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A propos de Jean-François Marmontel poète, musicologue et librettiste…

14sept

Ce jeudi après-midi du 14 septembre,

j’ai un peu retrouvé Jean-François Marmontel (Bort-les-Orgues, 11 juillet 1723 – Abloville, 31 décembre 1799) _ je m’étais rendu à Bort-les-Orgues, sa cité natale, le lundi 7 avril 1997 : conseiller artistique de La Simphonie du Marais et Hugo Reyne, j’avais alors rencontré Jacques Sirat, connaisseur et collectionneur de l’œuvre de Marmontel, afin d’envisager la possibilité d’un concert (ou d’un CD) d’œuvres de Jean-Philippe Rameau sur un livret de Jean-François Marmontel : « La Guirlande« , « Acanthe et Céphise », « Les Sibarites« , ou bien encore « Daphnis et Églé« , dans la perspectives des fêtes du bicentenaire, en 1999, de la naissance de Marmontel ; et, en effet, les célébrations de cet anniversaire auront lieu, à Mauriac, du 2  au 30 juillet, et à Bort, du 2 août au 27 septembre 1999… _ pour un cinquième moment du colloque, à Bordeaux, à l’Auditorium de la Bibliothèque municipale, « Jean-François Marmontel (1723-1799 Bilan et nouvelles pespectives critiques« ,

dont voici le programme auquel j’ai assisté :

5. Marmontel poète, musicologue et librettiste


Président de séance :
Stéphane Pujol (Université Toulouse-Jean Jaurès)

15h20-15h40 : Nathanaël Eskenazy (Université de Lorraine), « Une conversion italienne si évidente ? Du « Dialogue entre Lully, Rameau et Orphée dans les Champs Elysées » à « Polymnie » : repenser les approches esthétiques et théoriques de Marmontel sur l’opéra »

Discussion – Pause

Président de séance :
Jean-Noël Pascal (Université Toulouse-Jean Jaurès)

16h00-16h20 : Jean-Philippe Grosperrin (Université Toulouse-Jean Jaurès), « Poème de la polémique : voix et cris dans « Polymnie » »

16h20-16h40 : Anthony Saudrais (Université Rennes 2), « Conserver, réinventer l’opéra lulliste : les réécritures des tragédies en musique de Quinault par Marmontel »

16h40-17h00 : Hélène Cussac et Julien Garde (Université Toulouse-Jean Jaurès), « Du conte marmontélien au livret et à l’opéra : le son dans tous ses états »

En 1997, et en lien avec la cité natale de Jean-François Marmontel, Bort-les-Orgues _ j’y suis allé deux fois _,  je m’étais en effet un peu familiarisé avec l’œuvre de Marmontel _ dont, notamment, ses Mémoires _ainsi qu’en témoigne ma remarque en incise en mon article du 13 mai 2009 : « « 

_ et sur la thématique familière de Marmontel lui aussi des bergers, consulter cet autre article en date du 22 mai 2009 : « « 

Et sur la féconde collaboration de Rameau avec Marmontel, cf encore cet étoffé article mien du 18 décembre 2021 : « « , issu d’échanges passionnants avec ce ramelliste passionné qu’est l’ami Patrick Florentin…

Ce jeudi 14 septembre 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Une sidérante incuriosité musicale enfin réparée : la pastorale héroïque « Achante et Céphise, ou la Sympathie » de Rameau (1751) enfin accessible (et brillamment) au disque en son intégralité…

18déc

Pour ce ramiste essentiel qu’est l’ami Patrick Florentin

 

Une œuvre magnifique de Jean-Philippe Rameau, « Achante et Céphise, ou la Sympathie« ,

pastorale héroïque en trois actes, sur un livret de Jean-François Marmontel, créée le 18 novembre 1751,

vient de connaître enfin sa première réalisation discographique, sous la direction très vivante et inspirée d’Alexis Kossenko.

Hier vendredi,

ce remarquable événement discographique, vient d’être célébré à sa juste mesure par Jean-Charles Hoffelé, sur son site Discophilia, sous le titre très adéquat de « Révélation« …

RÉVÉLATION

L’Ouverture – une pure folie qui fait éclater l’orchestre ramiste en un saisissant _ et éblouissant _ feu d’artifices – aurait dû _ en effet _ suffire à alerter les interprètes depuis longtemps.

