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La divine surprise du coffret de 27 CDs « Lars Vogt – The complete Warner Classics Edition » (d’enregistrements entre 1991 à 2005), en commençant par l’écoute des Intermezzi Op. 117, 118 et 119 (de 1892 et 1893), servis avec la plénitude de la parfaite humilité et franchise, déjà et toujours, d’un Lars Vogt de 32 ans en 2002…

04nov

En forme de « divine surprise » à mon interrogation d’hier 3 novembre « « ,

voici, ce samedi 4 novembre, la découverte, sur la table de mon disquaire préféré, d’un coffret (de 27 CDs enregistrés entre 1991 et 2005) qui semblait, là, rien que m’attendre… :

le magnifique coffret Warner Classics 5054197604904 « Lars Vogt – The complete Warner Classics Edition« , d’interprétations de Lars Vogt (Düren, 8 septembre 1970 – Erlangen, 5 septembre 2022), pianiste,

un coffret qui vient tout juste de paraître, ce vendredi 3 novembre…

Lars Vogt - The Complete Warner Classics Edition - Amazon ...

Box Set Lars Vogt: The Complete Warner Classics Edition - 27 CDs)

Et j’ai choisi de commencer son écoute par le bonheur ineffable du si magistralement brahmsien CD n°6 de ce coffret,

enregistré par Lars Vogt à Cologne les 4 et 5 novembre 2002 _ Lars Vogt venait d’avoir 32 ans… _ :

« Brahms – 3 Intermezzi Op. 117, Klavierstücke Op. 118 & Op. 119« …

Dont voici des liens à 3 podcasts de ce magistral CD paru en 2003 :

_ l’Intermezzo n°1 de l’Opus 117 (5′ 37) ;

_ l’Intermezzo n°2 de l’Opus 118 (6′ 18) ; 

_ la Rhapsodie n°4 de l’Opus 119 (4’59)…

Quelle émotion de cette si humble et si franche incarnation de ces brefs mais si pleins et si complets chefs d’œuvre, déjà crépusculaires _ en 1892 et 1893 _, de Johannes Brahms (Hambourg, 7 mai 1833 – Vienne, 3 avril 1897), par un Lars Vogt de 32 ans…

Ce merveilleux coffret d’enregistrements du jeune Lars Vogt d’entre ses 21 ans de 1991 et ses 35 ans de 2005, permet, ainsi, comme à moi qui ai  _ bien trop _ tardivement découvert Lars Vogt à l’automne 2009 _ cf mes 3 premiers articles à lui consacrés : « « , «  » et surtout «  » en date des 17 octobre, 20 octobre et 14 novembre 2009 _et ne connaissais donc  de cette période de jeunesse de Lars Vogt et cela avant ses sublimes 17 CDs Ondine (cf par exemple mon article du 28 juin dernier : « « …) enregistrés pour le label Ondine à partir des 27-28-29-30 juin 2011, à Brème pour les CDs « Mozart – Sonatas for piano and violin«  et « Schumann – Violin Sonatas« ,  avec l’ami Christian Tetzlaff, soient les CDs Ondine ODE  1204-2 et ODE 1205-2, parus en 2012 et 2013 ; ce mois de juin 2011, Lars Vogt avait donc 40 ans… _que les enregistrements _ d’irremplaçables merveilles ! _ de ce qui avait été publié des concerts du magique Festival annuel Spannungen _ en français, « tensions » ou « voltages«  _ de Heimbach, fondé par l’incomparable Lars Vogt en 1998,

soient,

en plus du stupéfiant coffret de 14 CDs « Spannungen : Musik im Kraftwerk Heimbach – Limited Edition – Kammermusik – Chamber Music – Lars Vogt & Friends«  (CAvi-music 8553100 paru en 2007, et comportant des enregistrements live de 1999 à 2006),

les 16 CDs CAvi-music suivants :

1)  _ le double CD « Brahms – Piano Quintet op. 34 – Sextett op. 36 » (CAvi-Music 553049, paru en 2006) ;

2) _ « Mendelssohn – Enescu – Octets for strings » (CAvi-Music 8553163, paru en 2009) ;

3) _ « Dvorak – Serenade for winds op. 44 – String Quartet N°13 » (CAvi-Music 8553164, paru en 2009) ;

4) _ « Schubert – Widmann – Octets » (CAvi-Music 8553209, paru en 2010) ;

5) _ « Tchaikovsky – String Quartet N°3 – Shostakovich – Piano Trio N°2 » (CAvi-Music 8553224, paru en 2011) ;

6) _ « Smetana – Ravel – Watkins – Piano Trios » (CAvi-Music 8553260, paru en 2012) ;

7) _ « Spohr – Ebert – Janacek – Widmann – Winds & Strings » (CAvi-Music 8553261, paru en 2012) ;

8) _ « Boulanger – Hindemith – Debussy » (CAvi-Music 8553295, paru en 2013) ;

9) _ « Mahler – Symphony N°4 (Fassung Erwin Stein)«  (CAvi-Music 8553334, paru en 2014) ;

10) _ « Rachmaninoff – Piano Trio N°2 – Trio élégiaque » (CAvi-Music 8553335, paru en 2014) ;

11) _ « Verdi – Dvorak – String Quartets » (CAvi-Music 8553358, paru en 2015) ;

12) _ « Weber – Saint-Saëns – Klughardt – Krein – Chamber Music » (CAvi-Music 8553359, paru en 2015) ;

