Posts Tagged ‘Mstislav Rostropovitch

Avec un lancinant goût de revenez-y : le magique « Concerto for cello and orchestra » en ut mineur Op. 43 de Mieczyslaw Weinberg, servi cette fois par un radieux Edgar Moreau et un très incisif WDR Sinfonieorchester dirigé par Andris Poga…

11sept

Chaque nouvelle parution discographique _ et elles n’ont pas été jusqu’ici très nombreuses… _ du « Concerto pour violoncelle et orchestre, en ut mineur« , Op. 43, de Mieczyslaw Weinberg (Varsovie, 8 décembre 1919 – Moscou, 26 février 1996),

déclenche inexorablement une très puissante curiosité de ma part :

comment va donc être servi cette fois ce lancinant admirable chef d’œuvre de la musique du XXe siècle ?..

Il s’agit cette fois du CD Erato 5054197489334 « Edgar Moreau – Weinberg – Dutilleux – Cello Concertos« , par le violoncelliste Edgar Moreau et le WDF Sinfonieorchester dirigé par Andris Poga…

C’est l’article « L’Ombre de Rostropovitch » de Jean-Charles Hoffelé sur son site Discophilia le 7 septembre dernier, qui m’a appris la parution de ce CD.

Le voici donc :

L’OMBRE DE ROSTROPOVITCH

Mstislav Rostropovitch avait couplé Tout un monde lointain… avec le Concerto de Witold Lutosławski, œuvres composées peu ou prou parallèlement (elles seront toutes deux créées en 1970) et destinée sà l’archet du violoncelliste russe. Plutôt que de reprendre à l’identique le couplage mythique des deux œuvres enregistrées en 1974 par leur inspirateur, Serge Baudo, Witold Lutosławski et l’Orchestre de Paris, Edgar Moreau décale le sujet de son disque _ puisque telle est la thèse de Jean-Charles Hoffelé…

Toujours deux œuvres créées par Rostropovitch, mais dont les premières auditions sont distantes de treize années. L’occasion _ seulement ? _ était trop belle d’enregistrer le Concerto de Mieczysław Weinberg dont les gravures se comptent désormais sur les doigts d’une seule main _ mais le chroniqueur ne se donne pas la peine de les citer : pourquoi ? Ce sera la révélation de l’album _ en effet ! _, le jeune violoncelliste en savourant _ oui _ les thèmes nostalgiques, pétris d’échos de musiques judaïques, trouvant derrière la relative consonnance du matériau – l’œuvre fut en fait écrite durant les années de purge formaliste, et demeura longtemps sous le boisseau – le lyrisme têtu _ voilà _ d’un compositeur qui refusait de se plier au diktat esthétique soviétique, ce que la direction ample et éloquente _ justement incisive aussi _ d’Andris Poga souligne avec art.

L’enchaînement avec la divagation onirique de l’ouvrage de Dutilleux produit un inévitable hiatus. La lecture séquentielle, caractérisant chacune des cinq « poèmes », en faisant autant de mondes en soi, sacrifie trop la coulée sous opium, l’irréel voyage dans des ailleurs sonores que Victor Julien-Laferrière et David Robertson ont si généreusement distillés (voir ici).

Affaire de timbres aussi, la radiance manque aux vents et aux percussions de l’Orchestre de la WDR, mais pas la précision, ni la présence. C’est l’archet torturé, expressionniste d’Edgar Moreau que je suis pas à pas, m’inclinant devant une conception d’abord concertante. À mon sens, elle réduit la puissance poétique de ce chef-d’œuvre _ de Dutilleux _, mais faites-vous votre opinion, vous déjugerez peut-être mon écoute, et puis ne serait-ce que par le Concerto de Weinberg _ et c’est bien pour moi là l’essentiel !!! _, l’album s’impose _ ouf !

LE DISQUE DU JOUR

Henri Dutilleux (1916-2013)


Tout un monde lointain…


Mieczysław Weinberg(1919-1996)


Concerto pour violoncelle et orchestre en ut mineur, Op. 43

Edgar Moreau, violoncelle
WDR Sinfonieorchester Köln
Andris Poga, direction

Un album du label Erato 5054197489334

Photo à la une : le violoncelliste Edgar Moreau – Photo : © DR

Ce n’est donc pas du tout le souvenir de Rostropovitch qui oriente ici mon écoute _ et je suis d’ailleurs très loin d’être un inconditionnel de celui-ci… _ ;

mais c’est la curiosité de découvrir la façon dont les divers interprètes qui s’y attachent, font sonner et chanter la singularité lancinante de ce superbissime Concerto de Weinberg ;

auquel j’ai déjà consacré plusieurs articles _  sur les 25 articles que j’ai consacrés jusqu’à’ici à Mieczyslaw Weinberg depuis le 5 décembre 2018, avec, justement, « « ,

relire surtout celui du 5 juillet 2020 « « , mentionnant les CDs des interprétations qu’en ont données au disque Mstislav Rostropovitch et Guennadi Rojdestvenki, pour Melodya en 1964, Nicolas Altstaedt et Michal Nesterowicz, pour Channel Classics en 2016, et, alors, en 2020, Raphaël Wallfisch et Łukasz Borowicz, pour CPO ;

j’ai aussi en ma discothèque personnelle le CD de ce Concerto pour violoncelle et orchestre Op. 43 par Claes Gunnarson et Thord Svedlund, en 2008, pour Chandos ;

ainsi peut-être que l’article du 11 juillet 2021 «  » (avec un renvoi à l’article de ce même jour de ResMusica « Œuvres pour violoncelle et piano de Weinberg par Marina Tarasova et Ivan Sokolov« )