Las !, rangé _ bien paresseusement _ au rayon des divertissements _ purement circonstanciels : ici la célébration d’un héritier du trône de France… _ et considéré _ bien à tort ! _ comme secondaire dans un catalogue où l’on préférera d’abord priser les tragédies lyriques ou les opéras ballets, d’Acanthe et Céphise, on tira _ tels Frans Brüggen ou Christophe Rousset _ les danses et basta. L’occasion – mineure – l’anniversaire du Duc de Bourgogne, petit-fils de Louis XV, et un livret bien troussé à l’action mince mais efficace (des amants doués par une bonne fée de sympathie émotionnelle et physique sont menacés par un mauvais génie qui veut s’emparer de la part féminine du couple), mais où il est possible de débusquer les références maçonniques assez explicites dont Marmontel a parsemé son poème – auront suffit à plonger cette partition stupéfiante _ oui ! _ dans l’oubli.

C’était n’en pas voir la musique, prodigieuse _ voilà ! _, et oublier un peu vite que Rameau avait écrit sur mesure Achante pour Pierre Jélyotte, et Céphise pour Marie Fel _ deux interprètes d’exception… Finalement, Sylvie Bouissou et Robert Fajon éditèrent l’œuvre en 1996, ils étaient bien les seuls à y croire. Voici qu’Alexis Kossenko, aiguillonné par le Centre de Musique baroque de Versailles, la révèle, coup de tonnerre ! _ c’est cela…

La musique est de bout en bout une splendeur _ absolument ! _, l’art vocal même s’y émancipe, mêlant le chant et le récit, donnant à l’ensemble une dramaturgie moderne qui fleurira dans Les Paladins, et bonheur, autant Sabine Devieilhe que Cyrille Dubois animent de leurs voix stylées et ardentes le couple des amants torturés, toujours unis devant le Mage si sombre de David Witczak, tous emportés par la direction athlétique _ très justement vivante ! _ d’Alexis Kossenko, les Chantres du Centre de musique baroque de Versailles menés avec brio par Olivier Schnebelli n’étant pas en reste.

Un conseil, commencez par le second CD : le grand divertissement de l’Acte II, avec l’entrée des chasseurs est un des moments les plus stupéfiants de tout Rameau, qui écrivit spécialement des parties de cors et de vents _ une brillante nouveauté _ pour des souffleurs venus des collines de Bohème. Irrésistible, et comment ne pas penser _ oui ! _ aux prodiges d’inventions qui magnifieront Les Boréades ? Sans nul doute, dix ans avant, Achante et Céphise fut leur laboratoire.

LE DISQUE DU JOUR

Jean-Philippe Rameau(1683-1764)


Acante et Céphise ou La Sympathie – Pastorale héroïque, RCT 29


Sabine Devieilhe
, soprano (Céphise)
Cyrille Dubois, ténor (Acante)
David Witczak, baryton (Le génie Oroès)
Judith van Wanroij, soprano (Zirphile)
Jehanne Amzal, soprano (La Grande Prêtresse)
Artavazd Sargsyan, ténor (Un Coryphée, Un berger)
Arnaud Richard, baryton (Un Coryphée, Un chasseur)
Marine Lafdal-Franc, soprano (Une fée, Une bergère)
Anne Sophie Petit, soprano (La deuxième Prêtresse, Délie)
Floriane Hasler, mezzo-soprano (La troisième Prêtresse)

Les Chantres du Centre de musique baroque de Versailles
Les Ambassadeurs ~ La Grande Écurie
Alexis Kossenko, direction

Un album de 2 CD du label Erato 019029669394

Photo à la une : © DR

Ce superbe événement discographique ramiste m’avait été annoncé par ce ramiste essentiel, président de la Société Jean-Philippe Rameau, l’ami Patrick Florentin, le 29 octobre 2021.