13) _ « Mendelssohn – Penderecki – Sextets » (CAvi-Music 8553384, paru en 2016) ;

14) _ « Nielsen – Prokofiev – Wind Quintets » (CAvi-Music 8553385, paru en 2016) ;

15) _ « Tchaikovsky – Borodin – String Quartets N°2 » (CAvi-Music 8553101, paru en 2018) ;

16) _ « Glière – Shostakovich – Hahn » (CAvi-Music 8553102, paru en 2018)..,

ce merveilleux coffret Warner Classics « Lars Vogt – The complete Warner Classics Edition » permet doncen ces 27 CDs ainsi à nouveau disponibles, d’accéder aussi au jeu du jeune Lars Vogt, d’entre ses 21 (en 1991) et 35 ans (en 2005) ;

soit une étape passionnante de 14 années de l’éclosion-maturation-entame de parcours musical de son génie d’interprète, et musicien complet, incomparablement épanoui…

Un trésor pour l’éternité d’un musicien ô combien magnifique !!!

Ce samedi 4 novembre 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Autres découvertes autour du legs discographique du magnifique Lars Vogt (1970 – 2022) : la passionnante collection des CDs enregistrés live au Festival Spannungen de Heimbach, et publiés par le label Avi Music…

09juil

Dans la continuité de mes recherches signalées en mon article d’hier samedi 8 juillet « « ,

après m’être penché sur la _ somptueuse ! _ série des CDs de Lars Vogt publiés _ depuis octobre 2012 _ par le label Ondine,

je me suis concentré sur la série des CDs de Lars Vogt enregistrés live en son Festival Spannungen, à Heimbach, et publiés _ depuis 2000 _ par le label Avi Music,

et que je me suis efforcé de me procurer à leur parution à partir de 2009, à la suite du choc de l’enchantement éprouvé à l’audition, au mois de novembre 2009, de l’imposant _ et très généreux _ coffret « Spannungen : Musik im Kraftwerk Heimbach – Limited Edition – Kammermusik – Chamber Music«  de 14 CDs Avi Music 8553100, ainsi que je l’ai signalé en mon article du 14 novembre 2009 : « «, dont voici le passage dans lequel je fais part des étapes qui m’ont mis sur la voie de la commande de cet impressionnant coffret :

« L’écoute véritablement « enchantée«  _ cf mon article du 17 octobre dernier « Le Bonheur de Félix Mendelssohn« d’abord du CD AVI 8553163 « Mendelssohn-Enescu Octets for strings » enregistré en « Live » au festival « Spannungen » de Heimbach les 11 et 12 juin 2008 ; puis, quelques jours plus tard, grâce à la compétence de Vincent Dourthe, du double CD AVI 553049 « Brahms Piano Quintet op. 34 – Sextett op. 36 » enregistré « Live » au festival « Spannungen » de Heimbach les 6 et 12 juin 2005 _ cf mon article du 20 octobre suivant : « Aimez-vous Brahms ? à la folie douce« ; et  j’en conseille très vivement la lecture, presque quatorze années plus tard (2009/2023), car s’y détaillent les degrés de ma découverte enchantée du « Spannungen Festival » de Heimbach, ainsi que celle de ce prodigieux magicien de la musique qu’est le magnifique Lars Vogt a amené ma curiosité (boulimique) à rechercher d’autres merveilles enregistrées (pour le disque !) à ce « Chamber Music Festival » intitulé « Spannungen« , à la centrale hydro-électrique (« Kraftwerk« ) de Heimbach, dans les montagnes de l’Eifel. »

C’est donc très précisément au mois d’octobre 2009 que j’ai fait la connaissance, par le _ splendide, magique !!! _ CD « Mendelssohn-Enescu Octets for strings » _ un très impressionnant chef d’œuvre d’interprétation ! _, puis par le _ tout aussi stupéfiant ! _ CD « Brahms Piano Quintet op. 34 – Sextett op. 36 » _ Lars Vogt y tient, et comment !, la partie de piano de ce Quintette avec piano Op. 34 de Johannes Brahms _, du Spannungen Festival de Heimbach, et de son directeur musical et pianiste _ d’exception ! _, le merveilleux et génial Lars Vogt…

Et c’est ainsi que, ce 9 juillet 2023, le site du Festival Spannungen, consulté et scruté, m’a aidé à découvrir l’existence d’un CD _ le CD « Piano Trios Smetana – Ravel – Watkins«  Avi Music 8553260 _ enregistré lors de la session du Festival de juin 2011, et publié par le label Avi Music le 13 juillet 2012, qui avait échappé à ma vigilante attention ;

alors que ma discothèque personnelle comprend jusqu’ici _ en plus du coffret de 14 CDs paru en 2007 _ 15 CDs d’enregistrements live de musique de chambre _ entre amis passionnés… _ au Spannungen Festival de Heimbach :

un CD Brahms (paru en 2005) ;

un CD Dvorak (paru en 2008) ;

un CD Mendelssohn – Enescu (paru en 2008) ;

un CD Schubert – Widmann (paru en 2009) ;

un CD Tchaikovski – Shostakovich (paru en 2010) ;

un CD Spohr – Ibert – Janacek – Widmann paru en  2012) ;

mais pas le CD Smetana- Ravel – Watkins (paru en 2012) ;

un CD Boulanger – Debussy -Hindemith (paru en 2012) ;

un CD Mahler (paru en 2014) ;

un CD Rachmaninoff (paru en 2014) ;

un CD Verdi – Dvorak (paru en 2015) ;

un CD Weber – Saint-Saëns – Klughart – Krein (paru en 2015) ;

un CD Mendelssohn – Penderecki (paru en 2016) ;

un CD Nielsen – Prokofiev (paru en 2016) ;

un CD Tchaikovsky – Borodin (paru en 2018) ;

et un CD Gliere – Shostakovich – Hahn (paru en 2018).

