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François Francoeur (1698 – 1787), Surintendant de la Musique du Roy, maître d’oeuvre des « Simphonies pour le Festin royal du Mariage de Monseigneur le Comte d’Artois », à Versailles, le 16 novembre 1773 ; ou l’été indien de la musique baroque française : comparer les orchestres de La Simphonie du Marais (et Hugo Reyne) en 1993, et des Ambassadeurs et La Grande Ecurie (et Alexis Kossenko) en 2023…

24sept

Dans le sillage du passionnant et superbe CD « Jouissons de nos beaux ans !«  _ le CD Aparté AP 319 _ de Cyrille Dubois, l’Orfeo Orchestra et le Purcell Choir sous la direction de György Vashegyi _ cf mon article un peu détaillé du 20 septembre dernier : «  «  _,

voici que je m’intéresse ce jour aux CDs qui ont été consacrés, en 1993 et en 2023, aux musiques _ instrumentales _ qui ont accompagné, à Versailles, le 16 novembre 1773, le Festin Royal donné pour les célébrations du mariage de Monseigneur le Comte d’Artois _ le futur Charles X _ et la princesse Marie-Thérèse de Savoie,

soient

_ le CD « François Francœur – Symphonies pour le Festin royal du Comte d’Artois » de Hugo Reyne et La Simphonie du Marais _ le CD Fnac-Music 592287 _, qui donne les 16 pièces musicales de la main de François Francœur (Paris, 21 septembre 1698 – Paris, 5 août 1787) données pour ces festivités royales _ ainsi que 3 autres, toujours de la main de ce compositeur : c’était l’œuvre de celui-ci qu’il s’agissait en effet de donner à entendre… _ ;

_ et le double CD « Simphonie du Festin Royal de Monseigneur le Comte d’Artois – Versailles 1773 » d’Alexis Kossenko dirigeant Les Ambassadeurs et La Grande Écurie _ le double CD Château de Versailles Spectacles CVS101 _, qui, lui, donne l’intégralité des 43 pièces musicales de ces festivités, soient ces 16 pièces de François Francœur même, mais aussi 27 autres de 10 autres compositeurs : Jean-Philippe Rameau (9 pièces) ; Antoine Dauvergne (3 pièces) ; Pancrace Royer (3 pièces) ; Bernard de Bury (3 pièces) ; Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville (3 pièces) ; Pierre-Montan Berton (2 pièces) ; et le marquis de Brassac, Jacques-Hyacinthe Ferrand, Jean-Claude Trial et Louis Grenier (1 pièce chacun) choisies _ et parfois modifiées, adaptées par Francœur _ pour l’espèce par celui qui était alors _ de 1744 à 1776… _ Surintendant de la Musique du Roy, en un notable brillant panorama de l’art du Grand siècle musical qui s’achevait, au moment où triomphait à Paris un tout autre style, avec Gluck, Grétry, Gossec ou Piccinni…

Bien sûr, l’orchestre des 20 instrumentistes réunis par Hugo Reyne en 1993, paraît un peu léger par rapport à celui des 70 instrumentistes d’Alexis Kossenko en ce double CD de 2023…

Mais l’esprit vif et follement heureux de cette musique était déjà bien là !!!

Avec aussi cette révélation de Benoît Dratwicki, aux pages 12-13 du livret (consultable ici) de ce CD CVS101 :

« On pensait ne rien savoir des conditions d’exécution de ces musiques, sinon ce que nous en disait la presse de l’époque : « on exécuta, pendant le Festin royal, différents morceaux de symphonie, sous la conduite du sieur Rebel, Chevalier de l’Ordre du roi, et Surintendant de sa Musique ». Aussi avait-on imaginé de rassembler l’effectif orchestral mentionné dans un document réalisé, la même année 1773, par Jean-Baptiste Métoyen, bassoniste de la Musique du roi, indiquant précisément le nombre de musiciens réunis dans la fosse de l’Opéra royal pour les spectacles donnés à l’occasion du mariage du comte d’Artois : 70 musiciens, dont pas moins de 26 violons, 6 altos, 14 violoncelles, 4 contrebasses, 2 flûtes, 4 hautbois, 2 clarinettes, 6 bassons, 4 cors, 1 trompette et 1 timbale. Un autre plan de la fosse de l’Opéra royal, daté de 1770, confirme à peu de choses près le même effectif et la disposition des musiciens.

