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« Vive Rameau ! » : le « feu » du génie de Rameau en un jubilatoire CD Rameau (« Zoroastre » et « Zaïs ») par Ausonia et Frédérick Haas

11avr

Le CD Rameau Alpha 142, « Que les mortels servent de modèles aux dieux…« , méritait mieux que l’allusion trop rapide que je m’étais (un peu cavalièrement ! mais provisoirement) permise en un récent (le 21 mars) article « Musique et peinture en vrac _ partager enthousiasmes et passions, dans la nécessité et l’urgence d’une inspiration » _ en attente de mieux, de plus détaillé, il est vrai, promettais-je… Probablement faute de tout à fait assez de l’énergie nécessaire, de ma part alors, pour lui rendre assez justice : d »où ce « vrac » un peu cavalier, en effet !..

Or lui voici consacré, ce jour,

à ce CD Rameau Alpha 142, « Que les mortels servent de modèles aux dieux…« , par Ausonia et Frédérick Haas,

un article très positif et très juste (!!!) de Christophe Huss sur le site de Classics Today France ;

en voici la teneur :

« Le concept est porteur : un pot pourri géant « best of Rameau » _ et c’est bien de cela qu’il s’agit, sur une galette unique de 67′ 49 » : « un pot pourri géant « best of Rameau »«  Pourvu qu’il soit bien choisi et articulé, interprété par de bons musiciens, conscients du style, le compositeur se charge du reste _ et avec quelle maestria !.. Même si, pour ce qui me concerne, très personnellement, ma boulimie ne se contente pas sans maugréer quelque peu (!) d’une telle « économie » (de la part du chef-interprète des œuvres, comme de celle de l’éditeur-investisseur) : je vais y revenir…

Frédérick Haas, claveciniste et chef d’orchestre _ et maître d’œuvre de ce CD _, a choisi de mettre en regard « Zoroastre » et « Zaïs« , deux ouvrages contemporains (1748 et 1749), mais opposés _ en leur style… Le premier (documenté en DVD dans une interprétation de Christophe Rousset), tragique, se nourrit d’oppositions et de combats. « Zaïs » est un ouvrage lumineux : « La péripétie n’est qu’irisation de surface », synthétise Haas dans son excellent préambule _ page 12 du livret, particulièrement remarquable, selon la politique éditoriale de Jean-Paul Combet, dès la création (et conception !) d’Alpha, en 1998…

Contrairement à la tendance _ endémique, dominante _ des dix dernières années _ c’est bien vu ! que de dérives (je me retiens de donner des noms, même s’ils me démangent…)… _, Haas fuit la surenchère _ pour la vie dans la justesse seulement ! _ dans l’agitation rythmique. Son Rameau a du punch, mais s’intéresse _ on ne peut mieux raméliennement ; cf, par exemple le choix de textes (par Catherine Kintzler et Jean-Claude Malgoire) « Musique raisonnée« , aux Éditions Stock, en octobre 1980 _ surtout au son et à la matière orchestrale, infiniment variés : de l’opulence de l’ouverture _ justement célébrissime : un des sommets de l’art orchestral de Rameau ! _ de « Zaïs« , à la scintillance extrême de l’accompagnement de l’air « Chantez, Oiseaux chantez » _ plage 4 de ce présent CD. Partout, la couleur _ un facteur-clé de Rameau ! _ est juste (écoutez l’amalgame bois/cordes dans l’accompagnement de « Cruels tyrans » _ plage 7 : la musique nécessite l’écoute !!!).

Plus que nulle part ailleurs, une filiation entre l’étrangeté _ oui ! délicieuse !!!  _ de certains univers sonores de Rameau et ceux de Berlioz m’ont frappé _ oui !.. Ces deux compositeurs ont véritablement été des inventeurs de sons orchestraux _ oui !.. de génie ! Frédérick Haas traite Rameau de « fou visionnaire et brûlant », signe qu’il l’a bien compris_ je cite in extenso la phrase de Frédérick Haas, et son développement, si juste : « Rameau manifeste une intelligence hautaine, impitoyable et sensible : ce théoricien assoiffé de maîtrise est aussi un fou visionnaire et brûlant, un explorateur insatiable qui a soumis la musique de son temps au feu de toutes les expérimentations possibles et s’est rendu maître de l’harmonie et du temps. Et Rameau met impitoyablement son interprète à l’épreuve, car sa musique est à la fois monumentale et fragile, architecture éblouissante et volupté de sons : elle possède un tremblé inimitable, une palpitation enivrante. « L’expression est l’unique objet du musicien », « la vraie musique est le langage du cœur »… et aucune ne saurait être plus exigeante« , analyse avec une lucidissime finesse, et d’expert !, Frédéric Haas, page 12 de cet excellent livret !

La prononciation s’inspire des travaux du tandem Dumestre-Lazar sur « Le Bourgeois gentilhomme » _ DVD Alpha 700 : un incontournable ! Cette assimilation est très patente chez Arnaud Richard, basse très autoritaire, mais se remarque aussi chez Eugénie Warnier, par exemple dans le dialogue « C’en est donc fait, perfide » _ plage 8.