 

Ce lundi 11 septembre 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Les deux versions (de 1948 et 1956) du bouleversant Concerto pour violoncelle et orchestre op. 43 et op. 43 bis, de Mieczyslaw Weinberg

05juil

Ce jour,

l’excellent site Discophilia de l’excellent Jean-Charles Hoffelé

consacre son article intitulé Élégies

au CD CPO 555234-2 comportant

d’une part, ce qui peut être considéré comme la version originelle (de 1948) du Concerto pour violoncelle et orchestre en ut mineur (de 1956) de Mieczyslaw Weinberg (Varsovie, 8 décembe 1919 – Moscou, 26 février 1996),

intitulée Concertino, et repertoriée comme opus 43 bis ;

et d’autre part, la version définitive (de 1956) de ce Concerto pour violoncelle et orchestre, répertoriée comme opus 43.

Avec, entre les deux,

la Fantaisie pour violoncelle et orchestre, opus 52 (de 1953).

ELÉGIES

Mstislav Rostropovitch avait demandé un grand concerto à Mieczysław Weinberg, se souvenant du geste lyrique et des éclats de celui qu’il avait écrit pour le violon de Leonid Kogan, il reçut un requiem, deux lamentos entourant deux mouvements emplis de musiques klezmer, une œuvre si juive qu’elle était une déclaration de guerre au régime soviétique. Il ne barguigna pas, la créa, essaya de l’imposer contre les autorités, et surtout malgré le public, n’y parvint pas. L’œuvre est trop intime, trop émouvante pour le concert. Weinberg le savait bien : il l’avait tirée d’une partition plus radicale encore, un Concertino pour les seules cordes, deux lamentos et une célébration de la vie juive nostalgique.

Marina Tarassova s’est emparée de la première mouture, longtemps demeurée oubliée. Raphael Wallfisch dans ce nouveau volume de son cycle « Voices in the Wilderness », consacré aux concertos pour violoncelle de compositeurs juifs en exil (intérieur ou extérieur), confronte les deux, laissant à Łukasz Borowicz le soin de lui offrir des écrins _ orchestraux _ radicalement différents. On respire encore dans l’Opus 43 ; dans l’Opus 43bis le goût âcre des cendres pollue tout _ des expressions magnifiques d’une très grande justesse…

Au centre de ce disque terrible et exemplaire _ c’est dit ! _, une œuvre plus rare encore _ et formidablement émouvante _, la Fantaisie que Daniil Shafran créa avec le seul accompagnement d’un piano en 1953, suite libre de chants juifs et d’anciennes danses polonaises évoquées comme les souvenirs d’un monde disparu, œuvre bouleversante _ oui ! _ où Łukasz Borowicz créé un univers nostalgique avec le bel orchestre de Kristiansand, Raphael Wallfisch chantant et dansant d’un archet aux crins de moire.

LE DISQUE DU JOUR

Mieczysław Weinberg (1919-1996)
Concerto pour violoncelle et orchestre en ut mineur, Op. 43
Fantaisie pour violoncelle et orchestre, Op. 52
Concertino, Op. 43 bis

Raphael Wallfisch, violoncelle
Kristiansand Symphony Orchestra
Łukasz Borowicz, direction


Un album du label CPO 555234-2

Photo à la une : © DR _ 

Dans ma discothèque personnelle, je retiens surtout de l’interprétation de ces œuvres,

_ le CD Melodya MEL CD 10 02315,

comportant  

l’interprétation du Concerto pour violoncelle op. 43

de Mstislav Rostropovitch avec l’Orchestre symphonique d’Etat de l’URSS sous la direction de Guennadi Rojdestvenki,

enregistré dans la Grande salle du Conservatoire de Moscou en 1964 ;

_ le CD Channel Classics CCS 38116

comportant l’interprétation de ce même Concerto op. 43

par Nicolas Altstaedt avec le Deutsche Symphonie-Orchestre Berlin sous la direction de Michal Nesterowicz,

enregistré à la Jesus Christus Kirche, à Berlin, en 2016 ;

et le CD Northern Flowers St Petersburg Musical Archive NF/PMA 99131

comportant l’interprétation du Concertino pour violoncelle et orchestre à cordes op. 43 bis,

par Marina Tarasova et l’Orchestre de chambre Musica Viva sous la direction d’Alexander Rudin,

enregistré à Moscou en 2017.

Mais ce nouveau CD CPO 555 234-2 de Raphaël Wallfisch avec le Kristiansand Symphony Orchestra sous la direction de Łukasz Borowicz, est sans conteste à marquer d’une pierre blanche…

Des chefs d’œuvre profondément bouleversants,

d’un immense génie de la musique du XXe siècle : Mieczysław Weinberg (1919 – 1996) …

Ce lundi 6 juillet 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

Chercher sur mollat

parmi plus de 300 000 titres.

Actualité
Podcasts
Rendez-vous
Coup de cœur