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Ecouter précisément, et en sa variété, l’oeuvre jouissive de Reynaldo Hahn (1874 – 1947), « le Parisien du Venezuela »…

22mar

Le premier chapitre que, en son passionnant et détaillé « L’autre XXe siècle musical » _ aux pages 35 à 59 ; après une éclairante Introduction et un « Prélude : Marcel Proust : à la recherche de la musique » _,

Karol Beffa consacre à un compositeur du siècle dernier qu’une certaine tradition moderniste jusqu’il y a naguère dominante _ et carrément sectaire _ a assez vilainement déprécié, méprisé,

s’intitule « Reynaldo Hahn, le Parisien du Venezuela« .

Reynaldo Hahn : Caracas, 9 août 1874 – Paris, 28 janvier 1947.

Et ce chapitre est très représentatif de la manière, juste, tempérée, en même temps que personnelle et très intéressante pour le lecteur, avec laquelle Karol Beffa s’intéresse très précisément à l’œuvre des compositeurs dont il entend réhabiliter le talent ou le génie injustement dépréciés par cette tradition moderniste sectaire ;

ne serait-ce que eu égard aux plaisirs que les œuvres viennent offrir aux mélomanes un tant soit peu ouverts, curieux, et d’abord attentifs…

En recensant, à peu près, ce dont dispose ma discothèque d’œuvres discographiques de Reynaldo Hahn,

voici le résultat _ provisoire _ auquel je suis parvenu :

_ un très précieux coffret « Reynaldo Hahn » de 7 CDs Forlane FOR 17003 publié en 2013, comportant « Mozart« , « Brummel« , « Malvina« , la « Pastorale de Noël« , la « Sonatine en Ut majeur« , le « Concerto pour piano et orchestre » et diverses mélodies, souvent sous la direction de Reynaldo Hahn lui-même…

_ un coffret de 2 CDs « Songs by Reynaldo Hahn » du label Hyperion CDA 67141/2, par Felicy Lott, Susan Bickley, Ian Bostridge et Stephen Varcoe, accompagnés par le piano de Graham Johnson, enregistrés en 1995

_ un coffret de 4 CDs « Reynaldo Hahn Complete Songs« , publié par le Palazzetto Bru-Zane, dans l’interprétation du baryton Tassis Christoyannis et Jeff Cohen au piano, enregistrés à Venise entre novembre 2018 et février 2019

_ un CD de Mélodies intitulé « La Belle Epoque  The Songs of Reynaldo Hahn« , du label Sony SK 60168, par la mezzo Susan Graham accompagnée par le piano de Roger Vignoles, enregistré à New-York en 1998

_ un double CD de l’opérette « Ciboulette« , du label Erato 395128, avec Mady Mesplé, José Van Dam, Nicolaï Gedda, Colette Alliot-Lugaz, François Leroux, etc., avec l’Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo sous la direction de Cyril Diederich, enregistré à Monte-Carlo en 1981-82

_  un CD du « Concerto pour Violon et Orchestre » et de la « Sonate en Ut majeur pour Violon et Piano« , du label Maguelone MAG 358.410, avec Denis Clavier, violon, Dimitris Saroglou, piano, et l’Orchestre Philharmonique de Lorraine sous la direction de Fernand Quattrocchi, enregistré en 1997

_ un double CD « Le Rossignol éperdu« , du label Passavant PAS 114273, par le pianiste Bernard Paul-Reynier, enregistré en mai 2014

_ un CD « Reynaldo Hahn Piano Works« , du label ProPiano PPR 224538, par la pianiste Laure Favre-Khan, enregistré à New-York le 11 mars 2003

_ un CD « Reynaldo Hahn Room Music« , comportant notamment le « Quatuor avec Piano« , la « Sonate en Ut majeur pour violon et piano« , du label Hyperion CDA 67391, par Stephen Coombs, piano, Charles Sewart, violon, Yuko Inoue, alto et Philip De Grotte, viooloncelle, enregistré à Londres en mai 2003

_ un CD « Reynaldo Hahn« , comportant le « Quintette pour Quatuor à cordes et Piano en Fa mineur« , le « Quatuor à cordes en La mineur » et le « Quatuor à cordes en Fa majeur » du label Valois Naive V 4848, par le Quatuor Parisii et Alexandre Tharaud au piano, enregistré à Paris en décembre 1998