À la lecture de la notice _ éminemment précieuse, donc ! _ comme à l’écoute de ce trésor (!), qui est d’ores et déjà à ranger parmi les disques de l’année _ pourquoi non ? _, il est évident que chez Haas et ses musiciens les actes suivent la parole (en l’occurence les écrits) _ oui ! Ce disque, enregistré par Hugues Deschaux _ un gage de beauté ! _, inspiré comme à ses plus grandes heures _ la grâce qu’on espère d’un enregistrement discographique !!! _, est un miracle _ voilà ! _ de bout en bout.

Christophe Huss

A comparer avec l’évocation (!) d’un article alors « à venir » _ mais je l’écris ici ! _ à propos de ce CD Alpha 142, dans le « Musique et peinture en vrac » de ce blog-ci le 21 mars dernier :

le très beau CD Alpha Rameau “Que les mortels servent de modèles aux dieux…“, une “suite” composée d’extraits des opéras “Zoroastre (”Opéra en cinq actes Représenté pour la première fois par l’Académie Royale de Musique, le 5 décembre 1749 et remis au Théâtre le mardi 4 Janvier 1756” sur un livret de Louis de Cahusac) et “Zaïs (”Pastorale héroïque” de Jean-Philippe Rameau, composée, elle aussi, sur un livret de Louis de Cahusac : “la pièce comporte un prologue et quatre actes ; et a été créée à l’Académie Royale de Musique le jeudi 29 février 1748“) ; qu’interprète, cette riche “suite” _ tout en contraste de “couleurs” : côté “ombres”, pour “Zoroastre” ; côtés lumières, pour “Zaïs“… _, l’Ensemble Ausonia, que dirige l’excellent Frédérick Haas (avec Mira Glodeanu, comme premier violon et “maître de concert“) ; et Eugénie Warnier, soprano, et Arnaud Richard, basse _ tout à fait convaincants ! :

un choix très intelligent et fort judicieux de pièces orchestrées et chantées (et dansées !!!)

_ de la part de Frédérick Haas : cf ses choix, déjà remarquablement “intelligents”, pour nous faire entrer avec délicatesse et clarté dans le massif si richement diapré et infiniment subtil et simple, tout à la fois, des “pièces de clavecin” (et les “Ordres“) de François Couperin (CD Alpha 136 “Pièces de clavecin des Livres I & II” de François Couperin) _

qui nous donne enfin à ré-entendre un peu (!) de la musique de scène, sublime

_ avec orchestres, solistes (aux deux créations, chantaient les très grands Jélyotte et Marie Fel : lui de Lasseube, en Béarn _ entre Oloron et Pau _ ; elle, bordelaise…) ; n’y manque (un tout petit peu) qu’un (petit) aperçu des chœurs, très heureusement présents, aussi, dans ces œuvres scéniques si festives… _

de Jean-Philippe Rameau :

quelle peine, voire quel scandale, de le (= l’œuvre de Rameau) donner _ sur la scène, à l’opéra, au concert et au disque _ si peu !.. Au moins, ce CD répare-t-il un brin pareille injustice !..

Titus Curiosus, le 21 mars

Bref, nous sommes impatients d’écouter de nouveau _ encore ! encore ! encore ! _ cette sublime musique de Rameau, en d’autres de ses pièces

(qui ne dorment que trop !!! et l’argument du caractère circonstanciel du choix des « morceaux » d’un « opéra », en fonction des artistes disponibles, présents, ou pas, ce soir-là ; ou des « demandes » du pouvoir, ou des attentes du public : contingentes, capricieuses ; ne saurait compenser notre faim _ inapaisée ! _ de musique et de beauté !..) ;

et interprétée, cette sublime musique de Rameau, avec une telle intelligence (de sensibilité) de direction, qu’est ici celle de Frédérick Haas ;

et avec une générosité que notre époque _ avare, mesquine : qui choisit (aussi) si mal ses richesses et ses pauvretés ! _ rend de plus en plus méritoire, voire héroïque ;


nous, Français, ignorons si scandaleusement notre patrimoine musical…

« Vive Rameau !« , s’écriait déjà au début du siècle passé, au concert, Claude Debussy (à la re-création de « La Guirlande« , à la Schola Cantorum, en 1903)…

Debussy, qui écrivait ceci, en novembre 1912 :

« L’immense apport de Rameau est ce qu’il sut découvrir de la « sensibilité dans l’harmonie » ; qu’il réussit à noter certaines couleurs, certaines nuances dont, avant lui, les musiciens n’avaient qu’un sentiment confus« …

Comme c’est magnifiquement senti et vu et dit !..

