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« Media Vita » : une oeuvre de 2010 qui donne son titre à un nouveau CD de Karol Beffa, compositeur, mais aussi interprète, une superbe réussite représentative du talent ouvert, riche et très varié du compositeur : une vibrante clarté crépusculaire…

13sept

Ce jour, mardi 13 septembre 2022,

j’ai pu me procurer le tout nouveau CD, intitulé « Media Vita » _ le CD Klarthe KLA 145 _, de l’ami Karol Beffa, compositeur mais aussi interprète, au piano ;

les deux œuvres pour chœur mixte, « De Profundis » _ avec aussi l’alto d’Arnaud Thorette _, de 2010, et « Media Vita« , de 2010 également _ sur des commandes de la compagnie du danseur et chorégraphe Julien Lestel _, sont interprétées par le Chœur Media Vita et dirigées par son chef Lionel Sow ;

les « Deux Poèmes de Guillaume Apollinaire« , de 2019 _ sur une commande du Concours international de chant lyrique de Mâcon _, et « Fragments of China« , de 2017 _ sur une commande de Ninon Colneric, d’après des poèmes de Li Qingzhao, poétesse chinoise du XIIe siècle _, sont pour voix et piano : ici la voix de Jeanne Gérard, soprano, et le piano de Karol Beffa lui-même ;

enfin, pour piano sont « Solstice« , « Sérénade d’hiver« , « Les Cités de l’oubli« , « Nel mezzo del cammin » _ en un hommage à la « Divine Comédie«  Dante _, « Rocking-Chair« , et « Self-Portrait« , toutes de 2020, et ici par Karol Beffa lui-même…

Une bienvenue très harmonieuse variété de compositions, en un splendide bouquet,

qui séduit,

autour d’une intense vibrante clarté _ voilà ! _ crépusculaire qui touche au cœur.

Et c’est précisément cette clarté-là, à la française, qui me plaît tant dans tout l’œuvre de Karol Beffa…

Et en hors-d’œuvre et avant-goût ici, cette belle vidéo-ci (de 5′ 53)

de Jeanne Gérard et Karol Beffa

interprétant quelques prenants passages des Mélodies de « Fragments of China » de 2017…

Ce mardi 13 septembre 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

L’oeuvre de Dante rendue largement accessible en français : « La Vita nuova » et « Le Banquet », après « La Divine Comédie », traduits par René de Ceccatty _ ou l’art de la « télétransportation »

09sept

René de Ceccatty publie,
et à nouveau aux Éditions du Seuil,
deux nouvelles passionnantes traductions de l’œuvre de Dante (Florence, 1265 – Ravenne, 1321) :
La Vita nuova (et les Rime),
ainsi que Le Banquet,
complétant ainsi son magnifique effort de rendre un accès beaucoup plus aisé _ ainsi que large _ à l’œuvre de Dante, au lectorat français.
Je viens d’en lire les deux Introductions,
L’Allégorie et la confidence,
et L’Herméneutique de la digression,
respectivement de 19 et 43 pages ;
dans lesquelles René de Ceccatty explicite superbement
ce qu’a été la spécificité _ poético-philosophique, d’abord, mais bien davantage encore _ de ces projets d’écriture de Dante,
dans La Divine Comédie, La Vita nuova (et les Rime), ainsi que Le Banquet.
Ces nouvelles 62 pages _ 19 plus 43 _ d’introduction à l’œuvre de Dante
s’ajoutent aux 81 de l’Introduction de René de Ceccatty à sa traduction de La Divine Comédie,
auxquelles il avait donné le titre de Les Sourcils de l’aigle et la pluie d’été ;
ce qui fait un total de 143 pages d’analyses et commentaires de la plus grande précision _ et scrupulosité d’érudition ; sans rien qui alourdisse notre lecture en continu des œuvres de Dante… _ de la part de René de Ceccatty.


On peut ajouter à ce très important travail de traduction
_ de Dante _ de l’italien au français
la traduction en français,
parue dans la collection Poésie/Gallimard en septembre 2018,
du merveilleux Canzoniere de Pétrarque (Arezzo, 1304 – Arqua Petrarca, 1374),
précédée d’une riche introduction de 57 pages, intitulée L’Image indestructible.