Ce CD manquant en ma collection, intitulé « Piano Trios« ,

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comporte en effet

_ le Piano Trio in G minor, Op. 15, de Bedrich Smetana, interprété par Antje Weithaas, violon, Marie-Elisabeth Hecker, violoncelle, et Huw Watkins, piano ;

_ le Piano Trio in A minor, de Maurice Ravel, interprété par Florian Donderer, violon, Tanja Tetzlaff, alto, et Lars Vogt, piano ;

_ et le Trio for clarinet, viola and piano de Huw Watkins, interprété par Sebastian Manz, clarinette, Tanja Tetzlaff, alto, et Huw Watkins, piano.

À suivre…

Ce dimanche 9 juillet 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Un émouvantissime hommage à l’humanité si vraie de l’admirable « plus que vivant » Lars Vogt par les musiciens de l’Orchestre de Chambre de Paris…

07juil

Et en magnifique hommage _ par l’Orchestre de Chambre de Paris _  au « plus que vivant« , et à jamais, Lars Vogt (1970 – 2022),

lire ceci _ qui me tire des larmes des yeux ! _ :

Lars Vogt

1970 – 2022

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Une étoile brille au firmament

La disparition de Lars Vogt, notre directeur musical, le 5 septembre dernier _ 2022 _ nous a tous plongés, membres du Conseil d’administration, artistes musiciens, personnels administratifs et techniques de l’orchestre, dans une profonde tristesse, tant la relation que Lars avait su construire avec chacun et chacune était empreinte d’une profonde humanité _ et c’est bien là le fond, si rare, des choses !.. Si les mots continuent à nous manquer, nous voudrions lui rendre hommage par ces quelques lignes.

Lars était, chacun le sait _ et le mélomane passionné que je suis, aussi, dès ma première écoute ; je renvoie ici à mon article du 14 novembre 2009 : « «  _, un artiste d’exception _ oui ! _ : soliste international, chambriste recherché, chef d’orchestre…
Il y a bien sûr le pianiste qu’on ne présente plus depuis 1990 et sa révélation lors du concours de piano de Leeds. Déjà à cette époque, Sir Simon Rattle lui prédisait un futur vers la direction d’orchestre. Ce n’est pourtant que bien des années plus tard, en 2014, qu’il devient directeur musical
du Royal Northern Symphonia Newcastle. Et c’est en 2018 qu’il fait sa première rencontre avec les musiciens de l’Orchestre de chambre de Paris, au cours de laquelle il joue le Concerto pour piano de Schumann et dirige la Quatrième symphonie de ce même compositeur lors d’un concert mémorable.

Nommé à la direction musicale de l’Orchestre de chambre de Paris en juillet 2020, il a pu y développer encore ses talents artistiques indéniables, son appétence pour le joué-dirigé et pour la direction d’orchestre. Bien au-delà de ses qualités de directeur musical, nous avons découvert un véritable leader. Fidèle à l’homme qu’il était dans la vie, sa direction était remplie de bienveillance et d’humanité _ oui, oui, oui. Il savait établir avec chaque musicienne et musicien une relation particulière et individuelle pour faire en sorte que leur communauté d’artistes s’épanouisse dans une excellence partagée _ voilà. En à peine quelques mois, il était parvenu à gagner non seulement la confiance mais l’adhésion totale de ses musiciens.

Son mandat à la direction musicale de l’orchestre, malgré la pandémie, aura été un condensé de temps forts artistiques. Dès l’été 2020, il marque son arrivée avec un formidable concert capté du Concerto dit « Jeunehomme » de Mozart tourné dans les jardins de l’hôtel de Sully, Centre des monuments nationaux à Paris, et diffusé sur France télévisions. Plus tard encore, il illuminera de son talent une retransmission du Concerto pour piano en la mineur de Schumann dirigé depuis le piano à la Philharmonie de Paris. En janvier 2021, il retrouve les ténors Christoph et Julian Prégardien dans un concert « Père et Fils » chorégraphié par Thierry Thieû Niang. Lars Vogt avait conquis en très peu de temps les publics du théâtre des Champs-Élysées et de la Philharmonie de Paris, les deux principaux lieux de résidence de l’orchestre.

Son activité d’enregistrement fut elle aussi intense. Un premier enregistrement Mendelssohn est paru chez Ondine en mars 2022 avec un accueil unanime. Un enregistrement autour des concertos nos 9 et 24 de Mozart reste à paraitre. Cette même énergie _ si manifiquement contagieuse _ se retrouve dans le plaisir _ formidable _ qu’il prenait à jouer en formation chambriste avec les musiciens de son orchestre comme avec ses amis tels que Christian Tetzlaff ou Antje Weithaas.

Comme il aimait à le dire « En musique, beaucoup de choses sont une question d’alchimie ». Lui qui « voulait aller encore plus loin dans l’intensité de l’orchestre et décrocher la lune » nous manque cruellement. Il est aujourd’hui pour nous tous une étoile qui brille au firmament de l’orchestre, dont la lumière continuera à nous éclairer pour toujours.