Et encore ceci de Debussy, dans la revue de la S.I.M. _ = le bulletin français de la Société Internationale de Musique (que dirigeait Jules Écorcheville) _, le 15 janvier 1913 :

« Pourquoi tant d’indifférence pour notre grand Rameau ? Pour Destouches, à peu près inconnu ? Pour _ François _ Couperin, le plus poète de nos clavecinistes, dont la tendre mélancolie semble l’adorable écho venu du fond mystérieux des paysages où s’attristent _ rappelés par le Verlaine des « Fêtes galantes« , probablement _ les personnages de Watteau ? Cette indifférence devient coupable, en ce qu’elle donne aux autres pays _ si soigneux de leurs gloires (l’Allemagne, de Bach, l’Angleterre, de Purcell : pour commencer) _ l’impression que nous ne tenons guère aux nôtres _ que dirait Debussy en 2009 ?.. _, puisqu’aucun de ces illustres français ne figure sur les programmes » _ des concerts… Et encore ceci : « Souhaitons qu’à côté de la Société Bach, qui s’occupe si activement de cultiver le souvenir de cet ancêtre de toute musique, il se fonde une Société Rameau, celui-là est notre ancêtre par le sang ; nous devons bien cet hommage à son esprit…« 

Un très beau disque, donc, que ce CD Alpha 142, « Que les mortels servent de modèles aux dieux…« ,

excellemment « pensé » et excellemment « interprété » (d’un même geste, si je puis m’exprimer ainsi), dans l’esprit du maître,

avec le feu

_ intelligent et sensible (si harmonieusement mêlés, unis, ce « feu » de l' »intelligence » et ce « feu » de la « sensibilité », par la grâce d’une imagination musicale si inventive !!!), jusqu’en la force bouleversante des (quelques, rares, bien placées !) dissonances !!! _ ;


avec le feu de son génie :

« Vive Rameau !« …

 Titus Curiosus, le 11 avril 2009

En bonus (très personnel),

je joints ici le programme d’un concert Rameau de La Simphonie du Marais, que dirige Hugo Reyne (et dont j’étais alors « conseiller artistique ») auquel j’ai assisté, camescope à la main, en la chaire (superbement baroquissime !), à l’église Sainte-Walburge à Bruges, lors du Festival des Flandres, à Bruges, de l’année 1993 _ il s’agit d’un programme Rameau (plus Rebel, en ouverture, et Haendel, en conclusion ; avec le baryton Thierry Félix), donné le soir de la cérémonie des obsèques du roi Baudouin, et radiodiffusé en direct sur les antennes de la radio belge et en Corée du Sud _ le 7 août 1993 ; dans une atmosphère de très intense _ le terme « extra-ordinaire » lui convient ! _ unanime recueillement ; qui me marque encore ! :


En ouverture du concert, le « chaos » (inaugural ! il allait inspirer Joseph Haydn, pour sa « Création« …) des « Éléments » de Jean-Fery Rebel ;

l’air « Profonds abîmes du Ténare« , du « Temple de la Gloire« , de Jean-Philippe Rameau ;

l’ouverture de « Zaïs«  (présente sur ce CD Alpha 142, à la plage 1) ;

l’air « Monstre affreux, monstre redoutable !« , de « Dardanus » ;

l’ouverture de « Hippolyte et Aricie » ;

 l’air « Puisque Pluton est inflexible« , de ce même « Hippolyte et Aricie » ;

l’ouverture de « Zoroastre » ;

l’air « Éveillez-vous » de « Zaïs«  (présent sur ce CD, à la plage 2) ;

l’ouverture du « Temple de la Gloire » ;

puis, extraits de l’entrée « La Fête du Soleil » des « Indes galantes » :

l’air « Soleil, on a détruit tes superbes asiles » ;

l’adoration au Soleil : « Brillant Soleil ! » ;

et la dévotion au Soleil : « Clair flambeau du monde ! » ;

et, en conclusion, l’ouverture de « Music for the Royal Fireworks« , de Georg Friedrich Haendel…


J’y repense (et le réécoute) avec une immense émotion : Hugo Reyne avait intitulé ce (magnifique) concert

« Des Ténèbres aux Lumières« …

Ce ne fut que le lendemain que Bruges (la-morte ? cf l’œuvre de ce nom de Georges Rodenbach) se remit à revivre… Rameau est vivant.

de l’arbitraire de quelques interprétations musicales _ et incohérences éditoriales discographiques

31déc

A propos de mon appréciation du CD « The Walsingham Consort Books« , par La Caccia que dirige le flûtiste à bec Patrick Denecker (CD Ricercar 275),

que voici :

« quant aux pièces extraites des Walsingham Consort Books,

elles sont d’une remarquable délicatesse…« ,

en mon article du 26 décembre « Un bouquet festif de musiques : de Ravel, Dall’Abaco, etc… »

j’ai reçu cette « réponse-ci »

de mon ami Stylus Phantasticus, ce matin même :

De :   Stylus Phantasticus

Objet : A propos de « Walsingham »
Date : 31 décembre 2008 10:18:22 HNEC
À :   Titus Curiosus

« The Walsingham Consort Books » par La Caccia / Patrick Denecker

Le CD est agréable à la première écoute, un doux ronronnement des cordes pincées que viennent colorer les suaves sonorités du dessus de viole et de la flûte à bec, tantôt grave , tantôt aiguë.

En approfondissant un peu, on reste cependant perplexe devant la légitimité d’une telle « réalisation »

_ musicale et discographique..

