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Postlude au lendemain de la fête, et apostille sur les délices de la lamproie à la bordelaise

24nov

Ce courriel-ci, adressé tôt ce matin aux commensaux de la fête,

se trouve ici à titre de simple mais bien parlant témoignage :

La vidéo de l’entretien (d’une durée de 63′ 40″) avec Pascal Chabot de mardi 22 novembre

a été mise en ligne dès hier mercredi 23 dans l’après-midi par la librairie Mollat.
Quant à la très agréable conversation conviviale à la Brasserie bordelaise,
elle a été riche et tout à fait passionnante.
Pascal Chabot, parvenu à Bruxelles mercredi à midi, m’a téléphoné longuement afin de nous remercier tous très chaleureusement
à la fois de cette conférence portant pas seulement sur son « Avoir le temps », mais aussi sur l’ensemble de son parcours de penser en philosophe _ une première pour lui !.. _,
mais aussi pour ces échanges très sympathiques de notre petit repas 
_ Pascal a beaucoup aimé la lamproie à la bordelaise : je lui avais auparavant parlé de Jean Clair qui avait découvert ce plat délicieux chez son ami Jean-Didier Vincent à Paris, et que nous avions dégusté, en compagnie de son épouse, à la Brasserie bordelaise lors de sa venue chez Mollat le 20 mai 2011 ; cf le podcast de cet entretien somptueux avec Jean Clair ! ;
cf aussi ce que je disais de la lamproie, en l’article inaugural, mais oui, de mon blog « En cherchant bien », le 3 juillet 2008, intitulé «   » :
« Bordeaux n’est-il pas, cher Jean de-La-Ville-de-Mirmont _ “car j’ai de grand désirs inassouvis en moi” (chante à part soiL’Horizon chimériqueavec la musique de Gabriel Fauré aussi, par exemple) _,

par cette “petite mer que ne cesse jamais tout à fait d’être la Gironde (cf la vague du mascaret qui remonte, ainsi que les lamproies _ cfLe Livre de la Lamproie(avec photos _ coucou, Alain Béguerie ! _ et CD-Rom) aux Éditions Confluences, en avril 2007) _jusqu’à sinon La Réole, du moins “Gironde“, la bien nommée, sur Dropt),

Bordeaux n’est-il pas, je reprends l’élan de la vague, un port ouvert _ possiblementsur tous les océans du monde, et l’opulente gestation limoneuse de la mer des Sargasses, par le Gulf Stream ?… » _,

ainsi que de fécondes perspectives qu’ils ouvrent.
Ces liens avec Bordeaux comptent déjà pour lui…
Merci à vous tous.
Pascal Chabot, éminemment sympathique,
est un philosophe ouvert passionnant, sur des questions cruciales extrêmement concrètes, afin de toujours mieux penser-élucider notre réel…
Francis

Ce jeudi 24 novembre 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

In memoriam Anner Bylsma : souvenir d’un concert à La Réole

25juil

Apprenant à l’instant

le décès du violoncelliste Anner Bylsma, à l’âge de 85 ans,

outre de son abondante excellente discographie,

je me souviens de l’avoir écouté en concert

à La Réole _ notamment dans deux Suites de Bach…

Ce jeudi 25 juillet 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

Sur le site de Res Musica,

Maciej Chiżyński publie ce jour ce très riche article-ci :

ADIEU ANNER BYLSMA

Artistes, Instrumentistes, Musique de chambre et récital, Portraits

A-898403-1336500110.jpegAnner Bylsma, l’un des plus grands musiciens du XXesiècle auxquels on doit le renouvellement baroque, nous a quittés le 25 juillet dernier à l’âge de 85 ans.


Anner Bylsma est né le 17 février 1934 à La Haye aux Pays-Bas. Il reçoit ses premières leçons de son père. À l’âge de 16 ans, il s’inscrit au Conservatoire royal de La Haye afin d’étudier auprès de Carel van Leeuwen Boomkamp, violoncelliste principal de l’Orchestre royal du Concertgebouw d’Amsterdam et l’un des premiers pionniers néerlandais de l’interprétation historiquement informée. C’est Boomkamp qui introduit Bylsma au vaste monde du violoncelle baroque.