À son épouse Anna _ Anna Reszniak _ qui l’a tant soutenu, à ses filles et à sa famille, nous adressons toutes nos pensées, toute notre affection et nos sincères condoléances.

Brigitte Lefèvre, présidente du Conseil d’administration

Nicolas Droin, directeur général

« Il voulait aller encore plus loin dans l’intensité de l’orchestre et décrocher la lune. »

Lars Vogt par Christian Merlin

Lars Vogt est né à Düren, dans la Ruhr, à côté de Cologne, le 8 septembre 1970. C’est sa première professeure de piano, à Aix-la-Chapelle, qui instille en lui l’idée que non seulement il est fait pour la musique, mais que celle-ci pourrait devenir son métier. Une pédagogue très artiste, qui développe énormément son imagination, mais pas assez sa solidité technique. Solidité technique qui lui sera donnée par son second maître, puisqu’il n’en aura jamais eu que deux : Karl-Heinz Kämmerling, légende de l’enseignement du piano en Allemagne. Professeur d’Igor Levit et d’Alice Sara Ott, pour n’en citer que deux parmi l’incroyable cohorte d’élèves à qui il a permis de se réaliser _ voilà _, il enseigne alors à Hanovre. Ayant école un samedi sur deux, le petit Lars prend, chaque samedi libre, le train pour Hanovre : quatre heures de trajet. Il reçoit ses deux heures de leçon et rentre en Rhénanie : à nouveau quatre heures de train. Kämmerling lui apprend qu’un pianiste doit creuser par deux côtés en même temps : le côté technique et le côté artistique, la technique n’étant qu’un moyen pour exprimer l’artistique. Plus tard, Kämmerling apprendra à l’une des filles de Lars, encore toute petite, que chaque note a sa vie propre. Patient, il ne le tance même pas lorsqu’il se met à imiter Horowitz : « C’est une phase, ça te passera. » Vogt lui succédera naturellement comme professeur à la Hochschule de Hanovre en 2012, année de la mort de Kämmerling.

Le jeune Vogt est un jeune soliste nerveux et traqueur. Cela se sent encore à son début de carrière au sommet. On a pu, à l’époque (on s’en veut rétrospectivement !), trouver son jeu abrupt par son aspect minéral, tout d’une pièce. Déjà un souci de sérieux et de rigueur, comme pour échapper à toute superficialité. Allemand ? Cela n’a pas empêché le jury du Concours de Leeds de lui attribuer en 1990 un deuxième prix, ni Simon Rattle de le prendre sous son aile dans l’écurie EMI en lui faisant enregistrer Beethoven, Schumann et Grieg avec lui et le City of Birmingham Symphony Orchestra.
Il avait perçu, derrière ce jeu encore brut, tout le potentiel d’un artiste qui se remet constamment en question et interroge les textes avec un sens de la profondeur et du tragique _ voilà _ qui explique son affinité élective avec Brahms _ et Schumann _ et son clair-obscur mélancolique. En se détendant (sans se relâcher !), son jeu gagne alors de plus en plus en souplesse et en arrière-plans, ajoutant à sa sonorité puissante et sans concession une science particulière des contrastes, quand un pianissimo d’une grande douceur succède soudain à la tempête.

Il ne va pas plus vite que la musique. À rebours de la mode des intégrales, il préfère laisser mûrir les œuvres et ne les jouer que quand il se sent prêt.
Il aura attendu la cinquantaine pour aborder la sonate Hammerklavier de Beethoven, dans laquelle beaucoup se lancent avec l’intrépidité de leurs vingt ans. Assez vite se dessine une constante dans son approche de la musique : le partage _ voilà. Chambriste naturel _ oui, oui, oui ! _, il semble n’aimer rien tant que jouer avec d’autres. C’est dans cet esprit qu’il fonde dès 1998 son propre _ admirable !!! _ festival _ Spannungen _ dans l’ancienne centrale hydroélectrique de Heimbach, dans l’Eifel, à quelques kilomètres de sa ville natale. Là, il invite ses meilleurs amis à faire de la musique de chambre : les violonistes Christian Tetzlaff et Isabelle Faust, le violoncelliste Boris Pergamenchtchikov en font partie. Un critique allemand a écrit qu’il n’était « jamais aussi bon que quand il vacillait » : autrement dit quand il oubliait l’assurance robuste de son jeu pour le faire vivre et réagir dans l’instant. L’interaction de la musique de chambre est pour cela le lieu idéal _ oui _, mais pas seulement : la direction d’orchestre aussi, où tant de choses se décident dans l’instant _ voilà.

« Lorsque je joue du piano, j’ai l’impression de diriger un orchestre, en quelque sorte », disait-il au micro de France Musique. « Je joue avec mes doigts, mais dans ma tête il y a un chef d’orchestre. J’aspire à obtenir le son d’un violon, d’une flûte, d’un hautbois, d’un basson, des couleurs qui ne sont pas uniquement les couleurs d’un piano », répondait-il à Jean-Baptiste Urbain sur la même antenne. Ce jeu orchestral allait le conduire à diriger les concertos du piano, tout en continuant à être l’un des solistes préférés de l’Orchestre Philharmonique de Berlin (dont il est artiste en résidence en 2003-2004), mais aussi de Mariss Jansons, Herbert Blomstedt, Christian Thielemann ou Paavo Järvi. Fort de cette nouvelle expérience, il est nommé en 2014 directeur musical du Royal Northern Sinfonia, un orchestre de formation Mozart basé au bord du fleuve Tyne, dans le nord de l’Angleterre. Et voici qu’il s’attaque à forte partie, enregistrant les deux concertos de Brahms qui, avec leur réputation de symphonies avec piano obligé, semblent exiger la double présence d’un soliste et d’un maestro. Non seulement ça marche, mais on y découvre des allégements et des couleurs insoupçonnées, sans perdre en substance. Il emmène l’orchestre en Asie et aux « Proms » de Londres.