Quelle surprise toutefois lorsqu’au premier jour de répétition du projet, Michael Greenberg, contrebassiste et musicologue, nous révèle avoir retrouvé dans les archives de la Musique du roi l’effectif précis de l’orchestre pour cet événement : il s’agissait de 78 musiciens, répartis en 34 violons et altos (sans détail), 15 violoncelles, 3 contrebasses, 10 flûtes et hautbois (sans détail), 2 clarinettes, 6 bassons, 3 cors, 1 trompette, 1 timbale et 3 tambourins. Il était trop tard pour changer l’effectif, mais, de fait, celui choisi était quasiment le même que celui retrouvé.

Au passage, dans le même article, Michael Greenberg donnait l’effectif de l’orchestre réuni pour le Festin royal du mariage du Dauphin _ le futur Louis XVI _, en 1770 : 79 musiciens (25 violons, 8 altos, 17 violoncelles, 4 contrebasses, 9 flûtes et hautbois, 2 clarinettes, 8 bassons, 3 cors, 2 trompettes, 1 timbale), confirmant l’usage – à la Cour – d’orchestres aux vastes dimensions dans le cadre d’événements extraordinaires« …

Il n’empêche qu’il, importe de rendre pleine justice au travail pionnier de recherche ainsi que d’interprétation, pleine de verve _ avec les moyens dont il pouvait disposer alors… _, de Hugo Reyne, dès 1993 ;

ce que ne font ni Alexis Kossenko, ni Benoît Dratwicki, ni pas vraiment non plus, le critique Loïc Chahine dans le bel article louangeur « Folle ivresse » qu’il donne aux pages 70-71 du magazine Diapason de ce mois de septembre 2023, de ce double CD d’Alexis Kossenko :

« Hugo Reyne n’avait gravé qu’une sélection (Fnac, 1993)« ,

en ne mentionnant pas que le choix d’Hugo Reyne s’était délibérément porté alors sur les seules pièces de François Francœur…

Oui, François Francœur en novembre 1773, ou le splendide été indien de l’âge baroque de la musique française

en quelque sorte récapitulée par François Francœur en cette sélection de morceaux de choix d’une durée d’un peu plus de 2 heures… _

du temps de Rameau et du règne de Louis XV…

Ce dimanche 24 septembre 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Cyrille Dubois, ou la perfection de l’art du chant français : l’époustouflant CD Aparté « Jouissons de nos beaux ans ! »

20sept

L’art de chanter le français de l’époque baroque (Rameau, etc.)

_ mais pas seulement en ce répertoire baroque dans lequel, effectivement magnifique, Cyrille Dubois a participé à de très très nombreux CDs (cf ici sa très riche discographie) ; cf aussi, et en priorité, son merveilleux coffret de 3 CDs Aparté AP 284 « Fauré – Complete songs » !.., chroniqué dans mes articles des 3 juin « «  et 6 août 2022 « «  ;

mais aussi son CD « Liszt – O Lieb !«  Aparté AP 200 (cf mes articles des 5 novembre « «  et 25 novembre 2019 « « ) ;

et son CD « Lili & Nadia Boulanger – Mélodies«  Aparté AP 224 (cf mes articles des 26 février « «  et 2 mars 2020 « « ) ;

et encore le CD « So romantique !«  Alpha 924 (cf mon article du 19 mars 2023 « « )… _

atteint ici un sommet véritablement époustouflant

_ à comparer avec les performances superbes, elles aussi, de Reinoud van Mechelen, en sa trilogie des haute-contres du baroque français, les CDs Alpha 554 « Dumesny« , Alpha 753 « Jeliote » et Alpha 992 « Legros« , parus respectivement les 8 octobre 2019, 3 septembre 2021, et à paraître après-demain 22 septembre 2023… _

avec le CD Aparté AP 319 « Jouissons de nos beaux ans ! » du haute-contre/ténor Cyrille Dubois,

sur un très remarquable programme élaboré avec la collaboration ultra-compétente de Benoît Dratwicki _ qui présente ce programme aux pages 14 et 15 de ce CD Aparté _ et du Centre de Musique Baroque de Versailles

