Posts Tagged ‘Jorge Luis Borges

L’hommage, discret mais vibrant, rendu le 12 octobre dernier, à la Maison de la Poésie à Paris, par Enrique Vila-Matas à son cher et fidèle traducteur André Gabastou, qui décèdera le 11 novembre ; à l’occasion de la présentation de son fascinant « Montevideo », traduit en français par André Gabastou…

19nov

Le 12 octobre dernier, à la Maison de la Poésie à Paris, au cours d’un fascinant poétique entretien (de 74′) avec Tiphaine Samoyault,

le romancier espagnol Enrique Vila-Matas n’a pas manqué, avec sobriété et douceur dans la voix, de rendre aussi un bel et vibrant discret hommage à son cher et fidèle _ indispensable passeur ! _ traducteur en français André Gabastou _ décédé le 11 novembre dernier ; cf mon article «  » d’avant-hier, 17 novembre _,

ainsi que l’a enregistré cette passionnante vidéo _ sur laquelle n’apparaît pas André Gabastou, présent dans la salle… _, autour du très subtil « Montevideo » que venait présenter l’écrivain

_ c’est notre amie Monique Moulia qui m’a signalé l’existence de cette belle vidéo parisienne : « Merci de votre hommage à André Gabastou dont nous avons aimé et admiré le travail et dont nous avions apprécié la présence , l’humour, l’enracinement et l’ouverture au monde,  simultanément . Je me permets de vous joindre cette référence  à une conférence donnée il y a un mois par Tiphaine Samoyault à la Maison de la Poésie : André Gabastou était dans la salle …et cette conférence  intitulée Montevideo pour introduire l’intervention d’Enrique Vila-Matas est magnifique.

Espérant  pouvoir partager encore avec vous un peu de cette beauté qui sauve« 

Les ombres de Julio Cortazar, Jorge Luis Borges, Adolfo Bioy Casares, Isidore Ducasse, Jules Laforgue, Jules Supervieille, Idea Vilariño, Julio Herrera y Reissig, Copi, étaient présentes, en effet, rodant, toutes, autour de _ et jusque dans _ la chambre 205 de l’Hôtel Cervantes _ mais est bien là, justement, la puissance shamanique de la magie poétique de la littérature _, comme cela est fantastiquement évoqué, avec une sorte d’humour grave, fin, discret et léger, sans jamais hausser le ton, feutré, ni surtout pas s’appesantir, par les deux ultra-fins interlocuteurs de cet entretien, comme on les aime,

en _ et aussi à propos de _ cette Montevideo « capitale de la littérature » de l’hémisphère sud…

Pour ma part, j’ai bien sûr pensé aussi à l’amie Silvia Baron Supervielle

_ cf par exemple mon article du 24 septembre 2020 : « «  ;

un article dans lequel est présent, aussi, je le découvre à sa relecture, l’ami Eduardo Berti, revu ce dimanche après-midi à Malagar, en compagnie de l’unique Alberto Manguel (avec aussi cette fée des convergences littéraires qu’est la merveilleuse Sylviane Sambor…) : je reviendrai prochainement à cette rencontre malagarienne d’Alberto Manguel et Eduardo Berti, pour le bel anniversaire des 20 ans de Lettres du Monde….

Ce dimanche 19 novembre 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Au sein de la série « Bioy et ses femmes » : sa mère, Marta Casares Lynch, en habile Célestine…

22juil

Un autre très intéressant assez récent article, paru dans El Pais du 29 septembre 2019, sous la plume de L. C. Bermeo Gamboa, s’intitule « Adolfo Bioy Casares, el caballero que comía dulce de leche« …

Cet article met très pertinemment l’accent sur le rôle décisif _ de Célestine _ que joua _ et à divers égards _ la mère d’Adolfito, Marta Casares Lynch, sur l’histoire personnelle un peu singulière de son fils unique…

Adolfo Bioy Casares, el caballero que comía dulce de leche

Septiembre 29, 2019 – 11:17 a. m. Por:

L. C. Bermeo Gamboa, especial para Gaceta

Adolfo Bioy Casares (1914 – 1999) recibió el Premio Cervantes de literatura española en 1990.

Foto: Especial para El País

Un article vraiment très intéressant !

Ce jeudi 22 juillet 2021, Titus Curiosus – Francis Lippa

Une semaine Bioy à Bordeaux du 7 au 11 octobre prochains

28août

Chers amis, 

l’Association Les Amis de Bioy Casares, 
dont je suis le président, 
vous présente le calendrier des manifestations Bioy 
qui auront lieu à Bordeaux du lundi 7 au vendredi 11 octobre prochains.


Ce mercredi 28 août 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa
PROGRAMME de l’hommage à Bioy Casares



du lundi 7 au vendredi 11 octobre :


à la Bibliothèque Mériadeck :

exposition Hommage à Bioy Casares :

documents (collections personnelles)

et L’Invention de Morel

– quelques images de la BD de Jean-Pierre Mourey (Casterman, 2007)

adaptée du roman L’Invention de Morel d’Adolfo Bioy Casares 


du mardi 8 au samedi 12 octobre :

à la Halle des Chartrons :

exposition Une autre invention de Morel : Autrement Buenos-Aires/Tokyo Autrement .


… 
Du mercredi 2 octobre à fin novembre :


à l’Institut Cervantes :

… 

exposition Fernando Cometto Fenêtre sur  Bioy Casares

avec des rencontres/lectures autour du travail de l’artiste et de l’œuvre-source



 lundi 7 octobre :


au cinéma Utopia :

à 20h 30 : projection du film INVASION  de Hugo Santiago

(scénario d’Adolfo Bioy Casares, Jorge-Luis Borges et Hugo Santiago)

présentation et débat avec Cecilia Gonzalez, universitaire


… 

 mardi 8 octobre


à l’Institut Cervantes :

à 18h : Regards croisés autour d’Adolfo Bioy Casares 
table ronde/lectures avec

Stella-Maris Acuña, Silvia-Renée Arias, Eduardo Berti, Edgardo Scott et André Gabastou


 mercredi 9 octobre :…
à l’Auditorium de la bibliothèque Mériadeck :

à 17 h : Qui êtes-vous, Adolfo Bioy Casares ?

portrait-lectures

avec Michèle Elichirigoity, professeur d’espagnol,

Stella-Maris Acuña, universitaire argentine,

et en compagnie de lectrices.


 jeudi 10 octobre :


à l’Auditorium de la Bibliothèque Mériadeck :


 – de 16h 30 à 17h 30 :

projection du film documentaire Adolfo Bioy Casares (émission Océaniques )

présenté par André Gabastou, scénariste du film et traducteur de l’œuvre d’Adolfo Bioy Casares

 
 – de 18h à 19h :

De la personne au personnage :

rencontre avec René de Ceccatty, écrivain, essayiste et traducteur,

à propos de Fiction douce (où est présent le personnage de Bioy),

et de Mes Argentins de Paris (dont Bioy),

en dialogue avec Francis Lippa, cousin de Bioy



à la Halle des Chartrons :

 à 20h 30 :

nocturne argentin



 vendredi 11 octobre :


à l’Auditorium de la Bibliothèque Mériadeck :

de 17h 30 à 19h :
 Les héritiers d’Adolfo Bioy Casares  

avec les écrivains et traducteurs Eduardo Berti, Edgardo Scott et André Gabastou


à la Halle des Chartrons :

 à 20h 30 :

nocturne argentin

 

Bioy et Borges : Bioy sur (à propos de) Borges

28juin

Avec le recul des bientôt vingt ans de la mort de Bioy

_ le 8 mars 1999, à Buenos Aires _,

et à mesure que vont être dépouillées les archives Bioy

données par ses héritiers à la Bibliothèque Nationale d’Argentine,

on peut espérer une relecture à nouveaux frais de Bioy _ et de Silvina Ocampo _,

et notamment de son _ leur _ rapport à Borges ;

en regrettant vivement que l’édition française n’ait même pas consenti à publier son Borges, c’est-à-dire les extraits de son Journal qui concernaient Borges (et pas même la version abrégée !) ;

l’incuriosité française est plus que jamais flamboyante, à l’heure du tout-pragmatisme…

Pour une amorce de constitution de dossier Bioy/Borges,

ceci :

Adolfo Bioy Casares, o cómo sobrevivir a Borges

Se cumple _ en 2014 _ el centenario del autor de La invención de Morel, un escritor que, a su capacidad literaria, suma el hecho de haber sido el amigo y confidente de Borges durante más de cincuenta años.

ALBERTO GORDO | 15/09/2014


Adolfo Bioy Casares…

Los homenajes a Adolfo Bioy Casares (1914-1999) se suceden en Argentina cien años después de su nacimiento. Reediciones y tomos conmemorativos celebran a un escritor hoy fundamental _ si ! _, pero cuya obra, a menudo, ha sido eclipsada – o al menos su recepción se ha visto condicionada – por la cercanía al genio de Borges, quien fuera su influencia decisiva y su amigo inseparable durante más de cinco décadas.

