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La très puissante intervention de François Devaux lors de la remise par Jean-Marc Sauvé, président de la CIASE, du rapport de la Commission Indépendante sur les Abus Sexuels de l’Eglise catholique, ce 5 octobre 2021

05oct

L’événement marquant que constitue la remise du rapport Sauvé _ Jean-Marc Sauvé étant le Présidentdent de la CIASE, la Commission Indépendante sur les Abus Sexuels de l’Eglise catholique _, ce 5 octobre 2021,

a offert la possibilité à François Devaux,

l’un des trois co-fondateurs, avec Alexandre Hazez et Bertrand Virieux, de l’Association « La Parole libérée« , créée le 17 septembre 2015, et auto-dissoute le 26 mars 2021,

d’exprimer une très ferme et puissante prise de position, à l’égard de l’Église, eu égard aux faiblesses _ persistantes _ de cette institution face aux crimes et délits pédosexuels dont les procès du père Preynat _ ou, secondairement, de Monseigneur Barbarin _ ont manifesté la stupéfiante gravité…

Cf le très fort passage de 15 minutes environ de l’intervention de François Devaux, entre 12’50 et 26’42 de la vidéo

J’avais personnellement principalement pris connaissance, avec retard, de ces faits, et des témoignages bouleversants _ cf ceux rassemblés par l’Association La Parole libérée ; ainsi que le livre-blanc des violences sexuelles sur mineurs : « Marianne, n’entends-tu pas tes enfants pleurer ?« … _ que ceux-ci, bien plus tard, avaient fini par susciter, lors de mes visions, en janvier 2020, du DVD du puissant excellent film de François Ozon, « Grâce à Dieu« , sorti sur les écrans en 2018 :

cf mes deux articles (rapides) des 13 et 14 janvier 2020 :  et  

Sur l’importance de l’Association « La Parole libérée« ,

cf aussi ce bel article de La Vie, en date du 8 janvier 2020, et sous la plume de Sophie Lebrun :

Protection des mineurs : Ce qu’a changé la Parole libérée

L’association de victimes agressées sexuellement par des clercs, créée en 2015, a permis aux victimes de l’ancien prêtre Bernard Preynat de se faire connaître et entendre. Elle a aussi toujours cherché à élargir son action.
Sophie Lebrun
Publié le 08/01/2020 à 00h00 I Mis à jour le 09/01/2020 à 11h48

Bruno Ansellem / Divergence

Bruno Ansellem / Divergence • BRUNO ANSELLEM / DIVERGENCE

_ ici, une photo de Pierre-Emmanuel Germain-Thil, Alexandre Hezez et François Devaux… 

En décembre 2015, trois hommes _ Alexandre Hezez, François Devaux et Bertrand Virieux _ créent la Parole libérée. L’objectif de cette association était alors de rassembler les victimes de leur ancien chef scout, le prêtre lyonnais Bernard Preynat. Alexandre Hezez, François Devaux, Bertrand Virieux, vite rejoints par Pierre-Emmanuel Germain-Tilh et bien d’autres _ dont, par exemple, Laurent Duverger, dont le très fort témoignage vidéocasté (de 8′), au Centre Pompidou, est, en sa sobriété parfaitement maîtrisée, terrible, et proprement bouleversant… Ces quadragénaires se sont alors avancés devant les caméras, déterminés et calmes _ oui.

À visage découvert, ils ont planté leur regard droit dans les yeux des téléspectateurs et ont raconté sans crainte le traumatisme de leur agression sexuelle subie quand ils étaient enfants. Cette médiatisation, couplée à une utilisation d’Internet pour être accessible à tous et à tout moment, a créé une véritable déflagration _ oui _ dans les milieux catholiques et au-delà. La Parole libérée, en quatre ans d’existence _ un peu plus, in fine : du 17 septembre 2015 au 26 mars 2021, à son auto-dissolution _, a entraîné des centaines de personnes à porter leur témoignage devant les médias, mais aussi devant les tribunaux et sur le bureau des évêques. Dépassant les parvis, elle a réussi à interpeler l’opinion publique _ oui _, déjà sensibilisée par une large libération de la parole.

