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A propos de l’anniversaire de la naissance à Bergame de Pietro Antonio Locatelli (3 septembre 1695 – Amsterdam, 30 mars 1764), compositeur violoniste d’exception…

03sept

Ce 3 septembre,

se fête l’anniversaire de Pietro Antonio Locatelli,

né à Bergame le 3 septembre 1695 _ et qui décèdera à Amsterdam le 30 mars 1764.

En un précédent article de mon blog, en date du 15 avril 2020,

et d’ailleurs consacré à Jan Dismas Zelenka _  _,

je citai volontiers une opinion du violoniste virtuose Reinhardt Goebel, plaçant Pietro Antonio Locatelli parmi les cinq principaux compositeurs du Baroque du XVIIIe siècle,

avec Johann-Sebastian Bach, Georg-Friedrich Haendel, Jan-Dismas Zelenka et Jean-Marie Leclair _ oubliant alors de citer aussi le cher Georg-Philipp Telemann …

Je pourrais aussi ajouter ces lignes de Fulvia Morabito, en 1997 :

«Locatelli doit certes recevoir de tous la licence d’être un tremblement de terre … Mais pourtant, Messrs, quels Coups d’archet ! Quel Feu ! Quelle Vitesse !.. Il joue de son violon avec une telle furie, qu’à mon avis il doit en user quelques douzaines par an.»

Ces quelques mots, empruntés au gentilhomme anglais Thomas Dampier, nous dépeignent le portrait d’un des personnages les plus impétueux, volitif et marquants de la musique instrumentale du dix-huitième siècle : Pietro Antonio Locatelli (Bergamo 1695–Amsterdam 1764).

Compositeur et virtuose du violon, il entama son activité musicale dans sa ville natale : il la quitta à seize ans pour Rome, en espérant peut-être pouvoir perfectionner sa formation sous la direction prestigieuse de Corelli. Nous ne savons pas si cela a pu réellement avoir lieu car le Maestro, déjà souffrant en 1712, s’éteignit tout au début de l’année suivante. Il est bien plus probable que Locatelli ait suivi des leçons avec Giuseppe Valentini, autre virtuose fort apprécié et de grande renommée. L’activité musicale romaine, frénétique et liée au faste des nombreuses chapelles et académies particulières, servit de tremplin pour le jeune musicien, désormais mûr et prêt à affronter un public plus important. À partir de 1723, Locatelli commença ses «années de pèlerinage», marquées par des séjours auprès des cours et dans les centres musicaux les plus importants d’Europe (Mantoue, Venise, Munich, Dresde, Berlin, etc.), où il sut toujours susciter un vif intérêt. Mais son tempérament farouche et sa nature fière et orgueilleuse l’éloignèrent des milieux de cour serviles et bornés : il s’installa donc à Amsterdam dès 1729, et y demeura jusqu’à sa mort _ le 30 mars 1764. Il était entouré des représentants les plus munificents du riche patriciat de la capitale _ batave _, et il fut alléché non seulement par la vie culturelle débordante, mais encore, et plus spécialement _ et sans doute au premier chef _, par le prestige des maisons d’éditions musicales de la ville _ voilà. C’est pourquoi le musicien se consacra à la composition, mais surtout aussi à la publication et à la révision continuelle de ses œuvres ; cette activité nous pose d’ailleurs des problèmes et rend parfois impossible une reconstruction de l’évolution du style de l’artiste« …

C’est en réponse à un courriel d’une amie m’ayant fait parvenir ceci,

sur le site du Théâtre de La Fenice, à Venise :

que j’ai entrepris ce petit article de commémoration d’anniversaire de Pietro Antonio Locatelli…

Ce vendredi 3 septembre 2021, Titus Curiosus – Francis Lippa

La merveille des Octuors de Mendelssohn et Enesco : une bonne piqûre de rappel !

