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Ecouter les fantasques « Nuits magiques » de Bohuslav Martinu…

25sept

Admirateur de l’œuvre du grand compositeur tchèque Bohuslav Martinu

(Polička, 8 décembre 1890 – Liestal, 28 août 1959),

c’est avec beaucoup de plaisir que je lis, ce jour, l’article intitulé « Orients » de Jean-Charles Hoffelé sur son excellent site Discophilia,

qui met tout spécialement en exergue,

au sein d’un excellent récital merveilleusement composé de la soprano tchèque Katěrina Kněžiková intitulé _ d’après la justement célèbre mélodie de Henri Duparc _ « Phidylé« , en un CD Supraphon SU 4296-2,

ce chef d’œuvre trop méconnu pour soprano et orchestre qu’est « Nuits magiques » (H. 119), de Bohuslav Martinu _ une œuvre composée en 1918.

ORIENTS

Cherchant d’autres œuvres à assembler avec Nuits magiques, le triptyque impressionniste écrit pour soprano et orchestre par Bohuslav Martinů à la fin de la Grande Guerre _ en 1918 _ sur des poèmes tirés du recueil sinisant d’Hans BethgeMahler avait herborisé pour son Chant de la terre, Katěrina Kněžiková a choisi de nous embarquer dans un voyage d’Orient, belle idée logique _ en effet…

Pour Nuits magiques, si rarement enregistré _ hélas ! _ alors que c’est l’un des chefs-d’œuvre _ oui ! _ de Martinů, son long soprano est une pure merveille, aigus ambrés, voix souple, sourires et mystères dans un timbre de miel où Robert Jindra fait miroiter les couleurs subtiles de son magnifique orchestre. Pour l’univers plus sombre de la Penthesilea (1908) de Szymanowski _ 1882 – 1937 : un autre compositeur merveilleux ! _, même réussite incontestable.

Et les Français ? L’oreille nous tire parfois pour quelques idiosyncrasies de prononciation, peu importe, le sens des mots, et quasi toujours les mots eux-mêmes, sont justes, Shéhérazade (1903) _ de Maurice Ravel (1875 – 1937) _ de bout en bout un émerveillement sensuel et fantasque _ voilà _ avec là encore l’apport majeur d’un orchestre et d’un chef capables de paysages.

Les _ ravéliennes, encoreMélodies populaires grecques (1907) manquent un peu de piquant, mais chez Duparc (1848 – 1933),la ligne est souveraine pour les poudroiements dorés de L’invitation au voyage, pour la sensualité opiacée de La vie antérieure.

Très beau disque, de toute façon absolument essentiel _ voilà ! _ pour le Martinů.


LE DISQUE DU JOUR


Phidylé

Bohuslav Martinů
(1890-1959)
Nuits magiques, H. 119


Henri Duparc (1848-1933)
L’invitation au voyage
La vie antérieure
Phidylé
Chanson triste


Maurice Ravel (1875-1937)
Cinq mélodies populaires grecques, M.A 9, 10, 4, 5, 11
Shéhérazade


Karol Szymanowski (1882-1937)
Penthesilea, Op. 18

Katěrina Kněžiková, soprano
Janáček Philharmonic Orchestra
Robert Jindra, direction

Un album du label Supraphon SU4296-2

Photo à la une : la soprano Katěrina Kněžiková – Photo : © DR

Un CD vivement conseillé…

Ce samedi 25 septembre 2021, Titus Curiosus – Francis Lippa

 

Musiques de joie : la somptueuse sensualité à vif de Karol Szymanowski, en son Quatuor à cordes n°2, op. 56, de 1927

04juin

La somptueuse étourdissante sensualité

de la musique de Karol Szymanowski (Tymochivka, 6 octobre 1982 – Lausanne, 29 mars 1937)

nous irradie d’une incroyable chaleur,

génératrice d’une joie intense, puissante,

exacerbée à un incroyable point…

Par exemple, en son admirable Quatuor n°2, opus 56, 

composé en 1927 ;

et tel que l’interprète, par exemple, l’excellent Quatuor Joachim,

composé de

Zbigniew Kornowicz et Joanna Rezler, violons,

Marie-Claire Méreaux, alto,

et Laurent Rannou, violoncelle,

en le superbe CD Ravel – Szymanowski String Quartets

le CD Calliope CAL 1747,

paru en 2018 ;

CD qui comporte aussi le Quatuor n° 1, op. 37 , du même Karol Szymanowski,

ainsi qu’une très belle interprétation du si beau Quatuor de Ravel.