_ un programme composé semble-t-il en partie à partir du très riche « Concert François arrangé par Mr Francœur Surintendant de la musique du Roy Pour le Festin Royal de Mgr Le Comte d’Artois, Année 1773«  (pour ce festin royal qui eut lieu le 16 novembre 1773 au château de Versailles), un manuscrit conservé aujourd’hui à la Bibliothèque Nationale sous la cote H383 ;  

cf ici le remarquable CD pionnier, enregistré au mois de juin 1993, « François Francœur – Musique des Tables royales«  de La Simphonie du Marais et Hugo Reyne (dont j’étais alors le conseillé artistique), le CD Fnac Music 592287 ; Hugo Reyne n’ayant retenu de ce manuscrit que des œuvres de la main de François Francœur (Paris, 21 septembre 1698 – Paris, 5 août 1787)… ;

et c’est sur ce même très précieux manuscrit que vient d’être élaboré le passionnant double CD, seulement instrumental lui aussi, « Simphonie du Festin Royal de Monseigneur le Comte d’Artois – Versailles 1773« , un très riche double CD Château de Versailles Spectacles CVS101, d’Alexis Kossenko dirigeant ses ensembles Les Ambassadeurs et La Grande Écurie, dont le livret du CD comporte lui aussi, aux pages 11 à 13, une présentation de Benoît Dratwicki : je reviendrai prochainement sur ce récent CD…

Et je remarque au passage que ni le CD (Château de Versailles Spectacles CVS101) d’Alexis Kossenko, ni le CD (Aparté AP 319) de Cyrille Dubois, ne mentionnent ce passionnant travail pionnier d’Hugo Reyne en son CD Fnac-Music 592287 de 1993… _,

et avec les somptueuses prestations de l’Orfeo Orchestra et du Purcell Choir, sous la direction absolument idoine, elle aussi, à ce répertoire français baroque, du décidément, CD après CD, excellentissime chef hongrois György Vashegyi…

Le premier _ mais loin d’être le principal ! _ mérite de ce CD « Jouissons de nos beaux ans ! » de Cyrille Dubois, par rapport aux CDs de Hugo Reyne en 1993, et d’Alexis Kossenko, cette année 2023, est donc de nous donner à entendre, lui _ et enfin ! _, pas mal de beaux airs chantés issus des plumes de compositeurs _ au nombre de 12 : 4 déjà décédés à la date du concert composé par François Francœur pour le Festin Royal de Mgr le Comte d’Artois, donné à Versailles le 16 novembre 1773, et 8 toujours vivants à cette date… _ dont des extraits d’œuvres ont été donnés lors de ce Festin Royal du 16 novembre 1773, au château de Versailles,

soient, ici pour ce CD du moins, 21 airs _ ainsi, aussi, que 8 pièces instrumentales ; seuls les airs chantés (par Cyrille Dubois, ou/et les chœurs du Purcell Choir) sont mentionnés par moi ici en gras… _ extraits de 19 œuvres de

Jean-Philippe Rameau (Dijon, 25 septembre 1683 – Paris 12 septembre 1764) _ « Castor & Pollux » (créé en 1737) ; « Platée«  (1745) ; « Les Fêtes de Polymnie«  (1745) ; « Zaïs » (1748) ; « La Guirlande«  (1751) ; « Daphnis & Églé » (1753) ; et « Les Boréades » (de 1763) _,

Antoine Dauvergne (Moulins, 3 octobre 1713 – Lyon, 11 février 1797) _ « Les Amours de Tempé«  (1752)  _,

Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville (Narbonne, 25 décembre 1711 – Paris, 8 octobre 1772) _ « Titon & L’Aurore«  (1754) et « Les Fêtes de Paphos«  (1758) _,

Pancrace Royer (Turin, 12 mai 1703 – Paris, 11 janvier 1755) _ « Zaïde, reine de Grenade » (1739) et « Les Pouvoirs de l’Amour » (1743) _,

François Rebel (Paris, 19 janvier 1701 – Paris, 7 novembre 1775) _ « Tarsis & Zélis«  (1728), avec François Francœur _,

François Francœur (Paris, 21 septembre 1698 – Paris, 5 août 1787) _ « Tarsis & Zélis«  (1728), avec François Rebel _,