Dans sa réponse à un courriel (du 20 octobre 2021) que j’avais intitulé « Un superbe CD où triomphe Rameau : le « Jéliote » de Reinoud Van Mechelen (Alpha 753)« ,

et dans lequel j’avais adressé à Patrick mon article du 18 octobre : « « ,

en un courriel en date du 29 octobre, Patrick Florentin, me répondait, en effet, entre autres nouvelles musicales, ceci,

concernant la discographie à venir très prochainement de Jean-Philippe Rameau :

« Le prochain événement ramiste qui devrait te ravir sera la sortie début novembre d’Acante et Céphise de Rameau qu’a enregistré l’année dernière Alexis Kossenko« …

Oui, c’est bien en effet un « événement » pour la discrographie de l’œuvre musical de Rameau,

qui comporte encore _ scandaleusement ! _ bien trop de vides, que ce premier enregistrement intégral _ et si réussi ! _ de cette Pastorale héroïque en trois actes qu’est cet « Acanthe et Céphise« , de 1751…

Voici plusieurs articles de mon blog _ ouvert le 3 juillet 2008 _ dans lesquels j’ai évoqué l’admirable inlassable travail en faveur de la meilleure connaissance et diffusion de l’œuvre de Rameau de l’ami Patrick Florentin :

_ un article du 13 mai 2009 : , avec échanges de courriels, notamment avec Patrick Florentin…

_ un article du 15 juillet 2021 : 

_ et un article du 19 novembre 2021 : 

Mais, plus profondément, je veux ici citer ces deux événéments importants pour les progrès de la connaissance de l’œuvre musical de Rameau

que sont :

_ la donation de la collection des documents ramistes de la collection de Patrick Florentin à la Fondation de Royaumont, le 11 juin 2011 : La Collection Rameau de Patrick Florentin (un document agrémenté de nombreuses photos)

_ et le chapitre 17, « Rameau’operas on disc« , par Patrick Florentin, dans le très récent livre « The Operas of Rameau _ Genesis, Staging, Reception » de Graham Sadler, Shirley Thompson et Jonathan Williams, paru le 10 septembre 2021 ;

dont voici d’une part l’abstract :

« Until the 1960s recordings devoted to Rameau’s choral and operatic works remained few and far between, perhaps because performers _ assez probablement… _ were not sufficiently versed in the conventions of this idiosyncratic genre. Unlike his keyboard and chamber music, which seemed to enjoy a little more favour _ en effet _, Rameau’s operas were at the time more often offered to the public in suites of orchestral pieces _ voilà… _ as, for instance, from Les Fêtes d’Hébé recorded by Jean Allain in 1956 or from Dardanus by Charles Munch in 1963. While the bicentenary of the composer’s death in 1964 triggered a genuine interest in his works on disc, it was the rediscovery of Baroque repertoire performed on period instruments from the 1970s onwards that stimulated increasing interest in his music _ oui ! From then on, thanks to the efforts of historically informed musicians, Rameau’s discography has gradually expanded, with a marked enlargement on the occasion of the tercentenary of his birth in 1983 » ;

et d’autre part et surtout un très intéressant extrait (de 7 pages, sur les 22 que comporte en tout l’article) est accessible par ce lien-ci.

En voici, au moins, les deux capitales _ et très utiles ! _ phrases finales de la conclusion :

« However, at the time of writing, Acante et Céphise, Dardanus (an unadulterated form of the 1739 version), Les Fêtes de Ramire, Io, the complete version of La Princesse de Navarre, Les Surprises de l’Amour (1748 version), and Zoroastre (1749 version) still await their CD or DVD debut.

Following the achievements inspired by the 2014 _ 250 th _anniversary _ of the Rameau’s death (12-9-1764) _, the priority must now be to complete this discography by tackling those Rameau operas wich remain unrecorded« .

Voilà donc encore pas mal de pain sur la planche pour les musiciens-interprètes

et pour les producteurs tant d’opéras sur la scène que d’opéras sur CDs et DVDs…

Pour ce compositeur absolument essentiel du patrimoine musical français qu’est ce merveilleux Jean-Philippe Rameau…

Et pour ces chefs d’œuvres si indispensables du merveilleux _ fin, délicat, raffiné, et admirablement dansant.. _ répertoire de l’opéra baroque français,

encore si injustement méconnu et délaissé, 

et cela en dépit du grand succès durable auprès du public du répertoire baroque…

Ce samedi 18 décembre 2021, Titus Curiosus – Francis Lippa

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