Posts Tagged ‘Louis Couperin

Un magnifique et passionnant double CD « Le Manuscrit de Madame Théobon _ Lully et d’autres », par Christophe Rousset…

22fév

Comme lui-même en fait le récit dans le livret de ce double CD Aparté AP 256 qui paraît ce mois de février 2022,

Christophe Rousset,

qui assez fortuitement s’est rendu acquéreur du « Manuscrit de Madame Théobon«  _ « apparu sur la plateforme Ebay en 2004«  ; et « je n’ai pas encore compris comment j’ai réussi à acquérir ce singulier livre ; mais j’ai pu le retirer chez un libraire spécialisé en livres anciens, et j’ai été surpris de sa méprise  » concernant la réalité et l’importance de cet objet si incroyablement mal identifié par celui qui le vendait _,

interprète lui-même, et sur un intéressant clavecin de Nicolas Dupont de 1704 _ « magnifiquement restauré par David Ley entre 2006 et 2016«  _ les 80 pièces _ pour clavecin _ que comporte ce manuscrit, peu connu et assez peu répertorié jusqu’ici.

Un travail magnifique et passionnant.

« Au premier contact on se met à feuilleter le volume. Le premier élément enthousiasmant de celui-ci était la présence de ces trop rares préludes non mesurés dans le répertoire de clavecin. Sept préludes inédits ! C’était déjà une manne_ voilà. Puis parcourant ensuite les autres pièces, je reconnus facilement quelques pièces fameuses souvent reprises dans les divers manuscrits de clavecin au xvii : la courante Iris de Chambonnières, la gavotte de Lebègue, celle de Hardel avec le double de Louis Couperin. L’autre caractéristique du volume était le nombre important de transcriptions de musiques de Lully pour le clavier (34 sur les 80 pièces). Les clavecinistes sont familiers de celles de d’Anglebert, véritables modèles du genres, alors que de nombreux manuscrits proposent d’autres versions de ces « incontournables » du monde musical au siècle de Louis XIV. Ainsi j’ai pu reconnaître les pièces les plus fameuses : passacailles et sourdines d’Armide (« Sommeil d’Armide »), les songes d’Atys, chaconnes de Phaëton, du Bourgeois gentilhomme et d’Acis et Galatée, la sarabande « Dieu des enfers« , entre autres.

Ma fréquentation régulière et systématique des opéras de Lully avec Les Talens lyriques m’a aussi permis d’identifier sans effort nombre d’autres transcriptions, parfois des exemples uniques _ voilà _ d’adaptation au clavier. Ce qui m’a ému était la « manière » très personnelle du claveciniste _ à la manœuvre _ derrière ses transcriptions : parfois très élaborées, parfois une simple écriture à deux voix un peu schématique, quelques tics dans les parties de main gauche, une profusion d’ornements de main droite, à l’instar des exemples de d’Anglebert, pour recréer par l’enrichissement du son une impression orchestrale au clavecin.

Ensuite m’est venu l’émerveillement de retrouver des pièces publiées de Chambonnières, de d’Anglebert, dans des versions un peu différentes _ voilà _, en particulier le monumental cycle des « Folies d’Espagne » de ce dernier auquel le copiste s’amuse à ajouter (?) une variation inédite. Enfin quelques pièces inédites à côté des préludes déjà mentionnés ci-dessus venaient d’achever d’éblouir l’heureux acquéreur que j’étais.

La première mission était de découvrir qui était cette Madame Théobon(e). » Etc.

Comme toujours quand Christophe Rousset est à son clavier, la réalisation musicale discographique est magnifique.

Deux heures de musique tout à fait délicieuses…

Ce mardi 22 février 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

Ecouter l’admirable chanson « Tu crois ô beau soleil », de Louis XIII (et Pierre de La Barre) : magique acmé du génial CD d’Arnaud De Pasquale « Le Fier virtuose _ le clavecin de Louis XIII »…

20jan

Le magique _ et magistral ! _ CD « Le Fier virtuose _ le clavecin de Louis XIII » (CD Château de Versailles Spectacles CVS 047) du claveciniste _ virtuose… _ Arnaud De Pasquale _ avec ici, un bref échantillon vidéo de 2′ _,

a probablement pour acmé la chanson _ merveilleuse ! _avec ses variations _ splendides : par Pierrre de La Barre, épinette et organiste du roi…_,  composée par le roi Louis XIII lui-même, « Tu crois ô beau soleil« ,

telle que rapportée et spécifiquement notée par Marin Mersenne en son « Harmonie universelle » (de 1636-37)…