…Pero antes de conocer a Borges – eso ocurrió en 1932 -, Bioy, premio Cervantes en 1990, ya tenía claro cuál era su vocación. Nacido en el seno de una familia acomodada _ pues… _, Bioy Casares gozó siempre de una posición desahogada; así pudo abandonar los estudios: dejar el derecho, después la facultad de filosofía, y dedicarse a un ejercicio tan loable como el de leer. Eran conocidos sus retiros al campo – a donde casi nunca lo acompañaba Borges, reticente a moverse de Buenos Aires – en donde escribía y leía – sobre todo leía – en una casa hoy convertida en museo sobre su figura. Su concienzudo desempeño intelectual – él habría desaprobado el término, pues consideraba, con Borges, un error calificar a los escritores de intelectuales – dejó multitud de novelas y cuentos, artículos y estudios literarios. La invención de Morel, Plan de evasión, El sueño de los héroes, Diario de la guerra del cerdo, Dormir al sol o La aventura de un fotógrafo en La Plata son solo algunos ejemplos de la narrativa de un autor que, entre el serio, erudito rigor cerebral y la más fina e irónica de las parodias, trató de airear los polvorientos espacios en que se movían géneros como el fantástico, el policíaco o la ciencia ficción.

…Parece haber un consenso en que La invención de Morel fue su mejor novela. Borges no tuvo reparo en escribir, en el prólogo, que se trataba de una ficción « perfecta ». Se trata de la historia de un fugitivo que llega a una isla en donde pronto se desencadenan inquietantes sucesos fantásticos. Y entre ellos, un elemento asombroso: la invención de Morel, una máquina que reproduce imágenes indistinguibles de la realidad. Son imágenes fieles, perfectas, que hunden al protagonista en un estado absoluto de confusión. La cultura popular ha vuelto en varias ocasiones a esta novela. Desde El año pasado en Marienbrad, de Alain Resnais, a la serie Lost o, aún más recientemente, la última ficción de Andrés Ibáñez, Brilla, mar del Edén, muchos escritores y cineastas se han sentido atraídos por esta ficción maestra, ya clásica, de la literatura fantástica, una historia que, bajo la superficie, esconde agudas metáforas sobre la realidad, la escritura o la soledad. Peor fortuna, al menos desde la perspectiva de los lectores, tuvieron algunas de sus obras posteriores, que nunca llegarían a interesar tanto como aquella primera novela.

Borges y Bioy cultivaron una amistad de más de cincuenta años

Borges y Bioy

Pero ninguna obra le daría a Bioy Casares, decimos, una fama comparable a la que le otorgó su amistad con Borges, con quien escribió no pocas historias bajo los pseudónimos de Honorio Bustos Domecq, Suárez Lynch y B. Lynch Davis. No es posible obviar esta relación fraternal entre escritores : ahí está Bioy como personaje, Bioy como discípulo y después consejero, Bioy como un complemento perfecto, una especie de hilo conductor de toda una vida, del más grande de los escritores argentinos. Incluso hablando de su obra es inevitable hablar de Borges: además de todos los relatos, con él y con Silvina Ocampo, Bioy escribió el fundamental prólogo a La antología de la literatura fantástica (1940), y casi siempre -como se ha hecho aquí – se recuerda, al hablar de La invención de Morel, la opinión que le mereció al autor de Ficciones.

…Borges y Bioy Casares se conocieron de jóvenes, en una fiesta organizada por Victoria Ocampo. Aquella noche ambos se apartaron a una esquina y dejaron pasar el tiempo hablando de literatura. Bioy lo contó años después. Pero tuvo que publicarse su monumental Borges (que aspira ya a clásico de un género, el del retrato a través de la conversación, sobre el que reina, triunfante, La vida de Samuel Johnson) para que algunos reconocieran la relación de iguales que los unía. Borges, un hombre tímido y muy retraído con las mujeres – son célebres sus desventuras amorosas -, admiraba el arrojo de Bioy, y sentía que podía confiar en él. « Borges muchas veces me confió sus amores – consigna el escritor en su diario – y me consultó sobre la conducta a seguir ; yo a él nunca ». El retrato de Bioy no escatima, tampoco, en sutilezas, y dibuja un Borges inestable, inseguro, un hombre profundamente sentimental : « Prorrumpe en gritos de risa – ayes agudos y altos -, de los que baja, todo él, a una suerte de sollozo ». Borges se fiaba del criterio de Bioy y en él, en sus largas noches de conversación, depositaba sus dudas. Aquejado de un pesimismo kafkiano, casi enfermizo, el maestro reconocía en el discípulo el impulso vital de la juventud. La omnipresente madre del autor de El Aleph también dio cuenta de esta realidad : « Ante cualquier dificultad, Borges dice : tengo que consultar con Adolfito ».

…Cuando conoció a Borges, Bioy, a sus 18 años, quedó prendado de aquel sabio de apenas 32 años, aunque, pasado el tiempo, esa relación desigual se transformó en mutuo reconocimiento : discutían argumentos, escribían cuentos y guiones a cuatro manos, gustaban de hacer las mismas travesuras literarias, esto es, adjudicaban obras a autores que no existían o autores que sí existían a obras que nunca se habían escrito, y tenían parecidos juicios – todos tajantes, algunos injustos – sobre aquello que no les gustaba, juicios que en absoluto obedecían no ya a la corriente cultural del momento, si no, más allá, a la noción clásica de lo que merece el ribete de literatura. Así, Borges le dice a Bioy que Goethe es « el mayor bluff de la literatura » ; Shakespeare, « un amateur de la literatura, une divine amateur » ; Thomas Mann, « un idiota »; Azorín, un escritor con « estilo de pan rallado… » ; Sábato, « tan vulgar que su escasa obra nos abruma como una obra copiosa » ; y, en fin, podríamos seguir eternamente.

…Ante las abrumadoras críticas de Borges, muchas veces espoleadas por el propio Bioy, que le pregunta maliciosamente, éste, sin embargo, suele ser mucho más discreto. Un día incluso apunta en su diario que « Borges tiene aberraciones terribles ». Quizás del poliédrico retrato que del gigante argentino hizo su inseparable amigo, cabría pensar que le falta un lado, pues habría que leer lo que Borges decía de Bioy cuando Bioy no estaba.

Et ceci :

Borges Adolfo Bioy Casares

31 enero 2007

Construida a partir de su vida y su obra, hay, ante todo, una imagen de Bioy Casares : el amigo íntimo y colaborador de Borges ; el autor de La invención de Morel y otras obras maestras de la literatura fantástica ; el miembro de la mítica Sur ; el Casanova porteño y esposo de Silvina Ocampo ; el caballero de la cortesía impecable ; el refinado bon vivant ; el privilegiado que alternaba la lectura de los clásicos y la escritura de libros inolvidables con los viajes, las conquistas amorosas y los juegos de tenis.

A lo largo de buena parte de su vida, además de los cuentos y novelas que publicaba periódicamente, Bioy escribió voluminosos diarios y cuadernos de notas, costumbre rara en nuestras letras, aunque habitual en las literaturas que frecuentaba, particularmente la inglesa (piénsese en Pepys, Butler, Bennett o James). Algunos de esos apuntes fueron a parar a libros que publicó en vida, pero la mayoría permaneció rigurosamente inédita hasta su muerte en 1999. Un par de años después apareció Descanso de caminantes, una selección de entradas al cuidado de Daniel Martino.

Los últimos libros de Bioy no habían sido muy afortunados y la publicación de los diarios fue una grata sorpresa para sus lectores. Ahí se encontraban sus temas predilectos, su capacidad de observación, su sentido del humor, su sensibilidad verbal – especialmente aguda para señalar extravagancias y despropósitos. Mostraban, además, aspectos íntimos de su vida y su personalidad : su donjuanismo, por ejemplo, era de sobra conocido, pero el libro abunda en anécdotas, reflexiones y bromas acerca de su trato con las mujeres ; su hartazgo conyugal, y una deliciosa malevolencia hacia varios de sus contemporáneos. Como era de esperarse, la aparición de estos diarios dejó un poco maltrecha la imagen del caballero perfecto, pero a cambio reveló un Bioy más íntimo y entrañable.

De los diarios publicados hasta la fecha estaba notablemente ausente la figura de Borges. Habiendo acumulado material durante más de cuatro décadas, Bioy había planeado reunirlo todo en un solo volumen dedicado a su amigo y mentor. El resultado es este tan esperado Borges, un minucioso retrato que abarca más de mil quinientas páginas. Apenas hace falta decir que, aun en la descomunal bibliografía borgesiana, no hay ningún libro comparable. Nadie se encontraba en mejor posición que Bioy para llevar a cabo una obra de esta naturaleza.