Pendant ce temps, l’Orchestre de chambre de Paris est à la recherche d’un successeur à Douglas Boyd comme directeur musical. Pour une formation de cet effectif se pose la question du profil : un maestro symphonique risquerait d’y être disproportionné, un soliste sans expérience suffisante de la direction d’y être contre-productif. Vogt apparaît alors comme une solution possible. Le courant passe si bien avec les musiciens que l’option envisageable devient une évidence. Dans les concertos de Mozart, Beethoven ou Schumann, bien sûr, qu’il dirige du piano comme si cela allait de soi. Mais aussi, et ce n’était pas gagné d’avance, seul face à l’orchestre dans des symphonies. On se souvient en particulier de la Deuxième symphonie de Brahms qui couronnait son concert inaugural en septembre 2020 : si sa gestuelle n’avait pas le délié de maestros aguerris, le flux musical coulait de source _ oui _, avec une parfaite logique des enchaînements et maîtrise des équilibres, jouant le jeu chambriste sans édulcorer l’éloquence de l’orchestre brahmsien. Testamentaire _ oui _, leur enregistrement des concertos de Mendelssohn (Ondine) reste pour témoigner de cette trop brève _ hélas _ alchimie _ merveilleuse : la grâce même… On se souvient aussi de son engagement bienveillant dans ses fonctions, par exemple pour superviser le concours Play-Direct pour jeunes pianistes dirigeant du clavier, organisé par l’Orchestre de chambre de Paris.

En mars 2021 est diagnostiqué un cancer de l’œsophage ayant déjà métastasé au foie. Lorsque les médecins lui expliquent que le traitement auquel il sera soumis risque de lui faire perdre la sensibilité dans les doigts, il répond : « Je préfère être en vie plutôt que jouer du piano. » Quand certains préfèrent se terrer dans leur tanière, lui n’hésite pas à parler de la maladie, en interview et sur les réseaux sociaux. Le partage _ toujours formidablement généreux _  de la musique et de l’amitié _ les deux allant très évidemment de pair… _ semble décupler son énergie vitale _ puissante _, sans parler de l’apport de sa seconde femme, la violoniste d’origine polonaise Anna Reszniak, premier violon de l’Orchestre symphonique de Nuremberg où ils vivent, et de ses filles, dont la petite dernière a quatre ans et demi et à qui il voudrait encore laisser des souvenirs de père. Chacun de ses concerts semble gagné contre la maladie, il y fait passer des émotions décuplées _ oui, et sans jamais rien forcer… _, tantôt rageuses (Beethoven), tantôt tendres (Brahms), tantôt les deux à la fois (Mozart) : humaines, tout simplement _ voilà ! Lars Vogt, ou l’humanité la plus vraie… Il joue à son festival le 24 juin 2022, donnant en bis cet Intermezzo op. 117  n°1 de Brahms _ en regarder ici la vidéo (d’une durée de 5′ 42), titrée « Letzter Soloauftritt von Lars Vogt bei SPANNUNGEN«  _ qui est une invitation _ selon ses mots… _ à s’endormir paisiblement, et dirige encore du piano l’Orchestre de chambre de Paris à l’hôtel de Sully les 9 et 10 juillet. Son visage s’est creusé, mais reste ce menton volontaire qui pourrait être intimidant s’il n’était adouci par un regard lumineux et intense _ oui _ et un sourire désarmant _ voilà. Dans les premiers jours de septembre il envoie un message d’au revoir à ses amis, pour leur dire combien ils ont compté pour lui, et s’éteint le 5 septembre 2022 à la clinique d’Erlangen, trois jours avant son 52e anniversaire, laissant le monde musical désemparé mais nourri du souvenir de son rayonnement.

« Lorsque je joue du piano, j’ai l’impression de diriger un orchestre, en quelque sorte. »

Lars Vogt et l’Orchestre de chambre de Paris en 2021 à la Philharmonie de Paris

À Lars

Ta lumière, ta bienveillance, ton talent, ta capacité à mettre tous les sentiments humains _ oui _ dans ta musique, ton authenticité, ta générosité _ sans compter _, ton humour, ta liberté, ta souplesse, ton ouverture _ tout cela allant très simplement de pair _, ta tolérance, ton courage, ton désir d’amener tout le monde sur un terrain d’entente, ton talent pour réunir _ oui _, ton sourire chaleureux et communicatif, tes expressions tendres et uniques font de toi une des personnes, si rares _ oui ! _, capables en si peu de temps – en trop peu de temps ! – de nous guider et de changer nos vies.

La musique, entre tes mains, était comme la matière du sculpteur, chez toi, une matière infinie. À propos d’une phrase sublime d’un concerto, tu nous disais un jour que Mozart ouvrait une fenêtre sur le monde du divin : en fait, c’est toi qui ouvrais cette fenêtre, avec simplicité _ oui _, sur un monde immense. Toujours dans la joie _ voilà ! la plus rayonnante et pure joie… _, tu as partagé avec nous ton amour absolu pour la musique.