Louis-Joseph Francœur (Paris, 8 octobre 1738 – Paris, 10 mars 1804) _ « L’Aurore & Céphale«  (1766) _,

François-Lupien Grenet (1700 – 1753) _ « Le Triomphe de l’Harmonie«  (1737) _,

Pierre-Montan Berton (Maubert-Fontaine, 7 janvier 1727 – Paris, 14 mai 1780) _ « Deucalion & Pyrrha«  (1755) _,

Bernard de Bury (Versailles, 20 août 1720 – Versailes, 11 novembre 1785) _ « Les Caractères de la Folie«  (1743) _,

Jean-Baptiste-Philibert Cardonne (26 juin 1730 – après août 1792) _ « Ovide & Julie«  (1771) _,

et Pierre Iso (1715 – 1794) _ « Phaétuse«  (1759) _ :

21 airs qui constituent ainsi, en ce splendide CD « Jouissons de nos beaux ans !« , énormément de premières discographiques, d’une sorte de chant du cygne de l’art du chant baroque français, juste avant le règne des musiques de Glück et de Piccinni à la cour de Louis XVI et Marie-Antoinette, après le décès de Louis XV, le 10 mai 1774…

À suivre…

Ce mercredi 20 septembre 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Joseph Marchand (1673 – 1747) et la naissance du violon français, au tournant des XVIIe et XVIIIe siècles (suite)…

05avr

Dans la continuité de mon article du 29 mars dernier «  »

et toujours à propos du triple album AParté AP 301 des « Suites » pour le violon et la basse, en 1707, de Joseph Marchand (1673 -1747) par le oh! Trio,

voici ce mercredi 5 avril 2023, sur le site Discophilia, un article intitulé « Apogée du violon français » de Jean-Charles Hoffelé consacré à cette superbe réalisation discographique _ du label Aparté _ d’un jeune ensemble polonais, le oh! trio, explorant le répertoire baroque français étrangement bien trop ignoré et délaissé par les violonistes baroques français d’aujourd’hui…

APOGÉE DU VIOLON FRANÇAIS

Dans la longue théorie des musiciens et compositeur de la famille _ et homonymes ! Joseph n’a pas de lien de parenté avec le mieux connu claveciniste et organiste Louis Marchand !Marchand, Joseph, basse de violon à la Chapelle Royale puis à la Grande Bande, musicien courant des concerts des petits appartements de Louis XV, avait corps et bien disparu _ de l’horizon (de connaissance et fréquentation) des musiciens et de la plupart des musicologues _, et c’est un peu un miracle que quatre amis polonais _ Martyna Pastuszka, Krzysztof Firlus, Anna Firlus et Jan Čižmář _ aient retrouvé ces somptueuses Suites pour les exhumer au disque.

Pas moins de trois CDs où parait l’épanouissement _ alors en voie de déploiement _ de l’influence italienne (jusqu’à l’usage du double trille) intégré au style noble de la suite française, airs et danses, pièces en portrait, chaconnes ou siciliennes pour conclure, Sonates pour ouvrir, souvent la nostalgie la plus étreignante (l’Air II de la Sixième Suite) voisine avec des danses toujours élégantes.

Musique de pur plaisir, et des plus raffinées _ dans le voisinage de l’œuvre absolument contemporaine de François Couperin (1663 – 1733) _, mais aussi rêveries un rien crépusculaires _ un peu à la Marin Marais (1656 – 1728) _ que magnifient des interprètes audiblement sous le charme de leur découverte _ oui ! _, prenant soin de varier les couleurs : Anna Firlus prend l’orgue positif dans la Deuxième Suite, le luth de Jan Čižmář s’invite dans la Troisième Suite, la viole de gambe de Krzyzstof Firlus contrechante avec tendresse au long de cet émouvant recueil sauvé de la poussière des bibliothèques.

Et si demain les quatre amis exploraient le legs, plus italianisant encore, de Jean-Baptiste Anet le fils _ 1676 – 1755 _ ?