Al hojear el libro, uno piensa de inmediato en la Vida de Johnson de Boswell. Se trata, desde luego, del modelo obvio – el Borges, como la Vida, es ante todo el retrato de un hombre a través de su conversación –, pero no habría que llevar la comparación demasiado lejos, a riesgo de confundir aún más la de por sí con frecuencia malentendida relación Bioy–Borges : todavía se insiste, al parecer, en subordinar la obra del primero a la del segundo, para lo cual hace falta : a) No haber sabido leer a Bioy, b) No haber sabido leer a Borges, o, generalmente, c) No haber sabido leer a ninguno de los dos.

Los diarios comienzan en 1947 y terminan en 1989. Los primeros años de su amistad – que comenzó hacia 1932, cuando Bioy tenía diecisiete años y Borges 32 – aparecen resumidos, al principio, en un texto que había sido publicado con anterioridad. En él, Bioy narra sus primeros encuentros; entre ellos, el muy célebre que tuvo lugar en su estancia para escribir su primera colaboración : un folleto propagandístico sobre una especie de yogurt. En aquellos días habrían tenido una conversación que significó la conversión de Bioy, entonces un joven entusiasmado con las vanguardias y lo moderno, al clasicismo favorecido por Borges: “En aquella discusión Borges me dejó la última palabra y yo atribuí la circunstancia al valor de mis razones, pero al día siguiente, a lo mejor esa noche, me mudé de bando y empecé a descubrir que muchos autores eran menos admirables en sus obras que en las páginas de críticos y de cronistas, y me esforcé por inventar y componer juiciosamente mis relatos.”

En la primera etapa de su amistad, es claro que Borges asumió el papel de maestro y Bioy el de discípulo. Aún en las primeras entradas del diario, tras leer un ensayo de Borges sobre Pascal, Bioy apunta: “Leyéndolo sentí lo lejos que estoy de saber pensar bien, amplia y justamente ; de saber construir las frases ; de tener una inventiva enérgica y feliz.”

La relación, sin embargo, se fue modificando con el paso del tiempo. Naturalmente que Bioy siempre vio en Borges a un maestro literario, pero su amistad se transformó pronto en una relación de iguales y, en algunos aspectos, llegó casi a invertirse, como en alguna ocasión hizo ver a Bioy la madre de Borges : “La señora me cuenta que ante cualquier dificultad Borges dice: ‘Tengo que consultar con Adolfo.’ Esto le hace gracia a la señora, por la diferencia de edad entre nosotros. ‘Parece que fueras el mayor’, observa.” La anécdota no es inverosímil, sobre todo, si tomamos en cuenta el carácter de los protagonistas, la timidez borgesiana y la mayor desenvoltura de Bioy. Acaso pocos aspectos de sus vidas los reflejen tan bien como sus respectivas experiencias amorosas : Borges, por un lado, con frecuencia perdida y desdichadamente enamorado. A raíz de uno de estos desengaños, confiesa a su amigo : “Estoy triste con todo el cuerpo. Lo siento en las rodillas, en la espalda… Parece un destino circular al que estoy condenado. Esta situación se repite, cada tantos años. Para consolarme me digo que las otras mujeres, que olvidé, fueron tan importantes como ésta” ; Bioy, por otro, coleccionando amantes a diestra y siniestra.

La figura de Borges ha dado origen a una vasta literatura testimonial. Amigos, amantes, admiradores, colaboradores, críticos, personas que se cruzaron una vez en la vida con el Maestro no han resistido la tentación de dejar prueba escrita de su encuentro – mi favorita, la nota del urólogo que le operó la próstata : “Borges inesperado.” En medio de esta selva de testimonios, el libro de Bioy Casares está destinado a convertirse en uno de los evangelios canónicos. Ahí está Borges de cuerpo entero : lo que decía y lo que hacía, sus simpatías y diferencias, sus amores y sus odios, sus hábitos, sus bromas, sus debilidades, sus prejuicios, sus excentricidades y manías – porque el evangelista, claro está, era demasiado cercano como para limitarse a hacer un retrato en blanco y negro.

Borges está lleno de anécdotas y frases brillantes sobre los más diversos temas, de opiniones curiosas, de ocurrencias y de chismes, pero, ante todo, de literatura. La amistad entre Bioy y Borges fue desde el principio una prolongada conversación sobre autores y libros, y ésta es la que con justicia ocupa la mayor parte del diario. El índice de los escritores y obras discutidos abarcaría varias páginas – y, por cierto, se echa de menos. Están, desde luego, los nombres más previsibles : Conrad, Chesterton, James, Johnson, Kipling, Stevenson, etc., pero también, por decir algo, Góngora y Quevedo, Verlaine y Mallarmé, Unamuno y Baroja, Rubén Darío y Lugones, Reyes y Groussac, el Martín Fierro y la “Suave patria”, la literatura anglosajona y la literatura china. En esta discusión, el criterio literario de Bioy y Borges se distingue por una fiera independencia, ajena tanto al prestigio de la fama como a las modas –Borges, por ejemplo, se burla igual de Goethe que del Nouveau roman. La ironía y la crítica se regodean en el comentario de textos y autores : quizá el juicio más repetido a lo largo del volumen sea el lapidario “Qué animal”, aplicado a medio mundo, desde, digamos, Thomas Mann hasta el último miembro de la Sociedad Argentina de Escritores. El comentario – hay que decirlo – con frecuencia deja ver también las limitaciones e incomprensiones del autor de la Historia universal de la infamia : Rabelais, Gracián, Tolstói, por mencionar a tres víctimas ilustres.

Borges no es una hagiografía ni un panegírico, aunque sea, esencialmente, un homenaje : es el retrato de un hombre compuesto, desde la amistad y la simpatía, por una de las personas que lo conocieron mejor, quizá la que mejor lo conoció. No faltarán quienes se escandalicen por algunas de sus revelaciones o de sus supuestas infidencias. Para ellos está dedicada una de las anécdotas del libro : un joven escritor le muestra a Borges fragmentos de su diario al tiempo que gravemente le asegura que nunca es indiscreto ; Borges, con cierta impaciencia, le revira : un diario tiene que ser indiscreto.

A Bioy, como él mismo sugiere, podrían aplicársele las palabras que ambos escribieron sobre De Quincey: “Fue amigo personal de Wordsworth, de Coleridge, de Charles Lamb y de Southey, hombres de letras cuya fama contemporánea excedía en mucho a la suya. Al describirlos, no vaciló en registrar sus pequeñas vanidades, sus flaquezas y aun el rasgo íntimo que puede parecer indiscreto o irrespetuoso, pero que nos permiten conocerlos con vividez. Las reminiscencias de De Quincey son parte integral de la imagen que tenemos de ellos ahora. Si no fuera por él los veríamos con menos precisión y menos encanto.”

Pocos lectores, sospecho, recorrerán ordenada y pacientemente las más de mil quinientas páginas del volumen ; al que lo haga, se lo aseguro, le espera un verdadero tour de force borgesiano. Como los diarios y los cuadernos de notas, el Borges será más bien un libro para abrirse en cualquier parte y encontrarse con una anécdota o una sentencia memorable.

En alguna ocasión, Cabrera Infante se refirió a Bioy como el “maestro secreto”. Fiel a su carácter discreto y a su imagen de caballero, lo fue de muchas formas que la crítica no siempre ha sabido reconocer. Colaborador ideal de Borges y autor de una obra única, con sus diarios nos tenía reservada una sorpresa. Respecto a este Borges, lo imagino perfectamente concibiendo la idea de la obra, recreando las conversaciones con su amigo, transformándolas en literatura y trazando así un retrato único – confirmando la opinión de Boswell : “The conversation of a celebrated man, if his talents have been exerted in conversation, will best display his character…” –, acaso sonriendo maliciosamente mientras saboreaba el revuelo que su publicación iba a levantar: la lección final del maestro secreto. ~

Et encore ceci :

Borges, de Adolfo Bioy Casares : dos amigos implacables

Es el acontecimiento literario del año. En las próximas semanas, aparecerá Borges, de Adolfo Bioy Casares (Destino), el diario de 1600 páginas donde éste registró las conversaciones que mantuvo con su colega “Georgie”
24 de septiembre de 2006

Una mañana de domingo de 1952 Borges llama por teléfono a Bioy para preguntarle si quedó « maltrecho después del impacto ». Se trata de la lectura de unos pensamientos inéditos de Güiraldes publicados ese día en el suplemento literario de LA NACIÓN. Después de transcribir algunos fragmentos poco felices del autor de Don Segundo Sombra , Bioy anota: « [Borges] me asegura que es indispensable destruir todos los papeles porque el día menos pensado uno desaparece y los amigos le publican esas grietas y esos estigmas » (26-10-52).