Karol Szymanowski est l’auteur, aussi,

du merveilleux opéra (sicilien), Le Roi Roger,

achevé de composer le 9 août 1924.

Bien sûr,

en ces lendemains de Première Guerre Mondiale

_ un temps d’Entre-Deux-Guerres, en Europe,

même si cela ne se savait pas ; ,

la saveur _ au présent du vécu à vif de la vie _ de la joie

ne prend pas les mêmes couleurs

que celles des Suites (de pur bonheur) de Telemann, au XVIIIe siècle…

La joie est ici

celle d’un temps forcément bien plus tragique…

Mais joie incontestable,

et savoureusement hypersensuelle, il y a bien,

en cette si belle et forte musique…

Joie profondément charnelle

de cette tourbillonnante et si enivrante musique

dansée ainsi…

Et quelle merveilleuse justesse d’interprétation

par le Quatuor Joachim !

Ce jeudi 4 mai 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

Un superbe CD « String Quartets » Ravel – Szymanowski, par le Quatuor Joachim

26mar

Très amateur de musique de chambre,

j’ai un faible affirmé pour les Quatuors de Debussy et de Ravel, et toute la tradition française, en général,

mais aussi pour tout l’œuvre de chambre des musiciens d’Europe centrale et orientale,

tels Janacek, Bartok, Enesco,

mais aussi Szymanowski.

Apercevant les noms de Szymanowki et de Ravel sur la jaquette de ce CD Calliope (CAL 1747), par le Quatuor _ franco-polonais _ Joachim,

je fonce immédiatement,

tant je suis curieux de jouir une fois encore d’une interprétation _ à découvrir ! _ de la musique envoûtante de Karol Szymanowki :

en l’occurrence ici ses deux Quatuors à cordes opus 37 (en 1917) et opus 56 (en 1927)

Résultat :

à votre tour,

immergez-vous en ce si intense bain, Ravel compris, de sensualité chaude…

Ce lundi 26 mars, Titus Curiosus – Francis Lippa

Le CD accompli de Fanny Robilliard et Paloma Kouider autour des « Mythes » de Karol Szymanowski

05fév

Ce lundi matin, 5 février, au réveil,

voici que je découvre sur le site de ResMusica cet article très juste _ de Jean-Christophe Le Toquin _ sur le CD parfaitement accompli de Fanny Robilliard et Paloma Kouider (le CD Evidence EVCD039), bâti autour des splendides Mythes opus 30 de Karol Szymanowski (1882-1937), un compositeur que j’apprécie tout particulièrement : pour la magie des irisations infiniment chavirantes de sa sensualité.


FANNY ROBILLIARD ET PALOMA KOUIDER, UN RÉCITAL AUTOUR DE SZYMANOWSKI

CD, Musique de chambre et récital
……Claude Debussy (1862-1918) : Sonate pour violon et piano. Karol Szymanowski (1882-1937) : Mythes op. 30. Reynaldo Hahn (1874-1947) : Nocturne en mi bémol majeur. Maurice Ravel (1875-1937) : Sonate pour violon et piano n° 2. Fanny Robilliard, violon ; Paloma Kouider, piano. 1 CD Evidence. Enregistré en mars 2017 à Flaine. Durée : 55’58

kouider_robilliard_szymanowski et signent un album sensible et inspiré, où des connexions subtiles relient la musique éminemment française de Debussy, Ravel et Hahn aux Mythes de  _ en un rapport assez voisin (et obsédant !) de celui qui unit, à mon oreille, l’œuvre chère à mon coeur de Lucien Durosoir (1878-1955) aux musiques que celui-ci a pu fréquenter, avant 1914, en Europe centrale et orientale (Vienne, Dresde, Prague, Moscou) ; comme à celles qui ont suivi 1918, en cette même zone (celle que le poète Czeslaw Milosz nomma Une Autre Europe) de notre Europe… Cf mes deux contributions au colloque du Palazzetto Bru-Zane, à Venise, le 19 février 2011 : Une Poétique musique au tamis de la guerre : le sas de 1019 _ la singularité Durosoir et La Poésie inspiratrice de l’oeuvre musical de Lucien Durosoir : Romantiques, Parnassiens, Symbolistes, Modernes