LE DISQUE DU JOUR

Joseph Marchand
(1673-1747)


Suites de Pièces mêlée de
Sonates pour le violon
et la basse (1707)

{oh!} trio
Jan Čižmář, luth

Un album du label Aparté AP301

Photo à la une : © DR

Ainsi la très intéressante notice de ce CD _ d’Evangelina Kopsalidou, s’inspirant de la rubrique de Bernard Bardet concernant « les Marchand«  dans l’indispensable « Dictionnaire de la musique en France aux XVIIe et XVIIIe siècles » de Marcelle Benoît, aux Éditions Fayard, en 1992… _ dresse-t-elle un tout à fait bienvenu panorama historique de l’école française de violon _ cet instrument italien si tard venu en France _ à l’époque baroque :

après le premier livre de Sonates pour violon de François Duval, publié en 1704, puis en 1707 et 1711, avec ces Suites & Sonates pour le violon & la basse de Joseph Marchand, les Sonates pour violon de Sébastien de Brossard, Elisabeth Jacquet de La Guerre et Jean-Fery Rebel, les œuvres pour violon de la génération de Jean-Baptiste Anet et ses élèves, Louis et François Francoeur, Jean-Baptiste Sénaillé.

Puis, une génération plus tard, à partir de 1725, viendront Jean-Marie Leclair, Jean-Pierre Guignon, Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville, Louis-Gabriel Guillemain.

Vers 1750, la troisième génération est celle de Jean-Baptiste Cupis, Jean-Baptiste Canavas, Joseph-Bernabé Saint-Sévin l’Abbé le fils.

Et à la fin du siècle, la quatrième génération de Pierre Vachon, Nicolas Capron, le chevalier de Saint-Georges et surtout _ le bordelais _ Pierre Gaviniès.

Une réalisation discographique exemplaire, donc.

Et à suivre…

Ce mercredi 5 avril 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

« Les frères Francoeur » et « Grands Motets pour Louis XV » (de Charles-Hubert Gervais) : deux splendides réalisations au disque des très talentueux frères baroqueux Théotime Langlois de Swarte et Sylvain Sartre…

15oct

Cette rentrée d’automne de la musique baroque française est marquée de deux nouvelles références discographiques _ rien moins ! _ concernant, en des genres bien différents, d’une part Charles-Hubert Gervais (1671 – 1744), et d’autre part « les frères Francœur« , François Francœur (1698 – 1787) et Louis Francœur (1692 – 1745),

dont viennent d’être magnifiquement servies, quasiment comme jamais, les musiques par deux absolument splendides CDs que sont

d’une part trois « Grands Motets pour la chapelle de Louis XV » _ »Super flumina Babilonis« , « Jubilate Deo » et « Miserere«  _ de Charles-Hubert Gervais, Maître de Chapelle de la Cour de Louis XV dès 1723 ;

et d’autre part, en un tout autre genre musical, non religieux cette fois, un florilège varié et extrêmement plaisant (et particulièrement virtuose _ jamais les œuvres interprétées n’ont si brillamment et si justement sonné, avec autant de vie ! mais Théotime est si doué… _) d’œuvres des frères François Francœur, dit le Cadet, et Louis Francœur, dit l’Aîné, ainsi que de Louis-Joseph Francœur (1738 – 1804), fils de Louis Francœur (et neveu de François _ qui devient son mentor au décès de Louis, en 1745 : Louis-Joseph n’ayant alors que 7 ans… _) ; ainsi que de musiciens qui à divers titres leur sont liés, tels que, surtout, bien sûr, François Rebel (1701 – 1775) _ co-auteur avec François Francœur (leurs écritures étant quasi indémêlables !.. Cf le podcast (de 25′) de l’émission de France-Musique du 14 septembre 2021 : « Rebel et Francœur, composer à deux« …) de retentissantes œuvres composées à deux et ayant connu un immense succès (et qui méritent des enregistrements enfin intégraux ! telle, tout spécialement, la grande tragédie en musique « Scanderberg« , créée en 1725, et redonnée avec tout autant de succès en 1763..) : un incompréhensible manque criant de la discographie, qui, jusqu’ici, n’en a donné que de parcimonieux et trop frustants extraits… _, et aussi Jean-Jacques-Baptiste Anet (1676 – 1755), et même un nommé Jean Durocher… ;

de la part de ces splendides musiciens-interprètes que sont les frères Sylvain Sartre et Théotime Langlois de Swarte, fils de la musicienne Bertille de Swarte ;

qui honorent, chacun en sa partie _ la direction d’orchestre de l’Ensemble Les Ombres, pour Sylvain ; le violon, et ô combien virtuose, pour Théotime _, le si beau répertoire baroque français _ qui me tient particulièrement à cœur ! ; cf là-dessus, par exemple, mon article du 16 février 2022 à propos du répertoire baroque religieux français : « « …  _, aujourd’hui par ces deux nouvelles réalisations discographiques absolument splendides que sont