Los años de amistad literaria y complicidad en la maledicencia que este volumen registra son los de la madurez creadora de ambos escritores. Tanto Borges como Bioy han relatado a menudo la historia de una influencia mutua : la conversación de Borges y la lectura de los autores por él frecuentados permitió a Bioy renegar de sus libros juveniles, impregnados de una fantasía anárquica y una escritura caprichosa, para elegir lo que llamaría « imaginación razonada » y una sencillez cada vez más despojada ; Borges, a su vez, ha repetido que el ejemplo de Bioy lo llevó hacia una forma de clasicismo. Cuando crearon en colaboración a Bustos Domecq, autor intoxicado de retórica y extraviado entre metáforas impenetrables, la parodia no sólo tenía por blanco cierta tendencia porteña a la pomposidad en el habla ; exorcizaban, ambos, los demonios de su juventud. (En la prosa del Borges de los años 20 hay más de un eco de la oratoria de Hipólito Yrigoyen.) Las páginas liminares (« 1931-1946″) y las finales (« 1987″, « 1989 »), redactadas por Bioy en el ocaso de su vida de escritor, poseen la límpida precisión de quien lega a quienes vendrán un testimonio que no pretende objetividad ni generosidad, menos aún erigir una estatua intachable para la imprevisible posteridad.

El placer tan común como no admitido del chisme, cuyo gozo se multiplica en la trasmisión, de dejar en suspenso todo lazo de amistad por el mero gusto de lanzar una frase ingeniosa, aunque se la sepa hiriente ; la parcialidad, aun la ceguera ante cualidades literarias o intelectuales que no corresponden a la práctica de ambos escritores : nada de ello ha sido disimulado. Al contrario, es la espléndida candidez con que estas páginas ignoran todo criterio de lo que hoy ha dado en llamarse políticamente correcto lo que las hace más valiosas : la misoginia más agresiva, el racismo (limitado a la raza negra), el más vetusto sentimiento de superioridad argentina sobre los demás países del continente aparecen aquí con una franqueza propia de otros siglos, antes que la mala conciencia contemporánea aprendiese a encubrirlos.

Gustos impiadosos

« ¿No te parece que es el mayor bluff de la literatura?, BORGES sobre el Fausto de Goethe (5-10-71)

La literatura es el territorio compartido, el único terreno que alimenta la amistad de Borges y Bioy, su medida de todos los demás valores. Lectura y escritura se entremezclan, a menudo borronean sus límites. Cuando traducen textos orientales o no literarios pero que en su forma fragmentaria o abreviada se prestan a la composición de Cuentos breves y extraordinarios , Borges y Bioy reescriben sin timidez, mutilan, modifican, atribuyen a autores inexistentes sus apócrifos, sólo guiados por el efecto literario buscado, por el placer de lograrlo. Ante una leyenda de la India que Borges recuerda, sin poder hallar el libro donde la leyó, Bioy sugiere « Contemos nosotros el episodio y lo atribuimos a un autor cualquiera » (28-4-53); así lo hicieron : la fuente inventada es Cuarenta años en el lecho del Ganges « de un jesuita portugués ».

Ante la realidad no impresa, Borges reacciona como ante un relato compuesto : al escuchar una noticia de policía comentada por Bioy padre, observa « lo que no hubiera ayudado al argumento es que el autor insistiera en… » (6-4-53), como si se tratase, ya, de un cuento publicado, o del argumento para uno que están componiendo. Con asombrosa memoria, Borges cita versos no sólo de sus poetas preferidos ; ha retenido muchos casos de torpeza y cursilería que le parecen ejemplares. Puesto a censurar, a señalar desaciertos que podrían corregirse, nadie se salva ; acaso Hilario Ascasubi.

De su ambigua relación con Lugones (a quien dedicaría, en colaboración con Betina Edelberg, un menudo estudio donde prima la relación emotiva con un poeta mayor que reconoce, con fingida modestia, importante para su obra) en este diario dan testimonio elogios y reproches alternados con frecuencia. Pero no es necesario limitarse al autor de una novela tan justamente vapuleada como La guerra gauchaEl gusto de Borges por navegar contra la corriente lo lleva a rescatar poetas huérfanos de lectores contemporáneos, como Arturo Capdevila: « Lo peor de Capdevila es peor que lo peor de Mastronardi, pero lo mejor es mejor y esto es lo que importa » (27-10-69). También reivindica, reiteradamente, la poesía de Menéndez y Pelayo.


De Shakespeare, Bioy recoge la opinión de Borges, para quien « en literatura fue un amateur, the divine amateur , lo compara con Dante, verdadero literato. Recuerda que las piezas de teatro no se consideraban literatura : las escribían de cualquier modo, con argumentos ajenos y hasta confusísimos » (30-8-53). Cita como ejemplo de debilidad o anticlímax la exclamación  » O my prophetic soul ! My uncle !  » ( Hamlet, 1, 5), donde la palabra « tío » derriba la elevación poética de la primera parte como no lo hubiera hecho « hermano », cuya carga metafórica es superior al mero, preciso lazo de parentesco de « tío ». « Shakespeare siempre usa el mot injuste  » (Borges, 15-12-49).

..;

Pedro Henríquez Ureña vio muy temprano (en una carta a José Rodríguez Feo del 19-5-45, citada en nota al pie de la página 1293) los límites del gusto, lo arbitrario de las devociones literarias de Borges ; como buen profesor, acaso no advirtiera que en esos límites residía la fuerza de Borges, como la de todo hombre de letras : no aspirar a la ecuanimidad, elegir lo que sirve para la obra propia, desechar lo que estorba. « Borges tiene aberraciones terribles ; detesta a Francia y a España ; todo lo inglés le parece bien […]. De Inglaterra, sólo detesta lo que se parece a lo latino : Keats y Shelley. […]. Como idioma, sí, te diré, es estupendo ; no se equivoca nunca. » Sin embargo, el Quijote y las novelas de Eça de Queiroz entusiasman a Borges tanto como Stevenson. La lectura comentada de la « Epístola moral a Fabio » (7-6-63) es un gran momento de este libro, en que la atención del lector, llevada por Borges y Bioy a determinadas palabras que van aislando en el poema, comparte el placer de la poesía que sienten los autores.

Es la literatura francesa el terreno donde tanto Borges como Bioy no transigen con la ecclesia visibilis (Bioy: « Benjamin Constant. Lo estuve releyendo en Pardo. Creo que es el mejor escritor francés. Borges: Yo creo que sí », 16-10-71). Borges explicó más de una vez que las letras inglesas estaban hechas por individuos, las francesas por seres históricos que sabían que pertenecían a una época, a un movimiento, a una escuela.

Las palabras « agrado » y « amable » reaparecen con asiduidad para delatar el rechazo de ambos autores por todo lo que huela a vanguardia o experimentación : « Leemos absurdas cacografías de la Pizarnik » (23-11-68) es la nota que registra al pasar el nombre de la poeta. Esa desconfianza los inmuniza, por ejemplo, contra el surrealismo, del que Borges opina que, contrariamente a otras ideologías invasoras de lo literario, catolicismo y comunismo, prescinde del propósito de lograr obras legibles… La desafección por Joyce, en cambio, no les impide reconocer (a Bioy) que « es más complejo que todos los otros que juegan a ser modernos y raros » y (a Borges) que « tiene vueltas, es bastante endiablado ». De Ezra Pound observa : « Yeats, Joyce, Eliot lo juzgan el mejor poeta, il miglior fabbro , pero nadie lo lee. Lo ponderan porque no condesciende a temas que interesan al lector […]. Qué diferencia con Stevenson, que decía que ´el encanto no es muy importante, pero sin él ninguna otra virtud vale . A Pound le atribuyen todas las otras virtudes » (06-09-65).

Los autores no vacilan en reconocer errores pasados. Borges relee sus primeros libros de poesía, Fervor de Buenos Aires Luna de enfrentepara la traducción al inglés : « No son corregibles esos poemas. Sólo puedo moderar fealdades extremas » (21-8-69). Llegan a sospechar que sus convicciones presentes no son definitivas, que acaso lleguen a parecerles igualmente equivocadas. Las circunstancias de estas revisiones pueden ser imprevistas. La visión del film de Manuel Antín Don Segundo Sombra (que califica de « obra de arte ») provoca en Bioy una revisión del menosprecio, compartido con Borges, que siempre había manifestado por la novela de Güiraldes : « Si Borges, en su incredulidad, me pregunta cómo esa historia tan poco accidentada, entreverada con frases que ensamblan de cualquier modo la inseguridad idiomática del autor con los dicharachos camperos y las metáforas ultraístas, me conmovió, le diré que tal vez he llegado a la edad en que nos volvemos tradicionalistas » (10-10-69).

Bioy anota que varias veces Borges demuestra « su puritana antipatía por el tema del amor » (1-11-68) y queda « un poco exasperado por su puritanismo » cuando llama  » a tart » a Egle Martin, para Bioy « una bataclana bastante evolucionada » (23-6-71). Bioy registra reiteradamente la incomodidad de Borges ante todo tratamiento literario, aun alusivo, de lo sexual : escudado tras la noción de que el tema erótico le parece inferior a lo épico, estalla en epítetos de inusitada violencia para todo texto que incursione en el tema, vedado para él. Estas reservas de sensibilidad alcanzan hasta a una amiga cercana, cuya obra no suele incursionar en ese terreno, para Borges, minado : el cuento « Hortus conclusus », lo mejor que Alicia Jurado haya escrito, le parece « algo tonto y erróneo ». Bioy añade: « No creo que tenga razón » (30-10-58).

