« Ce chef d’œuvre absolu que sont Les Illuminations de Britten/Rimbaud« ,
écrivais-je le 24 octobre 2011, en conclusion de l’article « Les radieuses « Nuits d’été » d’Anne-Catherine Gillet _ ou la perfection de l’enchantement de la mélodie avec orchestre« , que je consacrais au superbe CD de cette radieuse soprano qu’est Anne-Catherine Gillet (Libramont-Chevigny, 20 janvier 1975), le CD AEon « Barber – Berlioz – Britten » AECD 1113, enregistré à Liège au mois de septembre 2011, avec l’Orchestre Philharmonique Royal de Liège sous la direction de Paul Daniel, comportant « Knoxville : Summer of 1915 » de Samuel Barber/James Agee, « Les Nuits d’été« d’Hector Berlioz/Théophile Gautier, et, donc, « Les Illuminations » de Britten/Rimbaud
_ cf dans le même sens cet article du 21 novembre suivant (2011), d’Olivier Mabille sur le site de ResMusica, intitulé « Anne-Catherine Gillet : merci et chapeau bas« , où le critique parle fort justement de la quasi « impossible tâche de rendre évidente la prosodie des Illuminations« : en tout cas extrêmement périlleuse (un réel défi !) pour le chanteur-diseur, ainsi qu’on peut le constater à chaque effort d’interprétation de ce fulgurant chef d’œuvre de Britten…
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Des diverses interprétations au disque de ce chef d’œuvre absolu _ j’insiste ! _ de Benjamin Britten (et Arthur Rimbaud _ quel extraordinaire poème, déjà !, composé entre 1872 et 1875, et publié, posthume, en 1895… Et quelle sublime musique, en 1939, de Britten ! _),
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je retiens bien sûr celle, princeps et magnifique, de Peter Pears _ qui n’en fut cependant pas le créateur ; la créatrice fut le 30 janvier 1940 à Londres la soprano Sophie Wyss, avec le Boyd Neel Orchestra sous la direction de Boyd Neel… _, avec l’English Chamber Orchestra sous la direction de Benjamin Britten lui-même, enregistrée à Kingsway Hall au mois de décembre 1963, in le CD London 436 395-2 « Britten – Serenade – Les Illuminations – Nocturne » _ écoutez ce podcast merveilleux (de 22′ 16) ! _ ;
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ainsi que celle, magnifique aussi, de Ian Bostridge _ un interprète que j’apprécie beaucoup, beaucoup : regardez et écoutez cet extrait (« Villes« ) en cette vidéo (de 2′ 30)… _ avec le Berliner Philharmoniker sous la direction de Simon Rattle, enregistrée à Dahlem-Berlin au mois d’avril 2005, in le très beau CD EMI 5 58049 2 « Ian Bostridge – Britten – Serenade for Tenor, Horn and Strings – Les Illuminations – Nocturne« …
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Or voici que l’ami Éric Rouyer me fait parvenir un nouveau merveilleux double album de son Palais des Dégustateurs, le CD PDD 035 « Benjamin Britten – Quatuor Béla – Julia Wichniewski« , enregistré du 25 au 27 février 2020 pour les 3 Quatuors, et les 27 et 28 janvier 2022 pour « Les Illuminations« , à La Courroie (Vaucluse), par le Quatuor Béla (Frédéric Aurier et Julien Dieudegard, violons ; Julian Boutin, alto, et Luc Dedreuil, violoncelle) et la soprano Julia Wischniewski,
comportant, adjointes au 3 Quatuors n°1 Op. 25 (de 1941), n°2 Op. 36 (de 1945) et n°3 Op. 94 (de 1976) de Benjamin Britten, ses sublimes « Illuminations » Op. 18 (de 1939) _ quel extraordinaire chef d’œuvre ! je le répète… _, dont la partie d’orchestre a ici été spécialement transcrite pour quatuor à cordes par Frédéric Aurier…
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La partie de chant est spécialement redoutable par son extrême virtuosité, tant de diction que musicale ; et, ainsi que pour toute mélodie chantée en français, le moindre mot, la moindre syllabe, doit être parfaitement compréhensible instantanément, et sans le moindre effort, par l’auditeur :
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ce qui constitue une certaine gageure _ et même, comme ici, une très périlleuse épreuve… _ pour le chanteur, par conséquent.
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Il faut donc saluer d’abord le courage de Julia Wichniewski, soprano comme fut la créatrice, à Londres le 30 janvier 1940, la suissesse Sophie Wyss, de relever cet immense défi d’interprétation-incarnation de ces sublimes « Illuminations » de Benjamin Britten…
Et ne pas trop se hérisser ni a fortiori se bloquer sur les mots ou syllabes mal identifiés à l’audition, sans disposer de l’aide du texte de Rimbaud sous les yeux…
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Et au passage, je me demande pour quelles raisons ce fut plutôt à une soprano telle que cette Sophie Wyss (La Neuveville – Berne, 5 juillet 1897 – Bognor Regis – Sussex, 25 décembre 1983), plutôt qu’à un ténor, et en l’occurrence son compagnon _ rencontré en 1936, Britten avait 23 ans… _ Peter Pears (Farnham – Suffolk, 22 juin 1910 – Aldeburgh – Suffolk, 3 avril 1986), que Benjamin Britten (Lowestoft – Suffolk, 22 novembre 1913 – Aldeburgh – Suffolk, 4 décembre 1976) confia la création en concert de pareil exceptionnel chef d’œuvre ! :
il y a là à creuser…
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Et je consacrerai bien sûr un très prochain article à l’interprétation de ces 3 si beaux Quatuors à cordes de Benjamin Britten par le Quatuor Béla…
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Ce samedi 25 mai 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa
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