Car voici ce qui qu’écrivait la musicologue américaine Anne Smith dans le « Basler Jahrbuch » de 1978, la très sérieuse revue de la Schola Cantorum Basiliensis, l’école de musique ancienne de Bâle :

« Dans les « Walsingham consort lessons », la partie de flûte est de façon générale bien plus élaborée que dans les autres « Consort Lessons » (Morley, Cambridge et Rosseter).

Ainsi, de la 4ème pièce du recueil, « The Lady Frances Sidney’s Goodnight » de Richard Allison,  nous pouvons déduire que la flûte utilisée était une flûte traversière en Ré, avec une tessiture allant du ré2 au do 4 ; toute flûte d’une autre taille se révélant impraticable pour cette pièce. Et pareille tessiture correspond, en effet, à ce que nous attendons des virtuoses de l’instrument de l’époque (à la connaissance des œuvres de Virgiliano et Van Eyck…). Cette taille est également appropriée aux autres « recueils de consort« , du fait que la plupart de leurs pièces sont en clef de mezzo-soprano ou d’alto (ut2 ou ut3) ; ce qui signifie que la musique se joue dans le registre moyen de la flûte ténor en ré. Seul « Joyne hands » de Thomas Morley atteignant la limite supérieure de l’instrument (sol 4).

La partie de flûte est souvent interprétée sur une flûte basse en sol de nos jours… Or cela, pour toutes sortes de raisons, ne semble pas du tout correspondre à ce qui était effectivement prévu.

D’abord, et cela de façon générale, toutes les pièces pour flûte traversière et pour flûte à bec étaient jouées une octave au-dessus de la notation. Ce qui est impossible sur une basse en sol2.

De même qu’il est impossible de les jouer toutes en hauteur réelle, en 8-pieds, car les parties descendent souvent au fa2, et même une fois au ré2, dans l’exemple cité plus haut.

Deuxièmement, le fait de jouer la seconde voix à la flûte, une octave au dessus de la notation, semble avoir été une pratique également bien établie sur le continent, comme nous l’avons vu dans les pièces de Praetorius, de Schein et de Schütz. »

Anne Smith, ‘Die Renaissancequerflöte und ihre Musik. Ein Beitrag zur Interpretation der Quellen’, Basler Jahrbuch für Historische Musikpraxis 2 (1978) pp. 47-48

Lorsqu’on achète un CD de musique ancienne, une certaine « aura » musicologique auréole les interprètes ; et on voit mal pourquoi on mettrait en doute leur compétence, ou leur probité, musicale(s).

Et Patrick Denecker fait bien partie de ceux là, lorsqu’on prend connaissance de son CV sur Internet :
– Patrick Denecker étudie la flûte à bec à Anvers et est lauréat de plusieurs concours internationaux, tant en musique ancienne qu’en musique contemporaine.
– Musicien érudit, il s’entoure d’interprètes curieux, dépassant les frontières dans les pratiques d’interprétation. Il explore le répertoire (immense) pour flûte à bec, notamment les œuvres oubliées du XVIIe au XIXe siècle, et fonde l’ensemble La Caccia.

Patrick Denecker a déjà enregistré l’autre corpus de « consort Lessons » décrits par Anne Smith dans son CD :
Morley : « First Book of Consort Lessons » / La Caccia, et al.  (CD  Ricercar  RCR 251).

Ce premier CD a reçu les éloges de la presse ; comme va très certainement les recevoir le second volume, « The Walsingham Consort Books ».

Pourtant dans ces deux CD, les choix de Patrick Denecker sont en contradiction flagrante avec les résultats de la recherche d’Anne Smith :

_ Non respect de la signification du mot « flute« , qui implique l’utilisation d’une flûte traversière ; et non de flûtes à bec, toujours nommées « recorder«  en Angleterre à cette époque.

_ Non respect de la registration : très souvent Denecker joue la partie de flûte sur une flûte à bec basse en hauteur réelle. C’est en contradiction avec les conventions d’époque, où les flûtes jouaient en 4-pieds. Et c’est aussi en contradiction avec l’écriture : on ne joue pas des parties en ut2 ou en ut3, clefs de mezzo-soprano ou d’alto, avec un instrument appelé « basse ». Cela implique aussi que certaines notes (ré2 et mi2) de la partition ne sont pas jouées, cette flûte ne descendant qu’au fa2.

_ Non respect de l’instrumentation : Patrick Denecker s’arroge le droit de jouer la partie de dessus de viole à la flûte ; et de faire jouer la partie de flûte au dessus de viole. Ce qui n’est pas justifiable quand on sait que cette musique n’existait _ = n’était disponible à la lecture _ qu’en parties séparées, un cahier par instrument. Comment mépriser à ce point une instrumentation écrite avec précision et parmi les toutes premières de l’histoire de la musique, pour simplement mettre sa propre interprétation _ au sein du consort _ en avant ?

L’effet mis en évidence par la description qu’en donne Anne Smith de disposer de la contrepartie de flûte au dessus de la viole est du coup totalement effacé !


Ne blâmons pas les collègues-interprètes de notre flûtiste à bec un peu trop « gourmand ». Ils sont tous excellents _ c’est bien ce que j’avais personnellement, moi aussi, ressenti _ et offrent en cette « réalisation », comme en la précédente, une écoute tout à fait agréable. Mention spéciale au luthiste Philippe Malfeyt, tout en délicatesse et virtuosité. Denecker est lui même excellent sur son instrument.