Toda reputación perecerá 

« Yo creo que Thomas Mann era un idiota. A Estela Canto le gustaba mucho… » (BORGES, 26-7-67)

Más allá del placer de la maledicencia, los amigos ejercen con entusiasmo el ajuste de cuentas con el pasado y el presente. Según Bioy, Borges recordaba que en tiempos de Proa Martín Fierro había dos bandos : los partidarios de que el peor poeta era Bernárdez y los partidatios de que el peor era Oliverio Girondo. « Ahora se inclina a considerar a Oliverio peor que Bernárdez y que Marechal » (21-5-67). Borges también se luce en el arte de derribar más de un pájaro con un solo tiro : « Azorín […] con ese estilo de pan rallado, como decía Carriego de Más y Pí ; Carriego era mucho mejor hablando que por escrito… » (26-4-67). Otro disparo de eficacia múltiple de Borges : « Yo creo que Manuel Gálvez es pésimo, pero muy superior a Quiroga. No creo que nadie sea tan malo como Quiroga. Güiraldes ha de ser mejor que los dos. ¿O será mucho peor? » (19-6-68).

La rápida consagración de Don Segundo Sombra como clásico argentino del siglo XX intriga más que irrita a los amigos. Según Borges « de pronto apareció un libro gauchesco en un estilo que podía aprobar un lector de Apollinaire. La gente comprendió que quedaba bien admirando el libro. Y Güiraldes murió en seguida : para su gloria fue una muerte oportuna » (2-11-58).

La fama póstuma, la perdurabilidad de la obra propia no parecen inquietar la elegante impasibilidad, la escrupulosa modestia con que Borges y Bioy se refieren a su propia obra. Sin embargo, aviesas pitonisas, no escatiman predicciones sobre los colegas. Según Bioy, « Mallea, insistiendo con sus novelas ilegibles, se mantiene en el recuerdo. Mientras viva, Mallea será un escritor de algún nombre ; después se hundirá en el olvido, como si fuera de plomo. ¿Quién se atreverá a reeditar sus novelas? Nadie. Sabato también desaparecerá, sin dejar rastro, después de la muerte. Es curioso el caso de Sabato : ha escrito poco, pero ese poco es tan vulgar que nos abruma como una obra copiosa » (10-8-56, es decir, antes de la publicación de Sobre héroes y tumbas ).

En 1958 (27-4) Borges se extraña de que nadie recuerde a Gómez de la Serna (« hasta Guillermo [de Torre] tiene más realidad que él »), uno « de los escritores españoles contemporáneos que han dejado mejores paginas ». Cuando Bioy cita otra « fama curiosa », la de Gide, Borges observa : « Tuvo tanta suerte o fue tan hábil que hasta la pederastia le sirvió para obtener un efecto patético ». Con los años, los autores no se aburren de este ejercicio. En 1970, Bioy suscita « una mueca de disgusto » en Borges al informarle que Silvina Bullrich « es hoy más importante que Mallea ». Ante la incredulidad del interlocutor, explica : « Aunque te parezca increíble, Silvina Bullrich alcanzó la dignidad de una Old Lady de nuestras letras. A Mallea ya casi nadie lo lee, ni siquiera para despreciarlo (muchos leen a Silvina Bullrich para despreciarla). Mallea está en esos cincuenta años de oscuridad, inmediatos a la muerte; sólo que vivo. » (13-1-70)

Sobre la vida literaria 

« Todas estas polémicas literarias son como efusiones de sangre en el teatro : después nadie muere. » (BORGES, 14-6-55)

El doctor Johnson reaparece frecuentemente, invocado a lo largo de los años como el paradigma de la mejor prosa del siglo XVIII, y es un punto de vista muy propio del grand siècle, aunque lejano de Versailles y de Saint-Simon, el que anima esta vasta enciclopedia de opiniones literarias, observaciones de costumbres, crónica de guerras intestinas de un mundo cultural que muchos recordarán y, al reencontrarlo en estas páginas, reconocerán como irremediablemente clausurado. (Los equivalentes contemporáneos, acaso por cercanos, parecen demasiado banales, tanto en la intriga como en el ridículo.) El placer de la maledicencia se explaya sin censura a todo lo largo de esta voluminosa crónica de una amistad ; aun más, parecería que mantiene viva esa complicidad : la nutren chismes compartidos, intercambiados, repetidos. Una routine , como de avezados comediantes, va haciéndose evidente : Bioy prefiere la perfidia de la mesura, Borges el golpe breve y certero, pero a veces los amigos intercambian tácticas; aunque rara vez apelan a la artillería pesada, esto no les impide ser, en toda ocasión, letales.

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Como una versión inteligente de Bouvard y Pécuchet, compilan el sotissier de la vida literaria y mundana que atraviesan ; como los miembros del legendario dúo Buono-Striano, uno le da el pie al otro para fortalecer la eficacia del efecto cómico.

Aunque el 20 de junio de 1954 Bioy registra la hoy trifulca entre Viñas y Girondo en el restaurant Edelweiss, la violencia no abunda en estas páginas. Los amigos se preguntan quién será olvidado primero, Mallea o Sabato. « ¿ La penúltima puerta ? Qué buen título. Mallea tiene una notable capacidad para elegir buenos títulos. Es una lástima que se obstine en añadirles libros » (Borges, 28-12-69). Mientras que en Mallea es la obra, no la persona, lo que alimenta generosamente la sorna, en Sabato el desprecio se ejerce menos sobre la obra, despachada sumariamente, que ante el personaje público, con su avidez de protagonismo y figuración sustentada sobre una base de pedestre oportunismo : « groseramente elocuente, con indiferencia a la escasa calidad de lo que dice » (Bioy, 10-7-49).

La amistad no ciega a los autores. « Qué raro que la mejor obra de Gerchunoff sean unas cuantas bromas de su conversación. Bueno: la obra escrita no vale nada. Todos sus libros son hack work ; su verdadera obra estaba en su conversación », opina Borges (17-7-69). Recuerda una frase de Gerchunoff, de 1946 : « El país cayó en poder de un bailarín de quilombo ».

Borges no oculta sus propias bêtes noires : en primer lugar su cuñado, el profesor y crítico español Guillermo de Torre, quien habría opinado que Conrad era un autor de relatos de aventuras, como Salgari, y sólo empezó a tomarlo en serio cuando supo que Gide lo había traducido al francés (17-1-54). Lo siguen el profesor Anderson Imbert y los poetas Eduardo González Lanuza y, sobre todo, Ricardo E. Molinari (« chambón imitativo », 18-6-56), a quien vuelve infatigablemente a lo largo de los años con nuevas ocasiones de menosprecio. Borges visita a Ricardo Rojas, que festeja el medio siglo de la publicación de su primer libro, en esa casa que « parece un museo, un museo dedicado a él mismo […]. Le di la mano y comprendí que había cometido una gaffe . Había que abrazarlo. ¿Te das cuenta? Abrazarlo porque hace cincuenta años que publicó un libro del que debería avergonzarse » (1-11-53). La nota del 23 de setiembre de 1971 revela que el modelo de Gervasio Montenegro, sesudo académico, cultor de vocablos de diccionario, apócrifo autor de prólogos para obras de Bustos Domecq, ese « Biorges » de pura invención paródica, tuvo por modelos al profesor Giménez Pastor « cruzado acaso con Larreta ».

¿Necesitan de ese espectáculo para ejercer su lucidez, para medir la distancia que los separa de una vida literaria despreciada? Esta sospecha de pequeñez se va borrando a medida que el texto avanza y asciende : la maledicencia se ejerce sobre la pretensión, la vanidad, el prejuicio ; rara vez sobre víctimas inermes. El 27 de octubre de 1971 se abren los sobres correspondientes a los trabajos presentados al premio de LA NACION; uno de los premiados es Alberto Manguel. El escribano pronuncia su apellido Manguél . Bioy observa que Carmen [Gándara] se esperanza : « A lo mejor es catalán… »Algunas felicidades puramente verbales de Bioy : « [Virgilio] Piñera es delgado, con cabeza de perro flaco de empuñadura de paraguas » (18-6-56); Gloria Alcorta ha « amaestrado » a actores franceses que leerán sus poemas en una fiesta de la poesía en la SADE (12-11-50).

El sainete mundano 

« No hay mayor error que llamar intelectuales a los escritores » (BORGES, 4-10-69)

Cuando se publicó póstumamente Descanso de caminantes , quienes habían tratado superficialmente a Bioy Casares quedaron confundidos por la misantropía agresiva de alguien a quien habían conocido como el más amable y afable de los caballeros, por la misoginia de un legendario Don Juan. Entre la persona pública y la privada, Bioy había erigido un dique sólido : había perfeccionado la primera como un caparazón de inexpugnable cortesía para preservar de todo desgaste la segunda. El filo no mellado de su observación de conductas y caracteres ahora reaparece, compartido si no superado por Borges, apenas mitigado por la hilaridad ante un comercio mundano que no rehúyen.