Tu laisses, en chacun de nos cœurs, une empreinte magnifique, et nous sommes tous conscients de la chance inouïe _ en effet _ d’avoir pu cheminer avec toi, d’apprendre de toi en musique comme dans la vie. Nous allons continuer de t’honorer et de grandir comme groupe, unis par la force tellurique _ oui _ que tu nous as transmise _ voilà _, sachant que tu aurais sans doute voulu que l’on te chante plutôt que l’on te pleure.

Que ton extraordinaire lumière nous inonde éternellement, cher Lars !

Les musiciens de l’Orchestre de chambre de Paris

Lars Vogt et l’Orchestre de chambre de Paris en quelques dates…

20 DÉCEMBRE 2018

Théâtre des Champs-Élysées

Premier concert de Lars Vogt avec l’orchestre autour d’une œuvre de Schumann qu’il affectionne particulièrement, le Concerto pour piano. Le chef et pianiste est rapidement séduit par le travail en profondeur de l’orchestre et ce premier contact avec les musiciens.

26 SEPTEMBRE 2019

Théâtre des Champs-Élysées

De nouveau invité par l’orchestre, Lars Vogt donne le Concerto pour piano no 1 de Mendelssohn, œuvre qui le suit dans les moments importants de sa vie musicale. Il indique à plusieurs reprises s’être toujours senti très proche de l’esprit du compositeur _ et c’est absolument évident.

 

24 JUIN 2020

Extrait du Concerto « Jeunehomme », Mozart

Confinés et isolés lors de la crise sanitaire, Lars Vogt et les musiciens et musiciennes de l’orchestre interprètent à distance un extrait du Concerto pour piano no 9 en mi bémol majeur de Mozart. Cette prouesse musicale et technique aboutit à une vidéo mise en ligne et contribue à rassembler virtuellement les artistes et le public.

11 ET 12 JUILLET 2020

Hôtel de Sully

Dans le cadre exceptionnel des jardins de l’hôtel de Sully – Centre des monuments nationaux à Paris, Lars Vogt donne en joué-dirigé le Concerto pour piano n° 9 en mi bémol majeur, dit « Jeunehomme », de Mozart. Ce concert est capté et diffusé par ARTE Concert.

 

30 SEPTEMBRE 2020

Théâtre des Champs-Élysées

Lars Vogt donne son premier concert en tant que directeur musical de l’Orchestre de chambre de Paris, avec son ami violoniste Christian Tetzlaff.

« Ma relation avec Lars est intense, c’est ma plus profonde amitié musicale. Il est mon « artiste-héros » et aussi mon meilleur ami dans la vie. »
Christian Tetzlaff

 

5 OCTOBRE 2020

Philharmonie de Paris

Premier concert de Lars Vogt dans la Grande salle de la Philharmonie en tant que chef d’orchestre. Aux côtés d’un chef-d’œuvre de la musique classique, le Requiem de Mozart, il était heureux de présenter la création d’une jeune compositrice française, Clara Olivares.

6 JANVIER 2021

Philharmonie de Paris

A travers la production « Père et fils » mêlant danse, théâtre et musique avec les ténors Christoph et Julian Prégardien et le chorégraphe Thierry Thieu Niang sur de la musique de Beethoven et Schubert, Lars Vogt témoigne de son approche intimiste et personnelle de la musique. En raison de la situation sanitaire, ce concert fait l’objet d’une captation et d’une diffusion sur les sites ARTE Concert et Philharmonie Live.

1ER FÉVRIER 2021

Philharmonie de Paris

Lars Vogt se sentait proche de Schumann et exprimait son bonheur de transmettre cette musique au public, ce jour-là sous forme
de captation diffusée sur Philharmonie Live. Une musique pleine de joie, d’amour et de poésie mais aussi de tristesse, qu’il aimait particulièrement.

AVRIL 2021

Philharmonie de Paris

Lars Vogt et l’orchestre enregistrent le Concerto pour clarinette de Mozart avec le clarinettiste Raphaël Sévère, pour le label Mirare.

« J’ai beaucoup d’admiration pour Lars Vogt car il déborde d’une énergie foisonnante qui toujours se conjugue avec naturel vers les bonnes choses. Dans tout ce qu’il fait il est profondément sincère et il a cette flamme qui fait vivre la musique. Jouer avec lui est un bonheur. »

Raphaël Sévère

5 – 9 SEPTEMBRE 2021

Philharmonie de Paris / Paris Play-Direct Academy

Profondément investi dans les actions de transmission, Lars Vogt parraine cette 10ème édition de l’académie de joué-dirigé de l’orchestre consacrée au piano. Au cours de masterclasses, il accompagne et conseille les jeunes instrumentistes dans cette pratique.

16 OCTOBRE 2021

Théâtre des Champs-Élysées

Lors de ce concert, Lars Vogt réunit une nouvelle fois l’entente personnelle et artistique en invitant un ami de longue date, le violoncelliste Alban Gerhardt. Ce lien que Lars Vogt entretient avec les musiciens sur scène, toujours sincère et fort, offre au public des instants musicaux de grâce.

« Mon vieil ami, colocataire et partenaire de musique de chambre Lars Vogt est l’un des musiciens avec lesquels je préfère travailler. »
Alban Gerhardt

2-5 NOVEMBRE 2021

Philharmonie de Paris

Lars Vogt enregistre avec l’Orchestre de chambre de Paris un premier disque qui aurait dû marquer le début du cycle Mendelssohn, paru au printemps 2022 chez Ondine.