_ le CD « Grands Motets pour Louis XV » de Charles-Hubert Gervais, par Les Ombres, le Chœur du Concert Spirituel, sous la direction de Margaux Blanchard & Sylvain Sartre _ soit le CD Château de Versailles Spectacles CVS073 ; n°6 de la décidément excellente collection « Grands Motets » de ce prestigieux label ; sur les réalisations précédentes de cette très bienvenue collection, cf par exemple mes articles des 10 novembre 2021 : « «  ; 19 février 2022 : «  » ; ou 15 juin 2022 : « « … _ ; et j’y relève aussi, bien sûr, que le premier violon des Ombres, n’est autre, ici, que le brillantissime, à nouveau et comme toujours, Théotime Langlois de Swarte ;

_ et le CD « Les Frères Francœur« , par Théotime Langlois de Swarte, violon, et Justin Taylor, clavecin _ soit le CD Alpha 895.

J’y reviens bien plus en détails dès demain ;

et en particulier sur les parcours musicaux de chacun des deux frères, dont je suis attentivement les chemins, opus discographique après opus discographique…

Ce samedi 15 octobre 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

A propos de prochaines parutions discographiques ramistes, et autres, d’oeuvres créées à l’Académie royale de Musique, à Paris, en 1723, 1735, 1751 et 1752…

29oct

Mes échanges de courriels mélomaniaques, avec divers amis mélomaniaques eux aussi,

portent des fruits.

Ainsi voici mon récent envoi de ce jour :

Merci, cher P., de ces bonnes nouvelles ramistes (et autres…) ;

et je retiens, bien sûr, et note sur mon carnet, ces CDs à venir :

l’ « Acante et Céphise », de Jean-Philippe Rameau (Dijon, 25 septembre 1783 – Paris, 12 septembre 1764), une pastorale héroïque créée à l’Académie royale de Musique, à Paris, le 18 novembre 1751,

par Alexis Kossenko _ qui paraîtra le 5 novembre prochain, chez Erato _,

ainsi que le CD « Legros haute-contre de Gluck » _ Joseph Legros, Monampteuil, 7 septembre 1739 – La Rochelle, 20 décembre 1793 / Christoph Willibald Gluck, Erasbach, 12 juillet 1714 – Vienne, 15 novembre 1787 _, par Reinoud Van Mechelen, décidément passionnant (et magnifique !) :

un CD qui, consacré cette fois à Joseph Legros (haute-contre principalement de Gluck), viendra s’ajouter aux passionnants CDs Alpha 554 et Alpha 753 que Reinoud Van Mechelen a consacrés (en août 2018, et septembre 2020) à Louis Dumesny _ du côté de Montauban, vers 1635 – entre 1702 et 1715… _, haute-contre principalement de Lully _ Florence, 28 novembre 1632 – Paris, 22 mars 1687 _, et à Pierre Jelyotte _ Lasseube, 13 avril 1713 – Estos, 11 septembre 1797 _, haute-contre principalement de Rameau _ Dijon, 25 septembre 1683 – Paris, 12 septembre 1764.

Mais connaître _ et admirer ! _ aussi quelques airs magnifiques d’œuvres marquantes, voire chefs d’œuvre, de compositeurs contemporains des grands Lully, Rameau, Gluck, mais un peu moins retenus, eux, de la postérité,

est mieux que bienvenu pour enrichir et densifier avec justesse la culture musicale de l’honnête homme d’aujourd’hui… 

Parmi mes grands coups de cœur discographiques récents,

d’une part, le CD « Amazone  » (Erato 0190295065843) de Léa Désandré

_ dont j’ai eu pour élève le père, P. Désandré, à Bordeaux en 1979 (!) : le 20 octobre dernier, nous avons eu le plaisir de converser un moment au téléphone… _,

avec, notamment, de très beaux airs d’André-Cardinal Destouches (extraits de sa « Marthésie, première reine des Amazones », de 1699, à Fontainebleau)

et Anne Danican Philidor (extraits de sa mascarade « Les Amazones », de 1700, à Marly)