Borges no tiene piedad con las mujeres que en algún momento lo habían interesado sentimentalmente. De Haydée Lange afirma: « Vive idiotizada por el acohol » (1-9-71). De Estela Canto, que hizo su mejor libro, en todo caso el único vivo, sobre su relación con Borges, dice: « Ahora mucha gente aspira a atraer a los peronistas. Estela fue al Rosario, atacó al gobierno, a la Marina y a Aramburu. Le pregunté por qué lo hacía ahora y no en tiempos de Perón. Este pilar de la rectitud contestó que porque ahora hay garantía de que a uno no le va a pasar nada » (30-5-56).

Un antiperonismo visceral no le impide a Borges citar a Arturo Jauretche, sólo para registrar una injuria dirigida a Silvina Bullrich: « su criterio estrecho de gorda raviolera del barrio de Flores ». Borges comenta: « Hay que reconocer que [la frase] tiene todo lo que puede molestar a Silvina Bullrich y que en ese sentido es perfecta : [ella] prevé ataques por ser una señora que escribe, no una raviolera. Flores está bien elegido : después de la vulgaridad, la cursilería. ´De Las Latas o ´de la Boca no agregaría nada… Y lo de gorda no alegra a ninguna mujer » (5-8-63).

Quienes se interesen en la fascinación que la inteligencia puede sentir ante la tontería hallarán en este volumen una nómina generosa de figurantes que deleitaban a los amigos son sus despropósitos, su vanidad o su ceguera. No cualquier tontería los divertía. Así como prestaban una atención profesional a las imprecisiones, a las innovaciones involuntarias del vocabulario popular (se consignan, por ejemplo, cosas oídas por Borges en el subterráneo, 15-8-53 y 25-1-54), no perdonaban la sonsera, la tilinguería, la pretensión encarnadas en damas de lo que hasta no hace mucho se llamaba « buena sociedad », mujeres de apellido variablemente distinguido y fortuna invariablemente considerable que frecuentaban el dislate con ahínco.

Las palabras más duras van para Susana Soca, la mecenas uruguaya que financió la revista bilingüe La Licorne en París y más tarde las Entregas de La Licorne en Montevideo. En palabras de Bioy : « Una especie de fantasma abúlico, con manía expositiva, evidente debilidad de juicio, dificultad casi penosa para hablar y extraña pronunciación ( ¡carasho! ). Cuando se iban, en un aparte demasiado cercano, Borges me confió : ´Es una opa (22-7-49) ». Pero las autóctonas Susana Bombal, Carmen Gándara, las hermanas Grondona, Wally Zenner, Marta Mosquera, Esther Zemboráin de Torres, « Pipina » Diehl aportan regularmente a estas páginas el colorido de un escenario entre cultural y mundano hoy extinguido, rico en rivalidades y envidias, susceptibilidades y mínimas conspiraciones. En cambio, una lealtad tenaz lleva a Borges a visitar en el día de su cumpleaños a Elvira de Alvear, demente y empobrecida, y a fingir un diálogo con su desvarío.

Acaso el « personaje inolvidable » del libro sea una señora Bibiloni de Bullrich que, si no apareciese identificada en el índice onomástico, se hubiese podido creer inventada por Bustos Domecq. Audaz en el neologismo, intrépida en la confidencia, imprevisible en toda circunstancia, sus intervenciones son un deleite infalible para el lector. Desde la primera (a Borges: « Así como a usted le interesa conocer poetas y escritores, a mí me interesa conocer gente rica », 6-12-49) su ímpetu no decae : al salir de un recital de danza por Cecilia Ingenieros, comenta « Está muy bien, pero yo prefiero los otros bailes, con orquesta y con personas conocidas que la sacan a una a bailar » (7-3-52) ; en medio de una comida : « Soy tan inteligente, tan genial que a veces no me pueden comprender » (14-3-52) ; « A mí no me gustan pero soy tan inteligente que he descubierto que conviene estar bien con los peronistas » (3-7-52). Más tarde, rehúsa la mudanza a un departamento que « era un sueño » porque tiene unos pocos metros cuadrados menos que el actual : « Mudarse hubiera sido reducirnos. Una mujer como yo no puede aceptar eso. No sólo por el respeto que me inspiro yo misma, sino por mis hijos, por lo que debo a mi clase […] y, usted comprende, en estos momentos hay que tener mucho cuidado » (20-6-53) ; el marido indignado, tras abandonarla una semana, vuelve y le agradece « que le haya dado una lección ».

Llega el momento en que Borges decide casarse, a los 68 años, con una novia de juventud que ha reaparecido en su vida. Doña Leonor confía a Bioy sus impresiones de Elsa, la futura esposa : « No se parece a las que él nos tiene acostumbrados. Yo me quedo tranquila : creo que lo va a cuidar. Ya no es joven. Fue linda : ahora, ya la verás… Pero él no ve. Para él sigue siendo la de antes. » (26-4-67). Bioy, el mismo día, al conocer al personaje, anota: « Vieja, de piel grisácea ; en actitud de sierva enamorada, postrada de admiración ante el ídolo potencialmente díscolo […] ; resuelta a rodear al hombre de cuidados domésticos y a persuadirlo de los encantos hogareños ; proclive a tomar ofensa y a ofuscarse por celos ; desconfiada; querendona, cariñosa y optimista ; expresiva y dada al mohín. La madre (que sufre en su amor propio y en su snobismo ) se aviene, sobre todo porque la novia no es una chica. A la mejor chica del mundo no le perdonaría la juventud. Cuando la novia soltó lo de fetitas de jamón , para la madre fue un momento amargo. » Los amigos de Borges hacen un esfuerzo por tratar a Elsa. Esta advierte que en realidad no la admiten en el círculo de esa vieja amistad y ventila su despecho ante el marido. « Elsa asegura que sin que Borges lo sepa le está rompiendo recuerdos, cartas, fotografías » (12-5-68). Vendrán luego los celos por los homenajes al escritor donde ella se siente relegada, las invitaciones a universidades que aprovecha para renovar su guardarropa con los honorarios del marido, mientras a éste le compra ropa y zapatos de segunda mano, el distanciamiento de sus amistades que intenta imponerle cuando siente que éstas no la festejan. El 6 de enero de 1970, Vlady Kociancich y Bioy ya ven en María Kodama la posibilidad de « salvar a Borges de Elsa ».

No sólo las mujeres hallaron en Borges un sujeto maleable a sus designios. Un traductor como Norman Thomas di Giovanni conoció al lado de Borges su hora de gloria. Gracias a un sentido empresarial muy norteamericano, Di Giovanni obtuvo para Borges honorarios que éste, con su desidia alimentada por la vetusta noción de que un caballero no se ocupa de dinero, nunca hubiese alcanzado. Que el traductor guardase para sí el cincuenta por ciento de esas sumas es casi un detalle, si se tiene en cuenta que la exploración de ese mercado y la tenacidad del traductor obligaron a Borges a dictar el ensayo autobiográfico para el New Yorker y a volver a escribir cuentos, los de El informe de Brodie . Este aspecto positivo de la relación es indiscutiblen ; no careció, sin embargo, de su lado de sombra. Que, una vez solos, Borges y Bioy coincidieran en que si no le explicaban el sentido del texto, Di Giovanni no entendía lo que estaba traduciendo es casi insignificante ante la gradual invasión de la vida privada por este amistoso, servicial y ocurrente personaje : pronto empezó a atender el teléfono cuando sonaba en casa de Borges y un día lo esperó tendido en la cama del escritor, sin zapatos. Más tarde su mujer iba a llegar a Buenos Aires y Di Giovanni se encargó de canjear los dos pasajes de primera clase de una invitación para Borges y acompañante por tres de clase turista para incluirla en el viaje. Como todo individuo débil, Borges necesitó sentirse humillado por la imagen de pusilánime que ofrecía para poder reaccionar. El 10 de julio de 1971, en medio de la comida, deja la mesa y, antes de tener tiempo de meditar su impulso, llama a Di Giovanni para decirle que ha decidido interrumpir las traducciones. Más tarde resume: « Con Norman al lado de nada me servía haberme librado de Elsa ».


El abismo de la política

« Buena parte de la Historia argentina ocurrió entre gangsters  » (BORGES, 30-9-69)

En un volumen donde sólo cuenta la literatura, las ocasionales intromisiones del comentario político se destacan con un relieve particular. Durante el gobierno peronista, la actualidad local está ausente de estas páginas, sin que se advierta si los amigos la ignoran por indiferencia o con tenacidad. La Revolución Libertadora, previsiblemente, motiva su entusiasmo. Para quienes sólo tienen del período las versiones variadamente partidarias y unívocamente negativas del conformismo actual, será novedad, más allá de los comentarios de los amigos, la observación menuda de cómo el más rancio nacionalismo va ganando posiciones durante la gestión de Lonardi, cómo su desplazamiento por Aramburu y Rojas pudo ser interpretado como el avance de una tendencia « liberal » (en el sentido del siglo XIX y principios del XX, no en el que pervirtió la política económica de los años 90 del siglo pasado). De ese período particularmente miope de la historia argentina, en que una sección ilustrada de la sociedad creyó posible borrar los doce años que separaron el golpe militar fascista de 1943 del derrocamiento del general-presidente Perón, tras los tan ecuánimes incendios de iglesias, de la Casa del Pueblo y del Jockey Club, las conversaciones registradas en este libro dejan huellas riquísimas. Sin duda suscitarán la animadversión de muchos lectores; sin duda también, rescatan una percepción cotidiana, parcial de los hechos, esa experiencia vivida que la historia suele (¿debe?) desechar para constituirse.