17 DÉCEMBRE 2021

Philharmonie de Paris

Kurtàg était pour Lars Vogt le plus grand compositeur vivant de notre époque. Lors de cette soirée consacrée à Bach, le directeur musical met en relation ses courtes pièces avec celles du « dieu de la musique » comme il appelait alors Bach.

13 JANVIER 2022

Théâtre des Champs-Élysées

Invité par l’orchestre pour ce concert consacré à Mahler, Strauss, Fauré et Britten, le ténor Ian Bostridge est frappé par la merveilleuse atmosphère de collaboration et d’amitié que Lars Vogt a réussi à créer avec les musiciens.

 

10 MARS 2022

Théâtre des Champs-Élysées

Lars Vogt retrouve son complice Alban Gerhardt, violoncelliste, dans le Premier concerto pour violoncelle de Chostakovitch. Avec l’orchestre, il interprète la Symphonie classique de Prokofiev et la Sérénade pour cordes de Tchaïkovski.

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12 MARS 2022

Salle Cortot

Lors de ce concert de retrouvailles avec les solistes de l’orchestre, Lars Vogt et les musiciens interprètent un mémorable quintette de Schumann et le premier quatuor avec piano de Mozart.

21 MARS 2022

Philharmonie de Paris

Intégralement dédié à Mendelssohn, ce concert accompagne la sortie du disque Mendelssohn consacré aux œuvres concertantes et annonce de futurs projets d’enregistrement du répertoire symphonique.

« Les mouvements lents des œuvres de Mendelssohn m’émeuvent aux larmes. »
Lars Vogt

21 AVRIL 2022

Théâtre des Champs-Élysées

Antje Weithaas, artiste associée de la saison 2021/2022, joue sous la direction de Lars Vogt, le Concerto pour violon de Beethoven.

Antje Weithaas dit de Lars Vogt qu’il est probablement le meilleur musicien qu’elle connaisse pour interpréter la musique de Schumann.

« Les musiciens de l’Orchestre de chambre de Paris et moi sommes déjà parvenus à développer une authentique et forte relation musicale et humaine. » Lars Vogt

22 AVRIL 2022

Philharmonie de Paris / Académie de jeunes compositrices

Lors de la première lecture publique de l’Académie de jeunes compositrices de l’Orchestre de chambre de Paris, Lars Vogt dirige quatre œuvres nouvelles pour ensemble instrumental. Désireux de « trouver l’expression et la voix de la jeunesse de notre temps », il incite les jeunes compositrices à présenter leurs œuvres – voire à les diriger.

9-10 JUILLET 2022

Hôtel de Sully

Empreints d’une émotion palpable, ces concerts sont les derniers de Lars Vogt avec l’Orchestre de chambre de Paris. Il y dirige du piano l’ultime concerto pour piano de Mozart et a choisi pour bis l’Andante du deuxième concerto pour piano de Chostakovitch.

Sensible à la démarche citoyenne de l’orchestre à l’adresse des plus fragilisés, engagé dans le programme de transmission et fervent chambriste, Lars Vogt a entamé avec l’orchestre une riche aventure à la fois humaine et musicale.

Retrouvez les concerts de Lars Vogt en vidéo

ARTE rend hommage au pianiste et chef d’orchestre Lars Vogt et rediffuse trois concerts sur ARTE Concert.

Lars Vogt dans le Concerto « Jeunehomme » de Mozart.
Lors de ce concert enregistré en juillet 2020 dans les jardins de l’Hôtel de Sully, Lars Vogt, à la direction de l’Orchestre de chambre de Paris et au piano,
a également donné le Concerto pour piano n° 21 de Mozart.

Lars Vogt dirige Beethoven et Schubert

Les ténors Christoph et Julian Prégardien ont interprété avec l’Orchestre
de chambre de Paris des lieder de Beethoven et de Schubert en janvier 2021 à la Philharmonie de Paris.
Diffusé également sur Philharmonie Live.

Concerto pour piano n° 3 de Beethoven
Invité du HR-Sinfonieorchester en avril dernier à Francfort, Lars Vogt a interprété le Concerto pour piano n° 3 de Beethoven sous la direction de Karina Canellakis.

Retrouvez ces concerts pendant plusieurs mois sur ARTE Concert : arte.tv/larsvogt

Également disponible :

Lars Vogt dans Schumann

Une histoire particulière liait Lars Vogt au Concerto pour piano de Schumann, « l’une des œuvres les plus splendides du répertoire pour piano ». Lors de ce concert Lars Vogt a également dirigé l’Orchestre de chambre de Paris dans la Deuxième Symphonie.

