Hier 9 novembre 2019,
un article de Res Musica, signé Hervé Mestron,
et intitulé De Venise à Paris, le violon voyageur de Leila Schayegh,
salue joliment le très joli travail _ depuis des années, et avec une égale réussite ; cf mon article du 16 octobre dernier : L’excellence de Leila Schayegh (et Musica Fiorita) dans les Quatre Saisons de Vivaldi _
de la violoniste Leila Schayegh,
en deux CDs :
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The Four Seasons d’Antonio Vivaldi (1678 – 1741), avec l’Ensemble Musica Fiorita dirigé par Daniela Dolci
_ le CD Glossa GCD 924203 _,
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et Concerti per violino de Jean-Marie-Leclair (1697 – 1764), avec La Cetra Barockorchester Basel, dirigé (du violon) par Eva Saladin
_ le CD Glossa GCD 924202.
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Le voici :
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Le 9 novembre 2019 par Hervé Mestron
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De Vivaldi à Leclair, un grand écart réussi de Leila Schayegh qui nous présente les deux facettes du violon au XVIIIe siècle en Europe : l’un cherchant à imiter la voix humaine l’autre s’émancipant de son parcours de maitre à danser.
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Leila Schayegh a étudié à la Musikhochschule de Bâle avant de rejoindre la classe de Chiara Banchini à la Schola Cantorum. Elle a fait du violon ancien son bâton de pèlerin et compte à ce jour une dizaine d’_ excellents _enregistrements.
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Vivaldi : les Quatre saisons
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Le premier disque enregistré des Quatre saisons de Vivaldi remonte à 1939, avec le violoniste Campoli. Depuis, nous ne sommes pas loin d’atteindre les 1500 versions de cet opus 8 édité en 1725 à Amsterdam. Vivaldi aimait le violon et le violon le lui a bien rendu. Une histoire d’amour qui n’est pas terminée.
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Les quatre saisons nous décrivent le temps qui passe, la force des éléments, la répétition du cycle de la vie. En ce sens, c’est un projet descriptif. Pléonasme réducteur, car la musique décrit _ ou exprime _ toujours quelque chose _ certes : il n’y a pas vraiment de musique pure… _, un état, une émotion, un caractère, une pensée politique, elle peut peindre la naissance comme le chaos et nous délivrer de nos fantômes existentiels.
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La violoniste Leila Schayegh a librement choisi d’enregistrer une œuvre passée à la moulinette par les ascenseurs. Il y a encore quelques années, les violonistes « baroques » aimaient nous surprendre avec un répertoire puisé dans des microfilms conservés dans un congélateur de la Bibliothèque nationale. Leila Schayegh a choisi de nous étonner avec une œuvre qui semble pourtant avoir livré tous ses mystères _ est-ce jamais le cas ? Alors pourquoi ce choix ? À l’heure où l’on peut rejouer Couperin ou Rameau au piano sans se faire taper sur les doigts par les puristes, il semble assez cohérent, dans un esprit néo-vintage, de revenir à un répertoire qui a fait les heures de gloire des orchestres de chambre des années 1970. Leila Schayegh a choisi de suivre son chemin, sans doute un besoin de revenir à cette école italienne qui a fait du violon un prince du bel canto et de la virtuosité naturaliste _ est-ce là une expression appropriée ?
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L’ensemble Musica Fiorita est un partenaire attentif, complice, jouant dans un esprit chambriste ce voyage où émerge la voix d’un être surnaturel, une sorte de dieu de la nature, nous décrivant _ poétiquement _ la naissance du monde, la création du vent, du givre, le chant des loups, l’orage et le chant des insectes.
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Leila Schayegh veut se confronter à une autre vision divine du monde. Elle a repensé le texte, les effets, les affects, les tempi, avec un vrai souci du détail, comme pour ressusciter, une nouvelle fois encore, le simple bonheur de voir le jour se lever. Son violon aime orner les mouvements lents sans dénaturer la simplicité de la mélodie originelle. Leila Schayegh joue avec tant de cœur _ oui _ que le langage des éléments de la nature peut encore nous surprendre _ mais oui ! Et la musicienne parvient en effet à ce bonheur là... À ce titre, l’enregistrement présente quelques effets sonores extra instrumentaux qui théâtralisent une œuvre qui cherche encore à nous surprendre.
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Leclair : quatre concertos pour violon
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Il nous faut citer également un autre enregistrement de la violoniste, celui des quatre concerti pour violon de Leclair _ violoniste français (lyonnais), qui s’en fut à l’école de Somis, à Turin, de l’autre côté des Alpes _, dédiés à l’infant d’Espagne Dom Philippe. Pour cet enregistrement des opus 7 et 10, Leila Schayegh est accompagnée par la Cetra Barockorchester Basel, rigoureusement en place. Les concerti de Leclair sont d’une sensibilité extrême _ oui _, de la dentelle mise en musique, servie par un violon agile et précis, cristallin. Les articulations d’archet si subtiles dans cette musique française rebondissent avec allégresse _ oui. La violoniste, à la virtuosité joyeuse, nous offre un Leclair rayonnant, inventif, espiègle. Sa main gauche est sans faille, son plaisir de jouer, toujours renouvelé. C’est avec un grand plaisir que nous accueillons cette version pleine de vitalité _ voilà _ confirmant _ si besoin en était encore… _ tout le talent de cette violoniste jouant, excusez du peu, sur un Guarneri de 1675.
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Antonio Vivaldi (1678-1741) : Les Quatre Saisons op. 8 ; Sonate en ré mineur « La Follia » op. 1 n° 12 RV 63 ; Ciaccona du Concerto pour violon en ré majeur RV 222. Leila Schayegh, violon ; Musica Fiorita.
1 CD Glossa.
Enregistré à Binningen (Heilig Kreuz Kirche), Suisse, en août 2018.
Textes de présentation en français, anglais et allemand.
Durée 54:14
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Jean-Marie Leclair (1697-1764) : Concerti per violino op. 7 n° 2 et 6 et op. 10 n° 2 et 6. Leila Schayegh, violon ; La Cetra Barockorchester Basel.
1 CD Glossa.
Enregistré à Bâle (Martinskirche), Suisse, en mars 2018.
Textes de présentation en français, anglais et allemand.
Durée : 68:23
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Ce dimanche 10 novembre 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa
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