De cette chanson composée par Louis XIII,  une seule version chantée m’a jusqu’ici été accessible sur le web :

celle réalisée, en 1967, sur le disque Pathé-Marconi DTX 329 _ cf ici les intéressantes précisions données au verso de ce disque… _ intitulé « Louis XIII Roi de France » _ un enregistrement comportant, outre cette chanson « Tu crois ô beau soleil«  (suivie de ses diminutions réalisées par Pierre Chabanceau de La Barre, « épinette et organiste du Roi et de la Reyne«  : des diminutions « que les mains les plus adroites et les plus vites peuvent exécuter« , comme l’indique Marin Mersenne, « afin que cet exemple serve d’idée à la perfection du beau toucher« …), le célèbre « Ballet de la Merlaison«  (de 1635), ainsi que les brefs Psaume CXXX et Psaume V _, par divers musiciens du Groupe des Instruments Anciens de Paris, dirigé par Roger Cotte :

les chanteurs Geneviève Roblot (soprano), Michel Fauchet, Jacques Husson (ténors) et Bernard Cottret (basse), avec, au luth, Jean-Pierre Cotte, et au clavecin, pour les diminutions, Marcelle Charbonnier.

Sur ce précieux podcast de 24′,

le « Ballet de la Merlaison » est donné du début jusqu’à 12’54 ;

et c’est à 12′ 55 que débute la chanson « Tu crois ô beau soleil« , interprétée par les 4 chanteurs ;

puis, de 15′ 02 à 21′ 24, la claveciniste Marcelle Charbonnier interprète les diminutions réalisées par Pierre de La Barre sur la chanson du roi… 

On peut comparer cette réalisation de 1967 avec celle de février 2005, instrumentale seulement, cette fois, et historiquement mieux informée _ et vraiment très belle, déjà… _ d’Olivier Schneebeli, avec les Symphonistes du Centre de Musique Baroque de Versailles, sur le très réussi CD Alpha 097 intitulé « Nicolas Formé _ Le Vœu de Louis XIII » :

le podcast de la chanson dure ici 2′ 24…

Pour revenir à l’interprétation, absolument, merveilleuse, au clavecin, d’Arnaud De Pasquale

en son admirable CD « Le Fier virtuose _ le clavecin de Louis XIII » (CD Château de Versailles Spectacles CVS 047),

celle-ci se situe à la plage 20 de ce CD (d’une durée totale de 70′ 36),

et dure 9’46 :

elle constitue à coup sûr l’acmé de cet admirable travail d’interprétation d’Arnaud De Pasquale… 

Le 10 janvier dernier, sur l’excellent site ResMusica,

l’excellent organiste Frédéric Muñoz, a publié une excellente très éclairante chronique, très justement intitulée « Arnaud De Pasquale nous révèle le clavecin français sous Louis XIII« ,

que je m’empresse de donner ici,

avec mes farcissures :

Arnaud de Pasquale nous révèle le clavecin français sous Louis XIII

Le clavecin en France sous Louis XIII représente la période d’éclosion _ oui ! _ de cet instrument, appelé à s’imposer jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. Arnaud de Pasquale nous propose de mieux connaitre ce monde fascinant, inspiré par la danse _ un art très français _ et par l’Italie.

Le règne de Louis XIII se déroule depuis la mort d’Henri IV en 1610 et ce durant 33 ans _ 14 mai 1610 – 14 mai 1643. Comme nous l’explique Arnaud de Pasquale, ce monde déjà lointain ne laisse que quelques traces _voilà _ presque tardives _ oui _ à l’exception de rares pièces dont l’une _ la chanson « Tu crois, ô beau soleil » composée par le roi Louis XIII, suivie de ses diminutions réalisées par l’épinettiste du roi, Pierre de La Barre _ dans le Traité de l’Harmonie universelle du Père Marin Mersenne, et d’autres de Jacques Champion de Charbonnières ou de Louis Couperin. Cette période connait sous l’impulsion même du roi, danseur _ oui _ et compositeur _ oui _, un élan sensible vers la musique de ballet _ oui _ où la danse occupe _ bien sûr _ une place centrale. Divers instruments _ oui _ servent ces musiques dont le luth, la viole ou le clavecin. L’improvisation y est très présente _ oui, ainsi que les diminutions _ ce qui permet d’adapter au mieux les situations. Le programme offre ainsi une quarantaine de pièces dont certaines sont originales _ au disque _ et constituent quelques points de repères utiles. Les autres sont des adaptations pour le clavier _ voilà _ par l’interprète. Tout un monde nouveau _ oui : à dimension de continent, même ! _s’offre alors à l’écoute au travers de musiques issues de ballets de cour ou un groupe assez vaste d’auteurs _ oui ; ainsi que quelques pièces demeurées anonymes, aussi _ intervient.