Force est de constater que c’est grâce à cette pression _ en effet _ que l’Église catholique a, finalement, agi _ mais encore très insuffisamment ; bien des esquives ayant continué de se produire et réitérer… Plusieurs évêques _ mais pas tous : l’institution a ses courants divers… _ reconnaissent les effets positifs de cette mobilisation : « Le travail que vous avez fait a permis, et permet encore, que des victimes prennent la parole », déclarait sans détour Luc Crepy, évêque en charge de la Cellule de lutte contre la pédophilie au sein de la CEF, à La Vie lors d’un entretien croisé avec Alexandre Hezez en 2018. « Avec la Parole libérée, une belle étape de vérité a été faite », ajoutait-il. Même l’évêque auxiliaire de Lyon, Emmanuel Gobilliard, a remercié l’association : « Merci à Alexandre d’avoir été le premier à porter plainte. Merci à Alexandre et François d’avoir permis à certains de revivre. Libérer la parole nous a fait revivre, a-t-il lancé le dernier jour du procès mettant en cause le cardinal Barbarin, le 10 janvier 2019. Merci d’avoir permis que le procès de Preynat ait lieu […]. Merci d’avoir secoué l’Église. »

 

Pourtant, le ton adopté par la Parole libérée n’a pas manqué de virulence, avec une « méthode punchy » voire « borderline » assumée _ effectivement : aujourd’hui encore… _ par son président François Devaux. « Il a fallu qu’ils montrent leur rage, leur colère pour que les lignes bougent, souligne un des organisateurs du Congrès Mission, engagé dans l’Église depuis de nombreuses années. Dans leurs prises de parole, j’ai vu des hommes écorchés vifs, blessés par une Église qui s’est révélée pour eux être un monstre administratif froid avec une novlangue compassionnelle pour protéger son image » _ voilà… S’il regrette que le cardinal Philippe Barbarin ait été une « cible prenant pour tous les autres responsables ecclésiaux, dont certains, aujourd’hui, peuvent encore agir de manière légère sur ce sujet tellement crucial », il reconnaît que pour être « lanceur d’alerte », « il a fallu une prise de risque majeure ».

Philippe Lefebvre, prêtre dominicain, a été un de ces « lanceurs d’alerte » sur les abus dans l’Église pendant de longues années, sans être entendu : « Le caractère indépendant de cette association a permis de sortir d’un entre-soi ecclésial, entraînant de nombreuses évolutions. » À ses yeux, si la Commission d’enquête sur les abus dans l’Église a été lancée et est financée par les évêques de France, elle est une « suite » _ oui _ au travail de l’association de victimes. « J’ai été auditionné par cette commission. C’est la première fois que quelqu’un mandaté par l’Église m’a écouté », confie-t-il, ému.

Pour Stéphane Joulain, prêtre psychiatre engagé dans l’accompagnement des victimes et des auteurs d’agression dans l’Église depuis plus de 20 ans, « l’association a donné un visage _ oui _ à la dimension systémique _ institutionnelle _ de ce drame ». Cela a suscité la création d’autres associations tout en nourrissant les initiatives déjà existantes, comme le groupe « Comme une mère aimante », né à Versailles, qui rassemble des mères de familles voulant soutenir des victimes d’abus. « Depuis, un réseau entre nous se tisse peu à peu, on se sent moins seuls », confie sa présidente Camille de Metz-Noblat. Quant à la Parole libérée, elle vient de réaliser _ l’article est en date du 8 janvier 2020 _ une levée de fonds de 35.000 euros pour faire évoluer son action alors qu’arrive la fin des procédures judiciaires qu’elle a portées jusque-là. Projet en construction : la création d’un observatoire national afin d’établir des chiffres sur le fléau des violences sexuelles sur mineurs, _ encore _ très peu documentés aujourd’hui.

Le travail engagé par la Parole libérée n’est donc pas encore achevé _ en effet.

Et on comprend fort bien la virulence _ contenue, mais vibrante _ à la tribune du très remarquable infatigable François Devaux, ce jour, pour la remise du rapport de la CIASE, par le Président de celle-ci, François Sauvé.

François Devaux précisant que ces 15 minutes d’intervention à la tribune lui ont été très aimablement cédées par Antoine Garapon _ que nous avons reçu à la Société de Philosophie de Bordeaux…

Un dossier volcanique…

Ce mardi 5 octobre 2021, Titus Curiosus – Francis Lippa

D’autres nouvelles de la Concha (et de Zinemaldia) : le film « Eté 85″ de François Ozon

23sept

Le correspondant du quotidien madrilène El Mundo dépéché à Donibane – San Sebastian,

Luis Martinez,

nous offre d’autres nouvelles du festival de cinéma Zinemaldia ;

avec cette fois un aperçu sur le dernier film de François Ozon «  Été 85« .

L’article, de Luis Martinez, s’intitule « El gai saber de François Ozon entusiasma en Zinemaldia » :

FESTIVAL DE SAN SEBASTIÁN

El gai saber de François Ozon entusiasma en Zinemaldia

Actualizado Sábado, 19 septiembre 2020 -18:35

El hiperactivo director francés sorprende en Zinemaldia con una de sus películas más delicada y delirantemente anárquica, libre y profundamente antipandémica

El director François Ozon y el actor Felix Lefebvre en la rueda de...

