommen » (6′ 04) ; ou son « Im Abendrot » (6′ 57)… _

mais qui ne soulève pas vraiment _ peut-être d’abord une affaire de timbre de la voix : et c’est hélas rédhibitoire… _ mon enthousiasme de mélomane…

Ce samedi 13 août 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

Musiques de joie : l’apocalypse joyeuse du Concerto pour violon et orchestre Op. 35 d’Erich Wolfgang Korngold, en 1945

06juin

Après Bartok et Szymanowski,

et avant Janacek, Martinu et Kodaly,

l’aire _ en un sens très large _ de l’empire habsbourgeois

vient solliciter aimablement mes bons souvenirs musicaux.

Aujourd’hui,

place au beau _ et un peu kitsch, mais si délicieusement !Concerto pour violon et orchestre en ré Majeur, opus 35,

d’Erich Wolfgang Korngold (Brno, 29 mai 1897 – Hollywood, 29 novembre 1957) ;

un concerto commencé à Vienne

_ et à l’intention du violoniste virtuose Bronislaw Huberman (Czestochowa, 19 décembre 1882 – Corsier-sur-Vévey, 15 juin 1947) _ ;

et achevé en Californie, l’été 1945.

Dédié à Alma Mahler-Werfel

_ née Schindler (Vienne, 31 août 1879 – New-York, 11 décembre 1964), réfugiée comme Korngold à Los Angeles-Hollywood, et veuve de Franz Werfel (Prague, 10 septembre 1890 – Beverly Hills, 26 août 1945) _

le Concerto pour violon opus 35 de Korngold

fut créé par le grand Jascha Heifetz _ Vilnius, 2 février 1901 – Los Angeles, 10 décembre 1987 _

à Saint-Louis, le 15 février 1947.


Exilé en Californie,

loin de Vienne,

Korngold gagna un temps sa vie à Hollywood pour l’industrie du film,

mais sans négliger complètement la poursuite de son œuvre classique :

d’où la ré-utilisation, ici, de plusieurs thèmes de musiques de film précédemment composées par lui.

Avec un résultat plein de charme,

et éclatant de vie ;

que les plus grands violonistes mettent à leur répertoire de concert,

ou discographique.

Faute de réussir à mettre la main _ où peut-il se cacher ? _ sur le CD Warner de ce Concerto par l’étincelante Vilde Frang,

dont voici le podcast !,

j’ai choisi la brillante interprétation de l’excellent Kristóf Baráti, 

avec la Philharmonie Zuidnederland, sous la direction d’Otto Tausk,

soit le CD Brilliant Classics 95006, enregistré le 24 janvier 2014 à Eindhoven.

L’œuvre a quelque chose du feu d’artifice brûlant

de la Vienne (1880 – 1938) ou l’Apocalypse joyeuse,

pour reprendre l’expression de l’ami Jean Clair…

Ce samedi 6 juin 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

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