_ cf mes articles L’éclatant CD « Amazone » de Léa Désandré, Thomas Dunford, et Jupiter : la plénitude d’une splendide voix (de mezzo-soprano) et la révélation d’un répertoire français (et italien) magnifique, à redécouvrir vraiment ; ou la magie d’un CD… ,

puis Le très enthousiasmant CD « Amazone » de Léa Désandré et l’Ensemble Jupiter chroniqué par ResMusica , dans lesquels je rectifie certaines erreurs du livret du CD_

Les airs italiens extraits des 2 « Mitilene, regina delle Amazoni »,

celle du florentin Giovanni Bonaventura Viviani _ Florence, 15 juillet 1638 – Pistoia, décembre 1692 _, créée à Parme (et donnée ensuite aussi à Naples) en 1681,

et celle du napolitain Giuseppe De Bottis _ 1678 – 1753 _, créée à Naples en 1707,

sont eux aussi splendides… ;

ainsi que, d’autre part, le CD « Baritenor » (Erato 0190295156664) de Michael Spyres,

dont le travail, tant de recherche que d’interprétation, m’a passionné ;

et auquel j’ai consacré une série d’articles :

_ Le travail de composition du programme du CD « Baritenor » par Michael Spyres, eu égard à l’histoire de l’opéra et des chanteurs, entre 1781 et 1937 : l’intelligence de la dynamique souple des voix, de Michael Spyres… ;

_ La richesse des impressions éprouvées en écoutant en boucle le programme très varié du si beau « Baritenor » de l’admirable Michael Spyres ;

_ Ce qu’on peut apprendre aussi du précédent récital d’airs d’opéra de Michael Spyres, « Espoir », en 2017

Michael Spyres est un chanteur exceptionnel ;

et Léa Désandré a désormais cessé d’être seulement « prometteuse » : elle est dès maintenant magnifiquement accomplie.

Elle aussi nous réserve d’excellentes surprises, je n’en doute absolument pas : elle sort vraiment du lot des chanteurs de maintenant ;

et n’a plus rien à faire de quelque parrainage _ Cecilia Bartoli, Véronique Gens, etc. _ que ce soit…

Je suis aussi bien d’accord avec toi pour très vivement souhaiter des enregistrements intégraux, enfin, de ces œuvres vraiment majeures du si beau répertoire français du XVIIIe siècle, à côté des œuvres flamboyantes _ et assez bien servies au disque… _ de notre génial Rameau,

que sont

_ le ballet héroïque « Les Fêtes grecques et romaines », de François Colin de Blamont (Versailles, 22 novembre 1690 – Versailles, 14 février 1760), une œuvre créée à l’Académie Royale de Musique, à Paris, le 13 juillet 1723 ;

_ la tragédie en musique « Scanderberg », de François Rebel (Paris, 19 juin 1701 – Paris, 7 novembre 1775) et François Francœur (Paris, 8 septembre 1698 – Paris, 5 août 1787), une œuvre créée à l’Académie Royale de Musique, à Paris, le 27 octobre 1735 ;

_ le ballet héroïque « Les Amours de Tempé », d’Antoine Dauvergne (Moulins, 3 octobre 1713 – Lyon, 11 février 1797), une œuvre créée à l’Académie Royale de Musique, à Paris, le 7 novembre 1752…

Quelles scandaleuses absences discographiques il y a là !..

Même si la production discographique, comme sur la scène, d’un opéra revient assurément cher…

Et si, peut-être, le public en mesure de l’apprécier, ne cesse de se réduire, et assez vite, comme une peau de chagrin…

Il n’est que de voir aussi, en aval, la réduction drastique de la plupart des rayons de CDs de classique…

Même si, très heureusement, le rayon-musique de la grande librairie Mollat à Bordeaux, résiste, pour le moment, à cette bien triste « nanisation »,

avec des vendeurs cultivés et ultra-compétents…

Bien à toi, cher P.,

et à suivre…

Francis, à Bordeaux

Voilà,

une petite actualité de la meilleure production discographique,

tant immédiatement présente, qu’à venir prochainement…

Ce vendredi 29 octobre 2021, Titus Curiosus – Francis Lippa

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