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Enchantement ébloui du nouveau Hélène Cixous : le délicieux, effrayant et hilarant tout à la fois, et justissime d’écriture, « Et la mère pond vite un dernier oeuf »…

10nov

Spécialement adressé à mon nom à l’adresse de mon libraire préféré, et avec dédicace « pour Francis Lippa grand lecteur de cœur, Hélène avec Haya et Isha« , et déposé, m’attendant, au rayon Musique,

le tout nouveau Hélène Cixous, « Et la mère pond vite un dernier œuf« , se révèle à nouveau et immédiatement, dés les trois premiers chapitres _ « L’an 2021 nuit« , « La vie est une chasse » et « Je n’ai pas été en c. c.« … _ que je viens de commencer à lire avec jubilation ce dimanche, d’un enchantement absolu…

De nouveau, cette merveilleuse intelligence si aiguë et justissime ô combien ! jointe à un style éblouissant et à surprises constantes, d’une page à l’autre, d’une ligne à l’autre, d’un mot _  joué, très souvent, en son « rêvoir« … _ à l’autre…

Je ne peux m’empêcher de m’empresser de le signaler tout de suite, dès la lecture, déjà, de la page 29 _ puisque c’est là que j’en suis, pour l’heure, en ma toute première lecture de ce nouvel opus (vite ou pas vite ?) « pondu » par Hélènee Cixous : d’autres lectures-relectures suivront, bien sûr, afin de poursuivre et continuer encore, toujours un pas de plus plus loin, et parfaire, à notre tour, en notre jouissif exercice du lire, la joie infiniment renouvelée des déchiffrages des multiples cryptages de cet écrire poursuivi, en chacun de ses livres, tellement suivis ou plus exactement entre-suivis, l’un après l’autre, et plus encore l’un avec l’autre (ainsi faut-il vraiment tout lire ! et on ne le regrettera fichtrement pas !..) en un opus in fine unique, comme pour Montaigne ou pour Proust, d’Hélène Cixous, au nombre desquels cryptages ceux de l’Inconscient follement joueur, malin, ludique, avec lequel l’autrice joue aussi et d’abord elle-même en son fécond « rêvoir« , après en être elle-même consubstantiellement jouée, en ses rêves nocturnes qu’elle reprend et amplifie de sa propre imageance, en cet actif-passif et follement éclairant « rêvoir« , donc, auquel, de livre en livre, Hélène Cixous se livre,, en la jouissance peu banale, et même réellement extra-ordinaire, du propre plaisir, au présent constamment activé et jubilatoirement ré-activé, de son si passionnant écrire et ré-écrire, à son écritoire fidèle, et en la reprise-lecture-ré-écriture retissée, telle la Pénélope d’Ulysse, de ses anciens cahiers d’écrire ardemment ainsi relus et re-fouillés, et autres carnets de bord, emplis de noms de parents et cousins Jonas (d’Osnabrûck), d’Eve Klein, sa chère et si dynamique mère, infiniment présente et archi-fidèlement revenante, elle même si joueuse et infatigable voyageuse-marcheuse-arpenteuse de par le monde entier, jusqu’en Australie et Nouvelle-Zélande, toujours avec son inusable sac-à-dos et chaussée de ses inusables godasses de marche, et cela jusqu’en son ultime vieillesse de centenaire (Strasbourg, 14 octobre 1910 – Paris, 1er juillet 2013)… : « tant qu’il y aura de l’encre et du papier« , dirait notre cher Montaigne, ainsi que la force et l’énergie d’un souffle de vie, tellement positive : soit les « pulsions de vie » arquées face à la « pulsion de mort« , dirait Freud, pour ce qu’il en est de cette folle fécondissime et géniale énergie d’écrire, et cette fois-ci en ce tellement réjouissant jouissif « Et la mère pond vite un dernier œuf » d’Hélène Cixous (Oran, 5 juin 1937)… _ sur les 137 pages que compte ce livre si délicieux et effrayant tout à la fois de vérité, et suprêmement hilarant, aussi, forcément, face au constat hallucinant des catastrophes qui ne manquent pas de se succéder, à la fois identiques et à la fois autres, chaque fois particulières _ et même singulières _, clamés, de temps en temps _ Ossip Mandelstam, Anna Akhmatova, Paul Celan, Vann Nath (page 25), Primo Levi (page 26), et aussi Piotr Rawicz, et puis Imre Kertész, Edith Bruck, etc. _, d’une langue de témoin à une autre langue de témoin de ces successives répétitives catastrophes, et nous tomber dessus, au coin de maintes rues, emportant et mordant et accablant tant et tant de malencontreuses proies qui n’en ont pas échappé _ quand d’autres, qui, eux, ont réussi, comme miraculeusement, à s’en sortir, en gardent pourtant à vie, sans rémission ni guérison jamais, de permanentes cicatrices-séquelles toujours à vif… _ , au passage de leur folie, dans les tourbillons sauvages barbares diablement malins de l’Histoire mondiale, qui n’en sont certes pas, et à jamais, à un vilain tour de cochon près…