Une ambiance de fête _ absolument ! _ traverse ce disque _ et il fallait bien çà pour ce roi au tempérament mélancolique… J’ai déjà dit ailleurs (cf mon livret du  CD « Un portrait musical de Jean de la Fontaine«  dont j’ai composé 90 % du programme…), que le chanteur (d’origine bayonnaise), Pierre de Nyert (1597 – 1682) était à disposition permanente, jour et nuit, du Roy, pour le distraire de ses accès de mélancolie… Les pièces sont judicieusement regroupées par tonalités en quatre suites en ut, ré, fa et sol, mais l’auditeur pourra s’amuser à les écouter également en lecture aléatoire comme le permettent la plupart des appareils. On découvrira même _ au moins _ deux pièces écrites par le roi Louis XIII lui même _ oui : il a probablement participé à quelques pièces de divers ballets de cour… Ces musiques s’inspirent encore du siècle passé _ oui _  où la danse était omniprésente en Europe _ et plus particulièrement encore en France ; mais les musiques, de même que les musiciens, d’ailleurs, aussi, circulaient beaucoup, beaucoup, de par l’Europe entière… _, comme l’atteste cette Courante de Michael Praetorius, réminiscence de la Renaissance.

Arnaud de Pasquale a choisi deux clavecins qui lui paraissent traduire au mieux la musique française de ce début du XVIIᵉ siècle. Aucun clavecin français de l’époque _ hélas _ ne subsiste, le premier _ conservé _ étant de 1658, construit par Jean Denis ; aussi le claveciniste s’est-il plutôt tourné vers des copies d’instruments qui circulaient à la cour à cette époque, notamment des modèles flamands et italiens. On entendra ici un instrument d’esprit italien construit en 2005 à Barbaste par Philippe Humeau _ oui _  et un autre, flamand, restauré par Emile Jobin en 1991, édifié par Ioannes Rückers, de 1612. Ces instruments sonnent assez différemment de ceux qui viendront par la suite _ oui _ et exaltent magnifiquement _ oui, oui _ ce répertoire _ plutôt jubilatoire (et éloigné de la musique anglaise, à la Dowland)… _ de danceries et de chansons…

Dans cette frénésie rythmique _ voilà ! que sert splendidement la virtuosité dépourvue de tout maniérisme d’Arnaud De Pasquale _ on retrouve les fastes de la Renaissance pas si éloignés encore _ certes… Et Louis XIII, très cultivé, avait aussi une mère italienne… Une montée en puissance s’opère par moments jusqu’à demander la complicité _ jubilante _ de François Guerrier au deuxième clavecin dans quelques mouvements endiablés _ voilà : mais sans hystérie… _ qui rendent les instruments envahissants enivrants _ oui. Arnaud de Pasquale transcende ces répertoires « retrouvés » par un jeu très vivant _ oui ! _ et puissant _ oui _, et par la portée _ éloquente _ qu’il procure au discours _ oui. Le clavecin ainsi représenté préfigure l’époque suivante qui verra l’apogée _ à partir de Frescobaldi, Froberger et Louis Couperin, pour commencer… _ de cet instrument sous les règnes de Louis XIV et Louis XV, et se prolongera jusqu’à la fin de la royauté avec l’arrivée du pianoforte _ en effet.

Œuvres d’Etienne Moulinié (1600-1669), Jacques Chambonnières (1601-1672), Charles Bocquet (1570-1615), Anthoine Boësset (1586-1643), Louis XIII (1601-1643), Louis Couperin (1626-1661), Guillaume Dumanoir (1615-1697), Michael Praetorius (1571-1621), Claude Le Jeune (1528-1600).

Quatre Suites en Ré, Ut, Fa et Sol d’après divers auteurs français du XVII° siècle, reconstituées et jouées par Arnaud de Pasquale :

clavecins Philippe Humeau et Emile Jobin d’après Joannes Ruckers et un modèle italien.

1 CD Château de Versailles Spectacles.

Enregistré au château de Montgeroult en septembre 2019.

Livret en français, anglais et allemand.

Durée : 70:36

Un CD absolument enthousiasmant !!!

Et donc indispensable !!!