Bien que non universitaire _ mais diplomé de philosophie à la Sorbonne _,
René de Ceccatty,
par ce très conséquent travail de traduction _ avec la variété de ses diverses et nombreuses exigences, notamment poétiques au premier chef, mais philosophiques aussi _,
est maintenant plus que jamais à même d’honorer
à un plus haut d’exigence intellectuelle
l’invitation qui lui a été faite de participation aux cérémonies officielles du 700 éme anniversaire de la mort de Dante
_ pour lesquelles René de Ceccatty sera le seul intervenant non italien…
J’ai relevé,
à la page 46 de l’Introduction au Banquet,
l’usage, à nouveau,
après l’hapax de la page 306 de son magnifique travail autobiographique
_ cf mon article du 12 décembre 2017 :  ; et le podcast de notre entretien (de 72′) à propos de ce livre, ainsi que de la traduction de La Divine Comédie, au Studio Ausone, le 27 octobre 2017… _
du terme de « télétransportation » ;
qui dénote et révèle ce qu’offre de plus précieux l’imageance poïétique.
Dante,
penseur majeur et crucial de la culture européenne,
rendu accessible _ sans excès de notes d’érudition : limitées le plus possible… _ au plus large lectorat de langue française…
C’est tout à fait passionnant !
Ce lundi 9 septembre 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

La recension italienne par Carlo Ossola de la traduction en français de la Divine Comédie de Dante par René de Ceccatty

12jan

« La traduzione in francese di René de Ceccatty volge l’endecasillabo dantesco in ottonari :

ne resulta un testo dinamico, incisivo, danzante, teso ai fini ultimi ».

« Un Dante europeo, contemporaneo, filosofo dei destini universali più che poeta ristretto ai riti dell’amor cortese, « suggerisce » speso a Ceccatty soluzione che portano all’essenziale« .

Je suis très heureux que Carlo Ossola _ outre le très riche détail de son magnifique article _ trouve pour ta traduction de Dante
les adjectifs mêmes que j’ai relevés de ton merveilleux (mais oui !) Enfance, dernier chapitre,
et tout spécialement le « dansant » dont tu parles à propos des regards sur toi écrivant de tes deux parents, ton père comme ta mère,
qui eux deux aussi « dansaient »…

C’est cette liberté et beauté de la circulation dynamique de ton penser-écrire sur lesquels j’ai voulu aussi mettre l’accent dans ces articles successifs de mon blog à propos de ton style.
J’ y retrouve mon Nietzsche, et son « danseur de corde » (au Prologue d’Ainsi parlait Zarathoustra)
Et son « Je ne croirai qu’en un dieu qui sache danser »…

Oui, et c’est de ce « dansant » -là dont j’ai tant de mal me déprendre _ me sevrer _ comme lecteur, en passant à la lecture d’autres livres que les tiens,
tel celui de Magris _ Classé sans suite _, par exemple.
La musique, aussi, il est vrai, m’aide : elle peut mettre en mouvement et donner des ailes.

Et je comprends aussi et surtout la difficulté respiratoire (la crainte) que toi-même, comme auteur, dois éprouver à te re-lancer (sans filet !) dans pareille écriture autobiographique
(et de très profonde nécessité !),
en te réfugiant provisoirement, pour reprendre des forces (et du courage, aussi), en quelque sorte,
dans l’écriture de traductions, d’articles, de biographies, etc.
qui impliquent bien moins de tels sauts de l’ange (mais bien terrestres et bien corporés, pas angéliques !) qui sont au cœur de l’écriture autobiographique véridique.
Mais le courage implique forcément une certaine peur : la peur qu’il nous faut surmonter et vaincre, dépasser, pour ne pas être lâche, ou encalminé, plombé, arrêté, figé.

Vive la vie, cher René !