« La vie est une chasse, dis-je.

Je suis un lièvre. Pas grand. Je dévale la longue pente blanche à toute vitesse. Si une neige, elle n’est pas froide, ou bien je ne la sens pas. À toute vitesse une grosse pintade me poursuit pour me mettre à mort. La pente est raide. Elle a ses limites. Même si je cours comme l’éclair, il n’y a nulle part où se cacher. Je me retourne, je suis en bas, je suis acculée, je vois l’ennemi, fondre bientôt sur moi. Un dernier recours : terrifier l’ennemi. Il me faudrait un pistolet, l’abattre, je n’ai pas d’arme, ou bien pousser un tel cri qu’il soit épouvanté. Mais les lièvres n’ont pas de voix. Seulement un rêve de cri. Faute de cri, je me brandis moi-même, je deviens petit, noir, dur comme une balle, je vise, puisse l’ennemi me prendre pour une arme, mais pour l’instant l’animal qui charge ne semble pas me voir changée en munition, je n’ai plus d’espace, la distance entre nous diminue, je suis au bord du rêve, au bas de la page je vois ma fin, s’approcher, c’est une grosse pintade grise.

Fin du lièvre. Reste le livre. » , page 14.

Ce dimanche 10 novembre 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

La rectitude musicale Poltéra : d’admirables « Cello Sonatas » de Brahms, avec la complicite au piano du vif compère Brautigam…

26juil

Christian Poltéra _ né à Zurich en 1977 _ est un musicien dont je suis très attentivement, et avec une constante très grande satisfaction musicale, les successives prestations discographiques ;

cf par exemple mes récents articles des 23 décembre 2002 «  » et 6 février 2023 « « , et encore, tout récemment, celui du 18 juin dernier « « …

De même,

après son CD BIS – 2617 – SACD « Poltéra plays Prokofiev – Symphony- Concerto – Sonatas« , avec le Lahti Symphony Orchestra placé sous la direction d’Anja Bihlmaier, et avec le concours du pianiste Juho Pohjonen,

je me suis procuré son CD BIS – 2427 – SACD « Brahms – Cello Sonatas – Schumann – Fünf Stücke im Volkston« , dans lequel le piano vif et direct de Ronald Brautigam _ que j’apprécie énormément lui aussi ; il est né à Amsterdam le 1er octobre 1954… _ se joint au violoncelle tout de classicisme juste de Christian Poltéra…

Et voici ce qu’en un article d’avant-hier mercredi 24 juillet, assez justement intitulé « Philologique ?« , l’excellent Jean-Charles Hoffelé en dit :

PHILOLOGIQUE ?

Plus encore que la copie d’un Streicher viennois de 1868 signée Paul McNulty pour Ronald Brautigam, ou le Stradivarius Mara auquel Christian Poltéra reste fidèle sans aller jusqu’à le monter de cordes en boyau, c’est la lecture si précise _ voilà _, surtout révélatrice dans la complexe Sonate en fa majeur, avec ses jeux de timbres, l’exactitude _ probe _ de ses accents et de ses articulations sans oublier la palette de nuances, qui offre à cette nouvelle proposition un ton si philologique _ de si profonde justesse musicale.

L’automne de la sombre Sonate en ré mineur, son caractère de lied, s’en trouve amplifié, mais c’est confirmer le visage classique _ oui ! _, connu, d’une œuvre qu’aucun violoncelliste ne peut affaiblir. Il suffit de chanter, Christian Poltéra y ajoute des mots malgré le jeu un peu sec, trop droit _ vraiment ? _ de Ronald Brautigam.

Les deux amis se retrouveront plus unis dans l’appassionato, les divagations lyriques, les audaces de la Sonate en fa majeur, le pianoforte littéralement dans l’archet du violoncelle.