L’exercice quotidien conjugué au talent du musicien lui assure des succès de plus en plus importants : il remporte le Prix d’excellence de l’école en 1957, puis, après être devenu le premier violoncelliste de l’Orchestre d’opéra des Pays-Bas, il remporte le 1er prix du Concours international Pablo Casals en 1959. Suite à cette victoire, les portes les plus prestigieuses en Hollande lui sont désormais grandes ouvertes. Pour son nouveau poste de travail, il choisit la phalange la plus luxueuse du pays, l’Orchestre royal du Concertgebouw d’Amsterdam, où il est violoncelle solo entre 1962 et 1968. Les années 1960 lui font connaître, grâce à l’éminence de son poste, les meilleurs chefs d’orchestre européens de l’époque, mais également lui font penser de plus en plus souvent à la musique baroque qu’il joue et chérit d’abord en domicile et dans un étroit cercle d’amis.

Vers le renouvellement de la musique baroque

Après avoir quitté l’Orchestre royal du Concertgebouw, Anner Bylsma se consacre à des tournées en solo et au travail avec des ensembles de chambre, comme le Concerto Amsterdam, avec lequel il enregistre pour Telefunken la musique de Paul Hindemith. Mais surtout il est l’un des pionniers de l’école baroque flamande et devient célèbre en tant que partenaire scénique du flûtiste Frans Brüggen (1934-2014) et du claveciniste Gustav Leonhardt (1928-2012), avec lesquels il tourne beaucoup et enregistre des disques. Anner Bylsma est l’un de ces instrumentistes qui évitent l’utilisation de cordes en acier, l’élément majeur qui aura défini à jamais sa sonorité et son expression musicales. Son violoncelle de 1695, construit par Matteo Goffriller, ainsi que son violoncelle de 1865 fait par Giovanni Francesco Pressenda et destiné pour le répertoire moderne, sont donc enfilés avec du boyau.

De nombreuses réalisations discographiques signées par Bylsma et ses collègues demeurent un modèle du genre et servent aujourd’hui encore de référence. Et si les Concertos brandebourgeois de Bach qu’il enregistre en 1976 et 1977, en compagnie admirable de Frans Brüggen, Sigiswald Kuijken, Wieland Kuijken et Gustav Leonhardt, ont pris quelques rides, les gravures effectuées par Bylsma dans les années 1980 et suivantes sont toujours des plus fraîches et des plus belles. Nous pensons notamment à ses Vivaldi, Bach (Johann Sebastian et Carl Philipp Emanuel !), Haydn, Boccherini et Beethoven, pour lesquels la finesse des couleurs se mêle à la tendre poésie des cantilènes et à l’agilité extraordinaire de l’archet. Le dernier mouvement du Concerto pour violoncelle n° 1 en ut majeur de Joseph Haydn, interprété avec le Tafelmusik Baroque Orchestra dirigé par Jeanne Lamon, nous le montre assez. Mais avant tout, on thésaurise ses Bach, exemplaires et visionnaires, comme les trois Sonates pour viole de gambe et clavecin BWV 1027-1029, pour lesquelles il joue sur un violoncelle piccolo muni de cinq cordes et se fait accompagner par un autre maître, Bob van Asperen, à l’orgue positif. Leur interprétation nous fait nous délecter de subtilités harmoniques jusqu’alors ignorées de ces pages. Il se sert du violoncelle piccolo encore pour graver d’autres œuvres de Bach, particulièrement la Partita en mi majeur BWV 1006 (Deutsche Harmonia Mundi, de 1988), dont l’exécution allie poésie, noblesse du ton, ainsi que la vigueur qui sans être haletante, frappe par cette virtuosité inimitable qui n’était propre qu’à lui. La limpidité du discours soumis à un tempo rapide est stupéfiante dans le Preludio qui ouvre cette partition. Demandé par Bruce Duffie en avril 1989 pourquoi il ne joue pas sur la viole de gambe, il répondit : « La viole de gambe n’est pas vraiment un instrument d’accompagnement. La viole de gambe est un instrument solo, et le violoncelle est beaucoup plus équipé pour jouer de l’accompagnement car votre étendue dynamique est plus grande, en particulier lorsque je joue avec une flûte à bec et un clavecin qui n’ont presque pas de dynamique ».