_ le DVD « L’Île du Rêve« , publié par le Palazzetto Bru-Zane, avec Hélène Guilmette, Cyrille Dubois, Anaïk Morel, Artavazd Sargsyan, Ludivine Gombert et Thomas Dolié, avec le Münchner Rundfunkorvhester et le Chœur du Concert Spirituel sous la direction d’Hervé Niquet, enregistré à Munich en janvier 2020

_ et encore diverses interprétations de mélodies par divers interprètes, tels, par exemple, l’excellente Véronique Gens _ dans le très beau CD « Néère«  pour Alpha _, et même, en une étonnante et très réussie performance, Philippe Jaroussky _ dans l’étonnant et merveilleux CD « Opium » pour Erato _, pour divers CDs… 

Ce mardi 22 mars 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

Trois douloureuses pertes de l’art du chant français : Gabriel Bacquier, Mady Mesplé, Janine Reiss, ce printemps dernier

02juil

L’art _ si merveilleusement fin _ du chant français

vient de subir trois pertes,

ce printemps qui vient de s’achever.

Avec les décès de

 Gabriel Bacquier (Béziers, 17 mai 1924 – Lestre, 13 mai 2020), baryton,

Mady Mesplé (Toulouse, 7 mars 1931 – Toulouse, 30 mai 2020), soprano,

et Janine Reiss (1921 – Deauville, 1er juin 2020), maître de chant.

Pour Janine Weiss,

voici la vidéo de cette interview _ superbe _ de la Radio-Télévision Suisse, le 22 juin 1982,

pour le récit de sa rencontre avec Maria Callas.

Ainsi que le livre passionnant qui lui a été consacré, aux Éditions Actes-Sud, en 2013 :

La Passion prédominante de Janine Reiss : la voix humaine.

Pour Gabriel Bacquier 

et pour Mady Mesplé,

si merveilleusement idiosyncrasiques, tous deux, de l’art du chant français,

je renvoie aux deux superbes articles d’hommages,

d’une brillante justesse !,

que leur ont consacré, dans le magazine Diapason de ce mois de juillet,

Ivan A. Alexandre, aux pages 12-13,

et Jean-Philippe Grosperrin, aux pages 14-15.

Et page 16, Benoît Fauchet rend hommage à Janine Reiss.

Et dans le numéro de juin 2020, l’hommage à Gabriel Bacquier de Jean-Charles Hoffelé

est tout aussi juste et splendide

que celui d’Ivan A. Alexandre dans le numéro de juillet de Diapason :

…`

Hoffelé,

avant Ivan A. Alexandre le mois suivant (« Le théâtre, tout est là. Théâtre du jeu, mais aussi théâtre du phrasé, de la couleur, jusque dans la mélodie française, Duparc, Poulenc, vivifiés par l’insolence de son timbre. Jeune homme, (…) il suivait en auditeur libre les cours de Louis Jouvet. D’où part le geste ? A quoi sert-il ? Où se pose le regard quand on ordonne, quand on attend, quand on ment ? Que pèse, au milligramme, ce verbe, cet adjectif, ce demi-soupir ? Qu’est-ce que jouer juste ? Harry Baur baryton« ),

rappelait lui aussi et déjà que Bacquier « était avant tout acteur » ;

que, en 1960, « Gabriel Dussurget remarque sa voix autant que son maintien. A ce baryton qui sait charbonner son timbre, il offre Scarpia, Don Giovanni, l’établissant à Garnier, puis à Aix qui vient de s’inventer, ramenant Bacquier quasi chez lui.

Son verbe à la ville roulait des accents occitans, mais qu’il chante seulement en français, et un français de haute école résonnait. Le timbre plein, savoureux, rond mais ardent, la voix longue, capable d’alléger à l’aigu qui feront triompher son Don Giovanni et son Comte des Nozze, n’encombraient jamais une diction éloquente, fruit d’une certaine école de chant française, qui le faisait successeur des Endrèze, des Vanni-Marcoux, des Blanc, diseur comme eux« …

Des talents rares qui vont bien nous manquer…

Ce jeudi 2 juillet 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

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