Francis


C’est par ce courriel que j’ai répondu à René de Ceccatty _ commentant lui-même, avec son essentielle humilité, cette très bonne et profonde recension de Carlo Ossola, jusqu’à la trouver « peut-être trop élogieuse«  ; de même qu’il avait trouvé imméritées mes appréciations enthousiastes de son Enfance dernier chapitre _, en le remerciant de son envoi de l’article que Carlo Ossola vient de consacrer, dans le supplément dominical Il sole 24 Ore du 7 janvier 2018, à sa traduction française (en Points-Seuil) de La Divine Comédie de Dante.

 

«La Comédie»: Dante al ritmo del XXI secolo
– di Carlo Ossola


9 gennaio 2018


Dante è, sempre più, un autore del XXI secolo, e classico che ogni editore francese ha in catalogo; la lista delle versioni della Divina Commedia è impressionante: oltre alle classiche traduzioni di Jacqueline Risset (Flammarion), di André Pézard (nella Pléiade), di Marc Scialom (La Pochothèque), dovremmo almeno evocare quelle di Lucienne Portier (Cerf), di Jean-Charles Vegliante (Imprimerie Nationale), di Alexandre Masseron (Albin Michel), di Didier Marc Garin (Éditions de la Différence), di Alain Delorme (Édilivre), di Claude Dandréa (Orizons), senza contare le traduzioni in corso di Danièle Robert (Actes Sud: è apparso l’Enfer, 2016) e di Michel Orcel.

Su tutte spicca, per la novità della impostazione, quella di René de Ceccatty, La Divine Comédie, apparsa nell’autunno 2017 da Points. L’autore è ben noto per i suoi saggi su Pasolini, su Leopardi, per i suoi romanzi, e rielaborazioni per il teatro. Qui egli sceglie di volgere l’endecasillabo dantesco in ottonari; decisione coraggiosa e ardua, che può lasciar perplessi, sapendo che il poema dantesco, già così stringato, “perde” così, ad ogni terzina, quasi un verso. «Perché scegliere l’ottonario – s’interroga l’autore stesso- che aggiunge un obbligo di concentrazione, allorquando i miei predecessori hanno preferito l’alessandrino, l’endecasillabo o il decasillabo? Il ritmo musicale e flessibile di otto piedi non obbliga il versificatore (al contrario dell’alessandrino) alla cesura mediana che inchioda il corso del verso, e rende il testo più dinamico, danzante, meno cadenzato come un pendolo». Segue, in questo, l’osservazione di Mandel’štam, il quale riconosceva nella Commedia «una vera fame di fendere lo spazio», «ogni vocabolo ha fretta di esplodere, volar via dalle labbra, fuggire, lasciare il campo ad altre parole», per concludere: «Nel parlare di Dante, è più giusto riferirsi alla creazione di slanci, anziché alla creazione delle forme […] Una scienza che abbia per tema Dante punterà, così io spero, allo studio del rapporto di subordinazione fra slancio e testo» (Conversazione su Dante).

Presa questa via, il ritmo diventa precipite, necessitato da una teleologia del fine ultimo, che non lascia requie né pausa; si prenda allora la clausola – possente – di Inferno XXXI quando Anteo afferra Virgilio e Dante e li posa al fondo della terribile ghiaccia infernale: «e come albero in nave si levò» (XXXI, 145): ebbene Ceccatty contrae ancora, ed eleva: «Il se redressa comme un mât» (essendo scontato che mât è per antonomasia l’albero della nave). O si scelga un momento ancor più solenne quale il discorso di Virgilio che incorona Dante, al sommo del Purgatorio, sovrano del proprio libero arbitrio: «Non aspettar mio dir più né mio cenno; / libero, dritto e sano è tuo arbitrio, / […] / perch’io te sovra te corono e mitrio» (XXVII, 139-142). Sappiamo che la dittologia finale «corono e mitrio» risale all’incoronazione medievale dell’imperatore, come ci testimonia una cronaca del primo Duecento per l’elezione di Ottone IV: «Oddo coronatus Imperator […] mitratus et coronatus ivit cum domino Papa usque ad portam Romae», ma lo sappiamo non da Dante bensì dai commenti (qui di Anna Maria Chiavacci Leonardi); insomma intendiamo il valore del verso dantesco alla lettura seconda, mentre l’ottonario di Ceccatty va dritto all’essenza di ciò che è promulgato: «Je n’en dirai, ferai pas plus. / Ton libre arbitre est droit et sain:/ […] / Je te déclare souverain». Si perde il riferimento all’allusione imperiale, alla dignitas aulica della dittologia, ma si erge – umanisticamente – l’idea di sovranità dell’uomo su se stesso.