Comme le suggère le visuel du disque où le nom du compositeur polonais se détache en rouge, les Mythes du jeune Szymanowski sont le cœur _ en effet ! _ de ce programme de musique du premier quart du XXe siècle, qui s’ouvre et se ferme par les deux sonates de Debussy et Ravel. Ces dernières ont coûté bien des efforts à leurs auteurs. était terriblement souffrant lorsqu’il acheva sa sonate, sa dernière œuvre marquante, un an avant sa mort. mit cinq ans à achever la sienne, car il estimait les deux instruments « essentiellement incompatibles » ; et quand il y parvint en 1927, sa vie bascula dans la maladie qui allait l’emporter dix ans plus tard. Pour Szymanowski en revanche, les Mythes sont en 1915 une œuvre d’avenir d’un jeune compositeur de 33 ans qui s’ouvre aux sortilèges de l’orient _ voilà ! _ au travers de l’éternité _ en effet _ des thèmes antiques (Narcisse, Pan…). Pour y parvenir, il invente une nouvelle façon de jouer, sur les conseils de son ami violoniste Paweł Kochański. Les effets d’harmoniques, de glissandi, de tremolando, de violon s’envolant dans le suraigu, confèrent à cette musique une sensation de liberté, entre extase et onirisme _ oui _, qui la rend fascinante _ absolument ! Aux touches d’exotismes de Mythes font écho les influences tziganes de la sonate de Debussy _ oui _ et de blues de celle de Ravel _ c’est très juste _, liant ainsi le programme dans des teintes immédiatement séduisantes _ et nous y succombons ! Le rare Nocturne de , placé après les Mythes, poursuit la rêverie _ oui _ et offre une transition _ très heureuse et évidente _ vers la précision ravélienne.

Les deux jeunes musiciennes, qui jouent déjà ensemble au sein du Trio Karénine, font rayonner une complicité heureuse (qui ne veut pas dire béate, ni facile). Leur délicatesse _ oui _ respire large _ c’est très important _, et elles font ressortir la saveur _ parfaitement ressentie _ des accents extra-européens _ oui _ qui colorent _ en effet _ ces partitions pour mieux nous emporter _ oui, oui. L’effet de poésie et de légèreté presque narcotique _ c’est cela _ qui se dégage de leur interprétation ne s’estompe pas _ en effet _ au fil des écoutes.

Un très juste article pour un excellent CD de merveilleuses musiques !!!

Ce lundi 5 février 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa

La probité essentielle de la pianiste Cathy Krier dans un très tonique programme Debussy-Szymanowski

10jan

Ce jour, je désire faire l’éloge de la pianiste Cathy Krier, en un très beau, très tonique et très pur CD Debussy-Szymanovski (CD CAvi-music 8553379),

en un superbe programme Debussy – Szymanowski :

de Claude Debussy (1862 – 1918),

les livres I (Reflets dans l’eau, Hommage à Rameau & Mouvement _ de 1904/05 _)

et II (Cloches à travers les feuilles, Et la lune descend sur le temple qui fut & Poissons d’or _ de 1907 _) des Images,

ainsi que Masques _ de 1904 _ ;

de Karol Szymanowski (1882 – 1937),

Masques, opus 34 (Shéhérazade, Tantris le Bouffon & Sérénade de Don Juan _ de 1915/16 _).


Une pianiste qui va droit au but, sans pathos romantisant, ni symboliste ; pour des musiques d’avenir.

Fondamentalement probe.

J’avais beaucoup aimé, déjà, son double CD Janacek : le piano, avec Cathy Krier (CAvi-Music 8553290) paru en 2013,

et semblablement dénué de pathos :

il comportait les Variations pour Zdenka (1880), les Danses Moraves (1888-1889) et l’ Album pour Kamila Stösslová (1927-1928) ; ainsi que la Sonate 1. X. 1905, les suites Sur un sentier broussailleux (1901/08/11) et Dans les brumes (1912), de Leos Janacek (1856 – 1928).

Cathy Krier : une magnifique artiste musicienne, qui doit être suivie de près…



Ce mercredi 10 janvier 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa

 

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