El director François Ozon y el actor Felix Lefebvre en la rueda de prensa ‘online’ en San Sebastián. EFE

…ÉÉ

No consta que François Ozon haya entretenido sus días de confinamiento con la atenta lectura de Nietzsche. Pero hay indicios.Verano del 85‘ _ en français, Été 85 _, por ejemplo, es lo más parecido a un oda a ese peligro que el filósofo reclamaba como matriz no tanto del vivir bien como del vivir pleno y, por ello, sensato. « El secreto para cosechar la mayor fecundidad y el mayor goce de la existencia es ¡vivir peligrosamente! ¡Construid vuestras ciudades en las laderas del Vesubio! ¡Enviad vuestros barcos a los mares inexplorados! ¡Vivid en guerra con vuestros iguales y con vosotros mismos!« , escribía en el libro donde por primera vez formuló la teoría del eterno retorno y en el que se declaraba optimista por primera vez. Y Ozon le cree. Y le lee.

La última película del hiperactivo director francés es a su manera una traducción de El gai saber‘ (de este libro hablábamos también conocido como La gaya ciencia’ _ Le Gai savoir, en français _) y lo es desde cualquier punto de vista : el más elemental, homosexual y alegre, y el profundo, si es que esta cantata a los sentidos permite abandonar siquiera un instante la superficie. La cinta fue la presentación estrella de la sección oficial competitiva del Festival y suyo fue el privilegio de la sorpresa, el goce y, ya que estamos, el Vesubio que erupciona _ wow !

Un momento de 'Verano del 85'.


Un momento de ‘Verano del 85′.

La película viaja al terreno necesariamente mítico de una adolescencia no tanto pasada como soñada. Estamos en los años 80 y Ozon _ né à Paris le 15 novembre 1967 : il a donc 52 ans… _ ofrece la cámara y la palabra al chaval que probablemente alguna vez él mismo imaginó ser. Se trata de reconstruir el primer contacto con asuntos tales como el amor, el sexo, la vida y la propia muerte. Pero siempre desde el punto del vista y la mirada, por fuerza virgen, del que ama, folla, vive y hasta muere.

Verano del 85‘ es melodrama con la misma intensidad que parodia ; es tragedia sin renunciar a construirse como una intriga. Es todo a la vez y de manera tan extraordinariamente veloz y feliz que no puede por menos que invitar al entusiasmo. Al propio director le gusta referirse a su último trabajo como una vacuna contra la depresión de la pandemia _ voilà ! _ y el enclaustramiento del confinamiento. De hecho, para soportar su juicio está su incontestable éxito en los cines franceses. Y, a su modo, es eso y una tan libre como fugaz y plena celebración del propio cine.

En su contra se podía decir que el artificio construido como motor y sentido de todo (el de la mirada que todo lo hace por primera vez) es él mismo la excusa perfecta para quebrar todas las normas, para permitirse todo. Es decir, desde muy pronto, el libro de estilo de la película deja claro que no hay límites. Pero el pesar dura poco. Es demasiado fuerte el deseo de no discutir con nadie y menos con Ozon. Como en En la casa‘ _ « Dans la maison«  _, película con la que ya ganó la Concha de Oro en 2012, también aquí la palabra guiada por las cartas que se escriben, se intercambian y se leen en ‘off’ (no había aún móviles) añade misterio al caos, al peligro. Y contra la afectación engolada de Gracias a dios‘ _ l’admirable « Grâce à Dieu »… ; cf mes articles des 13 et 14 janvier derniers :  et  _, su última película, todo.

Si se quiere, Guadagnino, presidente del jurado, tiene con quien medirse. Además de como épilogo de Gai saber’, también vale como epígono de Call me by your name_ cf mes articles des 10, 12 et 14 mars 2018 :  ;  ; et . Y así.

ENTRE BRUJAS

Por lo demás, la sección oficial ofreció un nuevo trabajo de Pablo Agüero siempre pendiente de hilvanar metáforas a media luz. O directamente a oscuras. La última vez que se le vio en San Sebastián fue con ‘Eva no duerme’, un viaje hipnótico a través del cadáver por fuerza incorrupto de Eva Perón que era también sueño y desesperación. Ahora, con ‘Akelarre‘, propone otro cuento sonámbulo que habla de mujeres perseguidas y noches muy negras.

