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La question de l’objectif de la justesse à viser, sinon réussir à atteindre, dans les diverses pratiques (composition, interprétation, production, écoute, témoignage) concernant la musique _ en réponse à un courriel d’Eric Rouyer…

06oct

Cher Éric Rouyer,

 
merci de me faire partager cette bien intéressante correspondance
notamment avec des interprètes centrés, probablement, sur la « vérité » (ou « justesse ») des œuvres mêmes des compositeurs
plutôt que sur leur propre carrière d’interprètes, les médias, leur image, leur ego…
C’est du moins ce que vous, producteur _ du label Le Palais des Dégustateurs _, me semblez attendre d’eux…
 
Mélomane passionné seulement que je suis, et pas du tout interprète musicien,
je peux, bien sûr, comprendre les très prégnants soucis d’activités professionnelles des interprètes
_ dont le parcours (de carrière) en vue de la reconnaissance (par les concerts, par les disques, etc.) est forcément compliqué et stressant.
Il y faut, en effet, pas mal de courage et de ténacité…
J’ai côtoyé de près certains d’entre eux : leur expérience m’est ainsi proche…
 
Mais, de (et en) cette situation de mélomane seulement,
c’est la justesse d’interprétation des œuvres des compositeurs par leurs interprètes qui personnellement m’intéresse (et que je recherche) en tant qu’écouteur passionné des interprétations, afin d’accéder le mieux possible à la « vérité » même des œuvres, 
même si cette « justesse » d’interprétation elle-même est forcément, déjà, très complexe,
donnant lieu à des analyses _ « musicologiques », et non pas strictement musicales… _ fort intéressantes pour l’esprit,
se situant elles-mêmes, théoriques qu’elles sont, « à cô » des soucis éminemment pratiques, eux, de la perfection du « rendu » des œuvres par les interprètes,
au disque comme au concert…
Je pense, par exemple ici, aux analyses et pratiques passionnantes d’un Gustav Leonhardt ou d’un Nikolaus Harnoncourt…
 
Nous tournons donc ici autour de la question du statut et des enjeux internes (et non contextuels et socio-historiques) de l’ « interprétation » des œuvres musicales,
qui croise _ autour de ce qu’est écouter, interpréter, composer… _ le questionnement que j’ai eu, au mois d’août 2011, en mes 3 articles _ détaillés _ suivants,
dont j’ai conservé le souvenir (je désirais en effets faire inviter les auteurs concernés (Martin Kaltenecker, pour L’Oreille divisée ; Christian Accaoui, pour les Éléments d’Esthétique musicale : notions, formes et styles en musique ; Alain Corbellari, pour Les Mots sous les notes…) témoigner de leurs analyses très fines à Bordeaux ; mais cela ne s’est pas fait) :
 
 
 
Tout cela,
et des divers points de vue envisagés (compositeur, interprète, producteur, mélomane),
est assurément important,
et nécessite, à chaque strate, et pour chacun, d’essayer d’écarter au mieux les facteurs négatifs de parasitage de la justesse :
que ce soit la justesse de la composition, la justesse de l’interprétation, la justesse de la production, et la justesse de l’écoute, des œuvres ;
sans oublier la justesse du témoignage a posteriori des interprétations de ces œuvres… 
 
À chaque strate, importance fondamentale et extrêmement vigilante, sans trop de compromission qui viendrait la gâcher,
de l’honnêteté et de l’humilité de chacune de ces opérations : composition, interprétation, production, écoute, témoignage,
de la part du compositeur, de l’interprète, du producteur, de l’écouteur, et du rapporteur témoignant…
Ce qui est toujours, et chaque fois, à chaque étape, difficile à réaliser et vraiment obtenir ; le chantier étant même infini…
 
Mais « Tout ce qui est beau est difficile autant que rare »,
concluait splendidement son Éthique le cher Spinoza.
 
Merci !!!
Honnêteté et humilité font partie de votre apanage…
 
Francis Lippa, à Bordeaux
Ce mercredi 6 octobre 2021, Titus Curiosus – Francis Lippa
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