Mais souhaiteriez-vous acquérir un CD des « 4 Saisons » de Vivaldi jouées à la mandoline, ou au saxophone tantôt baryton, et tantôt soprano ? Ou un CD de concertos pour piano de Mozart joués sur un orgue en 16 pieds ? ou sur un 4 pieds de clavecin ?

Si Patrick Denecker dispose d’arguments musicologiques pour réfuter les thèses de l’article du « Basler Jahrbuch », il serai sain qu’il les porte à la connaissance du public, et que ces CDs viennent, dès lors, étayer ses « analyses »…

En attendant, nous aimerions beaucoup _ et c’est probablement un euphémisme (sous la plume de Stylus Phantasticus) _ voir _ en l’occurrence écouter _ un jour ces pièces enregistrées avec le « bon » instrument, à la « bonne » octave et avec « respect » de l’instrumentation. Car, à notre connaissance, cela n’a pas encore été « réalisé » : jamais…

Voici le message _ musical et musicologique _ qui m’a « alerté »…

Et me rappelle l’historique de la « réalisation » par « Les Witches«  _ CD Alpha 526 _ du manuscrit « Susan Van Soldt« , chez Alpha, sous l’impulsion _ originaire _ de Jean-Paul Combet, impressionné par la beauté de ces pièces (flamandes) en sa jeunesse de musicien…

Cf mon article du 5 octobre :

« musiques d’intimité (suite) : du noté à la réalisation _ “retrouver les couleurs sonores” d’un “pays” quitté  » …

Ou de la relative importance de la « réalisation » musicale, par les musiciens-interprètes ;

ainsi que, en amont, de toutes les conditions de cette « interprétation-réalisation », tant pour le concert, que pour la séance d’enregistrement discographique

_ et leurs conditions, de la part des divers décideurs,

dont _ leur situation est « stratégique » _ les éditeurs de disques…


Merci à Stylus Phantasticus de me l’avoir ainsi « rappelé » :

les musiques du passé sont en attente en quelque sorte « fantômatique »,

telles des « Ombres errantes« , aux Enfers, en attente

de reparaître,

revivre, ressusciter ;

cela me rappelle aussi que

si j’ai acheté dès que je l’ai aperçu sur l’étal du libraire « Vous comprendrez donc« , de l’excellentissime Claudio Magris, autour du retour éventuel de son Eurydice perdue,

Marisa Madieri (1938-1996 _ l’auteur du si beau « Vert d’eau« ) :

cf mon (autre) article, du 29 décembre : « A propos de Claudio Magris : petites divergences avec Pierre Assouline _ sur son blog “la république des livres”  » ;

et « errante » ;

je ne l’ai pas encore lu…

Titus Curiosus, ce 31 décembre 2008

musiques d’intimité (suite) : du noté à la réalisation _ « retrouver les couleurs sonores » d’un « pays » quitté

05oct

A propos du CD : « Manuscrit Susanne Van Soldt _ Danses, chansons & psaumes des Flandres, 1599« , par Les Witches (CD Alpha 526).

En complément à l’additif à mon article récent à propos des musiques « terminales »,

concernant les musiques « de l’intimité »,

le CD « Manuscrit Susanne Van Soldt _ Danses, chansons & psaumes des Flandres, 1599« , par Les Witches (CD Alpha 526) vient apporter un fort intéressant éclairage historique, en plus _ et d’abord ! _ d’une interprétation magnifiquement pleine de vie…

Car si le manuscrit portant le nom de la jeune fille (d’origine anversoise : Susanne Van Soldt) qui avait noté « à l’encre et à la plume » ces « psaumes« , ces « chansons » et ces « danses » des pays de Flandres _ que sa famille (anversoise) et peut-être elle-même (si elle était alors née) avai(en)t dû quitter pour causes d’effoyables guerres et persécutions religieuses _,

car si ce manuscrit, donc,

était bien connu du cercle _ assez restreint _ des musicologues

ainsi que des musiciens

familiers (à l’étude et/ou au concert) des musiques de cette période (de fin de la Renaissance) ou de ces territoires des confins (méridionaux) néerlandais ;

la plupart

_ à commencer, déjà, par les interprètes musiciens eux-mêmes :

quelque chose devant s’en entendre

(ou plutôt devant « manquer » d’être effectivement entendu _ perçu et compris ;

et sans qu’on en ait, le plus souvent, conscience, la plupart du temps

pour la plupart de ceux des auditeurs, en aval, qui n’ont pas une oreille assez avertie pour ressentir et repérer,

en aval, donc,

un tel « manque »… _

faute d’avoir été, « cela »,

en amont,

effectivement « repéré », « compris » et assimilé et « incorporé », dans l’interprétation physique de ce qui était écrit ; puis lu :

par les interprètes, qui nous restituent, à nous, auditeurs, en aval donc, les couleurs des sonorités physiques de cette musique

telle qu’elle dût jaillir du « génie » de ses auteurs _ compositeurs : divers, et populaires, à foison, ici _ ;

et qui, quelque jour, un jour, fut « notée »…)_ ;

la plupart, donc, des « connaisseurs » de ce manuscrit

et interprètes

_ y compris au disque : ainsi le récent CD interprété sur virginal par Guy Penson (« The Susanne van Soldt Virginal Book (1599)«  CD Ricercar 264) _

de la musique qui y était « notée », écrite (« à l’encre et à la plume« )

n’y « entendaient »