Cette fusion produit une lecture serrée, d’une puissance quasi beethovenienne _ oui. Admirable simplement _ tout simplement _, comme les pièces de Schumann placées entre les deux Sonates, contes savoureux où Ronald Brautigam laisse le primus au violoncelle : Christian Poltéra y dessine des personnages hofmanniens, faisant le cycle plus noir qu’à l’accoutumée.

LE DISQUE DU JOUR

Johannes Brahms
(1833-1897)


Sonate pour violoncelle et piano No. 1 en mi mineur,
Op. 38

Sonate pour violoncelle et piano No. 2 en fa majeur,
Op. 99


Robert Schumann (1810-1856)


Fünf Stücke im Volkston,
Op. 102

Christian Poltéra, violoncelle
Ronald Brautigam, piano (copie Streicher)

..;

Un album du label BIS Records 2427

Photo à la une : le violoncelliste Christian Poltéra –
Photo : © Irene Zandel

Bravo les artistes !

Et à suivre !

Ce vendredi 26 juillet 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

Composer, interpréter, enregistrer, éditer, écouter, se réjouir, célébrer et partager les joies de la musique : un échange de courriels avec Eric Rouyer, le très probe et généreux éditeur des CDs du « Palais des Dégustateurs », à l’occasion de la réception enthousiaste de son splendide et fabuleux CD « Carlos Païta – Moussorgski/Ravel – Berlioz »…

23juil

Simplement cet échange de courriels avec Éric Rouyer entre hier lundi 22 juillet à 6h 09 et ce petit matin du mardi 23 juillet à 5h 39 :

_ de Francis Lippa à Éric Rouyer, lundi 22 juillet à 6h 09 :

Á propos du tout simplement merveilleux CD « Franz Schubert – Leonid Desyatnikov » de Pavel Kolesnikov et Samson Tsoy,

_ de Francis Lippa à Éric Rouyer, lundi 22 juillet à 16h 38 :

Force et clarté pour ces 2 chefs d’œuvre symphoniques de Moussorgski/Ravel et Berlioz sous la direction intense et juste de Carlos Païta !

Bravo ! C’est splendide !
Quelle direction d’orchestre superlative !
Grand merci pour ce magnifique CD…
Francis, à Bordeaux

_ d’Éric Rouyer à Francis Lippa, mardi 23 juillet à 4h 41 :

Merci pour ces belles pensées envers le Maestro qui fut souvent dénigré. Cela me réjouit .

Je vais me pencher sur le Schubert qui vous a dernièrement exalté …
Meilleures pensées
Éric en Ardèche

_ de Francis Lippa à Éric Rouyer, mardi 23 juillet à 5h 39 :

En effet, ce qui me frappe dans ce CD « Moussorgski/Ravel – Berlioz « Le Palais des Dégustateurs PDD 039 de Carlos Paita _ Buenos-Aires, 10 mars 1932 – Genève, 19 décembre 2015) _ comme dans celui Harmonia Mundi HMM 902716 de Pavel Kolesnikov – Samson Troy, c’est, les deux fois, la justesse et la vie profonde de l’interprétation de chefs d’œuvre déjà bien connus de nous, mais qui nous sont ici donnés en leur vie la plus  essentielle.

Oui, Carlos Paira est un immense chef !
de même que je me réjouis d’avoir su repérer, le 5 avril 2018, à l’écoute de son CD « Louis Couperin « , un des compositeurs (1626 – 1661) qui me touchent le plus, le génie interprétatif du jeune Pavel Kolesnikov _ né à Novossibirsk le 25 février 1989 _, au piano, pour une musique composée pour un clavecin très proche du luth…
Une impression de justesse confirmée par l’écoute des autres CDs Hyperion de Pavel Kolesnikov.
Et magnifiée encore  par ce CD Harmonia Mundi de ces deux chefs d’œuvre si touchants et merveilleux de Schubert, la Fantaisie Op. 103 et le Divertissement à la hongroise Op. 54 _ un CD enregistré à Dobbiaco en novembre 2023…
J’ai repris l’écoute de mon CD Lupu-Perahia de la Fantaisie _ enregistré à Snape, en 1985 _, et de mon CD Staier-Lubimov du Divertissement à la hongroise _ enregistré à Cologne en 1997 _ ; dans les deux cas Kolesnikov-Tsoy vont _ et ce n’est pas là un mince compliment ! _ plus loin et plus profond, avec plus encore de légèreté et tendresse de jeu  !
! Bravissimo les artistes !
Carlos  Paita, très grand, immense, est lui aussi fabuleux !
Merci donc de lui rendre ainsi justice en le ré-éditant…
Et merci à ces merveilleux interprètes passeurs profonds de ces chefs d’œuvre de musique
Bonne journée, en cette période trouble…
Francis, à Bordeaux
Mon épouse et moi-même venons d’assister aux obsèques des épouses de nos deux plus proches amis, mercredi à Andernos, et jeudi à Biarritz…
La musique a aussi le pouvoir de nous accompagner un peu…
Ce mardi 23 juillet 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