La santa Inquisición llega a un pueblo de pescadores en el País Vasco. Mientras los hombres están en el mar, todas las mujeres (o casi) son tomadas por brujas. Lo que sigue habla de dominación, ignorancia, estupidez y violencia. Se refiere a un tiempo pasado, pero como si no. Todo suena al telediario. Sorprende la tensión preciosista de cada encuadre,entusiasma el tenebrismo grave y profundo, y desalienta el ritual pedestre de un verismo interpretativo tan pomposo y afectado como tristemente melodramático. Sea como sea, la noche acaba y, como diría Nietzsche, « ¡Pronto habrá pasado el tiempo en que debíais daros por satisfechos con vivir escondidos en el bosque, al igual que tímidos ciervos! ». Pues eso.

https://www.elmundo.es/cultura/cine/2020/09/19/5f6628a2fdddff83718b45ce.html

Ce mercredi 23 septembre 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

Seconde vision enthousiaste du Grâce à Dieu de François Ozon

14jan

Je viens de procéder à une seconde vision,

après celle d’hier

_ cf mon article :  _,

du film Grâce à Dieu de François Ozon.

Mes impressions premières sont amplement confortées.

Je suis ravi aussi d’avoir été plus attentif à de multiples détails

qui m’avaient échappé,

ou que je n’avais pas retenus,

dans le fil syncopé du récit.

Et j’ai été encore plus sensible

à l’humanité profonde

des principaux personnages

par le regard et les souvenirs desquels

passe la focalisation de la caméra de François Ozon.

Des personnages qui sont loin d’être tout d’une pièce _ et donc caricaturaux _,

dont la personnalité, par de très intéressants micro-écarts,

frémit, bouge, « évolue« 

_ parfois, le plus souvent, avance, avec courage et responsabilité,

mais parfois aussi recule, régresse, non sans hésiter, et par un comble de lassitude ;

mais ce cas-là n’est pas celui des trois personnages principaux,

l’élégant et ferme Alexandre (de Melvil Poupaud),

le fort et audacieux François (de Denis Ménochet),

l’éperdu et admirable Emmanuel (de Swann Arlaud),

qui apprennent,

à l’expérience souvent très rude du réel,

et souvent grâce aux autres (des amitiés, dans la lutte commune, se créent),

à dépasser leurs failles….

Un grand film, subtil,

qui marque.

Ce mardi 14 janvier 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

Le prenant Grâce à Dieu de François Ozon, en DVD

14jan

Suite à ma veine présente

de prendre connaissance de films

en DVDs,

je viens de découvrir le Grâce à Dieu de François Ozon

_ paru en DVD en 2018 _

qui m’a tenu constamment en haleine

et passionné.

François Ozon est un cinéaste qui m’a beaucoup intéressé,

particulièrement à ses débuts :

Une Robe d’été (en 1996), Sous le sable (en 2000)

_ par de superbes audaces très finement rendues _ ;

mais aussi m’a parfois agacé _ 8 femmes (en 2001) _

par quelques propensions à des affèteries

et maniérismes formels

trop gratuits…

Ici,

en ce superbe et parfaitement abouti Grâce à Dieu,

 

nous, spectateurs, participons aussi à une sorte d’enquête,

menée sur l’écran à travers quelques regards _ et difficultés (douloureuses) de souvenance _ de victimes

_ trois surtout : Alexandre, François, Emmanuel _

d’un prêtre pédosexuel lyonnais ;

et à travers les efforts de chacun d’entre eux

_ d’abord seuls, puis ensemble (et là bien des choses changent !),

via l’Association Libérer leurs paroles qu’ils décident à un moment de former, à Lyon _

pour surmonter,

au-delà de la fragilité virile des adultes qu’ils sont devenus aujourd’hui

plus ou moins fortement éprouvés-meurtris _ voire cassés, certains _ par leur histoire personnelle,

pour surmonter leur traumatisme durablement profond d’enfants violés,

par un prêtre…

Tant le regard du cinéaste

_ sur cette histoire complexe et encore ouverte… _

que l’interprétation-incarnation des personnages

par les acteurs _ vraiment excellents ! tous… ;

à commencer par Melvil Poupaud (Alexandre), Denis Ménochet (François) et Swann Arlaud (Emmanuel),

via les diverses formes plus ou moins torturées et difficiles de leurs efforts de résilience, chacun ;

sans négliger la palette de finesse d’incarnation des comportements de leurs compagnes,

magnifiquement interprétées, elles aussi,

par Aurélia Petit (l’épouse d’Alexandre), Julie Duclos (l’épouse de François) et Amélie Daure (la compagne d’Emmanuel) ;

il faut aussi mettre l’accent sur les interprètes des mères de ces trois personnages principaux :

Laurence Roy (la mère d’Alexandre), Hélène Vincent (la mère de François) et Josiane Balasko (la mère d’Emmanuel)... ;

les personnages des pères, étant, bien sûr (et c’est une donnée cruciale de ces situations !!!), plus fallots… _

participent à la très grande force d’éloquence

en l’intime de chacun des spectateurs de ce film que nous sommes

de ce Grâce à Dieu

magnifiquement prenant…

Ce lundi 13 janvier 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

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