_ et donc n’en donnaient à « entendre » (au double sens d’écouter et de comprendre, aussi) _

que des « transcriptions » pour clavier

à la portée d’un _ ou d’une _ interprète, par exemple « amateur »

_ apprenant à jouer, par exemple… _,

plus ou moins néophyte _ telle que pouvait être la jeune Susanne Van Soldt elle-même,

âgée, semble-t-il, de treize ans (s’il s’avère bien qu’elle est née en 1586, comme des recherches en justifient l’hypothèse) ;

et des « transcriptions »

d’intérêt guère plus qu' »ethno-musicologique », en quelque sorte (voire « folklorique »),

ou que « technique »

_ tant pour « se faire les doigts »,

que pour s’initier à _ ou « assimiler », « s’incorporer » _ un style

(le style disons, ici, « de la Renaissance tardive »,

juste avant l’éclosion

_ italienne : à Mantoue, et puis bientôt Venise, avec Claudio Monteverdi

_ dont la discographie d’excellence est très heureusement riche _ ;

à Florence, avec Giulio Caccini

_ cf le très bel enregistrement de son « Euridice« , par « Scherzi Musicali », sous la direction de Nicolas Achten, au théorbe (CD Ricercar 269) _

et Jacopo Peri, autour de la Camerata Bardi ; ainsi qu’à Rome, avec Emilio De’ Cavalieri

_ cf l’interprétation merveilleuse des « Lamentations » (« Lamentationes Hieremiae Prophetae« ) du « Poème Harmonique » dirigé par Vincent Dumestre : CD Alpha 011)  :

qu’on se précipite sur les enregistrements disponibles de ces « génies » si poétiques !… _;

juste avant l’éclosion, donc, de

ce qu’on va _ bien a posteriori, toujours !.. _, nommer

le style « baroque » musical) ;

des « transcriptions » d’intérêt « ethno-musicologique » ou « technique », donc,

bien davantage _  hélas, alors _ que d’un « intérêt » _ ou d’un « goût, sinon même  ! _ véritablement musical…

Même si le pire n’est _ heureusement _ pas toujours le plus sûr…

Or, l’éditeur (discographique : créateur et directeur _ = « âme » _ d’Alpha Productions) Jean-Paul Combet, qui lui-même avait « pratiqué » ce « cahier de musique » en des temps d’exercices « personnels » de divers claviers _ dont celui de l’orgue _,

l’avait « entendu », de sous ses doigts mêmes, « d’une tout autre oreille » ;

et, qui plus est, sans jamais l’oublier _ perdre de vue (en l’occurrence, d' »oreille ») _,

comme tout ce qui peut « marquer » précisément une « âme » ;

et lui imprimer, pour jamais, un pli…

_ sur le pli, lire Deleuze : « Le pli : Leibniz et le baroque« …

Ainsi ces musiques « notées » en son cahier personnel, ou familial, par la jeune Susanne Van Soldt,

continuaient-elles de lui trotter « dans » quelques recoins un peu reculés, enfouis, perdus des (riches, à proportion d’une « culture » incorporée) labyrinthes de « la tête »,

l’amenant à « penser » qu’il ne s’agissait pas là

de musiquettes « réduites »

pour des pièces (de clavier) un peu simples, voire « simplettes », pour jeune fille claviériste _ de treize ans ? _ « se faisant les doigts », à l’épinette (ou « virginal« ), à ses « heures perdues »,

en quelque intérieur

_ à la Vermeer : comme, en leur radieuse « présence », ces « intérieurs« -là, de Vermeer, se « voient » ! _

« bien tenu » :

à Londres, désormais, pour la jeune Susanne

(la Londres d’Elizabeth Ière, en 1599 :

dont le fier règne s’est étendu du 17 novembre 1558,

_ à la mort de sa sœur Marie Tudor, dite la sanglante _ « Bloody Mary » _,

au 24 mars 1603, quand la « reine-vierge » meurt à son tour, au palais de Richmond ) ;

à défaut de l’Anvers que venait de « prendre » _ le 17 août 1585, après un terrible siège d’un an _ et « ré-occuper » les troupes espagnoles d’Alexandre Farnèse, au service de Philippe II _ puis, sous d’autres généraux (Farnèse, lui, meurt le 2 décembre 1592), du roi son successeur, Philippe III, sur le trône d’Espagne,

puisque Philippe II vient de mourir à l’Escorial, le 13 septembre 1598 ;

en fait, Philippe II a choisi de laisser le trône des Pays-Bas à sa fille aînée (adorée) l’archiduchesse Isabelle (1566-1633) qui épouse