Años más tarde, en momentos en que el peronismo conoce un lifting de izquierda, Borges cuenta que ha estado con « el autor de La Marcha de la Libertad , un tal Rodríguez Ocampo, una persona muy antipática […]. Es anti-peronista for the wrong reasons , porque es un señor de horca y cuchillo ; porque está en contra del lado ´populachero y guarango del peronismo . Dijo que él, ante todo, es monárquico y carlista […]. Le dije que la clase media era lo mejor del país y que tal vez Sarmiento fuera el más gran hombre que este país haya producido » (16-9-69). La literatura, evidentemente, no puede estar ausente del relato ; Borges ultima al personaje, versificador ocasional, observando que « en un poema sobre el campo emplea la palabra merienda « .

Un episodio olvidado que estas páginas exhuman en toda su comicidad es el del duelo al que Francisco Romero, profesor de filosofía, para algunos filósofo, y oficial del ejército, retó a Leónidas Barletta, fundador del Teatro del Pueblo, militante comunista y redactor responsable de Propósitos , periódico que mencionó a Romero entre otros intelectuales que se habrían « vendido » al gobierno de facto. La incongruencia entre ambos personajes, el duelo como confrontación ya entonces anacrónica, impracticable, las escaramuzas de Barletta para evitarlo y las de Romero por vindicar su honor componen un sainete desopilante.

Razones equivocadas o razones justas, el sentimiento antiperonista de Borges es inamovible. El 23 de febrero de 1958 confía a Bioy que « Frondizi está frito. Le pasó lo peor que podría pasarle : ganó. Porque ganó, van a echarlo ». En la persistencia del peronismo, en su ilusa utilización electoral por Frondizi, en sus reciclajes futuros por jóvenes que nunca vivieron su editio princeps , Borges ve, a través del lente de Sarmiento, la persistencia tenaz de la barbarie que resiste a la civilización. « Hernández en un discurso preguntó hasta cuándo el país estaría sometido a la amenaza del puñal de los unitarios. ¿No habrá oído hablar de la Mazorca? Como todo conduce a la literatura, Borges y Bioy leen en el Martín Fierro el anuncio del peronismo, sienten que Hernández hubiese sido peronista, que el hecho de que su poema sea el texto representativo de la nación la ha signado para un destino adverso. « El día que el país eligió Martín Fierro en lugar del Facundo para libro nacional, eligió la barbarie » (28-6-69).

El respeto de Borges por sus antepasados militares, su idealización de los combates donde pelearon y murieron en el siglo XIX, toda una mitología familiar cultivada por su madre y sin relación con las performances del ejército argentino en el siglo XX, iba a arrastrarlo a varios desatinos posteriores. Esto no le nubló la vista cuando, de visita en Coronel Suárez, le presentan al general Osiris Villegas, figura de fugaz notoriedad en tiempos del régimen de Onganía : « …Destila estupidez. No es necesario que hable, basta mirarlo » (5-8-68). Para asombro de Borges, Villegas no reconoce los nombres de Clausewitz ni de Liddle Hart ; tampoco parece informado sobre las guerras de la Independencia y civiles, apenas sobre la batalla de Junín (16-8-68). Y, siempre, es la literatura quien tiene la última palabra : « Tenemos que incluir en la antología a Benarós. Estoy peleado con él porque se hizo peronista, pero es buen poeta. Además, como peronista, no llegó a ser muy importante » (Borges, 27-6-56).

Silvina 

« En un tiempo te gustaron las cursilerías. Por fidelidad a esa época mantenés la admiración por Ibsen. (SILVINA OCAMPO A BORGES, 4-10-69)

El 20 de junio de 1958, Bioy había evocado con Silvina Ocampo una larga lista de mujeres que interesaron a Borges, literatas o aspirantes a literatas todas.  » Really, he has seen the horrors…. « , comenta Silvina y cuando Bioy rescata de la lista dos « excepciones », su esposa se obstina en el silencio. Ese silencio elocuente es el aporte frecuente de Silvina a las conversaciones de Borges y Bioy. Presencia constante, sólo ocasionalmente registrada por Bioy en su diario, personaje casi invisible, casi tácito, Silvina es capaz de iluminar con una mirada disidente la conversación de los amigos.

Es conocida la incomodidad de Borges, admirador de su poesía, ante los cuentos, cada vez más libres, desobedientes de las preferencias literarias del amigo y del marido, que Silvina empezó a publicar a partir de La furia (1959). La crueldad, la sensualidad, el grotesco, la indeterminación sexual de algunos personajes y relaciones eran, previsiblemente, elementos disonantes para la sensibilidad de Borges. Con firmeza, sin estridencia, en sus escasas intervenciones registradas en este diario, Silvina sostiene opiniones y gustos propios. Defiende en varias ocasiones a Baudelaire, cuya poesía deja insensibles, cuando no disgusta a Borges y a Bioy. El 18 de julio de 1953, abandona a ambos comiendo en su casa para asistir a la lectura de una pieza de teatro de Estela y Patricio Canto donde Borges y Bioy están presentados « sin duda no benévolamente ». (El 27 de setiembre del mismo año, Borges cuenta, riéndose, que Estela le refirió una frase ridícula que le hacen decir en la obra.) Cuando Borges cuenta que « al final de su vida a Coleridge sólo le importaba hablar. No le importaba el interlocutor, ni nada », Bioy registra : « Silvina ( mirando a Borges ) : « Hay mucha gente así… »

Sócrates antes que Cristo 

Dos observaciones sobre la edición de estos diarios. Es admirable la riqueza y erudición de las notas a pie de página que iluminan el origen de citas oscuras, de alusiones a textos de difícil acceso. El índice onomástico identifica al numeroso elenco de esta comédie humaine , aunque – único reproche, pero capital – omite el número de la página donde aparecen, algo que en un volumen de estas dimensiones resultaba indispensable.

También es probable que un escrúpulo de prudencia editorial haya limado la mordacidad de este texto tan poco prudente, en lo que concierne a alguna persona que ha sobrevivido a los autores. Aunque sin llegar al extremo de los volúmenes severamente censurados de la autobiografía de Victoria Ocampo, publicados póstumamente, quienes recuerdan los sentimientos de Bioy Casares por Kodama se sorprenderán ante la mesura con que aparece mencionada en las páginas finales. Se me ocurre que esa mesura, sin embargo, es un postrero gesto de elegancia, donde prima el afecto no empañado, a la memoria de quien eligió morir en compañía de una mujer que el amigo no admira.

Es un gesto que Bioy no concede, en cambio, a otras dos figuras presentes ante el lecho de muerte de Borges : un profesor, ex diplomático que Borges « conocía superficialmente, de verlo en mi casa » y el escritor franco-argentino Bianciotti, que « fue siempre para Borges un personaje ridículo, vanidoso, afectado, afantochado ».

Borges recuerda que Macedonio Fernández se refería a Lord Byron como « el patotero universal », él mismo piensa que Julio César « debió ser un compadrito inmundo ». Acaso intente medirse con ellos en la provocación cuando le dice a Bioy : « Cristo no era un caballero, como Sócrates. Tenía algún talento literario, shakespiriano […]. Si comparás la muerte de Sócrates y la de Cristo no hay duda de que Sócrates era el más grande de los dos. Sócrates era un caballero y Cristo un político, que buscaba la compasión […], con su efecto teatral, falsamente grandioso, de ´Perdónalos, no saben lo que hacen […], o maldiciendo una ciudad donde no le llevaron el apunte, no parece un individuo muy admirable. Los Padres de la Iglesia eran otra porquería » (10-6-71). A este tipo de irrepetibles ocasiones verbales, que se hubiesen perdido como toda conversación, debe este voluminoso archivo sus mejores momentos, su razón de ser.


Ce jeudi 28 juin 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa

Un hommage à Adolfo Bioy Casares à la Maison de l’Amérique Latine

21mar

Du vendredi 23 mars prochain _ après-demain _ au samedi 21 juillet,

la Maison de l’Amérique latine, 217 Boulevard Saint-Germain, à Paris,

nous propose un programme exceptionnel de projections de films tous inspirés du roman extraordinaire d’Adolfo Bioy Casares L’Invention de Morel,

et rarement vus.


Parmi ces films,

L’Année dernière à Marienbad d’Alain Resnais,

dont le scénario et le découpage sont d’Alain Robbe-Grillet, lui-même inspiré _ cela se sait peu ! _ de L’Invention de Morel d’Adolfo Bioy Casares, précisément !