29juil

Ce jour, mercredi 29 juillet 2020,

un très bon article de Jean-Charles Hoffelé, sur son site Discophilia,

intitulé Jeunesses,

vient rappeler à notre bon souvenir

l’excellence de deux Octuors que nous chérissons tout particulièrement :

deux chefs d’œuvre merveilleux, l’un et l’autre ;

l’Octuor en mi bémol Majeur, op. 20 (composé en 1825), de Felix Mendelssohn (Hambourg, 3 février 1809 – Leipzig, 4 novembre 1847) ;

et l’Octuor en ré Majeur, op. 7 (composé en 1900), Georges Enesco (Liveni, 19 août 1881 – Paris, 4 mai 1955).

voici l’article que Jean-Charles Hoffelé consacre au CD Bis 2447,

dans l’interprétation, ici, de la réunion du Gringolt Quartet et le l’Ensemble Meta4 :

JEUNESSES

Couplage logique mais audacieux, huit cordes, en fait deux quatuors _ réunis _, pour capturer les ardeurs de deux génies _ oui ! absolument ! _ dans leurs primes jeunesses _ Mendelssohn avait 14 ans (!), et Enesco, 18. Mais les mettre en regard peut être dangereux : les fusées claires, le giocoso doré, les inventions d’après Bach ou Mozart que Felix Mendelssohn tissent dans ce qui pourrait être une grande sérénade de plein air, demandent des archets souples et vifs, comme à revers de ceux, plus ménétriers, plus dans les cordes, qu’Enesco exige : il note attaca à chaque début de mouvement, ses archets mordent, là où ceux de Mendelssohn s’envolent _ jolie formulation.

Eh bien les deux quatuors réunis par BIS et placés sous le magister d’Ilya Gringolts, réussissent l’un comme l’autre : Mendelssohn danse sur les pointes, pénétré d’un constant esprit de scherzo, alors que leurs archets abrasent les quatre poèmes ardents où Enesco semble défier avec avidité Beethoven lui-même : écoutez la fougue âpre du Scherzo, écoutez surtout cette valse folle aux lacis harmoniques délétères.

Enesco pensait l’œuvre comme une symphonie de chambre (et Schönberg n’est parfois pas si loin), arrachant au chef qui mit au point la création : « C’est horriblement beau ». Tout le génie d’Enesco, parfait jusque dans la folie, y rayonne, transfiguré dans cette lecture âpre, radicale, enivrante….

LE DISQUE DU JOUR

Felix Mendelssohn-Bartholdy (1809-1847)


Octet en mi bémol majeur,
Op. 20, MWV R 20


Georges Enesco (1881-1955)


Octet à cordes en ut majeur, Op. 7

Gringolts Quartet
Meta4

Un album du label BIS Records 2447


Photo à la une : les membres du Gringolts Quartet et de Meta4 – Photo : © DR

Je possède plusieurs versions de ces deux Octuors, que j’adore

et porte au pinacle,

l’un comme l’autre ;

œuvres de deux génies de la musique,

oui, j’adhère parfaitement à ce qualificatif de Jean-Charles Hoffelé.

Cf, par exemple, mon article du 17 octobre 2009, à propos de l’interprétation éclatante et enchanteresse de ces deux mêmes Octuors de Mendelssohn et Enesco, au (merveilleux !) Festival Spannungen, de Heimbach (in le somptueux (et indispensable !) coffret de 20 CDs C AVI 8553163) :

Et en post-scriptum à cet article du 17 octobre 2009, j’ajoutais :

« Est parue aussi, cette année 2009, une très belle version de l’ »Octuor » de Georges Enesco, pour orchestre, réalisée par le chef Lawrence Foster, et interprétée tout aussi brillamment par l’Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo, dirigé par Lawrence Foster » (en un très beau CD Virgin Classics « Enescu String Octet – Violin Sonata N° 3 » : n° 50999 519312 2 3)…

Des enthousiasmes à partager

sans mesure !

Vous grimperez aux rideaux…

 Ce mercredi 29 juillet 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

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