_ la cérémonie se déroulera à la cathédrale de Valence le 18 avril 1599,

conjointement avec la célébration « royale » du mariage de son frère cadet, le tout nouveau roi Philippe III, avec sa cousine l’archiduchesse Marguerite d’Autriche _ ;

Philippe II a choisi, en son testament, de laisser le « trône » des Pays-Bas (à Bruxelles) à sa fille aînée (adorée) l’archiduchesse Isabelle, donc, qui épouse

ce 18 avril 1599 son cousin Albert de Habsbourg, fils de l’Empereur Maximilien II _ et gouverneur des Pays-Bas depuis le 11 février 1596 : leur règne sera _ du moins est-ce ainsi que les historiens le « reconnaissent »… _ paisible et de prospérité…

A la capitulation d’Anvers, l’automne 1585, la ville se vide de presque la moitié de la population, qui quitte  _ et s’expatrie, pour toujours, de _ la ville (et du pays) occupé(s), et cela pour des raisons de pratiques confessionnelles absolument proscrites.

La famille de Susanne Van Soldt fit partie _ à quelle date ? dès 1585 ? l’année suivante ? un peu plus tard ?.. _ de ces « 40 % » d’émigrants-là, de Flandres,

« fuyant » son « pays »

« pour échapper aux folies d’une époque en proie aux pires persécutions religieuses« , écrit Jean-Paul Combet en sa courte présentation du CD, page 3…

Les « Pays-Bas » du Sud vont demeurer _ et pour longtemps : jusqu’aujourd’hui !_, « séparés » des « Provinces-Unies » du Nord _ nées de l' »Union d’Utrecht« , le 5 janvier 1579 ;

et dans le giron, eux, de l’église catholique et romaine

qui fait triompher, par toute la « culture » et dans les Arts (de ce qui deviendra en 1830 « la Belgique »), le style dit « baroque »

(de la Contre-Réforme, reconquérante, désormais :

ce n’est qu’en 1648 que le Traité de Westphalie viendra _ à peu près _ mettre un terme (grâce à un accord sur le principe simple : « cujus regio, cujus religio« ) aux pires exactions de ces si longues et si destructrices « guerres de religion« , qui,

d’avoir mis l’Europe « à feu et à sang »,

l’ont « saignée à blanc »…) :

ainsi la ville d’Anvers est-elle peut-être d’abord pour nous

la cité de Pierre-Paul Rubens (1577 -1640), le « magnifique »…

_ soit un exact contemporain, anversois à Anvers (et de par toute l’Europe, diplomatiquement)

de Susanne Van Soldt, anversoise de Londres, elle…

« Vers 1599« , la date approximative d’attribution par les musicologues

de la rédaction « à l’encre et à la plume » par Susanne Van Soldt de son cahier manuscrit de musique,

cela faisait quatorze ans que le pays natal (Anvers) avait été quitté,

peut-il se calculer…

Et Susanne a treize ans.

Lui _ Jean-Paul Combet, donc _ « y » (= la musique « notée ») « entendait » un peu plus qu’une « réduction pour clavier »… ;

ou plutôt, il assignait à cette « réduction pour clavier » une fonction tout autre _ et de plus d’ampleur _ qu’une interprétation « solitaire » : rêveuse et mélancolique ; sur un virginal, ou épinette ;

je le cite, toujours à la page 3 du livret du CD :

« Le matériau musical semble a priori _ c’est-à-dire « apparaît » ; et antérieurement à (la pratique de) l’expérience _ modeste ; des pièces dans l’ensemble faciles à jouer au clavier pour une très jeune exécutante« …

Rien moins, cependant, en fait, que tout un « matériel » (de base) pour (pratiquer _ à plusieurs ! _ des) « musiques d’ensemble d’intimité » festives ;

c’est-à-dire des musiques pratiquées festivement en famille

_ et avec un cercle élargi d’amis (flamands) _,

par un ensemble _ ou consort (en anglais) _ de « voix », tant instrumentales que vocales _ selon les pratiques dominantes du temps ;

loin de « pièces pour concert » de cour (et solistes virtuoses)

que privilégient aujourd’hui _ et pratiquent _ les interprètes _ au concert comme au disque _ récitalistes ;

et que,

en « aval »

de cet « amont » (des concertistes),

« connaissent » seulement ceux qui n’ont _ indirectement _ accès, par ricochets en quelque sorte, qu’au disque ou au concert,

sans pratiquer eux-mêmes, et avec d’autres (des amis musiciens, pour le seul plaisir de « jouer » ensemble ; et pas de « se produire en concert » devant d’autres), cette musique (de « consort ») « à jouer »…

Un répertoire idéal pour « Les Witches » : auxquels (l’éditeur _ des CDs Alpha) Jean-Paul Combet les a « proposées » :

« Il fallait la touche de magie des Witches pour rendre _ restituer le dû ! _ à ces réductions

_ car voilà bel et bien ce qu' »étaient » ces pièces (et leur « fonction » éminemment pratique ! A re-déployer dans toute leur ampleur !!!) _

leur dimension

_ collective festive (dans le cadre familial, restreint ou élargi : à d’autres anversois et flamands immigrés, eux aussi, à Londres !!! et qui n’oubliaient pas d’où ils venaient…) _

première,

spirituelle pour les psaumes à jouer « ès maisons »,

ou quasi obsessionnelle pour les branles & rondes à danser

« sans rien dire », cela va de soi »