Á redécouvrir donc !..

Et d’autre part, il se trouve qu’Adolfo Bioy (Buenos Aires, 15-9-1914 – Buenos Aires, 8-3-1999) est mon cousin _ ma mère est une Bioy.

Et l’information de ce cycle de manifestations cinématographiques à la Maison de l’Amérique latine, à Paris, m’a été transmise par Silvia Baron Supervielle, amie très proche d’Adolfo et de son épouse Silvina Ocampo _ à Oloron même, le caveau des Supervielle jouxte celui des Bioy, au cimetière de la rue d’Aspe _ ;

Silvina Ocampo (Buenos Aires, 28-7-1903 – Buenos Aires, 14-12-1993),

dont les Éditions des Femmes viennent de faire paraître tout dernièrement en traduction française deux ouvrages : La Promesse, et Sentinelles de la nuit.

Adolfo Bioy Casares et Silvina Ocampo le jour de leur mariage à Las Flores, province de Buenos Aires (1940)

Debout : Óscar Pardo, Enrique L. Drago Mitre et Jorge Luis Borges (témoins du couple)

Source : Adolfo Bioy Casares. Una poética de la pasión narrativa, Anthropos, n.º 127, décembre 1991, page 28.


Ce passionnant cycle de films aura pour complément la très intéressante exposition L’Invention de Morel ou la Machine à images,

dont le commissaire est Thierry Dufrêne.

Cette exposition, qui se tiendra à la Maison de l’Amérique latine, 217 Boulevard Saint-Germain,

sera visible du 16 mars au 21 juillet 2018 : 

du lundi au vendredi, de 10 h à 20 h,

et le samedi, de 14 h à 18 h.

La première séance de ce cycle cinématographique original et passionnant

aura lieu vendredi 23 mars, de 14 h 30 à 19 h ;

et comportera les 3 films suivants :

à 14 h 45 : L’Invention de Morel, de Claude-Jean Bonnardot (1967, 100′)

à 16 h 30 : L’Invention de Morel, d’Emilio Greco (1974, 95′, version originale sous-titrée en français)

à 18 h 30 : A Necessary Music, de Beatrice Gilson (2008, 30′, version originale sous-titrée en français)

Trois adaptations du roman bien différentes, témoignant au passage de l’évolution du regard sur cette œuvre éminemment singulière et fascinante :

la première restitue le monologue intérieur du naufragé ;

la seconde, quasiment muette, tournée à Chypre avec Anna Karina, privilégie l’image ;

la troisième transpose l’histoire dans l’île Roosevelt, près de New-York, dont les habitants jouent leur rôle.


Le mercredi 28 mars à 19 h,

projection de L’Année dernière à Marienbad, d’Alain Resnais (1961, 94′),

avec la participation de Sylvette Baudrot et Jean Léon.

Réalisé par Alain Resnais à partir du scénario d’Alain Robbe-Grillet,

qui avait lu L’Invention de Morel où apparaît _ mais oui ! _ le nom de Marienbad qui précisément lui donne son titre,

et tourné dans des architectures baroques allemandes,

ce film avec _ on s’en souvient ! _ Delphine Seyrig,

a la beauté sidérante d’un labyrinthe de temps.

Le mercredi 11 avril à 19 h,

projection du film Adolfo Bioy Casares, de Pierre-André Boutang et Dominique Rabourdin (1992, 55′),

issu de la collection des Entretiens d’Océaniques. Mémoires du XXe siècle,

avec la participation de Dominique Rabourdin et André Gabastou.

André Gabastou

 

 

 

 

 


Dans ce film, Adolfo Bioy Casares est interrogé par André Gabastou _ béarnais de Navarrenx, André Gabastou est un des traducteurs de Bioy en français : notamment de Un Photographe à La Plata, en 1998, et de Ceux qui aiment haïssent (de Bioy et Silvina Ocampo), en 1998 aussi.

L’écrivain _ mon cousin, donc : la famille de ma mère, née Marie-France Bioy (elle a 100 ans depuis le 11 février dernier), la famille Bioy, donc, est une très ancienne famille d’Oloron-Sainte-Marie : sa présence à Oloron est attestée tant que demeurent des archives de la ville, c’est-à-dire en remontant jusqu’aux guerres de religion… s’y exprime avec la profondeur et l’élégance d’esprit teintées d’humour qui le caractérisent.

On trouve aussi un superbe et justissime portrait d’Adolfo Bioy, mélancolique,

dans le magnifique très beau roman de René de Ceccatty, Fiction douce, en 2002 ;

René avait rencontré Adolfo chez lui, dans l’appartement estival des Bioy, de Cagnes-sur-mer ;

ainsi qu’à la première parisienne _ à la MC93 de Bobigny _, en septembre 1997, de la pièce de Silvina Ocampo, La Pluie de feu,

traduite en français par leur amie commune et poète Silvia Baron Supervielle _ dont paraît ces jours-ci le recueil de poèmes Un Autre loin.

Le jeudi 15 mai, à 19 h,

projection de La Jetée, de Chris Marker (1962, 28′)

et de Hombre mirando al Sudeste, d’Eliseo Subiela (1986, 105′, version originale sous-titrée en français),

avec la participation de Jean-Louis Boissier.


Á qui voulait comprendre son œuvre,

Chris Marker recommandait de lire tout particulièrement L’Invention de Morel.

Les allers-retours à travers le temps de La Jetée, que Marker appelait « photo-roman », rappellent en effet le jeu infiniment troublant de Bioy sur les temporalités.

De son côté, le cinéaste argentin Eliseo Subiela cite L’Invention de Morel dans son film, où le personnage principal affirme être un hologramme.

Le mercredi 23 mai, à 19 h,

projection de Les Autres (Los Otros), d’Hugo Santiago (1974, 90 ‘)

Avec la participation de Jean-Pierre Zarader.

Adolfo Bioy Casares et Jorge Luis Borges, qui apparaissent à l’écran au début, co-signèrent avec Hugo Santiago ce film proprement vertigineux,

où un père venge son fils mort en remontant dans son passé et en jouant plusieurs personnages.

Film _ important ! _ sur le cinéma,

l’œuvre montre une réalité construite comme un jeu de miroirs aux identités brouillées.

Le mercredi 6 juin à 19 h,

projection de L’Unique, de Jérôme Diamant-Berger (1986, 85 ‘)

Avec la participation de Jérôme Diamant-Berger.

Julia Migenes, Charles Denner, Tchéky Karyo et Sami Frey se donnent la réplique dans un film surprenant par ses effet spéciaux et son questionnement sur les hologrammes.

Peut-on communiquer avec un double, avec son double ?

Quelle médiation « l’image vivante » peut-elle opérer entre les humains ?

 Et aussi, lundi 9 avril à 19 h :
la conférence intitulée Vivre au milieu des images, de Thierry Dufrêne.
Aujourd’hui nous vivons au milieu des images : Facebook, Instagram, selfies, bases de données, etc.
Nous échangeons avec les images des êtres souvent davantage qu’avec les êtres eux-mêmes…
Mais qui sont vraiment ces êtres d’images, ces entités visuelles, ces extensions de nous-mêmes qui nous font face sur nos écrans 
et qui s’animent en hologrammes ?
Il y a environ 80 ans, Adolfo Bioy Casares posait déjà toutes ces questions dans son livre-météore L’Invention de Morel (1940).
Cette rencontre avec le commissaire de l’exposition reviendra ainsi sur l’actualité proprement fascinante de l’œuvre de l’écrivain argentin qui a tant inspiré, donc, l’art contemporain.

Elle s’inscrit également dans le cadre du cycle de rencontres mensuelles autour de l’art contemporain latino-américain L’Œil pense à la Maison de l’Amérique latine,
et organisé conjointement avec l’IESA (Ecole Internationale des Métiers de la Culture et du Marché de l’Art).
Maison de l’Amérique latine 

217 Boulevard Saint-Germain 75007 Paris

Tél. : 01 49 54 75 00

www.mal217.org

Ce mercredi 21 mars, Titus Curiosus – Francis Lippa

P. s. :

voici le lien à la vidéo de la cérémonie d’entrée des archives d’Adolfo Bioy et Silvina Ocampo à la Bibliothèque Nationale argentine,

communiquée par mon cousin _ désormais bayonnais _ François Bioy,

et que j’ai transmise, le 27 novembre dernier, à mes amis René de Ceccatty (ami d’Alfredo Arias) et Silvia Baron Supervielle ;

qui l’a communiquée à son tour à sa sœur aînée, à Buenos Aires :

ni Silvia, à Paris, ni sa sœur à Buenos Aires, n’étaient au courant de cette donation d’archives,

si importante pour les Lettres argentines…

Entretiens

et connexions _ dont ce blog trop discret… _ 

avec les auteurs d’œuvres vraies _ et non promises à l’obsolence du commerce du tout venant _

est la très ambitieuse _ ou noble, car à fonds perdus _ passion de ma vie.

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