Enregistré en avril 2021 à la Philharmonie de Paris par France Musique et diffusé sur Philharmonie Live : philharmoniedeparis.fr/fr/live

LARS VOGT VU PAR LA PRESSE

« Gestuelle élégante et souple, corps mobile et visage ouvert, capacité à être à la fois un soliste habité et un chef très présent. »
Sophie Bourdais, Télérama

« Un artiste authentique, simple et chaleureux. »
Emmanuelle Giuliani, La Croix

« Son jeu vigoureux et naturel ignore la tentation virtuose, déployant au contraire un sens raffiné des couleurs et des nuances. Que ce soit dans Bach, Mozart, Brahms ou Mendelssohn, le musicien déploie un toucher ductile, capable de passer de l’ombre à la lumière, de la poésie à l’humour, du tragique à la joie. » Marie-Aude Roux, Le Monde

« Si sa gestuelle de chef n’était pas la plus académique, le résultat sonore était passionnant, obtenant dans Mendelssohn, Schumann ou Brahms une richesse sonore, un sens de l’architecture et une pulsation naturelle qui promettaient énormément. Sans parler de son énergie communicative et de son attention aux autres. »
Christian Merlin, Le Figaro

orchestredechambredeparis.com

RETROUVEZ-NOUS SUR CRÉATION : HOULTONSMETS

Crédits : Couverture © Giorgia Bertazzi P. 3 © Jean-Baptiste Pellerin
P. 6-7 © Jean-Philippe Raibaud P.8-9©D.R.

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P.12 © Jean-Baptiste Pellerin
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© Giorgia Bertazzi
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P. 17 © D. R., © MarcoBorggreve P.18©D.R.

P. 19 © Jean-Baptiste Pellerin

L’Orchestre de chambre de Paris utilise pour ses supports de communication des papiers recyclés (Papier FSC : gestion responsable des forêts) et de l’encre végétale.

De bien merveilleux témoignages  sur un musicien à jamais plus que vivant

en sa naturelle humanité généreuse vraie !

Ce vendredi 7 juillet 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

La merveille des Octuors de Mendelssohn et Enesco : une bonne piqûre de rappel !

29juil

Ce jour, mercredi 29 juillet 2020,

un très bon article de Jean-Charles Hoffelé, sur son site Discophilia,

intitulé Jeunesses,

vient rappeler à notre bon souvenir

l’excellence de deux Octuors que nous chérissons tout particulièrement :

deux chefs d’œuvre merveilleux, l’un et l’autre ;

l’Octuor en mi bémol Majeur, op. 20 (composé en 1825), de Felix Mendelssohn (Hambourg, 3 février 1809 – Leipzig, 4 novembre 1847) ;

et l’Octuor en ré Majeur, op. 7 (composé en 1900), Georges Enesco (Liveni, 19 août 1881 – Paris, 4 mai 1955).

voici l’article que Jean-Charles Hoffelé consacre au CD Bis 2447,

dans l’interprétation, ici, de la réunion du Gringolt Quartet et le l’Ensemble Meta4 :

JEUNESSES

Couplage logique mais audacieux, huit cordes, en fait deux quatuors _ réunis _, pour capturer les ardeurs de deux génies _ oui ! absolument ! _ dans leurs primes jeunesses _ Mendelssohn avait 14 ans (!), et Enesco, 18. Mais les mettre en regard peut être dangereux : les fusées claires, le giocoso doré, les inventions d’après Bach ou Mozart que Felix Mendelssohn tissent dans ce qui pourrait être une grande sérénade de plein air, demandent des archets souples et vifs, comme à revers de ceux, plus ménétriers, plus dans les cordes, qu’Enesco exige : il note attaca à chaque début de mouvement, ses archets mordent, là où ceux de Mendelssohn s’envolent _ jolie formulation.

Eh bien les deux quatuors réunis par BIS et placés sous le magister d’Ilya Gringolts, réussissent l’un comme l’autre : Mendelssohn danse sur les pointes, pénétré d’un constant esprit de scherzo, alors que leurs archets abrasent les quatre poèmes ardents où Enesco semble défier avec avidité Beethoven lui-même : écoutez la fougue âpre du Scherzo, écoutez surtout cette valse folle aux lacis harmoniques délétères.

Enesco pensait l’œuvre comme une symphonie de chambre (et Schönberg n’est parfois pas si loin), arrachant au chef qui mit au point la création : « C’est horriblement beau ». Tout le génie d’Enesco, parfait jusque dans la folie, y rayonne, transfiguré dans cette lecture âpre, radicale, enivrante….

LE DISQUE DU JOUR

Felix Mendelssohn-Bartholdy (1809-1847)


Octet en mi bémol majeur,
Op. 20, MWV R 20


Georges Enesco (1881-1955)


Octet à cordes en ut majeur, Op. 7

Gringolts Quartet
Meta4

Un album du label BIS Records 2447


Photo à la une : les membres du Gringolts Quartet et de Meta4 – Photo : © DR

Je possède plusieurs versions de ces deux Octuors, que j’adore

et porte au pinacle,

l’un comme l’autre ;

œuvres de deux génies de la musique,

oui, j’adhère parfaitement à ce qualificatif de Jean-Charles Hoffelé.

Cf, par exemple, mon article du 17 octobre 2009, à propos de l’interprétation éclatante et enchanteresse de ces deux mêmes Octuors de Mendelssohn et Enesco, au (merveilleux !) Festival Spannungen, de Heimbach (in le somptueux (et indispensable !) coffret de 20 CDs C AVI 8553163) :

Et en post-scriptum à cet article du 17 octobre 2009, j’ajoutais :

« Est parue aussi, cette année 2009, une très belle version de l’ »Octuor » de Georges Enesco, pour orchestre, réalisée par le chef Lawrence Foster, et interprétée tout aussi brillamment par l’Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo, dirigé par Lawrence Foster » (en un très beau CD Virgin Classics « Enescu String Octet – Violin Sonata N° 3 » : n° 50999 519312 2 3)…

Des enthousiasmes à partager

sans mesure !

Vous grimperez aux rideaux…

 Ce mercredi 29 juillet 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

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