È un Dante che elude le spire del tempo e aguzza la freccia dell’eternità. Per questo ancora, Ceccatty privilegia – come già Giovanni Getto – la cantica del Paradiso: «La grande austerità stilistica del Paradiso discende ad un tempo dal contenuto teologico e dalla topografia (si è abbandonata la geografia familiare della Terra, per passare a un’astronomia più astratta) […]. Dante non cammina più con le sue guide, ma vola con una traiettoria immediata che elide le descrizioni, al contrario della discesa agli Inferi e alla salita al Purgatorio. I dialoghi così con gli spiriti beati o con Beatrice hanno una eccezionale forza luminosa e la fluidità del canto più ancora s’accentua» (così nell’ampia Introduzione che è un acuto saggio di esegesi dantesca). Accentrarsi sull’essenziale vuol dire –per l’autore – prendere la Commedia «come un manuale di meditazione e un libro d’avventure»: l’ottonario facilita certo il secondo (il testo corre, balza di ripa in ripa e si sale vertiginosamente da un ordine all’altro delle anime purganti, e dei pianeti celesti). Ben più difficile era tenere il punctum del saliente meditativo: Dante stesso ci avverte, nel cuore del Paradiso: «ché ’l piacer santo non è qui dischiuso, / perché si fa, montando, più sincero» (XIV, 138-139); ecco allora il traduttore eludere la forma indiretta e concentrarsi sull’affermazione del principio: «Car le saint plaisir est latent, // De ciel en ciel, plus authentique».

C’è quasi una pedagogia di spoglia serenità cistercense, in questo Paradiso, che ogni tanto va oltre il compiaciuto indugio dantesco: «Affetto al suo piacer, quel contemplante / libero officio di dottore assunse, / e cominciò queste parole sante» (Par., XXXII, 1-3); è un san Bernardo al quale Ceccatty toglie ogni divagazione sul “piacer” dell’affisarsi: «Saisi par sa contemplation, / Spontanément il m’expliqua / Dévotement notre vision». Avevo iniziato la lettura pensando a un Dante ridotto alle misure ansanti dei nostri tempi frettolosi, a un ottonario di mera urgenza. A percorso ultimato, rimane ben più di questo: e si deve convenire, con l’autore, che con felice esito egli abbia più obbedito all’ “esprit de finesse” del senso ultimo che a quello di “géometrie” della costruzione locale. Si sente quella sobrietà drammatica, di fronte ai destini dell’umanità, che fece di Marx (come ho mostrato lo scorso 30 aprile 2017, presso la Casa di Dante in Roma, e ho ripreso nel mio volume Europa ritrovata) uno strenuo lettore, e consenziente, della Divina Commedia; e come ancora lo fu Walter Benjamin secondo la serrata analisi che Pier Mario Vescovo propone – facendo giustizia di fantasiose recenti attribuzioni – nell’imminente fascicolo della rivista «Lettere Italiane».

Un Dante europeo, compreso come filosofo dei fini universali più che poeta ristretto ai riti dell’amor cortese. E la sete di questo “fine ultimo”, e necessariamente da porre per primo alla percezione d’un mondo distratto, detta spesso a Ceccatty soluzioni dirette rispetto alle studiate posposizioni dantesche: «Guardando nel suo Figlio con l’Amore / che l’uno e l’altro etternalmente spira, / lo primo e ineffabile Valore…» (Par., X, 1-3) : «La Valeur suprême, indicible / regardant son fils avec l’Amour / Éternel que tous deux s’inspirent»; una Trinità, dunque, dichiarata e presente.

In questo XXI secolo un poema luminosamente frontale ci attende.

 

 

Titus Curiosus – Francis Lippa, ce vendredi 12 janvier 2018

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