Christian Poltéra parfait cette fois encore dans le violoncelle grave et chantant de Prokofiev : probité, justesse, engagement, poésie…

18juin

Christian Poltéra (Zurich, 1977) est un musicien que j’apprécie tout particulièrement pour l’intégrité, la justesse, la musicalité et la poésie profonde et sans affectation, ainsi que l’engagement, de ses interprétations ;

et dont je suis fidèlement avec très grand plaisir, chaque fois, les puissantes prestations discographiques, pour le label BIS _ en de très belles prises de son, aussi…

Et une fois de plus il me comble au disque,

cette fois, dans la belle œuvre pour violoncelle _ tardive dans le catalogue du compositeur... _ de Serge Prokofiev,

en son CD « Poltéra plays Prokofiev« , le CD Bis-2617 SACD _ enregistré les 12 et 13 mars 2021 à Lahti, en Finlande, pour le « Symphony-Concerto Op. 125 pour Violoncelle et Orchestre » _ écoutez ici _ ; et les 26, 27 et 28 mai 2023 à Neumarkt in der Oberpfalz, en Allemagne, pour la « Sonate pour violoncelle seul Op. 134«  _ écoutez ici  _ et la « Sonate en Do majeur pour Violoncelle et Piano Op. 119 » _ écoutez ici _, avec le Lahti Symphony Orchestra placé sous la direction d’Anja Bihlmaier, et le piano de Juho Pohjonen…

Un modèle de musicalité, grave et chantante…

Ce mardi 18 juin 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

En poursuivant ma lecture enchantée du « Livre des amis » de Jean Clair, en son écriture splendide de lucidité, justesse et poésie…

23fév

En poursuivant ma lecture enchantée du « Livre des amis » de Jean Clair,

dont j’avais dernièrement rendu compte en mon article du 11 février dernier « « 

_ mes articles précédents dataient du 24 janvier « « , du 26 janvier «  » et du 28 janvier « « ... _,

je viens, ce vendredi 23 février 2024, d’en lire 8 nouveaux articles,

et dans cet ordre-ci de lecture :

_ l’article absolument magnifique (!), de 1993, « Équilibres et envols« , consacré à l’œuvre de la sculptrice Roseline Granet (1936)

_ le très bel article, mâtiné de mélancolie, de 2011, « Philippe Roman en Engadine« , consacré à l’œuvre du peintre Philippe Roman (1927 – 1999)

_ l’article assez intrigant, de 1992, « Speculum mundi« , consacré à l’œuvre du peintre Paolo Vallorz (1931 – 2017)

_ l’article, de 2018, « Les Vies silencieuses », consacré à l’œuvre du peintre Xavier Valls (1923 – 2006) _ et qui m’évoque l’extraordinaire, et catalan, lui aussi, Federico Mompou, un compositeur à nul autre pareil…

_ le passionnant et très éclairant article, de 1981, « Réflexions sur la sculpture à propos et en l’honneur de Joseph Erhardy« , sculpteur (1928 – 2012), 

_ l’article, de 2008, « La Brûlure de l’encre« , consacré à l’œuvre du peintre Pierre Alechinsky (1921)

_ l’article, une analyse magnifique, de 2003, « Kairos. La notion de moment décisif dans l’œuvre de Cartier-Bresson« , consacré à Henri Cartier-Bresson (1908 – 2004), photographe 

_ l’article, de 1982, « Petite métaphysique de la photographie« , consacré lui aussi à l’œuvre de Henri Cartier-Bresson (1908 – 2004)

L’écriture de Jean Clair y est constamment splendide de lucidité , de poésie, et, bien sûr, de justesse…

À suivre…

Ce vendredi 23 février 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

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