De l’amour pour la musique de chambre

Nous faisant découvrir la beauté exquise et la splendeur des interprétations historiquement informées, Anner Bylsma élargit son répertoire de scène, en abordant des œuvres de la musique de chambre. Il fonde, en compagnie de son épouse violoniste Vera Beths, l’ensemble L’Archibudelli dont le nom est une combinaison de deux termes : archets et cordes en boyau. Toujours fidèles à la pratique honorant l’authenticité, ces instrumentistes nous font découvrir – souvent assistés par Jos van Immerseel – des pages de plus en plus postérieures, non seulement baroques et classiques, mais aussi désormais romantiques. Leurs Mozart débordent de pure gaîté et de simplicité enfantines, leurs Beethoven sont empreints d’élégance et de gravité, tandis que leurs Schubert sont pénétrés de lyrisme et du sens du tragique. De ce dernier compositeur, mentionnons leurs interprétations magistrales du Quintette à cordes en ut majeur D. 956, du Quintette en la majeur D. 667 « La Truite », de l’Octuor en fa majeur D. 803, de même que de la Sonate pour arpeggione et piano en la mineur D. 821. En jouant de la musique des grands maîtres du passé, ils n’oublient pas, cependant, de nous présenter quelques raretés du répertoire, que ce soit d’Antoine Reicha, Friedrich Dotzauer, George Onslow ou Niels Wilhelm Gade. Last but not least, on leur doit un magnifique enregistrement de l’Octuor à cordes en mi bémol majeur op. 20 de Felix Mendelssohn, se parant d’enthousiasme difficile à trouver ailleurs, tout autant que de la douceur incroyablement expressive.

Donner à la postérité ce qui est le plus précieux

Tout en poursuivant sa carrière de musicien actif sur les scènes baroques et au disque, Anner Bylsma se lance dans l’enseignement, vocation éveillant en lui cette volonté de communiquer aux jeunes adeptes tout ce qu’il a de plus précieux à transmettre. Il est professeur au Conservatoire d’Amsterdam Sweelinck et au Conservatoire royal de La Haye. Le film Une leçon particulière réalisé par Claude Mouriéras en 1987 nous le fait voir donner des cours de maître et montrer à des jeunes instrumentistes sa propre compréhension des Suites de Johann Sebastian Bach. Il y pose les problèmes d’interprétation avec humanisme et chaleur émanant du ton de sa voix et de son gestuaire. Son approche se distingue par l’humilité et la volonté de faire aimer et surtout comprendre cette musique à l’élève.

Il est aussi l’auteur du livre Bach, the Fencing Master, une analyse stylistique et esthétique des trois premières Suites pour violoncelle du Cantor de Leipzig. Il nous laisse deux gravures complètes de ce cycle : de 1979 (pour Seon) et de 1992 (pour Vivarte), son testament spirituel. Pour cette dernière réalisation, il joue sur le violoncelle Stradivarius « Servais » que lui prête le Smithsonian Institute de Washington. Une technique irréprochable conjuguée à la profondeur de l’appui sur les cordes se traduisent par un son magnifique et sans mélange, et font penser, avec cette musique de Bach, à ce qui est intemporel et insaisissable. Anner Bylsma vient de terminer son voyage terrestre, mais avec ce testament, il ne pourra pas disparaître de notre mémoire.

Crédits photographiques : © Sallie Erichson

 

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