_ Jean-Paul Combet a commencé cette préface en citant, en exergue, la chanson inoubliée de Jacques Brel

(dont on célèbre le 9 octobre, dans quatre jours, le trentième anniversaire de la disparition :

de nombreux Cds _ de commémoration… _  sont déjà disponibles sur ce marché _ « vendeur » et légitime, pour une fois… : pour ceux qui voudraient se faire une cure revigorante de « Brel » _ et sa formidable « présence » !…) :

« Les Flamandes dansent sans rien dire…« …

Musique sacrée, musique profane ; les deux volets de la musique d’alors _ en son intimité ;

et pas une musique de concert, pas une musique de cour…


Et les Witches, ce sont

l’orgue positif _ d’inspiration germanique _ Quentin Blumenroeder, le cistre _ d’après un modèle italien du XVIe siècle _, le virginal double (muselaar et muselardon _ ou « child virginal« ) d’après Rückers, de Freddy Eichelberger ;

le violon _ italien (école de Brescia, XVIIe siècle) _, d’Odile Edouard ;

les flûtes à bec soprano _ d’après un instrument du château de Rosenborg (Danemark) _, alto _ d’après Ganassi _, ténor _ le premier, d’après Rafi, le second, d’après un anonyme du musée de la musique à Paris _, les flûtets à trois trous, de Claire Michon ;

la base de viole _ « le roi David« , d’après un modèle anglais _, de Sylvie Moquet ;

ainsi que le luth Renaissance, la guiterne, de Pascale Boquet ;

auxquels ont été joints , amis invités,

pour cette fête de musique,

la cornemuse du Poitou, de Mickaël Cozien ;

le rommelpot (ou tambour à friction flamand), le tambour catalan, le tambour à cordes, les tambours sur cadre (Daf de Syrie, Daf de Turquie), les grelots (d’Inde), de Françoise Rivalland ;

et l’orgue Brabantsche Rond et le muselaar (ou « mother virginal« ), de Sébastien Wonner :

soit une bien belle réunion d’instruments

et d’instrumentistes-musiciens « sorciers » (tous « witches« …)

pour cette « fête » flamande londonienne, de 1599…

Jean-Paul Combet remarque aussi combien, dans les « peintures flamandes du XVIIème siècle » _ en commençant, peut-être par celles des Breughel, père et fils _,  « la fête est presque toujours empreinte de sérieux sinon de gravité« …

Aussi « imagine« -t-il « ainsi _ au présent de l’indicatif, désormais _ Susanne, cette petite fille flamande _ expatriée (= immigrée) à Londres _

dont nous ne saurions rien si elle n’avait copié dans son _ intime _ cahier de musique les danses & chansons qu’elle aimait,

joyeuse et grave,

retrouvant en Angleterre sur le pupitre de son virginal _ ou épinette _

les couleurs sonores de son pays natal« …

L’affaire

(de la « réalisation » physique sonore _ pardon de ces pléonasmes ! _

ainsi que musicale _ quant à l’interprétation _

à l’enregistrement du CD ainsi qu’aux concerts !)

prit son temps ;

mais fit, peu à peu, son chemin _ en les interprètes invités, soient les Witches, à s' »y » pencher quelque peu dessus _ ;

et vient d’aboutir à ce disque si riche de vie,

si magnifiquement (et justement) coloré

(ce CD Alpha 526 « Manuscrit Susanne Van Soldt _ Danses, chansons & psaumes des Flandres, 1599« ) ;

ainsi qu’à des concerts _ festifs, comme cela se doit tout particulièrement pour ce répertoire ! _,

notamment à celui de l’Académie Bach d’Arques-la-Bataille, ce mois d’août 2008 :

interprétations-réalisations sonores et musicales assez éblouissantes en leurs pulsations

afin de ressusciter des phrases _ tant musicales, que celles des psaumes eux-mêmes ; mais aussi des chansons _ qui n’attendaient _ depuis un peu longtemps, peut-être _ que cela, pour se dés-engourdir ;

et danser ;

chanter ;

retentir de nouveau…

Ce quon peut attendre d’une interprétation musicale : faire résonner, retentir, mais aussi faire ressentir les moindres nuances d’accentuation, de ce qui une fois fut « noté » sur papier ; fut écrit…

On sait bien que tout n’est pas écrit, en musique ;

surtout en ces temps-là…

En tout cas, le Cd nous les donne (= les « rend« , les « restitue »),

ces phrases qui parlent, qui chantent, qui dansent bien haut,

en leur rythme syncopé _ ce qu’il faut, « sur le vif » !.. _

et fraîcheur native ;

comme il se doit pour toute musique interprétée (= « jouée »), bien sûr !!!

Pour finir, je dois encore témoigner du formidable succès des Witches au concert,

de la jubilation des publics,

et de la joie personnelle de l’initiateur de ce CD Alpha 526…

Titus Curiosus, ce 5 octobre

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