Ce jeudi 20 janvier 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

Découvrir quelques unes des très délicates Suites pour clavecin de la musique française à l’époque de Louis Couperin (1626 – 1661) : le CD « Etienne Richard, Professeur du Roy Soleil », de Fabien Armengaud

17mai

Le caractère éminemment discret de la musique française,

et tout particulièrement à l’époque dite « baroque« ,

a longtemps maintenue celle-ci dans une situation _ très injuste ! _ de grande ignorance de la part du public des mélomanes…

C’est un peu dans le dessein de faire _ un peu _ cesser pareille anomalie

que vient de paraître

_ et après le très beau CD « Blancrocher » de Pierre Gallon, le CD ECL 1901 du label Encelade ;

cf mon article du 14 mai dernier : … _

le remarquablement intéressant _ et très réussi ! _ CD du claveciniste Fabien Armengaud, intitulé « Etienne Richard, Professeur du Roy Soleil« ,

soit le CD ECL 1903 du décidément excellent label Encelade.

Avec diverses pièces d’Etienne Richard, Louis Couperin, Marin Marais, Jean-Henri d’Anglebert, Jacques Hardel, Luigi Rossi, Joseph Chabanceau de La Barre, Jacques Thomelin, Henry Du Mont, Monnard, René Mézangeau, Germain Pinel…

Ce lundi 17 mai 2021, Titus Curiosus – Francis Lippa

Ecouter divers sublimes « Tombeaux de Monsieur Blancrocher », par Johann-Jakob Froberger, Louis Couperin, Denis Gaultier, François Dufaut, interprétés par Pierre Gallon…

14mai

Un passionnant CD _ L’Encelade ECL 1901, enregistré en janvier 2019 _,

intitulé « Blancrocher – L’Offrande« ,

interprété, au clavecin, par Pierre Gallon

_ avec une ultime pièce, l’allemande « L’Offrande« , de Charles Fleury de Blancrocher, interprétée au luth par Diego Salamanca : la seule oeuvre qui nous demeure de Monsieur de Blancrocher… _,

vient nous proposer un superbe programme d’hommage aux musiciens _ Johann-Jakob Froberger, Louis Couperin, François Dufaut et Denis Gaultier _ amis de ce luthiste, décédé d’une malencontreuse chute dans l’escalier de son domicile, à Paris, en 1652,

qui ont célébré si magnifiquement leur ami luthiste…

Ce vendredi 14 mai 2021, Titus Curiosus – Francis Lippa

Un récapitulatif commode de mes 106 « Musiques de joie » pour situation de confinement : du dimanche 15 mars au dimanche 28 juin 2020

29juin

Sous forme de courriels à certains de mes amis

avec lesquels je me suis initié à la recherche (et découverte !) de circonstances extra-musicales méconnues de la création musicale,

voici un récapitulatif commode de liens à mes 106 articles de « Musiques de joie« ,

au départ du dimanche 15 mars, premier tour des Élections Municipales 2020,

au dimanche 28 juin, second tour ;

pour temps de confinement…

Chers vous,
 
cette collection de 106 « Musiques de joie »
_ d’un dimanche d’Élections à un autre dimanche d’Élections,
avec cette expérience rare de confinement prolongé, qui m’a permis de mettre mieux (ou enfin !) à profit le trésor désordonné des piles de CDs de ma discothèque personnelle _
constitue, bien sûr, et forcément, un choix partiel et subjectif,  que j’espère cependant pas trop arbitraire.
 
Une sorte de vagabondage heureux à travers l’histoire, assez hiératique et imprévue, non calculée en tout cas, de la formation assez variée de mes goûts de mélomane vraiment curieux,
à défaut d’être effectivement musicien ;
ou comment retourner (un peu) à son profit les insuffisances rédhibitoires de sa formation…
 
Ce qui m’a offert d’étonnantes et bien belles rencontres, totalement imprévues et improgrammées, que j’ai appris aussi à cultiver avec passion en même temps que recul, de cette place un peu étrange et atypique, me semble-t-il, de mélomane inlassablement curieux, ouvert et …passionné !
 
Voilà pourquoi je tenais à inclure en ce bouquet de « Musiques de joie » ce qui a aussi marqué ce parcours personnel _ et atypique _ de réelles découvertes,
à travers l’attention méthodique que j’ai pu porter par exemple à La Fontaine et Marc-Antoine Charpentier, ou à Lucien Durosoir…
 
Ce qui a enrichi considérablement ce que j’ai naguère nommé « l’aventure d’une oreille »…
Et qui est aussi le charme d’une vie (un peu philosophique) épanouie à sa façon…
 
Avec reconnaissance,
 
Francis
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
10) mardi 24 :  
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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         73) mardi 26 :    

 
 
 
 
 
 
 
  
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Réjouissez-vous !

Ce lundi 29 juin 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

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